Femme
18 ans
Sang-mêlé
Russe






Identité
-
- Septième année
- Surnoms : Nikita
- Nationalité : Russe
Capacités & Statuts

Groupes

Message publié le 23/06/2025 à 00:19
L'irritation lui retourne la peau. Fait frémir le sang. Obstinément sans doute, Anya refuse de voir une bonne raison pour Shevchen d'avoir agit comme il l'a fait. Incapable de voir au delà de la trahison, du mensonge, du vol, car à sa place elle ose imaginer qu'elle ne serait pas tombé si bas. Elle aurait trouvé le moyen de gagner suffisamment pour s'acheter un journal, plutôt que de se faire passer pour quelqu'un qu'elle n'est pas auprès du camp ennemi, et de leur voler leurs effets personnels. Un choix honorable. Un choix que Shevchen n'avait pas fait. Elle le jauge, d'un regard noir, les lèvres tordues d'un jugement, le menton levé. Elle reçoit l'explication de son attaque comme un sortilège en pleine poitrine. Cuisant rappel d'un échec dont elle aurait voulu tout oublier.
- J'ai soigné, elle insiste, le ton sec.
Humiliée, c'est elle qui l'avait été, de réaliser que rien n'avait fonctionné comme prévu. Qu'elle n'avait fait qu'accentuer la douleur de l'ukrainien plutôt que de la soulager. S'était-elle imaginé qu'il viendrait se venger en se jetant sur elle comme un animal ? Non. Non elle espérait qu'il oublierait. Comme elle avait souhaité oublié.
- J'ai voulu soigner, elle répète, mortifiée par une confession qu'elle ne fait finalement qu'à moitié.
L'erreur, elle l'avait payé au prix fort. Mais un sort auquel on échoue, c'est monnaie courante chez les sorciers de son âge. Au contraire d'une métamorphose complète de son corps pour se jeter sur celui d'un autre élève. Comment ose t-il prétendre n'avoir pas eu le contrôle d'une telle chose ? Ne l'avoir pas volontairement blessé ? Elle se souvient parfaitement l'avoir vu s'en aller après son forfait, pour mieux revenir à la charge dans les secondes suivantes. Non, ce n'était ni de l'ordre du réflexe, ni de l'ordre d'une erreur. Shevchen avait voulu sa mort, elle l'avait vu dans son regard, l'avait senti jusque dans sa chair. Elle ne le quitte pas des yeux, défiantes, assassine, tandis qu'Alison prend la parole.
Un rire sans joie lui échappe.
Que peut-elle comprendre de tout ça hein ? Rien. Crois t-elle sincèrement qu'ils sont ici de leur plein gré ? Qu'on leur a demandé leur avis avant de les expulser hors de leur pays pour rejoindre une école étrangère ? Pense t-elle sincèrement que retourner là-bas n'est pas parmi leur priorité absolue ? Certains, contrairement à elle, ont encore de la famille à Moscou. Dans ses alentours. Ils pleurent jusque tard dans la nuit car ils ne savent pas s'ils reverront un jour leur père, leur mère, leurs frères et sœurs. C'est l'injustice qui l'enflamme toute entière alors qu'Alison joue les grandes médiatrices, prononce des mots que la psychomage de l'école s'est amusé à prononcer par le passé devant elle, peu après son arrivée. L'attention d'Anya se reporte sur elle, et sa langue claque contre son palais.
- Je cherche qu'à l'éviter Alison. Je suis la copine de personne dans Poudlard. Je veux retourner au pays. Mais je suis pas assez stupide de croire que faire la guerre à quelqu'un comme lui m'aidera à rentrer. Je travaille pour avoir mon diplôme. Je travaille pour avoir le droit de participer au conflit même si je suis une femme, et que j'ai la malédiction des sans-visages. Je travaille pour avoir ma place en Russie. Je veux rien à faire avec les britanniques, ni avec toi, elle crache dans la direction de Shevchen. Je demande juste on me laisse tranquille.
Elle s'avance brutalement vers l'ukrainien, malgré la peur.
- Tu voulais pas changer Shevchen ? Tu voulais pas me tuer là haut dans la tour ? T'assumes rien. J'ai vu dans tes yeux. M'approche plus, ou si tu m'approches, fais ce que tu as à faire pour de vrai. Parce que moi quand je retourne en Russie, je me venge sur tous les tiens.
D'un pas elle s'éloigne, baguette dressée vers le slave, puis à reculons elle reprend le sentier pour s'enfoncer davantage dans le parc. La force de son père dans une posture parfaitement rigide, elle a pourtant l'impression de s'effondrer de l'intérieur. Poudlard n'était pas si mal, jusqu'à ce qu'ils ne décident d'accueillir l'ennemi. Quelle genre de protection était-ce ? Avant, Poudlard était vivable. À présent, Poudlard est devenu Moscou. Moscou après l'explosion. Moscou après la mort, la panique, la fuite. Un endroit dans lequel elle ne se sent plus en sécurité.
- Me suivez plus.
Message publié le 21/06/2025 à 13:55
Anya s'attendait qu'à une chose, une seule. Un Shevchen qui sort de ses gonds. Qui montre enfin qui il est devant quelqu'un d'autre qu'elle. À la place, le garçon garde un calme olympien face aux accusations. Une voix égale, alors qu'il énonce des faits les uns après les autres. Des faits erronés, déformés, qui participent à tendre le corps d'Anya comme un arc tandis qu'elle observe tour à tour Shevchen puis Alison, puis Shevchen de nouveau. Un éclat lui échappe, insurgé, incrédule.
- Attaqué quand t'étais sans défense ?
Où ? Quand ? Jamais Anya n'avait agressé Shevchen, en dehors de cette fois dans la tour, pour répondre aux insanités qu'il proférait à son encontre. Sur sa faiblesse. Sur son apparence d'expérience ratée. Une unique fois qui lui avait collé la peur de sa vie, pour ne pas avoir été loin de la lui avoir coûté.
- Чушь ! Bullshit !
Tout l'agaçait dans la posture de Shevchen. La défaite dans l'affaissement de ses épaules. Le ton, monocorde. Quel jeu jouait-il ? Était-ce pour qu'Alison le voit comme une victime dans cette histoire ? Une façon de balayer sous le tapis la manière qu'il avait eu de lui mentir ouvertement, de lui voler ses affaires, de la plaquer au sol sous le poids énorme de sa forme prédatrice ? Jouait-il avec elle ou avec Alison ? Les deux ? Saisie par une haine morveuse, Anya refuse de le voir partir comme il le fait. Avec ces mots qui sonnent creux. L'ennuyer ? L'ennuyer était un euphémisme terriblement amer, une drôle de manière de résumer ce qu'il lui avait fait subir. Ce qu'il continuerait de lui faire subir sûrement, dès lors qu'aucun public ne se tiendrait dans les parages.
