Harry Potter RPG

Liste des messages de Sasha Shevchen

Sasha Shevchen

Homme

16 ans

Sang-mêlé

Ukrainienne

L'Odyssée Nocturne

Message publié le 03/05/2025 à 11:52

 

Ils n'avaient ni été les meilleurs, ni les moins bons. Si Sasha était venu pour gagner, à mesure que la nuit s'était avancée, il avait un peu perdu de vue cet objectif-là, au profit d'une simple course dans les hautes herbes à traquer des runes avec Sam. Julian s'était comportée de façon plus détachée d'eux, intervenant de temps à autre, mais Sam avait vraiment fait équipe avec lui, et c'était peut-être ça qui lui avait fait oublier son combat amer contre le reste du monde, quelques instants.

 

Lorsqu'ils furent tous réunis devant le professeur Bramblethorn, Sasha avait beau être déçu de ne pas avoir rapporté les meilleurs scores, il était plutôt insensible aux critiques de l'adulte. Il était habitué à la dureté des instructeurs, et au fond, il donnait raison à l'enseignant : ils n'étaient clairement pas assez bons. Mais de son côté, son souffle était encore porté par la course dans un espace ouvert, frais et sauvage - un espace agréable, une échappatoire légère qui n'avait rien à voir avec les salles de cours dans lesquelles il se sentait en cage. Mais cette décontraction n'était pas partagée des autres élèves : beaucoup repartaient la tête basse d'avoir échoué, ou au contraire la tête haute pour regonfler un ego blessé. Le cortège d'étudiants s'avança dans la nuit, vers le château. Sasha enfonça les mains dans ses poches, suivant silencieusement Sam et Julian qui suivaient le cortège.

 

A quelques pas devant eux, la silhouette d'Alison Carter attira momentanément son attention : elle se penchait vers son désormais évident confident, et Sasha préféra baisser les yeux vers le bout de ses baskets.

 

  • - On a fait une bonne équipe quand même, il dit à Sam, à voix basse, pour lui remonter le moral, au cas où elle serait dans le même état que les autres.

 

Il haussa les épaules, se demandant si ce qu'il disait était vrai, et selon quels critères. Peut-être que ce n'était pas exactement ce qu'il avait voulu dire.

 

  • - En tout cas moi j'ai bien aimé faire équipe avec toi, corrigea-t-il à voix plus basse encore, presque comme pour lui-même.

 

Pour une fois que quelqu'un l'avait juste traité comme n'importe qui.


Caméléon

Message publié le 31/03/2025 à 21:50

 

Plus le temps passait, et plus il n'y avait qu'une seule chose qui permettait à Sasha de tromper les pensées désagréables qui menaçaient de l'engloutir, en particulier la nuit.

 

Poudlard aurait pu, aurait lui apporter des souvenirs nocturnes plus doux que ceux de la guerre, et il était vrai que vivre ici était moins difficile en pratique. Pourtant, pendant les heures où le Soleil prenait congé, de désagréables images l'assaillaient et pas seulement celles laissées par la guerre : aussi celles d'enfants armés de morceaux de métal, aux rires désincarnés, ou encore celles de créature comme des araignées géantes qui essayaient de l'enrouler dans sa toile. Ou bien, tout simplement, des armées d'élèves qui le prenaient pour ennemi. Bref, la nuit, tout prenait une autre couleur, un autre sens. Un sens qu'il ne voulait pas regarder en face.

 

Cette seule chose qui lui permettait d'échapper à toutes ces images, c'était tout simplement d'errer sous sa forme animale. Il y passait toujours de plus longues heures, parfois à ne pas rentrer du tout au dortoir. Un jour, il se doutait que ses camarades de dortoir le dénonceraient, mais c'était devenu plus fort que lui. Et pour l'instant, ses déboires l'opposaient principalement aux Serpentards, chez qui il passait pour un menteur, un sauvage, et un faible geignard, probablement, depuis la veille.

Sous sa forme animale, cette réalité s'effaçait pour être réduite à l'essentiel de ses sens. Les souvenirs étaient là, et sa raison aussi bien sûr, mais elle était comme mise de côté, parce qu'il pouvait se laisser porter par ses pulsions félines : l'envie de suivre une trace olfactive dans la forêt, de se rouler dans la neige pour nettoyer son pelage. Les nuits où il pleuvait trop abondamment, il se contentait de rester à l'intérieur du château, comme ce soir-là. Il en avait exploré bien des recoins à cette époque de l'année, et effectuait une espèce de ronde qui consistait à passer en revue les endroits les plus intéressants découverts.

 

Une odeur.

 

C'était comme cela qu'il l'avait trouvée. Certains passages récents laissaient une trace olfactive à laquelle il s'intéressait - ou non, c'était selon. S'il identifiait l'odeur du concierge, il prenait le chemin inverse.

Mais là, c'était autre chose. Une odeur qu'il avait déjà sentie. Qu'il avait haï. Qu'il avait... peut-être un peu désiré, aussi, étiré sous un buisson à regarder la silhouette d'une slave aux boucles généreuses.

Mais maintenant, il fallait surtout la haïr. Que faisait-elle hors de son lit si près de l'aube ? Sasha avait humé les effluves, avait longé un couloir, tourné à un angle. Ses pattes s'appuyaient sur le sol comme si cela avait été du velours : il s'appliquait à garder ses griffes les plus rétractes possibles, car il savait que sinon elles tintaient sur la pierre froide d'une manière qui pouvait le trahir.

Et quand il avait trouvé l'origine de l'odeur, il était seulement resté à observer dans l'entrebaîllement de la porte.

 

Anya s'entraînait. Elle était sage. Plus sage que lui : il aurait dû travailler plus dur et il le savait, plutôt que de vivre comme un désoeuvré. Mais plutôt que d'en tirer leçon, il resta là, à continuer à l'observer.

 

Après avoir transformé les objets, Anya se mit à travailler sur elle-même, sous les yeux curieux mais discrets de Sasha. Il s'était douté de sa métamorphomagie : les cheveux d'Anya changeaient parfois de couleur, assez subtilement, mais visible tout de même. Mais il ne la savait pas capable de... Changer de nez, de forme du visage, de couleur de peau. Il frissonna un bref instant. Ce genre de don était bien plus dangereux que le sien. Elle pouvait si facilement manipuler quelqu'un en prenant une apparence qui n'était pas la sienne, songeait-il - quand la transformation d'Anya se fit plus rapide, plus... Désordonnée.

 

Quand le mannequin éclata, Sasha fit un tel bond, qu'il se retrouva un mètre plus loin, dans le couloir, à détaler, le poil hérissé - mais encore deux mètres plus tard et il s'était retourné, le regard vissé sur la porte, le souffle court, les pattes tendues prêtes à repartir pour s'enfuir le plus vite possible.

Mais de l'autre côté de la porte, pas d'Anya qui débarquait pour l'attaquer. Elle avait juste dérapé avec sa magie, ça n'avait rien à voir avec lui.

