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[En Cours]
La petite Carter et son géant de père Habitation de la famille Carter, vendredi 07 septembre 2125

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Marley Carter

Homme

12 ans

Cracmol

Britannique

Garde-Grains

Message publié le 27/10/2025 à 14:31

Comme beaucoup d'enfants lorsqu'ils voient Horace pour la première fois, Marley l'interroge à plusieurs reprises d'un regard curieux, intrigué par sa gestuelle pantine et ses vêtements excentriques. Observateur avant tout, le jeune Carter fixe la réaction du concierge lorsqu'il découvre sa collection de billes et saisit l'une d'entre elles. La France ? Il connaît ; on lui a enseigné la géographie du monde à travers d'anciennes cartes écrites en Gaélique écossais. An Fhraing, traduit-il sans réussir à se retenir d'inspirer discrètement les cheveux de l'homme qui repose la sphère magique au milieu des autres. Chargé de sa boîte, il se promène un instant au salon, la cache sous un coussin épais de velours orange, et revient en direction de la table tandis que la discussion est au pot-au-feu de veau.

 

— Pimpiiiin, chouine faussement Charlie en tordant sa bouche dans une moue exagérément triste, ce qui inquiète son petit frère. Il tourne la tête vers Horace, incapable de savoir quoi dire, puis vers la Serdaigle au sourire rassurant. Ça va Marley, c'est pour rire, t'inquiètes pas ! dit-elle en le prenant dans ses bras. Le rouquin récupère une expression plus légère et s'installe sur l'une des chaises dépareillées pendant que son père termine de réchauffer le plat. Il reprend son auscultation de l'homme aux sourcils épais. Après vous irez jouer, ou lire, j'dois causer à Horace, mh ? marmonne le quasi-géant, immédiatement approuvé par sa benjamine, cette dernière visiblement heureuse à l'idée de passer du temps en compagnie de Marley. J'lui ai lu presque tous les journaux de Maman, annonce-t-elle au concierge  alors que les assiettes arrivent l'une après l'autre devant chacune des places occupées, et devant la grosse chaise de l'ancien sportif. 

 

Notre Maman -oui notre Maman, à tous les quatre- Freya, Alison, Charlie ; mes trois grandes sœurs, et moi, Marley, récite-t-il en Anglais correct sous l'œil attentif de la Serdaigle. Tu sais, Horace il connaissait Maman, il sait plein de trucs sur elle, déclare la quatrième année en remuant son potage de légumes, tandis que le gosse dévisage un peu plus l'ami des Carter. Mange, Marley, le reprend Owen qui s'assoit, oubliant d'apporter de l'eau ou même des serviettes. Je connais aussi Maman, elle m'a fait naître, j'étais dans son ventre, et j'ai voyagé avec elle dans son ventre, ajoute le garçon avant d'avaler une bouchée de veau. Oui, bon.. c'est vrai mais euh, t'es pas obligé de le dire à tout le monde mon grand. J't'ai dit ça juste pour t'expliquer que ta mère a de l'importance - c'est pas tout le monde Papa, c'est Horace, appuie Charlie d'un haussement d'épaules convaincu. Le colosse se retient de répondre en prenant une grande cuillère de pot-au-feu qu'il engouffre bruyamment entre les poils de sa barbe rousse. 

 

Un court silence traverse la table, rompu par le piaillement de MicMac, et la question de Charlie. Horace, t'as des infos sur le Tournoi des Trois Sorciers ? Les élèves de Uagadou et Beauxbâtons arrivent dans deux semaines déjà ! Tu crois que le directeur sera guéri ? 

Horace Milbourne

Homme

67 ans

Sang-mêlé

Français

Avatar de Deb

Modération

Vif de Cœur 2025

Message publié le 27/10/2025 à 15:09

- Quelle belle initiative.

 

Owen ne semble guère se remémorer l'épopée de Pinpin, aussi Horace recouvre t-il son sérieux tandis qu'il rebondit à ce que lui annonce fièrement Charlie. Marly, lui, l'ausculte du regard dès lors qu'il n'est plus focalisé sur ce que dit son père, ou sa sœur. Il parait clair que l'anglais n'est pas sa langue maternelle, ce qui ne manque pas surprendre le concierge. Où ce garçon a-t-il grandi ? Visiblement pas auprès de Kate, ni auprès de quelconque civilisation moderne de ce pays.

