Retour aux origines

Ollivander's... 

Tout comme les baguettes, ce nom résonnait comme une énigme. D'aussi loin que je m'en souvienne, les baguettes m'avaient toujours fascinée. D'ailleurs, je m'étais toujours demandée comment un morceau de bois pouvait contenir autant de magie à lui tout seul mais peut-être que parfois mieux ne valait pas se poser trop de questions si on ne voulait pas avoir un mal de crâne. En soit, je voyais les baguettes magiques comme des "êtres vivants" à part entière et dans ma réflexion, ce n'était pas totalement idiot. Après tout, elles avaient leur caractère et nous choisissaient en fonction du notre. Jusqu'à présent, je n'avais jamais vraiment converser véritablement sur le sujet avec quelqu'un mais je serai curieuse de voir si j'étais la seule à penser ainsi ou non. Toujours est-il qu'il fallait que je revienne dans la boutique car j'avais besoin de quelques outils et de précisions sur ma baguette. Peut-être qu'elle avait même besoin d'une nouvelle énergie, je ne pouvais y répondre moi-même malgré les divers ouvrages que j'ai pu lire sur le sujet. D'autant qu'elle était encore en bon état depuis mes débuts sur les bancs de Poudlard. C'est que j'aimais prendre soin de mes affaires.

Arrivée devant la porte, je pousse un léger soupire d'encouragement avant de me jeter à l'eau et d'entrer. Dans ces boutiques, on ne savait jamais trop ce qui nous attendait mais c'est ce que j'aimais justement, ce genre de suspense. Doucement, je m'avance vers le comptoir. Discrète et patiente, j'attends sagement mon tour, cela me permet de réfléchir et d'observer les gens. Une activité que j'avais toujours aimé faire. Je trouvais ça amusant d'essayer de deviner comment pouvait être leur vie en fonction de leur allure et de leur attitude. Cela faisait travailler l'imagination. Observant deux personnes avant moi, je me dis que je suis chanceuse car il n'y a pas trop de monde encore en ce vendredi après-midi. Mes cours terminés, j'avais décidé de venir juste après avant l'afflux du week-end. Mon regard finit par suivre les allers et retours d'une jeune vendeuse. Travailler à Olli n'était sûrement pas rien. Il fallait s'y connaitre pour pouvoir se retrouver parmi toutes les baguettes et sans doute avoir une sacrée mémoire ! Essayer de trouver une qui convienne à la personne. Je souris légèrement en m'imaginant être à sa place alors que mes doigts font rouler le manche de ma baguette. 

Un peu nerveuse ? Non du tout, voyons !

Le murmure des discussions feutrées et le bruissement du bois manipulé avec soin remplissaient la boutique d’une ambiance studieuse. Derrière le comptoir, Leslie était déjà en pleine conversation avec un client, une baguette délicatement posée sur une étoffe de velours.
 

- Le noyer noir est un bois exigeant, expliquait-elle en ajustant ses lunettes sur son nez. Il demande un sorcier sûr de lui, avec une volonté forte. Si elle hésite parfois, c’est peut-être qu’il y a un déséquilibre entre ce que vous voulez et ce que vous ressentez réellement.

L’homme en face d’elle acquiesça lentement, visiblement en pleine réflexion. D’un mouvement de baguette fluide, Leslie traça un mince fil lumineux qui serpenta le long du bois, révélant brièvement l’énergie subtile de la baguette.
 

- Je vous recommande quelques exercices de canalisation. Rien d’alarmant pour l’instant, mais si elle continue à résister, revenez me voir.

Elle rangea délicatement la baguette dans son écrin et, après un échange de gallions, salua le client d’un léger signe de tête. C’est à cet instant que son regard accrocha la jeune femme qui attendait plus loin, un air mi-observateur, mi-distrait, la baguette roulant toujours entre ses doigts. Leslie essuya ses mains sur son tablier de cuir et se dirigea tranquillement vers le comptoir.
 

- Vous cherchez quelque chose en particulier ? lança-t-elle d’un ton calme et professionnel.
 

Son regard glissa instinctivement vers la baguette entre les doigts de l'adolescente, observant la manière dont elle la manipulait. Pas simplement un tic nerveux, mais un geste d’habitude, comme si elle testait inconsciemment le contact du bois contre sa paume.
 

- Un souci avec votre baguette ? poursuivit Leslie, arquant légèrement un sourcil, un sourire bienveillant sur le visage.
 

