Homme
25 ans
Né-moldu
Britannique
Identité
-
- Diplômé·e
- Surnoms :
- Nationalité : Britannique
Capacités & Statuts
Groupes
Message publié le 21/12/2025 à 21:00
- Micro, Elliot annonce à l'intention de Freya, qui trouve visiblement pas le bon terme. Putain non j'crois pas c'est un concert. Wah.
Ils sont attablés au cœur du pub, le menu ouvert devant eux, l'intégralité des intitulés incompréhensibles pour l'un comme pour l'autre. Le serveur a l'air assez habitué à se coltiner des touristes cependant, et bientôt ils se retrouvent avec une large bouteille de vin blanc, et tout un tas de trucs étranges à bouffer. À peine ils ont dressé leur verre pour trinquer qu'un larsen perce la salle et les fait grimacer.
- Le micro. Z'ont pas du l'tourner dans la bonne direction, il explique brièvement en zieutant le groupement autour de la machine du soir. Apparemment c'est soirée karaoké.
Elliot trinque finalement, et s'enfile une bonne gorgée de vin blanc avant de reposer son verre sur la table. Il est obligé de capter assez rapidement que Freya sait pas ce que c'est un karaoké, alors tout en récupérant un escargot pour le faire tomber dans son assiette, il énonce :
- Ils vont chanter. Sur des morceaux moldus connus. Avec la musique qui passe en fond et les paroles qui s'affichent à l'écran.
D'un signe de tête il désigne le bordel de machines tandis que déjà, un groupe semble s'affairer. Ils ont visiblement pris un bon apéro qui les a suffisamment ambiancé pour ouvrir le bal. Elliot croque dans l'escargot. Agréablement surpris par le goût persillé, il apprécie pas mal, jusqu'à ce que la texture commence à se faire relativement impossible à ignorer.
- Ch'est chuper chelou. T'aimes bien ?
En fait, il arrive pas à savoir s'il aime pas où si ce qu'il aime se cantonne à la sauce dans laquelle est enrobée le bordel. Il mange quand même parce qu'il a la dalle. La musique s'enclenche en toile de fond, un tube français probablement parce que le pub s'anime brutalement, comme si tout le monde reconnaissait le morceau.
- Damn. Mates ça. C'est toi dans une heure quand t'auras bu trop d'vin français, il la taquine alors que les chanteurs improvisés braillent dans le micro sans justesse aucune.
Message publié le 15/12/2025 à 22:18
Petra Frotswell. Ben merde. L'souvenir lui fait comme un tilt. C'est-à-dire qu'il l'avait zappé. C'est-à-dire que Petra Frostwell était pas bien marquante, en dehors de... bah de son physique justement. Alors pour sûr qu'Elliot échappe un rire un peu incrédule à la mention de la meuf. Ouvre la gueule pour dire un truc, et s'ravise parce qu'il a juste même pas de répartie à sortir. Vrai qu'il a pas date Petra pour son gros cerveau. Après il irait pas jusque dire que la nana était complètement con. Juste dans un autre monde que l'sien. Avec ses propres ambitions. Y avait un deal entre eux. L'genre qui la propulse à l'avant des projecteurs, pendant qu'lui se récupère un max de bénéfice en nature quand ils s'retrouvent juste tous les deux.
L'profit aura eu l'mérite d'être réciproque, jusqu'à ce qu'elle se trouve plus célèbre et plus riche que lui.
- Han han. Marre toi. J'regrette rien.
T'façon il peut rien nier. C'est bien simple, toute son intimité est étalée dans les magasines peoples depuis plus d'une dizaine d'année. À la merci de n'importe quelle nana qui viendrait prétendre le connaitre en profondeur juste parce qu'elle a lu cinq articles à son propos. Il en a vu défiler tout un tas.
- C'était pas la dernière des connes non plus, il s'défend piètrement, bien conscient du contraire avec toutes les interviews que la meuf a pu donner. Sûr qu'à côté d'toi c'est dur de rivaliser. Genre tu sais conjuguer des verbes et tout c'est aberrant.
L'ambiance reste bon enfant alors qu'ils se mettent à faire du stop, se font récupérer par une bagnole dans laquelle un couple de quinquagénaires essaient de leur taper la discute. Pas simple étant donné qu'ils ont pas l'air d'connaitre plus de trois mots en anglais, comme Freya et Elliot en français. L'chien lui, est au sommet de sa convivialité, et tarde pas à s'affaisser pour se coucher à même les genoux des deux sorciers.
- Ah bah on dirait qu'Diego vous a adopté !
- Oui bah faut dire qu'c'est une pâte, une caresse et il vous mange dans la main !
- On peut s'arrêter ici ? Stop here, ok ?
- Oui, oui, c'est le centre ville, vous allez vous trouver un bon endroit ! J'vous conseille BaraGwin, c'est au bout d'la rue !
- Ah oui, c'est un bon bistro ça. BaraGwin. Pour manger ! Eat. BaraGwin, ok ?
- Ok merci ! C'est cool !
Stoppé au cœur de Quiberon, la voiture laisse s'échapper le couple de sorciers, et le regard d'Elliot se perd aux alentours. Y a déjà plus de monde que de là d'où ils viennent. Y a pas foule non plus. Mais surtout, y a quelques commerces visiblement ouverts, dont plusieurs restaurants et bars. Il sait qu'le quartier général des Tapesouaffles est planqué quelque part sous les dunes, loin du centre-ville, alors il est à peu près sûr d'avoir zéro chance de tomber sur son équipe dans les parages. L'enseigne balancé par les quinquagénaires quelques secondes plus tôt le fait pointer un doigt vers l'avant.
- Mate, j'crois c'est ça dont ils parlaient. Dois y avoir d'quoi bouffer là-dedans. Bouffer et boire.
Faut juste pas qu'Freya se foute en l'air comme l'autre soir. D'abord parce qu'elle aurait l'cerveau de Petra Frostwell sans les boobs qui vont avec, mais qu'en prime y aurait un monde où, au vu des circonstances, il répondrait plus de rien.
Message publié le 13/12/2025 à 13:57
- Mh mh, j'sais surtout qu'elle tient pas la guiness, Elliot a rétorqué du tac au tac au sujet d'Freya qui lui volerait la vedette.
Tranquille et serein, Elliot a globalement l'impression d'avoir été projeté dans un monde parallèle. On lui aurait dit que la fin de sa journée ressemblerait à ça ce matin qu'il l'aurait jamais cru. Il a passé tellement de temps à phaser sur Freya dans les dernières semaines que tout ça lui parait complètement lunaire. Inespéré. Pour autant tout s'déroule si naturellement qu'il a pas envie d'se poser de question. -
- Quoi ? La fausse insurrection, mains sur le cœur, le fait braquer un regard espiègle sur Freya. J'suis carrément pas un gars comme ça, très grave tes accusations.
