Harry Potter RPG

Liste des messages de Eileen Hilswood

Eileen Hilswood

Femme

31 ans

Sang-mêlé

Britannique

Mesures quantitative du flux magiques: cas appliqué, sujet numéro 6

Message publié le 04/09/2025 à 01:19

La jeune fille ne sembla guère secouée à l'idée qu'elle puisse avoir des enfants Cracmols plus tard. Elle s'en fichait, ce qui donnait de l'espoir pour le futur du monde moldu et du monde magique. Et, plus concrètement, pour le futur du jeune Carter. Eileen se demanda cependant si elle ne risquait pas de changer de discours, une fois que son frère serait plus agé et peut-être bien plus aigri face au monde sorcier. L'absence de pouvoirs magiques pouvait véritablement scinder des familles en deux. D'ailleurs elle était presque certaine que son frère ne voulait pas d'enfants car il ne voulait pas riquer qu'ils fussent sorciers. Revenir sur dans le monde magique serait remuer un couteau dans ses plaies.

 

Leur rencontre se terminait à présent. Mr Carter s'apprêtant à partir, lui indiqua:

 

- Vous avez mes coordonnées sur les formulaires, pour le contact. 

 

Elle hocha simplement la tête, prenant note mentalement de lui envoyer un hibou dès qu'elle aurait contacté ses contacts Cracmols. Puis le géant la remercia. Et le petit aussi. Elle n'était pas entièrement sûre de son utilité. Elle n'avait que confirmé ce dont ils se doutaient. Pour être honnêtes, ils lui avaient été bien plus utile que l'inverse. Les Cracmols étaient tellement rares qu'en avoir un de plus dans ses données avait un énorme impact sur ses recherches. Et un loup-garou, aussi, se rappela-t-elle. C'était le premier qu'elle avait jamais rencontré. De ce qu'elle savait.

 

- Ya pas de quoi, répondit-elle avec un sourire directement adressé au petit garçon. Elle espérait que tout irait bien pour lui. Il avait l'air un poil perdu. Un peu comme elle, qui n'avait toujours pas bien compris qu'elle était son histoire. Le garçon avait vécu avec sa mère, puis sa mère était morte, puis son père l'avait récupéré ? Quelque chose comme ça. Probablement pas une histoire facile.

 

— Moi j'suis contente d'avoir pu essayer la machine, toi tu l'as même pas essayé papa, sourit la Serdaigle. 


La jeune fille était beaucoup moins perdue, en tout cas. Heureusement qu'elle était venue, pas sûre que l'expérience ce soit fait aussi facilement sans elle. Eileen n'avait guère vu d'adolescents depuis qu'elle avait quitté Poudlard, elle avait oublié que - parfois - ils étaient très sympa. J'étais très sympa, moi, à son âge ?

 

- En tout cas, vous avez pu voir un peu ce qu'on fait vraiment, au Département des Mystères.

 

Eileen se releva pour les raccompagner à la porte.

 

- C'était un plaisir de vous rencontrer. Je vous contacte dès que j'ai des nouvelles. Et si vous avez des questions, vous pouvez aussi m'envoyer un hibou.

 

Enfin, le travail reprenait. Tout redevenait normal.


Mesures quantitative du flux magiques: cas appliqué, sujet numéro 6

Message publié le 30/08/2025 à 12:58

Il y eu de la déception mais aucun pleurs du côté de Mar-quelque-chose Carter. Il s'y attendait, son père lui en avait déjà parlé, heureusement. Il avait de la chance d'avoir un parent aussi investi pour l'aider, Eileen avait entendu et lu beaucoup d'histoires bien plus tristes sur la vie de Cracmols. Son propre frère, qui n'avait pas été maltraité loin de là, n'avait jamais pu s'intégrer au monde magique parce que leur parents n'avaient jamais essayé de lui apprendre quoi que se soit sur leur monde. Il vivait parfaitement intégré au monde moldu, cependant, car s'était bien là que l'avait poussé leurs parents (qui venaient en partie de ce monde là, il fallait dire). C'était là les recommandations du Ministère, cependant Eileen trouvait cela un peu absurde. Certains moldus, parents ou mariés à des sorciers, vivaient entre les deux mondes. Pourquoi pas les Cracmols ? Pour elle, il y avait une explication simple : la plupart des sorciers n'aimaient pas les Cracmols, car ils leur rappelaient que leur nature n'était pas immuable. La magie pouvait disparaitre d'une lignée, et on ne pouvait rien y faire.

 

Du coup, Eileen se doutait un peu du fait qu'il y avait des moldus dans la famille des Carter, quelque part. Plus précisemment, c'était dans la famille de Mrs Carter. Enfin, feu Mrs Carter. Bref, elle en eu la confirmation. En plus de ça, le géant lui présenta tout l'arbre généalogique, à peu de chose près. Elle écouta attentivement. Ce genre d'information était fondamentale pour sa recherche. Elle avait passé des heures à éplucher des registres à la recherche de la moindre information sur des Cracmols, et leur famille. C'était tous sauf facile, parce que les sorciers avaient tendances à traiter les Cracmols comme s'ils n'existaient pas. Malgré ses difficultés, elle avait pu tirer de grandes conclusions sur ce qui était génétique, et ce qui ne l'était peut-être pas. De toute évidence, Mr Carter aurait été intéressé par lesdites conclusions.

 

Cependant, avant qu'elle eu pu ouvrir la bouche pour en parler, il la frappa avec une révélation doublement inattendue. Le garçon était un loup-garou. Ce qui était non seulement rare mais en plus pas le genre d'information qu'on aimait révéler à des inconnus. Elle tenta de masquer sa surprise en comprenant que l'homme était probablement complètement perdu et cherchait à être aidé.

 

- Eh bien... effectivement j'imagine que Pré-au-Lard est la meilleure solution dans ce cas-là, remarqua-t-elle, n'ayant pas grand chose d'intelligent à dire sur le sujet. 

