Harry Potter RPG
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Mon fils, ma bataille.

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Owen Carter

63 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Gryffondor
Ce titre distingue un donateur d’exception dont la générosité rivalise avec les coffres les plus remplis de Gringotts, faisant de lui un véritable magicien de la fortune solidaire.
Bureau de Kaelen Rowle, Mercredi 02 Mai 2125

Le délai entre la réception du courrier et la date proposée par le Directeur du Bureau des Aurors avait permis à Owen de voyager sans transplaner. L'ancien monument du Quidditch écossais trouve rarement une cheminée à sa taille de géant au 3ème degré, mais ce n'est pas ce qui l'a obligé à traverser le pays en train depuis l'avant-veille. On devine aisément que ses 2m46 se tordent douloureusement en saisissant un portoloin, pourtant encore une fois, c'est autre chose qui l'a décidé à oublier les techniques magiques de déplacement, y compris son bon vieux balai.

 

Sous la paume épaisse de l'ancien capitaine de l'équipe nationale d'Écosse, l'épaule frêle d'un gosse. À moitié plus petit et trois fois moins large que l'homme, l'enfant porte un sweat neuf et des tâches oranges sur son visage encadré d'une capuche verte. Deux grosses mèches rousses s'enroulent au-dessus de ses sourcils méfiants.

 

— On va demander là-bas, tranche Owen après avoir observé un court instant le hall bondé du Ministère de la Magie. Sa main glisse derrière les omoplates de l'enfant qui avance docilement à ses côtés, ignorant les regards harponnant leurs silhouettes désassorties.

 

Il aurait préféré un lieu d'entrevue plus discret, mais la situation aurait imposée une visite au Ministère tôt ou tard de toute façon, et il tarde au patriarche de régulariser les choses pour retrouver ses trois filles restées à Pré-Au-Lard. 

 

Owen montre le parchemin de Kaelen Rowle, le nouveau chef des Aurors, bien qu'il ne sache pas précisément depuis quand. Cela fait presque onze ans que le M.d.l.M. et le MACUSA ont déclaré Kate Carter, sa femme, officiellement disparue, et Owen n'a aucun souvenir d'avoir rencontré un certain Kaelen Rowle à cette époque. 

 

Dans l'ascenseur magique menant au Département de la justice magique, l'homme profite de l'absence d'autres sorciers ou créatures pour tourner l'enfant dans sa direction. Regarde moi. Il accompagne sa voix rêche et son accent écossais d'un geste, levant le menton du garçon aux yeux gris. Impassible, le plus jeune affronte les prunelles intransigeantes du Père Carter sans broncher. Tu te souviens de ce qu'on a dit ? Et tandis que l'enfant répond d'un hochement de tête, Owen lui retire sa capuche.

 

— Avec des mots, insiste-t-il calmement.

— Oui, papa, articule le gosse alors que l'ascenseur atteint le niveau 2 et s'ouvre sur le plus grand département du Ministère. D'une paume aussi large qu'une pelle de chantier, Owen Carter recoiffe maladroitement son fils, puis sa propre tignasse rousse qu'il rabat en arrière.

 

Après avoir montré une deuxième fois le courrier au secrétariat de cet étage, tous les deux arpentent les couloirs jusqu'à la Direction des Aurors où un employé les guide vers le bureau de Monsieur Rowle. 

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Kaelen Rowle

Chef du Bureau des Aurors 30 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Serdaigle
Fondateur.trice.s du Site, ayant participé à la construction d'Harry Potter RPG !
Bureau de Kaelen Rowle, Mercredi 02 Mai 2125

Kaelen consultait un dossier jauni, posé sur son bureau vitré, lorsque l’on frappa doucement à la porte. Son costume sombre, impeccablement taillé, tranchait avec l’atmosphère chargée de poussière dans l’air. Il leva les yeux, plia délicatement le rapport – un vieux document classé sans suite depuis juin 2114 – puis repoussa sa chaise.

L’employé du Département de la Justice magique ouvrit la porte battante et annonça, d’un ton discret :


Monsieur Carter et son fils sont arrivés.

