Harry Potter RPG

[En Cours]
La petite Carter et son géant de père Habitation de la famille Carter, vendredi 07 septembre 2125

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Horace Milbourne

Homme

67 ans

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Message publié le 11/09/2025 à 20:28

L'été avait été diablement fantastique. Bartholomew et Horace s'étaient lancé dans un périple plus vigoureux encore que la route soixante-six : ils avaient traversé l'Europe entière, puis l'Asie, en se contentant de se faire récupérer par les bonnes âmes - moldues - rencontrées sur la route. La coupure nette d'avec leur quotidien à Poudlard avait créé, bien sûr, le dépaysement voulu pour les rendre plus enthousiasmés que jamais par leur retour. Horace avait volontiers repris possession de ses appartements au rez-de-chaussée du château. Ce dernier s'était engorgés de plusieurs souvenirs de vacances - et de moult photographies de Bartholomew et de lui-même dans les quelques endroits qu'ils avaient traversés.

Avec la rentrée était arrivé l'annonce du professeur Pope, mais aussi toute une flopée de jeunes visages tout nouveau. Leur noms, Horace avait pris soin de les inscrire sur un large trombinoscope, en salle des professeurs, tandis qu'il tâchait lui-même de les retenir par des moyens mnémotechniques directement tirés du théâtre. Celui qu'il n'avait plus besoin de retenir en revanche - et qu'il n'avait jamais eu besoin de chercher à retenir par ailleurs -, était celui de Charlie Carter. Malheureusement, Bart et lui étaient déjà partis alors que s'annonçait le retour d'Owen, mais Horace comptait bien se rattraper. Le vendredi soir qui suivit la rentrée, Horace se tenait aux devants des portes.

 

Les jambes croisées l'une sur l'autre, son regard guettait les allers et venues des élèves du château. Lorsqu'il tomba sur la silhouette fine de la petite Charlie - elle serait toujours la petite Charlie, bien qu'elle ait terriblement poussé encore cet été -, il se redressa en levant les bras pour l'accueillir comme un invité de prestige. Lui tira même une révérence, l'œil malicieux, avant de l'approcher tranquillement.

 

- Miss Carter, mais quel honneur, mais quel plaisir !

Il ne l'avais pas beaucoup vu depuis la rentrée.

- Je te raccompagne ? Il demanda en penchant légèrement le menton, bienveillant. On a tout plein de choses à rattraper.

C'était un prétexte sans l'être. Horace voulait absolument saluer Owen, mais s'il pouvait s'entretenir avec la petite Carter dans le même temps, c'était aussi bien. L'épisode de l'année dernière, avec Monsieur Brooks, lui restait, et il espérait que Charlie se portait mieux que l'année dernière, à présent que son père était revenu de son voyage à durée indéterminé.

Charlie Carter

Femme

14 ans

Sang-mêlé

Britannique

Maître du Pactole

Message publié le 13/09/2025 à 09:29

Elle a préparé ses affaires la veille au soir, pressée de retourner au 76 Grand-Rue pour passer du temps avec son père et Marley. Cette première semaine d'école a duré une longue éternité selon Charlie Carter.

 

Toujours en tenue d'uniforme, sac au dos, elle accélère le pas jusqu'au portail, où son concierge préféré semble l'attendre malicieusement. Bonjour Horace, répond-elle poliment, un sourire enfantin aux lèvres, les mains accrochées aux bretelles de son sac. De tous les adultes à Poudlard, c'est celui qui connaît le mieux la rouquine, et qui sait comment lui parler, et même, comment ne pas lui parler. Avec Horace, il suffit parfois d'un échange de regard dans la Grande Salle ou pendant l'étude, et Charlie retrouve son sourire, pour quelques minutes au moins. Sans surprise, elle accepte volontiers qu'ils marchent ensemble en direction du village, et devine rapidement la raison de sa présence. 

 

— Tu veux voir mon père ? Nombreux sont les sorciers a avoir foulé les pavés de la Grand-Rue en espérant croiser Owen Carter depuis que les journaux ont annoncé son retour cette fin d'été. Mais après avoir accordé une visite aux Catapultes de Caerphilly et une interview à la Gazette, le colosse s'est fait discret, passant la plupart de son temps libre en compagnie de ses deux benjamins, ou à l'atelier.

 

Alors qu'ils foulent le sentier bucolique séparant l'école de Pré-Au-Lard, la Serdaigle tease habilement le secret du quatrième enfant, qu'elle avait le droit de divulguer à Horace et Bartholomew selon Owen et Freya, mais qu'elle n'a pas eu encore l'occasion de révéler discrètement avec l'effervescence des premiers jours d'école. Tu sais, Maman nous a laissé une surprise avant de mourir, dit-elle, la voix étrangement légère. 

Horace Milbourne

Homme

67 ans

Sang-mêlé

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Message publié le 13/09/2025 à 12:16

Aujourd'hui, Horace avait opté pour la sobriété. La sobriété à la Milbourne, consistait au port d'un costume chic aux couleurs flamboyantes, évidemment. Le pantalon turquoise retombait sur une paire de chaussettes hautes d'un jaune solaire, strié de noir. De la poche de sa veste rose fuschia dépassait par ailleurs un mouchoir également jaune et noir, comme un discret rappel. Quant au col de sa chemise, il était surmonté d'un nœud papillon assortit au pantalon.

 

- Je veux voir ton père aussi, il affirme en souriant à Charlie, appuyant le dernier mot.

