Harry Potter RPG

Liste des messages de Alison Carter

Alison Carter

Femme

16 ans

Sang-mêlé

Britannique

Tourment d'Amour

Message publié le 06/06/2025 à 16:21

Le cul par terre et redressée sur ses coudes, Alison suit des yeux son Valentin qui semble soudain investi d'une mission des plus sérieuse : lui masser les pieds. T'as pas fait tourner le briquet, remarque-t-elle, amusée par sa détermination. Comme il choisit d'ignorer l'information, elle se lève, un air faussement désabusé accroché à ses lèvres. Elle époussette sa jupe et remonte son bas de laine en voyant Ferguson prendre place au milieu des coussins d'observation avec le whisky pur feu. La seconde d'après, sans vraiment s'en être rendue compte, la cadette Carter a rejoint le Poufsouffle et tendu son pied en ricanant. T'as vachement appliqué d'un coup dis-donc !

 

Sa tête se penche alors qu'il lui déshabille la jambe. 

Elle ressent un frisson d'excitation et ravale sa salive en le fixant.

 

La peau d’Alison reste d’un blanc laiteux toute l'année, en reflet au ciel écossais. Très longtemps, la sorcière a détesté les nombreuses tâches de rousseur couvrant son corps. Elles s’agglutinent par endroits en véritables nappes mordorées, dessinant des cartes aléatoires sur ses jambes. Entre ses cuisses notamment, les tâches se fondent les unes dans les autres jusqu’à former des masses cuivrées irrégulières qu'Alison trouve hideuses. Mais face à Ferguson ce soir, elle sourit distraitement. J'ai plus six ans, j'devrais gérer, dit-elle en secouant légèrement le genou du brun avec le bout de son talon. Ses souvenirs de batailles de chatouilles s'arrêtent au départ de sa mère pour sa dernière expédition.

 

Aux ongles vernis d’un rouge éclatant des orteils de la rouquine s'ajoute une peau hydratée, fine et pâle, et toujours un millier de tâches rousses, qu'elle a capitulé à camoufler à cause du travail monstrueux que cela représente. Même les magazines ne peuvent pas l'aider sur des sortilèges aussi étendus. Éradiquer les poils et rendre l'épiderme doux comme la soie : oui, toutes les sorcières le connaissent celui-ci. Au fait, réalise la jeune femme en jetant un œil dehors. 

 

— T'allais prendre ma cape pour quoi là ? Alison scrute Ferguson sans grand sérieux et attrape la bouteille d'alcool. Les substances rendent les choses étrangement moins grave. Elle observe un instant le dessin des flammes sur l'étiquette, puis la concentration relative du cinquième année qui débute le massage. Tu peux m'poser une question si tu veux comme défi, suggère-t-elle avant d'avaler une gorgée de whisky qu'elle accompagne d'une grimace à la déglutition. Un coton agréable se forme autour de l'étudiante à mesure qu'elle en boit. Peut-être que c'est ça, ce qu'ils cherchent tous en s'enfilant des bouteilles en soirée. Son pied se creuse au passage du pouce du brun. Aïe, réagit-elle par réflexe plus que par réelle douleur. L'exécution est loin d'être folle, mais la tête qu'il fait lui suffit. Elle rigole. 


Tourment d'Amour

Message publié le 05/06/2025 à 09:00

Selon Alison, les garçons comme Ferguson se fichent complètement d'avoir bonne ou mauvaise réputation auprès des filles. Le Poufsouffle la siffle sans aucun filtre, juste car ça lui chante, et pas du tout pour rappeler qu'il existe. Les garçons comme Ferguson se foutent d'exister auprès des filles comme Alison. Probablement qu'il cherche à impressionner ses potes. Elle lève un sourcil, dubitative, et finit par rouler des yeux face à son attitude mariole.

 

La Serpentard remonte le col de sa veste alors que le joueur de Quidditch s'éloigne du balcon, assis sur un balai dont la queue de paille s'effiloche dans les airs. Las des cabrioles de sportifs, elle avale une gorgée d'alcool, un œil distrait en direction du spectacle qu'il propose, jusqu'à ce qu'il ait l'air de tomber. Gus ?! s'exclame la rousse, penchée au-dessus du vide en scrutant la perte de contrôle de l'étudiant. Elle aurait dû s'y attendre avec un balai aussi vieux ! Quelle idée de merde. Elle n'a pas le temps de sortir sa baguette, qu'il récupère déjà l'équilibre et rigole fièrement. T'es trop con putain, s'insurge la cadette Carter en reculant d'un pas, le sang frappant ses tempes. Elle pose la bouteille et tousse à cause du whisky. 

 

— T'es débile ma parole, et en même temps, l'adrénaline libérée dans son corps arrache un sourire sincère à ses lèvres encore un peu humides, qu'elle essuie rapidement. La dernière pitrerie de Gus termine de la rassurer ; elle rit tandis qu'il ronchonne. Mais soudain, le briquet décide. Quoi ? Tu veux ma mort là ! réagit Alison sans envisager une seconde à chevaucher le balai. Elle commence à se diriger vers la balustrade pour lancer un sortilège à la baguette, retenue par le cinquième année. J'vais pas monter là-dessus j'te jure !

 

Une énième provocation suffit à titiller son égo mal placé d'adolescente qui veut prouver. 

 

Avec un air de défiance au fond de ses prunelles marron, l'Écossaise écarte les doigts vers ses mollets et récite la formule destinée à fendre ses cuissardes sur toute la longueur. Elle en sort deux jambes couvertes d'une paire de bas épais en tricot blanc, et descent d'une dizaine de centimètres par la même occasion. 

 

— Ok, j'vais l'faire. Mais t'auras ma mort sur la conscience, Ferguson Decker. Et comme il rigole, elle attrape le balai, un mauvais pressentiment au ventre. Elle n'est pas Owen, pas Freya, pas Charlie. Elle n'a jamais été piquée sous le fuseau du Quidditch, bien au contraire. Les substances lui chuchotent qu'elle est invincible ce soir, alors Alison tire un peu sa jupe pour enfourcher le manche de bois inconfortable et frappe du talon au sol. Woh. Ça tangue plus qu'un OCQ400. Elle s'élève, les deux mains empoignant fermement l'objet de décoration, et se concentre sur la voûte. Déjà, les étriers donnent l'impression de cisailler ses pieds.