 

C'était une opportunité pour faire quelque chose d'idiot et il le savait parfaitement. Sasha jeta un oeil d'un côté du couloir et puis de l'autre, vérifiant que ni créature vivante ni portrait ne pourrait le voir passer d'une forme à une autre.

 

L'instant suivant, il entrait dans la pièce, parfaitement humain.

En silence, il referma le panneau derrière lui pour les isoler, son regard interdit courant sur les débris qui gisaient au sol, un peu partout, puis sur la silhouette d'Anya, dans un état... Probablement proche de celui dans lequel elle l'avait trouvé lui-même, la veille. Il en portait toujours quelques traces au visage, d'ailleurs. Il n'était pas allé à l'infirmerie, s'était soigné lui-même et le résultat n'était pas vraiment parfait. L'une de ses lèvres et sa tempe droite portaient des marques bleuies. 

 

Il s'efforça de grimacer un sourire en s'approchant, à pas lents. Ce n'était pas un sourire rassurant : il fallait qu'elle comprît qu'il n'avait certainement pas oublié. Comme elle avait profité d'un moment de faiblesse pour l'humilier un peu plus. Alors même qu'il lui avait rendu ses photos, malgré la haine qu'il avait pour les Russes. Pourquoi avait-il fait ça ? Il s'en voulait maintenant. Il devait montrer qu'il était au moins aussi dur qu'elle. Non ? Il fallait s'en convaincre.

 

Sasha déglutit, tâcha de surmonter son malaise pour s'accroupir devant la silhouette échouée de la Russe. Il planta ses coudes sur ses genoux, tout en la toisant.

 

  • - Et pourquoi j'dégag'rais ? il demanda d'une voix rauque. Pourquoi j'profiterais pas de la faiblesse des autres ? Comme vous savez si bien faire, vous les Serpentards.

 

Ca ne pouvait pas être une coïncidence qu'autant des russes réfugiés avaient été envoyés dans la maison des serpents. La bouche de Sasha affichait une moue dégoûtée. Il pencha la tête un peu sur le côté, fronça les sourcils.

 

- T'as... vraiment pas la même allure que quand tu f'sais la fière hier, remarqua-t-il, et son étonnement n'était que partiellement artificiel. L'apparence d'Anya, de près, le laissait circonspect. 


Cache-cache

Message publié le 31/03/2025 à 21:36

Un instant, Sasha avait cru qu'Alison se laissait aller contre lui, qu'elle acceptait ce nouveau deal. Leurs lèvres s'étaient frôlées. Il n'avait pas rêvé : il avait senti la chaleur de son souffle et la texture légèrement suintante du rouge-à-lèvres. Il avait retenu le sien, un bref instant - juste avant que le corps de la jeune fille se mît à glisser doucement. Etait-ce une manière de s'abandonner ?

 

Non.

 

Avec un réflexe fébrile, Sasha tâcha de rattraper le corps d'Alison qui s'effondrait entre le mur et lui, un bref instant ahuri.

 

  • - Heu, Alison ?

 

Pas de réponse, sinon cette voix stridente qui avait subitement retenti. Les deux mains de Sasha s'aggripèrent aux épaules d'Alison pour tenter de la retenir, la secouait légèrement pour la réveiller - en vain. Il s'adressa à la nouvelle venue - il ne savait plus qui elle était dans la brochette, et encore moins si elle avait un prénom.

  •  

  • - Hein ?! Mais c'est pas moi ! Elle est tombée dans les pommes ! Va chercher l'infirmière !

 

La fille fit volte-face pour s'éloigner mais aussitôt, elle se retourna de nouveau vers Sasha, le regard accusateur.

 

  • - Et la laisser seule avec toi pour que tu en prof... HAAAN.

 

Elle pointa du doigt Sasha qui avait fini par accompagner Alison par terre. Il était agenouillé, occupé à desserrer les lacets du corset - peut-être un peu plus sauvagement que les rubans délicats l'auraient apprécié. Le corps d'Alison reposait sur son torse, le visage de la jeune fille enfoui sous ses cheveux dévalant l'épaule du garçon tandis qu'il la soutenait d'une main et de l'autre, s'acharnait à défaire ce ruban plus solide qu'il n'en avait l'air.

 

  • - Tu en profites pour de bon ! J'vais te dénoncer au directeur !

  • - Elle peut pas respirer correctement, idiote ! cria-t-il. Va chercher de l'aide à l'infirmerie je te dis !

 

C'était la seule explication qu'il avait. Ca, ou l'émotion ? Est-ce qu'il lui avait fait peur à ce point-là ? Non, ce n'était pas possible. Lorsqu'il l'avait suivie sous sa forme animale, il avait entendu le souffle irrégulier, trop court, plus court que d'ordinaire. Et maintenant tout se mettait en place : Alison qui picorait plus qu'elle ne mangeait, sa taille qui paraissait toujours plus étroite, pire encore serrée dans un tel vêtement. Quelle drôle d'idée prenait la rouquine, de se priver d'air et de nourriture ?

 

  • - Lâche-la ! répéta la fille d'une voix blanche. Ou je...

 

Et quand Sasha tourna la tête, il vit la baguette de la sorcière dressée en l'air, le visage blême. Elle avait reculé plutôt que de venir aider son amie. Pour Sasha, son comportement était incompréhensible.

Sauf si, réellement, elle le croyait dangereux.

Alison avait-elle raconté qu'il était une bête sauvage ? Ou bien était-ce seulement ainsi que tout le monde le voyait ?

 

  • - CASSE TOI A L'INFIRMERIE ! hurla-t-il brutalement, et son cri se répercuta comme un rugissement dans le couloir, si fort que la fille paniqua.

 

Elle fit demi-tour et détala dans l'obscurité. Le silence était brutalement revenu, comme si le reste du château, impressionné par ce rugissement d'outre-tombe, avait décidé de se taire entièrement. Et avec lui l'obscurité.

 

Sasha resta là, quelques instants, à ne savoir quoi faire.

 

  • - A-Alison ? il tenta pauvrement, mais elle ne se réveillait pas.

 

Il tira davantage sur le corset, faisant apparaître les bordures en dentelle noire d'un soutien-gorge. Il avait bien rêvassé de la déshabiller - mais pas exactement dans ces conditions-là.

 

Au loin, il entendit des pas précipités. Sasha s'humecta les lèvres, prêt à la redresser. A la porter s'il fallait. Il la secoua encore légèrement, la tête d'Alison bringuebalant contre son épaule.

 

  • - Alison, s't'euh plaît !

 

Sous ses doigts, la peau de la jeune fille était froide et moite. Sûrement que le couloir devait être glacial, pour quelqu'un qui n'était pas envahi de cette adrénaline qui battait aux tempes de Sasha. Maladroitement, il tâcha d'enrouler ses bras autour d'elle pour la réchauffer.

 

Faites que ce soit l'infirmière.


Les Epreuves des Courageux

Message publié le 31/03/2025 à 21:31

 

Finalement, cette soirée n'était pour le moment pas si désagréable. On l'avait collé avec une espèce de corsaire piqué à la cocaïne qui nécessitait probablement bien, vu son énergie débordante, qu'un élève plus âgé veillât sur lui. Impossible de savoir si c'était l'intention des préfets, bien sûr, mais Sasha avait décidé que ce serait donc sa mission pour la soirée.