 

Le retour d'Owen Carter avait fait grand bruit, bien que ses apparitions aient été aussi rares que fugaces. Il restait cerné d'un certain mystère, qu'Horace imaginait pouvoir désépaissir bientôt. Ce n'était pourtant pas son premier but de la journée ; il était tout à fait heureux de profiter de la compagnie de la jeune sorcière en dehors de l'enceinte de l'école. Il faisait plaisir de voir qu'elle avait retrouvé, pendant l'été, son si joli sourire.

La révélation qu'elle lui fait subitement provoque la courbe de deux sourcils noirs. Des filles Carter, Charlie est sans doute celle qui parle le plus régulièrement de sa mère, aussi n'est-il pas étonné qu'elle l'évoque - encore moins avec le retour d'Owen à la maison. La surprise, cependant, est une grande nouveauté. La possible chance que le géant ne soit pas parti pour rien à la recherche de Kate, mais qu'il ait effectivement trouvé quelque chose.

La Gazette n'en avait rien dit.

Elle s'était contenté d'admettre le décès officiel de Kate Carter, sans détail, et le retour d'Owen au bercail. Horace avait bien sûr envoyé une lettre de condoléances, signé également par Bart, alors qu'ils traversaient les frontières de l'Europe. À la rentrée, ces condoléances avaient été répétées de vive voix, agrémentées d'une fleur qu'il avait épinglé sur l'uniforme de Charlie - Alison s'était contenté de récupérer la sienne entre ses doigts et de partir sans prononcer un mot.

- Quel genre de surprise ? Il questionne avec une curiosité sincère tandis que se dessine, au loin, les premières habitations.

Charlie Carter

Femme

14 ans

Sang-mêlé

Britannique

Maître du Pactole

Message publié le 15/09/2025 à 16:18

Avec son buste légèrement penché en arrière, Charlie s'amuse à observer curieusement la couleur des chaussettes d'Horace tandis que son pantalon turquoise se soulève à chaque enjambée. Parfois, l'homme s'amuse à arborer des paires aussi désaccordées que le vieux violon d'Alison, et les élèves adorent découvrir quelle surprise leur réservent ses chevilles. On raconte d'ailleurs qu'un petit groupe de Serdaigle du niveau de la benjamine Carter a créé un code de superstition avec les chaussettes du concierge. 

 

Orange vif, il y aura une explosion en cours de potion. À pois, interrogation surprise dans la journée. Violettes, du pudding au dîner. Rayées, mauvais présage, surveillez vos arrières ! 

 

Quant au jaune, c'est le signe d'une jolie météo. L'étudiante lève son nez sur le ciel encore plutôt bleu pour un mois de septembre en Écosse, et sourit discrètement. Elle aperçoit au loin le vol circulaire d'un hibou grand-duc européen et devine MacDuff qui surveille attentivement les abords du village. Si ça se trouve, le rapace sait déjà qu'elle arrive en compagnie d'Horace. 

 

— Quel genre ? répète Charlie en pinçant ses lèvres pendant qu'elle réfléchit.  Mmh, comment j'pourrais te dire sans tout de donner tout de suite non plus... s'interroge-t-elle à haute voix alors qu'elle essaye de calquer ses enjambées sur celles de l'adulte dégourdi. Tes chaussettes, elles me font penser à chez moi. Au début on croit qu'il y a que trois couleurs, et hop, une quatrième sort de nulle part ! Tu verras, c'est presque pareil, déclame malicieusement la rouquine en haussant les épaules, avant de fixer attentivement la réaction d'Horace. 

 

Et tandis que leurs chaussures continuent de fouler le sentier, elle profite d'être seule avec le concierge pour poser une question plus délicate. Au fait, tu sais c'qu'il a le directeur ? Il est vraiment très malade ? Certains jeunes sorciers sont inquiets depuis l'annonce du professeur Pope. 

Horace Milbourne

Homme

67 ans

Sang-mêlé

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Message publié le 15/09/2025 à 17:13

D'un geste, Horace soulève un peu son pantalon pour faire paraitre de manière plus exagérée ses chaussettes criardes, qu'il observe avec une pointe d'intérêt.

- Mmh...

Il reprend sa route sans avoir trouvé la moindre solution à l'énigme proposée par la cadette Carter et sa mystérieuse quatrième couleur. Il faut dire que la seule chose qui se compte au nombre de trois dans cette famille est la sororité composée de Charlie, Alison et Freya, et qu'il doute fort que Kate ait légué un enfant mystère tout entier

 

- Oh, Harrison a malheureusement développé une scrofulite aigüe. Rien de bien grave, mais c'est terriblement contagieux ! Il sera de retour bientôt, il ne faut pas t'en faire.

Beaucoup d'élèves s'inquiètent terriblement car, depuis la rentrée, le directeur n'a pas fait la moindre apparition. Alors bien sûr, Horace rassure celles et ceux qui prennent le temps de lui poser la question - après tout, ce n'est pas un grand secret, et il est important qu'ils sachent que Monsieur Woodcraft ne tardera certes pas à reparaitre sur les devants de la scène, au meilleur de sa forme. Le pas d'Horace se fait plus lent alors qu'il essaie de s'adapter aux jambes courtes de Charlie.

- Et toi alors ? Je me suis beaucoup inquiété pour toi depuis ton rendez-vous avec le professeur Brooks l'année dernière tu sais. Est-ce que tu dors mieux ? Comment te sens-tu ?

Les questions ont le mérite d'être directes. Il faut dire que le concierge sait y faire avec la demoiselle Carter, qui a cette fâcheuse tendance à répondre à côté, ou à toujours dévier sur d'autres sujets. Ses yeux sont tantôt posés sur l'horizon, tantôt sur le visage à demi-dissimulé de Charlie, derrière une barrière de cheveux toujours plus long, et plus flamboyants.