Même que c'est parfaitement faux dans beaucoup d'circonstances. Elliot en a ramené des filles qu'il a baratiné juste pour un peu d'action sans qu'ça mène à quoi que ce soit derrière. Alors l'ironie est réelle. L'truc c'est qu'il a beau faire le con, il sait pertinemment que Freya rentre pas dans cette catégorie d'fille, pour vraiment beaucoup trop d'raisons. Il sait pertinemment qu'il en attend vachement plus. Ça rend ce genre de vanne d'autant plus facile, parce que ça permet d'esquiver les vrais sujets.
- Un strip poker ?
Mort de rire. Si elle pouvait arrêter d'le mater comme ça ça aiderait un peu aussi, on va pas s'mentir. Il replace une mèche et s'abaisse pour l'embrasser sur la joue, chaste et tendre malgré la débilité profonde qu'il étale depuis plusieurs secondes.
- C'est bon j'déconne. Mais comme tu t'en doutes, j'ai pas d'plan. C'est-à-dire que le date a tout de l'imprévu. On bouge ? Il attend pas sa réponse pour enclencher le mouvement, son bras toujours autour de ses épaules. Puis, l'illumination : T'as dit qu'tu voulais faire des trucs moldus non ? Pour ton frangin. Viens on fait un full date moldu. Même qu'ils sont à l'endroit idéal. Paumé du regard sorcier quasiment - si l'on omet le stade énorme perché au bout de la presque-île que personne calcule au quotidien. Baguette interdite, balai interdit, en fait ta mission si tu l'acceptes est de te faire passer pour une complète moldue, il énonce avec une voix digne d'un film.
Le sentier les mène sur une route, puis au cœur d'une ville. Enfin une ville. Faut l'dire vite. Ils sont loin du cœur de la presque-île. Au moins, aucun danger de croiser ni le reste de l'équipe, ni des journalistes, ni un reste de supporters s'étant décidé à trainer dans les parages pour jouer les touristes. Elliot s'est légèrement détaché de Freya pour juste lui tenir la main alors qu'ils déambulent entre les habitations. À tout moment y a un cinéma. Est-ce que Freya est déjà allé dans un cinéma ? Pas français en tous cas. C'qui est sûr c'est que ça manquerait cruellement de sous-titres.
De toute façon, si y a un cinéma, il sera clairement pas là au milieu de rien. D'ailleurs y a littéralement rien aux alentours. Pas même un bar qui servirait, à tout hasard, de la pisse de gobelin. La marche est loin de se dérouler dans le silence le plus complet. Elliot a toujours son mot à dire sur des trucs randoms, tout comme Freya. Surtout Freya d'ailleurs. Qu'a beaucoup trop d'questions sur tout et rien. D'ailleurs, Elliot a pas la moitié des réponses, mais il fait bien genre. Au bout d'un moment, il s'arrête quand même en matant la longue avenue qu'a l'air de jamais s'terminer pour râler :
- Azy c'est loin la ville, viens on fait du stop.
Message publié le 12/12/2025 à 10:47
Rassuré de savoir que Freya est loin d'être seule sur le coup, Elliot hoche la tête à mesure qu'elle lui balance les infos. L'histoire reste lunaire. Sans mauvais jeux de mots. L'gamin sorti de nulle part qui s'avère être lycanthrope et qu'on a décidé d'enfermer plutôt que de chercher à l'soigner dès les débuts d'sa vie ? C'est vénère un peu. Beaucoup même. Freya s'est pas grandement étalé sur les personnes chez qui le gamin s'est retrouvé, mais visiblement c'est plutôt une bonne nouvelle qu'Owen ait fini par l'retrouver.
- Nan mais t'crois que j'vais raconter ça à qui, il balance, un peu incrédule en gobant la fin de sa barre sucré. Chans déconner. Ch'est violent.
Genre il a entendu son lot d'histoire vénère. Là d'où il vient, c'est pas tout rose. Mais le level de Marley Carter atteint juste des sommets. Freya l'enchaine alors. Déclare qu'elle le laissera faire son bain d'minuit en solo pendant qu'elle le matera de la berge. Il secoue la tête en se marrant parce que ben voyons, puis elle s'demande subitement s'il compte rejoindre l'équipe au bar, et il s'contente d'hausser les épaules sans répondre. C'est-à-dire que dans n'importe quel monde il ramène la fille avec lui sans problème. Parce que ce serait pas la première fois qu'Elliot se trouve une fille à la sortie d'un match.
Mais Freya ? Freya c'est mort il la ramène pas devant l'équipe. Ils la connaissent. Ça va faire causer. Pis surtout, il est à peu près sûr qu'elle l'y suivrait pas. Pour ces mêmes raisons. C'est tout neuf, et c'est hors de question qu'ça crève dans l'œuf. Pas alors qu'ils viennent à peine de s'retrouver. Il balance un bras par-dessus ses épaules et la rapproche de lui. Face à eux, l'soleil descend doucement mais sûrement, ses rayons miroités à l'infini sur des vagues tranquilles. Les gens ont rangés leur téléphone pour juste profiter de l'instant. Le vent froid semble gêner personne, comme s'il faisait juste partie du décor.
- J'les r'joins pas. J'suis en date t'as pas remarqué ? Il balance avec une nonchalance feinte. J'vais pas emmener ma meuf tiser avec mes potes au bar le premier soir ça l'fait pas. Faut j'fasse les choses bien.
Même que bientôt l'jour s'affaisse complètement. Quelques étoiles commencent à être visibles au-dessus de la mer, éparses et timides. Une lune en croissant s'étire entre deux nuages cotonneux. Les locaux comme les touristes s'évadent les uns après les autres, en quête de bars ou de restaurants où se poser pour la soirée, ou peut-être juste sur le retour jusque chez eux. Elliot envisage ni l'un ni l'autre alors qu'il braque un regard défiant sur Freya.
- On est à rien d'être solos sur une plage là. À tout moment on peut s'le faire le bain d'minuit. Fin l'bain d'dix-neuf heures quoi. Genre p'tit sortilège chauffant et tout. Allez !
