Elle rend à la chaise sa forme normale, et se penche sur l'explication de Sam à propos de son geste. Un coup sec ? Ah ouais.. t'as raison, commente Alison en suivant le doigt de la Poufsouffle, et puis en redessinant rapidement la forme du bout de son index. Elle observe la blonde réussir son essai. 

— Ouais j'vais essayer, se motive-t-elle alors en faisant rouler Lilly lovedoll d'une main à l'autre avant de la pointer en direction de la deuxième patte de la même chaise. Il y a en métamorphose une notion difficile à comprendre pour Alison, proche de l'instinct - quelque-chose qu'elle écoute rarement. Gestuelle et formule en tête, elle imagine d'abord le pied de chaise tournoyer en spirale à son tour, puis se lance en retraçant la spirale, qu'elle termine d'un coup sec. Plasticinum !

La patte de chaise semble fondre et prend la forme d'une spirale aux contours irréguliers. La Serpentard hoche sa tête, à demi-satisfaite. On s'approche, on s'approche.

Difficile avec elle-même, Alison ne semble pas se satisfaire pleinement de sa réussite. Sam reconnait là le comportement qu'elle peut avoir aux entrainements de Quidditch, alors qu'elle essaye d'imiter les figures des garçons, et qu'elle sait qu'elle n'a guère de marge d'erreur. Intransigeante envers des faiblesses dont ses amis ne l'accusent pourtant jamais, la batteuse connait la volonté de vouloir toujours faire mieux dans un domaine. Celui du sport. 

Ce dépassement de soi ne se retrouve pas forcément dans le reste de son apprentissage scolaire, ou la compétition n'a pas vraiment sa place - en dehors des duels. Est-ce une tare vis-à-vis du tournoi à venir ? Peut-être. Alison, elle, semble bien déterminé à maîtriser l'ensemble de ses sortilèges à la perfection avant de se lancer dans la course, et jeter son nom dans la coupe. Sagement placée près de la sorcière, Sam décide de prendre exemple sur elle et persévère, baguette pointée sur la chaise pour une seconde tentative qu'elle espère plus prometteuse :

- Plasticinum !

De nouveau, un pied part en spirale, puis les deux autres, plus nettes que la précédente. On est loin de la vision qu'en avait Sam, mais ça reste une réussite, marquée d'une certaine évolution. Certaine de devoir persévérer encore, elle resserre la prise sur sa baguette et se décide à ne rien lâcher malgré la fatigue.

Une main sous son menton, Alison observe attentivement la manœuvre et la réussite de Sam, juste avant de cacher un bâillement gigantesque provoqué par la dépense d'énergie de leur entraînement. Oh, scuse, réagit-elle, les yeux brillants de fatigue, la baguette pourtant toujours bien en main. T'as imaginé toutes les pattes de chaise en même temps, ou juste une là ? demande-t-elle encore, décidée à améliorer ses propres performances en modelage. Soudain, les chandeliers bordant la pièce s'allument, réagissant par enchantement à la tombée de la nuit sur le chateau.

La Serpentard vise une autre chaise jouxtant celle de Sam, et tend sa baguette en visualisant l'effet recherché. À nouveau, elle utilise le geste revu avec la blonde, et dessine une spirale relevée d'un coup sec. Plasticinum. 

Sous les prunelles marron de l'Écossaise, le bois de la chaise se tort, les nœuds roulant entre eux jusqu'à déformer entièrement l'objet qui s'écrase et ne ressemble plus à rien sauf à un gros tas de racines. Mhr, grogne Alison.

Le bâillement d'Alison contamine Sam, qui l'imite immédiatement, étouffe un rire derrière sa main. T'inquiète. Puis de répondre à l'interrogation de la sorcière :

- Nan j'cherchais à les natter entre elle pour faire un genre de table, mais ça a loupé. Fin c'est pas allé au bout de c'que j'avais en tête quoi.

De nouveau, la Serpentard s'essaye au sortilège, mais la tentative se solde d'un cuisant échec.

- Mh. J'crois on force trop en vrai. Tu sais c'qu'il nous faut ? D'quoi recharger les batteries. L'expression, parfaitement moldue, n'a pas l'air de faire tilter Alison. Ça t'dit on reprend après l'dîner ? J'ai vraiment la dalle en prime. Pas toi ?