 

Alison Harriet Carter, tu veux participer au tournoi l'année prochaine, te démonte pas, s'encourage-t-elle intérieurement quand elle arrive au-dessus du vide. Des touffes de pailles s'envolent autour d'elle. Elle déglutit, les jambes pleines de frissons à cause du froid et de l’appréhension. Fuck, murmure l'apprentie sorcière avant de fermer les yeux et de plonger vers la pelouse. Sa silhouette s'enfonce dans la pénombre et disparaît. Au bout de quelques longues secondes, le balai surgit à nouveau, Alison toujours accrochée à son manche. Concentrée, elle tente de maîtriser les à-coups désordonnés qui manquent de la faire tomber. L'un de ses bas a glissé sous son genou. L'engin dessine des arabesques et frôle la tour à plusieurs reprises. Digne au possible, l'adolescente résiste et mène une bataille pour ne pas chuter. Petit à petit, elle rejoint la hauteur de la balustrade, mais au dernier lacet serré imposé par le balai, sa queue de paille embrasse une lanterne accrochée sur un rebord de fenêtre et prend feu. Transformé en torche, l'engin déraille totalement et Alison atterrit en catastrophe au milieu du balcon, se jetant à côté des flammes qui commencent à dévorer le manche tranquillement. Au sol, elle récupère sa respiration. 

 

— Putain, répète-t-elle tandis que le brasier diminue déjà d'intensité à cause de la qualité médiocre du bois. Sur le dos, elle extirpe la baguette des poches de la veste, et la laisse rouler vers Ferguson. J'te jure par contre, si t'as le défi, tu m'fais un massage des pieds, j'en ai rien à foutre là, maugrée-t-elle, encore secouée. 

 

1 : Gus
2 : Alison


Tourment d'Amour

Message publié le 02/06/2025 à 00:45

Les pupilles dilatées d'Alison ont suivi l'aller-retour du Poufsouffle à quelques centimètres de son visage, donc inévitablement, elle a louché sur lui pendant moins d'une seconde. Après ça, il était déjà parti plus loin, brandissant le Whisky, riant sous les étoiles comme un gosse. Même qu'il réclame un jeu.

 

Intriguée, la cadette Carter observe Ferguson poser son briquet moldu au sol en énumérant une règle unique qui consiste à se défier l'un et l'autre. L'objet désigne l'adolescent. Elle sourit. Ok ok, répond-t-elle, surprise de trouver des bouteilles au milieu des poches dans lesquelles elle voulait enfoncer ses mains. Les romances féminines sont bourrées de pactes et de défis en tout genre, alors la sorcière veut trouver une idée inspirante. Elle sort les deux bouteilles des poches de la veste du cinquième année et les place à côté du briquet en réfléchissant. Mmmh... l'idée d'en profiter pour obtenir d'autres aveux intimes traverse l'esprit d'Alison, qui la balaye d'un froncement de nez. Redondant, juge-t-elle intérieurement.

 

— Jette ta baguette en bas, lance-t-elle enfin en fixant son Valentin et ses airs goguenards. Après tout, ne sont-ils pas censés apprendre la manumagie ? Son regard cherche une action complémentaire et tombe pile sur l'élu. Alison marche en direction de l'arche où sont accrochées plusieurs objets décoratifs, dont un vieux balai. C'est un vestige formé de branches torsadées entre elles, terminé par une touffe de paille fatiguée retenue sous un cerclage en cuir. Elle tend la main et le saisit en arrachant des toiles d'araignée au passage. Va la chercher avec ça, ajoute la rouquine en donnant le balai à Ferguson, un sourire diabolique au coin des lèvres. Satisfaite que son défi soit probablement à la hauteur des soirées potes chez Poufsouffle, elle attend la réaction du joueur de Quidditch en le fixant, impatiente d'assister au spectacle.

 

- - 

 

Il s'apprête à partir lorsqu'elle retient sa manche. Ah et au fait, Gus, dit-elle d'une voix mordante, désinhibée par les substances. J'suis pas ton chien. En chemin tu réfléchiras à pourquoi tu vas arrêter d'me siffler dans les couloirs, ok ? Les iris marron d'Alison affrontent celles, bleues, de Ferguson, avant qu'elle ne le relâche.


Tourment d'Amour

Message publié le 31/05/2025 à 10:26

Elle glousse lorsque Ferguson insulte Spike de gros trou de balle, amusée par le véritable constat du joueur ennemi numéro un de son ami Serpentard. La guerre entre le groupe de Poufsouffle et l'étoile montante du Quidditch dure depuis des années déjà. Certains diront jalousie, d'autres pensent comme Gus et ses potes, que Ryder est imbuvable. Alison fréquente trop Spike pour le juger aussi durement. Trou d'balle non-violent, se contente-t-elle de répondre d'un haussement d'épaules en écho à la confrontation des deux adolescents en séance de soutien la semaine dernière.

 

- - -

 

Emportée par le cinquième année dans une course silencieuse vers les cuisines du château, elle le laisse attraper sa main sans broncher, une vive excitation au coeur d'imaginer quelqu'un les surprendre à tout moment. Comme le soir du 31 octobre au milieu des couloirs interdits, Alison s'amuse à braver le règlement, ce qu'elle ne faisait pas vraiment avant. L'adrénaline continue d'empourprer ses joues couvertes de tâches rousses jusqu'au fameux tableau connu des élèves, mais qu'en réalité peu d'entre eux osent chatouiller. J'suis jamais venue, avoue-t-elle à voix basse, émerveillée de découvrir le travail des elfes en-dessous de la Grande Salle. Machinalement, elle rajuste sa frange et ses vêtements en observant les créatures tellement concentrées sur leurs tâches qu'elles ignorent leur présence.

 

Un sourire béat étire la bouche d'Alison, déjà pressée de raconter l'expérience à ses amies, maintenant qu'elle fait partie de ceux qui ont osé entrer réellement dans les cuisines. L'étudiante resserre ses lèvres en croisant le regard de Ferguson. Elle l'accompagne en direction de l'armoire et secoue la tête de gauche à droite lorsqu'il lui mime de choisir une bouteille parmi les dizaines d'alcools répartis sur plusieurs étagères. J'sais pas moi ! Mais il insiste et la cadette Carter pointe du doigt une jolie bouteille à l'étiquette rouge décorée de flammes dorées. Le Poufsouffle sourit.

 

Il y a du Whisky Pur Feu chez elle, sauf qu'Alison n'a jamais goûté. Pendant que le batteur s'évertue à cacher d'autres bouteilles dans ses poches, la rouquine dévisse le bouchon et renifle l'alcool avant de tousser vivement. Par Merlin ça a l'air fort ! chuchote-t-elle, à moitié amusée et choquée par la sensation de brûlure qui remonte ses narines. 

 

Soudain, Gus décide qu'ils doivent boire chacun une gorgée pour se donner l'élan d'aller jusqu'au toit. Les toits ? Elle avait oublié. La sorcière pose ses lèvres sur le goulot en fixant le garçon avec hésitation. Détendue d'la culotte Alison, se répète-t-elle. Quitte à prendre une gorgée, autant y aller franchement. Elle ne fait pas semblant. La sensation de feu est immédiate. Les yeux de l'étudiante brillent alors qu'elle recommence à tousser, camouflée derrière ses mains. Putain ! répète-t-elle plusieurs fois avant de réaliser que Ferguson se moque d'elle, lui-même supportant beaucoup mieux le passage du whisky dans sa gorge. À peine retrouve-t-elle ses esprits qu'il l'entraîne déjà en direction de la tour d'astronomie. 