Message publié le 11/12/2025 à 12:30
Batterie externe, c'est une batterie externe, il l'a corrigé presque machinalement au sujet du fameux bloc pour remettre de l'énergie. L'information passe à la trappe sans doute. À l'instar d'Elliot, Freya se concentre rarement plus de deux minutes sur une seule et même chose. Tourné vers la sorcière alors qu'elle lui implore de garder la photo pour lui, il secoue la tête :
- C'est mort ça va faire la une de la gazette, Frey. Pis de tous les magasines people. J'aime trop partager ma vie privée avec eux, s'te plait s'te plait s'te plait !
Ironique, il balance son téléphone dans sa poche en même temps de récupérer la barre qu'elle lui refile. Il a tôt fait de détruire l'emballage pour s'enfourner une moitié du bordel directement dans la bouche avec appétit.
- Merchi.
Sauf que dans la seconde suivante, il manque de s'étouffer. C'est-à-dire que ce genre d'annonce là, il s'y attendait carrément pas. Déjà, il avait presque réussi à zapper la dinguerie qu'elle lui a balancé au téléphone y a quelques semaines. La dinguerie Marley, douze ans, fils caché de la famille Carter, qui devient aujourd'hui la dinguerie poilue de la famille Carter. Les yeux écarquillés, une toux brutale qui lui nique la gorge, il se détourne complètement de l'horizon pour la zieuter avec insistance comme s'il attendait la chute.
- Sérieux ? Il avale, difficilement, mate brièvement les alentours pour s'assurer que personne les écoute. Sérieux Freya ? Mais d'où ?
Même qu'il s'en carré du bonhomme barré sur l'panneau de signalisation. D'ailleurs il a déjà oublié l'idée du bain d'minuit. Parce que Freya a un p'tit frère loup-garou, rien que ça.
- Putain mais ta vie c'est un délire je jure, il peut pas s'empêcher de balancer. C'est chaud putain. Douze piges il a en prime ? Il a trop d'questions, mais il sait pas vraiment par laquelle commencer. Alors il mord dans l'bonbec pour s'occuper. Tu m'étonnes t'as b'join de vacances, il poursuit, la bouche pleine.
Elliot a jamais rencontré d'loup garou de toute sa vie. Ou alors il était pas au courant. L'information est tellement dingue qu'il est pas sûr de savoir quoi en foutre. C'est-à-dire qu'il est pas non plus renseigné de dingue. Il sait que ça existe, et il connait les généralités du bordel, ça s'arrête à peu près là. C'est l'genre de chose tu t'y intéresse pas tant que ça t'arrive pas à toi, voyez.
- Ça m'fume, il finit par admettre en la guettant un peu, les billes colorées lui explosant en bouche avant qu'il n'avale. Ça va c'est sûr ? Genre c'est ton père qui gère ou c'est toi ? Nan parce que c'était déjà lunaire que Freya doive jouer les daronnes de deux adolescentes, mais un mini-loup en supplément ça doit légèrement commencer à la saturer. C'est lui qui l'a ramené tu m'avais dit, il s'rappelle vaguement.
Combien d'personnes sont au courant ? Parce qu'autant le retour d'Owen a fait la une de pas mal de journaux et magasines, autant le petit frère mystère a jamais fait l'objet même d'une seule ligne. Ça craint un max.
- J'viendrais hein, il balance soudain avec un demi-sourire insolent. Genre t'arrête pas d'm'inviter à v'nir j'vais vraiment finir par débouler.
Voir son frère, voir sa chambre. Tout ça. Ouais, il va dans tous les sens. L'fait est que ça a toujours été. D'ailleurs il pointe le panneau du doigt pour y revenir au milieu d'rien :
- Et si tu crois qu'ce truc là va m'arrêter tu t'plantes grave. Y a qu'toi pour avoir peur d'un dessin sur un foutu panneau, il provoque comme un vrai gamin.
Message publié le 10/12/2025 à 14:52
C'est qu'elle s'y connaitrait un peu en français, Freya. Ou en tous cas elle fait bien semblant, à lui balancer des mots qu'il essaie tant bien que mal de répéter. Bien sûr qu'il fait pas grand effort sur la prononciation pour rendre tout ça bien grotesque. En vrai de vrai il connait un peu d'français lui aussi. Fin il a des termes. Récupérés au vol dans la bouche de quelques fans d'outre-manche, ou de quelques journaleux de revues de presse locales. Alors il balance la première phrase que Freya s'empresse d'essayer de traduire avec son nouvel ami google.
Parce que la meuf s'y connait qu'un peu, et que tout prétexte est bon pour se rappeler qu'elle a de la technologie moldue dans la poche, voyez. Même qu'il serait presque surpris qu'elle ait ramené ça jusqu'ici, et que ce soit full chargé. Genre la meuf a appris à brancher des câbles, carrément ! Un sourire débile lui fend le visage alors que Google explique patiemment le sens de la chanson à une Freya rougeoyante - jusque la racine des cheveux. La vérité ? Il avait pas la moindre idée de c'que ça voulait dire, mais ça l'amuse vraiment trop. Alors il fait comme si.
- Quoi tu crois qu'elles sont difficiles ? Franchement moins qu'les écossaises hein. Fin j'espère...
Il fronce les yeux, faussement sérieux, alors qu'elle pique un far digne d'une ado de quinze piges. Dans ses mains, le téléphone affiche une batterie quasi-vide en plein écran, et Elliot fait claquer sa langue contre son palais.
- M'disais aussi que c'était chelou qu'il marche encore. T'sais faut l'éteindre quand tu prends les transports magiques, il balance en désignant l'objet. Quand t'fais de la magie pas loin aussi. Ça les nique.
Tout à apprendre. Déjà la meuf confond des caméras et des girouettes. On part de loin. Il ose même pas imaginer comment elle va vriller quand elle va découvrir la fonction GPS. Le vrai truc de malade mental quoi. Autour d'eux, un tas de gens, téléphone en main, prennent des photos du paysage, ou se prennent en selfie devant. Pris d'un élan, Elliot sort le sien et pousse un peu Freya en agitant un bras.
- Fous toi d'vant la mer. J'veux prendre une photo. Allez !
Son appareil est si vieux qu'il fait un vieux bruit à chaque cliché qu'il prend, son pouce en suspension sur la touche tandis qu'il ignore toutes les protestations de Freya.
- Si si j'veux un souvenir. Imagine si j'oublie à quoi tu r'ssembles et tout ! Genre. Vous voulez que je vous prenne en photo ?
La tête tournée vers la nana qui vient de parler, Elliot reste un peu con. Il comprend quand même ce qu'elle raconte entre ses gestes et la sonorité presque équivalente de certains mots.
