Homme
57 ans
Sang-mêlé
Britannique

Administration






Identité
-
- Diplômé·e
- Surnoms : Harry
- Nationalité : Britannique
Capacités & Statuts

Groupes



Message publié le 30/09/2025 à 01:21
Il inspire. L’air a ce goût sec des grandes occasions. Il est chargé de murmures et d’attentes. Toute la salle regarde. Ça pèse. Ça gratte. Ça l’amuse aussi. Un peu. Il redresse les épaules. Fier. Prêt à affronter l’euphorie de son école entière. Il devient Directeur. Pas Harrison. Pas l’homme qui rêve d’un verre et de musique. Non. Celui qu’ils veulent voir. Celui qui parle pour eux et se dresse devant les obstacles. Mesdames. Messieurs. Chers élèves. Sa voix claque, amplifiée par la magie. Et le silence s’abat, lourd, total. Harrison aime ce silence. Un silence taillé à vif, qui lui appartient encore quelques secondes.
Ce soir, nous ouvrons enfin le Tournoi des Trois Sorciers. Il sent ses mots vibrer dans sa poitrine. Ils s’envolent, propres, droits. À l’intérieur, pourtant, un autre lui ricane. Tournoi, rencontre, prestige… Ils n’ont aucune idée. Ils croient que ce sera une fête, des rires, des applaudissements. Mais ce tournoi-là, il dévore autant qu’il met en lumière les élus. Nous serons trois écoles, trois traditions, trois héritages. Trois façons de comprendre la magie. Ça sonne bien. Trop bien. Presque trop poli pour être vrai. Il imagine Robb, quelque part, étouffant un rire, se foutant de lui. Miranda, le menton haut, observant chaque faux-pas. Et Lauren, plus loin, qui lui sourit juste assez pour lui rappeler de ne pas s’évaporer dans ses pensées.
Il continue. Les phrases sortent, ciselées. Mais il sent les échardes sous ses doigts, le vrai bois, la vraie salle. Ce tournoi est une rencontre. Une épreuve pour certains et une chance pour d’autres. Et une folie pour ceux qui sont choisis. Mais il se retient de le préciser. Il ne faut effrayer personne. La salle écoute. Les visages s’illuminent. Certaines premières années tremblent d’excitation, comme s’ils allaient eux-mêmes affronter des dragons. Alors qu’une simple mandragore pourrait les arrêter sur place. Harrison esquisse un sourire. Ce soir, je vous demande d’accueillir nos invités. Avec dignité. Avec chaleur. Avec respect. Les grands mots roulent hors de sa bouche. Chaleur, oui c’est ça… certains peut-être pas. Il pouvait s’en passer.
Woodcraft marque une pause. Longue. Mesurée. Il connaît l’art du silence. Il sait suspendre le temps, juste assez pour qu’il devienne presque insupportable. L’air vibre, gonfle. On retient son souffle. J’ai l’honneur de vous présenter nos premiers invités. Venus de France, l’Académie de Beauxbâtons.
Et les portes s’ouvrent.
Un grondement sourd, puis un souffle qui traverse la salle. La brume s’avance comme une bête vivante, rampante, s’enroulant autour des bancs. Les chandelles tremblent, se courbent, les flammes s’étranglent. Un frisson parcourt les élèves, un frisson collectif, palpable.
Et dans le voile, une vision se dessine. Les pas frappent le sol comme un battement de cœur unique. Tout est trop parfait. Trop réglé pour lui. Il les regarde. Immobile. Solide. Directeur de Poudlard. Mais sous la surface, un sourire ironique s’effleure. Ils ont toujours eu le sens du spectacle. Les Français savent y faire.
Le rideau se lève. Le tournoi commence enfin.