 

L'alcool monte vite à la tête d'Alison et le trajet devient flou.

Elle récupère la main du Poufsouffle pendant l'ascension des marches. 

 

En haut, essoufflée, elle le lâche et inspire l'air froid. Wah, ça fait du bien ! s'exclame la Serpentard en laissant tomber sa cape sur une rambarde tandis que ses yeux dévorent le ciel étoilé et les arbres de la forêt interdite étendus à leurs pieds. Le saule cogneur a l'air minuscule d'ici. Prise d'un léger vertige, elle cramponne la barrière. Oula. Alors Alison préfère se tourner vers Gus. T'as assuré avec les étoiles, j'apprécie, affirme-t-elle en dévisageant sa silhouette hagarde de haut en bas.

 

— J'suis sûre que si je réclame des bougies, j'en ai, ajoute la rouquine, un sourire confiant aux lèvres. Finalement, peut-être qu'ils peuvent juste mixer leurs deux St Valentin ? Elle rigole mollement. 


Tourment d'Amour

Message publié le 30/05/2025 à 17:32

L'indignation exagérée du cinquième année arrache un pouffement bête à la Serpentard. Elle se sent d'humeur à rire aux blagues de Ferguson, détendue par l'herbe qu'ils viennent de fumer. J'ai quoi contre le Quidditch ? J'ai mon père, et quelques potes à mon père. Ah, et Elliot Blackburn aussi ; quel con lui, et tu vois, Spike devient pareil depuis qu'il jouent en Ligue ensemble, raconte la fille d'Owen Carter sans sourciller. Elle n'a jamais aimé la mentalité des sportifs, persuadée que sa mère en a eu marre d'avoir l'impression d'être une femme parmi tant d'autres qui gravitaient autour du célèbre ancien capitaine d'équipe nationale d'Écosse. J'sais pas pourquoi rentrer une balle dans un cerceau leur donne un tel melon. Et un tel salaire. Démesuré, si l'on en croit les chiffres révélés par les magasines. L'idée même que ses parents ont réussi à perdre une telle fortune en accumulant les erreurs de parcours hante Alison régulièrement. 

 

Quand le Poufsouffle la relâche, elle vacille une seconde puis étire un sourire, amusée d'apercevoir encore son embarras. Ouais, répond-elle en gardant cette étincelle au fond des yeux, clairement satisfaite d'avoir réussi à le perturber. Le Ferguson Decker sérieux a quelque-chose qui lui plaît, mais ça, elle le garde pour elle et se contente de l'observer en pleine réflexion. "Quelques trucs", ok, ça me va, décide impérieusement la rouquine comme si son avis pouvait avoir le moindre intérêt. Elle compte bien continuer de questionner le joueur de Quidditch plus tard.

 

Pour l'instant, ils arrivent au chateau et la "mission ninja" commence. Les joues d'Alison rougissent après quelques détours entre les couloirs moins frais qu'à l'extérieur. Elle déboutonne même sa cape au moment où ils s'arrêtent contre une grosse colonne en pierre, prise d'une bouffée de chaleur. T'es sûr de toi là ? chuchote-t-elle à son tour au bout d'un moment, impressionnée de défier le règlement de l'école, le souvenir de sa soirée d'Halloween en tête.

 

Toujours emballée dans la veste de Gus, l'étudiante espère qu'aucune panthère des neiges ne rôde près d'eux. Elle se tourne au moindre bruit, des frissons le long de la colonne. Lorsqu'il fait trop sombre, sa main agrippe la chemise du Poufsouffle pour se repérer. 


Tourment d'Amour

Message publié le 29/05/2025 à 09:18

Alison observe le Poufsouffle perdre en éloquence à mesure qu'ils passent du temps ensemble. Plus elle avance dans son jeu, moins il joue, étrangement sérieux. Debout devant lui, la cadette Carter s'amuse de la situation, enivrée de comprendre que Ferguson est réceptif à elle, au-delà des blagues de couloirs. Elle n'est pas sûre qu'il soit réellement attiré par elle, ou par n'importe quelle autre fille possédant des jambes et un décolleté, mais ça lui suffit pour sentir un curieux bien-être l'envahir, teinté d'odeur d'herbe fumée. Elle ricane mollement et le toise sans méchanceté. J'ai cru qu't'avais perdu ta langue, déclare l'étudiante en rajustant sa frange machinalement. L'humidité ajoute des frisottis dans ses cheveux partiellement ondulés. Elle arrange ses mèches et hausse les épaules.

 

— Bien sûr faut s'embrasser pendant un date. Pour savoir si t'aimes bien comment l'autre embrasse, c'est primordial, complète-t-elle silencieusement en poussant ses lèvres vers l'avant en moue approbatrice. La bouche en cul de poule d'Alison disparaît aussitôt qu'elle étire un sourire en coin. Mais c'pas la fin d'façon, si ? Y'a encore le reste de ton programme fun, ajoute la Serpentard avec une pointe de condescendance, les yeux brillants à cause du joint. Elle enfonce les mains dans les poches de sa cape, grelottante. Hors de question d'être rentrée au dortoir trop tôt un soir de Saint Valentin, la honte, elle aurait rien à raconter. Bon, j'ai froid, viens.

 

Les deux adolescents prennent la route du château et Alison se raccroche au bras du batteur pour éviter de trébucher sur une motte de terre avec ses cuissardes. Un instant, elle imagine croiser Spike et rigole toute seule. J'ai aussi les joueurs de Quidditch en red flag normalement, mais là tu vas pas m'croire. Elle-même capte mal la situation. 

 

Tandis qu'ils marchent, la rouquine détaille le profil de son camarade de classe. 

 

— T'es puceau ok, mais genre, t'as déjà fait des trucs avec une fille quand même ?


Jusqu'où nos pas peuvent nous porter

Message publié le 14/05/2025 à 09:39

L'espace d'une seconde, Alison revoit les figurines de sa vieille boîte à musique, figées dans le temps, à l'arrêt depuis la disparition de Kate Carter. Le couple attend un sortilège de l'aventurière pour recommencer à danser. Mais sa mère ne reviendra plus, elle le sait. L'homme et la femme se regardent, immobiles, poussiéreux, coincés entre une tirelire vidée à plusieurs reprises et un ancien flacon de parfum. Ils ont la même position qu'Alison et Sasha, éternellement. Ils ont des tenues de soirée, comme eux aussi. Ils n'entendront jamais la musique d'après.

 

Définitivement.

 

Elle écoute le Gryffondor déclarer qu'elle mérite mieux que leur deal, et resserre légèrement ses doigts autour de son épaule, un sourire bizarre aux lèvres. C'est clair, souffle-t-elle en détournant le regard pour humidifier sa bouche sèche avec l'impression étrange que Sasha essaye de lui dire autre chose à travers ses mots.