- Menteur ! Elle beugle dans son dos tandis qu'Alison lui attrape un bras pour l'arrêter. T'assume rien Shevchen. T'es un sale lâche ! Avancé dans la direction du russe, elle s'adresse directement à l'ennemi sans prêter attention à Carter qui le force pourtant à l'écouter. Tu t'es fait passer pour quelqu'un que t'étais pas. T'as joué avec moi, tu m'as volé, t'as ramené parce que t'as eu peur que je te dénonce et c'est tout. Mais parce que t'as ramené, quand les autres t'ont attaqué, j'ai soigné ! Elle lève les bras en l'air brièvement, les laisse choir contre ses flancs. Toi tu me suis jusque dans la tour et tu te moques de moi, alors j'attaque, mais j'ai même pas lancé de sort et toi t'as changé, et t'as... Elle s'arrête, perturbée, la respiration sourde. C'était pas un réflexe, Shevchen. J'appelle pas ça un réflexe dans mon pays. J'appelle ça la guerre. Moi j'ai pas fait la guerre. Toi t'as décidé que je la ferais contre toi. C'est ça, m'ennuyer ? C'est un jeu pour toi ?
À bout de souffle, elle a abaissé sa baguette pour gueuler ses derniers mots.
Message publié le 21/06/2025 à 11:22
Un vent brutal agite une végétation clairsemée. Anya accueille la fraîcheur de cette fin d'hiver avec soulagement. Le peu d'élèves qui s'est aventuré au dehors se contente de squatter le long des hautes parois du château pour s'en griller une. Elle empreinte un sentier qui s'enfonce à l'intérieur du parc, marche d'un pas décidé avec pour simple objectif de se trouver un endroit tranquille. À l'abri des regards. Elle n'entend pas la lourde porte s'ouvrir une seconde fois plusieurs mètres plus loin, pas plus qu'elle ne réalise que les deux élèves qu'elle vient de fuir la suivent. Planquée à l'intérieur d'un triste bosquet dont les arbres recouvrent à peine leurs feuilles pour la saison à venir, Anya se laisse tomber sur le sol glacé, contre le tronc épais d'un chêne devenu familier. Sa tête en arrière, elle ferme les yeux un bref instant, essaye en vain de penser à autre chose qu'à cet imbécile de Shevchen.
Des voix attirent immédiatement son attention. Une voix, particulièrement. Celle d'une Alison remontée comme une horloge, qui remonte le sentier avec nul autre que Shevchen, droit dans sa direction. Anya se redresse aussitôt, avise la baguette entre les doigts de la Serpentard, et sort la sienne de sa poche d'un seul geste. Le cœur battant, elle s'imagine déjà le pire. Un juron lui pousse d'entre les lèvres, qu'elle tort en rictus. Mais aussitôt qu'Alison parle, Anya comprend qu'elle n'est pas venu pour la foutre au sol et laisser son copain finir le travail. Non, Alison est venu pour savoir ce que Shevchen a bien pu faire avec elle. Repousse même l'ukrainien avec force alors qu'elle lui ordonne de lui expliquer. Un rire macabre la traverse brutalement, sans raison. Sa baguette est toujours maintenue entre ses doigts, tout son corps tendu à cause de la simple présence de Shevchen.
Elle ne prononce pas un mot, toute son attention portée sur le garçon, qui, quelques semaines plus tôt, la trouvait seule dans une tour et se jetait sur elle sous une forme animale, ses griffes enfoncées sous sa peau. Elle refuse de raconter. Ne racontera jamais. La sensation de défaite, de peur, qui avaient palliées à celle de la trahison lorsqu'elle avait compris que Shevchen n'était pas aussi russe qu'il le prétendait. Lorsqu'il avait dérobé ses journaux, et les dernières photos qu'elle possédait de sa famille. Quelle déception elle devait être pour eux tous. Encore aujourd'hui, alors même qu'elle est debout et armée face à lui, elle a peur. Une peur mordante qui la paralyse. Au même titre que sa malédiction fait d'elle une sans-visage, cette peur fait d'elle un être faible. Dérisoire. Elle le dissimule bien, menton levée, prunelles noires et défiantes. Elle le dissimulera toujours. Mais elle sait que Shevchen le voit. Qu'il aime qu'elle ait peur. Qu'il aime qu'elle soit faible.
- Tu devrais t'éloigner de lui, elle énonce d'une voix forte en direction d'Alison, bien que son regard soit vissé sur celui de Shevchen. C'est un traître, un menteur, un voleur, un meurtrier. Il me hait, je suis l'ennemie, mais toi il finira par te détester aussi. Si tu le regardes de travers, que t'es contre lui. Tu devrais t'éloigner.
La respiration courte, Alison a tout balancé d'une traite, la baguette levée vers l'ukrainien pour se préparer à se défendre. Une pression sous la peau, comme si ses os se redessinaient lentement, la démange. Elle l'ignore. Son arme tremble cependant - ou est-ce sa main, dont les veines semblent plus sombres qu'à l'accoutumée.
Message publié le 17/06/2025 à 14:00
Anya le voit pas venir. Sent juste une main la choper par l'épaule pour la balancer violemment. Par réflexe, elle garde l'équilibre, et braque un regard assassin sur l'ukrainien qui l'invective en slave. Plus pâle que jamais, les mèches noircies par une haine sourde, Anya voudrait avoir la force de le clouer au mur comme elle vient de le faire pour Alison. Mais elle se retrouve incapable de bouger sous le regard impérieux du garçon qui, quelques semaines plus tôt, la maintenait enfoncé dans le sol avec ses griffes enfoncées sous sa peau. La lèvre tremblante, elle trouve la situation particulièrement injuste. Voudrait hurler qu'il n'a rien à faire là. Parce qu'il n'a rien à faire là, en réalité. Elle n'a fait que se défendre d'attaques verbales qui semblent ne jamais vouloir s'arrêter.
Comme tous les garçons de son pays, il s'est senti forcé d'intervenir, parce que deux filles n'ont pas le droit de régler leurs comptes comme le font les garçons.
Les yeux vissés au sol, Anya tente de retrouver son calme, en vain. Les paroles qu'ajoute Alison la font d'autant plus bouillir de l'intérieur. Il ne fait aucun doute qu'elle fait référence à ce qu'ont cru voir Lucian et Gven. Répété, déformé, jusqu'étirer de fausses rumeurs qui lui pourrissent l'existence. Comme si la présence de Shevchen ne lui suffisait pas. Les poings serrés, Anya demeure à bonne distance, précisément à l'endroit où l'a jeté Shevchen, bien que tout en elle lui hurle de sauter à la gorge de l'adolescente une seconde fois. Car quoi qu'en dise Alison, elle ne saurait pas se défendre elle-même. Pauvre bourge trop préoccupée par son maquillage et sa frange pour regarder autour d'elle. Les yeux noirs d'Anya affrontent ceux de la britannique, et elle se retient d'effectivement lui cracher à la figure, comme elle le mérite.
Mais la présence imposante de Shevchen l'empêche encore de bouger. De même que la foule tout autour, et les professeurs qu'elle perçoit dans sa périphérie. Ce serait stupide. Et stupide, Anya se félicite souvent de ne pas l'être, contrairement à toutes ces adolescentes anglaises obnubilées par les potins, les apparences, les garçons. Elle n'aurait pas du perdre son calme. Alison lui tourne déjà le dos. S'enfonce dans les escaliers qui descendent aux cachots. Anya inspire profondément, se détourne pour guetter l'ukrainien. Tu sais que j'aurais aucun mal à la venger, fillette. Elle le sait. Pertinemment. Il n'hésiterait pas une seconde. Elle l'a vu à l'œuvre. Bien qu'elle refusera à jamais de l'admettre, Sasha Shevchen la terrifie.
