Harry Potter RPG
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Leo Bloodworth

Stagiaire au Département de la Justice Magique 25 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Deb
Gryffondor
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Bistrot du Niffleur Doré, Mercredi 28 Juin 2124

- Ouais ! Vingt heures c'est parfait Miss Bergame ! J'serais là !

 

Il sait pas bien pourquoi Leo, mais il est partit très rapidement dans les minutes qu'ont suivies. Comme si qu'un sentiment d'urgence l'avait pris pour Merlin sait quoi. Emporté par les répliques graveleuses qu'avaient pu sortir les clients du bar, il s'était éclipsé en agitant une main vers la tenancière, à reculons ou presque, à s'en prendre une chaise, une table, la porte d'entrée même. Rouge comme une pivoine, il s'était alors retrouvé à la rue. C'est là et seulement là qu'il avait compris le sentiment d'urgence. 

D'abord, il fallait qu'il trouve le fameux bistrot, dont le nom seul lui était venu sans qu'il ne se rappelle où l'endroit pouvait bien se trouver, où la raison pour laquelle cette enseigne l'avait marqué plus qu'une autre. Ensuite, il fallait qu'il s'assure qu'ils servent bel et bien les pâtes fantômes promises, sans quoi il aurait sans doute l'air d'un crétin. Enfin, il fallait qu'il se change pour avoir l'air d'un type cool. Un type cool qui sortait avec une fille. Un type cool qui sortait avec Miss Bergame.

 

Fichtre, quel stress.

Alors pressé, Leo se décide à héler le Magicobus pour un retour vers Londres spectaculairement rapide, pendant lequel il échange longuement avec son conducteur : Patrick. Leo connait bien Patrick. Il faut dire que Patrick est son successeur, et que Leo est l'homme connu pour avoir coincé le Magicobus en mode aplati. Mais surtout, Patrick est une mine d'or en terme d'informations, car il sait aussitôt de quel bistrot Leo veut parler lorsqu'il lui demande. 

 

- Ah ! Mais c'est à côté ça ! Enfin à côté. J'me comprends. En Magicobus y a tout qu'est à côté t'vois. C'est à Black Hollow, dans le nord tu sais ?

Leo connait effectivement Black Hollow. Autrefois, il avait travaillé sur son port. Il faut dire qu'enchanter des navires de cette envergure en partance pour des routes commerciales on-ne-peut-plus secrètes avait son charme, voyez. Un charme qui s'était rompu dès lors qu'il s'était avéré qu'il n'avait pas vraiment les compétences nécessaires même aux tâches les plus simples, et qui lui avait valu se faire licencier pratiquement dans la même semaine que son embauche. Bref. C'était là, sans doute, qu'il avait mis les pieds pour la première fois au Bistrot du Niffleur Doré.

D'ailleurs, il se souvenait à présent de ce qui l'avait grandement marqué au sujet de ce bistrot. Sa forme, d'abord, fièrement sculptée à l'image d'un village majoritairement composé de pêcheurs, héritiers de quelques pirates de renom dont on contait encore les histoires ce jour. Il prenait la forme d'un navire, ou plutôt de l'avant d'un navire, sa coque sertie de richesses - probablement fausses, néanmoins brillantes - qui ne manquaient guère attirer l'œil de ses visiteurs. En fait, il avait l'aspect d'une épave de pirate qui aurait dérobé des montagnes de pièces quelque part sur une île lointaine, peut-être gardé par un dragon.

C'est l'image que s'en faisait Leo du moins, et qu'il se prenait à se remémorer alors que le Magicobus faisait halte à Londres.

- Merci Patrick ! T'crois que tu pourras m'ramener tout à l'heure ? Dans... deux heures !

- Ouais ouais ouais, t'inquiète même pas. Pis j'peux même t'conduire avec ta d'moiselle jusqu'au bistrot tu vois.

- Trop bien.

 

Il était fier, Leo, de voir que finalement tout s'emboitait si bien. À son appartement, il récupère les vêtements les plus classes qu'il détient. Une chemise blanche qu'il ne porte que pour les grandes occasions, une veste de costume que son père lui a acheté lorsqu'il a reçu son diplôme de Poudlard - inespéré -,  un jean parfaitement ajusté qu'il est persuadé de lui porter chance. Il verni ses chaussures, se recoiffe, se parfume, se recoiffe encore avant de se décider à guetter le temps qui passe. Le temps passe diablement lentement quand on est impatient, voyez. Il s'écoule à la manière d'un robinet qu'on aurait mal fermé. Un compte-goutte abominable qui vous fait croiser et décroiser les jambes tellement de fois qu'on ne sait plus dans quel sens on est tourné.

 

Bref.