 

Lentement, leurs mains liées retombent, et Alison enroule son index à celui de Sasha. Elle reste de marbre lorsqu'il prétend être un mauvais acteur et se contente de murmurer un vague "ouais", avalé par le battement de son coeur quand il se penche vers la constellation de tâches rousses dévalant sa clavicule. Elle n'avait jamais vraiment prêté attention à l'odeur du garçon et parmi les effluves étrangères des vêtements prêtés, elle reconnaît pourtant le parfum familier de la mi-septembre à la mi-octobre, leur rencontre, et leur rapprochement. Elle retrouve aussi sur lui l'empreinte fauve d'une sortie en Forêt Interdite, et la chaleur qui se dégage entre sa nuque et le col blanc. À peine réalise-t-elle l'effet procuré par cette simple inspiration, qu'il dépose un baiser au creux de sa clavicule, puis lui chuchote une phrase inoubliable, et s'éloigne.

 

" J'aurais pas pu faire semblant longtemps "

 

" t’as plus besoin de faire semblant " aurait-elle pu répéter, au lieu de le fixer en luttant pour garder sa ligne directrice, celle de la raison, car elle mérite mieux, vous savez.

 

Au-dessus d'eux, les fantômes gloussent, spectateurs interdits des histoires adolescentes. Soudain, silencieusement depuis le ciel rempli de flocons magiques, une fine branche de gui descend en spirales et s'arrête à quelques centimètres des mèches cuivrées de Sasha et de la frange rousse d'Alison.

 

C'est ce qu'on appelle la Magie du Bal de Noël.

La cadette Carter lève les yeux et sourit tandis que le brouhaha continue sur la piste.

 

Sans réfléchir, elle s'approche et glisse une main derrière la nuque de Sasha pour l'inciter à se pencher encore vers elle. Ses incisives attrapent doucement la lèvre inférieure du Slave pendant qu'elle l'embrasse. Qu'il goûte à la morsure du Serpent. Elle le retient proche d'elle après ça, le temps de murmurer à son tour. Peut-être que t'es pas si sauvage, mais j'ai du mal à te cerner, certaines phrases prononcées par Sasha dans les serres n'ont jamais quitté l'esprit d'Alison. Tu l'as dis toi-même, j'ai eu raison d'arrêter, ajoute-t-elle, comme pour se convaincre un peu plus fort.

 

Les premières notes du prochain slow retentissent et la jeune femme recule en lâchant Sasha. Elle laisse la foule passer entre eux, aperçoit encore son visage, ses yeux verts bercés d'autres lumières, et se tourne en direction du sofa où sont assises les quelques filles qui ne dansent pas. Alison hésite à les rejoindre. Alison hésite à faire demi-tour. Alison veut prendre sa vie en mains. 

 

Elle remarque Spike, un peu plus loin, en pleine discussion avec des joueurs de Quidditch.

Parfait.

 

Décidée, la sorcière le rejoint et le tire légèrement à l'écart par le poignet. J'ai envie de toi, maintenant, chuchote-t-elle à l'oreille de celui qui n'attendra pas une seconde pour l'emmener vers les cachots. Ce soir, elle veut maîtriser quelque-chose et ce sera ça, l'heure de sa première fois. 


Jusqu'où nos pas peuvent nous porter

Message publié le 13/05/2025 à 09:24

— Je sais, se contente-t-elle de répondre à Sasha en relevant un peu le menton, une pointe d'amusement au coin des lèvres. La vérité dissimulée derrière ce léger sourire, c'est qu'Alison aime l'initiative du Gryffondor, tombée à point nommé. Et tandis qu'ils commencent à se balancer doucement au rythme lent du slow, il continue de la surprendre en faisant la conversation. Amusée par sa maladresse, elle-même aussi à l'aise que peut l'être une adolescente qui danse (sobre) au milieu de ses camarades, elle se retient de pouffer en pinçant sa bouche et croise le regard sérieux d'un autre garçon sur la piste. Les élèves sont tous raides, on dirait des balais. Heureusement qu'Horace et Bartholomew détendent l'atmosphère en virevoltant avec autant de grâce que les fantômes expérimentés. T'as appris à danser en Ukraine ? demande alors Alison, sincèrement intéressée par la réponse de son partenaire, étonnée ce soir de le voir fouler la piste.

 

Ensuite elle tarde à comprendre sa question et l'observe, le temps qu'il précise ses pensées. Le nœud papillon lui donne des airs entre un jeune majordome et un employé stagiaire de Gringotts. Elle repense à la cravate dans les serres et sent ses jugulaires frapper quelques grands coups contre sa gorge. Elle a choisi de ne pas mettre de collier pour allonger son cou et ses épaules, et valoriser ses clavicules qu'elle trouve particulièrement fines en comparaison à ses kilos qu'elle estime "de trop", mais qu'elle essaye d'assumer tout de même.

 

Est-ce que les Carter partiront à Noël ? Cette fois, son coeur se serre. Alison n'en montre rien, sauf peut-être sa main devenue moite dans celle de Sasha. Ou alors c'est lui ? Elle l'essuie d'un geste rapide sur le velours vert et reprend ses doigts démesurés par rapport aux siens. Mh, mon père est pas mal occupé en ce moment, enrobe l'apprentie sorcière, consciente que Sasha et Charlie discutent ensemble, et qu'il sait sûrement des choses à propos de la situation, mais quoi ? De son côté elle n'évoque jamais le sujet, elle préfère prétendre que tout est normal, et tandis que son regard évite celui du Gryffondor, elle ment à moitié. On doit lancer un nouveau modèle de balai en janvier, ça prend du temps. On fera plutôt un grand voyage cet été. Alison ne questionne pas Sasha en retour ; les réfugiés restent au chateau, tout le monde est déjà au courant. 

 

Soudain leurs corps se rapprochent et elle se sent petite entre les bras du sixième année. Elle se rappelle Halloween, leur rencontre dans les couloirs, le corset, le noir total, la fuite. Gwen et Lucian ont tellement rabâché à la cadette Carter que Sasha allait profiter d'elle quand ils les ont trouvés qu'elle n'est pas certaine que ses souvenirs soient justes. Troublée, elle bafouille. Hein ? Sa poitrine heurte le torse du garçon et lui donne la sensation d'être à nouveau trop serrée dans la robe- c'est impossible grâce au sortilège de Freya. Bah- nan j'cherche pas, rétorque-t-elle en regardant parfois le nœud papillon un peu de travers, parfois la mâchoire de Sasha, parfois les autres élèves - flous - en arrière-plan. Nan, j'ai des demandes, mais je choisis personne pour le moment. Alison se rattrape, inspire, et ignore les paroles romantiques de la musique qui touche à sa fin.

 

— T'étais mon deal exclusif si tu veux tout savoir, reprend la rouquine en cherchant à déstabiliser Sasha. 


