Femme
26 ans
Sang-mêlé
Britannique






Identité
-
- Diplômé·e
- Surnoms : Velly
- Nationalité : Britannique
Capacités & Statuts


Groupes

Message publié le 03/10/2025 à 04:54
Phoebe Black. Un nom qui pesait comme une malédiction, transmis par le sang et l’histoire, et qu’elle n’avait jamais eu d’autre choix que de porter. Toute son enfance, toute sa scolarité, ce fardeau l’avait suivie, rappel constant de la lignée dont elle était issue. Elle l’avait subi en silence, parfois avec résignation, parfois avec une rage muette qu’elle n’osait jamais exprimer. Désormais pourtant, un chapitre s’achevait : les études étaient derrière elle. Pour la première fois, elle entrevoyait la possibilité d’écrire sa propre route. Mais son cœur tremblant savait déjà qu’il n’était pas certain que son nom la laisse en paix, même dans le monde du travail. Au fond, elle se doutait qu’il lui faudrait sans cesse composer avec cette ombre, que certains la jugeraient, la craindraient, ou au contraire chercheraient à l’utiliser pour en tirer avantage.
Si elle avait eu le choix, Phoebe aurait suivi un tout autre chemin. Elle aurait plongé dans les arts, dessiné sa vie en traits libres et colorés, loin des carcans de son père. Mais le destin, sous les traits de cet homme autoritaire, avait toujours réduit ses désirs à néant. Depuis sa naissance, ses volontés semblaient insignifiantes, comme balayées par une main plus forte que la sienne.
Ce matin-là, elle se préparait dans sa chambre, au sein du manoir familial où chaque mur rappelait l’austérité de son nom. Un elfe de maison s’affairait à ses côtés, discret, précis, veillant à ce que rien ne manque pour l’entretien qu’elle devait passer. Qu’importait si l’on ne retenait pas sa candidature ce jour-là : l’essentiel était de persévérer, de chercher jusqu’à trouver, sans jamais céder au découragement.
Elle enfila une robe noire cintré, élégante et sobre, qui soulignait sa taille avec une rigueur presque militaire. Par-dessus, elle passa un blazer bleu marine, pièce classique mais choisie pour inspirer confiance et sérieux. Des escarpins assortis complétaient la tenue : tout était mesuré, pensé pour plaire sans en faire trop, pour se faire remarquer sans éveiller de soupçons.
Devant le miroir, elle releva ses longs cheveux noirs en un chignon qu’elle fixa à l’aide d’une pince. Le résultat était à peine soigné, trop rapide, mais suffisant. Elle ajouta ensuite une touche délicate de maquillage : un voile rosé sur ses joues pour adoucir ses traits, et un trait de liner qui mettait en valeur l’éclat presque irréel de ses yeux couleur de cristal.
Elle se contempla une dernière fois, puis inspira profondément.
— Allez… ça va être une réussite, n’est-ce pas, Créature ?
Sa voix s’éleva, basse, presque ironique. Mais l’elfe ne répondit pas. Il resta là, figé, le visage trop dur, trop marqué de sévérité et d’un mépris muet. Ses yeux ne disaient rien, et pourtant, Phoebe avait la sensation d’y lire un reproche. Comme s’il l’accusait en silence, la traitant de traîtresse à son sang, de Black indigne, souillée par une ambition qui n’était pas dictée par la pureté de sa lignée.
Cette pensée lui laissa un goût amer sur la langue, semblable à un poison. Elle redressa pourtant le menton, feignant une assurance qu’elle ne possédait pas vraiment. Ses traits se figèrent en une expression calculée, une sorte d’arrogance glacée qu’elle avait apprise de son père. C’était son masque, celui qui lui permettait d’affronter le monde sans dévoiler la fragilité sous-jacente. Elle rassembla ses affaires ; un dossier épais, quelques livres de référence, et surtout les documents nécessaires à sa demande de poste, puis se dirigea vers la porte.
Dans les couloirs du manoir, elle ralentit le pas, attentive au moindre bruit. Son père pouvait surgir à tout moment, l’arrêter pour lui rappeler, encore une fois, combien ses choix n’étaient pas les siens mais ceux de la famille. Elle savait d’avance ce qu’il dirait : son devoir, l’importance capitale que représenterait sa place si elle rejoignait le Ministère. Pour lui, elle n’était pas une fille, mais un pion. Une pièce d’un échiquier ancestral. Alors elle se glissa hors du manoir en silence, échappant de justesse à l’ombre de son autorité.