Il a tué, et il pourrait le refaire de nouveau. Aisément. Alors qu'est-ce qui lui prends quand soudainement lui sort des lèvres :
- Чего ты ждешь ? Беги за ним, если ты действительно хочешь стать его питомцем ! T'attends quoi ? Cours-lui après, si t'as tellement envie d'être son animal compagnie !
Anya n'attend pas de connaître la réaction de l'ukrainien pour s'en aller en direction du parc, comme elle l'avait initialement prévu. Le pas rigide, les yeux sévères, elle refuse de croiser le regard des élèves sur son passage.
Message publié le 16/06/2025 à 16:40
Impossible à ignorer. Les paroles crues, pas même chuchotées, qui s'échangent entre les quelques élèves déjà sortis. La rumeur se précipite d'une bouche à une autre, comme s'il était capital que l'on sache dans toute l'école comment Anya Nikitovna s'est encore accroché avec Sasha Shevchen en foirant son transplanage. Ses yeux noirs assassine la silhouette d'Everett, puis de la fille à laquelle il s'adresse. Alison Carter et sa frange impeccablement ajustée, glousse, pas tant parce que c’est drôle que pour s’assurer qu’Everett continue à la regarder. Pour changer. Ça ne devrait pas la toucher qu'on énonce tout et n'importe quoi à son sujet. Ça ne devrait pas l'atteindre, car aucun de ces imbéciles ne comprend vraiment ce dont elle sort. Mais l'injustice lui presse le cœur, et la mord sous la peau. La colère, brutale, amère, l'empêche de détourner les yeux alors qu'elle arrive au niveau de l'adolescente puérile qui ne trouve rien de mieux à faire que de la provoquer.
- De quoi tu parles ?
Violemment, Anya a chopé Alison d'un bras pour la plaquer contre le mur.
- De quoi tu parles, сука ? (pétasse)
La seule mention de Sasha Shevchen lui retourne l'estomac, pourtant elle relâche Alison aussitôt en reculant d'un pas.
- J'ai rien à voir avec ce gars là. Вы понимаете ? T'as compris ? Va raconter tes conneries à d'autres et ton âme j'aspire et je recracher sur ton corps de большой бутон ! (grosse bourge)
Sous le coup de l'énervement, l'anglais lui échappe. Mais l'intention reste claire. Suffisamment claire pour que plusieurs élèves se soient arrêtés au milieu du hall pour observer l'altercation avec un mélange de curiosité morbide et d'effarement. Certains ricanent. Comme si c'était drôle de regarder quelqu’un s’effondrer.
Message publié le 15/06/2025 à 17:00
L’imprévisible a remplacé la monotonie de l’année passée. Les journées, longues, l’épuisent. Il s'agit d'enterrer l'évidente perte de contrôle lors d'heures d'études auxquelles elle peine de plus en plus à se concentrer. Dans quelques mois pourtant, elle devra passer ses examens, espérer l'obtention d'un diplôme. Un sésame qui, elle l'espère depuis le jour de son arrivée sur le territoire, lui permettra enfin de saisir les rênes de son avenir plutôt que d'être bringuebalée comme une réfugiée de guerre. Ses notes ont commencé à chuter. Des regards curieux lui percent le dos dans les couloirs, alors que les transformations se font connaitre des uns et des autres, comme une rumeur empoisonnée.
Anya tâche de garder la tête haute. Demeure distante. S'inscrit au stage, bien sûr, comme tout le monde, car elle n'est pas sans connaitre l'importance d'apprendre à transplaner. Elle a étudié le sujet, à plusieurs reprises. À Koldostoretv déjà, entre les rayonnages de la large bibliothèque, mais aussi à Poudlard dès lors que son nom s'est ajouté à la liste des futurs participants. Il est hors de question de se ridiculiser. Hors de question de donner raison aux élèves qui, sur son passage chuchotent en s'imaginant qu'elle ne les voit ni ne les entend pas. D'étrange et solitaire, elle est devenue cette fille qu'on aurait retrouvé évanouie dans le château parce qu'elle se sentait faible. Certains jugent qu'elle est trop fine, avec ses bras et ses jambes comme des allumettes. D'autres la considèrent incapable de contrôler sa magie à force de la voir échouer à de simples sortilèges dès que sa malédiction fait des siennes.
L'ironie du sort veut que la semaine de stage tombe sur une semaine de règles.
De terribles crampes lui mordent le bas ventre alors qu'on leur explique le système des trois D. Destination. Détermination. Décision. Plus loin, la silhouette de Shevchen, droite, pratiquement inexpressive. Malgré elle, Anya ne parvient pas à taire la peur qui la prend chaque fois qu'elle le croise. Étouffée sous des pupilles noires assassines, elle n'en laisse rien paraitre. Mais le moindre mouvement de l'ukrainien lui rappelle sa forme animale, la manière qu'il a eu de bondir sur elle. Ses griffes s'enfonçant jusque l'intérieur de sa chair. Elle essaie de ne pas le regarder, sans parvenir à s'en détacher vraiment. Comme s'il eut été dangereux de le perdre de vue même un court instant. L'accomplissement des exercices en pâti terriblement. Plusieurs élèves, parfois d'à peine seize ans, parviennent à opérer leur premier transplanage bien avant qu'elle ne soit parvenu même à visualiser une simple destination.
Pire, ses tentatives se vouent à l'échec les unes après les autres, tandis qu'elle reste désespérément plantée sur place. Frustrée, Anya refuse pourtant d'abandonner. Abandonner c'est pour les faibles. Dans un ultime élan d'une concentration intense, Anya parvient finalement à disparaitre dans un craquement sonore, pour reparaitre une dizaine de mètres plus loin. Son estomac retourné, la salive agglutinée sous une langue rêche, elle reste figée sur place sans trop y croire alors que son regard croise celui de Shevchen, à moins d'un mètre d'elle. Il n'était pas là une seconde auparavant. Vient probablement de transplaner exactement au même moment qu'elle, et dans la même direction. La colère prend immédiatement le dessus, et malgré son cœur battant elle lui hurle :
- Ты с ума сошел ! Мы могли столкнуться ! T'es taré, on aurait pu s'rentrer dedans !
- Miss Nikitovna, Monsieur Shevchen, je vous ai demandé de ne transplaner que droit devant vous, est-ce que vous cherchez à vous désartibuler ?
En observant autour d'elle, Anya réalise soudain qu'elle n'est pas du tout à l'endroit qu'elle visait. Pas plus que Shevchen, sûrement. Elle ne se démonte pas pour autant, et lui adresse un regard noir avant de se tourner vers la maîtresse de stage. Cette dernière a déjà reporté son attention sur le groupe entier.
- Je crois qu'on en a assez fait pour aujourd'hui de toutes façons. Tout le monde est fatigué, c'est un coup à ce que ça finisse par un incident. On reprend demain, même heure !
D'un claquement de main, Miss Cohen métamorphose les lieux pour leur redonner leur aspect original : celui de la Grande Salle, avec ses quatre tables tout en longueur. Les élèves s'en vont en parlant entre eux de manière excité. Anya, elle, se détourne brutalement de Shevchen pour s'éloigner le plus rapidement possible vers la sortie, bousculant sur son passage plusieurs de ses camarades. Elle ignore les protestations, atteint les portes sans faire mine de s'arrêter. Elle a besoin d'air.