- Oh, ok, ouais ! Il acquiesce sans trop réfléchir en refilant son téléphone.
- Waw, il est vieux. J'savais même pas qu'ils se faisaient encore.
- Huh ?
- Il est vieux... ancien ! Le téléphone, elle répète dans un anglais approximatif.
- Ah ! Ouais... c'est moins cher c'est pour ça, il argumente avec un sourire.
- J'imagine... alors attendez...
Elliot se place derrière Freya et l'attrape par les deux épaules, affichant son meilleur sourire. C'est con à dire mais c'est rare qu'on l'prenne en photo autrement qu'à son insu. Même que c'est pas désagréable que de pas avoir à se demander où finira le cliché.
- Merci ! Vous voulez une photo aussi peut-être ? Il demande alors qu'elle lui rend son téléphone.
- Oh nan c'est gentil ! C'était pour rendre service, passez une bonne soirée !
Accent de merde certes, mais au moins elle a assez de vocabulaire pour échanger des phrases entières. Tourné vers Freya, Elliot zieute les photos prises sur son écran et les lui montre brièvement. La moitié sont floues.
- Mate ça. Tellement insaisissable qu'aucun appareil peut t'capturer quoi. Y en a une de bien, en vrai. Bon après c'est bain d'minuit j'te préviens. Nonchalant, il a déjà bifurqué son attention sur l'horizon, qui prend de jolies teintes rosées. T'reste des bonbons ? J'ai encore faim.
Message publié le 09/12/2025 à 09:56
Bien sûr qu'elle est pas comme ça. Genre il le sait ok ? Mais si juste le fait d'avoir peur que ça marche pas la pousse à l'devenir sans même le faire exprès, ça d'vient carrément un problème. Elliot se contente de la maintenir contre lui comme si ça pouvait suffire à la convaincre qu'elle a pas b'soin d'avoir peur. D'avoir peur c'est elle qui foire tout. Même qu'elle a raison d'avoir peur. Personne au monde est capable de rien foirer. Ils se feront fatalement du mal à des moments, c'est évident. Elle lui en fait déjà, sans l'faire exprès.
Il sait pas s'il doit croire ses promesses. Il sait pas s'il a confiance.
Sans doute qu'il a pas vraiment confiance, en vérité.
Mais il a pas besoin d'avoir confiance pour l'instant.
Il a besoin de serrer Freya dans ses bras.
Même qu'il en profite autant qu'il peut. Parce qu'il a plus eu l'droit à ça depuis des années, et qu'un addict qui replonge ça replonge violemment. Sans doute qu'ils sont un peu ridicules, plantés sur le chemin comme ils sont. Sans doute qu'ils s'en tapent fort autant l'un que l'autre. Elliot en oublierait presque où ils sont, le match qu'il vient d'jouer, les dix dernières années passées. C'est un peu tragique de réaliser que tout a bougé sans que rien n'ait vraiment changé. Un peu naze. Un peu beau. Un peu con. Tout ça à la fois. Pis au bout d'un temps :
- T'vois encore quelque chose ? Il s'fout d'elle en s'écartant juste un peu.
Les mèches rousses se balancent avec le vent, lui avalent la figure. Deux yeux embués le regardent, un peu ahuris. Il secoue la tête, comme un peu dépité par la vision, et tente vainement de replacer quelques cheveux ici et là. Pis sans prévenir il la saisit pour l'embrasser de nouveau, chaste. L'goût est sucré à cause de la crêpe et du sirop d'érable. Sa main attrape celle de Freya avant qu'il l'embarque avec lui pour recommencer à marcher, comme si de rien n'était, ignorant les reniflements discrets de la sorcière, et sa gueule dramatiquement souillée par des larmes qui sèchent à peine.
- T'm'as promis un coucher d'soleil sur l'horizon, il balance, sérieux comme un pape. J'veux dire, parait qu'c'est un truc unique en France ça, les couchers d'soleil, alors ce serait bien qu'on l'manque pas. Jamais vu d'coucher de soleil français tu vois ? C'est important.
Ça l'est pas vraiment. Rien ne l'est vraiment, en dehors de Freya Carter qui l'tient par la main le long des sentiers de Quiberon d'ailleurs. Mais ça il le dit pas. Il préfère débiter tout un paquet de conneries histoire de lui étirer au moins l'ombre d'un sourire. Cherche à la faire marrer en imitant soudain l'accent français, désignant des trucs au hasard. Parle plus ni de Jun, ni de promesse, ni de peur absurde, ni de retenter un truc. L'truc est déjà là. Alors il va juste en profiter. Il pointe du doigt le soleil plus loin, et prétend la découverte du siècle :
- Oh putain ! Mais c'est l'vrai ? Dingue. C'est ma première fois, putain j'sais pas si j'suis prêt !
Message publié le 08/12/2025 à 19:24
Les mains de Freya s'accrochent à sa veste, l'invitation on ne peut plus claire ; c'est tout ce dont Elliot a besoin pour s'approprier pleinement les lèvres de la sorcière, les mains en coupe autour de son visage. La sensation a toute la saveur d'une première fois, et lui donne la sensation d'un vertige qui le fout en l'air complètement. Il est forcé de laisser s'éloigner Freya au bout de quelques secondes pourtant, ses yeux rouverts pour profiter d'une vision qu'il a plus eu le loisir de voir depuis dix ans.
- Mh ?
Une main récupère une mèche de cheveux roux pour la glisser derrière une oreille tandis qu'il la laisse se placer contre lui. Il voudrait presque encapsuler l'instant. Sauf que dans la seconde suivante, Freya le brise. Les yeux froncés, il se recule presque par réflexe pour la chercher du regard sans vraiment comprendre où elle veut en venir, alors qu'elle commence à évoquer Jun. Jun qu'attend d'savoir si elle va revenir vers lui, après qu'elle lui ait parlé. Jun qu'attends des réponses au milieu de sa boutique alors qu'elle se tient enroulée dans une écharpe au nom de Blackburn, de l'autre côté de la Manche.
- Quoi ?
La colère monte presque instantanément. Comme un vieux réflexe, teinté d'incompréhension. Les yeux un peu écarquillé, il la regarde comme s'il lui était poussé un autre visage, alors qu'elle affirme que c'est pas cool. Putain d'euphémisme de l'année ça.
- J... quoi ?