Charlie Carter

Femme

14 ans

Sang-mêlé

Britannique

Maître du Pactole

Message publié le 16/09/2025 à 12:18

— Le pauvre ! L'image mentale de leur directeur d'école défiguré par des éruptions de tentacules contagieuses terrifie Charlie. Elle lance un regard inquiet à Horace qui lui rend un sourire tout à fait serein, probablement pour dédramatiser l'annonce. Est-ce qu'on doit envisager qu'une épidémie de scrofulite n'envahisse l'école ? pense-t-elle, sans oser le demander. Ce serait drôle au début, et moins drôle à la fin, elle en est persuadée. Le cri du rapace survolant leur route interrompt ses pensées, et la rouquine lève une main joyeuse. Coucou MacDuff ! s'exclame-t-elle en direction du ciel tandis que le grand-duc tournoie et reprend ses cercles au-dessus du bois bordant Pré-Au-Lard, du côté opposé à la forêt interdite.

 

Horace choisit ce moment pour prendre des nouvelles de la jeune fille. Elle continue, mine de rien, de fixer l'animal qui s'éloigne. Il va chasser. J'aime pas quand il chasse, mais bon, c'est bien obligé, c'est dans son instinct, commente-t-elle d'un haussement d'épaule, ignorant d'abord volontairement la question de l'adulte. 

 

Sauf qu'Horace connaît la benjamine Carter sur le bout des doigts. Et que Charlie sait qu'il ne se laissera pas aussi facilement amadouer que certains autres adultes. MicMac mange du Miamhibou, elle va pas tuer des souris elle au moins, ajoute-t-elle désespérément en jetant un regard au Poufsouffle malicieux. Il ne lâche rien. Les deux mains accrochées aux bretelles de son sac à dos, elle souffle. Ouuui, çaa vaaa. Une réponse insuffisante si vous voulez l'avis du concierge. La sorcière rigole. 

 

— Mais. Horace ! Elle sait où il veut en venir. De son entourage, c'est encore lui qui la croise le plus souvent en dehors d'Alison. Même s'ils n'ont pas toujours de longues conversations, il sait parfaitement prendre la température du moral de l'étudiante en quelques mots au détour d'un couloir, et donc, elle peut difficilement lui cacher ses humeurs. Bah, j'dors mieux, oui. Et là j'ai arrêté d'voir la psychomage pour l'instant, et on verra après la rentrée tout ça, confie-t-elle finalement en restant assez superficielle dans un premier temps. Car la deuxième question d'Horace taraude Charlie. On peut pas vraiment dire comment on va, si ? Fin- elle cherche à formuler son interrogation alors qu'ils passent devant les panneaux d'indications de directions du village. 

 

— Ça va, car tu souris et tout. Mais ça empêche pas des fois qu'au fond, tu peux te sentir triste, pis ça fait pas qu't'es complètement triste. En fait, on peut avoir plusieurs sentiments en même temps, et un au-dessus des autres, tu vois ? explique la Serdaigle, habituée à décortiquer la vie depuis son enfance. Comment on sait si on fait semblant d'être heureux parce que c'est plus facile quand tout va bien, ou si on est vraiment vraiment heureux, par exemple ? Ses prunelles bleues balayent distraitement les façades des habitations du bout de Pré-Au-lard. 

Horace Milbourne

Homme

67 ans

Sang-mêlé

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Message publié le 16/09/2025 à 13:26

Alors que Charlie fait du grand Charlie, Horace se contente de lui faire les gros yeux, plus insistant que jamais. Les sourcils arqués, très peu impressionné, jusqu'obtenir au moins quelques informations. Lesdites informations restent maigres, et ne tardent pas à dévier vers des questions existentielles qui tendent à faire oublier le fond de ce qu'Horace attendait vraiment. Un instant, son regard balaie les inscriptions dorées du panneau qui les mène tout droit vers le village, et il opte pour la réponse la plus simple et la plus sincère qui soit.

 

- Lorsque l'on est heureux, Charlie, on ne se demande pas pourquoi on l'est, ni combien de temps cela va durer. On l'est, tout simplement, et tout le reste est chassé de notre esprit, comme un mauvais souvenir.

Le ton sérieux contraste probablement avec la tenue excentrique dans laquelle il est enveloppée, mais qui lui colle si bien à la peau. Horace s'arrête finalement, alors que l'entrée n'est plus qu'à quelques mètres, et se tourne complètement vers Charlie.

 

- On ressent toujours tout un tas d'émotions en même temps, c'est vrai. Mais ce qui importe c'est que celle qui reste au-dessus des autres soit assez légère pour qu'on puisse être porté vers l'avant, au lieu d'être tiré en arrière.

Ses gestes alimentaient ses paroles, qui n'auraient probablement pas autant de sens pour la jeune Carter qu'elles devraient en avoir. Légèrement penché vers l'avant, il plaça ses deux mains sur les épaules de la fillette, et lui accorda :

 

- Alors d'accord, tu ne peux pas dire comment tu vas. Mais tu peux au moins me dire si tu vas quelque part, et si tu y vas avec le sourire. Pas un sourire de théâtre, mais un vrai sourire où tu n'es pas en train de réfléchir au fait d'être heureuse, juste d'être heureuse.

Il lui pinça affectueusement une joue avant de se remettre en marche dans la direction de Pré-Au-Lard.

Charlie Carter

Femme

14 ans

Sang-mêlé

Britannique

Maître du Pactole

Message publié le 18/09/2025 à 12:00

Attentive aux paroles providentielles du concierge, la gamine Carter réalise que, selon ses critères, elle est loin d'être heureuse alors. Elle hoche la tête, sensible au ton sérieux d'Horace, peu importe que sa tenue soit considérée comme excentrique par certaines personnes ; elle trouve qu'il a bien raison de porter autant de couleurs et de motifs qu'il en a envie. C'est dur aussi, parce qu'avec la psychomage, et même sans la psychomage j'avoue, bah j'me pose des questions moi, tout le temps, donc j'vais toujours me demander ce qui me rend heureuse ou pas, ou combien de temps, donc je serai jamais heureuse en vrai, répond-elle, davantage dans la conversation que pour se plaindre. 

