Homme
14 ans
Sang-mêlé
Britannique
Identité
-
- Quatrième année
- Surnoms :
- Nationalité : Britannique
Capacités & Statuts
Groupes
Message publié le 20/11/2024 à 20:56
- T'fais quoi en fait ?
- Rien j...
- Tu calcules la distance au sol ? S'tu veux on t'jette ça ira plus vite hein.
- Non c'est juste...
- N... n... non... c'est j... juste...
- ... le livre est sensé être là.
- Le l... livre est s... sensé... être làaaaa.
- P'tain de taré.
- Si on l'brûle t'fais quoi ? Incendio !
- Ça va pas marcher.
- Incendio !
- Parce qu'il est sensé être là en fait et...
Bam. L'impulsion d'une jambe qui vient faire valdinguer le bouquin qu'il vient de lancer à plus de trois étages de distance. Le livre prend le mur, fait s'exclamer un tableau, s'en retourner un autre, un fantôme, et enfin un élève, qui esquive miraculeusement le frisbee à dents de serpent qu'il se serait inévitablement pris sur le crâne. Basil n'a guère le temps de constater les effets de tout cela, car Gideon le tient par le col et l'envoie valser jusqu'au bas des escaliers, qui dans un mouvement abrute s'accolent au pallier du second étage. Basil y échoue lamentablement.
- Taré.
- Grave.
Jules lui balance un mollard qui vient s'écraser sur l'avant de son uniforme et Basil reste bête à les regarder s'en aller. Finalement il se relève, et guette le rez-de-chaussée avec espoir. Le livre est contre un mur, et c'est bien tout. Il pousse un soupir avant de se pincer les lèvres et de s'engouffrer dans le couloir, les épaules affaissées. Nikolaï avait sans doute raison. Il fallait qu'il apprenne à se défendre. Le souci c'est qu'il ne se sentait pas en mesure d'imposer la même stature que son camarade, d'arborer son regard sur le monde. Les portes se succédèrent, jusque celle du laboratoire de photographie, et après un regard à gauche et à droite, il s'y enferma complètement. Trempées d'un bain à l'autre, ses photos commençaient à prendre vie - grace, notamment, aux potions de fixation temporelle que fournissait le professeur Brooks.
Certaines images furent tirées de leur baignade pour être accrochées en hauteur par de grosses épingles grossières, d'autres changèrent de contenant pour être plongées dans des fixateurs éthérés ou autre eau de rinçage purifiante. Basil observa longuement les visages qui lui faisaient face - eux ne le jugeaient ni par sa dégaine, ni par sa façon de leur parler de ce qu'il avait pu voir ou non en les photographiant. Puis, lorsqu'il eut terminé, il quitta la pièce sans hésitation, pour rejoindre le rez-de-chaussée. Il avait pas mal de devoirs à faire, et la salle d'études semblait un meilleur endroit pour compléter ses devoirs qu'une salle commune pleine de gens qui chercheraient à le distraire d'une manière ou d'une autre. Malheureusement pour lui, l'endroit était complètement envahit.
Ses yeux se fixèrent sur la silhouette menue de Charlie Carter, quelque part au fond de la pièce, et il s'avança vers elle avec timidité.
- Ça t'embête pas si j'm'installe à ta table ?
À la table à côté, plusieurs élèves de leur année se tournèrent, et quelques rires vinrent ponctuer le silence, aussitôt éteints par un concierge visiblement de garde ce jour là.
Celui qui se tenait plus droit qu'une Tour Eiffel
Message publié le 20/11/2024 à 15:49
La réponse, tranchée, ne laisse aucune place à la négociation. Basil a les épaules qui s'affaissent, et son regard se perd quelque part derrière la silhouette parfaitement rigide de son camarade de classe. Il s'attend presque à le voir partir, de sa démarche militaire, mais Nikolaï ne s'en va pas. De nouveau il lui parle, aussi durement que pour son refus précédent, mais étonnamment pour balancer une observation qui n'a strictement rien à voir avec l'article que Basil souhaite écrire. Les yeux bleus se sont perchés en hauteur - le jeune russe fait peut-être une tête de plus que lui -, et les lèvres s'ouvrent et se referment alors que la pointe des oreilles rougissent. D'avoir été étudié et jugé ainsi, peut-être. Basil n'est pas du genre à s'inquiéter beaucoup de ce qu'on pense de lui, ou de quelque première impression qu'il ferait à un camarade. Celle qu'il vient de faire à Nikolaï cependant, lui importe, bien qu'il ne sache pas en déterminer la raison.