Il reste la regarder alors qu'elle patauge, des larmes dans les yeux, et le même discours ou presque que y a plusieurs mois, au terme d'une conférence de presse foireuse. La tête dressée vers le ciel comme pour y trouver un semblant de réconfort, Elliot inspire profondément, essaie d'évacuer l'agacement qui manque pas de monter et monter encore. C'est-à-dire qu'elle a causé au mec. Mais elle s'est pas résolu à tout terminer. Elle s'est gardé un plan B. Elle s'est gardé un fucking plan B. Parce que l'manque de courage a bon dos. Si avait l'moindre respect pour ce gars, elle l'aurait lâché pour de vrai, qu'il existe ou pas.
Elle s'est réservé un plan d'secours au cas où ça marcherait pas. Il est incapable de l'voir autrement que comme ça.
- T'es sérieuse ?
Elliot pousse un nouveau soupir. L'ascenseur émotionnel est vénère. Le genre qui lui donnerait presque envie de taper un truc. Ou d'hurler. Mais il s'retient sans trop savoir pourquoi.
- T'comptes faire quoi du coup ? Il demande finalement, le regard dur, le ton sec. T'attends d'voir si j't'embrasse assez bien pour t'donner l'courage de rompre pour de bon ? T'vas faire un tableau comparatif à la fin pour savoir lequel tu prends ? Freya je jure... Il zieute ailleurs, brièvement, pousse un nouveau soupir. Si ça sert à rien qu'il attende faut lui dire juste ça tu captes ? Parce que là c'est cool pour personne. Vraiment, vraiment pas cool.
Il déteste la voir chialer. Il a toujours détesté la voir chialer. Alors il serre les dents, se pince les lèvres et la chope pour l'approcher de lui.
- S'te plait Freya. S'te plait arrête de faire ça si t'as vraiment envie d'retenter un truc ok ? Arrête de faire deux pas en avant et quatre en arrière. S'te plait. Il l'embrasse sur le front et la maintient contre lui, comme pour se convaincre de ce qui vient d'arriver. Se convaincre que c'est pas du vent. Se convaincre qu'elle va pas juste disparaitre entre ses doigts, comme elle s'amuse à l'faire à chaque fois. S'te plait, il répète en l'embrassant encore.
Message publié le 08/12/2025 à 15:41
Il profite. Parce que bien sûr qu'il profite. La présence de Freya c'est addictif comme ça, voyez. Même qu'il pensait avoir décroché, y a encore pas si longtemps que ça. Il en était même relativement persuadé. Jusqu'à ce qu'elle le chope à l'improviste entre noël et nouvel an et qu'il parvienne plus à se rappeler c'que ça veut dire avoir décroché. Jusqu'à ce qu'elle vienne se coller à lui dans son canapé, puis dans son lit, toute la putain de nuit. Nan Elliot se souvient plus vraiment c'est comme d'avoir décroché, alors il reste bien, très bien accroché. L'bras tout autour de Freya alors qu'il déambule avec elle le plus naturellement du monde, le cœur léger.
- Ah ouais carrément ?
Même qu'elle aurait pu. R'joindre les Vagabonds. L'Orgueil. Tout c'qu'elle aurait voulu. Il la chahute un peu alors qu'elle affirme qu'les Catapultes auraient pris cher avec elle en face.
- C'est toi qu'aurais pris cher avec mes cognards !
Il rabat sa capuche sur le sommet d'son crâne pour lui cacher la vue, et elle se débat pauvrement en riant. Sans doute que dans cette autre réalité, il aurait même pas eu la foi d'lui en envoyer, c'est ça la vérité. Dans cette autre réalité, ils seraient peut-être resté ensembles, parce que Freya se serait pas tant détaché de lui. Il aurait peut-être migré de club rien que pour que ça marche. Ils auraient pas laissé passer dix ans d'tout et de rien. L'sérieux revient vite alors que l'un comme l'autre réalise qu'il fait probablement pas bon s'imaginer des choses qu'ont jamais existé.
- Mhf.
Même que la suite le fait froncer les yeux, abandonner l'espèce d'insouciance qui s'accroche à lui depuis qu'il a posé les yeux sur une Freya Carter enroulée dans une écharpe à son nom à la sortie du match. Il s'arrête pas de marcher, assimile un peu tout le bordel sans trop montrer de réaction, l'regard posé sur le décor sans vraiment y prêter d'attention. Il resserre brièvement sa prise, comme si ça suffisait à exprimer ce qu'il ressent sur le moment. Sauf que ça suffit pas.
- On était des gosses, il rappelle à Freya, en écho à ce qu'il a pu lui dire plusieurs mois plus tôt. On r'fera pas l'histoire, mais j'pense qu'on est safe de partir du principe que c'est la faute de personne si on a eu trop d'trucs à gérer pour faire les choses bien. Toi comme moi... j'l'étais pas, compréhensif. Fin je l'étais, mais je l'étais pas assez. Clairement. Alors t'vois j'ai merdé aussi.
Il s'arrête finalement, pour faire face à Freya. Son regard fuit un peu alors qu'il inspire profondément, avant de rebraquer toute son attention sur elle :
- J'regrette pas forcément. J'veux dire. On s'est pas si mal démerdé au final. Trouve pas ?
Il regrette d'avoir manqué d'patience. Il regrette le pari, Victoria. Mais l'reste ? L'reste fait d'lui ce qu'il est aujourd'hui. Il en est assez fier pour s'dire qu'il regrette pas forcément. Pas alors que dix ans plus tard il s'tient là malgré tout, avec des sentiments qu'ont pas l'air d'avoir bougé.
- J'ai rien envie d'regretter Freya. Mais j'ai vachement envie d'retenter t'vois ?
Elliot s'avance, hésite qu'une demi-seconde avant d'poser ses lèvres sur celles de la sorcière.
Message publié le 07/12/2025 à 19:35
- Ah ouais...
Elliot a pas souvenir d'être jamais parti en voyage avec sa famille. Même juste se tirer de Cardiff, il l'a fait que quand il a reçu sa lettre. Être un sorcier, et même un joueur de Quidditch dans une équipe assez importante comme celle des Catapultes, c'est ça qui lui a jamais permis de découvrir que le monde se résumait pas au quartier minuscule dans lequel il avait l'habitude de trainer. Ils ont vu du pays. Au-delà de l'Europe, même. Mais les déplacements se font systématiquement en portoloin. Alors il sait pas vraiment ça fait quoi d'prendre tous ces transports moldus qui te font circuler entre les frontières.