Étonnement, la Serpentard ne semble pas du tout prête à rejoindre le repas. L'appel du ventre n'est pas quelque chose que Sam peut ignorer, et elle ne tarde pas à plier ses affaires, non sans promettre de revenir dès le service terminé. Qu'Alison décide de manger ou non, ça ne la regarde pas vraiment. Qui plus est, ses amis risquent de commencer à s'inquiéter de ne pas la voir revenir - encore moins à l'heure du repas. Une dernière salutations pour sa camarade, et Sam prend le départ, rejoint une Grande Salle bondée et particulièrement bruyante. Elle y retrouve Jimmy, Ferguson, Ambrose, et Balthazar, bienheureux de leur fin d'après-midi sous le soleil, et pas franchement intrigué par ses révisions de début d'année.

- Sérieux t'y retourne après ?

- On fait une bataille explosive à la salle commune et tout.

- On en fait tous les soirs. Et J'ai promis à Alison ok ?

- D'où tu t'entraines avec elle d'abord ?
- J'suis tombée d'ssus par hasard, mais c'était cool. Elle a des fiches de malade dans toutes les matières, un truc de dingue.

- Elle a qu'ça à foutre ?

- Au moins elle prend l'tournoi au sérieux.
- Il a même pas commencé encore l'tournoi. On s'est pas assez entrainé cet été ? Aux cours d'soutien d'l'an dernier ?

- J'me sens pas prête. Vous devriez pas non plus.

Clairement, elle est la seule à l'penser, et c'est en solitaire qu'elle grimpe de nouveau les marches pour rejoindre la salle de classe où elle espère retrouver Alison, près de quarante minutes plus tard. Peut-être a t-elle changé d'avis ? Peut-être a t-elle rejoint ses amis pour dîner, avant de décider de repartir en salle commune histoire de se changer les idées ? Mais Sam ne l'a pas vu dans la Grande Salle, ni dans le hall, et lorsqu'elle ouvre la porte, Alison est bien là. Exactement où elle l'a laissé. Elle toque rapidement à la porte :
 

- Hey ! T'as pas mangé du coup ? La question est rhétorique. J'sais pas comment tu fais. J'peux rien foutre quand j'ai la dalle c'est un délire. T'en es où ? Elle demande en reposant son sac sur la table, parée à reprendre, armée d'un véritable regain d'énergie.

Natter les pattes de chaise entre elles grâce à la métamorphose est un projet ambitieux, Alison doit le reconnaître - le tressage n'est pas un motif simple à imaginer, déjà pour les coiffures magiques. Elle approuve d'un signe de tête, et fronce immédiatement son nez à l'expression de l'Anglaise, incapable de comprendre ce qu'est une batterie, jusqu'à ce qu'elle se remémore le principe moldu des charges électriques ; sauf que ça ne colle pas. J'comprends jamais si ça veut dire manger ou dormir votre truc de batterie, rétorque-t-elle juste avant de répondre par la négative, son estomac habitué à rater le repas du soir, habituellement. Ainsi Sam quitte la pièce, et laisse Alison seule. 

Pendant vingt minutes, cette dernière prend le temps d'annoter les formules qu'elle a pu tester, et les résultats obtenus, ainsi que de mettre en avant les sortilèges qu'elle doit encore essayer. Elle se fait des rappels d'intonations ou de gestuelle aux endroits à travailler, et parcourt ses fiches à la recherche d'autres axes d'améliorations, même parmi les enchantements de la 1ère à la 5ème année.

Après deux bâillements supplémentaires, la rouquine pose ses bras sur la table, et sa tête dessus, et ferme les yeux en répétant mentalement les formules jusqu'à s'assoupir, propulsée au-dessus d'un chaudron gigantesque rempli de flammes bleues - la Coupe de Feu - qui cherche à l'avaler toute entière. Elle se réveille en sursaut lorsque le vent fait claquer la fenêtre à côté d'elle, et passe les mains contre son visage, consciente que l'idée même d'être candidate au tirage au sort du tournoi des Trois Sorciers l'obsède bien trop en ce moment. 

Mais c'est trop tard, la cadette revient rarement sur ses décisions. 

Elle replonge dans ses fiches et tourne la tête au moment où Sam revient. Mh ? J'avais pas faim, répète-t-elle en prenant plusieurs pages entre ses mains pour les aligner correctement. 

— Pis toi tu peux manger tout c'que tu veux, tu grossis pas, ajoute l'Écossaise en reprenant son parchemin de métamorphose. 

Possible que le stress du tournoi coupe l'appétit d'Alison. N'empêche que Sam a du mal à imaginer un monde dans lequel elle devrait sauter des repas. L'stress, elle, ça la fait bouffer d'autant plus. La batteuse secoue la tête devant la réplique d'Alison, échappant un rire un peu étranglé :

- D'quoi tu parles ? J'suis comme tout l'monde hein.

