



13 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété
Il se redresse lentement, visiblement encore un peu vaseux. Quand ses yeux croisent les tiens, t’hausses légèrement les sourcils, sans rien dire. Juste un signe qu’il peut respirer, que c’est bon, qu’il est pas tout seul. Tu le laisses gérer à son rythme.
— C’est bon, j’peux gérer, tu lâches en voyant qu’il veut faire disparaître la flaque lui-même.
Mais il insiste, et tu le regardes lancer le sort. La gerbe se fait aspirer par la terre avec une efficacité correcte… sauf que l’odeur reste dans l’air comme un mauvais sortilège. Tu fronces le nez.
— Ouais, c’est presque propre. Faudra pas s’allonger là, c’est tout.
Il relève la tête vers toi, un peu hésitant. Tu vois bien qu’il cherche ses mots.
— T’es pas forcé d’me payer un truc, dit-il finalement. C’est pas ta faute si y avait un bonbon périmé dans c’que t’as acheté.
Tu hausses une épaule.
— J’suis pas forcé, ouais. Mais j’ai envie.
Et tu te mets en route, sans attendre de réponse. T’entends ses pas derrière toi, et tu souris. Il suit.
— J’savais même pas qu’un fizbizwiz pouvait faire ça, il ajoute.
— Moi non plus. En général, ça te fait les cheveux électriques pendant dix minutes, pas… ça.
Tu laisses passer un silence tranquille, puis tu le regardes du coin de l’œil.
— T’en remangeras. Pas aujourd’hui, ok. Mais un jour. T’verras.
Il répond pas. Pas tout de suite. Et ça te dérange pas.
Il finit par poser une question, l’air de rien, mais avec un ton qui t’échappe pas.
— T'es pas là avec des potes ?
Tu ralentis un peu.
— Nan. J’suis venu solo.
Simple, sans détour.
— Et t’inquiète, j’vais pas t’abandonner pour rejoindre une bande de types qui sont même pas là.
Tu t’arrêtes devant les Trois-Balais et pousses la porte, laissant la chaleur du pub vous engloutir.
— Sauf si t’as envie d’tirer ton camp, bien sûr.
T’entres, tu repères une table libre et t’y installes comme si t’étais chez toi, ton écharpe balancée sur le dossier.
— Allez, après ton grand vol plané, j’te recommande un classique : chocolat chaud. Pas de bulles, pas de lévitation, pas de mauvaises surprises. Juste du chocolat.
Tu fais signe au serveur en passant.
— Deux chocolats chauds, s’il vous plaît.
Puis tu te tournes vers Basil, un sourire tranquille aux lèvres.
— T’as survécu à un fizbizwiz version fusée. Le minimum, c’est de t’offrir un truc chaud.