Message publié le 14/06/2025 à 14:13
Le mouvement de recul est inévitable, involontaire. Anya se force à l'inertie. Son corps se tends absurdement sous une volonté qui va clairement à l'encontre de sa survie. Le temps de récupérer sa baguette. Le temps pour Shevchen de lui glisser quelques mots. Le temps de percevoir, dans la périphérie d'une vision encore trouble, deux ombres se profiler, agrémenté de rires adolescents.
- Shht ! Elle l'imite en levant une main pour le faire taire brutalement.
Anya se tourne, plus que jamais consciente de l'état déplorable dans lequel elle se trouve. Elle reste droite et fière, pourtant, silencieuse. Jauge la situation du mieux qu'elle peut, malgré les circonstances. Voudrait frapper Lucian Alistair à la mâchoire pour ce qu'il sous-entend impudiquement devant elle. Ce n'est pas le pire, pourtant. Le pire vient de nulle autre que Shevchen, qui ne se gêne pas pour indiquer aux deux autres qu'elle ne va pas bien. Immédiatement, les poings d'Anya se serrent, et elle tourne la tête vers lui avec brutalité pour le fusiller du regard. Poussée vers l'avant, elle se maintient fermement sur ses jambes pour ne pas flancher, sans le lâcher des yeux.
- Vos gueules, elle prononce finalement, sèchement, en reportant son attention vers l'avant avant de replonger le regard dans celui de Shevchen. Fermez là tous.
Elle empoche sa baguette, d'un geste, agitant les pans d'une chemise aux tâches sombres, rouge métallique.
- Laissez moi passer.
- Nan mais on va t'ramener au dortoir, Anya ! Elle a du sang sur sa ch'mise Lucian !
- Dégage de mon ch'min.
Gvendolin ? Gwendolyn ? Qu'importe. Elle n'a cure ni de cette blonde, ni de son camarade. Ivre, la sorcière est très facile à repousser alors qu'elle essaie vainement de placer un bras autour d'Anya. Le geste, brutal, est accompagné d'un claquement agacé de sa langue contre son palais. Le garçon, pourtant, n'a pas l'air de saisir le message, car il prend la posture défensive d'un véritable chevalier en se tournant vers la russe, les yeux accrochés sur la silhouette de Sasha :
- C'est Shevchen qui t'as fait ça ?
- Nan, il m'a juste trouvé et raccompagné, c'est comme il a dit. Изгоните стервятников ! Dégagez les vautours. Ты мне больше не нужен, Shevchen. J'ai plus b'soin de toi Shevchen. Если я увижу тебя снова, ты труп. Si j'te revois, t'es mort.
Le vertige est toujours là. Amoindri par les quelques minutes d'inconscience de tout à l'heure, mais bien présent. De même que la sensation étrange d'avancer comme dans un rêve, les gestes d'une lenteur morne, le corps faible, la vision restreinte. Elle ignore tout ça, au profit d'un détournement complet du groupement qui commence à échanger des insultes au milieu du couloir. Elle marche, et marche encore, se force à être toujours plus rapide pour mettre une distance entre elle et Shevchen. Jamais elle n'a autant haï quelqu'un de toute sa vie. Jamais elle n'a autant ressenti la honte, la peur, la défaite. Le fait qu'on les ai vus n'arrange rien. Anya lève le menton pourtant, les yeux secs, le visage pâle, et elle marche encore. La lumière est trop blanche. Elle brûle comme un mauvais souvenir. Les pas sur la pierre ne résonnent pas comme ceux de Moscou. Rien n’est familier ici. Elle dévale les escaliers qui mènent au rez-de-chaussée, ceux du sous-sols, atteint sa salle commune, les mains contre les flancs de sa chemise pour dissimuler le sang.
Dans le dortoir, elle n'accorde d'attention à aucune des filles qui se prépare, et personne ne prête attention à elle si ce n'est pour lever les yeux au ciel ou chuchoter quelques mots qu'elles croient discrets. Anya tire les rideaux de son lit d'un geste sec, informule un sortilège de camouflage sonore, et se replie entièrement sur elle-même. Le cœur battant, elle reste là, sans bouger d'un millimètre. Les bras enlacés autour de ses genoux, elle se refait le film de la matinée, encore et encore. Ses ongles s'enfoncent dans sa peau. Aucune larme ne coule. Pas un son ne s'extirpe de sa gorge pourtant nouée. Elle ne se déploie qu'au bout de longues minutes, retire sa chemise et la replie soigneusement pour la placer devant elle. Voudrait la brûler. Son corps la lance, mais elle prétend ne rien ressentir alors qu'elle récupère un large sweat sur le côté de son lit, et l'enfile dans des gestes mécaniques sans prendre la moindre précaution.
Allongée, elle réalise que ses jambes tremblent encore. Qu'une sueur moite et froide lui parsème la peau. Elle cherche le sommeil, en vain.
Message publié le 02/06/2025 à 21:45
Les limbes de l'inconscient la transporte bien au-delà de la salle de duel. Au-delà de Poudlard. Au-delà de l'Angleterre. Elle marche. Du moins, elle est sûre qu'elle marche. Ballotée à un rythme régulier, dans le paysage familier du quartier qui l'a vu grandir. La façade de sa maison se dessinera dans quelques minutes à peine, mais pour l'heure elle se contente de croiser le vieux Dmitri installant ses légumes au devant de son épicerie. Ses yeux ne s'attardent guère sur sa silhouette en forme de cane. Ils se perdent plutôt dans les feuillages fraîchement taillée de sa rue, s'élèvent jusqu'un ciel parfaitement azuré. Un soleil chaleureux fait paresser ses rayons sur une journée hors du temps, une journée paisible.
Bientôt, elle l'aperçoit. La face rouge. La porte blanche. Les volets ouverts depuis l'aube, sans doute, et les vastes fenêtres au travers desquelles elle devine plusieurs silhouette. Une réunion familiale. Elle en reste convaincue. Peut deviner, à l'ombre d'un dos, la posture de son père qui parle fort, sans qu'elle ne puisse discerner sa voix. Un sentiment d'excitation la gagne. Un sentiment de joie. Absurde. Elle accélère. Mais alors que les pavés lui courent sous les pieds, la façade s'effondre. La rue s'affaissant sur elle-même, comme avalée par le néant. Elle se sent tomber. Tend une main vers l'avant, la respiration courte, les yeux grands écarquillés. S'éveille avec la sensation nette d'avoir chuté. Le sursaut, violent, précède une sensation étrange de chaleur alors qu'elle marche.
Du moins, elle est sûre de marcher.
Ballotée à un rythme régulier.
Les yeux grands ouverts, d'un noir sombre, se braque sur le visage de Shevchen, au-dessus d'elle. D'un mouvement brutale, elle se dégage, manque de tomber directement sur le sol dans sa fuite, mais se rattrape au mur adjacent, recule. Quelque chose tombe au sol. Une douleur la saisit. Plusieurs. Derrière son crâne. Dans les bras. Le long de la colonne vertébrale. Elle les ignore toutes pour assassiner du regard l'ukrainien dont elle s'éloigne encore avec vivacité. Elle tremble sur ses jambes, mais se refuse à ployer, une main accrochée au mur, ses yeux sur son ennemi. Plusieurs insultes se déversent de ses lèvres en russe, sur un ton sec. La fraîcheur la frappe alors, et elle réalise que sa chemise est ouverte.