Tant de questions, si peu de réponses.

Le silence qui s'installe n'a rien de particulièrement pesant, mais il n'est pas non plus parmi les plus légers. Désarçonné par la présence d'un garçon dont il n'aurait clairement jamais pu imaginer l'existence, Horace se contente de manger. Le plat concocté par Fenella est, sans surprise, extrêmement goûteux, et savamment épicé, et c'est par réflexe qu'il se lève pour récupérer le pichet d'eau situé sur les plans de travail.

 

Alors qu'il sert les uns et les autres, il répond à la question de Charlie, une pointe d'excitation dans le fond de l'œil :

 

- Bien sûr ! Il sera même guéri bien avant. Quant aux délégations, elles devraient arriver comme prévu dans deux semaines : je n'ai jamais eu l'honneur de rencontrer la directrice de Beauxbâtons, Madame Delaurier, mais sa réputation la précède. Une sorcière brillante, sans aucun doute. Samwiri Nsimbi en revanche, je l'ai déjà rencontré ! Une seule et unique fois. Un rassemblement au sujet de l'animagie qui se tenait au ministère sud-africain. Un homme très charismatique.

Hors de question bien sûr de révéler quoi que ce soit au sujet des épreuves. Horace se réinstalle, laissant la carafe au centre de la table, et glisse un regard complice vers Charlie :

 

- Je pense que tu vas adorer l'évènement. Une occasion unique de rencontrer des sorciers qui étudient dans des écoles étrangères. Tu sais qu'à Uagadou, ils n'utilisent pas de baguette magique ! Je crois qu'Alison a participé à tous les cours de soutien en vue de ce tournoi, il poursuit, sur le ton de la conversation, en croisant le regard d'Owen. On ne peut pas dire qu'elle ne soit pas décidée.

Owen Carter

Homme

64 ans

Sang-mêlé

Britannique

Garde-Grains

Message publié le 09/11/2025 à 22:09

L'évocation du tournoi amasse des nuages orageux au fond du regard d'Owen, et des broussailles au-dessus de ses paupières tombantes. L'engouement de Charlie pour l'arrivée des délégations françaises et africaines contraste largement avec sa moue renfrognée, concentrée sur le potage dans l'assiette des gosses. Mangez, répète-t-il plusieurs fois aux deux têtes rousses davantage intéressées par les récits d'Horace que le repas. 

 

— J'ai hâte de les rencontrer ! s'exclame la quatrième année à propos des élèves étrangers tandis que son frère continue de fixer le concierge en avalant les mouches. C'est intéressant, c'est comme avec les Russes et les Ukrainiens, on apprend des choses de leur pays, poursuit-elle, faisant preuve d'une véritable ouverture d'esprit lorsqu'il s'agit de mêler sa culture à celle des autres. Charlie, mange, souffle encore le colosse, un regard de biais porté à son ami qui parle d'Alison. Il grogne, refusant d'aborder le sujet, persuadé que le déni est la meilleure des solutions tant qu'il n'est pas au pied du mur. 

 

Les dernières cuillerées de pot-au-feu annoncent le départ de Charlie et Marley de table. Tu viendras nous dire bonne nuit, fait promettre la Serdaigle au concierge en emportant son petit frère par la main jusqu'à la chambre qu'ils partagent depuis ce milieu d'été. 

 

Dans sa cabane, la minuscule chouette ronde se prépare à dormir. 

 

Les deux hommes se retrouvent autour de l'âtre éteint, chacun installé au fond de l'un des vieux fauteuils familiaux, un verre à la main. Alors, Owen entame l'histoire de son voyage jusqu'aux terres reculées de la péninsule de Cowal, à Puck's Gleen. À demi-mots, il retrace sa rencontre du début d'année avec le couple d'Écossais ayant connu Kate, et élevé Marley. J'savais pas que Kate était enceinte quand elle est partie, répète-t-il, comme à Monsieur Rowle, comme à Freya. 

 

— Elle a été tuée par un loup-garou, c'est comme ça qu'elle est- qu'elle a laissé Marley quoi, ajoute pudiquement l'ancienne star du quidditch en hésitant entre croiser le regard d'Horace et plonger ses yeux triste dans le verre d'alcool qu'il ne boit pas. J'sais même pas pourquoi j'me suis servi ça, j'ai arrêté ces conneries, commente-t-il, plusieurs fois sujet à des épisodes d'addiction au cours de sa vie, dont ses proches ont pu être témoins. Le petit est malade de lycanthropie, ajoute Owen, son discours décousu par l'émotion. 

