Harry Potter RPG
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Une élève qui ressemble à un légume ou un fruit ?

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Julian Rosenberg

16 ans Sang-Pur Suédoise Notoriété

Serpentard
Fondateur.trice.s du Site, ayant participé à la construction d'Harry Potter RPG !
Bureau d'Edwin Pope, Vendredi 02 Mars 2125

@Gabriel 

Le bureau est silencieux, mais ce silence hurle. Il est partout. Dans chaque recoin de la pièce. Dans l’air lourd et stagnant. Dans sa poitrine qui se soulève trop vite. Dans le bruit du tissu qui se froisse sous ses doigts crispés. Il lui colle à la peau. Il étouffe, il écrase, il expose. Julian est recroquevillée sur la chaise. Les jambes ramenées contre elle. Le menton enfoui dans l’épaisseur de son col roulé. Elle voudrait disparaître dedans. S’y dissoudre. Se cacher plus loin encore. Fondre dans le tissu jusqu’à ne plus être qu’une ombre sans forme, sans couleur, sans corps. Mais elle est encore là. Toujours là. Toujours trop visible. Sa peau pulse sous la laine, brûlante, étrangère. Violette. Rouge. Vive. Trop vive. Comme une alerte qu’elle ne peut pas désamorcer, comme une preuve qu’elle n’a jamais voulu laisser sortir. Son don lui a déjà échappé, oui. Mais jamais comme ça. Jamais avec autant de violence. Jamais aussi longtemps.

Elle sait pourquoi ça arrive. Elle sait que c’est elle. Son propre corps qui la trahit, sa peau qui absorbe ce qu’elle refuse de dire, refuse de montrer. Et maintenant, elle ne peut plus rien cacher. Son cœur cogne trop vite, trop fort, et elle serre un peu plus les bras autour d’elle. Son col roulé lui écrase le visage, l’air est chaud, oppressant, mais elle préfère suffoquer plutôt que voir. Ne pas voir. Ne pas lever les yeux. Ne pas croiser les fenêtres. Ne pas se trouver face à cette chose qui a pris sa place. L’extérieur est normal. Il l’a toujours été. Le ciel gris, les élèves qui marchent, les conversations qui s’échangent dans les couloirs, comme si le monde continuait sans elle. Comme si elle n’était pas en train de pourrir ici, coincée dans sa propre chair. Comme un aliment dans un frigo. 

Elle ressemble à ça maintenant, de toute manière. Est-ce qu'elle a plus la couleur d'un fruit ou d'un légume ? Elle ne sait pas. Un légume, ça s’oublie. Ça traîne dans un coin, ça flétrit lentement, ça devient mou, inutile. Elle se sent comme ça, en ce moment. Comme quelque chose d’informe, de raté. Une chose qui n’aurait jamais dû prendre cette teinte absurde, ce violet qui la ronge comme une tache indélébile. Mais un fruit… un fruit attire l’attention. Un fruit, c’est coloré, c’est joli, c’est mis en valeur. Jusqu’à ce qu’il pourrisse. Et là, on le jette. On l’écrase. Parce que plus personne ne veut voir ça.

Elle ne veut pas être ça.

Mais elle est quoi, alors ?

Son souffle est court, trop court. Elle se crispe, essaie de calmer cette peur sourde qui s’accroche à elle. Elle sait que ça va partir. Ça part toujours. Mais si cette fois, ça restait ? Si elle restait comme ça ? Pope va arriver. Il va voir. Il va la voir. Et après ? Après, il y aura les regards. L’incompréhension. Elle ne l'a dit à presque personne. Puis peut-être la pitié. Peut-être qu’il ne dira rien. Peut-être qu’il détournera les yeux. Comme tous les autres le feraient. Mais il est professeur de métamorphose. Peut-être qu'il peut arranger ça. Ne serait-ce que pour le restant de la journée ? Ses doigts se resserrent autour du tissu. Elle ne veut pas être regardée. Elle ne veut pas être vue. Légume ou fruit. Quelle différence ?

Dans les deux cas, on finit par les couper.