Instantanément, Anya la ressert contre son corps en réalisant l'impensable. Le garçon l'a dévêtu. Ses yeux glissent vers le sol, où sa baguette git, et elle arrête de reculer pour aller de l'un à l'autre vivement. De nouveau elle jure. Rougit. Jure encore. Outrée. Atterrée. Mortifiée. Elle veut rattacher son vêtement mais ses gestes sont lents, douloureux, ses doigts tremblants sur des boutons qui refusent de lui obéir. Son regard traverse le couloir, désert, qu'elle reconnait comme celui du premier étage. Les seuls mots qui lui viennent sortent étranglés, dénaturés par un embarras qui semble infini :
- Rends moi ma baguette.
Un ordre, une supplique, nul ne le sait. Hors de question pour Anya d'approcher l'ukrainien même d'un seul mètre cependant, et elle laisse l'ordre s'étouffer dans le silence du corridor, ses yeux sombres avalés par un désespoir brûlant.
Message publié le 01/06/2025 à 16:50
Figée contre le mur, le bras tendu pour maintenir sa baguette sur Sasha, Anya suit chacun de ses mouvements, la respiration saccadée. La menace de Sasha la fait déglutir. Elle n'y répond guère. Ne doute pas un instant qu'il ne se gênerait pas pour la mettre à exécution. La silhouette du garçon disparait bientôt derrière la porte, qui se referme, étrangement, sans un bruit. Pour autant, Anya garde la même posture, baguette braquée devant elle. Il pourrait changer d'avis. Il pourrait revenir à la charge. Longtemps, elle ne bouge pas. Ignore la douleur qui continue de la traverser. La sensation de vertige qui lui mord l'estomac, fait vibrer le sang sous sa peau, battre son cœur directement dans ses oreilles.
Ce n'est qu'au terme de plusieurs longues minutes qu'enfin, son bras s'affaisse. Misérablement. Un sanglot lui échappe, dégueulé dans le silence comme preuve ultime de sa faiblesse. Elle étouffe tous les autres en se mordant brutalement la lèvre, fait couler davantage de sang. Recroquevillée sur elle-même, elle inspire lentement, expire prudemment. Certaines entailles saignent encore, au niveau de son bras droit, et la douleur aussi, est bien présente. Sourcils froncés, Anya passe un index sur l'une d'entre elle, grimace en ressentant des picotements sur toute sa peau. Si elle maîtrisait sa métamorphomagie, sans doute pourrait-elle faire entièrement disparaitre les marques par sa simple volonté. Prétendre que rien n'était arrivé.
Nauséeuse, l'esprit embrumé, Anya ne s'imagine pas une seconde pouvoir lancer le moindre sort correct, sur elle-même, d'une main qui parvient à peine à tenir sa baguette. Alors elle relâche la pression sur cette dernière et la laisse rouler au sol. Les jambes allongées devant elle, sa main gauche vient se refermer sur son bras droit, fermement, qu'elle maintient allongé contre sa cuisse. Elle laisse basculer sa tête vers l'arrière, contre le mur, et cherche vaguement du regard ce qui pourrait l'aider autour d'elle. Sa veste d'uniforme, délestée plus tôt. Bien plus tôt. Avant que Shevchen ne la trouve et ne tente de l'assassiner pour avoir osé lui demander de la laisser tranquille. Anya s'avance, lentement, sa main relâchant son bras pour attraper le vêtement.
D'un geste brutale qui lui arrache un grognement de douleur, elle en déchire une partie. Merlin merci, ce n'est pas un tissu épais. D'une seule main, elle essaie alors de nouer la bande autour de son bras. Échappe plusieurs glapissements frustrés chaque fois que ses doigts entrent en contact avec la plaie. Ça lui prend du temps. Ça lui prend énormément d'énergie. Mais elle parvient finalement à faire un nœud, et saisit sa baguette sur le sol pour la passer à l'intérieur. Et tourner. Tourner. Tourner. Enfin, elle se laisse glisser vers le sol, s'allonge de tout son long, et ferme les paupières. Se focalise sur sa respiration. Se force au calme. Un calme qui semble l'emporter loin, très loin de cette pièce, et même de tout Poudlard.
1 : Anya s'évanouit
2 : /
Message publié le 01/06/2025 à 15:53
Par réflexe, les yeux d'Anya s'affaissent sur le sang qui s'écoule encore de ses bras, assombrissant le plancher un peu plus à chaque seconde.
- Nan, elle s'entend murmurer par réflexe en ayant un mouvement de recul. Nan t'approche pas.
Elle ne veut pas de ses soins. De sa présence dans cette pièce. Pourquoi ne s'en va t-il pas ? Pourquoi tient-il tant à rester si ce n'est même pas pour terminer ce qu'il a si bien commencé ?
- Mh, mh, elle secoue la tête à la négative en reculant encore alors qu'il lève ses deux mains.
Hors de question qu'il l'approche. Qu'il la touche. Qu'il lève encore sa baguette sur elle. La baguette de Sasha roule sur le sol, mais Anya ne baisse pas sa garde tremblante. Continue de secouer la tête en reculant, jusque toucher le mur derrière elle. Risqué ? Risqué pour lui, peut-être. Il est l'auteur du crime.
- T'approche pas, elle répète en maintenant pathétiquement sa baguette. J'vais m'soigner toute seule. J'ai pas b'soin de toi. Laisse moi.
Anya se revoit échouer à soigner Sasha, la veille, mais elle demeure déterminée, inspire profondément en ne quittant pas Sasha des yeux. À genoux sur le plancher miteux. Pourquoi ne s'en va t-il pas ?
- Personne saura.
Personne ne doit savoir. Sa faiblesse face au garçon. Son incompétence. Il a pris le dessus si facilement. Voilà pourquoi personne ne veut d'une femme dans les rangs des soldats. Elle ne vaut rien. Pas avec la malédiction qui pèse sur elle. Quelque soit l'acharnement avec lequel elle poursuit ses études. Quelque soit son ambition viscérale. Elle ne vaut rien.
- Laisse moi, elle réitère.
Encore là, elle peine à distinguer les détails de la pièce. La silhouette de Sasha n'est qu'une masse sombre devant-elle. Son souffle court un bruit étrange qui résonne jusque sous son crâne. Sa baguette semble trop lourde. Ses mains ne répondent plus tout à fait. Elle fixe Sasha, mais les contours de son visage ondulent, incertains, flous. Comme si son propre regard la trahissait. Plus que jamais, elle prie pour qu'il obtempère. Qu'il quitte la pièce. Oppressée, incertaine, elle sent des larmes couler de nouveau, silencieuses, discrètes. Il pourrait l'achever. Il était à rien de le faire, tout à l'heure, tous crocs dehors. Est-ce comme ça qu'il œuvrait sur le champ de bataille ? Les soldats ukrainiens sont-ils tous animagus ? Est-ce comme ça qu'a fini son père ? Son frère ? Dévorés vivants par d'énormes bêtes extirpés des rangs ennemis ?
- S'te plait.
