Harry Potter RPG

Liste des messages de Sasha Shevchen

Sasha Shevchen

Homme

16 ans

Sang-mêlé

Ukrainienne

Les Epreuves des Courageux

Message publié le 14/06/2025 à 21:36

- Ok ok ok, assura Sasha de l'autre côté du gouffre. C'était p't'être trop ambitieux comme idée !

 

Charli était trop jeune pour maîtriser ce genre de sortilège, effectivement. Probablement que l'objectif de l'épreuve était vraiment de les faire marcher façon funambule. Maintenant qu'il était de l'autre côté, l'épreuve ne lui semblait pas si difficile : on pouvait sûrement bien se suspendre au câble pour traverser, ce n'était pas trop compliqué. Mais pas vraiment du goût de son binôme.

Sasha se remit sur ses pieds en pouffant.

 

- On va bien trouver une solution, t'inquiète.

 

Une fois debout, ses yeux parcoururent leur environnement : mais rien n'avait été laissé dans la pièce, à part quelques tableaux ici et là...

 

- Ah, j'ai une idée !

 

Sasha alla décrocher un gros cadre. Au milieu, une femme qui versait du lait dans une marmite, habillée comme une domestique d'une époque datant d'au moins deux siècles avant la leur, se mit à pester à voix haute face à un tel traitement. Mais le vent qui remontait du gouffre étouffait suffisamment sa voix pour que l'élève put tranquillement l'ignorer, et il posa le tableau à ses pieds, bien à plat, avant de se redresser.

 

- J'vais te l'envoyer comme une plateforme, tu montes dessus, et je le fais revenir. Ok ?

 

Finalement, cette course d'obstacles était plutôt drôle : Sasha n'avait pas prévu de vraiment s'amuser ce soir, mais c'était une bonne surprise. Et puis, un peu d'entraînement ne faisait jamais de mal.

 

Il leva sa baguette une nouvelle fois, visant le tableau, effectuant un nouveau geste du poignet.

 

- Locomotor ! s'exclama Sasha. 


Aussitôt, le tableau se souleva de quelques centimètres au-dessus du parquet vieilli et, suivant la direction indiquée par la baguette du garçon, traversa le gouffre en flottant tel un radeau instable vers Charli.

 

- Voilà, ça devrait être assez solide, monte !

- Vous allez me marcher dessus, maintenant ? Petits sauvages ! Incultes ! 

- Mets tes pieds et tes mains sur le cadre. 

- C'est la moindre des choses !

 

Sasha haussa les épaules. Il disait ça pour la solidité, pas vraiment pour préserver la peinture. 

Sasha Shevchen a lancé un sortilège !

Sortilège
Sortilège de Locomotion
Difficulté
4
Résultat D20
6
Interprétation
Réussite
XP gagnée
3

- Locomotor ! s'exclama Sasha. 


Aussitôt, le tableau se souleva de quelques centimètres au-dessus du parquet vieilli et, suivant la direction indiquée par la baguette du garçon, traversa le gouffre en flottant tel un radeau instable vers Charli.

 

- Voilà, ça devrait être assez solide, monte !

- Vous allez me marcher dessus, maintenant ? Petits sauvages ! Incultes ! 

- Mets tes pieds et tes mains sur le cadre. 

- C'est la moindre des choses !

 

Sasha haussa les épaules. Il disait ça pour la solidité, pas vraiment pour préserver la peinture. 

Autres résultats possibles

- Locomotor ! s'exclama Sasha. 


Aussitôt, le tableau se souleva de quelques centimètres au-dessus du parquet vieilli et, suivant la direction indiquée par la baguette du garçon, traversa le gouffre avec une stabilité telle qu'on eût cru à un mécanisme rigide. 

 

- Tu vois ? C'est solide, monte !

- Vous allez me marcher dessus, maintenant ? Petits sauvages ! Incultes ! 

- Mets tes pieds et tes mains sur le cadre. 

- C'est la moindre des choses !

 

Sasha haussa les épaules. Il disait ça pour la solidité, pas vraiment pour préserver la peinture. 

- Locomotor ! s'exclama Sasha. 

 

Aussitôt, le tableau se souleva de quelques centimètres au-dessus du parquet vieilli et, suivant la direction indiquée par la baguette du garçon, alla en direction du gouffre pour rejoindre Charli, flottant avec fébrilité... 

 

... mais le sortilège n'était pas assez puissant et le tableau, trop lourd, tomba subitement dans le vide. Charli et Sasha le regardèrent chuter, la laitière poussant un hurlement d'horreur qui s'effaça quand le tableau s'écrasa au sol avec fracas, plusieurs étages plus bas. 

 

- Oups, fit Sasha. Elle est vachement réaliste, cette illusion...

- Locomotor ! s'exclama Sasha. 

 

Le tableau ne bougea pas d'un pouce : de la pointe de la baguette du Gryffondor avait jailli une nuée d'étincelles qui, en s'abattant sur la toile, la fit s'embraser brusquement. 

 

- Dermo ! jura Sasha dans sa langue d'origine.

 

Sans réfléchir, il se mit à piétiner le tableau pour essayer d'éteindre le feu, détruisant plus encore la toile dans le processus. 

Si avec ça Gryffondor ne perdait pas de points...


Larmes fauve

Message publié le 14/06/2025 à 14:42

Sasha avait cessé de martyriser ces pauvres morceaux de bois au contact de Charlie. C'était un contact fugace, suffisant pour lui donner un frisson malgré tout - un mélange de malaise et de surprise, d'une soif ardente et de pudeur. Au moins, les paroles de la petite fille le maintenaient à l'instant présent, plutôt que de se remettre à penser, pour la millième fois, à ce qu'on devait penser de lui là-bas. Mais il peinait à donner du sens à tout ce que disait Charlie. On pouvait aimer quelqu'un et savoir que cette personne était mieux sans soi. Freya avait confirmé ça, et Charlie était peut-être tout simplement trop jeune pour comprendre. Mais il n'allait pas la contredire : il savait qu'elle parlait de son père, et lui non plus n'approuvait pas cette absence, qui le mettait dans une colère envers le célèbre Owen qu'il ne s'expliquait guère. Pendant qu'il était par monts et par vaux, il ne les protégeait pas.

 

Leurs yeux se rencontrèrent : malgré ses larmes qui avaient rendu ses joues humides, Charlie avait le regard déterminé, probablement bien plus que lui. On avait beau dire que c'étaient les hommes qui partaient prioritairement à la guerre, il avait toujours trouvé les filles plus courageuses. D'ailleurs, les quelques femmes qu'il avait vu se battre avaient quelque chose en elle d'inflexible, une abnégation capable de laisser l'émotion de côté qu'il ne s'expliquait pas. Sasha la contempla longuement, le visage interdit, essayant de mettre du sens sur les propos qui venaient de la psychomage - mais si c'était utile à Charlie, Sasha lui ne les comprenait pas beaucoup. Est-ce que sa tête à lui posait des questions pour combler les vides ? Il avait l'impression que c'étaient plutôt des réponses à des questions qu'il aurait préféré ignorer qui ne cessait de l'assaillir.

 

Il s'humecta les lèvres, baissa les yeux sur le morceau de bois que Charlie avait rassemblé tel un puzzle bien organisé, et qu'il n'osait plus briser désormais.

 

Que dire, que ne pas dire ? Il avait encore en tête le regard dur de Freya, bien campée sur ses deux pieds, quand elle l'avait mis en garde.

 

- Evidemment que je m'en rappelle. Et est-ce que je voulais, c'est plus compliqué que ça.

 

Des fois il voulait pas, des fois il voulait pour faire comme les autres, faire partie de l'équipe, qu'on soit fier d'avoir Sasha pardus amurskyi à ses côtés. Des fois il avait regretté d'avoir voulu. Des fois il avait regretté d'avoir fui pour ne pas avoir à faire face. Il secoua la tête avec un soupir, perdu lui-même pour répondre à cette question.

 

- Des fois y'a des choses que t'aimes pas faire mais que t'es obligé de faire, résuma-t-il avec un haussement d'épaules.

 

Il pinça ses lèvres pour la regarder de nouveau. Charlie avait changé depuis le début de l'année : son visage devenait moins rond même s'il était toujours enfantin. La lueur de la lanterne faisait briller ses joues humides parsemées de tâches de rousseur - semblable à celles qu'Alison essayait toujours de dissimuler.

 

- Tes soeurs voudraient pas que je te parle de ça, il finit par dire, serrant les dents. Si tu veux savoir si je suis coupable de très mauvaises choses, la réponse est sûrement oui.

 

Car il devinait bien où allaient les questions de Charlie. Elle essayait, comme les autres, de savoir si ce qu'on pouvait dire de lui était vrai. Alors que depuis le début de l'année, il mettait tout sur le dos des russes et de leur propagande, à mesure que les semaines passaient sa confiance en la justesse de ses actes s'amenuisait. Il avait ensuite essayé de se convaincre que c'était seulement l'approche pudique et naïve de Poudlard qui dérivait vers lui ce jugement négatif, mais sa conversation avec Freya l'avait brutalement mis face à cette réalité : coupable, il l'était. Peut-être pas autant que les russes. Sûrement pas autant que les russes. Il fallait que les russes fussent plus coupables que lui. Il avait l'impression que sinon, il se désintègrerait.

 

- Mais je peux pas en dire plus. Tout ce que je peux te dire, c'est que quoi que j'aie fait là-bas, à toi je ferai jamais de mal. C'est promis. Ni à toi ni à Alison ni à Freya. Ici c'est pas la guerre, et ça je le sais. Et...