Leo n'en peut bientôt plus d'attendre. Il repasse devant la glace pour se recoiffer encore, se parfumer encore, avant de quitter l'étroit appartement pour aller faire un tour. Faire un tour accélère toujours le temps qui passe. Puis, alors qu'il s'est trouvé en chemin un fleuriste, il hèle de nouveau le Magicobus, et venir se reposter non loin des Trois-Balais. Il est dix-neuf heures trente, et Patrick lui a assuré qu'il se pointerait dès qu'il lèverait de nouveau sa baguette tout à l'heure. Alors Leo hésite. Entrer en avance et attendre Miss Bergame alors même qu'elle travaille encore ? Attendre dans le froid pour ne se montrer qu'à la dernière minute et l'embarquer avant que quiconque n'ait eu le temps de le charrier ? Il guette le temps qui passe, encore, à la montre magique que lui a offert son père quelques mois plus tôt, et il décide d'attendre.

D'attendre encore.

Jusque dix-neuf heures cinquante deux, où l'homme se met en branle sans parvenir à démontrer de plus de patience, pour entrer de nouveau aux Trois-Balais d'un pas qu'il espère déterminé. Aussitôt, il est enveloppé d'une vague de chaleur lui rappelant combien il faisait froid, là dehors, et il manque rentrer dans une serveuse qui lui passe sous le nez, s'attirant quelques regards ainsi que quelques rires. Il se pince les lèvres. Rajuste inutilement ses cheveux tandis que d'une main il resserre sa poigne sur le bouquet de fleurs qui semble flancher sous la température ambiante. Il se racle la gorge. Cherche du regard Miss Bergame. Se sent suer terriblement, et se demande s'il a mis assez de parfum. C'est éreintant, de sortir avec une fille.

C'est là qu'il réalise qu'il a oublié de demander à Patrick si au bistrot, on pourrait lui servir des pâtes fantômes. Merde.

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Anya Nikitovna

17 ans Sang-Mêlé·e Russe Notoriété

Deb
Serpentard
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Un vieux cachot désaffecté, Vendredi 09 Février 2125

Le type fait le fier. Rien d'étonnant. Anya a pas souvenir d'un seul gars qu'ait pas ce genre de réflexe idiot. Même le cul sur une pierre glacée, même la gueule en sang. Pas un merci, juste un va te faire foutre à moitié craché dans l'air, des yeux noirs assassins. Ça lui suffit pour savoir qu'elle a tapé dans le mille. Elle bronche pas quand il s'énerve, quand il crache, elle bouge même pas d'un millimètre et reste à le braquer d'un regard sec.

- Ça me fait pas pitié, en tous cas, elle se contente de répondre à sa dernière question.

De là à lui faire plaisir ? Certainement pas. Que s'imaginait-il ? Anya n'avait jamais vu les horreurs de la guerre qu'au travers des photographies de presse, et ça avait amplement suffit à lui faire comprendre que la vue de corps entassés et dégoulinant d'un sang presque noir ne lui procurait aucun plaisir. Ça ne faisait que lui rappeler comme son frère avait pu subir précisément ce genre de chose, entre les mains des ukrainiens.

- Ils sont trop jeunes pour comprendre les conséquences de leurs actes. Elle marque un silence. Je ne parle pas de toi, Sasha, comme je t'ai dis tu me fais pas pitié. Je m'en tape des coups que tu peux prendre. C'est le sort réservé aux menteurs, et aux traitres. Elle crache. Je parle d'eux. Ce sont des gosses. Si on les prend à jouer à être des hommes comme ça ? On les renverra en Russie, sur le front, se battre contre d'autres gars comme toi. Ils finiront dans des boîtes, et ils auront plus que leurs mères et leurs sœurs pour les pleurer, si elles sont encore en vie.

Anya avait énoncé ça d'un ton détaché, comme ils discuteraient d'un sujet trivial comme la dernière révolution des gobelins, ou la guerre des géants du quatrième siècle.

- Alors tu diras rien, elle termine d'un ton ferme, sa poigne sur sa baguette raffermie, cette dernière un peu rehaussée comme pour lui rappeler qui était en position de force. Parce que t'es un menteur et un manipulateur, mais t'es pas un cafard, pas vrai Sasha Shevchen ?

L'ukrainien cumulait toutes les tares à ses yeux. Il avait été l'une des premières personnes à laquelle Anya s'était confié depuis son arrivée à Poudlard, la première réellement qui provienne de son pays. Tout ça pour découvrir qu'il ne provenait non seulement pas de son pays, mais qu'en prime il provenait du camp adverse. Tout ça pour qu'il lui vole ce qu'elle avait de plus précieux, et ne les lui rende pour une raison qui lui échappe encore à ce jour. De la pitié, peut-être. Elle détestait l'idée d'avoir pu faire pitié à Sasha Shevchen plus que tout autre chose. Menton dressé, elle le balaie du regard avec une haine fougueuse.

Il a l'air en peine. Il a l'air fatigué. Il a l'air triste et seul. Mais elle n'a pas pitié. La pitié est pour les faibles. La pitié est pour ceux qui mentent, qui volent. La pitié est pour les garçons comme Sasha qui ne savent pas même se défendre au milieu d'une école, et qui se retrouvent à rendre ceux qu'ils volent par crainte, ou par intérêt.