Message publié le 01/06/2025 à 15:06
Anya ne s'attend guère à la métamorphose immédiate de Shevchen. Sans même qu'il n'ait prononcé la moindre formule, esquissé le moindre geste, le garçon s'allonge, s'étire, sa peau bientôt couverte d'une épaisse fourrure tandis que sa musculature semble tripler de volumes. C'est une panthère imposante qui prend sa place, ses griffes saillantes s'enfonçant brusquement sous la peau de la sorcière tandis qu'il la fait basculer. La douleur est instantanée, brutale. Sa tête cogne le sol dans un craquement sinistre. Son regard croise deux pupilles vertes au milieu d'une gueule fauve grondante.
La seconde suivante, la panthère relâche sa prise. Haletante, Anya ne perçoit qu'à peine sa forme qui fuit la pièce. Elle reste là, son sang s'écoulant contre son menton, et le long de ses bras où l'animal l'a griffé. Sasha. Anya ne réalise pas immédiatement que ses transformations ont cessé, sonnée. Un sifflement persiste dans son crâne. Elle s'entend grogner. N'a ni le temps ni l'énergie de se relever alors que la porte s'ouvre encore. Elle a un mouvement de recul, mais elle n'a aucune chance face à une panthère majoritairement constituée de muscles. Les griffes viennent s'accrocher de part et d'autre de sa silhouette brutalement figée.
Est-il venu terminer le travail ?
Au lieu de ça, la forme s'étire pour reformer les traits de Shevchen, qui pointe aussitôt sa baguette dans sa direction. L'aveugle d'un jet de lumière alors qu'il prononce une formule qu'elle n'entend qu'à peine. Un flot d'images se déversent brutalement sous son crâne. Des champs à perte de vue ; des tentes, trempées ; des sorciers hurlant des sortilèges lancés sur des mannequins de pailles ; des silhouettes qui courent entre des ruines ; Sasha recroquevillé sur le sol, ensanglanté. D'autres se superposent, familières. Sa maison ; son frère lui courant après dans la campagne ; son père lui désignant un cerf au loin ; la une d'un journal où l'on perçoit la photographie du Ministère en ruines ; son amie, Natacha, riant au milieu des couloirs de Koldostoretv.
Anya cligne des yeux. Confuse, le corps comme pétrifié, elle ne fait pas un seul geste alors que Sasha demeure penché sur elle. Sa propre respiration résonne à ses oreilles, rauque, étrangère, comme si elle appartenait à quelqu’un d’autre. Forte. Presque sifflante. Le sang continue de couler sur le plancher. Une sale odeur les entoure, et ce silence pesant qu'ils ne semblent pas pouvoir rompre. Ça prend quelques secondes avant qu'elle ne sorte de sa torpeur. Prise d'un sursaut, elle se démène pour le pousser et s'extirper de son emprise, reculant en rampant sans le lâcher du regard. D'une main tremblante, elle cherche sa baguette à tâtons.
- V... Va t-en, elle prononce d'une voix qu'elle ne reconnait. Une voix lointaine. D'une faiblesse rare. Ses doigts trouvent le bois de sa baguette, à laquelle elle s'agrippe désespérément. Va t-en. Ce n'est pas un ordre. C'est une supplique. Les tremblements la secouent impérieusement, et elle crache un mélange de salive et de sang sur le sol. Braque une baguette peu assurée dans la direction générale de l'ukrainien, qu'elle ne distingue pas très bien. VA T-EN !
Message publié le 01/06/2025 à 09:40
Hargneux, Sasha campe sur sa position, à moins d'un mètre d'Anya. Il voit pourtant. Sa souffrance. Il ne peut pas passer à côté. Prend plaisir à la regarder écarteler la sorcière, comme il a du prendre plaisir à la guerre, devant les corps de soldats russes tombés au combat. Les questions la frappent plus durement que l'aurait fait une gifle. Le dégoût dans le regard du garçon. Elle abaisse les yeux sur des mains qui peinent à tenir sa baguette à cause des changements qui les animent. Ses bras semblent vouloir se couvrir d'écailles, se tapisser d'une étrange fourrure, se bosseler par endroit alors que les os poussent contre la chair.
Elle voudrait pouvoir se dépecer d'un seul geste.
Sa respiration s'accélère alors qu'elle se détourne brusquement. Fait dos à l'ennemi. Impossible de se battre dans cet état. Impossible de lui donner ce qu'il cherche. Alors s'il reste, qu'il termine ce qu'il a commencé. Elle l'ignore, alors qu'elle cherche du regard les lignes de son livre dans un espoir désespéré de se focaliser et de faire s'arrêter cet enfer. De nouveau elle se mord la lèvre, au même endroit que précédemment, et le sang coule, coule, et la douleur semble aider. De la main qui tient sa baguette, elle abaisse les manches de sa chemise d'uniforme pour dissimuler ses bras. Ses ongles rapent contre une peau agitée.
Elle tremble.
Qu'est-ce que t'es ? Un monstre. Une anomalie. Il n'y a pas d'Anya Nikitovna dans cette pièce, qu'un corps qui change d'aspect, de forme, à n'en plus finir. Jamais elle n'a perdu le contrôle à ce point. La douleur semble aider. Dos à Sasha, elle passe une main sur son visage pour sécher ses larmes d'un geste sec, dur, douloureux. Elle inspire. Expire. Puis d'un seul élan elle se retourne et se jette sur Schevchen pour le pousser de toutes ses forces. Le souffle court, du sang au menton, Anya pousse un cri à l'instant même de la collision, animée d'une haine viscérale.
Qu'il réponde. Qu'il la cogne. Qu'il la délivre.
Message publié le 31/05/2025 à 14:19
Transpirante, la respiration presque sifflante, Anya demeure figée les yeux fixés sur le sol et le corps entièrement rigide. Tout semble instable à l'intérieur. La texture de sa peau, sa couleur, la longueur de chaque mèche de cheveux, la vibrance de ses iris. La sorcière perçoit pleinement la voix de Schevchen, assassine, mais elle se refuse à le regarder. Bien sûr, il se souvient de la dernière fois qu'ils se sont croisés. De l'échec. Il ne sait pas, évidemment, que c'était un échec. Au mot Serpentard, Anya se crispe, violemment secouée d'une envie de le gifler.
- Замолчи. Ferme là.
Serpentard, elle n'est pas. Ne le sera jamais. Ce n'est qu'une maison dans laquelle on l'a mise, une maison dont elle est étrangère. Comme elle est étrangère à ce pays, à ses gens, à ses coutumes.
- Замолчи. Ferme là !
Plus fort. Craché à la gueule de Schevchen. Accroupis devant elle, il la toise. La juge. Elle le hait. Des larmes glissent de ses yeux sans qu'elle s'en aperçoive. Ses mains se serrent, les ongles s'enfonçant dans sa peau avec hargne. Elle se force à se relever, malgré les changements qui s'opèrent encore et encore dans ses jambes, ses bras, ses mains.
- Tu crois que tu vaux mieux ? Gryffondor ? On a du te mettre dans la maison du courage car tu as si courageusement tué pour ton pays Sasha, quel homme !