 

L'adulte sait bien que Charlie cogite chaque évènement de sa vie, comme n'importe quelle personne assez sensible autour d'elle. Kate l'avait remarqué avant même que la benjamine ne sache parler. "Maman disait qu'ton visage exprimait tout c'que tu pensais, et qu'on voyait que t'analysais tout, tout le temps", lui a rapporté Freya un jour où la Serdaigle n'a pas réussi à mentir à sa soeur. 

 

Le pincement de joue lui arrache un sourire sincère.

 

Sur les premiers pavés de Pré-Au-Lard, elle continue de réfléchir pour répondre aux interrogations d'Horace, à savoir, comment va-t-elle, où va-t-elle ? Je vais vers Halloween, vers les vacances de Noël, et j'ai hâte de fêter avec Papa. Ça m'donne le sourire d'imaginer que j'vais lui offrir deux cadeaux d'un coup, celui de l'année dernière, et celui de c't'année, se confie-t-elle, quitte à donner l'impression d'être un peu naïve ; ça fait partie de son jardin secret.

 

— Après, j'ai peur qu'il parte encore, même s'il dit que maintenant il va rester. Et j'en ai marre des disputes entre lui et Alison, ajoute l'adolescente en nuançant ses humeurs, probablement plus affectée que n'importe qui par les conflits du Foyer Carter, et ce depuis l'enfance. Et j'aime pas entendre des gens qui le connaissent pas dire que s'est un mauvais père, ça m'fait mal au coeur. Les épaules affaissées, elle fixe ses chaussures. Elle sait que les journalistes ont la langue bien pendue. Elle sait qu'il y a un jeu du Gros Titre, un jeu de l'Exclusivité, on lui a déjà expliqué tout ça, mais ça ne suffit pas à ignorer les insultes des inconnus, le jugement de l'extérieur, violent pour la benjamine de quatorze ans. 

Horace Milbourne

Homme

67 ans

Sang-mêlé

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Message publié le 18/09/2025 à 14:02

- Rien de mal à se poser des questions, Charlie, Horace rétorque avec bienveillance. Mais ce qu'il faut, c'est apprendre à lâcher prise.

Loin d'imaginer que chacun puisse être aussi aérien que sa propre personne, le sorcier reconnait en la jeune Carter les mêmes réflexions profondes qu'un certain Lord Beckett. Enfant, Bartholomew était tout à fait incapable de ne pas réfléchir constamment, aux mille-et-une manières dont fonctionnent les choses. De façon obsessionnelle. Cela frustrait grandement Horace, qui préférait l'improvisation aux planifications, et qui avait de nombreuses fois souligné à son ami l'importance de se laisser aller et simplement profiter, plutôt que de chercher à tout comprendre et tout analyser.

L'âge avait participé à l'œuvre qui faisait aujourd'hui de Bartholomew Beckett l'homme le plus exceptionnel qu'il connaisse. Toujours aussi boulimique de l'apprentissage bien sûr, mais davantage relaxé quant aux actions spontanées. Il ne faisait aucun doute à ses yeux que Charlie apprendrait elle aussi, en grandissant, que la vie ne se mesurait pas aux réponses que l'on pouvait en obtenir, mais aux émotions qu'elle permettait de nous procurer. Horace, lui aussi, avait du procéder à un travail gargantuesque pour tirer son épingle du jeu, et devenir le sorcier flamboyant d'aujourd'hui.

Sourcils froncés, il accueille les propos de Charlie avec une amertume étrange, qui le fait sourire d'un air attristé.

S'il comprenait la déchirure d'Owen à la disparition de Kate, et l'obsession grandissante qui en avait découlé, on ne pouvait dire qu'il approuvait son départ soudain du cocon familial, et son absence brutale dans la vie de ses filles. Horace avait été témoin, avec Bartholomew, des conséquences directes que cela avait eu sur le quotidien de Freya : résolue à récupérer le business familial en plus de gérer ses deux sœurs, il n'avait pas manqué lui ramener régulièrement de la nourriture, mais aussi quelque aide que ce soit dès lors qu'il l'estimait nécessaire.

Il avait été témoin du déclin des relations entre Alison et l'aînée Carter, et du moral de la petite Charlie qui continuait d'attendre désespérément le retour d'un père qui ne donnait pratiquement aucune nouvelle. Noël avait été un coup dur, car s'ils s'étaient rendus sur place pour tenter d'égayer le moral des troupes, tout le monde s'était attendu à voir Owen Carter en personne débarquer, en vain. Il n'était pas surprenant que Charlie redoute finalement cet évènement autant qu'elle l'attendait, mais il se rassurait en se disant qu'Owen était forcément revenu pour de bon.

Une main pressée sur l'épaule de Charlie, il la serre très légèrement contre lui.

 

- Les choses vont s'arranger, tu sais. Comme l'orage qui laisse planer les rayons du soleil au petit matin, les mauvaises choses de la vie ne durent jamais. D'ailleurs, on ne les appelleraient pas mauvaises s'il n'en existait pas de bonnes pour compenser, pas vrai ?

Il tapote un index sur son nom, les yeux malicieux.

- Qu'est-ce que tu lui offres, dis moi ? Toi qui as toujours mille-et-une idées extraordinaires.