 

Kaelen sourit, rangea le dossier dans l’armoire derrière lui et se redressa. Il poussa la porte fermée qui donna sur l’open-space des Aurors, où plusieurs agents tapaient à leurs claviers ou parcouraient des parchemins. Il salua brièvement d’un signe de tête les visages familiers, puis invita Owen et l’enfant à entrer.

 

Owen Carter, sa stature colossale un peu voûtée pour faire de la place dans l’encadrement, fit un pas en avant, l’enfant calé sous son bras. Kaelen referma la porte derrière eux, désignant deux fauteuils devant son bureau :


Bienvenue, Monsieur Carter. Asseyez-vous, je vous en prie.

 

Il s’assit à son tour, posa ses mains sur le bureau, et adopta un ton posé, presque amical :


J’ai pris connaissance de votre courrier et j'en ai profité pour consulter le dossier qui nous occupe aujourd'hui. Aujourd’hui, je vais simplement l’examiner avec vous. Pas de formalités superflues : dites-moi ce qui vous amène, et nous verrons ensemble comment avancer.

 

Dans la lumière neutre du bureau, son regard bleu acier se posa sur Owen puis sur le garçon, en attente de la première phrase capable d’enclencher la remise en mouvement d’une affaire trop longtemps oubliée.

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Marley Carter

11 ans Cracmol Britannique Notoriété

Cracmol
Ce titre distingue un donateur d’exception dont la générosité rivalise avec les coffres les plus remplis de Gringotts, faisant de lui un véritable magicien de la fortune solidaire.
Bureau de Kaelen Rowle, Mercredi 02 Mai 2125

Les odeurs de parchemins se mélangent aux parfums des nombreux employés et à l'huile utilisée pour lustrer le bois. Marley sent ses narines vibrer comme si elles avaient besoin d'attraper la moindre trace de ce monde nouveau. Il voudrait s'accroupir et coller son museau contre le bord des meubles, prendre l'empreinte olfactive du gigantesque Ministère, faire taire sa curiosité. Mais Owen n'a eu de cesse de lui répéter " On ne renifle pas. " On ne renifle pas les gens, on ne renifle pas le revêtement du siège dans le train, on ne renifle pas les rampes d'escaliers. Alors le rouquin se contente d'inspirer largement les effluves des couloirs, caché à moitié par l'ombre de son père. Celui-ci l'empêche de reculer lorsque la porte du bureau s'ouvre et qu'un homme en sort. 

 

— Bonjour, répond le colosse en posant sa main entre les épaules du gosse. Merci, ajoute-t-il, poussant doucement l'enfant vers l'intérieur de la pièce. Entre Marley. Le coeur de Marley palpite en dépit de son apparence presque calme. Il obéit un peu vite à l'ordre et ses baskets crissent sur le parquet ciré. Dis bonjour, se contente d'exiger Owen Carter en tirant un siège pour son fils avant de s'asseoir à son tour. Leurs silhouettes paraissent encore plus opposées entre les accoudoirs, trop écartés et trop hauts d'un côté, et inexistants, avalés par la carrure du sportif de l'autre côté. Bonjour, souffle timidement Marley, le vieux sac en cuir serré dans ses bras. Ses prunelles s'élèvent en direction du chef des Aurors tant qu'il parle à son père, et s'enfuient alors que le silence revient un court instant. Il n'a jamais vu autant d'êtres humains que depuis le début de leur voyage vers Londres

 