Jusqu'où nos pas peuvent nous porter

Message publié le 11/05/2025 à 23:28

Sous la neige duveteuse qui tombe lentement du plafond magique, une poignée de fantômes élégants se joignent au bal, nostalgiques des cérémonies de leur vivant. Ils impressionnent par la façon dont ils glissent sur l'air, valsant dans des tenues d'époque, la silhouette bleutée comme le givre qui décore les murs. Nick-Quasi-Sans-Tête salut les jeunes Gryffondor qui hurlent de rire en le voyant exécuter son tour favori. Les première année traversent la piste en tous sens, excités à l’idée d'être en vacances demain. Au milieu de ce joyeux chaos, les élèves plus âgés se tiennent par groupes, affublés de vêtements inhabituels, arborant des comportements différents en fonction de leur caractère. Certains prétendent s’en foutre, mais leurs regards effleurent régulièrement la piste, suivant les épaules dénudées, les mains liées, les échanges de sourires. Ils mangent, commentent, jugent à voix basse, en espérant peut-être qu’on les invite, ou au contraire, qu’on les laisse tranquilles.

 

Au milieu de tout ça, Charlie fend la foule avec l’enthousiasme d’un flocon surfant sur la brise. Elle a coincée fièrement la fleur en papier bleu derrière son oreille et virevolte auprès de ses amis sans se soucier du reste.

 

Sur les banquettes, Alison tient toujours une coupe pleine de limonade entre ses doigts vernis de rouge. Autour d’elle, ses amies chuchotent, jaugent les couples, gloussent, jettent des piques. L'une parle fort, s'invente des histoires. L'autre prétend avoir été courtisée par trois garçons. Alison les écoute à peine. Une légère angoisse au creux du ventre, elle pense à la manière dont elle abordera Spike pour le convaincre tout à l'heure. Elle sait quoi faire au début, mais ensuite il faudra improviser avec les récits de magazines et plonger dans l'inconnu, pour de vrai.

 

— Ali ! Il se pointe vraiment là ! insiste Gwen en dissipant de sa voix aiguë les scénarios de la rouquine. Ses prunelles fixent soudain Sasha et son air ahuri. Elle attend qu'il parle. Elle aurait été incapable de prédire son invitation tant elle semble sortie de nulle part.

 

Alison et Sasha sont officiellement séparés depuis le mois d'octobre, un peu avant Halloween. Ils ont continué de se voir en classe, mais sans travailler en binôme, et sans se parler. Entre eux, ce n'est plus qu'une histoire de regards échangés au détour d'un plan de travail de botanique, au coin d'une étagère d'ingrédients de potion, ou au milieu du couloir devant les salles. 

 

Il est loin des garçons de magazine, et n'attire aucune bonne concurrence. 

Le deal ne fonctionne pas. Alors, si Alison écoute la raison, c'est mieux comme ça.

 

Pourtant ce soir, quand le Gryffondor propose maladroitement une danse à la cadette Carter, il réalise sans le savoir l'un de ses rêves d'adolescente, et probablement de la brochette entière. Sasha tend sa main, là où les camarades idiots d'Alison pensent qu'il vaut mieux heurter de plein fouet l'épaule d'une fille pour attirer son attention.

 

Et puis Gwen ricane, et Alison donne sa coupe à cette dernière, et se lève. Ok, répond-elle en posant ses phalanges sur la paume rugueuse du sixième année, sous le regard à moitié envieux et surpris de ses amies. De sa main libre, elle se lisse machinalement la frange, jetant un œil regonflé de confiance à Sasha, avant d'interpeler la blonde. Ma pauvre Gwen, Lucian devrait bientôt arriver, j'l'ai vu discuter avec l'autre Serdaigle au buffet tout à l'heure, prononce-t-elle, faussement innocente, dosant savamment sa cruauté. Sans attendre de réaction, son pas emboîte celui du cavalier impromptu qui l'entraîne vers la piste. Étrangement, l'irruption du Russe l'arrange. Le temps d'une danse, elle oubliera Spike, et ses plans de fin de soirée. 

 

Au coeur de la foule, l'ancien faux-couple se rapproche, juste assez pour qu'Alison sente la chaleur de Sasha à travers sa robe en velours, juste assez pour qu'il puisse lire l'ironie au fond de ses yeux. Tu sais qu't’as plus besoin de faire semblant maintenant, suggère la jeune femme, les doigts enroulés contre l'épaule de son partenaire, son autre main toujours dans celle de Sasha. Et tandis qu'elle sent la paume libre de Sasha se poser au creux de son dos, elle sourit, presque timidement. Au-dessus d’eux, les fantômes continuent de valser entre les lustres et les flocons légers. 


Jusqu'où nos pas peuvent nous porter

Message publié le 10/05/2025 à 10:26

Le dortoir des filles de cinquième année avait été gagné par une effervescence presque électrique. La magie s’était mêlée au parfum des crèmes capillaires et aux étincelles des sortilèges esthétiques. Des baguettes avaient virevolté entre les lits, domptant les frisottis, ajustant les ourlets, resserrant les corsages. Les vitraux translucides avaient projeté des ombres mouvantes sur les visages déjà poudrés, et les voix des filles s’étaient croisées en vagues tantôt enthousiastes, tantôt acérées. " T’as vu la robe d'Ambre ? On dirait qu’elle l’a cousue elle-même pendant le cours de botanique ", avait sifflé Gwen, multipliant les efforts pour retrouver la considération d'Alison depuis leur soirée d'Halloween.

 

Car des rumeurs ont vite traversé la salle commune, que l'amie de la cadette Carter avait fait exprès d'accentuer le charme du laçage en l'aidant à mettre son corset, agacée par l'obsession d'Alison, souhaitant lui donner une bonne leçon. Mais Gwen persiste à démentir, et se montre plus que jamais lèche-botte avec la rouquine, effrayée de perdre les avantages de se déplacer en brochette.

 

Du noir sur ses grands cils, Alison a eu d'autres préoccupations cette fin d'année. Dans moins d'une semaine, elle fête ses 16 ans, et ne veut pas souffler ses bougies sans pouvoir se dire qu'elle a enfin couché avec un garçon, pour de vrai. Elle veut l'expérience, et si ça doit se passer avant les vacances d'hiver, alors ça doit arriver aujourd'hui, ce soir, pendant ou après le bal de Noël. Par facilité, elle vise Spike Ryder. Ils se tournent autour depuis trop longtemps, elle le connaît bien, ils ont déjà exploré quelques trucs ensemble.

 

Elle a choisi ses sous-vêtements en pensant au moment où il les verrait.

 

Au-dessus, la fille du Sponsor porte une robe verte, faite dans un velours qui capte la lumière. À peine le tissu avait-il touché sa peau qu'elle avait frissonné, comme s'il s'était éveillé à son contact pour s'adapter au galbe de ses hanches. Un enchantement léger - glissé par Freya à son insu lors de la réception du colis, donne tout le confort à l'adolescente. Devant son miroir, elle avait hésité et finalement sorti son rouge à lèvres carmin.