Le regard de nouveau sur l'horizon, il jette un œil à Freya alors qu'elle réalise que son voyage est daté de vingt ans, et se marre un peu avec elle. Gauchement. Comme s'il réalisait pas vraiment. Il réalise pas vraiment. Vingt ans, c'est énorme, et ça parait rien. Pourtant d'voir Charli faire sa rentrée à Poudlard, l'année dernière, ça lui a fait quelque chose. Comme si l'temps était passé sans trop prévenir. Vieillissant les mômes qu'ils étaient pour en faire des adultes à côté de ceux qui prennent la place qu'ils occupaient y a pas si longtemps.
Freya cause de ses sœurs comme une mère causerait de ses enfants. Une mère qui s'appellerait pas Lexie Blakckburn. Ça lui fait bizarre. D'se dire qu'elle pense à leurs études, à leur avenir, tout ça. Un truc auquel il a pas eu à tant réfléchir quand il avait quinze ans, et qu'un type en costard lui a annoncé qu'il lui paierait une jolie bourse pour rejoindre une équipe pro tellement il était bon. Un truc auquel Freya a peut-être pas eu tant à réfléchir non plus quand elle a du prendre la relève de son daron, après que Kate Carter ait disparu de la circulation. Une œillade glissé vers l'écossaise, il se contente d'hausser les épaules.
- Tu r'ssembles juste à quelqu'un qui s'inquiète, il se contente d'annoncer.
Il a pas l'temps d'élaborer vraiment, parce que Freya se redresse subitement pour l'inviter à bouger. Où ? Elle semble même pas le savoir. Pas franchement mécontent de se dégourdir les jambes, il se fait pas prier pour la suivre dans le mouvement, et c'est tout naturellement qu'il balance un bras par-dessus ses épaules.
- Ben si l'coucher d'soleil est par là-bas alors on va aller par là-bas !
Même qu'il enclenche le mouvement sans transition aucune, et sans un regard vers les gens alentours.
- On est jeunes encore tu l'sais ça ? Genre c'est pas une veille daronne, ça lui parait important d'le souligner. Jeunes et beaux, vraiment pas d'quoi déprimer. J'peux encore me foutre une mine et pas m'taper d'gueule de bois. Pis vois plutôt ça comme ça. T'vas pouvoir profiter. Fin imagine...
Il s'arrête au milieu d'sa phrase, soudainement incertain, mais s'y remet aussitôt :
- Imagine t'aurais pas eu à faire tout ça. R'prendre la boutique. T'occuper d'tes sœurs. T'aurais voyagé j'paries. Comme tu fais là. Du coup t'vas juste te venger sur tout c'que t'as pas pu faire, c'est cool aussi nan ?
Message publié le 29/11/2025 à 09:36
Freya s'en sort pas mieux que lui, et il se marre devant sa gueule décorée de chocolat et la connerie qu'elle a l'air ravie de déployer. Il peut qu'approuver : les crêpes c'est grave chiant à manger. Mais c'est beaucoup trop bon pour qu'ils en aient quelque chose à carrer visiblement, et ils ont tôt fait de se débarrasser des preuves de crime.
- Qu'est-ce que tu fous, il balance alors qu'elle vire brusquement de bord et se couvre avec la capuche de son manteau.
Un seul regard suffit à repérer la poignée de reporters, qu'il reconnait que pour leur avoir parlé moins d'une heure plus tôt. Leurs vêtements ensorcelés pour s'accorder au paysage moldu, ils n'ont pas vraiment l'air de prêter attention aux gens sur place, juste de profiter du décor et de l'ambiance générale. Sûr que s'ils les repèrent, ça sera quand même la merde, alors Elliot imite Freya en rabattant aussi sa capuche sur sa tête. Mort de rire devant la sorcière, qu'a poussé le vice a resserrer le bordel tellement fort qu'on aperçoit qu'à peine ses yeux, il secoue la tête en se léchant consciencieusement les doigts.
- Je jure t'es d'une discrétion. Aïe !
Il ramène une jambe contre lui, prétend mater l'horizon comme elle le fait tandis que leurs ricanements s'échappent dans l'air. Ça s'arrange pas alors qu'elle lui pose une question, tournée vers lui, sa capuche complètement resserrée autour de tout son visage. Pris d'un élan, il relâche sa jambe et s'approche un peu pour ouvrir le bordel de ses deux mains, un sourire amusé éternellement vissé sur la gueule, le regard qui vogue d'une mèche rousse à une autre jusqu'à se poser sur le sien.
- Plus tu t'planques plus t'attires l'attention tu l'sais ?
Ses mains retournent se planter dans ses poches alors qu'il reprend sa position face à l'horizon. Brièvement, il guette la présence des journalistes, qui semblent s'éloigner. Ils n'ont clairement pas noté leur présence. De retour sur Freya, il daigne enfin répondre à sa question.
- Jamais pris l'bateau. Toi ?
Au-dessus d'eux, des parachutistes qui profitent d'une vue probablement spectaculaire. Les yeux d'Elliot, eux sont rivés sur Freya. Elle a encore un peu de chocolat sur le menton, et ses yeux brillent d'un éclat similaire à celui qu'elle avait lors de leur dernière soirée. À ceci près qu'elle a pas bu la moindre guinness, à sa connaissance.
Message publié le 28/11/2025 à 20:47
- Chocolat ? Vous avez ?
- Nutella ! Chocolat beutt laïk zis !
- Parfait !
Une main est levée pour former un cercle avec ses doigts, puis Elliot extirpe de ses poches les billets que lui a refilé Jean, la veille. Chaque fois qu'ils se déplacent en pays étranger, on leur refile de quoi profiter sur place en échangeant leurs gallions contre de la monnaie moldue locale. C'est-à-dire que c'est pas rare que des membres de l'équipe se mettent en tête d'explorer un minimum comme il le fait aujourd'hui.
- Nah c'est ça là, il affirme en prenant la place de Freya pour régler la note, en échange de deux crêpes au sirop d'érable et au nutella. Tenez !
- Sankyu ! T'vois Bianca qu'on a bien fait d'proposer l'sirop, t'vois qu'on l'vend !
- Ouais ouais. Une première en deux s'maines j'te signale. Et à des étrangers ! Rends sa monnaie à c'pauvre garçon, t'vois bien qu'il sait même pas c'qu'il te donne. Crévindieu.
- Là. Allez, bonne dégustation ! Mesdames ? Pour vous on part sur quoi ?
- Ah bah la crêpe au beurre hein bien sûr ! Patrick ? Toi aussi hein ? Évidemment. Pour le p'tit j'demande même pas il va prendre une au nutella. Dites il fait doux aujourd'hui hein c'est agréable !