La voix désormais familière d'Owen lui rappelle l'objet de cette excursion. Marley l'écoute, un œil vissé sur ses grandes mains, l'autre dévisageant parfois le brun qui se tient en face d'eux. Comme je l'ai écrit, ma femme, Kate Carter, a disparu depuis le printemps 2113. Une enquête avait été ouverte en juillet de la même année, et refermée, contre ma volonté, en juin 2114. La voix de l'ancien poursuiveur d'équipe nationale d'Écosse avait résonné si fort dans l'atrium que les vitres ont fissuré, disaient les journaux de l'époque. Il paraît qu'on avait dû le menacer d'enfermement à Sainte Mangouste et de placer les trois filles Carter en foyer pour le dissuader d'insister plus lourdement. Bon de mon côté, j'ai continué à chercher, vous auriez sûrement fait pareil si ça avait été votre femme, se défend l'homme en frottant sa barbe rousse irrégulière, piquée de rares poils blancs. Il contracte la mâchoire, heurté par les critiques de la presse à scandale qui le désigne en mauvais père, l'accusant d'avoir tout abandonné depuis la disparition de Kate Carter. Ça a pris le temps qu'ça a pris, mais j'ai remonté des pistes jusqu'à revenir cet hiver à l'ouest en Écosse, à Puck's Gleen, ça doit vous parler ? La péninsule de Cowal est connue pour un épisode phénoménal de propagation de la lycanthropie en 2118, les autorités et les hôpitaux magiques des îles britanniques sont bien au courant, le phénomène encore loin d'être maîtrisé.

 

Owen retire le vieux sac en cuir des mains de Marley qui ne moufte pas. Il le pose au sol sans arrêter son récit. Ma femme est décédée, j'en ai eu la confirmation là-bas, énonce-t-il, sa tristesse avalée par les cernes sous ses yeux fatigués. Le petit rouquin fixe maintenant ses pieds sous le bord du bureau, les mains posées sur ses genoux vêtus d'un jean neuf, pour faire bonne impression. Et puis, j'l'ai trouvé lui, Marley, mon fils, apparemment. J'savais pas que Kate était enceinte quand elle est partie. À la mention de son prénom, le plus jeune jette un coup d’œil à son père. Ce dernier lui prend brièvement l'épaule, réunissant les mots suivants au sein de son esprit. Il était gardé par un couple, isolé au milieu des bois, qui avaient connu Kate, et qui s'occupaient de lui comme ils pouvaient. Des vieux sorciers, qui vivaient de pas grand-chose honnêtement. Je dis "vivaient", parce qu'ils ont dû prendre un portoloin ou je sais pas, mais ils ont disparu après m'avoir dit tout c'que je devais savoir pour récupérer le gosse. Owen retire la main de Marley, qu'il a plaquée contre son nez pour en examiner les odeurs. 

 

— Voilà donc j'ai appris que j'ai un fils de onze ans, bientôt douze, qui n'a jamais montré de signe de magie, et qui est malade de lycanthropie depuis qu'il est tout petit. L'annonce sonne comme une bombe, lâchée au milieu du bureau, entre un Kaelen Rowle plus qu'attentif, et un Owen Carter au regard robuste. L'enfant continue de fixer ses genoux et ses doigts, remuant les jambes nerveusement. Il a presque pas connu sa mère, elle a été tuée la même nuit où il s'est fait mordre, mais a priori elle avait sûrement déjà une morsure plus ancienne. Ça reste flou. Par contre là-bas ils l'enfermaient, ils lui donnaient pas de potion, il a jamais rien pris pour le moment. Inquiet de sentir son père sécréter de l'adrénaline, Marley se voûte à mesure qu'ils arrivent au coeur de la conversation. Moi je m'occupe de lui depuis janvier, là c'est la pleine lune dans dix jours, c'est-à-dire qu'il a l'habitude d'aller à l'intérieur d'une cabane le temps que ça se fasse, mais bon, c'est pas une vie. J'aimerais bien le ramener chez nous, à Pré-Au-Lard, avec mes filles.

 

Le joueur de quidditch fixe un instant Marley et passe sa main sur les boucles rousses et désordonnées de ce dernier qui garde la tête baissée. Il est pas méchant, j'ai appris à le connaître, je voulais d'abord voir ce que ça donnait avant de l'emmener en ville ou près de l'école. Hein Marley, t'es pas méchant. Tu veux aller à la maison rencontrer tes sœurs ? Owen Carter répète sa question une deuxième fois en Écossais. Le gosse acquiesce du menton.