 

  • - J't'ai pas entendu du tout, tu t'débrouilles comme un chef.

 

Bon, c'était pas tout à fait vrai, et puis de toute façon le gosse fonçait déjà devant à la recherche de la salle aux armures... Qu'ils finirent donc par trouver après plusieurs tentatives échouées.

 

En vrai, Sasha aussi avait eu un instant les yeux ronds comme des gallions. Il ne connaissait pas encore tous les recoins de Poudlard et il ne s'était pas attendu à ces silhouettes de métal dont certains, le casque probablement enchanté, tournaient la tête vers eux à leur arrivée, si bien que même lui eut un frisson dans le dos. Le grand Gryffondor continua à suivre le plus petit, non sans jeter des regards suspects vers les armures aux carrures massives.

 

  • - Si j'serai toi j'les touch'rai p...

 

Trop tard. Son mauvais pressentiment se dissipa toutefois : l'armure n'eût aucune réaction. Sasha haussa les épaules : Charli était déjà en train de chercher le Sud, avec un résultat plutôt correct pour son âge. Le gamin était sacrément débrouillard, à défaut d'être discret. Une tête au-dessus de lui, Sasha tendit le cou pour mieux apercevoir ce qu'il y avait de l'autre côté de la porte.

 

D'abord, ils ne virent rien. La pièce semblait juste plongée dans l'obscurité, alors au bout d'un bref instant, Sasha poussa le gosse à l'intérieur pour pouvoir entrer à sa suite. Derrière eux, la porte se referma lourdement avec un grincement sinistre, au moment où des torches illuminèrent la pièce. Par réflexe, Sasha jeta un regard derrière lui, prêt à ressortir si besoin, mais c'était impossible : de ce côté-là, la porte n'avait tout simplement pas de poignée. Sans avoir besoin de pousser pour vérifier, il le savait déjà : ils étaient enfermés. Alors, comme Charlie, il regarda devant lui.

 

C'était une salle de Poudlard ordinaire, qui ressemblait à une bibliothèque ancienne, ou plutôt une salle d'archives empoussiérée : des appliques soutenaient des bougies qui éclairaient le long des murs des rangées et des rangées de vieux ouvrages aux couvertures sombres, comme oubliées. C'était une pièce toute en longueur, avec un haut plafond et de l'autre côté, comme dans une symétrie parfaite, une autre porte semblable à celle qu'ils venaient de franchir se présentait dans le mur - celle-ci dotée d'une poignée dorée et brillante.

Une pièce parfaitement ordinaire, sauf que...

 

Un vent frais monta du sol et joua dans les vêtements des deux garçons, dérangeant leurs cheveux tandis qu'ils baissaient les yeux : une pièce parfaitement ordinaire, sauf qu'il n'y avait pas de parquet. Ou plutôt, celui-ci s'arrêtait abruptement un pas devant eux, et en-dessous, un gouffre qui plongeait à travers les étages : on discernait la pièce en-dessous, mais sans sol ni plafond, puis la suivante, puis la suivante... Et cela jusqu'aux cachots que l'on devinait à peine, à des dizaines de mètres en contrebas.

 

  • - Ca... ça doit être une illusion, souffla Sasha à voix basse, pour rassurer le gosse - ou lui-même peut-être.

 

Mais si c'en était une, elle était particulièrement bien faite. On avait le vertige rien qu'à sentir le courant d'air qui grondait entre les étages.

Sasha tendit un index par-dessus l'épaule de Charli.

 

  • - Y'a un fil !

 

Ou plutôt un câble épais de métal, tendu entre eux et l'autre côté de la pièce. Le fil traversait le vide, et même si rien n'était écrit, l'épreuve était claire : il fallait prendre son courage à deux mains et jouer au funambule.


Piège de Crotales

Message publié le 21/03/2025 à 18:46

Sasha fronçait les sourcils et pinçait les lèvres, comme pour sceller, s'empêcher de rétorquer par de nouvelles sottises qu'il regretterait. La vérité était qu'il ne savait pas très bien si, en évoquant ces gamins persuadés qu'en étant de bons soldats on leur rendrait ce qu'ils ont perdu, Anya parlait des petits Serpentards qui l'avaient torturés ou si elle parlait de lui.

 

Il n'était pas comme ça, se répétait-il en son for intérieur. La preuve, c'était que lui n'avait attaqué personne. Il aurait clairement pu s'en prendre à eux depuis le début de l'année : sous sa forme animale, si la Direction ne connaissait pas ses aptitudes comme il le soupçonnait, il aurait pu les faucher un à un, et on aurait jamais su. Oh, on l'aurait soupçonné, lui, le seul Ukrainien. Mais il n'aurait laissé aucune preuve derrière lui, il aurait effacé ses traces, on n'aurait peut-être même pas retrouvé leurs corps s'il s'était bien débrouillé. Seules ses absences dans le dortoir seraient certes suspectes. Mais encore maintenant, il pouvait le faire.

 

Mais il ne l'avait pas fait, et ne le ferait pas. Il savait qu'on ne lui rendrait jamais ce qu'il avait perdu. En revanche, il s'efforçait vraiment de les haïr de toutes ses forces, pour être ce bon soldat. C'était ce qu'on lui avait appris, après tout ; et s'il ne pouvait plus se raccrocher à cela pour savoir quoi penser, alors à quoi ?

 

Sasha porta ses mains à son visage pour les presser, comme si ce geste pouvait supprimer toutes ces pensées. Anya était Serpentard. Elle jouait avec sa tête, et sa tête à lui était pas vraiment son point fort. Il ne fallait pas qu'il écoutât. Mais les mots s'imprimaient malgré lui dans ses oreilles.

Elle n'était pas fière, elle n'avait pas pitié. Elle ne devait simplement avoir aucune émotion, tout simplement. Ce devait être ça.

 

Il voulait juste attendre qu'elle s'en allât, alors il gardait les mains sur son visage, les yeux dissimulés. Ils n'avaient plus rien à se dire et ils le savaient.

 

 

La décharge le prit par surprise : d'une impulsion brève dans les côtes, un sortilège éveilla ses douleurs et il émit malgré lui un couinement. Le temps de relever la tête, et Anya partait déjà après lui avoir infligé cette dernière humiliation.

 

Il regarda encore longuement la porte après qu'elle fut partie, les genoux serrés entre ses bras. Il ne trouvait pas l'énergie de s'en aller malgré le froid qui le faisait grelotter.

 

Il se demandait si elle avait pris plaisir à ce dernier acte, malgré ce qu'elle avait dit. Si elle avait voulu elle aussi assouvir une forme de vengeance brève, ou bien si c'était seulement pour le mettre en garde de ce qu'elle pouvait le faire. Il essayait de lui en vouloir, mais il ne parvenait pas à trouver en lui la haine nécessaire pour cela, comme s'il n'en avait plus à disposition.