Charlie Carter

Femme

14 ans

Sang-mêlé

Britannique

Maître du Pactole

Message publié le 22/09/2025 à 17:01

Sauf qu'en Écosse, l'orage mène parfois à la pluie, qui mène aux jours gris, qui mènent à un autre orage. Mais Charlie se tait, consciente depuis quelques années que les gens disent des choses sans forcément peser les mots et leur contexte tout le temps. Horace veut la réconforter, et cette simple idée, additionné de son geste tendre, suffit à étirer un sourire sincère sur ses lèvres. Vrai, affirme-t-elle docilement en passant devant la mythique taverne de La Tête de Sanglier. Une sorcière en sort, et salue la benjamine Carter ainsi que le concierge de Poudlard. Tous les deux poursuive leur route en direction du magasin. 

 

— L'année dernière j'ai écrit le récit d'une aventure qu'il aurait fait avec Maman, à la recherche d'un nundu en Égypte. C'est inventé bien sûr, chantonne la rouquine, heureuse de partager le résumé de son épopée au Poufsouffle. J'y avais réfléchi quand j'm'étais déguisée en exploratrice pour Halloween, tu t'rappelles ? demande-t-elle, ramenant à sa propre mémoire des weekends entiers de recherches au milieu des archives de Kate Carter. Malheureusement, Basil Banks avait esquivé son invitation à prendre un rôle en octobre aux côtés de la Serdaigle. Enfin, tant pis, elle ne lui en veut pas ; elle préfère garder les bons souvenirs, plutôt que les déceptions. Celui de cette année, j'y réfléchi encore, ajoute finalement l'adolescente lorsqu'ils arrivent chez OCQ, où Fenella les accueille chaleureusement. Hello Charlipoupette, bonjour Horace, - oh bah - j'suis trop contente de vous voir ! s'exclame-t-elle à l'intention du concierge qui était au chateau pendant toute sa scolarité à elle aussi. 

 

Quelques plumeaux animés ici-et-là préparent la fermeture du magasin, à l'heure où le ménage efface les traces du passage des clients de la journée. T'as pas réussi  à attendre demain pour rentrer toi au moins, devine la Serdaigle diplômée en donnant une brève étreinte à la cadette. Ils sont en haut ?

 

— Ils sont au jardin, mais attends, ajoute Fenella avant que Charlie ne puisse entraîner Horace derrière le rideau. Ta sœur est partie depuis samedi, t'inquiète pas de pas la voir, ok ? Elle a écrit, elle va bien, elle a juste besoin de se reposer, d'acc ? Suspendue aux paroles de la jeune femme, la 4ème année change plusieurs fois de visage en quelques secondes ; de l'anxiété, à un léger apaisement, jusqu'à l'appréhension - de voir le scénario se répéter, sûrement. Elle va bien, elle revient, répète Fenella, au courant des angoisses de Charlie. Cette dernière acquiesce, puis cache ses craintes en étirant un sourire poli. Viens Horace, poursuit-elle. 

 

Dans un coin du jardin Owen Carter en personne démonte ce qui ressemblait à une minuscule cabane de jeu d'enfants. Bonsoir Papa ! Le colosse se redresse et rattrape sa fille au moment où elle se jette contre lui. Ce faisant, il dévoile un jeune garçon debout en arrière-plan. Coucou Marley, enchaîne Charlie en allant voir le petit inconnu tandis que son père ouvre chaleureusement ses bras en approchant du concierge, le sourire d'un bout à l'autre des oreilles. 

 

— Horace ! Vieille branche, quelle bonne surprise !

Horace Milbourne

Homme

67 ans

Sang-mêlé

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Message publié le 29/09/2025 à 16:18

Rien moins qu'exalté d'écouter Charlie Carter lui dévoiler les secrets de ses présents pour son père, Horace hoche la tête à plusieurs reprises au souvenir de la benjamine réclamant son avis sur ses diverses trouvailles au sein de sa propre maison. Il y avait quelque chose de terriblement touchant et tragique dans la manière qu'avait la sorcière de gérer l'absence de Kate Carter. Pour sûr, elle ne manquait jamais raviver le souvenir de sa flamboyante mère auprès de qui voulait l'entendre, et au détriment de celles et ceux qui auraient préféré oublier.

Horace, lui, se faisait toujours un plaisir de ressasser les mémoires d'une femme qu'il avait toujours trouvé flamboyante et inspirante, et il refusait de décourager la jeune Charlie alors qu'elle cherchait à retracer le cours de son existence, ou à lui en inventer une nouvelle à présent qu'elle n'était plus. Il ne savait guère si Owen était de cet avis - sans doute ces piqûres de rappel ne faisaient-elles pas toujours grand bien au pauvre homme, mais il osait imaginer que ce dernier comprenait l'innocence de la démarche de Charlie, et sa volonté de perdurer une présence maternelle dorénavant inatteignable.

- Oh je m'en souviens très bien. C'était un déguisement on-ne-peut-plus réussi !

À l'instar d'un certain Monsieur Banks, se souvient-il, étonnement similaire à celui de Charlie dans le choix des accessoires et des coloris, et qu'il avait retrouvé dans un couloir du septième étage - le garçon ne s'était pas montré à la fête, et s'était retranché dans sa salle commune malgré les encouragements d'Horace à rejoindre le reste de ses camarades malgré ses mésaventures avec l'esprit frappeur de Poudlard. Bien sûr, il avait su trop tard que Peeves n'avait rien eu à voir avec l'incident, puisqu'il était occupé ce soir là à saupoudrer l'ensemble des salles de classes de poil à gratter magique.