— Avec des mots, de l'Anglais Marl'. 
— Oui, confirme la voix frêle du rouquin dont les traits ne laissent aucuns doutes sur ses liens du sang avec le sexagénaire. Bon, on fait comment du coup ? Dites-moi ce que je dois faire pour régulariser tout ça au plus vite. 

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Kaelen Rowle

Chef du Bureau des Aurors 30 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Serdaigle
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Bureau de Kaelen Rowle, Mercredi 02 Mai 2125

Kaelen restait un instant interdit, son regard bleu acéré accrochant le mouvement du garçon. Marley semblait humer l'air autour de lui.

 

Reprenant contenance, il s’appuya légèrement contre l’angle de son bureau, les mains croisées dans le dos. Ses traits, d’ordinaire si réservés, s’adoucirent :

 

Monsieur Carter, commença-t-il d’une voix empreinte de gravité, je suis profondément désolé d’apprendre la mort de votre épouse, Kate.

 

Les mots flottaient quelques secondes entre eux, et Kaelen laissa planer un silence respectueux. Il nota mentalement l’écho de la douleur dans la voix d’Owen, la tension contenue dans la mâchoire du colosse. Puis il poursuivit, plus doucement, comme pour rassurer le jeune garçon :

 

Je comprends mieux maintenant pourquoi Marley s’efforce de tout renifler autour de lui… Cette manière d’explorer son environnement, c’est une forme de recherche de repères.

 

Il rouvrit délicatement le dossier qu’il venait de consulter :

 

Ce couple de sorciers isolés à Puck’s Gleen mérite qu’on y porte une attention soutenue. Je vais mandater un de nos meilleurs agents pour qu’il se rende sur place, interroge les témoins résiduels et vous apporte un rapport précis sur ces gardiens de Marley.

 

Kaelen s’approcha de la fenêtre donnant sur l’open-space, contemplant les silhouettes affairées :

 

Pour Marley, soyez assuré que nous ferons tout pour que son retour à Pré-Au-Lard se déroule au mieux. Un cracmol lycanthrope représente un défi unique ; je ne vous mentirai pas : la route sera semée d’obstacles, mais vous ne serez pas seul.

 

Il revint s’asseoir derrière son bureau, dépliant un parchemin vierge :

 

Conformément à la loi, nous devons prévenir le Bureau de Contrôle et de Régulation des Créatures Magiques. Ils enregistreront officiellement la présence de Marley, sa condition et son lieu de résidence. C’est une formalité, mais cruciale pour garantir la sécurité de tous.

 

Kaelen prit une inspiration, scrutant Owen et, par réflexe, jeta un regard à Marley afin de mesurer sa réaction :

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Enfin, pour aider votre fils à gérer ses transformations, nous avons deux pistes concrètes. D’abord, je peux organiser sans délai un examen à Sainte-Mangouste ; les spécialistes y sont rompus aux pathologies magiques. Ensuite, j'ai dans mes connaissance quelqu'un qui pourrait vous aider quant à la gestion au quotidien de la lycantropie. Son expérience personnelle et son expertise en potions pourraient être un soutien inestimable pour Marley, et il réside à quelques minutes seulement de Pré-Au-Lard.

 

Un silence s’installa, chargé d’espoir et d’inquiétude mêlés. Kaelen hocha doucement la tête :

 

Dites-moi ce qui vous conviendrait le mieux, et je lancerai immédiatement les démarches. Nous allons avancer, ensemble.

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Owen Carter

63 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

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À 63 ans, Owen Carter porte le fardeau d'une célébrité fulgurante, il y a maintenant presque 40 ans, et d'une osmose avec ses fans les 30 années suivantes, suivie de sa chute monumentale à la disparition de Kate. Avant de tourner définitivement le dos aux médias en 2114, il conservait une réputation d'homme - certes sanguin, mais toujours juste, et particulièrement honnête et généreux. Si l'Écossais avait réussi à franchir les tempêtes de sa blessure et sa retraite prématurée à 34 ans, après 10 ans à la tête de l'équipe nationale de quidditch, de la diffusion trop aggressive à son goût des images de sa première fille qu'il s'est efforcé de protéger alors même qu'il ouvrait la boutique de Pré-Au-Lard, des rumeurs concernant la santé de son couple avec Kate, du bruit autour de leurs nombreuses séparations/réconciliations, des naissances d'Alison et Charlie, et de l'inauguration d'un deuxième magasin sur le Chemin de Traverse, il a fini par s'effondrer, les épaules voûtées face au vide sans sa femme.