 

— Il est déclaré, j'l'ai gardé avec moi le temps d'être sûr que ce serait pas dangereux, pour personne, et il est suivi par Sainte Mangouste et le Ministère, y'a pas de risque normalement. Un silence s'étire, pendant lequel le père de famille attend les questions, les remarques, ou même les reproches, de son ami. 

Horace Milbourne

Homme

67 ans

Sang-mêlé

Français

Avatar de Deb

Modération

Vif de Cœur 2025

Message publié le 10/11/2025 à 19:20

Horace n'aurait certes pas comparé les expatriés ukrainiens et russes aux délégations étrangères qui viendraient prochainement les visiter, mais l'on ne manquait jamais compter sur Charlie pour ce genre d'innocente analogie. Il ignorait que la benjamine Carter passait du temps avec l'un ou l'autre élève extirpé des pays en guerre qui leur avaient confié leurs enfants. Ces derniers ne se mêlaient pas vraiment aux autres, et certains cas très particuliers ayant participé aux combats faisaient l'objet d'une surveillance étroite de la part du personnel de l'école, comme ce jeune Schevchen capable de se métamorphoser en véritable prédateur, ou le pauvre petit Polyanski, réduit à l'état d'arme magique, et voué à une mort certaine.

- Je suis curieux de savoir si certains de ces élèves comptent participer au tournoi. Au moins se sentiront-ils moins seuls à fouler le sol d'une école qui n'est pas la leur, dans un pays tout à fait étranger, Horace énonce d'une voix tranquille.

Il avait à cœur bien sûr, la bonne entente entre tous, et davantage encore le bien-être de ces gamins qui s'étaient retrouvés arrachés à leur famille. Le tournoi pourrait se montrer fédérateur, motif de discussions et de nouvelles amitiés, mais il pourrait tout aussi bien faire naitre des tensions et raviver des hostilités qui ne tendaient à se tasser que depuis quelques semaines. Acquiesçant chaleureusement à l'encontre de Charlie et du petit Marley, Horace se tourne pleinement vers son ami sitôt qu'ils se retrouvent en tête à tête, l'air soudain plus grave, démuni de son éclat de malice habituel. C'est d'un œil acéré qu'il suit les mouvements d'Owen alors qu'il se sert le fond d'un verre, ainsi qu'à lui.

Aux remontrances, il préfère le silence, armé de patience.

Sa longue main se resserre autour du contenant alors qu'il s'installe auprès du géant, et prête une oreille attentive à son histoire. Une histoire terrible. Sombre et violente. Un simple bien approbateur s'échappe de ses lèvres alors qu'Owen admet ne plus boire, et Horace, d'un geste simple, éloigne son propre verre pour le poser auprès du premier. Par sympathie, mais aussi parce qu'il n'est guère homme à festoyer sans être accompagné. La nouvelle de la lycanthropie de Marley le fige dans son fauteuil, et lui fait courir un frisson le long de sa colonne vertébrale. Humidifiant ses lèvres, un pli soucieux creusé sur son large front, Horace pousse un soupir pénible, las.

 

- Par Merlin, Owen.

De nombreuses questions fusent, auxquelles ne font écho que bien peu de réponses. Le périple du géant l'a finalement trouvé fort bredouille, en dehors d'un fils à la fois maudit et miraculeux. Marley vient compléter une famille ayant vécu déjà bien trop de malheurs, mais qui continue de les cumuler. Loup-garou. Cracmol. À peine éduqué. Cela ne s'arrêtait-il donc jamais ? Freya était-elle seulement partie en vacances, ou avait-elle fuit une situation qui venait brutalement la submerger ? Horace, pensif, laisse courir un doigt sur le bord de son verre, intact.

 

- Charlie a l'air de bien prendre les choses. Alison ? Freya ? 

Au moins le jeune Marley avait finalement trouvé sa demeure, le reste de sa famille, et avec elle le confort et la sécurité. S'il était effectivement surveillé par le ministère et plusieurs membres du personnel de Sainte Mangouste, il n'y avait aucun souci à ce faire. Mais il parait évident que les choses ne seront pas simples. Au bouleversement d'un nouveau membre de la fratrie s'ajoute deux problématiques de taille. Au-delà de gérer un enfant qui n'a aucun pouvoir au cœur même d'un village pleinement sorcier, il s'agit de gérer un enfant qui, chaque pleine lune, se métamorphose en bête sauvage incontrôlable.