 

Il s'interrompit pour détourner le regard. Ses yeux se perdirent dans la direction où le tunnel s'enfonçait vers Pré-au-Lard. Les parois de terre et de racines entremêlées disparaissaient dans l'obscurité. La suite n'était pas raisonnable et il le savait parfaitement. Il fit un effort pour garder un visage neutre, malgré la chaleur qui envahissaient sa poitrine, ses joues, qui lui picotait les yeux.

 

- J'm'étais juste dit que j'pouvais p't'être un peu combler les vides, il laissa tomber à voix basse, comme une confidence déçue, avant de regarder Charlie de nouveau. Que si ton père pouvait pas défendre Freya et la boutique, j'pourrais l'faire. Que si ton père pouvait pas emmener Alison danser, j'pourrais l'faire. Que si ton père pouvait pas te serrer dans ses bras quand t'as du chagrin... J'pourrais l'faire.

 

Il eut un sourire triste, un peu amer.

 

- Faire des trucs de gens qui ont une famille, quoi. Mais j'crois qu'tes soeurs sont vraiment pas fan de mes idées.


Caméléon

Message publié le 14/06/2025 à 12:56

Les couloirs n'avaient jamais paru si longs à parcourir à Sasha. Il avait pourtant déjà porté un être humain - et peut-être, même, sous le choc, un corps plus lourd que celui d'Anya, sans s'en rendre compte. Mais à cet instant, il avait une conscience aiguë de tout ce qui n'allait pas : il était hors du dortoir à des heures interdites, à transporter une jeune femme russe inconsciente, le chemisier ouvert même s'il avait rabattu sur elle ce qui restait de sa veste. Si on le surprenait ainsi, qui pourrait croire qu'il ne voulait que la ramener saine et sauve ?

 

Les rixes entre ukrainiens et russes, ou tout simplement les bagarres déclenchées autour des réfugiés de Poudlard n'étaient pas tout à fait inconnues du personnel de l'Ecole. Et d'intuition, Sasha se doutait que peu de professeurs avaient eu quoique ce fut à redire du comportement d'Anya, alors que ce n'était pas son cas. Il serait jugé coupable avant même d'avoir pu ouvrir la bouche.

 

Il avait beau accélérer le pas, il avait l'impression que les couloirs s'étiraient devant lui à mesure qu'il les parcourait. Sous sa forme animale, les distances paraissaient beaucoup plus courtes.

 

Sasha espérait arriver au bout de ses peines, mais c'était sans compter le réveil brutal de la jeune fille. Elle lui échappa des mains, et il ne put même pas accompagner sa chute : Anya s'était dégagée brusquement pour le rejeter, et malgré l'impact au sol, elle s'écartait déjà en le fusillant du regard. L'ukrainien déglutit en jetant quelques coups d'oeil autour de lui.

 

- Shht ! lui intima-t-il alors qu'elle jurait.

 

Ils étaient dans une partie du château fréquentée : pas si loin de la salle commune des Serpentards.

Sasha jeta un regard à ses pieds : la veste gisait à côté de la baguette. Le Gryffondor se hâta de se baisser pour les ramasser et se rapprocher d'Anya pour les lui tendre - il se pencha en avant pour lui parler d'un peu plus près, en un chuchotement qu'il espérait, nul ne pourrait entendre, comme s'il commettait un crime.

 

- Si tu t'sens mieux rentre vite, ordonna-t-il. Et si...

 

Des gloussements retentirent à l'angle du couloir. Sasha tourna la tête avec vivacité - il capta instantanément une odeur alcoolisée tandis que deux silhouettes apparaissaient et s'immobilisèrent quand ils se rendirent compte, eux aussi, qu'ils n'étaient pas seuls. C'était une jeune fille aux cheveux blonds dont les jambes semblaient flageoler comme des spaghettis - elle se retenait heureusement au bras d'un garçon à la moue défensive et qui toisait déjà Sasha.

 

- Qu'est-ce que vous faites là, siffla le Gryffondor, qui avait reconnu le duo - la blonde avait plaqué une main sur sa bouche, comme si elle venait de retenir une exclamation, mais ses yeux écarquillés riaient encore d'une ivresse légère.

- Et toi, t'as encore réussi à attirer une Serpentard dehors, fit Lucian, goguenard.

 

Sasha émit un sifflement mécontent entre ses lèvres.

 

- Si vous rentrez à votre salle commune, raccompagnez-la, elle se sent pas bien, gronda-t-il, non sans pousser doucement, d'une pression de l'épaule, Anya vers les deux plus jeunes Serpentards.

 

Le visage de Lucian se troubla.

 

- Attends, tu veux dire qu'une autre fille t'est bizarrement tombée inconsciente dans les bras ?

- Oh. My. God.

- Mais tu les drogues ou quoi ?

- C'est un hasard, protesta Sasha.

 

Ses yeux furibonds allèrent de Gwen et Lucian à Anya.

 

- Dis-leur, je t'ai juste ramenée !


Larmes fauve

Message publié le 02/06/2025 à 20:24

Le nez à demi dans la terre, Sasha écoutait la lecture qu'elle lui faisait. Il aurait aimé qu'elle lui contât une histoire, ou tout autre chose : sa voix enfantine était berçante, et mêlée aux odeurs qu'elle dégageait, il trouvait dans cette proximité avec la petite fille une forme de sérénité, douce et tranquille.

Mais son esprit humain interprétait bien les mots qui tombaient dans ses oreilles les yeux fermés.

 

 

 

La voix était tremblante, et racontait les terribles angoisses d'une petite fille, qui dégoulinaient dans son sommeil - maintenant, elle rêvait de lui sous la forme de cauchemars sanglants. Il s'y mélangeait la guerre et l'absence du père, les informations sensationnelles des journaux qui cherchaient à vendre et les injonctions d'une soeur qui voulait la protéger.

 

Ça va pas du tout Sasha.

 

Je sais, il aurait voulu répondre.

 

 

 

La panthère roula sur le dos en rouvrant les yeux. Son torse se gonfla et un souffle puissant s'échappa de sa gueule - malgré toute l'animalité détendue de la posture, le souffle avait eu l'air d'un gros soupir.

 

Et puis, les poils changèrent de couleur, la tête prit un peu moins de place, et à la place des oreilles, une tignasse emmêlée se retrouva au sol.

Sasha avait repris forme humaine, mais il resta étendu, les mains sur le ventre, à regarder la voûte qui leur servait de plafond protecteur.

Il resta un moment silencieux, parce qu'il savait qu'il fallait dire quelque chose, mais il ne savait toujours pas quoi.

 

Sasha s'était toujours dit qu'il devrait réfléchir à ce qu'il raconterait, notamment à sa petite soeur. Qu'il devrait anticiper quels mots emprunter, quelles anecdotes raconter et lesquelles passer sous silence. Qu'il devrait être le plus honnête possible, parce que Kalina n'était pas idiote, et qu'il devait être le plus précautionneux aussi, parce que Kalina ne méritait pas de faire des cauchemars la nuit en rêvant que son frère déchiquetait des gens.

 

A cet instant, il se rendait compte de la difficulté d'une telle tâche.

 

Il déglutit.

 

- Charlie, il dit soudain.

 

Et il se redressa. Son dos et ses cheveux étaient parsemés de débris de feuilles et de branches mortes, mais il n'y fit pas attention. Il s'assit à côté de la Serdaigle, et s'humecta les lèvres le temps de se lancer.

 

- Quand je suis parti, je savais pas ce que c'était la guerre. Je croyais partir pour le bien, parce que je savais pas ce qui allait se passer.

 

Ou plutôt, il en avait une vision déformée. Il savait sans l'avoir vu que lorsqu'il avait quitté son foyer, Kalina avait dû pleurer des nuits entières, parce que c'était dans son lit qu'elle venait se réfugier quand ils entendaient trop d'histoires qui faisaient peur ou le bruit des bombes dans le lointain. Il savait aussi que sa mère et son père avaient dû violemment se disputer. Il entendait presque la voix de sa mère crier que c'était son père qui lui avait mis ces idées d'honneur dans la tête, à cause de toutes les fois où il parlait des russes à table en commentant l'actualité alors que ça n'aurait pas dû être évoqué devant les enfants - et son père aurait rétorqué qu'on ne pouvait pas leur cacher une vérité aussi brutale parce qu'ils en entendraient de toute façon parler par d'autres familles, à l'école, chez les copains, dans les gazettes.

 

Mais il était , maintenant, auprès d'une jeune fille que son histoire avait contaminé jusque dans son sommeil, et il n'était plus possible de revenir en arrière.

 

- L'Angleterre va pas faire la guerre. T'es dans un pays sûr, Charlie. Ici tout va bien, tu as beaucoup de chance d'être née ici. L'Ukraine et la guerre, c'est très, très, très loin.

 

Sa gorge s'était noué un peu, et il ramena ses jambes pour se mettre en tailleur et se pencher en avant, absent quelques secondes, ses doigts cherchant quelque brin d'herbe à triturer. Il contempla, ce faisant, le dos de ses mains striées de cicatrices noires et épaisses, disgracieuses.

 

- J'ai pas eu le choix de devenir Animagus, et surtout, j'ai pas eu le choix de cet animal-là, précisa-t-il, avant de secouer la tête. Mais c'est pas vrai que les Veilleurs torturent des enfants. Les journaux écrivent des trucs pour vendre.