 

Aujourd'hui, de l'autre côté du bureau de Kaelen Rowle, le géant au troisième degré se sent morcelé, une partie de lui toujours silencieuse, désespérément sombre. Son fils jette un œil au chef des Aurors en l'entendant prononcer son prénom. Owen reste muet, suivant du regard la déambulation du brun, attentif à ses paroles. Il rassemble intérieurement les options données par son interlocuteur, dont certaines rejoignent ses propres réflexions. Du pouce et de l'index, il frotte sa barbe, puis passe une paume sur son visage au complet. Les tâches de rousseurs se froissent, disparaissent, et reviennent, marquées par la lourdeur des dernières années. C'est pas tellement les gardiens qui m'intéressent vous savez. J'les ai remercié. Ils ont fait ça pour Kate, car elle les avait aidé à se défendre apparemment. Il laisse sa main tomber contre sa cuisse dans un claquement sonore.

 

— Nan moi j'veux savoir qui a mordu ma femme, qui a tué ma femme. Ce-cette-quoiqu'il soit, il est sûrement toujours en train de courir en Écosse. Ils ont attaqué un gosse, ils peuvent pas rester libres, proclame-t-il, désignant rapidement Marley. À nouveau ses mâchoires se contractent, de colère cette fois. Owen contient son ébullition en inspirant et se remet au fond du siège, la peau piquée de quelques rougeurs. L'enfant le surveille en biais. Leurs yeux se croisent, et le colosse balaye sa frustration d'un geste las. Désolé hein, mais ça m'dépasse moi, que l'enquête pour ma femme soit clôturée au bout d'un an en 2114, et maintenant ça, Puck's Gleen, qu'on a appris seulement en 2118... 4 ans après. J'remets pas en cause votre travail, surtout pas votre travail à vous en particulier Monsieur Rowle, j'sais aussi qu'il y a d'autres trucs, l'attaque pendant la coupe, les derniers évènements, mais. Fin bref. Il re-balaye la conversation d'un deuxième geste de la main, et tourne son regard brièvement vers Marley. Ce dernier observe les objets posés ça-et-là dans la pièce, intrigué par la multitude de choses qu'il n'a jamais vues de sa vie.

 

Owen retrouve les yeux bleus perçants de Kaelen. Bon pis votre contact, ça me va. Il nous fallait un préparateur de confiance pour les potions. L'ancien joueur de quidditch revêt une expression plus inquiète, empreinte de compassion, et jette un autre coup d’œil au rouquin qui l'interroge d'un regard craintif. Six mois en arrière, ils ne se connaissaient même pas encore tous les deux. Aujourd'hui, son nouveau père est devenu son seul point de repère dans une Angleterre féroce. J'l'ai vu avant la transformation, pendant, après, c'est dur à regarder vous savez. Ça m'fait mal pour lui. J'espère vraiment que la potion peut le soulager. Owen laisse un court silence s'installer tandis que des images lui reviennent, de pleines lunes douloureuses.

 

— Il parle surtout Écossais, un peu Anglais, mais ça viendra. À Pré-Au-Lard tout le monde parle Anglais avec l'école à côté et les touristes. Après malheureusement, je sais comment on regarde les- il bute sur le mot. Les cracmols. Au milieu des sorciers. Si en plus on sait qu'il est atteint. L'homme ferme sa bouche, résolu à contenir la fin de sa phrase. Marley fixe tour à tour les deux adultes, puis baisse les yeux vers ses genoux. Il veut aller à l'école. Moi aussi j'aimerais bien qu'il aille à l'école, qu'il rencontre du monde, qu'il apprenne des choses. Mais. Comment on fait pour ça dans son cas Monsieur Rowle ? questionne Owen, suspendu à la réponse du chef des Aurors. 