Un simple haussement d'épaules fait office de réponse, cependant, et Basil se détache du regard incisif du sorcier russe pour braquer ses prunelles contre la pierre derrière lui.
- Pour quoi faire ? Il réplique en toute simplicité.
L'ignorance, c'est encore ce qui marche le mieux. Plus jeune, Basil avait tenté de se défendre. Ça ne rendait jamais la situation que pire que ce qu'elle était avant. Au moins maintenant on ne faisait que lui donner des surnoms idiots. C'est à peine si on le bousculait dans les couloirs. On ne le voyait pratiquement pas. Il était devenu ce gamin invisible dont on ne se rappelait que pendant les cours, lorsque les professeurs l'interrogeaient directement malgré sa manière de s'enterrer sur son siège.
- Ça va ils font que rire. C'est pas si grave.
De nouveau ce haussement d'épaules alors qu'il ose de nouveau affronter le regard de Nikolaï. Anya non plus n'avait pas voulu, pour la photo. Mais il avait pu la convaincre. Est-ce qu'il pourrait convaincre Nikolaï ? Un flash lui passa brutalement devant le regard, et un instant il paru complètement absent. Il avait vu le garçon dans cette même posture militaire. Il était dans un portrait. Un portrait dont le cadre était identique à tous ceux qu'il avait fait jusqu'alors pour les autres élèves expatriés de la zone de guerre. Un sourire se glissa sur son visage, et il sembla être extrêmement soulagé soudainement.
- Tu diras oui ! Il annonce sans réfléchir.
Grimace dans la seconde suivante en réalisant que si le garçon n'est pas convaincu dans la seconde, c'est qu'il n'a probablement pas envie d'entendre qu'il le sera dans les jours suivants pour une raison ignorée à ce jour. Personne ne veut savoir ce qui va arriver, Basil. Sa tête s'affaisse, et c'est à peine s'il sent le coup d'épaule qu'il se prend alors qu'un groupe de Serpentard remonte le couloir dans l'autre sens.
- S'tu veux on peut marcher ensemble jusqu'au prochain cours, il offre dans un murmure, les yeux braqués sur le bout de ses chaussures.
Peut-être qu'à côté de Nikolaï Polyanski, on rirait moins de Basil Banks et de ses manières étranges.
Celui qui se tenait plus droit qu'une Tour Eiffel
Message publié le 12/11/2024 à 18:20
Si Basil avait été surpris que l'autre garçon ne connaisse son nom, il n'en avait rien montré. Du moins s'était-il acharné à ne rien montrer. Son regard s'était quelque peu écarquillé, tandis que ses lèvres s'étaient entrouvertes à demi. Il n'était pas très doué pour cacher ses émotions, en vérité. Ce ne fut rien bien sûr à côté de l'air de stupéfaction qu'il prit lorsque Nikolaï attrapa un frisbee au vol juste avant que ce dernier ne le percute avec brutalité. Basil resta bêtement silencieux à l'observer avec deux yeux ronds.
- Woah. T'es rapide.
Il n'avait bien sûr pas répondu à la question de l'autre Gryffondor, et il n'hésita qu'un bref instant avant d'hausser les épaules.
- Ouais.
Le problème voyez, c'est que les autres élèves n'étaient pas tellement fans de cet état de fait. Que Basil voit des choses avant. La plupart du temps, ils ne le croyaient simplement pas. Parfois, ils s'imaginaient que cela faisait de lui un fouineur. Quelqu'un qui se mêlait de ce qui ne le regardait pas.
- J'fais pas exprès. C'est comme ça, il se contenta de vaguement expliquer en récupérant le frisbee tendu par Nikolaï.
- EH BASILIC !
- Uh ?
- Renvoi l'bordel. P'tain j'vous dit ce gars est allumé. Renvoi !
- Oh.
Basil affaissa le regard sur le frisbee avant de le balancer au travers du couloir, dans la direction du petit groupe de serpentard. L'object échoua bêtement à moins d'un mètre de lui.
- Oh la la mais t'es naze hein.
L'autre garçon récupéra le frisbee en secouant la tête, sous les rires de ses copains. Basil rougit jusque la pointe des oreilles, murmurant un vague désolé. Les élèves l'ignorèrent complètement, s'éloignant vers les escaliers.