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Leslie Harrison

Ollivander’s - Fabriquant de Baguettes Magiques 30 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Deb
Serdaigle
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Ollivander's, Mardi 22 Février 2124

Leslie observe la jeune femme quelques secondes après sa demande, avant d’acquiescer d’un mouvement de tête.
 

- L’entretien d’une baguette est assez simple, mais essentiel si vous voulez qu’elle conserve sa réactivité, elle affirme avec un sourire, sortant un petit flacon d’huile ambrée de ses étagères pour le poser sur le comptoir. Pour le bois de sycomore, il faut éviter l’humidité excessive. C’est un bois vivant, qui aime l’énergie et le mouvement. Une baguette qui reste trop longtemps inactive peut devenir capricieuse. Je vous conseille d’appliquer une fine couche de cette huile une fois par mois avec un chiffon doux, surtout sur les parties que vous manipulez le plus. Elle marque une pause, puis ajoute d’un ton un peu plus léger : Cela dit, avec un propriétaire actif, une sycomore s’ennuie rarement.


Leslie s’éloigne brièvement vers une étagère et revient avec trois étuis en cuir, qu’elle dépose devant sa jeune cliente.
 

- Pour le transport, tout dépend de vos habitudes. Celui-ci est renforcé avec une doublure en peau de dragon, parfait si vous vous déplacez souvent ou si vous craignez les chocs. Celui-là est plus souple, discret, mais protège moins contre les agressions extérieures. Et le dernier est ensorcelé pour empêcher toute tentative d’extraction non autorisée.

Elle tapote légèrement le dernier étui du bout des doigts, avant d’enchaîner sur le sujet plus délicat. 

- Quant à empêcher quelqu’un d’utiliser votre baguette… Elle observe un instant la façon dont l'adolescente tient la sienne, avant de reprendre. La plupart des baguettes ne se laissent pas facilement manier par un autre sorcier. C’est une relation instinctive. Mais certaines, comme vous l’avez dit, peuvent effectivement changer d’allégeance. La vôtre a-t-elle déjà réagi à une autre main ?
 

Les baguettes de sycomore étaient rarement fidèles si leur propriétaire les ennuyait, mais elles étaient aussi profondément liées à l’esprit d’aventure et de découverte.
 

- Il existe plusieurs moyens de compliquer l’usage de votre baguette par quelqu’un d’autre. Elle sort sa propre baguette et esquisse un mouvement précis dans l’air, laissant une série de runes éthérées flotter devant elle. On peut y apposer un enchantement de reconnaissance. En clair, elle ne répondra qu’à vous. Mais ce genre de protection peut être contourné par quelqu’un de suffisamment compétent.

Elle efface les runes d’un geste rapide, avant de croiser les bras.

- L’autre option est plus radicale : créer une réaction de défense. Un enchantement qui la rend inconfortable, voire dangereuse, pour un utilisateur étranger. Mais honnêtement… ce n’est pas toujours recommandé. Une baguette trop défensive peut finir par mal réagir, même avec sa propriétaire. Son regard se fait un peu plus perçant, jaugeant la jeune femme. Si vous craignez qu’elle tombe entre de mauvaises mains, il y a peut-être une autre question à se poser : êtes-vous prête à devoir la récupérer par la force, si nécessaire ?


Leslie n’est pas du genre à tourner autour du pot. La protection d’une baguette ne dépend pas seulement d’un enchantement, mais aussi de la volonté de son propriétaire à la défendre. Elle laisse la jeune cliente digérer ces informations avant d’ajouter, plus légèrement :

- On peut essayer un enchantement mineur, un premier niveau de protection. Rien d’irréversible, et vous pourrez voir comment elle réagit. Ça vous tenterait ?

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Horace Milbourne

Concierge de Poudlard 67 ans Sang-Mêlé·e Française Notoriété

Deb
Poufsouffle
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Hall de Poudlard, près de l'entrée de la salle commune des Poufsouffles, Mardi 05 Septembre 2124

Sitôt le dernier chiffon disparu dans le néant, Horace se met à guetter les alentours, convaincu que l'auteur de la farce ne peut pas se trouver loin. Après tout, quel intérêt de se lancer dans ce genre d'opération si l'on n'était pas là pour profiter des résultats ? Son regard ne trouve cependant que les silhouettes entassées d'étudiants de première et seconde année à l'opposé du hall, dévorant la scène avec curiosité. Il était certain qu'ils n'avaient pas le niveau pour enchanter des objets d'une telle manière. Plus haut, derrière la balustrade du premier étage, deux sixième années font un passage rapide, mais leurs visages trop sérieux ne présage rien qui permette de les accuser. L'attention d'Horace est rapidement détournée de son enquête alors que survient de nouveau Amanda.

Enthousiaste, elle se lance d'ailleurs elle-même dans l'ensorcellement des nouveaux chiffons, et Horace lève un sourcil.