 

Un Cracmol loup-garou, c'était la toute première fois qu'elle en entendait parler. Elle en voyait un, même ! Exceptionnel. Elle se demanda brièvement si les résidus magiques qui impregnaient les Cracmols pouvaient les aider à survivre à une morsure. Elle n'aurait jamais la réponse, évidemment. 

 

- Je n'y connais rien en loup-garou, pour être honnête. Mais je peux essayer de vous trouver un tuteur Cracmol, qui puisse enseigner à votre fils tout ce qu'il peut apprendre, tout en étant conscient des limitations.

 

Le nombre total de Cracmols qu'Eileen connaissaient s'élevait à six, ce qui était probablement plus que n'importe qui d'autre au monde. Un était M. Carter et un autre était son propre frère. Du coup, elle connaissait quatre personnes qui, peut-être, accepteraient d'aider les Carter.

 

- Ah et faites attention à ce que les gens vous diront au sujet de l'origine de l'absence de magie chez les Cracmols. Personne ne comprend rien à la génétique, dans le monde sorcier. Les deux hypothèses les plus crédibles sont (Eileen leva l'index droit) petit 1, il y a eu une mutation... une nouveauté dans les gènes d'un des deux parents sorciers. Dans ce cas là votre fils pourrait avoir des enfants sorciers et votre fille aurait peu de chance d'avoir d'enfants Cracmols; soit (elle leva le majeur à son tour) petit 2, le gène magique est transmit de manière magique (pas vraiment "magique", mais il n'y avait aucun espoir qu'elle arrive à leur expliquer ce qu'était un forcage génétique), et cette fois-ci la transmission n'a pas fonctionné. Dans ce cas là, ça serait l'inverse: votre fils ne pourrait probablement pas avoir d'enfants sorciers, et votre fille aurait des chances plus élevées d'avoir des enfants Cracmols. Les deux hypothèses peuvent aussi être vraies, rien ne nous dit que tous les Cracmols sont les mêmes. Tout ce qui est sûr, c'est qu'aucun moldu ne nait de sorciers, ce qui veut dire que les sorciers lèguent toujours une partie de leur magie à leur enfant.

 

C'est probablement beaucoup d'informations d'un seul coup pour le géant (enfin, presque géant). Eileen aurait vraiment dû reprendre ses calculs sur le sujet. Elle avait exploré de nombreuses hypothèses, écartant facilement le fait que le gène magique eut été un gène dominant hérité de manière mendelienne, ce qui était ce que la plupart des gens pensaient. Il fut également peu problable qu'il fut un gène récéssif hérité de manière mendelienne. Mais dans tout les cas, pour prouver quoi que se soit elle avait besoin d'un papier, un crayon, et idéalement une calculatrice.  


Mesures quantitative du flux magiques: cas appliqué, sujet numéro 6

Message publié le 30/08/2025 à 01:00

Eileen savait très bien ce qu'elle faisait en proposant à la petite famille d'essayer l'expérience. Elle avait bien vu que le gamin, de dix ou onze ans (probablement dix, s'ils faisaient le test pour savoir s'il fallait l'envoyer à Poudlard) , ne comprenait pas tout ce qui se passait. Elle avait fait un effort, autant qu'elle le pouvait, mais certains concepts étaient entièrement trop compliqués. Donc, si sa famille montrait la voie, il serait plus facile de la suivre. En plus de ça, Eileen était toujours partante pour avoir plus de sujets à tester. Il n'était pas toujours facile d'en trouver, vu le secret qui entourait la plupart de ses recherches.

Elle fut cependant quelque peu étonnée de voir que ce fut la jeune fille qui suivit son exemple en premier, plutôt que le père. Elle aurait cru qu'il aurait voulu vérifier par lui-même si cela était douloureux ou désagréable, par exemple (ça n'était bien sûr pas le cas). Mais non, la jeune rousse était bien plus enthousiaste. 

- C'est vous qui l'avez inventé cette machine ?

- Oui c'est moi ! Enfin... je l'ai inventé, mais j'ai eu de l'aide pour la fabrication.

Eileen aurait bien voulu prendre tout le crédit pour elle, mais elle n'était pas suffisamment douée pour fabriquer des instruments de précision. Non, il fallait quelqu'un comme Leslie, pour ça, qui savait faire quelque chose de ses dix doigts. 

Elle regarda l'adolescente répéter ces gestes. Elle se débrouilla bien, alors Eileen lui envoya un sourire appréciateur. Puis, une fois qu'elle eut terminé, elle ralluma le polarisateur. Sans surprise, les capacités magiques de la jeune fille furent confirmées. Quoi que... Elle aurait pu être cracmol elle aussi, se rappela-t-elle. 

- Excellent, commenta-t-elle avant de décharger la tige de sa magie.

Après cette démonstration réussie, le géant roux encouragea M. Carter à tenter à son tour. Il n'avait pas l'air entièrement rassuré, mais suffisamment. Il savait quoi faire à présent. Et pour la première fois, Eileen ne sut pas à quoi s'attendre. Était-il vraiment un Cracmol, comme Ste-Mangouste semblait le penser ? Il aurait pu avoir des pouvoirs faibles, mais réels. Ou juste ne pas avoir été très chanceux jusque là. Elle fixait ses mouvements avec intensité, attendant le moment où le test pourrait être effectué. Et puis...

- #Anima Onnat,

La sphère vibre, s'allume, mais rien d'autre ne se passe. La tige de métal ne bouge pas d'un centimètre. Que devait-elle dire à présent ? Elle avait confirmé le statut de nombreuses personnes, mais il s'agissait toujours d'adultes déjà certain de leur diagnostique. Probablement ni "bravo" ni "désolé" n'étaient de circonstance.