Même qu'elle ferait pas d'Quidditch, probablement qu'elle paierait pour tous les soirées à se taper tout ce qui traîne en salle commune avec les gars. Pis y en a un paquet de trucs qui trainent dans leur salle commune ok ? Peut-être bien qu'Alison a raison et qu'elle a d'la chance quand même, parce que c'est vrai qu'elle se bouffe, à côté de ça, d'énormes plâtrées à tous les repas. Ben dis donc, mieux vaut l'avoir en photo qu'à table était une phrase qu'elle avait entendu régulièrement depuis qu'elle était gosse.

Rapidement, Sam transite vers les manuels sans réaliser la sensibilité du sujet pour l'autre sorcière :

- J'me disais, bon on peut clairement pas tout faire mais on fait quand même l'impasse sur un truc massif d'puis le début. Parce qu'on a parlé d'épouvantard tout à l'heure, mais imagine on tombe sur d'autres genre de créatures, dans des environnements qui les avantages de fou. Une salamandre au milieu d'un terrain volcanique, ou un dirico au milieu d... non bon, pas un dirico, mais t'as capté. Tu crois on s'rait capable de recréer un environnement pour essayer d'jouer dessus au lieu d'se focus sur les sorts d'attaque et tout ?

Peu concentrée sur les conversations pendant le repas, Sam avait davantage réfléchie à des manières d'améliorer un entrainement qu'elle trouvait déjà terriblement prometteur. D'un geste, elle fouille dans sa sacoche et en extirpe une large plume à papote aux reflets irisés. Interdite pour prendre note pendant les cours ou pour réaliser les devoirs, Sam l'utilisait majoritairement pour gagner du temps dès lors qu'elle devait coucher sur le papier des idées qui fusaient dans la seconde.

- Ça nous permettrait d'bosser nos sortilèges de métamorphose, parce que ça impliquerait de modifier plein d'trucs, mais en plus ça nous mettrait en condition pour réagir à un environnement super spécifique tu vois ? On pourrait lister des endroits et des ambiances qu'on imagine possible pendant les épreuves et s'y préparer, tout ça... ?

C'est clair que Sam se fiche de compter ses calories et surveiller si ses fesses dépassent des côtés de la chaise ou non. Elle est comme tout le monde, comme Freya, comme Fenella, comme Charlie, et comme toutes celles qui semblent pouvoir manger ce que bon leur semble, sans s'inquiéter d'avoir les hanches débordantes. Alison détourne son regard, attendant d'entendre les idées de la blonde pour ramener son attention vers elle. Mh-mh, opine-t-elle avec intérêt tout en l'écoutant décrire un genre d'exercice qui ne lui serait pas venu à l'esprit.

— J'vois, reprend la Serpentard tandis qu'elle essaye d'organiser la pensée de Sam, elle-même bien moins créative que Charlie. Genre, la forêt interdite quoi ? propose-t-elle, incertaine d'avoir compris l'objectif de la Poufsouffle, mais certaine qu'un bon paquet de créatures peuplent le bois bordant l'école. Le lac ? Évident, pour qui aurait déjà vu les ombres des êtres de l'eau et d'autres bestioles à travers les vitraux de la salle commune des cachots. Mais ça va être chaud de reproduire ça, conclue l'adolescente en reprenant sa baguette en main, une idée derrière la tête.

— Folivolus, prononce-t-elle, confiante, en visant le mur de pierres opposé à elles. Aussitôt, il se couvre d'un feuillage plutôt dense et bien verdoyant. Et maintenant ? demande Alison en fixant Sam. 

Rapidement, Sam est forcée d'admettre qu'elles sont loin d'avoir les connaissances du professeur Pope, et que métamorphoser une salle de classe entière relève de l'impossible. Alison a certes su faire pousser du feuillage à même la pierre, et il a le mérite d'être particulièrement réussi, il n'est pas plus haut qu'une poignée de centimètres, et demeure loin - très loin - d'une véritable forêt. Il faudrait connaître des formules capables de faire pousser des arbres entiers, ou au moins de larges arbustes aux tiges longues et entremêlées, prêtant un aspect autrement plus impressionnant que des murs couverts de pelouse.

- Mh. J'crois que j'me suis emballée, admet Sam du bout des lèvres. J'pensais un peu au délire des écosphères de Terranima tu sais ?

Il n'était pas rare que leur professeur de vol en fasse l'usage, en cours comme pour les entrainements de Quidditch, mais également certains autres membres du personnel pour leur enseigner certains sortilèges en conditions réelles. Elles n'étaient pas mises à disposition des élèves cependant, et il était clairement peu probable qu'elles parviennent à en reproduire les effets telles qu'elles étaient parties.