Peut-être était-ce à cause de ce doute lancinant qui l'abattait plus que ses blessures : est-ce qu'il n'avait pas mérité ce dernier sortilège, au fond ?


Piège de Crotales

Message publié le 20/03/2025 à 21:16

 

Sasha avait dégluti. Le goût du sang avait la note métallique du sang humain, une amertume qu'il connaissait pour l'avoir déjà expérimentée ; mais il s'y mêlait peut-être autre chose tandis qu'il détournait le regard d'Anya.

Elle n'avait pas pitié. Ca ne lui convenait pas. Si elle avait eu pitié, ça ne lui aurait pas convenu non plus, il le savait. Rien ne pouvait convenir dans sa position : il n'avait pas seulement été battu, il se trouvait humilié à être si faible devant elle, à dépendre de l'ennemi pour être ainsi libéré de quelques gosses stupides.

 

  • - Ils sont parfaitement conscients de leurs actes, rétorqua-t-il à voix basse, dans un grommellement grondeur à peine partagé.

 

Il le savait parce que quand il était parti à la guerre, il avait leur âge. Alors certes, il n'avait aucun sens des réalités. Mais on savait parfaitement ce que l'on faisait, même à cet âge, estimait-il.

 

  • - Comme si j'allais avoir de la peine pour eux, ajouta-t-il - les imaginer morts ne lui faisait rien du tout.

 

Pour lui, ce n'étaient plus des gosses : c'étaient des ennemis, et cette détermination à les haïr se percevait peut-être dans son regard où flamboyait le reflet des torches qui les éclairaient tous les deux de leur lumière chaude, dansante, sauvage. Un long moment, il les garda dardés droit devant lui - toujours sur cette porte qui restait immobile, dans laquelle il semblait voir une menace incarnée par ce panneau de bois massif orné de gonds noirs, aussi durs que sa mâchoire serrée semblait l'être à cet instant.

Peut-être réfléchissait-il. Allait-il les dénoncer ? Sûrement pas. Il n'y avait aucun doute là-dessus : il n'y aurait même pas pensé si Anya n'avait pas évoqué le sujet elle-même. Mais maintenant qu'elle l'avait fait, la situation paraissait inversée : s'il ne le faisait pas, alors c'était comme s'il lui obéissait ; et cela même était si difficile à accepter qu'il sentait l'humiliation lui picorer les yeux comme autant d'aiguilles invisibles. Anya le touchait exactement là où il ne pouvait pas céder : son honneur. S'il avait une seule chose à prouver, c'était bien sur ce point-là. Il n'avait trouvé dans les murs de Poudlard aucun autre Ukrainien avec qui faire équipe pour montrer qu'ils étaient plus forts ou plus intelligents, ou plus téméraires : seul, il n'en menait pas large, et il n'avait aucune qualité particulière qui lui permettait de représenter sa nation avec fierté et le savait bien.

Alors son honneur, c'était tout ce qu'il restait.

 

  • - J'suis pas une balance, il gronda, la voix rauque, au bout d'un long moment. J'vais pas aller pleurer aux professeurs et j'l'aurais pas fait qu'importe ce qu't'aurais dit.

 

Pas plus qu'il n'irait à l'infirmerie. Dans la salle d'eau commune du dortoir des Gryffondor, il se rafistolerait avec les moyens du bord. Ce n'étaient que des égratignures et des bleus.

Il jeta un coup d'oeil de biais, comme pour vérifier qu'elle tenait toujours en main sa baguette - oui, Anya le dominait, et il ne s'était jamais senti aussi misérable. L'avait-elle sauvé ou était-elle venue l'enfoncer davantage, finalement ? Le torturer d'une autre manière ?

 

  • - Avoue qu't'es fière d'eux, il persifla, à peine audible.

 

Il tremblait toujours, malgré son esprit qui se calmait peu à peu. Il fallait dire que l'épisode l'avait fait abondamment transpirer, et que sa chemise humide lui collait à la peau désormais et des frissons de froid l'étreignaient.

Nouveau coup d'oeil vers Anya, vers son visage, cette fois. L'élégance dure de ses traits le gifla.


Les Epreuves des Courageux

Message publié le 20/03/2025 à 21:15

 

Le garçon qui avait manifesté son identité - Charli Blackburn, donc - était déjà beaucoup trop enthousiaste à son goût. Sasha coula vers lui un regard descendant - mais pas con - à la mention de ses redoublements.

 

  • - Huit, il répondit, juste pour l'embrouiller, lassé à l'avance de devoir encore expliquer sa situation une énième fois.

 

Le gosse a un petit sourire en coin insupportable, mais son jeune âge rend la situation plus attendrissante qu'autre chose. S'il avait été son petit frère, Sasha l'aurait sûrement pendu par les pieds, histoire de lui faire la leçon, mais il n'avait pas de petit frère et il n'était pas sûr que les fratries anglaises eussent le même genre de passe-temps que les fratries ukrainiennes.

 

  • - Va devant, grogna Sasha, et il emboîta le pas à Charli, les mains dans les poches, le pas traînant.

 

Les portraits les voyaient passer dans les couloirs comme un duo incongru : devant, comme un conquérant, le pas enthousiaste d'un petit garçon ; à sa suite, les épaules lasses et le pas lourd, un mi-garçon mi-homme dont les baskets semblaient flotter passivement sur la pierre - comme s'il était là juste pour ne pas perdre le corsaire-en-chef de vue, juste au cas où.

Charli essayait d'être furtif - mais Sasha n'essayait vraiment pas. En même temps, les efforts du garçon pour être discrets étaient un peu inutiles. Il se surprit à penser que s'il l'avait chassé, il l'aurait trouvé et abattu en moins de temps qu'il n'en faut pour dire Merlin.

 

  • - Ben au sixième, apparemment, répondit-il passivement au moment où ils arrivaient au pied des escaliers. J'crois pas qu'on soit suivi, mais si tu veux être un peu plus discret, commence par faire attention au bruit de tes pas. Reste sur l'avant des pieds pour être plus léger. Comme ça.

 

Cette fois, Sasha s'engagea le premier dans les escaliers en colimaçon, et il les grimpa quatre à quatre, le pas complètement silencieux : malgré ses baskets, il paraissait effleurer la pierre plutôt que d'y prendre appui. Bientôt, il disparut aux yeux du plus jeune.

Le château enveloppa Charli dans le noir et le silence. Dans les escaliers, les rares ouvertures vers l'extérieur étaient de minces meurtrières qui ne filtrait presque rien dans la nuit, et il fallait principalement se fier au toucher. On devinait à l'oeil nu seulement les paliers des étages suivants, où l'on devinait les longs couloirs dans lesquels brûlaient au loin deux ou trois torches. Puis c'était l'obscurité de nouveau jusqu'à l'étage suivant.

 

  • - Bouh, fit Sasha dans le dos de Charli quand celui-ci émergea à son tour au sixième étage.

 

Le sixième année était posté, une épaule contre le mur de pierre, les bras croisés.


Cache-cache

Message publié le 20/03/2025 à 21:13

Le bruit de la lanterne qui tomba au sol avait sonné pour Sasha comme un gong révélateur. Elle avait peur.