- Donc comme je le disais... Elle espérait que le petit garçon avait suivi ses explications. Cela signifie que tu n'as pas de pouvoirs magiques. J'espère que tu n'es pas trop déçu. Ouais, pas mal Eileen, continue avec l'empathie. Il y a plein de choses à faire et à découvrir même sans pouvoirs magiques. Je le sais, mon frère aussi est un Cracmol.

D'ailleurs je me demande comment il prend la nouvelle que la magie et la technologie moldu peuvent cohabiter maintenant.

- Ste Mangouste vous a expliqué ce qu'il y a à savoir sur les Cracmols ? Vous avez peut-être de la famille moldus pour l'aider à prendre ses marques ?

Le problème, ce n'était pas juste que les Cracmols avaient un stigmate social très fort chez les sorciers. En plus de ça, ils étaient extrêmement rares et avaient tendance à disparaître dans le monde moldu. Alors, les informations à leur sujet pouvaient manquer, ou bien être totalement inventées par des gens qui n'y connaissaient rien.

 


Mesures quantitative du flux magiques: cas appliqué, sujet numéro 6

Message publié le 29/08/2025 à 01:36

L'homme n'avait pas l'air très impressionné par les informations qu'elle lui donnait, au contraire. Il n'avait aucune question, et semblait plutôt pressé d'en finir. Une formalité essentielle pour fermer le dossier. Il fallait finir d'écarter l'hypothèse que le jeune M. fut un sorcier, et ce sans risquer une humiliation publique en lui mettant le Choixpeau Magique sur la tête. 

 

— Mais j'veux qu'il sache ce qui l'attend, pas en jargon scientifique, en phrases simples. 


De toute manière, personne mis à part ses collègues ayant travaillé avec elle sur le projet n'aurait pu comprendre ta terminologie. Eileen elle-même, si elle relisait ses notes un peu fatiguée, ne se comprenait pas. Autant dire qu'elle avait prévu une autre approche.

 

- Je pensais vous faire une démonstration, pour vous montrer. Vous verrez, c'est très simple et sans danger.

 

Sur ce, Eileen se leva et plaça d'un coup de baguette magique les trois piquets en argent autour d'eux. Deux derrière elle, et un derrière ses invités. Le triangulateur n'était pas absolument nécéssaire pour l'examen, mais il permettait de stabiliser le flux magique et d'effectuer des mesures sur les sources et perturbation de la magie au sein du zone. Bref, elle gagnait en précision et évitait que des sources externes viennent modifier les résultats. 

 

Après cela, elle attrapa la tige de métal gobelin et le frotta contre son avant-bras. Tout en continuant de le frotter, elle expliqua:

 

- Sorciers et cracmols ont plus de points communs qu'on le pense souvent. Ils peuvent voir les fantômes, les détraqueurs, et peuvent aussi pratiquer la divination. C'est parce qu'ils sont capables de percevoir le flux magique... enfin, la magie quoi. Ils ressentent la magie. Pas comme les moldus. Mais seuls les sorciers peuvent manipuler le flux magique... c'est à dire faire de la magie. Mais pour de nombreux enfants sorciers, ça n'est pas évident. En frottant ce morceau de métal contre nous, on le charge de pouvoir magique sans avoir besoin de lancer de sorts.

 

Cela faisant suffisamment de temps maintenant, elle arrêter son manège et laissa la tige à plat sur le bureau.

 

- Et maintenant, #Anima Onnat !

 

Le polarisateur produit une vibration sourde en ce mettant en marche. Des volutes d'une étrange couleur, jaune-violet verdâtre fluorescente, se reflétèrent contre la grosse boule argentée. Et exactement en même temps, la tige de métal se pivota, pointant droit vers le polarisateur. Elle lévitait même légèrement d'un côté pour parfaitement indiquer son coeur.

 

- Et voilà, tout simplement. Si vous faites la même chose mais que vous n'avez pas de pouvoir magique, le morceau de métal restera inerte.... enfin... il ne bougera pas. Maintenant il ne reste plus qu'à le décharger et... Elle attrapa la tige et la colla contre le polarisateur. Il y eu un flash de lumière au moment du contact, (Hop !), puis les volutes de couleur revinrent sur la surface argentée. Prêt à repartir.

 

Elle tendit la tige de métal vers la petite famille. Elle devait avoir l'air un peu excentrique, mais elle espérait bien que sa petite démonstration avait été convaincante. Elle éteignit le polarisateur et demanda:

 

- A qui le tour ?


Une revenante

Message publié le 28/08/2025 à 01:23

Eileen devait l'avouer, l'idée qu'on puisse lui en vouloir d'avoir disparu pendant cinq ans ne lui avait même pas effleurer l'esprit. On pouvait la diagnostiquer avec bien des troubles. Sociopathie, pour ne pas être capable de se mettre à la place des autres, qui n'avait pas eu de nouvelles d'elle pendant de longues années. Narcissisme, pour penser qu'il aurait été absurde de lui en vouloir pour quelque chose d'entièrement hors de son contrôle. On pouvait faire tout cela, bien sûr, ou bien se rappeler que cela faisait deux jours qu'Eileen était revenue à l'instant présent. Certaines choses n'avait juste pas eu le temps d'imprimer. Aussi, quand Leslie lui dit qu'elle ne lui en voulait pas, elle ne fut pas soulagée, parce que l'alternative n'avait jamais été une option dans sa tête. Mais à présent, elle se demandait si d'autres personnes dans sa vie risquaient de lui tourner le dos. Si ils seraient possible pour eux de décider que, après cinq ans d'absence, autant couper entièrement les ponts.

 

- Mais toi aussi tu vas avoir du mal à t'y faire j'suppose. Cinq ans bordel...
 

- Je suis pas trop à la page, c'est clair.

 

Dans les étapes du deuil, Eileen n'en était même pas encore au déni. C'est comme si on ne lui avait pas encore annoncé la nouvelle.