- J'avais une question, il se décide finalement à énoncer en reportant son attention sur Nikolaï. Enfin ça va t'paraitre bizarre peut-être hein, t'as l'droit de dire non et tout mais enfin... j'fais ce truc... c'est comme un article tu sais, comme un truc de journaliste quoi, avec les élèves qui sont arrivés l'année dernière et cette année, à cause de la guerre. Il sait pas si la rigidité du garçon qui lui fait face, ou son regard complètement froid, mais il a beaucoup de mal à en venir au fait, bizarrement. Bien plus encore que lorsqu'il avait posé la question à Anya, et pourtant Anya était une septième année. Enfin j'me demandais si t'accepterais que je te prenne en photo ? Pour mon article.
Ses yeux bleus fixent Nikolaï avec espoir. Parfois, il aimerait avoir des visions sur commande. Pour savoir par exemple si on allait répondre favorablement à ses demandes étranges, avant même qu'il n'ait posé la moindre question. Malheureusement les visions n'arrivaient que dans l'anarchie et le chaos, bien souvent pour des choses qui n'avaient pas grande importance.
Celui qui se tenait plus droit qu'une Tour Eiffel
Message publié le 06/11/2024 à 19:52
Ils sont tous un peu étranges vous savez. Les expatriés. Les premiers sont arrivés l'année dernière, et cette année encore on en retrouve. Basil les a tous photographié, y compris la plus âgée. Anya Nikitovna. Ça lui avait pris des jours avant qu'elle n'accepte enfin, parce qu'il avait lourdement insisté, et qu'il avait fini par lui offrir en échange des gouttes de son propre sang. Étranges, tous autant qu'ils étaient. Certains moins que d'autres, sans doute, mais ils semblaient tous provenir d'une autre planète, plutôt que d'un autre pays. Ils arboraient une mine sombre, des yeux froids, portaient leur uniforme comme les elfes faisaient leurs lits : au carré. Aucun n'étaient jamais en retard en cours, ni ne bronchaient lors des demandes parfois incongrus ou même injustes de certains professeurs.
Ils avaient tous l'air presque militaire, comme sur les vieilles illustrations de grand-père.
Nikolaï n'était pas en reste. Basil était davantage intrigué par lui que par tous les autres ; peut-être parce qu'ils avaient le même âge, et que le garçon faisait partie de la même maison. À moins que ce fut la posture du sorcier qui le fascinait tellement. Il semblait par instant qu'il n'était même pas humain, tant il se tenait droit, le regard droit dans le vide, ses bras flanqués d'un côté et d'un autre comme deux éléments détachés de son propre corps. Quelques jours seulement étaient passés depuis la rentrée, mais déjà Basil s'était fixé sur un objectif simple : photographier Nikolaï pour le glisser dans les pages d'un carnet justement nommé Les expatriés. Il rédigeait un article, avait-il annoncé à certains élèves. Comme un vrai reporter. Basil avait entendu ce mot de la bouche de la professeure d'Études des moldus, et l'avait rabattu aux oreilles de sa mère absolument tout l'été.
- Salut Nikolaï, il se présente simplement alors qu'il approche le garçon au milieu du couloir, à la sortie du cours de métamorphose.
Basil avait appris de ses erreurs. Approcher sans le Mekapteur était fichtrement plus efficace que le brandir à la face des gens qu'il souhaitait photographier. Ses yeux bleus plantés sur ceux, tout aussi bleus, de son vis-à-vis, il étire un sourire peut-être un peu incertain devant la mine patibulaire qui lui fait face. Il n'a pas souvent l'occasion de le voir d'aussi près, en réalité, car le sorcier ne partage pas leur salle commune - bien que la raison soit inconnu de tous ceux à qui il avait demandé. La raison de sa venue semble tourner à l'intérieur dans son crâne, souligné d'un rouge alarmant qui le pousse à bifurquer brutalement pour plutôt annoncer :
- C'était pas mal comme cours hein ?
S'il est une autre chose à noter sur Nikolaï, c'est peut-être l'absence d'élèves autour de lui. À l'instar de Basil, se faire des amis ne semble pas être parmi ses compétences les plus fortes. Alors sans doute qu'un brin de sympathie saura évei...
- Attention !
Un bras s'élève pour écarter Nikolaï d'un projectile qui n'arrive jamais, et Basil reste le regarder comme un idiot, à jeter sa tête vers le bout du couloir, et son camarade de maison.
- Hum. Pardon. J'ai cru voir un truc, il annonce en passant une main sur sa nuque, gênée.