 

- Oh, mais c'est parce que vous n'avez pas fait le bon geste, Miss Howcraft, il annonce en voyant ses épaules s'affaisser devant son échec.

Sa propre main répète le mouvement au ralenti pour la jeune élève, et il délaisse volontairement la moitié des chiffons pour qu'elle retente l'opération :

 

- Entrainez-vous si vous voulez, pendant que je m'occupe de calmer la galerie.

S'il est une chose qu'il a remarqué avec pas mal d'élèves, c'est qu'ils avaient tendance à mieux réussir lorsqu'ils n'étaient pas observés. Comme si la pression d'un regard adulte pouvait les saisir d'effroi, d'une certaine manière. À l'exception de certains enfants particulièrement demandeurs d'attention, mais ces derniers étaient rares. C'était normal, après tout. Tout adolescent qui se doit se veut de se révolter contre la hiérarchie pour mieux prôner son indépendance. Horace se détourne donc de Miss Howcraft, récupérant sa part du butin pour l'animer d'un geste précis, faisant par ailleurs attention de prononcer la formule à haute voix.

- Anima Onmat !

Les chiffons s'élèvent les uns après les autres pour se mettre au travail. Ça prend un certain temps bien sûr, et les portraits ne manquent pas de se plaindre tout le long du processus, mais le sortilège a le mérite d'avoir été assez efficace pour que chacun soit nettoyé avec suffisamment d'efficacité pour se taire. Horace déplore quelques traces persistantes de Bombapoudre ça et là, mais il sait que ce n'est qu'une question de temps avant qu'il ne vienne à bout du désastre dans son intégralité. Alors, laissant les chiffons œuvrer, il se tourne vers Miss Howcraft :

- Et voilà !

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Basil Banks

14 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Deb
Gryffondor
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Salle de cours vide, Lundi 05 Mars 2125

Un certain soulagement le saisit tandis que le sortilège d'Amanda fait son effet. Dans ce genre de moment, Basil ne peut qu'admirer la magie, qui semble dédiée à ne vouloir laisser aucune trace de leur forfait. Aucune ? Oh, peut-être cette légère marque effacée sur l'avant du bureau. En se penchant bien dans le bon angle, sans doute pourra t-on deviner la phrase gravée là par la plume quelques instants plus tôt. Avec un peu de chance, le professeur Pope ne la verra jamais, car comme le souligne si bien Amanda, elle n'est vraiment visible que pour élève posté au premier rang. Basil hausse les épaules, adressant un sourire à sa camarade :

 

- Ça l'fait ! Y a que nous qui saurons que c'est là et ce que ça y fait.

 

Ça a des allures de secret. Basil n'a jamais eu de secret avec personne, si ce n'est avec lui-même. Le secret, parfois lourd, de visions qu'il ne comprend pas tout à fait, lorsque des mots ne lui débordaient des lèvres sans avoir le moindre sens pour quiconque les entendait. Ce genre de secret semble absurde à côté. Dérisoire. Léger. Il échappe un éclat de rire, détendu à l'idée que l'ordre avait été ramené à la salle de classe. Bien sûr, ils ne sont pas à l'abri que tout dérape de nouveau, mais savoir qu'ils ont une solution à portée de baguette rend la chose plus simple.

 

- Ouais, j'vais retenter. J'vais bien finir par y arriver à force ! Basil fronce les yeux un instant, avant de soudainement retirer sa veste d'uniforme. Si j'arrive à le maîtriser, j'voudrais qu'il puisse protéger mieux qu'une feuille de parchemin, il explique à Amanda en déposant le vêtement sur le dossier d'une chaise qu'il positionne face à lui.

 

Et puis, au pire, s'il l'abîme, ça ne regardera que lui et ses compétences à la réparer. Basil se poste, baguette en main, pratique le geste rapidement dans l'air une ou deux fois avant de prononcer la formule en réitérant :

- Impervius !

Le jet de sort frappe la veste avec un bruit sec. Pas aussi propre que décrit dans le manuel, mais assez pour qu’un frémissement magique parcoure brièvement le tissu. Basil plisse les yeux, fait couler un peu d’eau sur la manche à l'aide de sa baguette. L’eau perle, puis glisse doucement. Pas parfait, mais clairement imperméabilisé.
 

- Pas mal, hein ?

Il se tourne vers Amanda avec un sourire mi-fier mi-surpris.

- Bon, c’est pas à l’épreuve d’un orage… mais j’dirais qu’il peut encaisser une bonne averse déjà.

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Leslie Harrison

Ollivander’s - Fabriquant de Baguettes Magiques 30 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Deb
Serdaigle
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Ollivander's, Mardi 22 Février 2124

Le murmure des discussions feutrées et le bruissement du bois manipulé avec soin remplissaient la boutique d’une ambiance studieuse. Derrière le comptoir, Leslie était déjà en pleine conversation avec un client, une baguette délicatement posée sur une étoffe de velours.
 