 

Une autre version d'elle-même semblait l'observer, moins naïve, plus mature, le sourire en coin.

Bientôt, elle aurait 16 ans

 

Puis le dortoir, s’était vidé peu à peu de ses cris et de ses rires, devenant un coquillage sans eau. Les filles sont parties en duo, en groupe, en brochettes, vers la Grande Salle transformée pour l’occasion en palais hivernal aux lueurs chaleureuses. Alison savoure les regards posés sur sa silhouette, parmi la multitude de vestons clinquants, de jupons vaporeux et de coiffures ambitieuses. Bien évidement, elle a soigneusement lissé sa frange. Entre les guirlandes de houx et de gui qui s'enroulent autour des piliers de pierre, elle aperçoit les fameuses Orchidées Explosives, rouge carmin, comme ses lèvres. 

 

Un bref discours ouvre les festivités et soudain, la musique change de ton - une sorte de carioca sautillante retentit, provoquant d'abord quelques rires étouffés. Sur la piste, le concierge et le bibliothécaire s'élancent, soutenus par les applaudissements. " Merlin on dirait un vieux couple les deux-là, j'te jure ! " souffle Gwen à l'oreille d'Alison. Mais le regard d’Alison s’est déjà attardé ailleurs. Sous le ciel enneigé de la Grande Salle, elle remarque Sasha parmi les étudiants qui participent à l'ouverture de bal. Elle sourit tandis qu'il tournoie en ignorant la foule d'élèves. Il est un peu ridicule, et aussi audacieux. Certains se moquent derrière Alison. Un rire plus fort que les autres la tire de son admiration. Le tonnerre d'acclamation fait trembler les murs du chateau et Sasha disparaît.

 

La brochette d’amies s’est réorganisée autour de la cadette comme un essaim, l’une évoquant le cavalier de Gryffondor qui a trébuché, une autre raillant la coiffure d’une Poufsouffle un peu trop "explosive". Alison saisit une coupe de limonade de sureau qu'elle ne boit pas.

 

Dans son dos, parmi la foule grouillante, la benjamine Carter traverse la salle à l'image d'une étoile filante, les bras agités d'enthousiasme, ses mèches rousses chargées de faux flocons, sa robe bleue sortie d'un rêve hivernal DIY. Pardon, pardonpardonpardon, pardon ! Elle zigzague pour venir à la rencontre de Sasha, les yeux pétillants. Elle ira complimenter ses deux "tontons" juste après. C'était incroyable ! s'exclame-t-elle, félicitant très sincèrement le sixième année. Elle raconte que c’était génial, qu'elle aurait voulu participer aussi mais qu'avec toutes les options qu'elle a choisi cette année, elle n'a pas pu venir aux entraînements. T’aurais dû voir la tête d’Alison, elle t’a regardé comme si t’étais devenu une salamandre géante ! ajoute joyeusement la plus jeune tandis que sa grande sœur est allée s’asseoir sur une banquette avec les autres filles.


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Message publié le 09/05/2025 à 18:00

Encore vaseuse, Alison observe la scène entre Sasha et les Serpentard en remarquant bien qu'il oeuvre pour sa sécurité, avec beaucoup d'énergie d'ailleurs. Une part d'elle oublie les propos entendus dans la serre, et s'accroche à leur lien, fragile mais réel, depuis ce début d'année. À leur jeu, maintenant qu'elle le sait capable de jouer.

 

Perdue au milieu du brouillard, elle entend à peine le cliquetis et s'étonne de l'agitation soudaine, et des bougies éteintes. Fermez-la, se contente de chuchoter Alison à ses amis lorsqu'elle comprend qu'ils pourraient tous se faire surprendre ici. Un vertige la saisit dans la pénombre. Elle cherche Sasha sans le voir, puis elle tourne son visage en direction de son grognement et quelqu'un attrape son poignet. Alison reconnaît la main frêle de Gwen. Elle se lève, étourdie, le coeur battant, un bras plaqué contre son corset défait.

 

Elle sent la présence du Gryffondor qu'elle frôle, frissonnante, toujours guidée par l'autre Serpentard. Les paroles et les intentions de ses camarades semblent lointains, comme étouffés derrière un écho lancinant. L'air glacé du couloir écharpe ses épaules couvertes de tâches rousses. Alison trébuche à moitié dans ses propres bottines, trop faible pour marcher correctement. Elle ne sait plus si ses yeux sont ouverts ou fermés. Elle s'abandonne et laisse une vague puissante l'emporter ailleurs, ses omoplates heurtant un mur froid, le murmure de Sasha à l'oreille, et la chaleur qu'il dégage. Puis tout s'arrête. C'est le trou noir pendant quelques secondes. Elle s'enfonce, lourde.

 

Sa respiration est bercée d'une autre, massive, ondulante, comme une épaisse rivière sous son corps. Ses doigts engourdis s'agrippent d'instinct à la fourrure dense et tiède qu'elle associe directement à la Panthère hivernale rencontrée en bordure de la forêt interdite. Ses jambes s'écartent de chaque côté du flanc de l'animal. Sasha, chuchotent ses lèvres blêmes tandis qu'Alison est incapable d'ouvrir les paupières. Ses tempes cognent fort, et son coeur émet un résonnement sourd à son tympan. Le froid du château fouette les traces de lacération laissées par le corset dans son dos. Elle ne peut que faire confiance à l'Ukrainien maintenant.

 

Il s'avère que la Panthère connaît le château mieux qu'Alison.

Ses pas feutrés glissent, transformant leur silhouette étrange en une ombre de plus à la nuit d'Halloween.

Les couloirs s'enchaînent, labyrinthiques, vertigineux.

 

Lorsqu'enfin la rouquine entrouvre les yeux, sa joue repose entre les deux omoplates souples de l'animal, et le décor défile, noir strié de gris. Après avoir repris ses esprits, elle encercle l'encolure musclée du félin et redresse un peu la tête, collant son menton à l'épaule de Sasha tandis qu'ils passent silencieusement devant des tableaux qu'elle n'a jamais vus. Poudlard dort. Alison cherche un pan d'architecture familier, mais tout semble déformé par la pénombre. Les vitraux sont couverts de buée, les arches ont l'air immenses, le sol change. La Panthère garde son rythme, même alors qu'ils glissent derrière une tapisserie pour descendre le long d'une rampe rocailleuse, oubliée des plans officiels.

 

Puis au détour d'un couloir, l'étudiante reconnaît les cachots, sans même comprendre comment ils sont arrivés ici. Au dernier angle avant la salle commune de Serpentard, au coeur d'une alcôve éclairée par la lumière verdâtre du lac, l'animal s'arrête et s'assoit. Les pieds d'Alison touchent le sol. Ses jambes tremblent et la jeune femme sent que son souffle accélère à nouveau. Elle prend appui contre le mur gelé en croisant le regard perçant du félin. Ils se fixent un moment en silence. Elle se rend soudain compte qu'elle a perdu le corset en route et cherche autour d'elle, dans le pli des jupons de sa robe.