Sourd aux bavardages français qu'aucun ne comprend de toute façon, les deux sorciers se sont éloignés pour trouver un banc, à quelques mètres de là. Le bordel se répand clairement, et pas que dans le minuscule triangle en carton dans lequel est entreposé la crêpe. Une main levée dans un geste absurde que semblent avoir adopté la majorité des locaux du coin, Elliot essaie d'aspirer un peu du liquide chocolaté pour éviter qu'il ne vienne engluer tous ses doigts, puis de mordre dans le truc avec appétit.
- Ham. Tain ch'est...
Bon ? Sucré sa mère ? Les deux, probablement. D'ailleurs Elliot se fait pas priver pour en reprendre un bout sans même prendre le temps de terminer sa phrase. Assis d'un côté du banc tandis que Freya s'est installé de l'autre, il hoche la tête vigoureusement pour affirmer que ouais, grave, il aime bien. Il hausse les épaules devant la proposition de Freya, réfléchit à retardement alors qu'il s'est déjà avancé pour mordre dans sa crêpe tendue vers lui d'une main gluante.
Le goût est radicalement différent de la sienne. Pas mauvais. Juste vachement différent. Elliot a jamais vraiment testé le sirop d'érable. Parce que ben... c'est du sirop. D'arbre. C'est chelou. Mais en vrai c'est bon. V'là sucré aussi. Plus que l'nutella, peut-être bien. Il avale le bordel en hochant la tête, approuvant le choix de Freya d'un pouce en l'air près de sa gueule entachée de graisse. Les lèvres humectées par réflexe, il balance le menton en même temps qu'il lève la sienne :
- T'veux un bout d'la mienne ?
Message publié le 26/11/2025 à 14:54
Cinq noises pour se débarrasser d'une écharpe à plus de deux gallions pièce ? Ça prend pas. Même qu'il la regarde de haut, peu impressionné. Pas bien dur de la mater de haut, Freya Carter. Il fait bien une tête de plus qu'elle. Talonnant la sorcière jusque l'extérieur de l'édifice, il apprécie tout autant qu'elle les flagrances portées par l'air marin. Il fait notablement doux, et la brise en est juste agréable. Le batteur inspire profondément, soulagé d'être tiré du brouhaha médiatique et de ses devoirs de célébrité du monde magique.
Le bras de Freya s'accroche à lui tandis qu'ils avancent sur les roches, à quelques embardées du sentier normalement prévu aux touristes. Éloignés de la coupole que représente un stade complètement invisible aux moldus, ils se font parfaitement anonyme parmi les marcheurs de ce début de weekend. Herbe haute et bruyère les cernent, mais surtout le calme d'une atmosphère naturelle, éloignée des clameurs de supporters. La magie dissimule la vue du stade derrière l'illusion de dunes sous la protection du patrimoine, tandis que son vacarme est passée sous la cloche d'un puissant sortilège assourdissant.
- J'suis à peu près sûr qu'le rôle d'un bodyguard s'cantonne à t'empêcher d'tomber comme une merde au milieu des rochers.
Même que l'rôle il le tient, parce qu'il l'accompagne dans tous ses mouvements alors qu'elle passe d'un monticule à l'autre. Z'ont l'air de gros gamins, mais ça leur importe clairement ni à l'un, ni à l'autre. Galvanisé par la victoire face aux Tapesouaffles et la présence de Freya Carter à ses côtés, Elliot se contente de profiter du moment. Le roulis des vagues accompagnent leur avancée, dévorant l'estran avec régularité.
- Han ! Mate.
D'un index il pointe du doigt l'extrémité de la route, sur laquelle sont postés plusieurs roulottes. Des stands de nourriture dont les odeurs leur parvienne depuis déjà plusieurs secondes, et devant lesquels s'attroupent locaux comme touristes. Elliot n'attend pas l'avis de Freya pour l'entrainer avec lui, grimper les rochers jusque rejoindre le sentier et s'engager dans la direction de la bouffe.
- J'ai faim. Ça va être tranquille en plus. T'voulais tester la gastronomie française nan ?
Les supporters comme les joueurs auront probablement rejoins les nombreux comptoirs postés à l'intérieur du stade, ce qui leur laisse clairement le champ libre de leur côté. Bien qu'ils ne soient plus perchés sur des rochers irréguliers, Elliot garde Freya accroché à lui et accélère le pas. Ça a l'air globalement plus sucré que salé. peu étonnant en cette fin d'après-midi. Certains regards intrigués se portent sur eux - probablement à cause de leur accoutrement plutôt en déphasage complet avec l'ambiance générale -, mais Elliot les ignore complètement. Il essaie de comprendre les inscriptions sur les panneaux, en vain.
- C'est quoi des crêpes ? Azy ça sent bon en vrai.
- Bonjour m'sieur dame, qu'est-ce que ce sera ?
- Elle dit quoi ? Brièvement tourné vers Freya, Elliot réalise qu'il a pas la moindre idée de comment passer sa commande. Heu... Ça, là ? Crêpes ?
- Mh mh, des crêpes ouais, mais alors à quoi les crêpes ? Nutella ? Beurre ? Sucre ? Confiture ? Bernard, comment on dit en anglais...
- Bah j'sais pas moi t'es marrante... C'est ça mon gars, con-fi-ture ! Il montre un pot du bout de l'ongle avec insistance.
Message publié le 25/11/2025 à 11:12
La répartie le fait sourire. Décollé de la porte, Elliot approche. Il se sent un peu comme un gamin. C'est con, mais réel. Trop réel, peut-être bien. C'est-à-dire que ça a pas aidé d'passer la nuit à juste la serrer dans ses bras, ou d'échanger des messages, et de globalement renouer un lien même infime. Il a de nouveau ses chances, parce que Freya Carter est spontanément là. Il l'espérait plus après qu'elle l'ait gentiment recalé. Il l'espérait plus après qu'elle ait commencé à date Jun, visiblement passé à autre chose de son côté. Mais depuis l'Alambro ? C'est dur de pas espérer. Parce qu'elle a fait plus que sous-entendre des trucs. Elle a envoyé des putains d'signaux clairs, et qui est-il pour les ignorer ?
Quelqu'un qu'a peur, globalement. Peur du pouvoir de cette meuf sur lui, alors qu'elle s'contente de lui tendre des putains de fizbizwiz et de lui faire des jolis sourires. Il récupère des bonbons pour les fourrer dans sa gueule et s'empêcher de balancer une connerie beaucoup plus grosse que lui. Quelques crocs font exploser le bordel dans sa bouche alors qu'il hausse les épaules. Sûr que l'équipe va se bouger pour célébrer ce soir. Z'ont quartier libre jusqu'au lendemain, où ils sont sensés se faire escorter pour un retour au bercail en portoloin, tous ensembles. Une grimace lui barre la gueule à la mention des grenouilles et des escargots, et il peut pas s'empêcher d'secouer la tête.