- Le noyer noir est un bois exigeant, expliquait-elle en ajustant ses lunettes sur son nez. Il demande un sorcier sûr de lui, avec une volonté forte. Si elle hésite parfois, c’est peut-être qu’il y a un déséquilibre entre ce que vous voulez et ce que vous ressentez réellement.


L’homme en face d’elle acquiesça lentement, visiblement en pleine réflexion. D’un mouvement de baguette fluide, Leslie traça un mince fil lumineux qui serpenta le long du bois, révélant brièvement l’énergie subtile de la baguette.
 

- Je vous recommande quelques exercices de canalisation. Rien d’alarmant pour l’instant, mais si elle continue à résister, revenez me voir.


Elle rangea délicatement la baguette dans son écrin et, après un échange de gallions, salua le client d’un léger signe de tête. C’est à cet instant que son regard accrocha la jeune femme qui attendait plus loin, un air mi-observateur, mi-distrait, la baguette roulant toujours entre ses doigts. Leslie essuya ses mains sur son tablier de cuir et se dirigea tranquillement vers le comptoir.
 

- Vous cherchez quelque chose en particulier ? lança-t-elle d’un ton calme et professionnel.
 

Son regard glissa instinctivement vers la baguette entre les doigts de l'adolescente, observant la manière dont elle la manipulait. Pas simplement un tic nerveux, mais un geste d’habitude, comme si elle testait inconsciemment le contact du bois contre sa paume.
 

- Un souci avec votre baguette ? poursuivit Leslie, arquant légèrement un sourcil, un sourire bienveillant sur le visage.
 

Problème technique ? Mauvais ressenti ? Besoin d’un ajustement quelconque ? Beaucoup de sorciers venaient ici avec des demandes aussi floues que variées, et Leslie avait, avec les années, l'impression d'être parées à toutes les éventualités.

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Basil Banks

14 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Deb
Gryffondor
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
En retrait des habitations, Jeudi 18 Janvier 2125

Flynn a l'air plutôt super sûr de lui. Il est venu seul. Il va pas s'tirer. Il a envie d'lui payer un verre à lui, Basil Banks, et il va pas l'lâcher parce qu'il a personne a retrouver. Ça parait simple. C'est tout sauf simple, pourtant. C'est inattendu, inhabituel au possible, déroutant. Basil se demande sérieusement s'il devrait pas faire précisément ce qu'il a peur que Flynn fasse. Foutre le camp. Ça serait sans doute plus raisonnable. Ça laisserait moins d'chance à d'autres conneries d'arriver. Pourtant il se surpris à secouer la tête de droite à gauche, les mains enfoncées dans son blouson, le pas vissé sur celui de l'autre troisième année.

La chaleur du pub l'enveloppe instantanément, comme une couverture jetée sur ses épaules, et Basil sort un peu le menton de son col pour jeter un regard alentour. Y a pas grand monde. Aucun élève en vue, d'ailleurs, ce qui manque pas de soulager Basil. Il retire son blouson, son écharpe, qu'il dépose sur le dossier de la chaise sur laquelle il s'installe avec un genre de précaution, comme s'il s'attendait à ce qu'un piège quelconque y ait été déposé. Le dos un peu raide, gêné par une situation qu'il n'avait pas vu venir et dans laquelle il n'est pas foncièrement à l'aise, Basil suit du regard son camarade, qui commande déjà.

- Merci, il balance un peu bêtement.

Flynn Ryder est cool. Voilà la vérité qui s'impose. Basil se serait jamais attendu à ça, parce que Flynn est le petit frère de Spike, et que Spike est le plus jeune joueur à avoir rejoint une équipe de Quidditch professionnelle depuis pas mal d'années, et qu'il aurait toutes les raisons d'être le dernier des crétins. Celui que Basil avait cru être lorsqu'il l'avait dénoncé au milieu d'Honeydukes. Ça rend l'insulte qu'il lui a servi bien pire. Les doigts enchevêtrés les uns dans les autres sous la table, il se sent con. Il a pas vraiment l'habitude qu'un autre garçon de son âge veuille passer du temps avec lui volontairement. En dehors de Nikolaï peut-être.

Mais Nikolaï n'est pas le genre de garçon qui fait la conversation.

 

Entre le ronflement des cheminées et la bonne humeur ambiante cependant, Basil ne peut pas nier se sentir bien mieux que quelques minutes auparavant, et il s'autorise à se détendre un peu. À se caler contre le dossier de sa chaise. Le silence s'étire pourtant, étrange, peut-être pas assez pour être gênant encore, mais Basil pressent qu'il pourrait le devenir. Quand le chocolat chaud arrive, il le regarde comme si c’était un trésor moldu, remercie vivement le serveur avant de le saisir de ses deux mains pour en récupérer la chaleur.

- J'adore le chocolat chaud, il confie en osant finalement dresser un sourire vers Flynn. 