 

- On va aller faire un tour ok ? T'as l'droit non ? Revisiter Londres. Le Chemin de Traverse. Manger une glace chez Fortarôme, comme avant. Tu veux ? Leurs glaces changent pas alors tu s'ras pas dépaysée.
 

Elle remarqua que Leslie avait tendue une main vers elle. D'habitude, Eileen n'était pas très tactile, à moins que quelque chose d'important avait lieu. Son amie la traitait comme si elle fragile. Malade ou bien... comme si elle venait d'avoir un accident

Ouais ça tient la route... Elle lui prit la main, se forçant à accepter la réalité de sa situation.

 

- Et si t'as besoin de soutien pour aller voir ta famille après... tu sais que tu peux compter sur moi.
 

M*rde je dois m'occuper de ça aussi... Elle n'était pas trop inquiète pour ses parents. Pour ses grands parents, un peu, parce que sa famille moldue commençaient à se faire vieille. Il était à peu près certain qu'elle aurait reçu une lettre si quelque chose de vraiment grave avait eu lieu mais... ils n'étaient plus tous jeune et elle venait de passer cinq ans de leur vie à ne pas les voir. Et puis, il y avait Luc. Lui, il y avait moyen qu'il lui en veuille. La magie, ça n'était pas son truc. Alors si la magie lui avait retirer sa petite soeur pendant cinq longue années... Il n'allait pas aimer ça.

 

- C'est gentil merci, mais ça ira. J'ai pas envie d'en faire toute une affaire avec eux. Le Ministère m'a couvert, je pense que je ne les embêterait pas avec les détails.

 

Les détails en question étant la vérité. 

 

- Je suis partante pour une balade dans le Chemin de Traverse mais surtout... il faut que tu me dises tout ce qu'il s'est passé depuis que j'ai disparu ! Dans le monde magique et puis dans ta vie, surtout !

 

Elle lui pressa la main pour lui montrer son entousiasme. Elle avait manqué bien des choses, alors il fallait qu'elle rattrape le tout au plus vite.


Crashing out

Message publié le 27/08/2025 à 21:45

- Moi qui pensais que tous les fantômes du secteur avaient démissionné, je suis surprise de te trouver là.

 

Eileen avait remarqué qu'elle n'était pas seule. Elle avait espérer que, en gardant son visage entre ses mains, on ne la reconnaisse pas - ou du moins on ne l'embête pas. Cependant, elle aurait reconnu cette voix entre mille. C'était une belle voix, teintée, ou carrément trempée, d'ironie. Il n'y avait qu'une seule personne pour se payer sa tête de cette manière, et ça faisait du bien de savoir qu'elle n'avait rien perdu de son mordant.

 

- T’as une sale gueule, Eileen. Arrête de chialer, tu vas finir par faire peur aux strangulots du labo. 

 

Eileen avait déjà séché une bonne partie de ses larmes à présent, et elle ne comptait pas repartir sur un nouvel éclat. Au contraire, elle afficha un sourire tordu, préparant déjà sa réplique.

 

- D’ailleurs, Gérard sera ravi de te revoir. Il s’ennuie dans son bocal depuis ta disparition.

 

- Je savais pas que la mamie d'Alhena Peverell travaillait aussi au Ministère. C'est fou, vous lui ressemblez comme deux gouttes d'eau, mais avec vachement plus de rides.

 

Le fait qu'Alhena n'avait en réalité guère changé en cinq ans ne diminuait qu'un petit peu sa pique. La Peverell était toujours en parfaite maitrise d'elle-même, alors il aurait été étonnant qu'elle se retrouve soudain avec dix rides ou dix kilos de plus. Mais malgré toute sa maitrise, le temps s'écoulait pour tout le monde de la même façon. Sauf pour Eileen, bien entendu. 

 

- Sans blague, je crois qu'à part Gérard, personne veut de moi ici.

 

On pouvait retirer la blague d'Eileen mais on ne pouvait pas tirer Eileen de la blague. Même déprimée elle ne pouvait s'en empêcher. Surtout déprimée, elle ne pouvait s'en empêcher. Sinon, elle devait faire face à l'inutilité de son existence. Ou pire, être honnête avec elle-même.

 

- On m'a déjà retirer mon bureau...


Mesures quantitative du flux magiques: cas appliqué, sujet numéro 6

Message publié le 19/08/2025 à 00:04

Eileen ne s’attendait à personne en particulier mais elle fut quand même surprise. Ce n’était pas une, ni deux, mais trois personnes qui entrèrent dans son bureau. D’abord un géant roux, qui lui rappelait définitivement quelque chose. Soit elle l'avait connu il fut un temps (mais elle en doutait), soit il fut connu. Puis entra une jeune fille, et enfin un garçon. Roux tous les deux. Il n’y avait pas besoin d’être très physionomiste pour comprendre qu’ils étaient tous de la même famille.

Elle serra la main du géant (ou presque), craignant un peu qu’il lui broie les doigts. 

 

- On est là pour lui dit-il, désignant le garçon.

 

Que faisait la jeune fille ici, dans ce cas là ? Mais Eileen garda sa remarque dans sa tête. Elle ne pouvait pas manquer de professionnalisme dès la première phrase. Du coup, elle se contenta d’un “Bienvenus.”

 

- Ils vous ont dit ? Ils voulaient un dernier avis à Sainte Mangouste, pour être sûr qu'il a pas le don de magie

- Oui c’est ce que j'ai pu entendre.

 

D’ailleurs c’était là que commençait et finissait ce qu’elle avait pu entendre. Ça et un nom, M. Carter. 

Elle fit apparaître deux nouvelles chaises derrière son bureau.

 

- Je vous en prie, asseyez-vous. Avant de commencer le test, il faut juste s'occuper d'un peu de paperasse.