 

Il ne savait pas pourquoi, cette révélation l'excitait autant qu'elle le consternait. Si elle avait peur, c'était un argument contre le deal. Mais il y avait aussi cette drôle d'impression de domination, cette drôle de certitude d'être le chasseur et non le chassé.

Sasha ne l'accula pas davantage. Il s'était immobilisé, et se mordit la lèvre dans l'obscurité, troublé par ses propres dilemmes intérieurs autant que par la vulnérabilité de la situation dans laquelle Alison se trouvait. Ne l'avait-elle pas humilié, en l'ignorant devant ses amies ? En lui demandant s'il était pauvre ? En le faisant languir avec son corps pour mieux se refuser à lui ? Et maintenant, elle était là, sans défense, comme une proie à saisir.

Mais les propos d'Alison le glacèrent plus sûrement que toute la fraîcheur des couloirs abandonnés de Poudlard.

 

Sasha resta un moment silencieux, les mâchoires serrées. Sans avancer. Sans reculer. Lui n'avait pas peur d'elle. Pas peur de son venin. Il eut une pulsion de la gifler pour ce qu'elle lui infligeait avec ses mots : mais à la place, il leva une main. D'un index qu'il posa sur la joue d'Alison, il redressa son visage vers lui puisqu'elle refusait de le regarder - dans la pénombre, il devinait les contours de son maquillage blanc et de sa chevelure atypique, dont la clarté était le seul repère dans l'obscurité. Il y avait peut-être un éclat discret au fond des pupilles d'Alison, mais il n'en était pas sûr. Il devinait le contour de ses lèvres aussi sûrement que celui de la brûlure qu'elle lui infligeait, quelque part dans sa poitrine.

 

  • - J'ai jamais manipulé les filles et encore moins ri sur les morts, ni en Ukraine ni ici, dit-il d'une voix grave. Tu me prends pour un sauvage.

 

Ce n'était pas dit sur le ton du reproche. C'était juste un constat, neutre et réel. Alison avait peut-être de bonnes raisons : il lui en avait donné.

Il avança d'un nouveau pas - avec une lenteur extrême, supprimant entre eux quelques centimètres supplémentaires, jusqu'à ce que leur visage ne fusse plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre, que leurs vêtements se frôlassent, que le bout de l'une des baskets touchasse l'une des bottines d'Alison. A cette distance, il humait de nouveau toutes les odeurs qu'il avait capté sous son autre forme. Shampooing, fluides, maquillage, signature corporelle.

Il ne se pencha pas pour l'embrasser malgré la proximité : il expérimentait juste d'être si près d'elle, et son index était resté doucement contre la joue blanche.

 

  • - Laisse-moi te prouver qu'c'est faux, il souffla, dans un murmure si bas qu'il était à peine audible. Que j'suis pas un sauvage.

 

Ils étaient si proches que leurs souffles se mélangeaient.


Templum Maledictum

Message publié le 20/03/2025 à 21:10

  • - Han-han, approuva-t-il, vaguement anxieux.

 

Il n'avait aucune idée de qui était Horace, en réalité, mais il s'imaginait volontiers un autre vieillard sautillant plein d'enthousiasme. Visiblement, c'était comme ça que les anglais occupaient leur troisième âge. Au moins ces vieux-là ne causaient pas trop de problème. Même, ils restaient actifs physiquement, pas comme les pépés qu'on laissait décrépir sur leurs bancs en Ukraine.

Instinctivement, Sasha repoussa vivement cette pensée dans sa tête. L'Ukraine était mieux que l'Angleterre et que tout autre pays d'ailleurs, il n'y avait pas à penser autrement. Son trouble fronça ses sourcils, mais il se reconcentra aussitôt sur ses pieds. Il avait détourné le regard à la tape sympathique dont l'avait gratifié Bartholomew, comme si le geste l'avait vaguement gêné, pudique qu'il était.

 

  • - La carioca, il répéta bêtement. Jamais entendu parler.

 

Le garçon releva les yeux vers le bibliothécaire qui s'était mis à chanter et Sasha arrondit ses yeux comme des soucoupes. Il ne put empêcher un soupir, et avant de reprendre l'entraînement, se passa une main sur le visage.

You-pi, songea-t-il, morne.

 

Puis avec les pas. You. Pi. Dan-sons la ca-ri-o-ca. Bien. Fai-sez tous com-me moi. You. Pi.

Pas si compliqué. Il jeta de nouveau un oeil sur le bibliothécaire, qui le suivait attentivement, re-mimait les pas avec lui, les mains et les doigts perchés comme sur un nuage - ce n'était pas un geste naturel pour lui.

 

  • - J'fais quoi avec mes bras ?

 

-son la ca-ri-o-ca.

 

  • - Si les autres ont eu plus de temps que moi pour s'entraîner, j'pourrais être derrière ?

 

Tous com-me moi.

 

  • - C'est qui les autres élèves ? Pas des premières années hein ?

 

Il s'imagina avec horreur, sa tête dépassant de tous les autres sous le feu de projecteurs magiques, à danser un spectacle pour enfant, déguisé en fleur géante. Ses traits blêmirent d'effroi et il interrompit les pas.


L'Odyssée Nocturne

Message publié le 19/03/2025 à 08:16

Tout n'est pas ce qu'il semble être.

 

Ca, c'était toujours vrai. Lui-même, par exemple, était-il vraiment un garçon ? Probablement pas. Probablement plus.

Une fois de plus, Sasha n'avait qu'envie de se transformer. Sous sa forme animale, rien ne trompait jamais son odorat : tout ce qui ne semblerait pas être serait ainsi démasqué. Mais il ne pouvait tout simplement pas révéler aux autres sa carte maîtresse. C'était mieux ainsi, se convainquit-il, les pas portés par la voix de Sam qui, après que Sasha les eût à tort amenés sur une butte où aucune balise ne se trouvait.

 

  • - Wahou, t'as l'oeil, souffla le Gryffondor en emboitant le pas à la Poufsouffle.

 

En effet, ils s'enfoncèrent entre quelques buissons pour découvrir un pieu. Il s'accroupit silencieusement aux côtés de Sam, les mains sur les genoux. Sowilo, il n'avait aucune idée de ce dont il s'agissait, mais il approuva comme si elle maîtrisait parfaitement le sujet.

En réalité, il n'était pas mécontent d'avoir la Poufsouffle dans leur équipe. De tous les élèves avec qui il avait partagé un cours, c'était bien la seule et l'unique dont il se souvenait avoir reçu un vrai mot de gentillesse. Sam était fidèle à ce que l'on disait des Poufsouffles : une vraie bonté, sans arrière pensée apparente. Le monde des blaireaux paraissait plus simple que celui des autres, faits de moins d'apparences et faux semblants.

 

  • - Hum...

 

Sasha leva le nez au ciel après avoir longuement observé la rune. Ils n'étaient pas censés directement trouver la constellation au-dessus de leurs têtes, certainement ; ils devaient puiser dans leurs connaissances de l'astronomie, mais enfin, cela l'aidait à se concentrer sur l'objet de leur quête : les étoiles.