Ce n'est plus Sasha qui se trouve devant elle pourtant. C'est son propre frère. Son propre père. Morts à la guerre pour rien. Pour qu'elle se retrouve seule à Poudlard alors que les combats font encore rage là-haut. Leurs enfants avides de sang errant dans les couloirs. Comment Schevchen ose t-il leur tenir rigueur de la haine qui les habite ? Lui qui est plus âgé qu'eux, lui qui a fait la guerre, lui qui a peut-être assassiné leurs pères et leurs frères mh ? Comment ose t-il les juger, alors qu'il ne vaut pas mieux, dans sa maison hémoglobine. Anya fait un pas vers l'avant, les pupilles cerclées d'un noir de charbon, les mèches brutalement assombris, et le visage pâle comme la mort. Un goût métallique sur la langue lui rappelle sa propre morsure, tout à l'heure, et elle décide de cracher sur l'ukrainien avec tout ce qu'elle a. Démente, elle ressent l'envie furieuse de l'agresser physiquement, de le passer à tabac comme les autres garçons l'ont fait hier. Pourtant elle reste là, tendue comme un arc, à l'observer avec une furie millénaire.
- Qui fait le fier ici ? Qui profite de la faiblesse de l'autre ?
Elle n'a demandé qu'un chose. La paix. C'est lui qui s'était infiltré pour décortiquer ses journaux. Lui qui l'avait volé. Lui encore qui se tenait devant elle alors qu'elle réclamait la solitude et le silence. Lui qui cherchait la guerre. À quelques centimètres seulement du visage de Sasha, elle le jauge. Le juge. Se remémore avoir imaginé qu'ils deviendraient amis. Un garçon lui rappelant son frère. Un garçon qui n'était pas mort à la guerre. Un garçon qui comprendrait ce qu'ils avaient traversés. Tout au sujet de Sasha n'était que mensonge et trahison. Alors son nom, elle le crache aussi. Et tout ce qu'il représente.
- Очищено, Sasha. Dégage, Sasha.
Message publié le 22/03/2025 à 11:55
Elle n’avait pas dormi. Pas une seconde. Pas un soupir, pas un clignement assez long pour mentir au corps. Juste les yeux grands ouverts dans l’obscurité, fixés sur le plafond trop haut des cachots, les bras croisés sur le torse, et le visage tendu comme une corde. Chaque minute s’était écoulée dans un silence compact, transpercé seulement par les légers souffles des autres filles, les craquements des vieilles poutres ou la litanie de ses pensées.
Curo As Velnus.
Elle connaissait pourtant le sortilège. L'avait lu, annoté, visualisé les gestes, répété la formule jusqu’à la réciter dans ses cauchemars. Ce n’était pas un sort de première année. Elle le savait. Elle l’avait su en ouvrant le livre. Sortilège de niveau avancé, réservé aux situations délicates. Mais elle n'aurait pas du échouer. Pas elle. Et pourtant, c’est ce qu’elle avait fait. Spectaculairement. Brutalement. Elle s’était enfuie. Cette idée tournait en boucle. Elle ne pensait pas à ce que Sasha avait ressenti. Ni même à ce qu’il pouvait penser d’elle. Non, ça… elle préférait prétendre que ça ne comptait pas. Ce qui l’obsédait, c’était le lien insidieux qu’elle traçait dans son esprit entre ce sort de soin raté - et toutes les fois où sa métamorphomagie lui échappait. Tous ses échecs. Ses doigts crispés sur les draps, ses yeux brûlants, elle avait fini par se redresser, silencieuse, et se glisser hors du dortoir dans un simple pantalon d'uniforme noire, une chemise propre enfilée à la va-vite, et sa veste d'uniforme.
Ses cheveux coincés en un chignon sévère, sa baguette à sa poche, Anya avait emporté avec elle les deux livres que le professeur Pope lui avait donnés au début de l'année, et dont chaque page lui était devenue familière. En sortant, elle avait croisé Stan dans le couloir des dortoirs. Assis sur la première marche, les bras croisés sur les genoux, le regard torve. Il ne dormait pas. Lui non plus. Il l’avait fixée. Un long moment. Avec cette haine sale, collante, que seuls les garçons de son pays savaient distiller. Elle n’avait rien dit. Pas bougé un muscle. Mais son poing dans la poche s’était contracté jusqu’à blanchir les jointures. Elle avait fui la salle commune suffocante, gravi les étages comme on grimpe un échafaud. Les couloirs étaient encore vides à cette heure. Juste le clapotis des tuyaux et le souffle froid des murs de pierre. Elle était montée jusqu’à la vieille salle de duel qu’elle savait désaffectée, au bout du couloir est. Une pièce oubliée, aux rideaux déchirés, aux boiseries mangées par le temps.
La salle baignait dans une lumière crayeuse. À l’est, les premières lueurs du jour s’effilaient comme une blessure au ciel. Anya balaya le sol d’un coup de baguette, y traça un cercle de craie épais, puis disposa autour d’elle des objets utilisés déjà des dizaines de fois : une bougie blanche, une statuette en argile brute, un vieux mannequin désarticulé, le réceptacle. Tous sont déjà marqués des tentatives de la veille. Elle s’assit en tailleur, au centre. Les deux livres ouverts devant elle.
Identifier, canaliser, transmuter.
Chapitre IV, Les Reflets Intérieurs - page 71.
Ses yeux se ferment. Sa respiration se fait plus profonde. Les mèches frémissent, hésitent entre deux teintes. Un brun cendré, un éclat de cuivre. Deux heures entières, elle s'affaire, méthodique. Pratique ses métamorphoses les plus basiques sur les différents objets, tour à tour. Une variation de couleur simple. Un subtil changement de texture. L'allongement d'une mèche de bougie. La statuette devient sphère, puis cube, revient à sa forme initiale. Le mannequin est recousu par magie, avec une précision nette. Encore, et encore, et encore. Chaque fois, Anya conclut sa métamorphose d'une tentative sur son propre corps, sans baguette.
Petit à petit, elle retrouve le sentiment de contrôle dont elle a tant besoin. Chaque victoire l'emporte à faire plus, à faire mieux. À pousser les curseurs de ses propres attentes.
Elle visualise des changements plus profonds : la forme de son visage. L’ovale, la mâchoire, les pommettes. Elle visualise ce qu’elle faisait autrefois. Quand elle contrôlait. Quand tout était net. Une brûlure lui vrille le crâne. Ses traits changent. Juste un peu. Puis un peu plus. Une teinte imprévue. Une asymétrie. Sa bouche gonfle. Ses yeux s’écarquillent, comme agrandis par erreur. Ses pommettes deviennent floues. La douleur s’infiltre dans ses tempes. Elle cherche à revenir. Redevenir elle. Elle n’y arrive pas.
- Non… non non non…
Ses mains tremblent. La flamme de la bougie vacille à force de mouvements. Elle tente de se redresser, titube. Ses cheveux passent du blanc au noir, puis au rose. Ses yeux changent de forme, d’iridescence. Sa peau se marbre de tâches étranges, ses doigts s'allongent par soubresauts. Elle était prise dans un orage magique, étrangère à elle-même. Un cri déchire l’air. Sa magie déborde d’un coup de sa baguette qu'elle tient désespérément. Un sort fuse, informe, aveugle, brut, frappe le mannequin de plein fouet. Le bois éclate en mille morceaux. Elle s’écroule à genoux. Les cheveux collés au visage, les traits distordus. La respiration en vrac. Le corps en feu. Les pensées éparpillées. Et puis… Des pas. Elle sent une présence. Sa voix, rauque, étrangère, sortie d’une gorge trop large :
- Dégage.