 

Elle sortit de son bureau un morceau de parchemin, intitulé “formulaire de consentement, inférence des flux magiques” et le tourna vers le géant pour qu'il puisse le lire en même temps qu’elle présentait les points les plus importants.

 

- Tout d’abord sachez que, évidemment, rien ne vous oblige à passer ce test. Vous et votre tutelle - votre fils, j’imagine - avez la possibilité de vous retirer à n’importe quel moment, et pour n’importe quelle raison. En disant cela, elle pointa du doigt la section où était écrit “j’ai compris que je pouvais partir à tout moment”, à la fin de laquelle il y avait deux carrés vides surmontés de “oui” et “non”, qui attendaient d'être cochés. Ce test fait partie d’un programme du Ministère qui à pour objectif de détecter, suivre et soutenir les individus qui n’ont pas hérité de la magie de leurs parents. Ce programme ne dépend pas du Département des Mystères mais du Département de la Justice Magique. Cela signifie que les données qui seront récoltée ici, à savoir le nom, l’âge, le sexe et le statut de votre enfant sont protégées par la justice magique. Concrètement, cela signifie que je ne suis évidemment pas autorisé à parler de vous et de votre fils à qui que ce soit d’extérieur au programme mais que, si je venais à être questionnée sous Veritaserum, ces informations pourraient m’être arrachées. Non pas que ça ait la moindre chance d'arriver, je préfère juste être claire sur le fait que le sortilège de Langue de Plomb auquel je suis soumis à un domaine d'application... qui ne couvre que les sujets sensibles.

 

Les yeux de la jeune femme glissèrent vers les deux enfants et elle se demanda si à quelle point ils avaient compris son jargon administratif. Ce n’était pas qu'elle voulait rendre les choses compliquées pour eux. Au contraire, elle aurait aimé que le garçon comprenne qu'est ce qui allait lui arriver. Elle ne savait juste pas comment expliquer cela avec des mots simples.

 

- De votre côté, vous n’êtes tenus à rien, puisque ce programme est public et peut-être accédé par n'importe qui en ayant le besoin. Des questions, jusque là ?
 


Une revenante

Message publié le 18/08/2025 à 23:14

Avoir Leslie devant les yeux fut comme un coup de poing à l'estomac. Elle avait changé, des légères rides étaient apparues là où avant il n'y en avait pas. Dans ses cheveux, des mèches blanches étaient apparues. Il était indéniable que le temps avait laissé ses marques. Impossible de prétendre que juste quelques semaines s'étaient écoulée depuis la dernière fois qu'elles s'étaient vues, quand bien même cela était le cas pour Eileen. En silence, elle contempla la mortalité de son amie, et de tous ceux qui l'entouraient. Qu'est-ce qui avait pu se passer en cinq ans...?

 

Elles restèrent ainsi à se regarder jusqu'à ce que Leslie ne finisse par briser le silence. Sa surprise était certaine. En même temps, à quoi Eileen s'attendait-elle ? "Salut, comment tu vas, on se la boit cette Bièreauberre ?" Elle n'opérait toujours pas dans la bonne réalité.

 

– Tu sais que j’ai essayé de te retrouver ? Au début. J’ai contacté le Ministère. Envoyé des courriers. Un ou deux hiboux sont revenus sans réponse. Les autres jamais.
 

Ouais, elle savait. D'ailleurs c'était bien pour ça qu'elle avait décidé de revoir Leslie en premier. Elle savait qu'elle pouvait compter sur elle, sans que la blonde n'ait jamais été mise au courant de ce qu'il se passait vraiment. 

 

- J’crois que j’ai fini par me dire que tu voulais qu’on t’oublie. Que tu voulais tout couper. T’as pas idée de ce que ça me fait de te revoir. 

 

Sa poitrine se serra. Elle n'avait jamais voulu que ses actions aient de telles conséquences. 

 

- Je suis désolée...

-J’vais te laisser expliquer ça à ton rythme. Mais j’te préviens, Eileen. Si tu me dis que t’étais simplement partie à l’étranger pour un stage, j’te renverse ta Bierraubeurre direct sur la tête.
 

Eileen releva ses lèvres dans un sourire qui ressemblait plus à une grimace. 

 

- Autant que le Ministère est concerné, je suis partie à l'étranger. C'est ce qu'ils ont dit à ma famille, et c'est ce qu'ils auraient dû te dire s'ils s'étaient donné la peine de répondre à tes lettres. Mais la véritée c'est que...

 

Eileen avait longuement cherché comment expliquer ce qui lui été arrivé. Une explication détaillée était bien sûr impossible. D'ailleurs, rien qu'à l'idée de mentionner la Salle du Temps, une déformation temporelle ou bien un saut dans le futur, sa langue devenait lourde. Il fallait qu'elle trouve autre chose. Qui explique bien que rien de ce qui ne s'était passé n'avait été de sa volontée.

 

- J'ai eu un accident.

 

C'était probablement le plus qu'elle pouvait s'approcher des faits. En tout cas, cela n'était pas un mensonge. 

 

- Je ne pouvais pas... alors qu'elle veut dire "partir du Ministère", sa langue devint plomb. Alors, elle n'avait pas la possibilité de dire où elle était. Elle prit une gorgée de bièreaubeurre, réfléchissant à ce qui pourrait passer la barrière du sortilège. L'accident a duré cinq ans.  Je sais que ça n'a pas vraiment de sens dit comme ça, mais je ne peux pas élaborer. En plus d'être top secret, mon travail est vraiment dangereux. Je n'ai vu personne, je n'ai parlé à personne, et personne n'a pu me contacter. Elle haussa les épaules, fataliste. Du coup je suis complètement paumée en ce moment.


Le bureau au fond du couloir

Message publié le 15/08/2025 à 00:46

- Le quoi ?

- Le stagiaire, Miss, le stagiaire. 

- Pour quoi faire ?

- Pour vous assister. 

- Pour quoi faire ?