 

Enfin, je crois pas. De drôles de doutes s'étaient parfois insinués en lui depuis qu'il avait consulté les journaux d'Anya, dans lesquels des faits odieux étaient relatés. Il s'était convaincu que ce n'était qu'un tissu de mensonges. Mais il savait aussi que certaines brigades avaient dérapé, comme il avait entendu quelques grands discuter. Il n'avait pas vraiment compris, alors. Il avait cru que c'étaient des sorciers qui avaient raté des missions. Maintenant, avec l'âge, il se demandait à quel genre de dérapage les aînés faisaient à l'époque référence. Ce qu'il avait vu de ses propres yeux lui suffisait déjà largement, et il s'efforça de mettre cela de côté. Il soupira - un soupir semblable à celle de la panthère - avant de relever les yeux vers Charlie.

 

- Je suis désolé de t'avoir évitée. J'en ai pas envie, pas envie du tout, mais regarde : à peine tu connais un peu mon histoire que ça t'empêche de dormir. Si je suis pas la panthère qui te protège de tes cauchemars, il vaut probablement mieux que je sois pas là du tout, tu crois pas ? En tout cas moi, je veux pas t'en apporter de nouveaux.

 

Il y eut un silence qui le fit se sentir misérable. Est-ce qu'il y arriverait ? Il ne songeait pas à reprocher à Charlie son escapade à l'extérieur - ç'aurait été Sainte-Mangouste qui se moquerait de la charité - mais si elle se promenait dehors la nuit, il aurait dû mal à ne pas la suivre. Sasha haussa les épaules, reporta son attention sur la petite branche qu'il réduisait petit à petit en morceaux, avec application.

Freya avait raison : il pouvait profondément affecter Charlie, et pas vraiment dans un sens positif.

Sa respiration s'accéléra subitement, et il dût cligner des yeux plusieurs fois pour digérer l'émotion étrange qui l'envahissait. Soudain il comprenait pourquoi il s'était évertué à se rapprocher d'elles. Alison, Charlie, puis Freya : elles étaient des tests. Avec systématiquement le même résultat. Elles étaient la preuve. Il déglutit de nouveau.

 

- Tu sais, il dit subitement au bout de longues secondes, et sa voix comme ses mains tremblaient un peu, peut-être que si ton père rentre pas, c'est parce qu'il veut vous protéger. Peut-être qu'il vous aime très, très fort, mais qu'il pense que c'est mieux pour vous s'il rentre pas. 


Caméléon

Message publié le 02/06/2025 à 18:49

Assis sur la pierre fraîche, aussi immobile que les tableaux encore endormis, Sasha avait l'air de s'être fondu dans le décor du couloir. Il était pâle et il lui semblait qu'une brique du château avait été déposée au fond de son estomac.

 

Après des mois d'efforts pour se protéger, il avait dévoilé son animagie par pure imprudence. Anya n'était qu'une fille ; et une fille qui avait peur de lui, qui plus était. Il aurait facilement pu se défendre sans se transformer. Il ne comprenait pas ce qui lui avait pris, sinon que de vieux réflexes avaient pris le dessus : sous l'adrénaline du danger, il était redevenu un bref instant le combattant qui devait se défendre, crocs et griffes, face à l'ennemi. Son coeur en avait longuement battu la chamade avant de se calmer, et il se sentait désormais vidé de toute énergie, à contempler devant lui le rideau épais qui protégeait une fenêtre d'où traversait déjà des lueurs grises du matin.

 

La pièce où Anya se trouvait restait silencieuse.

 

Il tourna la tête dans cette direction. Elle aurait dû sortir au bout de quelques minutes. Quand il l'avait quittée, elle avait l'air si chancelante et si blême qu'il avait cru qu'elle allait tourner de l'oeil : c'était bien l'une des raisons pour lesquelles il n'était pas parti. Il avait appris ça de sa propre expérience : sous l'effet d'un choc, quand on se blessait, on avait l'impression qu'on allait juste pouvoir se relever et poursuivre le fil de nos activités, avant que nos jambes se dérobassent sous nos pieds.

 

Avec précaution, pour ne faire aucun bruit, Sasha se releva. Arrivé à la porte, il l'entrouvrit avec lenteur, juste pour pouvoir passer un oeil... Et la voir au sol.

 

- Blin, chuchota-t-il pour lui-même avant de se faufiler à l'intérieur.

 

Il se hâta de venir s'accroupir à côté d'elle - vérifia pouls et respiration. Elle s'était seulement évanouie, un bras serré par un garrot. Il se hâta de le défaire en marmonnant - est-ce qu'elle voulait perdre un bras ?! - et aussitôt un filet de sang apparut, gouttant lentement. Sasha récupéra le tissu pour le rouler en boule et appuyer sur la plaie. De sa main libre, et il tira sur les vêtements pour dévoiler l'autre épaule - blyad, cela faisait deux fois qu'il déshabillait une Serpentard inconsciente. Ne le laissait-on jamais déshabiller des filles pour des raisons plus excitantes ? - mais heureusement, de l'autre côté les griffes s'étaient plantées moins profondément, et les plaies avaient déjà cessé de couler.

 

Au bout de quelques minutes, il put retirer le tissu ensanglanté : la plaie avait cessé de couleur. Il se demanda s'il devait cautériser la plaie, mais la douleur aurait pu brutalement éveiller Anya, et ça ne lui paraissait pas très pertinent. Il se décida de se contenter d'un soin léger - au moins, il serait à peu près sûr de le réussir, même la main tremblante. Avant de s'exécuter, il essuya l'épaule d'Anya du mieux qu'il pût.

 

- Episkey, prononça-t-il dans un chuchotement en levant sa baguette.

 

Sous ses yeux, la peau autour de la plaie sembla se mouvoir, s'étirer pour se refermer. La cicatrice formée était plutôt disgracieuse : elle tiraillait la peau, épaisse et boursouflée, mais au moins Anya ne risquait-elle plus rien à cet endroit.

 

Pour le reste, Sasha ne savait pas si l'évanouissement d'Anya était dû au choc de la chute, à l'émotion, ou à ce qui se passait en elle juste avant qu'il entrât la toute première fois dans la pièce. Tout ce qu'il savait, c'est qu'il ne pouvait décemment pas la laisser ici. Alors il rangea sa baguette et glissa un bras sous les genoux d'Anya, et l'autre sous ses épaules pour la soulever. 

 

Il songea à la déposer devant l'infirmerie, mais c'était trop risqué. On lui poserait des questions. Non, tant pis : il la déposerait devant l'entrée des quartiers des Serpentards, où il essaierait de l'éveiller. Que pouvait-il faire de mieux ?

Sasha Shevchen a lancé un sortilège !

Sortilège
Sortilège du Bisou Magique
Difficulté
7
Résultat D20
13
Interprétation
Réussite
XP gagnée
3

- Episkey, prononça-t-il dans un chuchotement en levant sa baguette.

 

Sous ses yeux, la peau autour de la plaie sembla se mouvoir, s'étirer pour se refermer. La cicatrice formée était plutôt disgracieuse : elle tiraillait la peau, épaisse et boursouflée, mais au moins Anya ne risquait-elle plus rien à cet endroit.

 

Pour le reste, Sasha ne savait pas si l'évanouissement d'Anya était dû au choc de la chute, à l'émotion, ou à ce qui se passait en elle juste avant qu'il entrât la toute première fois dans la pièce. Tout ce qu'il savait, c'est qu'il ne pouvait décemment pas la laisser ici. Alors il rangea sa baguette et glissa un bras sous les genoux d'Anya, et l'autre sous ses épaules pour la soulever. 

 

Il songea à la déposer devant l'infirmerie, mais c'était trop risqué. On lui poserait des questions. Non, tant pis : il la déposerait devant l'entrée des quartiers des Serpentards, où il essaierait de l'éveiller. Que pouvait-il faire de mieux ?

Autres résultats possibles

- Episkey, prononça-t-il dans un chuchotement en levant sa baguette.

 

La plaie se mût sous ses yeux, se refermant proprement. Elle en garderait une cicatrice, bien sûr - ses compétences étaient celles des premiers soins, sûrement pas d'un médicomage. Mais au moins ne risquait-elle plus rien. 

 

Pour le reste, Sasha ne savait pas si l'évanouissement d'Anya était dû au choc de la chute, à l'émotion, ou à ce qui se passait en elle juste avant qu'il entrât la toute première fois dans la pièce. Tout ce qu'il savait, c'est qu'il ne pouvait décemment pas la laisser ici. Alors il rangea sa baguette et glissa un bras sous les genoux d'Anya, et l'autre sous ses épaules pour la soulever. 

 

Il songea à la déposer devant l'infirmerie, mais c'était trop risqué. On lui poserait des questions. Non, tant pis : il la déposerait devant l'entrée des quartiers des Serpentards, où il essaierait de l'éveiller. Que pouvait-il faire de mieux ?

- Episkey, prononça-t-il dans un chuchotement en levant sa baguette.

 

Sous ses yeux, la peau se mût doucement, mais la plaie ne se referma pas. Il jura de nouveau à voix haute, dans sa langue. A la hâte, il retira sa chemise et l'étendit au mieux, puis il tacha d'en faire un bandage bien serré autour de l'épaule d'Anya. 

 

Pour le reste, Sasha ne savait pas si l'évanouissement de la jeune fille était dû au choc de la chute, à l'émotion, ou à ce qui se passait en elle juste avant qu'il entrât la toute première fois dans la pièce. Tout ce qu'il savait, c'est qu'il ne pouvait décemment pas la laisser ici. Alors il rangea sa baguette et glissa un bras sous les genoux d'Anya, et l'autre sous ses épaules pour la soulever. 