Sasha aimait les étoiles. En fait, il aimait souvent tout ce qui se rapportait à la nuit : c'était un univers dans lequel il était à l'aise. Mais il avait beau avoir passé de longues à contempler a voûte céleste, à l'autre bout de l'Europe, l'Ecosse permettait rarement une observation tout à fait sans nuage. Cette fois, pour autant, ils avaient la chance d'avoir une belle nuit. Sasha laissait son regard parcourir les enchaînements lumineux qu'il redessinait de mémoire, dans sa tête.

Ici, le Cygne. Là, Pégase. Un peu plus loin, Cassiopée, et en-dessous, la Ceinture d'Orion, qu'il voyait souvent les soirs d'été, de la fenêtre de sa chambre, là-bas, même s'il n'en avait appris le nom que des années plus tard. Ses yeux remontèrent vers la constellation précédente et il pointa un index au-dessus de lui. Finalement, les avoir sous les yeux avait tout à fait du bon.

 

  • - Je pense que ça pourrait être Cassiopée, il énonça avec une certaine assurance.

L'Odyssée Nocturne

Message publié le 08/03/2025 à 12:46

Depuis le précédent cours, Sasha, avait eu le temps de digérer les prestations qu'il avait fourni au cours donné par monsieur Edwin Pope, qui l'avaient beaucoup déçu. Qu'à cela ne tînt : quand il était parti chez les Veilleurs, il était loin d'être le meilleur, et tous ceux qui crânaient d'avoir plus d'expérience en magie n'avaient pas réussi, comme lui, à finalement devenir un animagus, et un animagus utile, qui plus était. La persévérance était tout ce qui lui restait, et le Tournoi l'une des seules choses sur lesquelles il pouvait se concentrer de positif. Après tout, il restait un an avant les véritables épreuves, et il avait bien l'intention de mettre ce temps-là à profit.

 

Il rejoignait une équipe de deux élèves qu'il connaissait à peine ; deux filles. Julian Rosenberg, dont il se méfiait un peu - les morsures des Serpentards n'étaient pas des plus agréables et il en avait suffisamment expérimenté depuis le début de l'année pour en sentir encore la brûlure - dans ses côtes, à sa tempe droite, dans son ventre. Sur ses lèvres.

Sam Chadwick, elle, avait l'air plus sympathique, alors il s'était spontanément posté à côté d'elle, échangeant un vague regard pour partager son scepticisme avec elle quand le professeur d'astronomie annonça que Julian devrait les gérer.

 

Sasha s'était habitué, depuis septembre, à une forme de solitude : même lorsqu'il était avec les autres, il faisait équipe seul en cours, il ignorait les conversations des autres, il répondait toujours de façon laconique. Aussi, quand Julian engageât la conversation, il fut d'abord si surpris que, les mains enfoncées dans les poches, il eut un moment de silence, les sourcils haussés.

 

- Huum... Le Tournoi doit pas les intéresser, supposa-t-il du bout des lèvres - mais au fond, il pensait que certains de ses camarades pensaient tout simplement ne pas avoir besoin d'entraînement. Ils les voyaient tous comme des Spike Ryder imbus d'eux-mêmes, et cela dissuadait encore chez lui toute envie de se mêler aux anglais.

 

Il haussa les épaules, avant de se concentrer de nouveau sur le professeur d'astronomie. Les consignes étaient claires et le fait que l'exercice fut organisé à l'extérieur lui donnait un peu de courage : même s'ils finissaient parmi les dernières équipes, être sous la voûte céleste malgré la fraîcheur de la nuit écossaise était une expérience plus positive que de ne pas trouver le sommeil dans un lit étroit à baldaquin qui grinçait à chaque fois que vous vous retourniez. L'appel du frôlement des hautes herbes contre ses jambes, des odeurs de terre mouillée, la lumière des étoiles qui apparaissait entre les nuages était de nature à calmer la bête intérieure qui aurait voulu grogner à la constitution des équipes, dans le hall.

 

Une fois sur le terrain qui les accueillerait pour la nuit, Julian prit naturellement le leadership de leur équipe. Sasha se contenta d'approuver d'un grognement d'assentiment - suivre les ordres ne le dérangeait sûrement pas, tant qu'ils étaient efficaces. D'ailleurs, il n'avait même pas eu besoin de regarder la carte lui-même : Julian s'était déjà lancée dans un sortilège d'astronomie pour s'orienter et indiquait le chemin à prendre. Alors sans attendre, il prit la tête du groupe, en éclaireur, les mains dans les poches mais le pas rapide. Ses yeux habitués à l'obscurité cherchaient dans la nuit les petits signes qui lui permettraient de s'orienter : le clapotis de l'eau de la rivière qu'ils étaient censés traverser selon la carte, l'écho des voix des groupes voisins charriés par un vent frais.

 

Sasha fermait parfois les yeux, rêvant de pouvoir se laisser porter par son instinct. Son sens de l'orientation était plutôt bon, et il était confiant sur la direction qu'il donnait à son groupe en progressant rapidement.

 

[HRP : Dé 20 pour chercher la balise à partir de l'orientation donnée par Julian]


L’Art du Combat Transmuté [Cours]

Message publié le 08/03/2025 à 07:57

Sasha était encore tout renfrogné de ce qui venait de lui arriver. Edwin Pope avait beau l'avoir débarrassé de sa coupe de cheveux ridicule, plus rien ne semblait avoir la moindre importance : ni la transformation de Spike (il avait haussé les épaules pour toute réponse au regard d'Alison) ni le nouvel exercice qui animait tant les autres élèves. Il se contenta de croiser les bras en écoutant les consignes du professeur, avant de jeter un oeil vers les deux Serpentards qui s'étaient rapprochés l'un de l'autre, leurs messes basses ne venant que confirmer ce qu'il s'était déjà figuré par ailleurs : elle était , la vraie raison de la fin du deal : Alison avait trouvé mieux ailleurs, pour il ne savait quel raison.

 

Autour d'eux, les autres élèves aussi enchaînaient les échecs, malgré, pour certains, un enthousiasme qu'il ne partageait plus.

 

Il tâcha de prendre une inspiration, pour pouvoir à son tour lancer le sortilège indiqué par le professeur, et leva sa baguette :

 

- Mutante Clypeus, dit-il, sans y croire, quand un morceau de bois fonça vers lui.

 

 

Il n'y avait aucune surprise dans le résultat : maintenant, il savait qu'il n'avait rien de plus que les autres, et si les autres n'y parvenaient pas, il n'en était sûrement pas capable non plus : un arc fumeux s'échappa de sa baguette, mais sans effet, et le morceau de bois ne fut retenu qu'in extremis par la protection du professeur.

 

Sasha Shevchen a lancé un sortilège !

Sortilège
Sortilège de la Barrière Change Matière
Difficulté
19
Résultat D20
14
Interprétation
Échec
XP gagnée
3

Il n'y avait aucune surprise dans le résultat : maintenant, il savait qu'il n'avait rien de plus que les autres, et si les autres n'y parvenaient pas, il n'en était sûrement pas capable non plus : un arc fumeux s'échappa de sa baguette, mais sans effet, et le morceau de bois ne fut retenu qu'in extremis par la protection du professeur.