 

Ce n'était pas qu'elle n'était pas familière avec ce qu'était un stagiaire, il s'agissait simplement d'une notion théorique plutôt qu'appliquée. Jusqu'alors, elle avait réussi à les éviter partout, sauf dans la salle café. En règle générale, plus ils prenaient de l'ancienneté au Département, plus ils consommaient de café et dormaient dans le sofa.

La secrétaire soupira discrètement, comme si elle parlait à un enfant particulièrement obtu.

 

- Eh bien, après votre mésaventure, il...

...fallait absolument te mettre quelqu'un dans les pattes pour que tu ne fourres pas ton nez instable dans les projets sensibles.

-... vous sera utile d'avoir quelqu'un pour vous aider. Reprendre vos rapports, les compléter, vous savez bien.

 

Non.

 

- Et donc, là, il est où, ce stagiaire ?

- Il vient d'arriver. Whitecombe l'emmène dans votre bureau. 

- Mon bureau ?

 

Cette fois-ci, elle vit clairement la secrétaire rouler ses yeux vers le plafond. Mais personne ne lui disait jamais rien, à Eileen, alors elle n'avait aucun scrupule à faire de son manque de connaissance le problème de quelqu'un d'autre.

 

- Votre nouveau bureau, au fond du couloir. L'ancienne salle où on stockait les formulaires.

- Vous voulez pas y mettre Whitecombe, plutôt ?

- Ca n'est pas moi qui m'occupe de ça. (mensonge.) Maintenant dépêchez-vous, vous allez le faire attendre. 

 

Elle n'avait pas vraiment le choix. Plus vite elle aurait repris ses marques dans le Département, plus vite ils accepteraient de lui redonner les accès à la Salle du Temps. Eileen n'en avait pas fini avec son projet. Elle se mit un marcher d'un pas vif vers l'endroit indiqué.

 

- ET N'OUBLIEZ PAS SA CONVENTION DE STAGE. 

 

Au moins, au fond du couloir, elle ne serait plus à portée de voix de Marie. C'était cela à prendre. Eileen finit de traverser le couloir et arriva enfin à son nouveau bureau. Le stagiaire, un jeune blond aux allures de Malefoy, avait déjà pris ses aises en déposant son sac sur son espace de travail. On aurait presque pu croire que c'était son bureau à lui, étant donné qu'il était bien mieux habillé qu'elle.

 

- Su-per... Ahemmmm... boulet du département.

 

Il l'entendit un instant trop tard et se retourna vers elle. 

 

- Ah, heu, Miss Hilswood ?

- Ms Hilswood. 

 

La plupart des gens qui travaillaient au Ministère étaient vieux jeux et mentionnaient dans son titre son statut marital. Sauf que ça ne servait à rien de corriger le stagiaire parce que de toute manière...

 

- Enfin... Eileen. Je préfère qu'on se tutoie.

 

Elle décida de ne pas relever sa remarque précédente, parce que la journée venait de commencer et elle n'avait pas l'énergie pour cela. A la place, elle se posa son sac au pied de son bureau. Ouvrit un tiroir, par curiosité. Ils avaient bien travaillé, parce qu'à l'intérieur se trouvaient des feuilles de papier, ainsi que ses stylos et ses crayons, qui étaient bien plus pratiques que le parchemin et l'encre que la plupart des sorciers utilisaient. Plus bas se trouvait son tourne-disque, qui lui permettait de travailler en musique lorsque le reste du Département allait dormir. Elle fit une moue appréciative. Tout avait été conservé et remis à sa disposition. Elle reporta son attention sur le jeune homme.

 

- On commence par quoi ? Café ? Visite ? Tu as des questions ?


Mesures quantitative du flux magiques: cas appliqué, sujet numéro 6

Message publié le 13/08/2025 à 23:28

Enfin on lui mettait quelque chose sous la dent. Jusque là, ça avait été "repose-toi et va donc t'occuper de ce stagiaire-là, puisque tu y tiens" (elle n'y tenait pas). Non, cette fois-ci c'était une vraie mission. On la gardait éloignée de la salle du Temps, bien sûr, mais elle allait tout de même pouvoir reprendre une de ses expériences. C'était au sujet de son précédent projet, "Mesures quantitative du flux magiques: De la théorie à l'observation empirique." Ca avait l'air barbant comme cela, mais cela avait passionné le Départment il fut un temps. McBrown avait eut besoin de mesures précises avant de se mettre à la conception de son régulateur. A l'époque, Eileen n'avait pas bien compris l'utilitée directe de ses avancées, mais à présent elle en voyait bien l'intérêt. Elle aurait passé des années à se vanter de sa contribution initiale au projet dantesque de McBrown, si elle avait su. Enfin, si elle avait pu.

 

Elle installa ses instruments dans son bureau. Elle les avait créé elle-même, alors ils laissant un peu à désirer niveau esthétique. D'abord, il y avait le triangulateur de flux magiques. C'était juste trois piquets en argent, gravée de runes presque lisibles. Puis il y avait un polarisateur, une boule d'argent parfaitement lisse au bout d'une baguette en orme. Et, enfin, un petit morceau applati de métal gobelin qui traînait, qui était en réalité la partie essentielle de cette installation. Quiconque n'étant pas suffisament regardant aurait pu croire qu'elle avait fait les poubelles du Département.

 

L'objectif de sa réunion d'aujourd'hui était simple: utiliser son invention pour déterminer si la personne qu'elle allait accueillir d'ici peu était un Cracmol ou un sorcier. Elle ne savait rien de plus et, comme l'aurait dit ses supérieurs, elle n'avait besoin de savoir rien de plus. En tant que Langue-de-Plomb, on s'habituait vite à ne pas suivre un ordre par une question. Ce qui était assez ironique, car tout le reste de son travail consistait à poser un milliard de questions, fouillant recoins de bibliothèques et d'esprits afin de mettre bout à bout des esquisses de réponses jusqu'à former une gnose expérimentale. Du coup, elle connaissait en détail l'utilisation de ses instruments mais ignorait sur qui elle allait les utiliser. Pourquoi le Ministère avait-il fait appelle à elle plutôt que de simplement regarder dans le registre de Poudlard ? Il y avait une liste d'explication possible, mais elle n'en apprendrait pas plus en se parlant à elle-même. Elle s'assit dans sa chaise, et attendit que les réponses arrivent enfin par la porte de son bureau.