- Ew ?
Rapproché depuis qu'il a récupéré sa dose de sucre, Elliot s'est perché sur l'accoudoir du fauteuil de Freya, ses yeux rivés sur les doigts qui jouent dans l'écharpe à son nom qui lui couvre les genoux.
- Ah ouais ?
Impossible de savoir s'il répond au sujet du gâteau plein d'beurre ou de l'arrivée des délégations étrangères à Poudlard. La vérité ? Même lui est pas bien sûr. Parce qu'il réfléchit encore à ce qu'il va dire ensuite, pour pas brutalement tout gâcher. En prenant genre trop d'avance sur ce qu'il aurait vraiment envie d'faire. Alors il se contente d'inspirer un peu et de débiter avec nonchalance :
- T'vois j'pense pas c'est une bonne idée d'te laisser découvrir la bouffe française toute seule, Freya. Même que y a un fond d'sérieux dans sa connerie : t'es prête à prendre beaucoup trop d'risque avec tes grenouilles et tes escargots. Il récupère d'autres fizbizwiz dans le sachet offert pour les jeter en l'air, et les rattraper. J'pense que t'as b'soin d'un accompagnateur. Genre un gars sûr. Un batteur ! T'es quand même une méga célébrité, t'as b'soin d'un bodyguard et tout. Il fait genre de montrer un biceps en la regardant de travers.
Elliot a treize ans et demi, c'est officiel. Pas sa faute. Y a Freya Carter qui le gave de fizbizwiz post-match, et il a globalement l'impression d'être tombé dans une faille temporelle. Il se relève aussitôt pour pas laisser d'place à la moindre transition, et il tend une main vers Freya pour l'aider à se relever de son fauteuil.
- Allez viens. On s'tire. Et pour répondre à sa question initiale, encore plantée dans le fond de ses yeux, il hausse les épaules : j'pourrais toujours rejoindre l'équipe plus tard, là tout d'suite j'ai envie d'prendre l'air et eux d's'enfermer dans un bar, on a pas les mêmes ambitions ! C'est dit d'une façon semi-tragique parce qu'Elliot est un garçon de théâtre. Surtout quand il est d'aussi bonne humeur. Jolie l'écharpe, il commente enfin en étirant un sourire amusé devant ses pommettes un peu rouges.
Message publié le 24/11/2025 à 17:58
Pris au dépourvu, Elliot zieute le gant de cuir que Freya sort de sa poche. C'est-à-dire qu'il s'attendait pas vraiment à ce qu'elle lui demande un autographe. Encore moins à ce qu'elle annonce ramener ça chaque fois qu'elle vient le voir jouer. Genre elle vient l'voir jouer souvent et tout ? Persuadé qu'elle se fout de sa gueule, il récupère l'objet en se marrant connement, pis récupère le stylo qu'il a dans la poche - on vient littéralement de le lui filer, ou alors il a oublié d'le rendre, il est pas bien sûr.
- Et c'est pour... ?
Évidemment qu'il en profite pour raconter n'importe quoi. Parce que pourquoi pas. Sauf qu'il se fige alors qu'il est sur le point de signer, reconnaissant subitement l'équipement qu'il tient entre les mains, aux lanières marquée du blason Gryffondor.
- Attends c'est l'mien ?
Les yeux écarquillés, il le retourne plusieurs fois, avisant l'usure, et la marque effacée au poignet. Putain. C'est vraiment l'sien. Celui qu'il lui a refilé y a des années, parce qu'il vaudra une fortune bientôt tu verras ! À l'époque, Freya se marrait de le voir prétendre devenir une immense star du Quidditch alors qu'elle arrivait encore à le battre à la course. Loin d'être l'unique chose récupérée par Freya Carter alors qu'il se targuait encore d'être son petit-ami, il était loin d'imaginer qu'elle l'aurait gardé.
Amusé, Elliot échappe un rire un peu incrédule alors qu'il reprend son geste, signe avec l'application d'un môme au crayon blanc. Pour Freya Carter. #Fan n°1. E.B. Le regard directement reporté sur le visage habituellement constellé de tâches de rousseurs, le batteur hausse un sourcil équivoque. Parce que bien sûr qu'il les oublie les trois cent anglais qui continuent de beugler dans les gradins. Elle est venue seule mater son match, avec une gueule peinte aux couleurs de son équipe, et une écharpe à son nom.
- Yup ? J'arrive !
Brièvement retourné vers son coach, Elliot est forcé d'adresser ses excuses à Freya pour aller poser devant les photographes et répondre aux questions des journalistes. Sa bonne humeur est ébréchée par la vision de la sorcière en train de se foutre sur la gueule avec plusieurs d'entre eux, visiblement très intéressés par sa présence sur le terrain, mais elle a tôt fait de s'en débarrasser et de filer vers l'intérieur du stade. Il répond à son signe d'un mouvement de menton discret, pas franchement chaud d'attirer davantage l'attention de la presse sur la visite surprise d'une Freya Carter définitivement pas venue pour le boulot.
- Mh mh, ouais grave, nan mais toute l'équipe a vraiment super bien joué c'est clair.
- La défaite contre le club de Flaquemare n'aura pas laissé trop de traces alors.
- Elle nous a donné envie de nous surpasser !
- C'est bon à savoir. Monsieur Oakwood, quels sont vos pronostics pour le match de la semaine prochaine ?
Bientôt, Elliot peut profiter d'une attention accrue sur son coach et les poursuiveurs pour s'extirper de la masse et prendre la direction des vestiaires. L'ambiance y est complètement bon enfant, et les gars sont tous complètement détendus maintenant que le match est derrière eux. Pas qu'Elliot s'éternise. Sa douche se fait en express, et il quitte l'endroit sans un regard en arrière pour chercher une silhouette familière.
Ça lui prend plusieurs longues minutes avant qu'il la trouve, planquée dans une salle de repos complètement déserte. Son sac tenue d'une main dans son dos vient s'écraser au sol dans un bruit mat, et il passe une main dans ses cheveux encore humide par réflexe, pour simplement se tenir contre la porte et croiser les bras. Elle a rincé son maquillage, et s'est enfoncée dans un fauteuil, loin de l'effervescence générale. Il peut pas s'empêcher de se rappeler de la dernière fois qu'il l'a vu.
- C'est une zone restreinte ici, Miss Carter, z'avez pas l'droit d'être là.