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Edwin Pope

Direction de Serdaigle 50 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Serdaigle
Fondateur.trice.s du Site, ayant participé à la construction d'Harry Potter RPG !
Bureau d'Edwin Pope, Vendredi 02 Mars 2125

Le silence ne le dérange pas. Il l’observe. L’accueille. Il sait écouter ce que les silences veulent dire.

 

Assis à son bureau, Edwin ne dit rien immédiatement. Il la regarde, là, recroquevillée, son col roulé comme une armure dérisoire contre ce qu’elle essaie de cacher. Il voit la tension dans ses épaules, le tremblement à peine perceptible de ses doigts. La façon dont elle refuse de lever les yeux. Il n’a pas besoin qu’elle parle pour comprendre. Il a vu ces signes avant. Chez d’autres élèves. Chez des adultes aussi. Chez lui, parfois.

 

Il referme lentement le livre devant lui, le déplace sur le côté avec une précision mesurée. Un geste simple, mais qui signifie qu’il lui accorde toute son attention. Il ne la brusque pas. Il ne la force pas. Il sait qu’un mot de trop, un regard mal placé, et elle pourrait se refermer encore plus.

 

Sa voix, lorsqu’il parle enfin, est posée.

 

Mademoiselle Rosenberg.

 

Il marque une pause. Son ton n’est ni dur ni complaisant. Juste une reconnaissance. Un ancrage.

 

Je vois que vous traversez une situation... délicate.

 

Il ne pose pas de questions inutiles. Il sait qu’elle n’a pas envie d’expliquer. Il ne la force pas à se justifier.

 

Ce n’est pas la première fois que cela vous arrive, n’est-ce pas ?

 

Une autre pause. Il lui laisse l’espace de répondre. Ou de ne pas répondre. Il ne la presse pas.

 

Je peux peut-être vous aider.

 

Sa voix reste égale. Il ne lui promet pas de tout résoudre. Il ne lui dit pas que ce n’est rien, que cela passera. Il ne ment pas. Mais il affirme une chose simple, incontestable.

 

Mais pour cela, il va falloir que vous leviez les yeux.

 

Il attend. Patient. Toujours immobile. Il ne détournera pas le regard. Et il ne l’écrasera pas non plus. Il est là. Juste là. Et il attend qu’elle décide si elle est prête à être vue.

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Julian Rosenberg

16 ans Sang-Pur Suédoise Notoriété

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Elle n’a pas entendu les premiers mots. Ou alors si. Mais c’est pareil. Elle est trop occupée à se retenir d’exister. Elle sent juste sa présence maintenant. Là, à quelques pas. Elle voudrait rétrécir jusqu’à se glisser sous la chaise, sous le sol, entre les fibres du bois. Il parle, oui. Il parle doucement, avec cette voix de ceux qui croient encore qu’on peut sauver les autres à coups de mots bien choisis. Elle n’écoute pas vraiment. Pas les phrases. Juste le rythme. Une syllabe après l’autre, comme des gouttes sur un plafond qui fuit. Ça martèle. C’est constant. Trop stable pour elle. Elle, elle tremble. Elle brûle. Elle se tient recroquevillée comme un insecte blessé et elle sait que ça se voit. Que cette couleur sur sa peau, ce violet criard qui l’envahit jusque sous les ongles, jusque dans les jointures, ce n’est pas un hasard. Ce n’est pas un caprice. C’est un cri. C’est elle, projetée en dehors de sa propre chair. C’est tout ce qu’elle n’a pas dit, pas montré, pas pleuré, qui déborde. 

Et lui, il est là. À quelques mètres. Peut-être moins. Trop près, en tout cas. Elle le sent dans l’air. Dans le poids du silence qu’il ne remplit pas vraiment. Il suppose que ce n'est pas la première fois. Elle ferme les yeux. Bien sûr. Évidemment. Comme si elle ne s’en souvenait pas. Comme si chaque fois n’était pas restée accrochée à ses os. Mais jamais comme ça. Jamais avec autant de force. Jamais aussi laid. Jamais aussi incontrôlable.