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Kaelen Rowle

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Kaelen resta un instant immobile, le regard fixé sur Owen comme pour déchiffrer dans la raideur de sa nuque toute la douleur accumulée depuis tant d’années. Son esprit vagabonda un instant dans les archives du Ministère : ces rapports jaunis, émaillés de ratures impatientes, où l’on voyait déjà poindre la confusion des premières nuits de pleine lune, lorsque la bête prend le pas sur l’humain. Il se souvint de la première fois qu’un village entier, en Écosse, avait vacillé sous ces métamorphoses incontrôlées : comment, de témoin à victime à bourreau, chacun devenait soupçonnable à la lumière d’une seule morsure.

 

Un vent de certitude tourna dans son ventre. Il comprit qu’identifier un seul coupable dans une chaîne de lycanthropes était une quête vaine… et pourtant, abandonner ne ferait qu’ajouter à l’injustice. Il imagina déjà Owen, colosse écorché vif, prêt à broyer quiconque lui résisterait. Il pensa à Marley, les mains croisées sur ses genoux, dont les yeux suivaient avec une angoisse muette le moindre déplacement de son père. Comment offrir à cet enfant un avenir serein, quand le monde sorcier redoutait encore les crocs de la pleine lune ?

 

Kaelen respira profondément, laissant le silence se faire entre eux. Puis, rassemblant son calme, il s’adressa à Owen d’une voix douce, mais ferme, comme on balaie un voile pour mieux voir la réalité :


Monsieur Carter, j’ai bien saisi votre soif de justice pour Kate. Vous voulez savoir qui l’a attaquée, et je partage votre révolte. Cependant, la nature même de la lycanthropie rend impossible, souvent, l’identification d’un unique agresseur : chaque victime peut, lors de sa première pleine lune, perdre conscience et blesser, sans en garder souvenance.

 

Il marqua une pause, laissant son regard croiser celui d’Owen, désirant qu’il ressente la sincérité de ses mots. À l’intérieur, il épelait déjà la suite : la réouverture des témoignages, le crissement des scarabées d’encre sur les pages blanches, la relance des informateurs, l’envoi d’une équipe discrète à Puck’s Gleen pour retrouver la trace de ces vieux sorciers.

 

Cela dit, poursuivit-il, je vais rouvrir officiellement votre dossier ; nous relancerons chaque piste, nous interrogerons à nouveau tous ceux qui ont croisé votre femme et ses gardiens. Je ne peux rien promettre quant au résultat, mais je m’engage à faire tout ce qui est humainement possible pour exhumer des indices nouveaux.

 

Un léger frémissement passa dans l’épaule massive d’Owen, et Kaelen profita de ce moment pour intégrer l’urgence scolaire. Il se tourna vers le garçon, aperçut sa timidité mêlée à une curiosité prudente.

 

Quant à Marley, ajouta-t-il, le premier pas sera de confirmer son profil : cracmol ou non. Quelle que soit la conclusion, nous ferons appel à des psychologues scolaires et des conseillers en développement pour bâtir un parcours adapté à ses besoins. Je mobiliserai mes connaissances pour qu’un tuteur spécialisé l’accompagne dès son arrivée à Pré-au-Lard, en prévoyant toutes les mesures de sécurité nécessaires lors des phases de pleine lune.

 

Kaelen croisa les mains, rassemblant dans un dernier regard toute sa détermination. 

 

Monsieur Carter, conclut-il, je sais que ces démarches ne rendront pas Kate, ni n’effaceront les nuits de souffrance de Marley. Mais je vous promets qu’à partir d’aujourd’hui, votre famille aura toute mon attention. 

 

Il laissa retomber le silence, attendant une réponse du colosse.

