La Grande Salle de Poudlard est baignée d'une lumière dorée qui filtre à travers les fenêtres hautes, projetant des ombres dansantes sur les longues tables en bois. Les murmures et éclats de rire des élèves nouvellement arrivés se mêlent au crépitement des chandelles flottantes au-dessus de leurs têtes, créant une ambiance à la fois solennelle et chaleureuse. L’air vibre de l’excitation typique de la rentrée, tandis que les premières années, le regard inquiet de ceux qui ignorent ce qui les attend, échangent des regards nerveux.
Harrison Woodcraft se tient debout devant le pupitre, son regard balayant la salle avec une bienveillance calme. Il incarne l’autorité paisible, ses traits marqués par des années de sagesse et de patience. Sous son apparente sérénité, un léger sourire trahit la satisfaction de voir l’école reprendre vie après l’été et l'appréhension des annonces à venir. Son esprit, toujours alerte, capte chaque détail -les conversations étouffées des professeurs, l’inquiétude des élèves les plus jeunes, et l'enthousiasme des anciens, prêts à partager leurs expériences.
Alors que les élèves continuent de bavarder et de s’installer, une attente presque palpable flotte dans l’air, comme si chacun retenait son souffle avant le début des événements qui marquent chaque rentrée. Harrison ressent cette tension subtile, une énergie collective qui s’élève avec chaque instant qui passe. Il sait que son discours sera écouté avec attention, que ses mots, choisis avec soin, inspireront les cœurs jeunes et anciens. Il sait également que certains d'entre eux réagiront avec mécontentement et contestation ; aussi se prépare-t-il mentalement, le visage impassible, à prendre la parole. Il frappe dans ses mains, ramenant les plus distraits à se focaliser sur lui.
Lorsque le silence finit par s’installer, la Grande Salle semble alors se figer dans un calme respectueux, prête à écouter son directeur.
— Une nouvelle année commence chers élèves. Bienvenue aux premières années à l'école de sorcellerie Poudlard, et bon retour à tous les autres.
Quelques applaudissements se font entendre tandis que tous les nouveaux élèves fixent leur attention sur Harrison.
— J'espère que l'été aura permis à tout à chacun de reposer son esprit et de se ressourcer, car cette nouvelle année sera pour beaucoup d'entre vous une année charnière ! Que ce soient vos premiers pas dans le monde de la magie. Que ce soient ceux qui détermineront la façon dont vous aborderez votre propre scolarité. Ou bien même qu’ils soient les derniers, ceux qui vous mèneront vers la fin de vos études et de nouveaux défis à venir. Cette année, quoi qu’il arrive, vous demandera du temps et des efforts si vous voulez obtenir les justes résultats de vos investissements.
Balayant l'assemblée du regard, le directeur prend le temps d'inspecter les visages. Il se rappelle avec nostalgie ses rentrées scolaires, chacune d'entre elles. L'époque est différente, bien sûr, mais les attentes sont semblables. Cherchant le moment opportun pour les annonces qui, il en est certain, vont alimenter les conversations des couloirs pour les trois prochains mois. Inspirant longuement, il reprend la parole d'une voix plus grave, plus ferme.
— Malheureusement, deux éléments vont venir perturber notre année scolaire. Premièrement, la coupe de Quidditch, habituellement organisée au sein de l'académie, n'aura pas lieu cette année en raison des évèn…
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase. Le temps que l'information soit assimilée par chacun, un brouhaha indescriptible éclata, faisant trembler les plus frêles de la salle. Certains élèves se levèrent, agitant furieusement les bras en signe de contestation. À l’instant où l’agitation explose dans la salle, un éclair d’agacement passe brièvement dans ses yeux avant qu’il ne reprenne son calme habituel. Prenant son mal en patience, attendant que l'agitation se calme, il finit par lever sa baguette pour imposer le silence d'un BANG sonore.
— Je disais donc, en raison des événements qui ont entaché la finale de l'année dernière et du climat nauséabond qui en a résulté, nous avons pris la décision d'annuler la coupe cette année. Mais ce n'est pas tout, il hausse le ton, tandis que le brouhaha reprend. Merci de bien vouloir garder votre calme ! Il n'y aura donc pas de coupe de Quidditch au sein de l'école avant deux ans, puisque l'école accueillera l'année prochaine le tournoi des sorciers.
Un silence de mort s'impose dans le réfectoire. Certains, bouche bée, mesurent les implications de cette annonce, tandis que d'autres, simplement curieux, se demandent sans doute quel était ce tournoi qui supplante une tradition vieille de plusieurs centaines d'années. Le directeur avait fait mouche.
— À compter du mois de février, les élèves de cinquième et de sixième année qui souhaitent participer au tournoi devront suivre des cours particuliers de renforcement magique. Seuls les élèves ayant réussi leurs BUSE seront autorisés à tenter leur chance lors du tournoi.
Nouvelle vague de clameurs dans la salle.
— Vos professeurs vous détailleront en temps et en heure les modalités d'inscription aux cours de renforcement, ainsi que les différentes épreuves que vous pourriez avoir à affronter lors du tournoi, si vous êtes sélectionné pour représenter l'école bien évidemment. Je vous rappelle qu'un seul ou une seule d'entre vous pourra y participer...
Tiraillées entre indignation et excitation, les discussions vont bon train, et le brouhaha reprend tranquillement dans la Grande Salle. Après quelques minutes, durant lesquelles chacun expose son point de vue à son voisin de table -ou à l'ensemble de la tablée, selon les caractères et la force vocale de chacun, Harrison profite d'un moment de répit pour terminer les recommandations habituelles de début d'année. L’atmosphère se réchauffe au fur et à mesure qu’il finit son discours. Malgré toutes ces annonces particulières, les élèves ou du moins la plupart, ont l’air heureux d’avoir retrouvé les bancs de Poudlard. Il est vrai que pour certains cas particuliers, le château est comme une seconde maison.
C’est donc avec un léger sourire aux lèvres que Harrison finit par profiter de cette cérémonie de rentrée. Rien n’est plus que doux qu’une année qui débute comme il l’avait prévu.