Il souffle un peu sur sa tasse, puis laisse le liquide fumant lui mordre les lèvres. C’est bon. Évidemment que c’est bon.


- Tu sais que pendant la Seconde Guerre mondiale, y a des soldats qui emmenaient des sachets de chocolat en poudre dans leurs bottes ? Pour les garder au sec. Certains disaient que ça aidait à tenir l’coup quand ils pensaient qu’ils allaient crever. Genre... une gorgée avant d’se faire tirer dessus.
 

Il baisse un peu la voix, mais ses yeux restent fixés sur sa tasse. Ses oreilles rougissent. Merde. Flynn va l'prendre pour un timbré c'est sûr. Sa mère lui a pourtant dit d'arrêter de parler de la guerre tout le temps.

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Aldebert Wickerson

Professeur d'Astronomie 55 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Deb
Serdaigle
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Infirmerie de Poudlard, Dimanche 10 Septembre 2124

Un grommellement lui échappe, et rien de plus. Tout son corps s'affaisse de nouveau, la révolte calmée par la perspective d'autres examens, sans doute. Toute son attention est vissée sur le vocabulaire employé par Adaline tandis que ses doigts martyrisent l'accoudoir sur un rythme connu de lui seul. Il hoche la tête, ici et là. Analyse. Ponction. Voilà qui semble dessiner quelque chose de plus concret qu'une simple poussée de paume contre paume. Certes, l'hérédité n'est pas certaine, et cela écarte d'emblée l'imaginaire confortable dans lequel il se serait volontiers rétracté : si mon père n'a pas été malade, je ne peux pas l'être à mon tour. Sans doute est-ce une bonne nouvelle, pourtant, à l'égard de sa nouvellement découverte progéniture.

 

- J'imagine, j'imagine, il répond à la quête de vérité.

Voyez-vous, Aldebert en sait des choses, sur la quête de vérité. Des années il aura cherché la sienne, arpentant le monde en cumulant des activités plus diverses que variées, ne trouvant jamais vraiment ce qui pourrait le faire vibrer au point de ne plus jamais vouloir s'en détacher. Son dévolu s'était jeté, sur le tard, dans un domaine qui devenait aujourd'hui un symptôme. Paradoxalement, sa quête de vérité l'avait directement épinglé aux étoiles, brillantes jusque loin dans la mort, et oh comme elles allaient pouvoir se gausser de lui. De la virulence avec laquelle il les avait scruté. De la concentration et de la précision qui n'allaient pas tarder à se retourner contre lui au travers de sorts chirurgicaux. C'était à lui d'être charcuté, disséqué, pour que l'on comprenne enfin de quoi était fait Aldebert Wickerson.

 

Lamentable ironie.

 

- Vas-y, Adaline, il énonce comme un homme qui voudrait rapidement passer à autre chose. Faisons ce glorieux pas vers la compréhension.

 

Sarcastique, la réplique ne l'était qu'à moitié. Puis, alors que l'infirmière se prépare, qu'il replie et replie sa manche, il tâche de se divertir.

 

- Au moins Balthazar serait hors de cause. C'est pas à lui qu'on va imputer finesse et concentration. Il rit. Pour lui même, sûrement. Se râcle la gorge. Une simple pression n'est-ce pas ? Un pincement ? À tout moment je m'éveille dans la peau d'un Aldebert de vingt ans qui n'aura fait qu'un mauvais rêve je suppose. N'hésite pas à pincer très fort Adaline.

Il dramatise, préfère se montrer amusant que terrifié. Et puis qui sait. Peut-être bien que c'était possible. Qu'il retrouverait les rondeurs de sa vieille cabine, à bord du Boutefeu Viennois, que le capitaine viendrait le harceler pour qu'il viennent ensorceler les voiles, cirer le pont, tenir la barre, éplucher des pommes de terre hurlantes. Peut-être toute cette existence s'apprêtait à se retourner sur elle-même à la manière d'un gymnaste ambitieux. Aldebert n'y croyait guère. Son imagination pourtant continuait de l'emporter loin, loin des murs lisses et blancs qu'il trouvait terriblement tristes.

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Horace Milbourne

Concierge de Poudlard 67 ans Sang-Mêlé·e Française Notoriété

Deb
Poufsouffle
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Hall de Poudlard, près de l'entrée de la salle commune des Poufsouffles, Mardi 05 Septembre 2124

Horace récupère les chiffons tendus avec délicatesse, sans la moindre moquerie dans le regard. Au contraire, un sourire sincère vient s’épanouir sur son visage, aussi chaleureux que les rayons de soleil qui filtrent à travers les vitraux du château.
 

- Allons, Miss Howcraft… ce n’est qu’une question de pratique. Vous n’imaginez pas le nombre de fois où j’ai raté un Lumos à l’époque. J’ai cru longtemps que j’étais voué à vivre dans l’obscurité, il glisse avec un air conspirateur, l’œil rieur. Et puis regardez-moi maintenant, je fais danser des chiffons !
 