Crashing out

Message publié le 12/08/2025 à 00:24

Le Départment lui avait donné deux semaines. Du coup, dès le mercredi, Eileen était revenue au travail. Elle tournait en rond, et nous trouvait rien qui stimulait son esprit suffisament pour arrêter de penser à sa situation. Alors, dans son petit appartement, elle se levait, attrapait un livre, décidait d'aller faire un tour, retirait ses chaussures et allait prendre une douche. Elle ne devait parler à personne de ce qu'il s'était passé. Elle ne pouvait parler à personne de ce qu'il s'était passé. Même si on la torturait ou on lui faisait boire du Véritaserum, elle ne parlerait jamais à personne de ce qu'il s'était passé. Il était plus simple de faire semblait. D'ailleurs, elle ne faisait pas semblant. Son transpla-boulot-dodo avait à peine été chamboulé. C'était tout le monde autour d'elle qui devrait faire semblant. 

 

Après un repas prit sur le pouce - elle n'avait aucun apétit depuis quand elle ne faisait rien - Eileen décida qu'il était temps de reprendre là où elle en était. Elle avait encore du travail. Tout allait continuer à tourner. Tout le monde allait faire semblant.

 

Elle entra au Ministère par l'entrée des employés. A cette heure-là, quelques personnes sortaient pour leur pause de midi, mais personne ne la reconnu. Il fallait dire qu'elle ne passait guère de temps dans les apéros entre collègues... et aucun des nouveaux employés ne t'a encore recontré. Elle fit comme-ci de rien était, parce qu'il n'en était rien. Elle allait juste travailler. Comme d'habitude. L'ascenceur la mena droit au niveau neuf. La petite voix de l'annonce était la même qu'à l'accoutumée. Elle se dirigea vers son bureau. Les yeux de ses collègues Langue-de-Plomb la suivaient. Même ceux qui ne la connaissaient pas savait très bien qui elle était. Tout était parfaitement normal.  Elle allait s'assoir sur sa chaise, ouvrir les tiroirs de son bureau, et reprendre là où elle en était. Tout allait parfaitement bien. 

 

Quelqu'un était assis dans sa chaise. Quelqu'un utilisait son bureau. Son collègue, Whitecombe, la dévisagea.

 

- Ah. Hilswood. Euh... Je ne pensais pas que tu serais déjà de retour.

 

Déjà de retour ? Elle était à peine partie cinq jours.

 

- Je pensais reprendre ce que j'avais laisser sur place. Ah et j'aurais besoin de mon carnet de note surtout.

 

- C'est à dire que... C'est mon bureau maintenant. Depuis au moins deux ans. Tes affaires sont... euh... il faudrait voir avec McBrown. 

 

- ...Oh.

 

"Oh", effectivement. Ils n'avaient pas gardé son bureau au chaud, à quoi s'attendait-elle ? Elle fit semblant de sourire à Whitecombe, et se dirigea vers les toilettes. Son visage brûlait sous l'émotion. Elle posa ses mains sur une des vasques de lavabo, et laissa échapper un sanglot honteux. Rien n'était comme avant.


Une revenante

Message publié le 06/08/2025 à 15:59

Après avoir passé la plus étrange nuit de sa vie, peuplée de rêves bizarres, suivie d'une période éveillée qui n'avait guère plus de sens, Eileen dû doucement se mettre à affronter la réalité. Le plus étrange c'était que, de son point de vue, rien n'avait changé. Dans le Chamin de Traverse, les boutiques et l'ambience générales étaient exactement les mêmes qu'avant. Enfin pas exactement, exactement, mais si personne ne lui avait dit qu'aujourd'hui elle était en 2125, elle se serait juste dit que les commerces avaient simplement changer leur déco pour les vacances d'été. Peut-être aurait-il était plus facile de s'ajuster si beaucoup de choses avaient changée. Si, dès qu'elle jetait un coup d'oeil autour d'elle, un élément venait toujours lui rappeler que 5 ans venaient de défiler en un clingnement d'oeil. Faire semblant que rien ne s'était passé était beaucoup trop facile.  

 

Elle n'avait parlé à presque personne depuis l'évènement. Juste un court briefing avec ses supérieurs du Département des Mystères. Un briefing pour elle, pas pour eux. Ils savaient tous ce qui lui était arrivé à elle, bien que les détails s'étaient perdus dans ses gribouillis illisibles qui passaient pour des schémas explicatifs du prossessus de transposition du flux magique en flux temporel. Ils savaient que son expérience avait marché, ils en avaient eu la preuve observable pendant des années entières. Tout ce qu'ils voulaient, c'était qu'elle ne fasse pas de bêtise en revenant dans le monde extérieur. Evidemment, elle ne pouvait pas parler de ses expériences. Mais surtout, il fallait qu'elle soit au courant de quelques petites choses importantes sur ce qu'il s'était passé durant ses cinq années d'absence. Comme l'aboutissement de l'assimilation entre magie et technologie moldue, par exemple. Et puis, on avait indiqué à sa famille qu'elle était partie à l'étranger, et qu'elle ne pourrait être contactée. Mission top secrète. La vie top secrète que lui avait inventé le Ministère était bien plus excitante que la réalité.