Autres résultats possibles

Une barrière se matérialisa entre Sasha et le projectile, et lorsque celui-ci traversa l'arc vaporeux, le bois éclata en milliers de feuilles d'un vert luisant, produisant un nuage miroitant et naturel. 

 

Sasha arrondit les yeux, mais il trouva que sa réussite n'avait pas vraiment de goût. Comme un gâteau d'anniversaire un jour où tous vos copains avaient finalement décidé de ne pas venir le fêter avec vous.

Une barrière se matérialisa entre Sasha et le projectile, et lorsque celui-ci traversa l'arc vaporeux, le bois éclata en un millier de feuilles mortes qui retombèrent, inoffensives, autour de lui.

 

Sasha arrondit les yeux, surpris d'avoir réussi, mais il trouva que ce petit exploit n'avait pas vraiment de goût.

Pourquoi voulait-il se présenter au tournoi, déjà ?

L'arc fumeux produit par la baguette de Sasha transforma le projectile en de la boue malodorante qui cingla le visage du Gryffondor, resté figé dans sa posture, baguette levée. 

 

Il trouva qu'il n'y avait aucune surprise dans ce résultat : il savait qu'il n'avait rien de plus que les autres, et si les autres n'y parvenaient pas, il n'en était sûrement pas capable non plus. 

Rien de plus que les autres, à part maintenant quelque chose qui ressemblait fort à de la merde collée à ses cheveux. 

 

Pas étonnant qu'elle ait choisi un autre type.


Les Epreuves des Courageux

Message publié le 27/02/2025 à 09:32

 

Une horde de Gryffondors ne dépassant pas la hauteur de l'encolure d'un Sombral se pressaient dans la salle commune. Et parmi eux dépassaient le corps massif et la tête blasée de Sasha, les mains enfoncées dans ses poches, à toiser le grand blond qui s'adressait à la marmaille.

Ri-di-cule.

 

A quel moment s'était-il mis dans une situation pareille ?

 

Malgré les réticences générales de Sasha, Gryffondor était une maison accueillante, dont il respectait les valeurs. Il avait beau avoir repoussé la sympathie de ses camarades de chambrée, quand il avait compris qu'il était dans la maison du Courage, Sasha en avait tiré une certaine fierté. A bien y regarder, il n'aurait aimé ni être un Poufsouffle, ni un Serdaigle, et encore moins un Serpentard.

Et qui disait Courage disait Honneur.

Sasha était d'accord avec ça.

Et qui disait Honneur disait Code d'Honneur.

Et Sasha était d'accord avec ça aussi.

Et qui disait Code d'Honneur disait épreuve pour être accepté par les plus anciens du Club.

Et Sasha n'avait pas trouvé d'argument contre ça.

 

Et puis, quand l'un des plus âgés des Gryffondors lui avait expliqué qu'il faudrait qu'il se soumette à l'épreuve auquel tous les lions se confrontaient pour faire officiellement partie de la maison, Sasha avait trouvé qu'il s'agissait d'une opportunité pour prouver effectivement sa valeur aux autres. Il n'avait simplement pas réfléchi au fait que tous les autres participants à l'épreuve... aurait onze ou douze ans à tout casser.

 

Enfin, il était trop tard, alors il écoutait, la mine renfrognée, les explications de l'aîné.

 

  • - ... alors vous devrez vous confronter aux peurs les plus communes des élèves de Poudlard, mais que vous, les Gryffondors, vous saurez braver, au contraire des Serpents, des Aigles ou des Blaireaux ! L'Obscurité, les Hauteurs, les Eaux Profondes ou encore les Insectes vous attendent ! clama le garçon d'une voix mystérieuse, et des chuchotements fébriles et effrayés parcoururent l'assemblée d'enfants.

 

Pour se rassurer, deux filles se mirent à se tenir par la main devant Sasha, tremblantes, tandis que celui-ci se tenait de marbre. Il y avait là une quinzaine d'enfants, et bientôt les portes de la salle commune s'ouvrirent sur un château sombre et silencieux.

 

Sasha supposait que la soirée organisée par les Préfets avait reçue une autorisation spéciale de la part de la Direction : il n'y avait donc certainement rien à craindre de particulier. On leur distribua de petits morceaux de parchemin, sur lequel s'inscrivaient les consignes d'un itinéraire spécialisé pour chaque binôme. Alors les enfants se mettaient deux par deux, le nom de leur camarade une fois trouvé à la fin du parchemin, tandis que Sasha, en queue de file, lisait le sien :

 

Pour vous confronter à la première épreuve, vous devrez monter au sixième étage. Empruntez l'escalier au fond de l'aile est, dans la petite tour d'observation. Une fois au sixième, traversez la salle des armures et tournez à droite là où la Lune rencontre le Soleil. Faites dix pas vers le Sud. Entre deux Lions majestueux, trouvez la porte secrète.

Votre binôme est Charli Blackburn.

 

Sasha releva le nez de son bout de parchemin avec un soupir. La soirée allait être longue. Plusieurs binômes s'étaient déjà élancés dans les couloirs, partant dans des directions différentes, n'ayant visiblement pas les mêmes instructions.

 

  • - C'est qui Charli Blackburn, tonna Sasha pour couvrir le vacarme des enfants surexcités.

 

Plusieurs d'entre eux sursautèrent en s'écartant.


Cache-cache

Message publié le 26/02/2025 à 22:22

Alison semblait étrange : ce n'était pas seulement ses cheveux translucides et son maquillage, bien que tout cela lui donnait un air fascinant de poupée de porcelaine, attirante et sinistre à la fois, articulée par des gestes tremblants comme les membres d'un pantin mal maîtrisé. Il y avait autre chose. Le ton de sa mal assuré de sa voix, si différent des airs qu'elle se donnait habituellement. Sa respiration brève. Il ne savait si c'était dû à sa transformation récente, mais il semblait à Sasha qu'il percevait les choses plus aisément, d'autant plus précisément que l'obscurité ne leur permettait pas de s'observer si facilement que d'habitude.

 

- ... Si, fit-il au bout d'un long silence morne. Plus invisible qu'un spectre, pour l'occasion d'Halloween.

 

C'était bien sûr ironique : Alison ne l'avait pas cherché au point de ne pas l'avoir vu. Il s'en sentait vaguement vexé, mais refusait volontiers de se l'admettre.

 

Dans les couloirs, des échos de voix leur parvenaient, lointains. Difficile de distinguer ce qui se disait exactement. C'étaient des cris qui auraient pu aussi bien appartenir à de vieux fantômes s'éveillant la nuit, hurlant leur terreur éternellement renouvelée d'avoir été tués ici, ou là.

Sasha les écoutait sans vraiment s'en préoccuper : il gardait les yeux rivés sur le visage d'Alison, qui le fascinait toujours, comme s'il réalisait qu'il ne le reverrait plus jamais sous ces couleurs étranges, et qu'il fallait s'en imprimer la rétine, pour être sûr de s'en souvenir.