 

Il songea à la déposer devant l'infirmerie, mais c'était trop risqué. On lui poserait des questions. Non, tant pis : il la déposerait devant l'entrée des quartiers des Serpentards, où il essaierait de l'éveiller. Que pouvait-il faire de mieux ?

- Episkey, prononça-t-il dans un chuchotement en levant sa baguette.

 

Sous ses yeux, la peau se mût doucement, mais la plaie ne se referma pas. Pire, le sang se remit à couler en gouttes lentes et régulières, et Sasha jura entre ses dents. A la hâte, il jeta le tissu imbibé de sang pour retirer sa chemise et la rouler en boule. Il appuya de nouveau sur la plaie. 


Caméléon

Message publié le 01/06/2025 à 16:18

Elle refusait, et refusait encore. Sasha secouait la tête négativement, refusant d'y croire. Soudain Anya n'avait plus rien à voir avec la créature étrange et effrayante qu'il avait vue un peu plus tôt : elle était une jeune femme sans défense, avec des larmes plein les yeux et rassemblant son courage pour combattre un ennemi qu'elle savait trop puissant pour elle. Elle résistait, et plus elle résistait, plus Sasha avait l'impression qu'elle était une chose à protéger et non à détruire. C'était injuste. Il devait détester les russes. Et elle, depuis le premier jour, s'acharnait à être jolie, sérieuse et brave, à se comporter noblement - sauf quand elle avait compris qu'ils étaient dans deux camps séparés, bien sûr.

Les traits de Sasha se déformèrent. Maintenant, elle ne le rejetait pas uniquement par principe des origines, mais parce qu'elle avait vu ce qu'il était vraiment.

 

Il allait d'échec en échec, ici.

 

Il serra les dents et lentement, baissa les bras. Il se pencha pour récupérer sa baguette, précautionneusement pour ne pas déclencher de la peur chez Anya qui pourrait la faire attaquer de nouveau, puis il se leva. Il ne prit pas la peine d'épousseter son jean qui avait traîné dans la poussière : il recula d'un pas, les bras le long de son corps, vers la porte. Il s'humecta les lèvres, s'efforça de prendre un ton dur.

 

- Très bien. Tu as raison. Personne saura. Sinon je me débrouillerai pour venir finir le travail.

 

Sasha espéra que la menace sonnait suffisamment intimidante. Maintenant qu'Anya avait peur de lui, elle ferait son effet, se persuada-t-il. Il n'avait pas besoin qu'Anya restât silencieuse à vie : seulement quelques mois. Il saurait la maintenir silencieuse, se répéta-t-il en quittant la pièce, mais tous ses membres tremblaient.

 

Il repoussa la porte derrière lui, sans la refermer totalement pour produire le moins de bruit possible. Le couloir l'accueillit avec une lumière douce de fin de nuit : le soleil bientôt allait reprendre tous ses droits sur le château, illuminant chacun des recoins, les terrassant de réalité crue et froide.

 

Sasha ne fit que quelques pas avant de ranger sa baguette. Il s'adossa contre un mur et se laissa choir lentement le long de celui-ci. Le sol froid et dur l'accueillit en silence, et il fit reposer lourdement son crâne contre la pierre, l'oreille à l'affût, un oeil tourné vers la porte.


Caméléon

Message publié le 01/06/2025 à 15:33

Il y a un rire, dans sa tête. Le rire d'une fille qu'il n'a jamais connue, et pour laquelle il éprouve pourtant un sentiment de familiarité douce.

 

Ce n'est pas son amie à lui, réaliste-t-il. C'est celle d'Anya.

 

Il la relâcha brusquement, avec un mouvement de recul, confus. Des bribes de souvenirs étaient encore éparpillés ça et là - On lui montre un cerf. - quand il se laissa tomber sur son séant, sur la pierre froide, à côté de la russe. Il la libéra en retirant la jambe qui restait en travers d'elle, plus préoccupé en réalité par la volonté de retrouver ses propres souvenirs que par l'envie de la laisser vraiment tranquille. Ses propres souvenirs avaient fui vers elle, en partie. Il le savait, sans savoir comment ni pourquoi.

 

Le ton d'Anya le tira toutefois de sa torpeur, et il la contempla : elle avait retrouvé sa forme habituelle : son visage doux, ses cheveux bouclés. Même sa voix élégante, quand bien même elle était blanche, aussi pâle que sa peau blême à cet instant.

 

- J'ai... C'est...

 

Quoi, une erreur ?

 

- Un accident, il balbutia, le souffle court, sans y croire lui-même. C'était un accident.

 

Il ne savait plus ce qu'Anya savait. C'était pire que de savoir qu'elle connaissait son secret. Pourquoi n'avait-il pas proprement terminé le travail, comme on le lui avait appris en cas de compromission ? Sasha secoua la tête en un signe négatif. Elle avait peur, très visiblement. Il n'était plus question de le provoquer. La baguette d'Anya tremblait, pointée sur lui dans un geste faible, et il déglutit. Ses yeux se posèrent au sol, puis sur Anya de nouveau. Il crut voir encore son amie, son père, son frère. La coupure de journal qu'il identifiait désormais comme celle qu'il avait vu dans les documents rassemblés de la russe. Il secoua la tête encore.

 

- J'peux pas. Tu saignes.

 

Il désigna la tâche sombre au sol. Pas trop importante pour que sa vie fut en danger, jugea-t-il. Suffisamment pour qu'elle dût être emmenée à l'infirmerie, normalement. Mais qu'est-ce qu'il dirait alors ?

 

- J'vais t'soigner, il dit.

 

Il leva les paumes pour marquer son innocence : elles étaient marquées de striures noires, semblant vouloir dire le contraire, mais il l'avait oublié.

 

- J'te jure. Laisse-moi faire. J'partirai pas. Ok ?

 

Autour d'eux, le château les enveloppait d'un silence de plomb. Il n'avait aucune idée de l'heure qu'il pouvait être. Du temps qui leur restait de tranquillité. Mais il savait qu'il fallait agir vite.

Alors il déposa sa baguette au sol, comme une preuve de sa bonne volonté. Il avait basculé à genoux. Voilà, il était à la merci de la baguette d'Anya.

 

- Tu peux pas rester comme ça. C'est trop risqué pour nous deux, insista-t-il, se persuadant intérieurement qu'avec ce qu'il avait vu, si elle détenait un secret sur lui, il détenait en retour un secret sur elle également. Laisse-moi faire. Je sais faire. J'ai été formé à ça.

 

Ainsi qu'à d'autres choses, certes. Mais était-on toujours obligé de retenir les pires de ses qualités ?


Caméléon

Message publié le 01/06/2025 à 14:38

Sasha avait pu respirer l'espace d'un instant, quand Anya s'était détournée. Il observa sa démarche douloureuse, toujours perturbé par le désordre visible qui animait la Serpentard et auquel il ne pouvait donner aucun nom. Sa seule hypothèse était celle d'une expérience - parce qu'on disait que les Russes faisaient des expériences même sur les femmes pour les rendre utiles à la guerre, et parce que les Veilleurs aussi tentaient leurs propres manipulations de la magie pour obtenir des avantages stratégiques. Est-ce qu'Anya avait menti sur son passé ? Quand ils étaient pseudo-amis, elle avait vaguement évoqué une vie de famille, mais pas être investie elle-même dans quoi que ce fût lié à la guerre. Mais il ne voyait pas d'autre explication.

Sasha s'humecta les lèvres, cherchant quoi dire : il avait vu ses larmes, et même s'il ne voulait en concevoir aucune compassion, il voulait aussi mettre un terme à cet affrontement dans lequel elle ne pouvait pas se mesurer à lui - encore moins dans son état de souffrance visible.

 

Mais elle n'était pas de cet avis.

 

Elle fit volte-face d'une manière si brutale et haineuse que Sasha lâcha sa baguette.

 

L'instinct prit le dessus.

 

Pris d'un réflexe pour se défendre, le corps de Sasha se mua brusquement : son visage s'allongea vers l'avant ses bras raccourcirent, comme absorbé par un torse trapu et ses vêtements se changèrent en un poil dru marqué de tâches rondes et noires.

 

L'instant d'après, la panthère était là. Les griffes de Sasha renversèrent la jeune femme avec brutalité pour la faire tomber au sol. Il était bien plus lourd sous cette forme - au moins vingt kilos de plus, et c'était une masse dont le cuir ne souffrirait pas de la pression médiocre des mains d'Anya. Sa gueule énorme se retrouva, grondante au-dessus du visage de la russe, les oreilles rabattues en arrière et les crocs dehors - mais ses yeux, ses prunelles étaient humaines, et leurs regards se confrontèrent, tous les deux figés dans la haine et l'horreur.

 

 

 

 

 

Que diable avait-il fait.

 

 

 

Sasha la relâcha et bondit sur la porte. La poignée céda facilement et il se faufila hors de la pièce, détalant à toute allure.

 

Que diable avait-il fait.

 

Il détala ventre à terre, tourna à l'angle du couloir, à gauche. Gauche encore.

 

Quel putain d'imbécile. Il ne pouvait pas la laisser savoir. Ce n'était pas un témoin en qui il pouvait faire confiance.

 

Gauche, et gauche encore.

 

Sasha réapparut dans la pièce à la vitesse de course. Anya n'avait eu le temps que de se redresser sur les coudes - visiblement sonnée par la chute et la tournure des évènements - et il bondit sur elle. Ses griffes se plantèrent dans ses épaules pour la plaquer de nouveau au sol et un grondement menaçant acheva de la tenir , prisonnière et immobile.