 

Mais Eileen ne savait rien de ce qui était arrivée à sa famille, ni à ses amis. S'ils étaient morts, mariés, parents, toujours payés au lance-pierre par un boutique un peu louche. Pour elle, rien ne pouvait avoir changé. Elle les avaient vu quelques mois auparavant, tout au plus, et maintenant elle devait faire comme-ci elle les avaient perdu de vue depuis des années ? C'était simplement impensable. Pourtant, en fouillant dans la montagne de lettres qui l'attendait chez elles, elle du se rendre à l'évidence: pour la plupart de ses amis, elle avait été absente et, pire, malpolie. Elle avait décider de contacter Leslie en premier. Cela faisait un bout de temps qu'elles se connaissaient et, plus important, Leslie connaissait son emploi au Département des Mystères (bien qu'elle n'en connaissait évidemment pas les détails). Elle comprendrait, du moins l'espérait-elle.

 

Eileen arriva la première à leur lieu de rendez-vous. Elle commanda une Bièreaubeurre, la même qu'ils servaient depuis bien des années. Puis elle alla s'asseoir dans un coin, espérant que personne - mis à part Leslie - ne la reconnaitrait.


Les calculs sont pas bons, Eileen

Message publié le 05/08/2025 à 16:08

- Cette fois-ci, c'est la bonne.

 

Cela faisait 48h qu'Eileen travaillait - dans un état second induit par une consommation excessive de caféine - accroupie dans un recoin de la Salle du Temps. A intervalle régulier, sa paupière droite se mettait à trembler de manière incontrôlable. Elle le remarquait à peine, couvrant de pattes de mouches son carnet de travail. Si elle rédirigeait le flux magique vers cette petite bille de cristal, il lui faudrait environ 0.0002 fois.... non 0.00025 la puissance de la cloche de cristal pour créer un ralentissement suffisant pour qu'il dure 5 heures. Elle observa ses chiffres, qui semblaient avoir de plus en plus de sens à mesure qu'elle les regardait.

 

- Oui... C'est forcément ça...

 

Elle sortit sa baguette avec lenteur. En fermant les yeux, elle pouvait sentir les crépitements discret de la magie qui l'entourait. C'était doux et rassurant. Ou bien, c'était l'absence de discussion avec quelconque âme humaine depuis presque une semaine de travail intensif qui la rendait plus sensible. En tout cas, elle avait oublié le son de toutes les voix mis à part la sienne. Se concentra sur la formule, qu'elle prononça lentement, avec délibération.

 

- Aresto... Aresto... Aresto... Momentum.

 

Elle força le sortilège à toucher la bille et l'arrêta immédiatement. Il fallait en faire le moins possible, mais le mieux possible. Elle répéta ainsi l'opération plusieurs fois. D'ici peu, elle aurait emmagasinée dans cette bille un flux temporelle capable d'arrêter le temps pendant plusieurs heures. 

 

- Cinq. Cinq. Cinq. Pas plus.

 

Elle se saisit de la bille. En son coeur voletait une brume grise, qui tournoyait doucement. C'était là l'accomplissement de mois et de mois de travail. Elle avait perdu plus que du sommeil sur ce projet, au point qu'elle était proche des larmes en voyant enfin la lumière au bout du tunnel. Une fois qu'elle aurait confirmer l'efficacité de sa bille temporelle, elle irait.... chez elle d'abord. Dormir. Puis prendre des vacances.... Ah mais elle devrait prévenir McBrown d'abord. Un bon petit rapport, avec un résumé et une trentaine de pages de calculs. Et puis il y avait son projet de transformation animale qui n'avançait pas. Sans parler du reste.... Non, n'en parlons pas. Les vacances allaient devoir attendre

 

Sûre de son coup, Eileen laissa tomber la bille sur le sol et l'écrasa du talon de sa botte. Puis tout devint flou.

 

 

******************

 

 

Ca n’avait pas marché. Non, l’horloge de la Salle du Temps marquait encore 5h du matin. Elle avait encore du se tromper sur la manière d’incorporer la magie à l’objet.

 

- Eh m*rde… 

 

Elle se voyait déjà tout reprendre depuis zéro. Rien n'avait fonctionné… Eileen ne remarqua pas la chaise devant elle. Elle ne remarqua pas que l’étagère à sa droite avait été poussée contre le mur. Par contre, elle remarqua que son carnet de travail avait disparu. Elle se tapota les poches, vérifia s'il n’avait pas glissé quelque part. Elle hésita à rentrer chez elle sans lui, mais laisser son carnet de travail traîner ici aurait été une brèche de protocole impensable. Les autres n’étaient pas sensés savoir sur quoi elle travaillait. Elle se mit à faire de plus en plus de bruit, fouillant tous les recoins de la pièce. Puis elle s’assit, se tenant le visage dans les mains. C’était une terrible soirée. Elle avait raté son expérience et ces notes étaient perdues. Son cerveau embrumé ne voyait aucune issue.

La porte s’ouvrit. Une femme, qu’elle ne connaissait pas, la regardait avec des yeux ronds.

 

- Ms Hilswood ?

- Désolée, je ne retrouve plus mes notes, j’ai juste besoin d’un peu plus de temps pour…

- Vous… Vous vous sentez bien ?

 

Avait-elle donc l’air si fatiguée que cela ? Elle haussa les épaules, philosophe.

 

- J’ai juste besoin d’un peu de repos. J'arriverais bien au bout de cette expérience à un moment.

 

La femme se tordit les mains. Sur son visage se lisait une expression qu’Eileen n’avait presque jamais vu. Un mélange de 100% de surprise, 100% d’inquiétude, et 200% d’incompréhension.

 

- Votre invention a fonctionnée mais... vous vous étiez trompée dans vos calculs

 

Eileen ne bougea pas, un sourire perdu flottant sur son visage.

 

- Cela fait 5 ans, Ms ! Vous êtes restée ici 5 ans !

 

Et le dernier nerf caféiné qui tenait Eileen debout lâcha.

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