- Peut-être on pourrait d'mander à un prof de nous en prêter une pour une prochaine fois, t'en dis quoi ?

En attendant, mieux valait sans doute se cantonner à ce qu'elle faisait depuis le début, avec les moyens du bord. Sans grande conviction, Sam tâche toutefois de reproduire l'effort d'Alison - sur un malentendu ça double la mise ok ?

- Folivolus !

Ça pousse bien. Bon c'est pas si fou hein, même moins haut que la pelouse d'Alison. Ça reste une fucking pelouse. Un peu éparse. Un peu jaune.

- Yes. Nan mais oublie les salamandres et tout on va rester sur les mannequins, se marre subitement Sam.

— Aaah, ok, réalise Alison lorsqu'elle entend Sam évoquer les écosphères, bien loin devant l'effet de son sortilège pousse-herbe en terme d'immersion. Alors forcément, ce serait plus facile d'avoir un décor à projeter au sol pour s'entraîner, et ça n'a rien à voir avec ce qu'elles essayent de créer là. P't'être à M'sieur Pope ? Il est cool en général, ajoute la jeune femme, juste avant que sa partenaire de révision ne fasse pousser d'autres touffes d'herbe à côté des siennes. Leurs regards se croisent, à la frontière entre le dépit et l'amusement. Sam rigole et Alison pince ses lèvres, opinant du menton. Les mannequins, ouais. Son index désigne l'amas de cibles en bois rangées au fond de l'estrade, dont deux se détachent, immobiles. J'vais rester un peu sur la métamorphose perso, j'ai plusieurs sortilèges à tester, dit-elle, sa baguette en main. 

— ...protéiforme, ça te parle ? Quand tu donnes la forme d'un objet à un autre ? Elle questionne Sam, mais commence déjà à travailler la gestuelle du bout de Lilly Lovedoll. C'est un zigzag en fait, des genres d'aller-retours, commente la Serpentard, jusqu'à ce qu'elle décide de viser le mannequin inanimé en se concentrant pour visualiser une forme. Asservo Meto !

Sous les yeux de la rouquine, le charme agit sur la cible, qui se meut lentement, se tord, s'enroule sur elle-même, et devient une épaisse plaque de bois, supposée représenter un bouclier. Mh, c'est pareil que le modelage, conclue-t-elle, dubitative quant à l'usage de la formule. 

Sam hoche la tête. Pope est cool, et c'est pratiquement sûr qu'il sera ok de leur prêter du matériel d'école s'il sait que c'est pour s'entrainer. C'est justement le genre à encourager ce genre d'initiative. Sam regarde Alison s'essayer au sortilège protéiforme. Ils ne l'ont jamais pratiqué en cours encore, mais il fait partie de la liste que Gus et elle ont révisés pendant l'été, avec celui de modelage. Alors quand la Serpentard reste dubitative devant sa mise en pratique, Sam s'avance :

- Nah c'est pas les mêmes. Fin... presque en vrai, mais pas exactement, elle tend Babsi vers le bouclier pour lancer à son tour un sortilège : plasticinum !

L'objet reste inerte, le sortilège visiblement parti en congé sabbatique. Fronçant les yeux, Sam réitère, avec plus de détermination cette fois, et le bouclier se décide enfin à se déformer. Bon. C'est subtil. Pis elle galère vachement. Mais bon au moins bientôt, ça ressemble plus à rien.

La rouquine peine à comprendre où veut en venir Sam, sa baguette tendue, et aucun effet à son extrémité. Elle fixe le bouclier de bois, puis la blonde, et pose les mains sur ses hanches. Oui ? Au deuxième essai, après l'explication donnée par l'autre sorcière, elle hoche la tête, pas tellement convaincue. Mh, on devrait se concentrer sur le plasticinum alors, répond-elle finalement. Son regard trouve celui de Sam, songeur. 

— On demandera au prof la différence. En attendant, il vaut mieux miser sur une formule et un geste maîtrisé, plutôt que d'avoir un doute persistant. Elle avise à nouveau le mannequin devenu un genre de flaque de bois, étalé contre l'estrade, et fait rouler sa baguette entre ses doigts. Faudrait faire une liste de trucs pertinents à préparer en métamorphose. Bouclier, et pis, d'autres trucs qui peuvent servir. Ses lèvres se tordent en une moue de réflexion. Elle s'imagine au milieu d'une quelconque arène, entourée de quelconques créatures. Elle a du mal à visualiser. Une cache ? 

Le bras d'Alison se tend en direction de sa cible et elle prend le temps de se concentrer avant de prononcer la formule, en mettant bien le coup sec à la fin du geste. Plasticinum !