 

Un coup de crocs et c'en était fini d'elle.

 

Pourtant, il retrouva immédiatement forme humaine - les mains appuyées sur les épaules d'Anya, à califourchon sur elle, la respiration haletante et le front en sueur. Il saisit sa baguette et la pointa immédiatement sur le visage de la jeune femme.

 

- Zabuty, prononça-t-il, le souffle court. (Oubliettes.)

 

De la baguette de Sasha jaillit une pauvre lumière qui percuta le front d'Anya. Elle parut confuse, et un instant le Gryffondor lui-même fut connecté à un mélange de ses souvenirs - comme probablement, elle le vivait aussi. La situation ne dura qu'une poignée de secondes, mais il vit une famille, un foyer, une coupure de journal et un torrent d'émotions qui lui nouèrent la gorge. Simultanément, il savait qu'il avait malencontreusement déversé des souvenirs en elle - mais lesquels ? 

Et se souvenait-elle qu'il venait de l'attaquer sous la forme d'une panthère ? Avec un peu de chance, toute la confusion générée serait un écran contre la vérité qu'il essayait de protéger. 

 

Mais il haletait, perturbé, toujours à califourchon sur elle. Ses yeux allaient du visage d'Anya à sa baguette dressée - il ne la pointait plus sur Anya, comme s'il avait lui-même oublié pourquoi il était là. 

 

Sasha Shevchen a lancé un sortilège !

Sortilège
Sortilège d'Amnésie
Difficulté
14
Résultat D20
12
Interprétation
Échec
XP gagnée
3

De la baguette de Sasha jaillit une pauvre lumière qui percuta le frond d'Anya. Elle parut confuse, et un instant le Gryffondor lui-même fut connecté à un mélange de ses souvenirs - comme probablement, elle le vivait aussi. La situation ne dura qu'une poignée de secondes, mais il vit une famille, un foyer, une coupure de journal et un torrent d'émotions qui lui nouèrent la gorge. Simultanément, il savait qu'il avait malencontreusement déversé des souvenirs en elle - mais lesquels ? 

Et se souvenait-elle qu'il venait de l'attaquer sous la forme d'une panthère ? Avec un peu de chance, toute la confusion générée serait un écran contre la vérité qu'il essayait de protéger. 

 

Mais il haletait, perturbé, toujours à califourchon sur elle. Ses yeux allaient du visage d'Anya à sa baguette dressée - il ne la pointait plus sur Anya, comme s'il avait lui-même oublié pourquoi il était là. 

Autres résultats possibles

De la baguette de Sasha jaillit une lumière claire. Il vit dans les yeux d'Anya une drôle d'expression vague, comme si elle perdait connaissance. 

L'instant suivant, elle paraissait redécouvrir son environnement. Sasha se retrouvait à califourchon sur une fille, et dans une position menaçante. 

 

Mais au moins, elle aurait oublié la panthère.

De la baguette de Sasha jaillit une lumière claire. Il vit dans les yeux d'Anya une drôle d'expression vague, comme si elle perdait connaissance. 

L'instant suivant, elle paraissait redécouvrir son environnement. Sasha se retrouvait à califourchon sur une fille, et dans une position menaçante, mais si elle se souvenait d'une panthère, ses souvenirs demeureraient trop flous pour pouvoir les associer à Sasha. 

 

Enfin, il fallait l'espérer.

De la baguette de Sasha jaillit un jet électrique qui percuta violemment le frond d'Anya. Elle parut perdre connaissance, et son corps s'amollit étrangement sous lui.

 

- A... Anya ?

 

Il la secoua par l'épaule. Quelque chose n'allait pas. 

 

Quelque chose n'allait pas du tout

 

 

[Proposition de résultats possibles, je te laisse choisir : 

  • Inversion temporelle : Au lieu d'effacer les dernières minutes, le sort efface des souvenirs plus anciens, laissant intact le souvenir de la transformation de Sasha

  • Transfert de mémoire : Les souvenirs d'Anya se mélangent encore plus avec ceux de Sasha, créant une confusion identitaire

  • Cascades d'oubli : Le sort continue à effacer de manière incontrôlée, détruisant progressivement toute sa mémoire récente à chaque fois qu'elle essaie de former de nouveaux souvenirs

  • Démence magique : Sa magie devient instable et imprévisible, se déclenchant selon ses émotions fragmentées, de façon durable ou temporaire]


Larmes fauve

Message publié le 31/05/2025 à 22:28

Depuis le dîner chez les Carter, Sasha ne s'était plus ouvert auprès d'aucune des trois filles. Ni sur son passé, ni sur son intégration difficile à Poudlard. Il saluait Charlie, faisait son travail en écoutant les consignes de Freya, essayait de ne pas épier Alison qui jouait toujours à attirer les regards. Et une seule chose permettait de supporter ce quotidien vide de sens : la perspective de s'en échapper chaque nuit.

 

Toujours un peu plus longtemps.

 

Sous sa forme animale, il avait arpenté l'entièreté de la lisière de la Forêt Interdite qui entourait Poudlard, en connaissait parfaitement les contours, les recoins, sans s'aventurer beaucoup plus loin de peur d'oublier de revenir au château - et si cela arrivait, il attirerait trop l'attention. Il fallait qu'il fût présent au cours du lendemain, même les paupières lourdes, même l'esprit embrumé de sommeil. Les journées étaient longues et la fatigue marquait ses traits, mais étrangement, dès qu'il avait repris sa forme de panthère à la tombée de la nuit, il se sentait plein d'énergie.

 

La pénombre du crépuscule éveillait autour de lui mille sons, mille odeurs, et en lui, autant d'excitation à traquer, à humer, à contrôler des passages pourtant déjà examinés cent fois.

Les nuits où les nuages étaient suffisamment épais et la visibilité presque nulle pour les humains, il passait plus de temps dans le parc, à tourner autour des Sombrals qui lui jetaient des regards méfiants, ou bien à provoquer le Saule Cogneur en s'asseyant sur un talus, à quelques centimètres à peine de la portée de la dernière branche qui fouettait l'air rageusement sans pouvoir l'atteindre. De temps à autre, il profitait de cet arbre aux propriétés si étranges pour s'entraîner durement : il s'élançait dans le territoire du Saule et s'efforçait d'en éviter les coups sauvages ; il contre-attaquait en lacérant l'une ou l'autre branche de longues et profondes griffures qui enrageaient l'arbre plus encore ; et le jeu violent se répétait jusqu'à épuisement.

Alors, Sasha déclarait forfait, et partait se réfugier sous un bosquet ou dans un arbre de la Forêt, pour y reprendre son souffle, se tasser dans une posture de repos où il somnolerait quelques heures, les yeux mi-clos, à surveiller ce qui était visible, jusqu'à l'heure où il s'efforcerait de rentrer.

 

 

 

 

Cette nuit-là, c'était un programme similaire qui l'attendait. Sasha s'était approché du Saule Cogneur, dont les branches restaient immobiles encore. Il n'osait déclencher trop tôt sa fureur ; certains professeurs et élèves veillaient tard, et auraient pu apercevoir l'arbre de leur fenêtre malgré la brume qui flottait sur l'herbe et engloutissait largement les reflets de sa propre fourrure. Tapi dans la verdure, son poil se mêlait aux nuances d'ombre d'un sol inégal, le rendant invisible pour un observateur du château, et sa démarche lente, louvoyante, disparaissait dans les vagues formées sur l'herbe qui se pliait à chaque souffle de vent. Une brise qui charriait une odeur d'écorce humide, de feuilles mortes en décomposition, et de cire chaude qui consumait.

 

La panthère s'immobilisa en chemin. Le saule cogneur paraissait sur ses gardes. Sasha respira de nouveau : l'odeur avait disparu. Une odeur de bougie. Inhabituel à cet endroit. Il resta longuement immobile : au bout d'un moment, très fugace, l'odeur revint de nouveau - avant de la perdre, il avança - il la perdit tout de même. Ses oreilles et ses yeux apparurent au-dessus de la verdure tandis qu'il cherchait tout autour de lui - un signe visuel, ou auditif, mais le chuintement du vent masquait cette partie de ses perceptions. En revanche, sous le Saule Cogneur, une faible lueur, que ses yeux perçants uniquement étaient en mesure de deviner - quelqu'un se cachait là-bas.

 

Il hésita.

 

Si c'était un groupe d'élèves qui bravaient le règlement pour aller fumer discrètement, il valait mieux ne pas croiser leur route.

 

Son coeur se mit à battre.

 

Et si c'était Alison ? Qui avait suivi un garçon ?

 

Ca ne le regardait pas, si c'était le cas. Et puis, les chances étaient si maigres.

 

Il fallait qu'il vérifiât tout de même.

 

Sasha traversa le territoire du Saule en quelques bonds rapides et silencieux - pour la forme, le Saule Cogneur cingla les herbes hautes, sans succès : l'instant suivant, la panthère louvoyait déjà entre les racines, pour se tapir derrière l'une d'elles, près de la lumière.

 

Un passage dissimulé. De toutes les fois qu'il avait approché l'arbre, il n'avait jamais songé à fureter si près des racines. Il aurait pu se morigéner d'avoir manqué une telle opportunité d'exploration - mais cette fois les odeurs l'avaient détourné vers une autre préoccupation : aux senteurs diffusées par la lanterne se mêlaient les résidus d'encre et de papier humide, de cire Polish d'OCQ, de vêtements de Carter. Et une signature familière.