Mais elle ne bouge plus. N’arrive même plus à se relever. Son visage n'est plus sien. Son corps n'est plus sien. À la merci de son propre don, qui semble vouloir la remodeler toute entière. Elle est vulnérable, elle le sait, et elle abhorre qu'on puisse témoigner d'une scène aussi pathétique. Se mord la lèvre jusqu'au sang dans une tentative désespérée de retrouver un semblant de contrôle.
Message publié le 21/03/2025 à 14:08
Anya demeure stoïque. Dur, Sasha l'est au moins autant qu'elle. Ça ne fait aucun doute. Paradoxalement elle doute qu'il croit un seul mot de ce qu'il vient de dire. Personne n'aime imaginer le corps de gamins dans des boîtes, pleurés par leurs pères et leurs mères. Étaient-ils réellement conscients de leurs actes ? Certainement pas. Parfois, Anya se remémorait son frère, avant. Avant qu'il ne parle de devenir un soldat, qu'il ne pense plus qu'à ça. Qu'il n'ait plus qu'une idée en tête : honorer leur père. Quitte à mourir pour la nation. Avant, alors qu'il jouait encore innocemment et lui lisait parfois des histoires dans l'intimité de leur chambre commune, sur un ton bas pour ne pas que leurs parents comprennent qu'ils n'étaient pas couchés. Avant, alors qu'il parlait de bâtir une cabane dans les arbres, et de l'ensorceler pour que personne ne puisse jamais y entrer à part eux. Avant, alors qu'il rêvait encore d'être un dresseur de dragons.
Anya demeure stoïque, et dure, mais à l'intérieur elle se sent brisée de voir combien ce garçon ressemble à son frère, après. Un frère si dur qu'il en avait oublié toute sa tendresse et tous ses rêves, pour parler de tuer les ukrainiens tous autant qu'ils sont. Hommes, femmes, enfants. Souvent, elle se demandait s'il avait pensé à elle, à la toute fin. S'il avait regretté. S'il avait été si fier, alors, d'avoir décidé de suivre les traces de leur père et de mourir pour la nation. S'il n'aurait pas préféré partir dans l'est quand tout avait explosé, pour apprendre à dresser des dragons, et les chevaucher au-dessus de la toundra. Sans doute, là, il n'y aurait eu aucun doute à sa fierté. Avait-il conscience de ses actes, alors qu'il quittait la maison pour rejoindre le front ? Avait-il conscience de ses actes, lorsque le bras armé il avait tué encore et encore, peut-être des gamins de l'âge de Fridrik ? Avait-il ressenti de la peine lorsqu'il les avait envoyé à la mort ?
Parmi ces gosses, certains faisaient des terreurs nocturnes pratiquement chaque nuit. Elle le savait, car elle avait été réveillé une fois ou deux par Fridrik, qui lui avait demandé de l'aide pour insonoriser leurs baldaquins, ne pas réveiller les autres, ne pas montrer leurs faiblesses. Il y avait fort à parier que s'ils commettaient le genre d'actes qu'ils venaient de commettre, c'était par désespoir. L'intime conviction de redresser la balance. Une croyance absurde en une divinité pourtant durement absente, qui viendrait les récompenser d'être de bons soldats de la nation, eux aussi. En leur rendant leur père, ou leur mère, leur frère, ou leur sœur. Elle les trouvait infantiles. Crédules. Stupides. Elle n'en éprouvait certainement pas la moindre fierté. Elle aussi faisait des terreurs nocturnes. Parfois, elle voyait sa mère agonisant sous les décombres du ministère, qui l'avait enterré vivante. Pourtant, elle savait bien que rien ne pourrait jamais la ramener. Ni elle, ni son père, ni Pavel.
- Fière ? Elle crache dans l'air avec un rictus, après de longues secondes de silence à juste le jauger. Fière de voir une bande de gamins s'en prendre à un type qui pourrait les massacrer sans la moindre peine juste parce qu'ils sont persuadés qu'en étant des bons soldats on va finir par leur rendre tout ce qu'ils ont perdus ?
Doit-elle vraiment répondre ? Pour qui la prend-t-il au juste ?
- Non. Je n'éprouve aucune fierté, Shevchen. Pas plus que de pitié.
De l'amertume. Voilà tout ce qu'Anya ressentait. Un monde amer n'avait plus la moindre saveur. Un monde amer la dépouillait de tout ce qu'elle aurait pu ressentir d'autre. Ce n'était plus dur de se remémorer que sa famille entière était morte. Ce n'était plus dur de se remémorer qu'elle ne pourrait pas les rejoindre, car on avait choisi de les protéger, de les expatrier. La seule chose qui était dure à présent, c'était de se remémorer avant. Avant l'amertume. Avant, quand il n'y avait pas de guerre, et qu'elle avait encore espoir de vivre, plutôt que d'avancer dans cette amertume qui devenait peu à peu son cercueil. Stoïque encore, blanche comme la craie, la silhouette maigre et les mèches étrangement ternes, elle abaisse sa baguette. Il ne va pas parler. C'est tout ce qui compte, sûrement. Mais alors qu'elle s'apprête à partir d'un claquement de bottine militaire, elle se fige, inspire, et décide.
D'un mouvement instinctif, pratiquement involontaire.
Une lumière vive éclate au bout de sa baguette, trop brutale, mal calibrée. Sasha étouffe un grognement de douleur alors que le sort, mal lancé, ravive brièvement l’une de ses blessures. Anya fait un pas en arrière, figée. Il va croire qu'elle l'a fait exprès. Sans doute devrait-il. Ce serait préférable à la honte, la colère, l’humiliation d'avoir voulu aider, d'avoir fait pire. Sa main tremble. Elle tourne les talons sans se retourner. Dans ses mèches, une nuance de gris sale s’installe, comme si elle absorbait l’échec jusqu’au bout des fibres.
Anya Nikitovna a lancé un sortilège !
- Sortilège
- Sortilège Antalgique
- Difficulté
- 14
- Résultat D20
- 1
- Interprétation
- Échec Critique
- XP gagnée
- 3
Une lumière vive éclate au bout de sa baguette, trop brutale, mal calibrée. Sasha étouffe un grognement de douleur alors que le sort, mal lancé, ravive brièvement l’une de ses blessures. Anya fait un pas en arrière, figée. Il va croire qu'elle l'a fait exprès. Sans doute devrait-il. Ce serait préférable à la honte, la colère, l’humiliation d'avoir voulu aider, d'avoir fait pire. Sa main tremble. Elle tourne les talons sans se retourner. Dans ses mèches, une nuance de gris sale s’installe, comme si elle absorbait l’échec jusqu’au bout des fibres.
Autres résultats possibles
- T’as toujours pas le droit de me parler, elle lâche froidement, avant de se détourner pour de bon cette fois, le pas net et rapide.
- C’est temporaire, elle marmonne, presque pour elle-même. Faudra pas venir pleurer quand ça recommencera.
Elle tourne les talons. Un silence un peu lourd suit son départ. Peut-être aurait-il fallu la remercier. Peut-être n’aurait-elle pas accepté. Dehors, l’air est froid. C’est bien. Le froid, au moins, ne trahit jamais.
Curo As Velnus
Sortilège Antalgique