 

Mais quand Alison relève la tête, la Panthère a disparu.

— Sasha ? Sasha n'est plus là.

 

Elle aura largement le temps de rejoindre la salle commune avant Lucian et Gwen.


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Message publié le 09/05/2025 à 13:39

Sa tête pèse une tonne. Alison émerge péniblement, la joue écrasée contre le sofa poussiéreux. Elle tousse, pousse sur ses bras dans une tentative vaine de se redresser. Il m'a dégommé ce con ! s'offusque Lucian, encore étourdi par le coup de poing qu'il vient de recevoir. Tu saignes, t'en as partout, anh j'peux pas regarder ça ! s'écrie Gwen en détournant son regard vers le Gryffondor, expression menaçante, baguette tendue vers lui.

 

— J'peux recommencer, alors fais gaffe toi ! Sa voix résonne aux oreilles de la cadette Carter qui ouvre les yeux. Elle voit d'abord les deux Serpentard, et puis Sasha plus loin. La mémoire lui revient doucement. La soirée d'Halloween, sa rencontre avec l'Ukrainien dans les couloirs gelés, leur conversation, le corset trop serré.

 

Les silhouettes de Gwen et Lucian sont proches l'une de l'autre. L'amie d'Alison tient fébrilement le bras du garçon, déterminée à dépasser sa zone de confort. J'supporte pas la vue du sang normalement, mais j't'aiderai à te nettoyer en rentrant, d'accord ? Sauf qu'il ignore la proposition, interpelé par l'autre cinquième année qui geint, presque en soutien-gorge sur le sofa. Alison, regarde ce qu'il m'a fait, ton ex. Et encore, tu connais pas le pire. À moitié redressée, la mâchoire tremblante, l'adolescente reste nébuleuse tandis que Gwen ravale sa salive amèrement avant de reprendre ses grands airs. Ali-chérie, t'es dans un état ma pauvre ! Laisse-moi t'enlever tout ça !

 

Sans attendre, elle envoie un antisort en direction de la sorcière qui perd aussitôt son maquillage blanc porcelaine, ses lèvres noires, et retrouve un teint beige tâché de mille rousseurs et une chevelure de feu, rendue mousseuse par l'accumulation de magie. Apparaissent aussi les boutons d'acné de l'étudiante, habituellement camouflés derrière différents charmes. Ce mec est un animal, j'te jure, j't'avais dit qu- ta gueule Lucian.

 

Assise au milieu de ses jupons, le corset à moitié défait et les bras croisés devant la dentelle de sa poitrine, Alison semble bien plus jeune, ses sourcils roux presque invisibles, et sa bouche mal délimitée. Hé, comment tu lui parles ?! C'est l'autre là-bas qu'il faut attaquer hein ! La fille d'Owen Carter retient ses dents de claquer, quand bien même son menton tremble. Elle croise le regard de Sasha et s'en détache aussitôt, honteuse qu'il la voit avec une frange en bataille et un décolleté éclaboussé de rouille, loin de l'image impeccable qu'elle véhicule normalement. J'veux rentrer au dortoir, et ce sera sans toi, et sans toi aussi, déclare-t-elle en désignant tour à tour les deux jeunes hommes tandis que Gwen éclate d'un rire amer. Heu, moi j'ai juste pris ta défense et en plus j'me suis pris un coup, rétorque Lucian en essayant d'attraper Alison par le bras pour la mettre debout. Mais celle-ci se dégage d'un geste brusque.

 

— Nan mais Ali-chérie, t'imagine quoi là ? Tout tourne pas toujours autour de toi en fait. Il se passe rien ok ?

— Tu vas pas descendre aux cachots juste avec Gwen, c'est ridicule. Allez-viens. 

 

Sur les murs de la petite pièce abandonnée, les ombres inquiétantes continuent de vaciller.

 

Alison affronte les prunelles accusatrices de Gwen, puis l'insistance de Lucian. L'ambiance est lourde. Laissez-moi. 

 

— C'est bon j'ai déjà vu un soutif. J'ai même déjà vu le tien.

— What?!

— Laissez-moi putain, répète la rouquine à bout de nerfs. 

 

— Mais à un moment aussi, arrête de faire ta diva là !


L'Odyssée Nocturne

Message publié le 03/05/2025 à 10:02

Elle soupire en rajustant sa frange. Les mots du professeur Bramblethorn sont plus difficiles à encaisser pour Alison qu'elle ne veut bien le laisser paraître. L'approbation des adultes compte, mais au-delà, l'attention des adultes compte, maladivement. Qu'elle provoque sa sœur, qu'elle se montre parfaite aux yeux d'Aingeal Aisling, qu'elle taquine Sir Edwin Pope ou qu'elle défie intérieurement son père revient toujours au même : attirer le regard des figures hiérarchiques autour d'elle, savoir qu'elle existe encore aux yeux des adultes de sa communauté.

 

Plus jeune, il suffisait d'obtenir de bons résultats pour recevoir des compliments, mais depuis cette année, l’exigence des enseignants aurait tendance à décourager la cadette Carter parfois.

 

Heurtée par la brutalité du ton qu'emprunte l'homme ce soir, Alison se braque et réagit en adolescente de seize ans. Il demande qu'on sabote l'exo et après il dit ça ?! Tsss, c'est lui le débile, souffle froidement la jeune femme à Spike tandis qu'ils reprennent la route vers le château. Déçue de la réaction des professeurs, elle explique au Serpentard pourquoi son attitude a changé subitement en recevant le parchemin. Forcément j'avais l'air con, tu crois vraiment que j'vais confondre le Nord et le Sud ? Tu crois que j'sais pas tenir une carte ? Ils se foutent vraiment d'notre gueule, continue-t-elle de râler jusqu'à l'école, hantée par la désagréable impression d'avoir été humiliée.

 

Lysander Bramblethorn vient de perdre au moins 2 points.


Tourment d'Amour

Message publié le 06/04/2025 à 20:18

Les sœurs Carter ont très tôt partagé leur enfance entre la boutique et l'appartement, ce dernier situé au-dessus du magasin installé dans la rue principale de Pré-Au-Lard depuis la naissance de Freya. Être bébé derrière le comptoir force à une sociabilité précoce, acquise au fil des rencontres avec les clients toujours nombreux, et souvent intrusifs. Chacune à sa manière, les filles d'Owen ont développé le goût d'aller vers l'autre, d'apprendre à connaître les gens.

 

Ce soir, Alison se prend à son propre jeu du date de St Valentin, et oublie la gelée verte qui engluait ses cheveux une heure auparavant. Pas qu'elle envisage sérieusement Ferguson, mais elle apprécie curieusement d'en savoir plus sur lui, au-delà des interactions de classe, et de ses nombreuses provocations.