Il secoue doucement lesdits chiffons comme des marionnettes avant de les glisser dans une besace qu’il attrape au passage. Puis, redevenant un peu plus sérieux – mais jamais tout à fait, il jette un regard circulaire au hall redevenu à peu près décent, les derniers balais époussetant l’air comme pour signifier la fin de la représentation. Ça et là, un filet d’eau glisse encore le long des marches, quelques chiffons se trémoussent sur le marbre, mais l’essentiel du chaos a été maîtrisé. Même les portraits semblent avoir retrouvé leur verve d’habitude : ils râlent moins fort, comme s’ils savaient qu’ils avaient déjà trop crié pour qu’on les prenne encore au sérieux.
 

- Sans vous, je crois que cette scène aurait tourné à l’opéra tragique. Et encore… sans musique. Aussi j'octroie de nouveau cinq points pour Poufsouffle, pour votre loyauté indéniable envers le château et tous ses occupants.
 

Il les annonce avec toute la solennité du monde, accompagné d’un petit geste du bras, presque comme s’il décorait Amanda d’un ordre honorifique. Puis il ajoute, à voix plus basse, comme une confidence glissée entre deux soupirs :
 

- Vous avez raison cela dit… ce n’est pas toujours facile, il admet enfin, un soupçon de sincérité en fond de voix. Mais j’aime ça, moi. Ce château, ses tableaux râleurs, ses escaliers capricieux… ces élèves farceurs, et ceux qui sont simplement curieux. Il y a toujours quelque chose à vivre ici.
 

Il tourne les talons un instant, fait deux pas, puis se ravise aussitôt pour se retourner, comme si un détail venait de lui revenir. Son index se lève, pointant le plafond avec emphase.


- Retenez bien ça, Miss Howcraft : quand on a du talent, on se doit d’en tirer profit. Même si ce talent, aujourd’hui, c’est d’avoir de la patience avec un chiffon têtu.
 

Il ponctue sa phrase d’un clin d’œil appuyé, puis d’un rire bref et clair. Il paraît soudain presque léger, comme si tout le poids de l’encre, de la poudre, des balais révoltés et des portraits geignards s’était envolé avec cette seule pirouette.
 

- Si jamais l’envie vous prend de rejoindre le WAC - lorsque son existence sera officielle bien sûr -, ou de venir voir se représenter les Blue Biscottes un jour… vous êtes la bienvenue. Je vous verrai très bien dans un rôle d’apprentie sorcière opiniâtre. Avec un balai un peu trop rebelle pour lui obéir. Un beau duo comique en perspective.

Il s’éloigne pour de bon cette fois, les mains croisées dans le dos, siffle un air vaguement entraînant dont les notes se perdent dans les hauteurs du hall. Un dernier regard jeté par-dessus l’épaule, juste assez pour qu’Amanda le voit sourire à nouveau, cette fois un peu plus doucement.
 

- Bonne journée, Miss Howcraft. Et surtout, ne laissez jamais un chiffon vous faire croire qu’il a le dernier mot.
 

Et sur cette étrange sagesse, Horace disparaît dans l’ombre d’un couloir, suivi d’un balai épuisé qui traîne des poils comme un vieil acteur tirant sa révérence.

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Adam Rosier Sinclair

13 ans Sang-Mêlé·e Française Notoriété

Deb
Gryffondor
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Kensington Garden, Mercredi 03 Juin 2122

Tout s'est passé très vite. Trop vite. Un instant ils se trouvaient encore dans l'habitation qu'avait toujours connu Adam, au milieu de Paris, ne se contentaient que d'évoquer la perspective d'un départ qu'il ne parvenait pas à comprendre entièrement. L'instant suivant, ils étaient au cœur de Londres à défaire des cartons entiers de souvenirs pour décorer leurs nouvelles chambres. Nouvelle maison, nouveau pays, nouvelle école, nouvelle vie. Nicola ne reviendrait pas. Voilà la seule certitude. Un fait qu'aucun d'eux ne parvenait vraiment à comprendre. Dylan devait terminer sa scolarité à Poudlard, où l'an prochain Mabel et lui feraient sa rentrée. En attendant il fallait faire la route pour se rendre à St James, de l'autre côté du parc sur lequel ils avaient une vue imprenable.

Adam n'avait pas encore décidé s'il aimait l'Angleterre. Ne s'était pas même posé la question. Il suivait la route que traçait leur mère, et c'était tout. Il n'avait aucune crainte, simplement des tonnes de questions. D'incompréhensions qui ponctuaient leur quotidien. Toutes leurs habitudes avait été rompues si nettement qu'il était sûr qu'il en garderait des cicatrices. Sa chambre n'était plus sa chambre. Son salon n'était plus son salon. Son jardin n'était plus son jardin. Sa ville n'était plus sa ville. Il fallait parler anglais avec tout le monde là-dehors, car aucun ne savait échanger même un seul mot de français. Il fallait composer avec un environnement qui n'avait plus rien à voir avec ce qu'il avait connu, sauf que ce n'était pas pour des vacances. C'était pour de nombreuses années à venir. Peut-être le reste de toute leur vie.