Charlie.

 

Sans attendre, la panthère descendit dans le passage.

 

Charlie l'entendit - malgré son agilité, son poids et le humus qui couvrait le sol provoquèrent des craquements sous ses pattes, et il s'immobilisa quand il la vit en pleine lumière : recroquevillée là, avec des larmes sur les joues qui luisaient sous l'effet de la lanterne. Sasha la contempla sans bouger un poil quelques instants - le temps, en réalité, qu'elle put le reconnaître à son tour. Il hésita à se transformer en humain.

C'était la meilleure chose à faire. Mais pour lui dire quoi ?

 

Charlie était triste.

 

Sous sa forme humaine, il la comprendrait mieux.

Mais sous sa forme humaine, il la comprendrait trop.

Et il ne fallait pas qu'elle le fréquentât vraiment, n'était-ce pas ce que Freya voulait ?

 

- Roâ.

 

Un feulement rauque, mais non menaçant. Sasha observa un moment les alentours - aucune autre odeur non naturelle, aucun autre bruit suspect. Ils étaient seuls.

Alors tranquillement, il vint laisser choir son corps massif à côté d'elle. Avoir le ventre dans la terre ne le gênait pas. Il rassembla ses pattes sous lui, posa son museau de côté, sur le sol, mais le dessus de sa tête contre la hanche de Charlie.

 

Moi non plus, je sais pas, il aurait voulu dire, mais il se contenta de fixer une feuille morte à demi déchirée devant ses yeux verts - la seule chose qui semblait encore vaguement humaine en lui sous cette forme.


Caméléon

Message publié le 31/05/2025 à 21:38

Le sourire de Sasha s'était effacé. Il s'efforçait de se concentrer. Il avait serré les poings, les jointures de ses mains devenant blanches malgré les striures noires qui les parcouraient inélégamment. Ses lèvres se pincèrent et se tordirent tandis qu'il serrait les mâchoires, résistant à la pulsion de l'attraper par le cou pour y resserrer ses doigts et la faire taire.

 

Etait-ce la raison qui le retenait, ou la stupéfaction de ce qui se passait sur ce corps, habituellement si parfait, désormais en proie au chaos ? Anya donnait en vérité un spectacle qui l'effrayait au-delà de ce qu'il l'aurait admis : sa peau miroitait de couleurs et de textures changeantes, jusque sur son visage aux traits pourtant relativement intacts ; ses cheveux s'allongaient et se défrisaient, gigotaient telles mille queues de lézard abandonnées dans la fuite. L'expérience était troublante, et Sasha respirait fort, sans s'en rendre compte, juste parce que c'était nécessaire pour encaisser tout ce qui se passait tant visuellement que dans les mots d'Anya. Ses paroles étaient autant de flèches qui le clouaient à la réalité, lui rappelant l'identité de celle qu'il regardait à terre.

 

Quand elle se redressa, il se leva aussi mais pour avoir un mouvement de recul, incertain. Il la scrutait toujours, les yeux écarquillés de stupéfaction. Bientôt il prit un air mauvais.

 

- Zatknysya ! (Ta gueule !) rétorqua-t-il aussi vertement qu'il le pouvait, dans une expression bien ukrainienne, et probablement haïe des russes. Parle pas de c'que tu connais pas !

 

Elle fit un pas en avant en avant, Sasha fit un pas en arrière. Ses doigts s'étaient resserrés sur sa baguette, mais en cas de danger véritable, ce n'était pas sous cette forme qu'il se défendrait. Mais comment justifierait-on d'avoir retrouvé le cadavre d'une élève lacérée de griffes et de crocs ?

Le pas suivant, et Sasha se retrouva contre le mur, le souffle court. Anya était si proche, avec son teint de fantôme, et il sentait son sang vivant battre follement dans ses veines. Il en avait vu, des choses, sur le champ de bataille, mais cela était encore inédit.

 

Mais il n'était pas question qu'il s'en allât. Il serra les lèvres de nouveau, rassemblant de l'oxygène, du courage, et tout ce qui pouvait traîner en lui avec.

 

- Qu'est-ce que t'as ?

 

Il avait demandé ça froidement. Comme s'il exigeait de savoir, si elle exigeait qu'il partît.

 

- Qu'est-ce que t'es ?

 

Une vague moue de dégoût s'était peinte sur son visage. Ses mains étaient moites et ses doigts tripotaient sa baguette, mais il l'avait gardée baissée. Elle n'avait pas fait la guerre. Si elle l'attaquait, il aurait tôt fait de répliquer. Il maîtrisait la situation, se convainquait-il intérieurement. Il maîtrisait.

 

- T'es le résultat de quel genre d'expérience ratée ? persifla-t-il.


Les Epreuves des Courageux

Message publié le 29/05/2025 à 18:00

Sasha n'avait pas besoin de chercher un balai pour savoir qu'il n'y en avait pas : l'épreuve deviendrait alors beaucoup trop facile, même pour un première année comme Charli. Le Gryffondor regarda le plus jeune chercher malgré tout, puis il haussa les sourcils.

 

- Désactiver l'illusion ? Pour que plus personne ne puisse passer l'épreuve ensuite ? J'suis pas sûr que les organisateurs seraient enchantés, railla-t-il avec un sourire en coin.

 

Il n'en restait pas moins que lui non plus n'était pas très tenté par une traversée façon funambule. L'important était de passer de l'autre côté, et ils pouvaient peut-être faire preuve d'inventivité pour y parvenir. Sasha jeta un nouveau regard au gamin - visiblement pas mal décontenancé par cette première épreuve. Il lui donna une petite bourrade - un coup de coude amical dans l'épaule, histoire de lui redonner un peu de poil de la bête.

 

- Allons, on est Gryffondor, on va pas se laisser intimider par une illusion, j'suis sûr qu'on peut traverser. C'est tout le principe d'agir malgré ta peur face au danger, pas de faire disparaître le danger. Ca ce serait le fuir, tu vois ?

 

Pas certain que le gosse voyait. Sasha haussa les épaules.

 

- Tiens, tu connais le sortilège Ascensio ?

 

Sasha sortit sa baguette. Une nouvelle bouffée de vent rapide remonta vers eux, ébouriffant quelque peu les cheveux des garçons et sifflant à leurs oreilles, mais le sixième année n'y prêta pas grande attention.

 

- Ca te permet de te propulser en hauteur. Et si tu le fais en courant en avant... Tu seras de l'autre côté facile ! Ok ?

 

Il suffisait de faire cela lui-même. C'était un sortilège qu'il avait déjà utilisé par le passé, et il était plutôt confiant sur la réussite. Alors, il fit un mouvement du poignet, qui ressembla à un geste de chef d'orchestre, pour se rappeler le mouvement exact. Parfait.

 

Sasha recula d'un pas. Puis, il s'élança en avant, effectuant de nouveau le geste.

 

- Ascencio ! cria Sasha. 

 

Lancé au pas de course, son premier pied battit le sol tandis que dès le suivant, il était propulsé dans un saut vers l'avant. Un peu mal calibré, le sortilège le fit atterrir si près du bord de l'autre côté que Sasha s'écroula sur le parquet avec un hoquet de stupeur - mais au moins, il avait réussi sa traversée. Il roula sur les fesses avec une grimace. 

 

- Bon, je maîtrise pas vraiment l'atterrissage mais je t'assure que ça marche bien !

 

Sasha Shevchen a lancé un sortilège !

Sortilège
Sortilège de Propulsion
Difficulté
4
Résultat D20
12
Interprétation
Réussite
XP gagnée
3

- Ascencio ! cria Sasha. 

 

Lancé au pas de course, son premier pied battit le sol tandis que dès le suivant, il était propulsé dans un saut vers l'avant. Un peu mal calibré, le sortilège le fit atterrir si près du bord de l'autre côté que Sasha s'écroula sur le parquet avec un hoquet de stupeur - mais au moins, il avait réussi sa traversé. Il roula sur les fesses avec une grimace. 

 

- Bon, je maîtrise pas vraiment l'atterrissage mais je t'assure que ça marche bien !

Autres résultats possibles

- Ascencio ! cria Sasha. 

 

Lancé au pas de course, son premier pied battit le sol tandis que dès le suivant, il était propulsé dans un saut prodigieux vers l'avant, parfaitement maîtrisé. L'instant d'après, il atterrissait de l'autre côté, et vaguement emporté dans son élan, n'arrêta sa course qu'une fois les mains contre le mur. 

 

- Wouh ! cria-t-il avec un sourire par-dessus son épaule. Ca décoiffe quand on passe par-dessus ! A toi Charli !

- Ascencio ! cria Sasha. 

 

Lancé au pas de course, son premier pied battit le sol, tandis que dès le suivant, il était propulsé dans un saut vers l'avant... d'un mètre seulement. Misérablement, il retomba beaucoup trop tôt, mais déjà au-dessus du vide.

 

Etait-ce une chance ou non ? Sasha tomba sur le câble métallique passé entre ses deux jambes. Il eut beau se raccrocher instinctivement pour ne pas tomber plus bas, il eut la joie de connaître un écrasement de ses bijoux de famille qui lui tira un sonore glapissement de douleur. 

Accroché au câble tel un koala sur une branche, il resta longuement immobile. 

 

- Oooooouuuuuuh.....

 

- Ascencio ! cria Sasha. 

 

Lancé au pas de course, son premier pied battit le sol, lui donnant l'impulsion pour se propulser vers l'avant... Sans malheureusement que le sortilège ne fonctionnât.