 

La rouquine croise le regard attentif du Poufsouffle et sourit en retour à son expression bête, flattée malgré-elle d'être capable de fumer sans tousser, aussi débile soit la performance. Elle porte encore le joint à ses lèvres en espérant secrètement commencer bientôt à ressentir les premiers effets de l'herbe- autant y aller carrément. Un peu anxieuse d'entendre l'opinion de Ferguson sur elle, Alison le fixe avec insistance en soufflant un nuage moins dense que les siens.

 

Puis la sentence tombe, et elle acquiesce, même surprise du sérieux dont il fait preuve. Mh-mh, se contente d'abord de commenter la sorcière en lui rendant son cône de papier à moitié consumé. Une fossette s'installe au coin de sa bouche, qui se transforme en un bref rire quand son camarade de classe joue des sourcils. Oui tu m'fais marrer, répète-t-elle sans quitter son sourire, obligée de mordre l'intérieur de ses joues pour retrouver un semblant de réflexion. C'était quoi la question ? L'adolescente inspire un peu d'air frais en tournant la tête, les jambes à nouveau pliées l'une contre l'autre- elle a froid.

 

— J'pense que ça t'arrange qu'on croit que t'es un branleur. Comme ça, on t'en demande pas trop, tu vois ? Ses cils papillonnent en direction du cinquième année. Elle sait que Sam porte sur lui un regard différent des airs qu'il se donne. T'as sûrement peur qu'on te sollicite, tu préfères rester tranquille et déconner plutôt que d'affronter le côté sérieux des choses. Du coup, ouais, t'es drôle. Mais ça va deux secondes d'être le con-drôle, t'auras bien envie qu'on change d'avis un jour, nan ? Alison rassemble ses lèvres du bout des doigts pour les essuyer et ôter son gloss à moitié enlevé par le joint. Elle sent vaguement sa langue pâteuse. Elle a soif, et continue d'observer les réactions de Gus en ressassant ses derniers mots. C'est marrant, j'pensais qu't'allais dire que j'suis superficielle. Les gens pensent que j'suis superficielle- qu'elle manque de valeurs, qu'elle ne s'intéresse qu'aux apparences.

 

Peu importe, la rousse se lève et retire sa cape pour mieux enfiler la veste de Ferguson.

 

— On fait quoi après ? Ah ouais, on vole de l'alcool aux cuisines ? Occupée à retirer ses cheveux pris sous le col de la veste d'un geste familier, la jeune femme jette un œil au cinquième année. On aurait pu en avoir chez moi, au village, signale-t-elle en fermant quelques boutons. Ma sœur doit être toute seule ce soir, ça m'étonnerait qu'on l'ait invitée pour la Saint Valentin. Comme chaque joueur de Quidditch à Poudlard, Gus connaît OCQ, et s'est déjà trouvé plusieurs fois face à Freya, ne serait-ce qu'à l'école où elle passe entretenir le matériel régulièrement.

 

Alison recouvre la veste avec sa cape chaude avant d'approcher du brun et de s'asseoir de profil sur ses cuisses en ignorant son air ahuri. On lui aurait fait croire qu'on sort ensemble, elle aurait rien compris. Elle rit et saisit la fin du joint sans quitter les genoux du Poufsouffle. 

 

— T'es confortable, remarque-t-elle avant d'aspirer lentement le cône devenu si minuscule qu'elle craint de le lâcher. Un simple regard à la taille des mégots abandonnés au sol lui indique que c'est la fin. La cadette Carter laisse tomber le bout de papier avec les autres et tourne son visage vers celui de Ferguson. Elle touche ses cheveux en souriant. T'as mis du gel, c'est mignon. Mais le froid continue de la faire frissonner et l'étudiante se redresse, impatiente de rentrer à l'abri des brises hivernales. Debout, elle sent un léger vertige l'envahir. On rentre au château ?


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Message publié le 03/04/2025 à 09:21

— T'es folle, ils vont juste nous enlever des points et mettre des retenues pour tout le monde ! résonne soudain la voix d'un garçon au bout du couloir dans lequel se trouvent Alison et Sasha. Le visage du Serpentard apparaît au centre du halo de lumière diffusé par sa baguette. Il s'agit d'un cinquième année grimé de faux sang, le manche d'un outil quelconque dépassant de la poche de son jean troué. Face au Gryffondor, il grimace. Shevchen, ça m'étonne pas d'toi. Pris sur le fait. Il l'a encore plus déshabillée ! surenchérit l'adolescente en combi-phoque. 

 

— Ali, chérie. O.M.G, elle est morte ?! Dis-moi si elle est morte, j'veux pas regarder un cadavre ! pleurniche l'amie d'Alison en cachant ses yeux pendant que le garçon s'avance pour vérifier les contestations de Sasha. Il éclaire la silhouette, inanimée contre le sixième année, diaphane, et remarque les traces écarlates lacérant son dos, jusqu'à ses reins qu'il observe plus longtemps que nécessaire. Mais incapable d'avouer l'innocence présumée de l'Ukrainien, l'étudiant l'éblouit en l’interrogeant froidement. Tu l'as droguée ?! T'allais faire quoi, au juste, si Gwen était pas arrivée, hein Shevchen ? Anh nan, j'vais vomir. Elle est morte ?! La question pousse l'adolescent à chercher un signe de vie sur Alison. Il approche le halo lumineux de sa gorge et détecte un battement sanguin sous le maquillage blanc. Nan, elle plane. Sasha, tu lui as donné quoi ? Elle allait bien jusqu'à ce qu'on vienne ici !

 

— Y'a un sofa là-bas, on va la mettre dessus, on prévient pas l'infirmerie pour le moment. Surveille-le. Obéissant aux directives de son camarade, Gwen tient fébrilement Sasha en joue d'une baguette tremblante. L'autre Serpentard coince sa propre baguette entre ses lèvres et tente alors de saisir le corps d'Alison. Ses bras peinent à récupérer les jambes et soulever les épaules de cette dernière. Il souffle, sans parvenir réellement à la saisir. Elle est lourde putain. Nan mais c'est la robe. Mais oui, elle est pas hyper mince non plus hein, bavasse l'étudiante tandis que le garçon abandonne après une ultime tentative embarrassante. Il désigne le Slave du bout de sa baguette éclairée. Bon bah, toi, amène-là au sofa, souffle-t-il. Faudra lui enlever la robe, elle a des blessures en-dessous.

 

— De quoi ?!

— Faudra bien que quelqu'un la soigne, Gwen.

 

Remarquant la facilité avec laquelle Sasha décolle Alison du sol et se redresse, les deux Serpentard s'écartent pour le guider vers un couloir attenant et totalement silencieux. Ils sont où les autres ? Ils ont eu peur de s'faire prendre, répond l'étudiant qui se trouve particulièrement courageux d'être resté auprès d'Alison malgré la menace d'une retenue.

 

Dans les bras de Sasha, Alison respire à nouveau et geint mollement. Ali !

 

— Pose-la, ordonne le garçon en désignant un sofa entouré de quelques fioles vides et des mégots consumés. 

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