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Bureau de Kaelen Rowle, Mercredi 02 Mai 2125

« Apprivoise-moi ! Que faut-il faire ? dit le petit prince. Il faut être très patient, répondit le renard. Tu t’assoiras d’abord un peu loin de moi, comme ça, dans l’herbe. Je te regarderai du coin de l’œil et tu ne diras rien. » Le Petit Prince - Antoine de Saint-Exupéry

 

De longues journées, ils se sont observés silencieusement, Marley pétrifié par la silhouette d'Owen, et le colosse pétrifié d'avoir un fils atteint de lycanthropie. Sauf que le rouquin n'était pas qu'un petit garçon semblable à cent mille petits garçons. Contrairement au Petit Prince, il était déjà pour Owen, unique au monde. Comme toutes les filles Carter, l'enfant possède le regard curieux de sa mère et une vivacité d'esprit déconcertante, et comme toutes les filles Carter, l'enfant lui rappelle à quel point il a aimé Kate, et à quel point il a détesté la voir souffrir, à quel point elle le faisait se sentir minuscule, tellement démuni. Contrairement au Petit Prince, Marley est devenu essentiel immédiatement dans la vie d'Owen. Sans lui, il aurait dérivé en apprenant les circonstances du décès de sa femme. Il aurait oublié le reste de sa famille et se serait jeté à corps perdu au milieu d'une guerre vaine, contre des agresseurs maudits.

 

L’œil résilient, Owen soupire. J'comprends oui, le plus difficile sera d'accepter, ajoute-t-il intérieurement, conscient d'être en plein déni, à rien d'espérer qu'elle soit cachée quelque-part, toujours en vie. Il frémit. Entendre le chef du bureau des Aurors confirmer qu'il rouvrira l'enquête apaise la sensation d'abandon du système judiciaire dont souffre l'ancien sportif depuis l'année 14. Courant après l'espoir  de retrouver Kate, il avait alors dépensé une grande partie de l'argent du foyer pour financer des détectives privés, sans succès. Merci, répond simplement l'homme, reconnaissant de l'attention que lui porte aujourd'hui Kaelen Rowle.

 

À la mention de son prénom, le gosse tend l'oreille, cherchant auprès de son père les explications des mots qu'il ne connaît pas, et la réponse à deux questions importantes à ses yeux : pourra-t-il aller à l'école comme sont supposés le faire les autres enfants ? L'hôpital peut-il ramener sa magie perdue entre sa conception et sa naissance, à l'intérieur du ventre de sa Maman ? Marley n'attend même plus qu'on soulage ses transformations, habitué aux souffrances qu'elles provoquent douze semaines par an, depuis environ la moitié de sa vie. Et l'école avec mes sœurs, oui Papa ? demande-t-il, envieux, tandis que Monsieur Rowle leur promet toute son attention. Owen acquiesce au fonctionnaire en face d'eux, décidé à donner sa confiance au Ministère une fois encore. Il se tourne vers le petit rouquin. Marley, je t'ai expliqué, les enfants qui reçoivent pas de lettre peuvent pas aller dans l'école de tes sœurs. Ta rentrée des onze ans est déjà passée mon grand. Lançant un regard à Kaelen, il glisse à titre informatif : il est né pendant la nuit de pleine lune du 21 août 2113. Un 21. Un 21 comme chacune de ses autres filles. Il avait fallu que ce 21 août soit une nuit de lune ronde et brillante. Peut-être n'est-ce alors pas vraiment un hasard mais plutôt une conséquence ? Le père pose une main gigantesque sur l'épaule de son fils. 

 

— On a tout l'été pour voir des gens qui vont nous aider d'accord ? -et voir mes sœurs. Oui, et tes grandes sœurs. Et notre maison au village, avec la boutique, j't'ai raconté hein. Tout en frottant doucement le dos du gosse, Owen poursuit sa conversation en direction du brun. Alors on commence par Sainte-Mangouste, c'est ça ? Y'a peu de chances qu'il ait un don de magie vous savez. Rien de rien en onze ans, pas de lettre, moi j'y crois pas trop honnêtement. Maintenant, il faut avancer.