Sous les prunelles marron de l'Écossaise, l'amas de bois semble soudain liquide, et se gonfle péniblement, jusqu'à prendre la forme de ce qui pourrait ressembler vaguement à un igloo si on oublie les ouvertures ça et là au milieu des nœuds du bois. Une fossette apparaît au coin de ses lèvres. Bah, ça pourrait servir.

Sam échappe un rire malgré elle.

- Tu kiffes les listes hein !

Elle savait Alison vachement ordonnée, mais elle imaginait pas à ce point. La meuf se prépare littéralement à toute éventualité. C'est terrifiant. Épuisant aussi, peut-être bien. N'empêche qu'elle pas tort. Le sortilège de modelage doit avoir un objectif, et c'est pas pendant le tournoi qu'il faudra réfléchir à la meilleure manière de réagir, ou quoi se créer. Elle est pas convaincue par l'idée d'une cache - à moins d'se retrouver au milieu d'genre une tempête ou quoi, et encore. Mais des armes, peut-être bien. Armes, boucliers. Mais ça c'est que pour la perspective d'un combat, ou autre délire du genre.

- Faut penser utile, elle affirme en réfléchissant. J'suis pas sûre qu'ce soit le sort approprié pour se fight, mais clairement ça peut sauver la mise dans plein d'situations. Si on est enfermé quelque part par exemple. Savoir s'faire un genre de pied-de-biche, ou même une clé, t'vois. 

Très vite, Sam capte la gueule dubitative d'Alison. Pas à cause de son idée. Juste à cause du pied-de-biche, qu'elle a visiblement pas compris.

- Plasticinum !

Cette fois, c'est une chaise que Sam a visé. Profitant de ses quatre pieds de métal, elle essaie d'en modeler la forme d'un outil finalement plutôt moldu, ou en tous cas très peu utilisé dans le monde sorcier. La tâche s'avère vachement plus difficile que prévu - et le bois la gêne complètement pour visualiser ce qu'elle veut faire : ça a beau pas ressembler pas à grand chose, l'idée est là, et elle essaie vaguement d'expliquer :

- C'est pas vraiment ça mais bon, l'idée c'est d'avoir une espèce de barre de fer assez solide pour ouvrir des trucs en forcing. Si genre les sorts marchent pas.

Parfois les bonnes vieilles méthodes mécaniques valent mieux que n'importe quel enchantement, même de niveau supérieur.

— Un peu, avait répondu la fille du géant Carter sur le ton d'un aveux facilement cédé. En fait, de ses listes, elle en est fière ; elle en tire une satisfaction non négligeable à vrai dire. La bouche poussée en une moue sérieuse et les épaules levées, elle n'a jamais eu l'intention de remettre en question son fonctionnement, bien meilleur de celui de la plupart des élèves à Poudlard, pour être honnête. Contrairement à son imagination par exemple, bien inférieure à celle que possède Charlie, au grand regret de l'adolescente lorsqu'il s'agit de faire preuve de créativité en utilisant un sortilège. 

Elle observe Sam, l'écoute dresser la scène rapide d'une séquestration, et plisse les paupières en entendant un mot inconnu. Le pied d'une biche ? qu'est-ce c'est encore que ça ? Un mot tellement britannique qu'elle ne le connaît pas ? Une expression moldue ? Un truc qui vient tout droit du groupe des Poufsouffle ? Tout est possible, et il ne reste à la cadette qu'à regarder la blonde effectuer son sortilège pour découvrir... que c'est une barre de fer. Ah, réagit-elle, assez déçue. Et ça, c'est une patte de biche alors ? demande-t-elle, l'air carrément dubitatif quant à l'appellation de l'objet. 

— En vrai.. sans liste, j'suis déso, mais on va partir dans tous les sens. Faudra que j'me pose sur l'utilité d'une transformation et que j'apprenne par cœur des idées, conclue-t-elle, bien décidée à passer à autre chose. L'apparition animale, avec sortia, ça te tente ? Un peu chaud, mais on peut essayer. Moi j'vais pas tarder à arrêter donc j'veux en réussir encore un ou deux, se motive Alison en regardant autour d'elle. 

Elle choisit de viser le centre de l'estrade, à bonne distance, tout en visualisant un animal dont elle connaît le nom en latin. Scorpius sortia !

Devant les filles, une carapace apparaît, se déroulant jusqu'à former la queue munie d'un aiguillon d'un scorpion. À l'avant, deux pattes lui poussent, équipées de pinces. Malheureusement il ne bouge pas et disparaît aussitôt dans un nuage de magie. Pas mal, décrète l'étudiante, un peu impressionnée d'avoir réussi du premier coup.