 

- Nous avons un professeur à Poudlard, qui est également atteint de lycanthropie. Peut-être qu'il serait bon que Marley le rencontre. Pour avoir quelqu'un a qui parler ? Tu sais que tu peux me demander n'importe quoi Owen, à moi comme à Bart. On a toujours été pour toi, pour les filles, et on sera là pour le p'tit aussi. Pour quoi qu'ce soit.

Owen Carter

Homme

64 ans

Sang-mêlé

Britannique

Garde-Grains

Message publié le 12/11/2025 à 10:47

Les deux verres abandonnés sur le guéridon branlant posé entre les fauteuils reflètent la silhouette du géant, affaissée dans ses propres épaules, une main ratissant lourdement les épaisses boucles rousses qui dévalent sur ses tempes. Il inspire bruyamment, et rassemble quelques mots de son esprit avant de plonger ses yeux dans l'âtre éteint. Alison, elle veut rien savoir t'sais, j'existe plus pour elle, elle m'l'a dit, annonce-t-il avec une certaine amertume maladroitement dissimulée derrière son regard figé et ses phalanges qu'il fait craquer. 

 

— Elle reviendra pas l'weekend, elle veut pas m'voir, continue Owen, ponctuant sa phrase d'un haussement d'épaules mal choisi, son ami sachant parfaitement lire à travers le filtre de son caractère mufle. Elle fait c'qu'elle veut, tant pis, assène-t-il d'une voix fatiguée, et d'essuyer encore sa figure marquée par les dix dernières années. - Quant à Freya ? Le colosse se laisse tomber contre le dossier du fauteuil dans un élan pénible en repensant à son aînée, sa première fille, devenue son pilier. Frey' reste Frey', elle a besoin d'solutions, d'actions, elle m'écoute, mais faut qu'elle bouge, tu vois bien comment elle est, commence-t-il, ses doigts enveloppant l'extrémité de l'accoudoir. 

 

— Elle a jamais réfléchi avant de m'aider pour le magasin, elle pris les choses en main sans me demander d'ailleurs si tu t'rappelles, et moi j'l'ai laissé faire. J'la laisse faire parce qu'au fond, faut dire c'qu'y est, ça m'arrange, ça m'arrangeait depuis l'début. Regarde, là, j'rentre, et regarde ce qu'elle a fait ici, pour la boutique, pour ses sœurs, elle a tout tenu, elle a tout tenu comme ça. Sa grande paume retrace le triangle de son menton barbu, et l'ancienne star du quidditch balaye le salon tordu de ses prunelles émues. Honnêtement Horace, j'sais pas c'que j'ferais sans elle, j'te le dis. 

 

— Sans vous aussi, se rattrape-t-il, soudain conscient d'avoir oublié de mentionner la bienveillance de ses deux fidèles amis. Elle a bien mérité un peu de repos, conclut l'Écossais en évoquant l'absence de la Poufsouffle, partie du 76 Grand-rue depuis samedi dernier. 

 

- -

 

Les bras croisés, les sourcils broussailleux de concentration, il prête attention aux paroles du concierge lorsque celui-ci parle d'un professeur atteint de lycanthropie à Poudlard. Ah ouais ? J'suis en contact là, avec Brooks, le professeur de potions, pour le Tue-Loup, pour Marley. Ça l'rend un peu malade, et ça l'empêche pas de se transformer, mais il se fait pas mal, il reste lucide au moins, pis j'peux être avec lui, ajoute-t-il, fort d'avoir entrepris quelques aménagements à l'intention du gosse depuis leur retour au foyer Carter. 

 

Enfin, il renifle, plus par pudeur que réel besoin, et rabat son regard vers l'âtre éteint. J'sais Horace. J'sais bien. Vous avez toujours été là, affirme Owen en acquiesçant pour appuyer ses propos. Ses yeux glissent jusqu'à la silhouette longiligne du concierge. 

 

— Vous veillez sur les deux p'tites, vous avec toujours un mot pour Freya, c'est déjà beaucoup pour moi. 