Au sein de l'OCQ, la fraîcheur de flagrances dignes de la Zéphyrine - la potion qui te donne l'haleine aussi fraiche qu'un vent d'ouest ! - qu'il incorpore religieusement à sa toilette du matin. Il salue Fenella d'un sourire large, et d'une révérence à la Milbourne, toujours heureux de revoir les visages d'élèves qu'il a si maintes fois croisés au château pendant leur scolarité. Impatient de retrouver son ami de longue date, qu'il n'a plus revu depuis de trop nombreux mois, Horace ne s'attarde guère sur la chaleur d'un décor qu'il connait évidemment par cœur.

- Oh, ça, Freya a depuis longtemps besoin de se reposer. J'espère qu'elle profitera bien de ce congé on-ne-peut-plus mérité ! Depuis le temps que je lui dis qu'elle doit lever le pied.

Une chose qui n'était qu'impossible alors qu'elle devait porter à bout de bras la boutique de son père, en plus de ses deux sœurs encore scolarisées, et en demande constante d'attention. Il échange un regard entendu avec Fenella, presse une main rassurante sur l'épaule de Charlie, et suit la benjamine vers l'extérieur. Plutôt intrigué de savoir de qui est au jardin avec Owen, si ni Freya ni Alison ne sont à la maison, il est loin, très loin de s'attendre à la surprise évoquée plus tôt. Une surprise d'un mètre vingt, au visage nimbé de tâches de rousseur, et aux mèches flamboyantes éparpillées sur le sommet du crâne.
 

Étreint avec force par un colosse aux traits à la fois familiers et presque méconnaissables, Horace se fend tout de même d'un sourire large, et son cœur s'essouffle à l'intérieur de sa poitrine. Il rend la pareille à Owen, profondément heureux de le revoir après tout ce temps, et désireux de lui faire passer le message de ses condoléances par le geste davantage que par la parole.

- Owen.

Son seul prénom s'échappe d'entre ses lèvres, nargué d'un sentiment d'un soulagement brutal, avant qu'il ne s'éloigne d'un seul pas. Son regard, inévitablement, se dirige sur le garçon, que Charlie prend dans ses bras avec tendresse. Marley est un mélange saisissant de Kate et d'Owen, aisément identifiable à la sororité qu'Horace côtoie depuis leurs plus tendres années. Estomaqué, il s'affaisse complètement pour saluer le bonhomme d'un sourire, avec un mouvement de tête bienveillant :

- Salut, Marley. Ses yeux, interrogateurs, se hissent sur le colosse, ses sourcils arqués par une surprise muette.

Owen Carter

Homme

64 ans

Sang-mêlé

Britannique

Maître du Pactole

Message publié le 04/10/2025 à 08:32

Sa main empoigne l'omoplate entière du concierge qu'il étreint avec l'énergie d'une chaleureuse amitié, installée là depuis un bon nombre d'années. S'ils se sont à peine croisés lors de leur scolarité à Poudlard, Horace et Bartholomew étant plus vieux qu'Owen de cinq ans, ça n'a pas empêché les deux compères d'accueillir les visites en milieu scolaire du Capitaine d'équipe d'Écosse aussi fraternellement que possible, puis de lui réserver une attention particulière lorsqu'il est venu s'installer pour fonder une famille à Pré-Au-Lard et ouvrir sa boutique, à l'aube de ses quarante ans. C'est bon d'te voir, affirme spontanément le colosse en sentant l'émotion des retrouvailles à travers le geste du Poufsouffle.

 

En s'éloignant légèrement, il prend le temps de détailler les traits de son ami, comme s'ils s'étaient perdus de vue, non pas depuis une année, mais depuis la disparition de Kate Carter, dix ans auparavant. Quand avait-il commencé à blanchir autant de la tête ? se questionne brièvement l'ancienne star du Quidditch en regardant Horace observer Marley avec curiosité. Viens là Marley, dit-il en tendant sa grande paume qui rapproche le garçon du Franco-britannique alors que Charlie arrive juste derrière lui, un grand sourire aux lèvres, et les yeux brillants d'une fierté à réchauffer le coeur de n'importe quel veuf paumé. C'est notre vrai petit frère ! s'exclame-t-elle joyeusement en appuyant sur le mot "vrai" pour lever le moindre doute de l'esprit d'Horace. Les narines du louveteau s'élargissent dans un réflexe qu'il ne maîtrise pas encore bien ; celui d'avoir besoin de renifler tout et n'importe quoi, en dépit des convenances du nouveau monde auquel il appartient. Dis bonjour, reprend Owen à l'intention du gosse pendant que sa fille se régale d'assister à la rencontre. Il s'appelle Horace, c'est un ami, précise-t-elle au plus jeune, avant d'ajouter une traduction du mot "ami" en Gaélique écossais afin qu'il comprenne mieux. 

 

— Bonjour Horace, prononce alors poliment Marley en continuant de le dévisager curieusement de ses prunelles aussi grises que celles de son père. Excuse-le il est un peu K.O. et un peu farouche. Protecteur, le presque-géant caresse les mèches rousses de l'enfant vêtu d'une salopette en jean ayant probablement appartenu à Charlie, et d'un pull à rayures vert et rouge. Owen j'ai fermé, j'vais y'aller, interrompt Fenella en passant une tête par la porte qui sépare le jardin de l'arrière-boutique. Vous avez assez pour trois pour le dîner, peut-être quatre en rallongeant un peu la sauce. Faudra juste que j'récupère le plat la semaine prochaine, ajoute-t-elle en souriant, puis de saluer tout le monde, et de quitter le 76 Grand-Rue.

 

— T'as le temps de monter un peu ? questionne l'Écossais en direction de son ami. Oh oui, reste manger chez nous Horace, s'te plaît ! surenchérit la benjamine. 