Elle serre les genoux contre elle. Elle sent les coutures du pantalon contre ses tibias, comme si ça pouvait la maintenir en un seul morceau. Il dit qu’il peut potentiellement l’aider. Rien n’est irrémédiable. Et elle voudrait hurler. Mais l’aider ? Mais aider quoi, exactement ? Elle n’est pas cassée. Elle est trop pleine. Elle déborde. C’est ça le problème. Il n’y a pas de sort pour ça. Il n’y a pas de remède. Il n’y a qu’elle. Trop vivante. Trop exposée. Elle enfouit un peu plus son visage dans son col roulé, jusqu’à ce que la laine lui râpe la bouche, jusqu’à ce que le tissu la griffe presque. Elle préfère ça. Elle préfère la brûlure à l’idée de croiser un regard. 

Il lui demande de le regarder. Elle ne veut pas. Elle veut s’enfoncer dans le sol. Elle veut mourir pour de faux, juste quelques minutes, juste assez pour que le monde passe. Mais elle le fait quand même. Lentement. Par automatisme. Par usure. Ses yeux remontent, cherchent un point qui ne soit pas un visage. Qui ne soit pas elle. Qui ne soit rien. Et elle parle. Sa voix est basse, sèche, pareille à un fil tendu au bord de la rupture. Si vous me regardez trop longtemps, je vous jure que je risque de disparaître dans le néant.

Elle ne sait pas d’où ça vient. C’est sorti comme ça. Pas pour faire peur. Pas pour manipuler. Juste pour dire quelque chose. Pour poser une barrière entre eux. Une vraie. Quelque chose qu’il ne pourra pas franchir avec des phrases ou des sorts. Parce que c’est la seule magie qu’elle maîtrise encore : celle de se replier. De devenir si floue que plus personne ne la voit. Ce n'est pas une métaphore. C’est son corps qui le fait, pour de vrai. Et c’est ce qui lui fait le plus peur.

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Edwin Pope

Direction de Serdaigle 50 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Serdaigle
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Bureau d'Edwin Pope, Vendredi 02 Mars 2125

Edwin ne s’attendait pas à cette phrase. Elle tombe, sèche, étrange, suspendue dans l’air comme un sortilège mal formulé. « Si vous me regardez trop longtemps, je vous jure que je risque de disparaître dans le néant. » Il ne sait pas vraiment ce qu’elle veut dire par là. Et il doute que ce soit une hyperbole.

 

Il reste debout, à quelques pas, les mains croisées dans son dos. Son regard ne la fixe pas directement — il n’a pas besoin d’ajouter du poids inutile à cette tension qui l’enveloppe. Il observe les détails périphériques : les jointures blanchies de ses doigts, les reflets presque surnaturels de sa peau, cette posture fermée, défensive, comme une créature qu’on aurait acculée sans le vouloir.

 

Il répond lentement, mesurant ses mots, laissant de la place au silence s’il veut revenir.

 

D’accord.

 

Sa voix est posée, mais il y a dans le ton quelque chose d’indéniablement prudent, comme s’il marchait sur un sol friable.

 

Alors je ne vous regarderai pas. Pas tout de suite, en tout cas.

 

Il fait un pas de côté, plus pour changer d’angle que pour s’approcher. Il ne veut pas la faire reculer davantage. Il reste dans l’espace du bureau, mais rééquilibre sa présence — ni trop proche, ni trop lointaine. Il aurait préféré un terrain plus stable. Une énigme plus logique. Mais la métamorphose, même chez les êtres humains, n’obéit pas toujours à la raison.

 

Est-ce que vous pouvez me dire… ce qui vous amène ici, exactement ? Ce que vous attendez de moi ?

 

Son ton n’est pas froid. Il est neutre, mais attentif. Il cherche un point d’entrée, quelque chose de compréhensible dans cette scène qui lui échappe encore.

 

Si c’est un problème magique, je peux peut-être vous aider. Si c’est autre chose… je ne promets rien. Mais je peux écouter.

 

Et il attend. Silencieux. Circonspect. Sincèrement perplexe. Pas insensible, non — simplement à la lisière d’un monde qu’on ne lui a pas encore expliqué.

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