Horace Milbourne

Homme

67 ans

Sang-mêlé

Français

Avatar de Deb

Modération

Vif de Cœur 2025

Message publié le 12/11/2025 à 15:11

Elle fait ce qu'elle veut, tant pis, assure Owen dans un soupir las. Horace, bien sûr, n'est pas dupe. La douleur de l'ancien poursuiveur est palpable. La cadette Carter ne s'est pas attendrie avec les années, et le retour de son père n'a visiblement rien fait pour arranger les choses. Quid de sa réaction à la nouvelle de l'existence de Marley ? Pas un mot à ce sujet de la part du géant, qui semble ravaler rancœur, doutes et regrets derrière un masque d'indifférence bougonne, ciselé d'amertume.

Gravement, le concierge hoche la tête alors qu'Owen s'épanche sur l'aînée, plus débrouillarde, qui a su reprendre les rênes alors qu'il chutait dans la dépression, l'alcoolisme, et l'incertitude. À quinze ans à peine, Freya a montré une maturité exemplaire, au détriment d'une adolescence perdue a jamais. La sorcière n'avait guère eu le choix, et bien qu'Owen ne l'énonce pas de vive voix, Horace devinait qu'il s'en voulait pour la façon dont les choses s'étaient déroulées.

- C'est une jeune femme particulièrement remarquable. Elle a hérité de ta force de caractère, et de la résilience de Kate, il affirme à demi-voix. Tout comme Alison a hérité de ton ambition, et d'une obstination à toute épreuve.

C'est en la cadette Carter que l'on retrouve son père, et de la manière la plus saisissante qui soit. 

- Elles ont tout autant besoin de toi que toi d'elles, Horace conclut en accrochant le regard d'Owen. Toutes autant qu'elles sont.

Y compris Alison, quand bien même elle clamerait le contraire. Davantage que les deux autres peut-être. Sa virulence n'était due qu'à la blessure profonde que son père lui avait infligé en les quittant au pire instant, à un âge où elle aurait, plus que jamais, eu besoin de son père à ses côtés.
 

__


 

- Oh, réplique Horace en haussant les sourcils alors qu'Owen lui énonce être déjà en contact avec Daryl. C'est un homme très bien. Et un excellent professeur, il affirme en étirant l'ombre d'un sourire.

Un silence s'installe entre les deux hommes, de ces silences confortables que l'on ne dessine qu'entre amis de longue date. Il n'est froissé que par le tictac incessant de l'horloge, accroché dans la cuisine des Carter. Ses aiguilles demeurent pourtant immobiles, pointées dans des directions diverses en dehors de celles de Charlie et d'Owen. Il en manque une à l'effigie de Marley, et Horace en prend une note mentale alors qu'il s'humecte les lèvres.

- Le lancement de l'OCQ 500 est un immense succès. Freya a fait un travail incroyable. Toute l'équipe, d'ailleurs. Tu sais je pense qu'elle n'a pas choisie de prendre la relève, mais on ne peut pas dire qu'elle ait l'air de le regretter. En fait, je crois que c'est un emploi qu'elle adore, et pour lequel elle s'investie énormément.

La passion de la sorcière n'échappait à personne, Owen pouvait au moins se sentir fier de cela. Horace enchaine alors, décidant de conter les aventures de l'année dernière. Les quelques anecdotes de couloir volées aux tableaux et fantômes du château au sujet d'Alison ou de Charlie. Owen a manqué beaucoup de choses, et Horace met un point d'honneur à lui dresser le portrait le plus fidèle possible des épisodes les plus cocasses, ou les plus marquants. Enfin, alors que la soirée s'avance et que la nuit voile les étoiles sous un brouillard épais :

- Je devrais sans doute aller saluer Charlie avant qu'elle ne s'endorme. Et Marley.

 

Owen Carter

Homme

64 ans

Sang-mêlé

Britannique

Garde-Grains

Message publié le 14/11/2025 à 19:31

Entendre Horace complimenter ses deux premières filles donne à Owen une chaleur au cœur qui remplace tous les âtres éteints. Quoiqu'en pensent les médias et Alison, il aime viscéralement chacune des têtes rousses de sa progéniture. Il a besoin d'elles, tout comme elles ont besoin de lui, renchérit le concierge en direction de son ami au sourire discret, teinté d'une mélancolie lancinante. 