 

Dans un instant de panique, ses membres battirent dans les airs, à la recherche désespérée de quelque chose où se raccrocher : mais c'était peine perdue, et bientôt le gouffre l'attira vers le fond du château...

 

BOM !

 

- Aoh !

 

Qui n'était qu'à quelques mètres en-dessous. Une joue écrasée contre un parquet poussiéreux, Sasha ouvrit les yeux sur une salle désaffectée, au plafond découpé. Il voyait Charli qui se penchait vers le gouffre, les yeux écarquillés d'horreur : lui ne le voyait plus. Pour le gosse, Sasha avait disparu dans les tréfonds du château. 

 

- Bon, ben c'était bien une illusion... gémit-il, le corps endolori.


Les Frontières

Message publié le 29/05/2025 à 12:00

Sasha avait acquiescé d'un mouvement de tête, silencieusement. Se savoir apprécié pour son travail était de toute façon la seule chose à laquelle il pourrait se raccrocher, puisqu'en Angleterre tout le monde voulait le voir laisser sa guerre loin d'ici, comme si cela aurait pu être une maladie contagieuse ; comme si demain, des moldus dotés d'armes à feu allaient tirer sur tout ce qui bougeait, juste parce qu'il avait sous-entendu que ça existait ailleurs sur le globe, et qu'il l'avait vu de ses propres yeux.

Donc, comme tous les bons anglais, les filles resteraient discrètes.

 

Il savait que Freya lui rendait service en réagissant ainsi ; pourtant, il ne pouvait s'empêcher de ressentir une colère profonde, comme si un injustice était faite à son peuple alors que les anglais voulaient juste protéger leur monde - n'en aurait-il pas fait autant, à leur place ? Certainement. Il aurait peut-être même réagi bien plus brutalement que Freya si un individu tel que lui s'était approché de sa propre famille.

 

Sasha releva le nez, pour voir Freya réajuster son châle. Il faisait certes froid, mais il y échapperait bientôt. Il fronça un bref instant les sourcils.

 

Des choses pas claires ?

 

Il pensait qu'aucun soldat ne revenait de la guerre avec les idées parfaitement claires. Même si on n'avait pas, comme lui, ramené des aptitudes spéciales, on rentrait forcément avec un bagage invisible au regard des autres. Un bagage qui s'alourdissait à certaines heures, de façon imprévisible. Un bagage qui s'éveillait la nuit pour tenter de vous étouffer dans votre sommeil. Un bagage que pourtant Sasha se démenait pour emporter avec lui partout où il allait.

Il secoua la tête en un signe négatif, cette fois.

 

- Non, tout va bien ici pour moi. Je laisse ça là-bas.

 

Rien ne m'a suivi. C'était un mensonge et il en avait parfaitement conscience. Des enfants réfugiés à Poudlard, il faisait probablement partie de ceux qui suivaient le plus l'actualité du front de l'est ; même les russes avaient l'air d'avoir envie d'oublier le conflit, pour la plupart, désireux de se fondre dans un univers plein de promesses pour des adolescents qui rêvaient d'aventures amoureuses, de matchs de Quidditch ou d'avenir professionnel prestigieux.

Il avait voulu être honnête avec Freya : il était sincère avec les gens qu'il estimait, parce que c'était ce que sa mère lui avait appris. Quand on respectait quelqu'un, on lui disait la vérité. Sauf qu'il ne pouvait pas se permettre d'apparaître comme un danger trop grand pour les Carter. Cela aurait signifié perdre son travail, perdre une amie, et perdre de vue, aussi, la fille qui avait voulu faire semblant avec lui.

 

- Oui, c'est mieux que je rentre vite. A samedi prochain.

 

Sasha eut un dernier mouvement de tête entendu avant de tourner les talons. Il s'enfonça dans la nuit d'un pas vif, suivi par le regard tranchant du rapace perché sur la maison des Carter. Bientôt, il entendit la porte se refermer derrière lui, et l'obscurité l'engloutit à mesure que les lumières de la Grande Rue de Pré-au-Lard s'éloignaient. Les ombres ne lui faisaient pas peur. Ses pas réguliers le laissaient simplement seul avec lui-même, en proie à un silence rempli du brouhaha de ses pensées.

 

Elles doivent savoir si elles te fréquentent, pour leur sécurité. La phrase de Freya dansait dans son esprit, insidieuse. On aurait dit un propos que l'on tiendrait à quelqu'un qui avait fait de la prison. Ou qui avait un passé de pulsions incontrôlables. Dans tous les cas, ça voulait dire qu'il valait mieux garder ses distances avec lui.

Il voulait en vouloir à Freya, mais c'était impossible. Il voulait en vouloir à Alison aussi, pour l'avoir fait venir à elle et rejeté ensuite, mais c'était tout autant impossible. Ce soir, c'était devenu limpide : elles avaient tout simplement raison. Il s'en voulait à lui-même, de s'être bercé d'illusions. Sa guerre n'intéressait personne. Personne ne voulait voir ce bagage qu'il se trimballait partout. Il n'était pas beau. Pourquoi ne pouvait-il pas l'enterrer quelque part et faire comme s'il n'existait pas, comme tous les autres réfugiés de Poudlard ?

 

Lorsqu'il fut suffisamment loin des regards, Sasha se transforma en panthère et coupa à travers champs.

Il arriverait à l'heure.


Les Frontières

Message publié le 26/05/2025 à 18:18

Sasha avait d'abord senti son coeur s'alléger. Se savoir le bienvenu quelque part n'était plus une sensation familière, et la pénombre de la nuit dissimula à peine le sourire qui étira le coin de ses lèvres.

Mais peu à peu, la conversation prit un autre tour - complètement inattendu pour lui, cette fois-ci. Son sourire s'effaça peu à peu. Son coeur s'était mis à tambouriner subitement dans sa poitrine, faisant battre le sang à ses tempes - comme un rappel brutal d'un danger qu'il courait à chaque instant, qui le guettait au coin d'une rue, au détour d'une conversation, mais qu'il n'arrivait pas à identifier clairement.

 

Il ouvrit la bouche et la referma. S'humecta les lèvres, préféra regarder ailleurs. Il sentait sa peau chauffer de son cou jusque ses oreilles, et malheureusement la rougeur qui en résultait n'était probablement pas invisible. Sasha aurait voulu fuir, mais il resta planté là. Les lumières scintillantes des devantures des commerces lui paraissaient subitement absurdes, déplacées par leur optimisme dans une nuit si sombre et froide.

Il dut faire un effort pour parler, après avoir secoué négativement la tête.

 

A quoi pensait-il, quand il avait fièrement annoncé à Freya et Fenella qu'il s'était enrolé dans l'armée ? Qu'elles l'applaudiraient ? Imbécile.

 

- J'suis pas un monstre, j'ai jamais fait de mal à aucune de tes soeurs et ça arrivera pas, il dit fermement, mais sa voix tressauta et il s'en voulut.

 

Il y eut un silence, et Sasha ne voulait plus regarder Freya en face. Le vent balayait la rue, déplaçant sèchement des feuilles mortes le long de la chaussée. Il les suivait des yeux sans les voir.

 

- C'est pas ta faute, que tu connaissais pas mon histoire. J'évite d'en parler parce que je sais c'que ça fait aux gens.

 

C'était aussi bien quand elle ne posait pas de questions, finalement. Il comprit soudain que jusqu'ici, Freya lui avait donné sa chance parce qu'elle avait cru qu'il était un genre d'enfant perdu, juste déplacé par la guerre. Il s'était bien gardé, de son côté, de lui raconter quoique ce fût, parce que c'était confortable : il y avait eu une espèce d'accord tacite et inconscient, qui consistait à ne pas trop poser de questions pour éviter d'avoir à répondre à d'autres questions en retour. Mais ce statu quo ne pouvait pas durer pour toujours. Il se dit qu'il aurait peut-être dû rester vague, plutôt que d'être emporté par sa fierté d'avoir été se porter volontaire pour aller au combat. Et pourquoi, en plus ? Pour finir dans une école de magie à l'autre bout du continent.

Etrangement, il se souvint du visage d'Alison lorsqu'elle l'avait entendu, dégoûtée, évoquer toute la violence qu'il souhaitait aux russes. Il refaisait toujours les mêmes erreurs, se morigéna-t-il. Sasha serra les dents. Freya aurait peut-être la même réaction. Au moins il en disait, au mieux c'était.

 

- J'y suis resté trois ans. Mais y'a vraiment rien là-dedans qui vaille la peine d'être raconté. J'ai jamais rien dit ni à Alison ni à Charlie là-dessus.

 

Sasha déglutit. Il dut faire un gros effort pour la regarder de nouveau et prononcer quelque chose de plus. Freya avait l'air très sérieuse. Très courageuse aussi. On sous-estimait les Poufsouffles - mais c'était moins agréable de les avoir en face de soi qu'à ses côtés. Il contempla son visage déterminé. Elle aussi défendait sa famille. Il aurait peut-être fait pareil à sa place. Alors il baissa les yeux.

 

- Mais si tu préfères que je reste loin d'elles, je comprendrai.

 

Il lui sembla que les mots lui avaient découpé les lèvres. Il tourna son visage vers la route, en direction de Poudlard. Une manière avantageuse d'éviter d'affronter le regard de Freya de nouveau.