Horace Milbourne

Homme

67 ans

Sang-mêlé

Français

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Message publié le 07/10/2025 à 12:10

Le garçon le dévisage sans l'approcher pour autant. Un instant, Horace est convaincu de le voir renifler l'air avec la même curiosité qu'un jeune chiot. La curiosité ne fait que s'accentuer alors que Charlie vient traduire le mot ami en gaélique, comme si l'enfant ne parlait finalement pas si bien anglais.

- Ce n'est rien, il affirme à destination d'Owen. C'est même tout à fait normal à cet âge que de se méfier de grands inconnus comme moi !

Un inconnu en costume trois-pièces de couleur si criardes qu'elles en jurent avec le soleil, qui plus est. Redressé sur ses longues jambes malingres, Horace se tourne vers Fenella, qui vient de passer sa tête par la porte de la boutique. À l'instar de Bartholomew et lui-même, elle continue de veiller sur la famille Carter, en partageant notamment les repas qu'elle aura cuisiné dans sa ferme.

- Bien sûr, il assure en réponse à Charlie, comme à son père. J'ai tout le temps du monde !

D'autant plus maintenant qu'un mystère d'un mètre-vingt se balance entre les pattes du géant. Horace glisse mécaniquement ses mains dans les poches de son veston, dardant d'un œil la petite famille, et le fameux vrai petit frère d'une Charlie visiblement ravie de cette nouvelle situation. Il a tôt fait pourtant de ressortir l'une de ces mains pour presser un bras d'Owen - si l'homme ne mesurait pas plus de deux mètres, il lui aurait sans doute passé un bras par-dessus les épaules, mais c'est bien sûr impossible.

 

- Ça pour une surprise. Ça reste quelque chose de positif à tirer de tout ça, il énonce, moins fort que tout ce qu'il a pu dire précédemment. Tu dois en avoir, des choses à raconter.

Une manière comme une autre pour lui de lui rappeler combien il est navré de la disparition définitive de Kate. Il faisait plaisir de voir Charlie s'occuper ainsi de Marley, avec une joie qu'il ne lui avait plus connu depuis longtemps, et une bienveillance similaire à celle de sa maman.

 

- Par Merlin Owen, ça fait bien trop longtemps. Bart ne pouvait pas venir, mais je suis sûr qu'il se rattrapera bientôt. Comment te sens-tu ?

Horace se doutait bien qu'Owen ne parlerait pas vraiment de la provenance de Marley tant qu'il serait dans les parages, et il était tout à fait prêt à prendre son mal en patience. Sa main de nouveau enfoncée dans l'autre poche de son veston, il s'était calé sur le rythme du géant pour rentrer à l'intérieur de leur domicile, dont l'atmosphère chaleureuse manquait peut-être de quelque chose. Il était curieux pour Horace de voir la maison sans Freya à l'intérieur.

Owen Carter

Homme

64 ans

Sang-mêlé

Britannique

Maître du Pactole

Message publié le 10/10/2025 à 22:22

La bienveillance d'Horace enveloppe Owen d'une chaleur que connaissent bien les sorciers qui fréquentent le concierge. Son attitude diffère nettement de la rusticité des familles de semi-géants dont vient l'Écossais. Une partie de lui réagit toujours intérieurement comme un chat éclaboussé par de l'eau face à tant d'affection, et l'autre savoure pleinement ce monde découvert à Poudlard, où les gens peuvent exprimer leurs émotions autrement qu'en hurlant, en frappant, et en brisant des pierres. L'amour de ses amis, l'amour des supporters, puis l'amour de Kate, et enfin l'amour de ses filles, ont terminé d'apprendre au colosse à apprivoiser sa sensibilité. Un honnête sourire aux lèvres, il rend son accolade à Horace en tapotant légèrement l'une de ses épaules alors que Charlie sautille de joie à l'idée d'avoir l'ami de la famille avec eux pour le dîner. Trooop bien, s'exclame-t-elle avant d'entraîner Marley vers l'escalier.

 

Entre le retour d'Owen et l'absence de Freya cette semaine, une drôle d'atmosphère règne dans l'habitation. L'ancien joueur de Quidditch balaye d'ailleurs d'un geste de la main une lettre qui tente vainement d'attirer son attention en virevoltant devant son front tandis qu'ils viennent de passer le seuil de l'étage. Cette dernière retourne se poser en haut d'une pile de courriers fermés et parchemins roulés, tous destinés à Monsieur Carter. J'me sens... un peu dépassé j'dois dire. La confession arrive en même temps qu'un bruit sourd suivi d'un rire provenant de la chambre des enfants. 

 

— C'est riiiien ! s'écrit l'adolescente pendant qu'on peut distinctement entendre des petits objets s'éparpiller au sol. L'homme souffle du nez. Il pose un regard contrarié sur la pièce principale en bordel. Ici, la vaisselle sale gît. Là, des vêtements ont été mis en boule, en attente de l'opération du Saint Esprit. Plus loin, MicMac roucoule au milieu des fientes. Bon, une fois n'est pas coutume, marmonne Owen en tapotant ses mains l'une contre l'autre. Il les agite immédiatement et remet progressivement le salon-cuisine en état. Ses yeux finissent par croiser le regard curieux d'Horace. Le gosse est cracmol, explique-t-il sans arrêter son ménage express. On m'a conseillé d'essayer d'oublier la magie, pour -mh, pour comprendre, ajoute-t-il, dubitatif, alors qu'il nettoie et plie les vêtements en deux sortilèges et quatre secondes. Priver un sorcier de son don, quelle drôle d'idée ! La chouette émet un piaillement de surprise au moment où sa maisonnette retrouve son éclat. 