Il fit non de la tête, lentement.

 

- C'est tes copines. Elles te cherchent parce qu'elles seraient jalouses que toi tu vives encore des choses intéressantes, et pas elles.

 

Il avait dit ça sans réfléchir. C'était la première chose qui lui était venue à l'esprit, et probablement relativement proche de la réalité. Alison allait sûrement les rejoindre. Mais elle avait le choix. C'était peut-être l'occasion de sauver le deal : prouver devant les filles de la brochette qu'il était là, qu'il apparaissait si Alison était perdue. Est-ce que ce n'était pas ce que faisait un petit ami ?

Sasha ouvrit la bouche, mais il la referma aussitôt, interloqué par l'attitude d'Alison dont il croyait soudain avoir déniché un détail.

 

- Attends.

 

Il pencha curieusement la tête.

 

- T'as peur de moi, là ?!

 

A mesure que le temps passait, Sasha ne savait parfois plus si les interprétations qu'il formait étaient ou non filtrées de ses perceptions de prédateur. Un instant fugace, il avait pourtant cru percevoir - un léger mouvement de recul, un à peine perceptible écarquillement de l'oeil, une fissure à peine audible dans la voix d'Alison : la peur du prédateur.

Ce constat le conduisit à écarquiller les yeux à son tour. Il eut un demi-sourire - davantage une mimique d'incompréhension qu'une manifestation de joie.

 

Il fit un pas en avant, pour se rapprocher d'elle.

 

Juste pour voir.

 

Si elle reculait d'instinct, il aurait sa réponse.


L’Art du Combat Transmuté [Cours]

Message publié le 26/02/2025 à 21:49

Au fond, qu'est-ce qui pouvait arriver de pire que son principal concurrent le dénommé Spike Ryder, réussît tranquillement, sans effort apparent, le sortilège qu'il venait de rater ?

 

Sasha sentait son corps tendu par la colère et l'humiliation, mais il avait eu la sagesse de détourner le regard le plus tôt possible du Serpentard, histoire de ne pas être tenté de donner une suite au travail artistique que Ferguson avait vaillamment commencé en refaisant le nez de l'arrogant joueur de Quidditch.

 

Les yeux du Gryffondor se braquèrent de nouveau sur le mannequin au moment où la volée d'oiseaux qui les protégeaient se changea en sable pour les assaillir. Se prendre une vague de sable serait désagréable mais Sasha était prêt à l'endurer : il leva son bras devant ses yeux instinctivement pour se protéger.

 

Vraiment donc, que pouvait-il arriver de pire que d'être humilié par Spike Ryder ?

 

Peut-être d'être humilié par une jolie coupe de cheveux - un carré roux - gentiment offert par Alison en personne.

Sur le moment, Sasha ne remarqua pas les effets du sortilège : il avait senti la jeune femme se réfugier dans son dos tandis qu'il avait levé ses deux mains. Le sable le heurta de plein fouet mais l'attaque n'était pas assez puissante pour les faire souffrir - probablement ralentie par le professeur, ou bien les mannequins n'étaient pas ensorcelés au point de pouvoir blesser les élèves. Il sentit les picotement désagréables sur sa peau, mais le sable s'étala ensuite à leurs pieds, laissant juste ses vêtements plein de grains insidieux.

 

Rires. Excuse d'Alison.

 

Sasha tourna la tête, étonné : ses cheveux heurtèrent ses joues, sa frange caressa son front, au moment où il se rendait compte qu'il attirait des regards hilares. Sasha porta sa main à sa tête... Sentant la coupe de cheveux dont il était affublé. Aussitôt, il fusilla Alison du regard.

 

  • - Mais qu'est-ce t'as fait ?!

 

Stupidement, il tira sur ses cheveux - ils étaient bien en place sur son crâne cependant, et c'était inutile.

 

  • - Ca t'amuse de me recoiffer pendant que j'me prends les attaques de notre adversaire ? gronda-t-il.

 

Le mannequin, lui levait déjà la main pour préparer une autre attaque - et Sasha en profita pour serrer les dents et lui faire face, tournant le dos à son binôme qui avait décidément choisi de lui mener la vie dure.

 

  • - Gelata, fit-il sèchement pour déstabiliser le mannequin en ramollissant le sol comme lors de sa toute première tentative.

 

Le sort percuta le sol et aussitôt, la pierre se ramollit, devenant collante comme un chewing gum encore chaud et humide. Le sort déstabilisa efficacement le mannequin, mais Sasha ne s'intéressa pas le moins du monde à cette réussite. Il s'était aussitôt retourné vers Alison de nouveau, le regard dur, des grains de sable dégoulinant encore de ses nouveaux cheveux à la mode Carter.

 

  • - Si tu détestes autant faire équipe avec moi tu pouvais l'dire ! asséna-t-il froidement.

Sasha Shevchen a lancé un sortilège !

Sortilège
Sortilège de la Gelée
Difficulté
7
Résultat D20
14
Interprétation
Réussite
XP gagnée
3

Le sort percuta le sol et aussitôt, le sol se mit à être mou et collant comme un chewing gum encore chaud et humide. Le sort déstabilisa efficacement le mannequin, mais Sasha ne s'intéressa pas le moins du monde à cette réussite. Il s'était aussitôt retourné vers Alison de nouveau, le regard dur, des grains de sable dégoulinant encore de ses nouveaux cheveux à la mode Carter.

Autres résultats possibles

Le sort percuta le sol et aussitôt, le sol se mit à être mou et collant comme un chewing gum encore chaud et humide. Le sort, peut-être amplifié par la colère que Sasha tentait tant bien que mal de maîtriser, ne déstabilisa pas seulement le mannequin, mais s'étendit jusqu'à Ambrose et Sam qui se retrouvèrent pris au piège, quelques mètres plus loin. 

 

Mais Sasha n'avait même pas l'air d'avoir remarqué les effets collatéraux de son sortilège. Il s'était aussitôt retourné vers Alison de nouveau, le regard dur, des grains de sable dégoulinant encore de ses nouveaux cheveux à la mode Carter.

Le sort percuta mollement le sol, le rendant vaguement mou. Le mannequin n'était pas du tout entravé, et allait poursuivre son attaque - mais Sasha, comme inconscient du danger, des grains de sable dégoulinant encore de ses nouveaux cheveux à la mode Carter, l'ignora complètement : il s'était aussitôt retourné vers Alison de nouveau, le regard dur. 
Le sort était mal lancé, probablement complètement sans maîtrise à cause de la colère que Sasha peinait à contrôler : au lieu de toucher le sol efficacement aux pieds du mannequin, ce fut la surface entre lui et l'adversaire qui fut touché... Et le sort s'étendit à ses propres pieds. Sasha perdit l'équilibre, tombant à genoux dans son propre piège. 

 

- Raaah ! cria-t-il, passablement contrarié que l'humiliation se poursuivît si terriblement. 

 

Comme si elle était responsable de cela aussi, Sasha jeta un regard assassin à Alison par-dessus son épaule.

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