Les Frontières

Message publié le 24/05/2025 à 19:18

Sasha avait immédiatement reconnu la chambre de Freya. Par les vêtements simples qui étaient suspendus, mais aussi par les odeurs qui rappelaient celles du magasin. Le bandana jaune et noir lui rappela que la jeune femme était Poufsouffle : sans surprise, il avait pu jusqu'ici compter sur sa gentillesse, depuis son premier jour où il avait demandé à pouvoir travailler chez OCQ. Il songea qu'Owen avait eu de la chance de faire une Poufsouffle dès sa première fille : il avait tant pu compter sur elle depuis les deux ans de Charlie parce qu'elle était bien serviable pour mettre de côté sa vie pour sauver celle de sa famille.

Sasha observa un bref instant le groupe d'adolescents sur la photo - plissa les yeux en croyant reconnaître le fameux joueur de Quidditch star de la saison actuelle (et de la précédente, d'ailleurs). Ils se connaissaient donc vraiment ? Sasha n'avait jamais songé qu'ils avaient le même âge - et donc, la même scolarité. Puis il passa au couloir, tomba sur les photos d'Alison sur une porte fermée. La photo de la jeune fille maquillée lui fit l'effet d'une autre fille. Différente. Aguicheuse, mais d'une autre façon. Comme une enfant qui découvrait le maquillage et qui jouait aux grandes filles.

 

- T'es perdu ?

 

L'arrivée de Charlie le fit sursauter. Il s'humecta les lèvres.

 

- Oh je... J'ai juste vu les photos, c'est pour ça. Merci pour l'info.

 

Se retrouver avec le visage plein d'encre, très peu pour lui. Heureusement qu'il n'avait pas eu l'audace de l'ouvrir. Charlie tombait à pic, et il se retrouva emmené subitement dans un autre univers, faits de dessins et de peluches, de livres et d'objets en tous genre : ce qui sautait aux yeux, c'était bien sûr le thème récurrent du Quidditch et du ciel. L'endroit allait parfaitement bien à Charlie : la tête dans les nuages et le nez dans tout ce qui pouvait susciter sa curiosité. Sasha sourit en accueillant le cadeau.

 

- C'est vraiment gentil, elle sera super contente.

 

Si ça arrivait à bon port. Mais il avait espoir. Le bracelet porterait chance, se disait-il, même s'il savait cette idée absurde.

Freya arriva, et Sasha acquiesça, empochant le cadeau.

 

- Bonne chance pour cette nuit, il dit à Charlie avec un clin d'oeil, avant de suivre Freya vers la sortie, quittant à regret l'antre dans lequel il s'était enfoncé.

 

Il aurait de quoi penser pour la nuit, songea-t-il en descendant les escaliers. L'aînée des Carter le suivait - probablement pour refermer la porte de la boutique derrière lui. Sasha avait salué Fenella au passage, qui lui avait répondu qu'ils se reverraient samedi prochain, et il eut un petit soulagement en entendant le ton enjoué de sa voix - elle ne lui en voulait donc pas d'avoir été un peu brutal un peu plus tôt.

 

En bas, la boutique était silencieuse comme au petit matin, mais la pénombre avait envahi les affiches et les portants de vêtements. Les porte-clés magiques vrombissaient dans un coin, émettant comme un chuchotement tranquille. Elliot Blackburn faisait des pompes devant un crépuscule lumineux, Elliot Blackburn s'était assoupi les bras croisés contre le bord d'une affiche, Elliot Blackburn les regardait passer avec un intérêt limité tout en appliquant soigneusement de la cire sur son balai - le polish Plume-de-Foudre, précisément, vendu juste en-dessous.

L'instant d'après la porte s'ouvrit, et un froid mordant les enveloppa. Sasha avait hâte de se transformer - sa fourrure était une barrière contre la fraîcheur que nul vêtement ne pouvait imiter - mais il avait fourré ses mains dans ses poches avant de se retourner vers Freya.

 

- Heu, merci pour le dîner. C'était vraiment gentil. Et très bon. 'Faut pas faire ça souvent parce que je mange pour deux, je l'sais bien, dit-il en tâchant de prendre le ton de la plaisanterie.

 

Il guettait sa réaction, son bref sourire contrit trahissant son embarras soudain. Il rentra sa tête dans ses épaules en enfonçant ses mains un peu plus profondément dans ses poches, dans un geste inconscient, qui lui donnait l'air d'un garçon pris en faute. Ce devait être le froid. Ou autre chose.


Les Frontières

Message publié le 23/05/2025 à 21:27

- Ils ont rendu ça poétique parce que les gens là-bas ont besoin d'espoir, rétorqua Sasha, sur la défensive, à l'attention de Fenella.

 

Dans le fond, lui aussi avait de l'amertume envers les Veilleurs. La guerre n'était pas ce qu'ils lui avaient fait croire. Mais même avec cette expérience pénible, cela n'enlevait rien au fait qu'il pensait que les Veilleurs se battaient pour la bonne cause. La fin justifiait seulement les moyens.

Mais Fenella eut un air compréhensif, et il s'en voulut d'avoir répliqué si brusquement. Il préféra détourner le regard, et Fenella adressa un regard magnanime à Freya. Sasha haussa les épaules au compliment de cette dernière, puis il glissa un regard vers Charlie.

 

- Et ma soeur s'appelle Kalina.

 

Il fut soulagé que la conversation évolue davantage vers les Carter. La cadette lui faisait de la peine, mais il ne trouva rien de bien réconfortant à lui dire. Lui se souvenait parfaitement de sa mère et bizarrement, parfois, il souhaitait ne plus avoir aucun souvenir de sa famille. Tout serait plus simple alors. Mais Charlie parut tout à fait enthousiaste d'aller chercher l'album une fois son repas terminé. Sasha en profita pour chiper un dernier morceau de pain et saucer le fond de l'assiette de Charlie avec. MicMac rouvrit un oeil en le regardant faire, tandis que Freya profitait de l'éloignement de la plus jeune de toutes pour en dire un peu plus à propos d'Alison. Sasha était tout ouïe, captivé par le récit de cette famille plus déchirée que la sienne, alors même qu'ils vivaient dans un pays en paix. Qui l'eût cru ? Les gens dans les démocraties libres n'étaient pas beaucoup plus heureux que ceux qui craignaient de voir une bombe tomber sur leur toit.

 

- Ah ouais.

 

Sasha essaya de se représenter une Alison de cinq ans, boudeuse dans son coin, à ruminer que le monde entier l'avait abandonnée. Une petite fille qui avait dû penser qu'on ne pouvait donc finalement faire confiance à personne. Ca expliquait peut-être son tempérament d'aujourd'hui. Qu'en savait-il ? Il n'était pas sûr de savoir faire le lien entre l'attitude de l'Alison qu'il connaissait avec le récit de Freya. Mais il acquiesça quand même.

 

- Des fois c'est plus simple de rejeter les gens avant qu'ils vous jettent à leur tour, dit Sasha subitement, parce que soudain, il comprenait que lui aussi, à Poudlard, il préférait être constamment sur la défensive.

 

Même s'il essayait de se convaincre que c'était pour de bonnes raisons, une part de lui ne maîtrisait tout simplement pas cette colère profonde qui le poussait à être menaçant avec les autres élèves, même quand ils ne l'avaient pas mérité, et encore plus quand ils essayaient d'être sympathiques avec lui. Alison vivait-elle la même chose à sa manière ? Tout cela était bien compliqué pour lui. D'autant plus qu'il y avait des élèves avec qui il ne ressentait pas cela, et qu'ici, entouré des trois filles, il n'avait plus non plus envie d'être agressif.

Sasha baissa les yeux sur l'album que Charlie venait de déposer sur la table et d'ouvrir. Les clichés étaient presque tous animés. Les couleurs s'étaient ternies avec le temps, mais il y avait beaucoup de photos aux paysages très différents : là, Kate sur la banquise, ici, à la manoeuvre sur une petite embarcation qui traversait la jungle, portée par des eaux tranquilles. Il avait du mal à saisir quel genre de mère aurait pu être Kate : elle était tant différente de la sienne. Sa mère à lui, d'autant qu'il s'en souvenait, n'était jamais partie bien loin du village. Était-elle tant moins une héroïne ? Il fronça les sourcils, perplexe devant cette vie tumultueuse que les parents Carter avaient l'air d'avoir vécu. Et de ce qu'il en restait : trois filles aux caractères si différents.

Dans l'album, Sasha s'attarda sur les photos où on voyait Freya et Alison enfants. Il y avait très peu de clichés avec Charlie. Cette dernière commentait parfois un cliché ou deux, et Sasha acquiesçait, visiblement à l'écoute, mais en réalité tout à ses pensées.

 

Comme Freya lui rappelait le couvre-feu, il releva le nez.

Dix minutes, songea-t-il.

 

- Une demi-heure, dit-il cependant.

 

Trois quart d'heures, c'était plutôt le temps que mettaient les élèves pour s'y rendre, mais Sasha voulait grappiller quelques derniers instants, s'il le pouvait. Il était bien ici : les effluves de nourriture, les petits recoins de la pièce, les sons claudiquant des objets magiques, les attentions de toutes ces filles autour de lui. 

Sasha referma l'album, avant de se lever.

 

- Tu peux m'dire où sont les toilettes ? il demanda à Charlie, qui lui indiqua.

 

Sasha suivit les instructions, puis se perdit volontiers dès lors qu'il ne fut plus à la vue des trois filles. Il passa une tête dans quelques pièces, curieux de pouvoir apercevoir la chambre d'Alison. C'était comme s'il voulait voir où est-ce que la petite Alison avait boudé dans son coin pendant tant d'années. Comme si les lieux, les affaires et leurs odeurs, pouvaient lui raconter des choses que ses soeurs ne pourraient lui dire.

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