Problème technique ? Mauvais ressenti ? Besoin d’un ajustement quelconque ? Beaucoup de sorciers venaient ici avec des demandes aussi floues que variées, et Leslie avait, avec les années, l'impression d'être parées à toutes les éventualités.

Il était intéressant d'écouter la conversation de la vendeuse même si on ne participait pas activement à cette dernière. On pouvait toujours récolter certains conseils bien qu'ils nous soient pas destinés. Je l'entends parler avec attention du noyer noir qui se révélait être un bois exigeant selon elle. Intéressant. Pour ma part, j'avais hérité du bois de sycomore. La vendeuse de l'époque m'avait juste donné les caractéristiques de ma baguette sans forcément plus d'explications, il faut dire que la boutique était blindée et j'avais du patienter un moment avant que ce soit enfin mon tour. Pensive, je tourne mon attention sur Electra, c'est ainsi que je l'avais nommée. Je trouvais que ça lui allait bien d'autant que j'avais pu lire bien plus tard sa signification. Apparemment, ce prénom était d'origine grec et signifiait la lumière. Quoi de mieux pour représenter une baguette ? Enfin, du moins de mon point de vue. Je continue de la tournoyer entre mes doigts quand une voix féminine me fait sortir de ma rêverie. C'est la fameuse vendeuse de la boutique. Je lui adresse un sourire puis l'entends enchainer sur une nouvelle question. Je regarde ma baguette avant de fixer à nouveau son regard, le temps d'ordonner un peu mes idées. 

• - Heu bonjour. Pas forcément de soucis non mais j'aimerais avoir quelques conseils pour l'entretenir correctement si possible ainsi qu'un étui pour la transporter.

Je laisse un temps pour voir sa réaction et ne pas la bombarder d'informations d'un coup. Elle devait déjà se remettre de son précédent client. Quelque part, j'admirais ces personnes car entretenir une boutique plus renseigner des clients ne devait pas être facile bien que cela était sûrement passionnant. 

- Je me suis souvent demandée si je pouvais empêcher quelqu'un d'autre de s'en servir ? Je sais que les baguettes ont leur propre caractère et que certaines peuvent changer de partenaires. Par les temps qui courent, je n'aimerais pas qu'elle tombe entre de mauvaises mains.

Je lui lance un regard appuyé alors que je termine ma phrase presque dans un murmure entendu. Je suis sûre qu'elle comprendra ma demande. Je n'avais jamais eu vraiment de soucis particuliers avec mes camarades car il faut dire aussi que j'évitais les confrontations et les personnes avec qui je n'avais pas forcément de feeling. Mais en dehors, on était jamais trop prudent après tout et les duels n'étaient pas véritablement mon fort pour l'instant même si nous avions les cours pour nous entrainer. Encore une fois, le château représentait cette sécurité infaillible mais dehors ce ne serait sûrement pas la même chanson.  

Leslie observe la jeune femme quelques secondes après sa demande, avant d’acquiescer d’un mouvement de tête.
 

- L’entretien d’une baguette est assez simple, mais essentiel si vous voulez qu’elle conserve sa réactivité, elle affirme avec un sourire, sortant un petit flacon d’huile ambrée de ses étagères pour le poser sur le comptoir. Pour le bois de sycomore, il faut éviter l’humidité excessive. C’est un bois vivant, qui aime l’énergie et le mouvement. Une baguette qui reste trop longtemps inactive peut devenir capricieuse. Je vous conseille d’appliquer une fine couche de cette huile une fois par mois avec un chiffon doux, surtout sur les parties que vous manipulez le plus. Elle marque une pause, puis ajoute d’un ton un peu plus léger : Cela dit, avec un propriétaire actif, une sycomore s’ennuie rarement.

Leslie s’éloigne brièvement vers une étagère et revient avec trois étuis en cuir, qu’elle dépose devant sa jeune cliente.
 

- Pour le transport, tout dépend de vos habitudes. Celui-ci est renforcé avec une doublure en peau de dragon, parfait si vous vous déplacez souvent ou si vous craignez les chocs. Celui-là est plus souple, discret, mais protège moins contre les agressions extérieures. Et le dernier est ensorcelé pour empêcher toute tentative d’extraction non autorisée.

Elle tapote légèrement le dernier étui du bout des doigts, avant d’enchaîner sur le sujet plus délicat. 

- Quant à empêcher quelqu’un d’utiliser votre baguette… Elle observe un instant la façon dont l'adolescente tient la sienne, avant de reprendre. La plupart des baguettes ne se laissent pas facilement manier par un autre sorcier. C’est une relation instinctive. Mais certaines, comme vous l’avez dit, peuvent effectivement changer d’allégeance. La vôtre a-t-elle déjà réagi à une autre main ?
 