Ce n’était pas grave. Elle en avait l’habitude. Depuis toujours, sa vie lui échappait. Elle n’était pas une existence choisie, mais subie. C’était ainsi.
Le vert étourdissant de la poudre de cheminette l’engloutit, et lorsqu’elle rouvrit les yeux, ce fut pour se retrouver au cœur du Ministère de la Magie. L’agitation était déjà là : des sorciers et sorcières pressés qui traversaient l’atrium, les voix qui se chevauchaient, le claquement des bottes sur le sol poli. Phoebe inspira lentement. Tout, ici, respirait le poids des institutions, l’ordre établi. Elle avait beau avoir vu ces lieux autrefois en tant que simple visiteuse, l’idée qu’elle puisse désormais en faire partie la fit frissonner.
Ses doigts se crispèrent sur son dossier. Elle se sentait à la fois minuscule et terriblement observée. Et pourtant, au milieu de son malaise, une étincelle brillait : l’espoir. L’espoir qu’un jour, son père reconnaîtrait ses efforts, qu’il la regarderait enfin autrement qu’avec cette froideur distante. Elle n’aimait pas l’admettre, mais elle en avait un besoin maladif, comme une drogue dont elle n’avait jamais su se sevrer. Alors Phoebe serra son dossier contre elle et continua d’avancer, son chignon déjà légèrement défait par la course du matin. Sous le fard discret et les manières apprises, il n’y avait plus qu’une jeune femme épuisée d’être jugée, mais incapable de renoncer à ce regard paternel qu’elle poursuivait comme une chimère. Et puis, au fond, il y avait quelque chose de grisant dans l’idée qu’on la craigne. Une ironie douce-amère l’effleurait : ce nom qu’elle avait toujours subi lui conférait malgré tout un pouvoir silencieux. Mais pas ici. Pas maintenant. Au Ministère, elle le savait, elle risquait de passer pour l’une des plus jeunes, l’une des moins expérimentées. Il valait mieux enfiler le masque de l’innocence, s’abriter derrière une humilité feinte, plutôt que d’arborer trop tôt l’arrogance des Black.
Elle pressa le pas, le cœur battant plus vite à mesure qu’elle traversait l’atrium, ses yeux s’attardant un instant sur la statue monumentale. Des silhouettes de moldus y étaient représentées dans une position soumise, comme écrasées par la gloire des sorciers. Une vision qui aurait dû lui inspirer un certain sentiment de légitimité, ou même de satisfaction, tant elle incarnait la vision de son père. Mais Phoebe n’y vit qu’un reflet amer de la rigidité de son monde, une répétition en pierre de la prison invisible où elle évoluait depuis toujours. Elle n’eut pourtant pas le temps de s’attarder davantage. Un choc violent la prit de plein fouet à l’épaule, la projetant sur le côté. Son corps perdit l’équilibre, et dans un mouvement désordonné, elle se retrouva à genoux sur le sol glacé et poli. La douleur sourde du coup résonna jusque dans son bras, mais ce ne fut rien comparé à l’humiliation qui la saisit aussitôt. Sa pince vola dans les airs et se brisa dans un tintement discret avant de disparaître sous la foule. Ses longs cheveux noirs se déversèrent en cascade sur ses épaules, désordonnés. Ses documents, ses livres, ses feuilles de candidature s’éparpillèrent sur le sol comme les débris de son fragile contrôle.
Autour d’elle, des silhouettes ralentirent à peine. Quelques regards curieux se posèrent sur elle, l’évaluèrent comme on observe une scène banale, puis s’éteignirent dans l’indifférence. Ici, personne ne s’arrêtait pour aider. Le Ministère avait toujours eu cette froideur impersonnelle :
Une marée d’individus pressés, chacun absorbé par sa propre importance.
Phoebe tiqua, sentant une bouffée de chaleur monter dans ses joues. Ses doigts tremblaient légèrement en ramassant ses papiers, et malgré ses efforts pour retrouver une contenance, ses sourcils se fronçaient davantage qu’elle ne l’aurait voulu. Voilà qui trahissait son masque d’innocente docilité, remplacé par une expression trop dure, trop tendue. Elle savait que cela pouvait être perçu comme une faille. Elle inspira, força son visage à se détendre, même si ses gestes demeuraient rapides, presque fébriles, pour récupérer ses affaires éparpillées. Chaque seconde lui paraissait interminable, et dans le tumulte de l’atrium, elle se sentit minuscule, vulnérable. Pourtant, au fond d’elle, une colère naissait, brûlante, prête à jaillir. Elle ne pensa des lors qu'a la personne ayant provoquer cette fissure fine de faiblesse chez elle.