 

Dans le même temps, Marley accourt, une boîte entre les bras. Regarde, dit-il à Horace en désignant la collection de billes que lui a offert Charlie, et qui comporte de magnifiques sphères lisses, brillantes, mais surtout enchantées pour contenir chacune des mondes merveilleux à observer en y collant son œil. On mange quoi ? demande la benjamine à sa suite, désormais vêtue d'un long t-shirt à l'effigie des Catapultes de Caerphilly portant le nom de RYDER. Et tandis qu'elle se dirige vers MicMac, son père lorgne sur elle. Tu supportes les Catapultes toi ? Ils ont fait une bonne saison tu sais, et ils ont le plus jeune joueur de l'histoire, Spike Ryder ! 

 

— Je sais qui est Spike Ryder, maugrée Owen sans que personne ne comprenne pourquoi, sauf peut-être Horace, s'il a compris le manège du joueur et de la cadette Carter. Allez, je rallonge la sauce, je réchauffe, et on mange. Euuuh, j'peux pas manger ça moi. C'est du veau, rétorque Charlie en soulevant le couvercle du plat en terre cuite. 

 

— Comment ça ? T'aimes pas l'veau ?

— Bah j'suis végétarienne Papa !

— Mais enfin ! C'est nouveau ?! 

— C'est pas du tout nouveau, s’esclaffe la Serdaigle, bien plus tolérante avec son père que peut l'être Alison. Elle lève les sourcils en fixant le concierge, une grimace absurde sur le visage. J'vais prendre les légumes, t'iiinquiètes, déclare-t-elle finalement face à l'embarras du grand Owen, penché au-dessus du pot-au-feu de veau. T'savais ça toi Horace ? tente-t-il, comme pour trouver un soutien en la personne du concierge. Bah oui il savait Papa ! ricane encore la jeune fille. 

Horace Milbourne

Homme

67 ans

Sang-mêlé

Français

Avatar de Deb

Modération

Inconscient de Service

Message publié le 12/10/2025 à 19:30

Horace a vu le domicile Carter dans bien des états. Rangé, soigné, organisé ? Jamais. Pas même du temps de Kate Carter. C'était allé de mal en pis, bien sûr. Owen n'étant tourné que sur les recherches de sa femme disparue, et Freya devant jongler entre Poudlard, l'éducation de ses deux jeunes sœurs, et plus tard une boutique qu'elle tiendrait à bout de bras. Le foyer demeurait propre et chaleureux, mais la vie tumultueuse qui y était menée ne manquait guère s'étaler sous les yeux de n'importe quel visiteur y posant le pied.

Des vêtements étalés ici et là ; des papiers en tous genre, marqués de sceaux officiels ; des devoirs inachevés raturés ou agrémentés de dessins enchantés ; de la vaisselle attendant d'être lavée ; des jeux ; des plumes de hiboux qui trainaient au sol, ou s'infiltrait entre les photos et décorations perchés sur des meubles pour certains branlants.

Le tout rendait l'endroit vivant, bien qu'il nécessite clairement que quelqu'un s'occupe davantage de certaines tâches ménagères simples dont Horace se chargeait quotidiennement au château - avec son armée de chiffons et de balais enchantés. Il avait appris à Freya certains de ces sortilèges facilitant le travail au sein d'une maison - à sa demande -, et son absence singulière démontrait des lacunes de son père dans le domaine. Owen demeurait l'homme qu'il avait toujours été. Loin de juger le chaos des lieux, Horace donne un coup de main au géant de quelques coups de baguette bien placés. 

 

- Oh. Je vois.

Il semblerait que la malchance perdure, au cœur de ce foyer déjà meurtri, et le concierge ne manque pas adresser un regard désolé à son ami. La vie de Marley commence durement, et elle n'ira sûrement pas en s'arrangeant, au sein de ce village entièrement composé de sorciers. Son attention se reporte sur le garçon, qui lui apporte sa collection de billes, et Horace, affaissé sur ses jambes, en saisit une entre le pouce et l'index, l'observant avec un air fasciné.

- J'adore celle-ci. Elle me rappelle la France. Quelle superbe collection !

Il la replace délicatement entre les autres en souriant pleinement au garçon. Il tarde à se tourner vers la petite Charlie, et doit réprimer un sourire devant la réaction d'Owen. Il n'est pas sans connaitre la situation d'Alison Carter et de la jeune star des Catapultes, qui semblent s'être trouvée une passion pour les placards à balais. Il n'y voit pas vraiment de mal - c'est après tout de son âge, et le jeune Ryder ne semble pas un mauvais garçon. Mais il peut imaginer sans peine qu'un père puisse voir tout cela d'un très mauvais œil.

- C'est même un excellent joueur, il approuve avec un tintement joyeux dans les yeux.

Les odeurs du plat cuisiné par Fenella se répandent dans toute la pièce, et il ne peut s'empêcher d'émettre un son approbateur. Ça sent terriblement bon. Il n'est pas surpris pour autant de la réaction de Charlie, mais davantage de celle d'Owen. Un rire lui échappe, nuancé de gêne :

- Bien sûr que je le savais. Owen, ta fille n'a plus mangé de viande depuis ses sept ans. L'incident de Pinpin le lièvre fou n'est-ce pas ? Son visage se tordit tandis que ses dents venaient se porter vers l'avant dans une imitation grotesque de l'animal.

Il était difficile pour Horace de constater la distance évidente qu'Owen avait bâti avec ses trois filles dans les dernières années, et tous ces évènements qu'il semblait avoir manqué, ou simplement oublié. Il voulait espérer que Marley serait plus chanceux. Il n'en voulait certes pas à son ami, après tout ce qu'il avait traversé, mais il trouvait ça terriblement dur pour les filles.

- Ça en fera plus pour nous ! Pas vrai Marley ?

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