Les baguettes de sycomore étaient rarement fidèles si leur propriétaire les ennuyait, mais elles étaient aussi profondément liées à l’esprit d’aventure et de découverte.
 

- Il existe plusieurs moyens de compliquer l’usage de votre baguette par quelqu’un d’autre. Elle sort sa propre baguette et esquisse un mouvement précis dans l’air, laissant une série de runes éthérées flotter devant elle. On peut y apposer un enchantement de reconnaissance. En clair, elle ne répondra qu’à vous. Mais ce genre de protection peut être contourné par quelqu’un de suffisamment compétent.

Elle efface les runes d’un geste rapide, avant de croiser les bras.

- L’autre option est plus radicale : créer une réaction de défense. Un enchantement qui la rend inconfortable, voire dangereuse, pour un utilisateur étranger. Mais honnêtement… ce n’est pas toujours recommandé. Une baguette trop défensive peut finir par mal réagir, même avec sa propriétaire. Son regard se fait un peu plus perçant, jaugeant la jeune femme. Si vous craignez qu’elle tombe entre de mauvaises mains, il y a peut-être une autre question à se poser : êtes-vous prête à devoir la récupérer par la force, si nécessaire ?

Leslie n’est pas du genre à tourner autour du pot. La protection d’une baguette ne dépend pas seulement d’un enchantement, mais aussi de la volonté de son propriétaire à la défendre. Elle laisse la jeune cliente digérer ces informations avant d’ajouter, plus légèrement :

- On peut essayer un enchantement mineur, un premier niveau de protection. Rien d’irréversible, et vous pourrez voir comment elle réagit. Ça vous tenterait ?

La vendeuse prend le temps de répondre à mes différentes questions. Elle est gentille et aimable et ça fait du bien de voir des gens compétents. Après tout, perdre du temps avec une vendeuse désagréable était la dernière chose à faire. Puis, s'ils voulaient faire du chiffre d'affaire, ils valaient mieux être du côté des clients même si certains pouvaient être aussi contrariants. Je ne peux m'empêcher d'afficher un léger sourire lorsqu'elle me dit que le bois est vivant, qu'il aime l'énergie et le mouvement. D'ordinaire, j'étais plutôt calme de caractère, pour cela que la première fois ou je m'étais rendue à Ollivander's, j'avais été étonnée qu'un tel bois puisse me convenir mais j'étais aussi curieuse. Une curiosité qui pouvait parfois me jouer des tours et m'attirer quelques ennuis mais au moins je préférais m'intéresser à tout ce qui pouvait graviter autour de moi que rester totalement amorphe. De toute façon, je ne pouvais rester trop longtemps sans rien faire. D'ailleurs, depuis un moment, je n'avais cessé de réfléchir à un moyen de m'inscrire à une activité artistique à Poudlard. Il est vrai que j'avais envie aussi de me sociabiliser un peu et de me lancer des défis. Quoi de mieux que l'apprentissage de la musique restait totalement la bonne option pour cela. -Vivant comme les instruments. murmurai je pratiquement pour moi même. - Pardon, je divague. finis-je soudainement par dire à la jeune femme en sortant de mes pensées ne sachant pas si elle m'avait vraiment entendu ou non. 

Je prends ensuite note de ses différentes informations concernant le transport de la baguette observant les différents étuis présentés. Le dernier ensorcelé retenait un peu plus mon attention que les autres. - Je pense que le troisième peut être bien. Est-il léger comme le premier ou un peu plus lourd à cause de l'enchantement ? Je fixe de nouveau la vendeuse abordant le sujet de l'utilisation de la baguette me confirmant bien ma peur à propos de l'allégeance. Elle prend sa baguette quand elle me dit qu'il existe diverses solutions d'empêcher quiconque de s'en servir. Diverses runes apparaissent devant nous. Mon regard les suit tandis que je reconnais la plupart d'entre elles grâce au cours de runes. Cependant, j'étais loin d'imaginer qu'elles pouvaient être utilisées comme un moyen de protection sur nos baguettes, comme quoi, on en finissait jamais d'apprendre. Je réfléchis lorsqu'elle me pose sa question sur la réaction de ma baguette dans une autre main. Je réfléchis un instant. Cela arrivait que certains professeurs nous les prenne parfois pendant les cours et encore c'était plutôt rare mais il était déjà arrivé par amusement qu'un autre élève la prenne et lance un sort sans forcément être sérieux dans la démarche. 