 

À l'évocation de l'OCQ500, le colosse partage l'avis d'Horace et lui fait savoir. Elle est brillante, j'étais comme un con de voir le balai. Elle devrait créer sa marque, elle veut pas. Mais elle devrait ! s'exclame-t-il en tapant sa cuisse pour ponctuer ses propos, avant d'écouter attentivement le récit de l'année passée d'Alison et Charlie à Poudlard, et plus particulièrement des anecdotes dont le concierge a eu la connaissance. Ça m'étonne pas d'elle, réagit-il, rieur, au refus de sa benjamine de dénoncer le petit Gryffondor dans la salle des trophées. Son frère était d'jà sur le dos d'Freya ; ils ont quoi les Blackburn avec mes filles ? ajoute-t-il, loin d'imaginer l'évolution de la relation entre son aînée et le batteur des Catapultes. J'l'ai vu d'ailleurs à Cardiff fin août, il a bien grandi ç'ui-là aussi. 

 

Quand Horace parle du jour où le benjamin des Gallois est entré à l'intérieur de la malle d'outillage de Freya qui a ramené ce dernier par inattention chez eux, Owen éclate d'un rire franc. On en a fait des conneries pourtant, mais y'en a toujours un pour en trouver une nouvelle par Merlin ! Ses mains passent dans ses cheveux d'une manière plus enjouée que précédemment. Il expire, bien heureux d'avoir eu des bribes de ce qu'il s'est passé pendant son absence. 

 

— Oui vas-y, moi je prépare un truc à te montrer après, répond-il lorsque son ami parle d'aller dire bonne nuit aux enfants. Tous deux se hissent en dehors des fauteuils confortables, et tandis qu'Horace emprunte le couloir, Owen le suit et se dirige vers sa propre chambre. 

 

Au bout du couloir, dans un recoin un peu tordu dissimulant un rideau épais décoré d'étoiles phosphorescentes, se cache un demi-cercle situé contre la véranda et agrémenté de plusieurs lucarnes qui n'est autre que la chambre de Charlie, partagée avec Marley.

 

Les murs bleu nuit sont remplis de dessins représentant tantôt des créatures farfelues, tantôt des schémas d’objets magiques improbables. Sur le lit, une couverture patchwork mélange les motifs de l’équipe nationale de Quidditch d’Écosse et des hiboux fluo. Le matelas est envahi de peluches animées qui ont l'air de s'endormir. Partout, des livres et des carnets codés côtoient d’anciens objets familiaux, et beaucoup de photos. Au sol, une malle en bois déborde de maillots, de prototypes de lunettes enchantées et d'affaires de vol rafistolées. Au plafond, un mobile suspendu représente une mini Coupe du Monde de Quidditch où de minuscules joueurs tournent lentement. Ça-et-là, des traces de bricolages inachevés : un balai raccourci pour "manœuvres de précision", une cabane à rapaces jamais terminée, une carte du monde annotée de "portoloins rêvés". Et sur le bureau, un mot griffonné à l'intention de Freya : “Ne range pas ! C’est un système organisé.”

 

Charlie et Marley sont installés au fond du même lit, mais un matelas trouve sa place au sol, et autant de peluche y attendent le sommeil. La Serdaigle tient un grimoire de photos ouvert sur le périple de Kate Carter chez les moines rebouteurs de temps. Son frère ferme à moitié les yeux, bercé par la voix de la rouquine et le paysage des montagnes du Tibet. 

 

- -

Au retour du concierge, Owen lui présente un bijou, posé sur la table de la salle à manger. Il s'agit d'un médaillon oval, en argent terni, incrusté d’un verre opalin légèrement troublé. Tiens, regarde, le gosse avait ça. J'suis allé sur le chemin de Traverse avec. Ils m'ont dit d'aller voir dans l'allée des Embrumes. Bon, j'aime pas, mais j'y suis allé. J'voulais en avoir le cœur net, explique le presque géant en fixant à la fois le médaillon et la réaction de son ami. 

— C'est pas interdit mais c'est controversé quoi, ça s'appelle un Lacrymor, ça te dit quelque-chose ? demande-t-il, tandis que MicMac change de position à l'intérieur de sa petite cabane. Bon, c'est un médaillon qui appelle la personne liée à toi. Ça d'vait appartenir à Kate, j'sais pas d'où ça sort, mais ce serait c'qui m'a appelé à retrouver le petit. C'est pour ça qu'j'étais fou, enfin, d'après le vendeur dans la boutique, ça peut rendre fou. C'est d'la magie brésilienne. 

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