- On l'a déjà utilisée mais elle n'a lancé qu'un éclair. Le sort n'a pas fonctionné. 

Encore heureux ! J'avais plutôt mal réagi sur le coup même si après la pression était redescendue. Je ne supportais pas que l'on touche à mes affaires sans au moins me demander l'autorisation d'abord. En écoutant la jeune femme, j'étais moins partante sur sa première option de protection surtout si ça rendait la baguette dangereuse. Je fais une légère grimace à sa question qui se voulait sûrement un peu dérangeante mais qui avait le mérite d'être posée. Je finis par hocher la tête à sa dernière proposition. 

- Je veux bien oui. Au moins, je peux voir e que cela donne avec une protection mineure et au pire des cas tant pis si elle n'en a pas. C'était juste pour me faire une idée de ce qu'il y avait au cas où. 

C'était, en effet, juste une question plus ou moins de curiosité pour le coup mais tant qu'à faire autant en tirer profit si je le pouvais.  

Leslie relève la remarque murmurée sur les instruments de musique et, cette fois, son sourire s’élargit légèrement.

- Pas si loin de la vérité. Elle tapote doucement du bout des doigts sur le bois du comptoir, comme si un rythme invisible y résonnait déjà. Les instruments et les baguettes ont beaucoup en commun. Ce sont tous les deux des catalyseurs. Une extension du sorcier, ou du musicien. Ils traduisent une intention en vibration, en onde. L’un par la magie, l’autre par le son. Mais dans les deux cas… si le lien est brisé, si l’harmonie est perdue, alors rien ne fonctionne comme il faudrait. Elle observe la jeune femme un instant, curieuse de voir si ces paroles trouvent écho chez elle, puis reprend, plus terre-à-terre : mais bon, je digresse.

Elle revient à l’étui ensorcelé, le soulevant légèrement d’une main avant de le poser devant Jennifer.

- Celui-ci est légèrement plus lourd que le premier, oui, mais rien d’excessif. Le sort de verrouillage rajoute un peu de densité, mais si vous êtes habituée à garder votre baguette sur vous, ça ne devrait pas poser de problème.

Elle laisse Jennifer tester la prise, voir si l’objet lui convient, avant de se concentrer sur l’enchantement de protection. Quand la cliente évoque l’éclair faible produit par un autre sorcier, Leslie acquiesce lentement.

- Un bon signe. Elle vous reconnaît bien comme sa seule véritable propriétaire. Elle n’a pas accepté l’emprunteur, mais elle ne l’a pas rejeté non plus violemment. Elle hésite une fraction de seconde, puis ajoute : le bois de sycomore aime l’énergie et le mouvement. Vous avez une pratique artistique ?

Un léger sourcil arqué, une question posée avec l’aisance d’une conversation naturelle, sans forcer. Elle n’attend pas nécessairement une réponse immédiate et reprend, se saisissant délicatement de la baguette pour commencer l’enchantement. Son geste est précis, maîtrisé. Elle trace dans l’air une succession de runes d’un bleu spectral, qui tournent lentement autour du bois de sycomore. Les mots de l’incantation sont murmurés, presque imperceptibles, tandis que les runes se fondent une à une dans le bois, disparaissant sans laisser de trace visible. Un léger frisson parcourt l’air, une vibration subtile, comme un souffle de magie réajusté. Puis, le silence retombe. Leslie tend la baguette à sa propriétaire.

- Voilà. Désormais, si quelqu’un d’autre essaye de l’utiliser sans votre consentement, elle refusera de réagir correctement. Elle produira des sorts instables, avec une intensité moindre. Elle croise les bras, son ton léger mais assuré : essayez.

Elle laisse Jennifer retrouver sa prise, tester le ressenti.

- Normalement, vous ne devriez rien sentir de différent. Mais si elle semble plus réactive ou plus présente dans votre main, c’est simplement qu’elle sait désormais qu’elle vous appartient sans condition. Puis, dans un élan mi-sérieux, mi-détendu, Leslie ajoute : Et si les instruments vous intriguent autant que les baguettes… vous devriez passer chez Harrisounds quand ce sera ouvert. Un clin d’œil complice, parce qu’elle sait déjà que ce projet ne restera pas qu’un rêve. Vous jouez d’un instrument, ou c’est juste une réflexion en passant ?

Elle ramène ses mains sur le comptoir, l’air détendu mais curieux.