 

- On devrait sortir, il annonce brutalement à Mabel, en tailleur sur son lit.

Bien qu'ils aient chacun leur chambre depuis leur aménagement à Londres, Adam passait le plus clair de son temps dans celle de sa sœur, lorsque celle-ci n'envahissait pas la sienne. Maman leur avait demandé, bien sûr, s'ils voulaient leur espace, et c'était un choix qu'ils avaient fait après une longue concertation de jumeau à jumeau. De celles dont ni maman, ni Dylan ne pouvait jamais faire partie. La séparation était un processus un peu long, tout de même, voire particulièrement inefficace. En dehors de quand ils dormaient, il ne passait que rarement plus d'une heure l'un sans l'autre. Le regard perdu sur la vue d'une fenêtre large par laquelle perçait les rayons du soleil, Adam plisse les lèvres avant d'affirmer sa position de nouveau en hochant la tête.

 

- Allez. Viens on va jouer au parc.

 

Maman avait été claire. Ils devaient toujours prévenir s'ils sortaient, et ils n'avaient pas le droit d'aller au delà du parc - dans les limites de ce qu'on pouvait voir du parc de la maison bien sûr. Ils n'avaient pas non plus le droit de disparaitre plus de deux heures de rang, et surtout ils ne devaient en aucun cas parler au moindre inconnu. Sommes toutes, ils étaient libres de profiter du temps clément que présentait le printemps, tout autant que des quelques heures de liberté que leur conférait le weekend. Mabel comme lui avaient terminé leurs devoirs depuis la veille, et l'ennui commençait à poindre depuis déjà de longues minutes. La vaste maison dans laquelle ils se trouvaient n'avait pas grand chose à voir avec leur ancien appartement, et ni sa sœur ni lui n'y trouvaient vraiment leurs marques. Du moins, c'est ce qu'il aimait à s'imaginer. Il avait parfois la désagréable impression que Mabel se sentait autant chez elle ici qu'à Paris.

- M'man on va jouer au parc ! Il annonce alors qu'il enfile déjà son manteau avant de se diriger vers ses chaussures.

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Leo Bloodworth

Stagiaire au Département de la Justice Magique 25 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Deb
Gryffondor
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Bistrot du Niffleur Doré, Mercredi 28 Juin 2124

Un sourire éclatant lui fend le visage d'une joue sur l'autre alors que Miss Bergame se montre, le complimente sur son sens de la ponctualité. C'est quelque chose d'important, la ponctualité. Maman le lui a toujours dit, Papa aussi, parfois. Lorsqu'il annonçait qu'il avait un entretien, ils ne manquaient jamais lui rappeler d'arriver en avance, pour mettre toutes les chances de son côté, montrer qu'il pouvait être ponctuel. Ça, et bien s'habiller. Miss Bergame n'avait rien d'un futur employeur, cependant Leo n'était pas sans savoir qu'une femme n'attendait pas moins de la part d'un homme : qu'il soit bien habillé, et ponctuel. Ça il ne le tenait pas de quelconque film, mais bien de magasines empruntés à Madame Gillespies, qui ne manquait par ailleurs jamais de bon conseil en la matière :

 

- Les femmes, elles te diront parfois le contraire, mais ce qu'elles aiment ce sont les fleurs et les compliments. Mais les vrais compliments Leo, attention. Si tu l'pense pas, ça compte pas !

- C'est pour vous Miss Bergame ! Il annonce alors en offrant son bouquet à l'aubergiste, d'une voix forte et sûre. J'en ai pris d'toutes les couleurs, parce que les couleurs ça fait joli, voyez ? Comme vous.

Il rougit un peu quand même, parce c'est plus facile à dire qu'à faire que de courtiser une jeune femme, surtout quand elle est aussi jolie que Miss Bergame, mais il se démonte pas en lui refilant ses fleurs avant de lui offrir un bras. Parce qu'il est son guide. Sûr qu'il va être un bon guide. L'meilleur, pour Miss Bergame. Pas que Leo soit très doué pour guider les gens d'manière générale, mais pour ce soir au moins, il sait où il va emmener la sorcière, et même comment ils vont s'y rendre. Alors ça se présente pas si mal. Il ignore les quelques regards de biais qui semblent un peu les suivre alors qu'ils s'en vont de l'auberge, et se met bien sûr à parler pour occuper l'espace, occuper le silence, occuper Miss Bergame et s'assurer qu'elle n'ait pas le temps même de penser qu'elle risque de prendre froid.

- Z'allez voir Miss Bergame, vous allez pas en revenir d'l'endroit où j'vous emmène. Enfin si bien sûr, vous ne reviendrez. J'suis pas un gars comme ça qu'emmène des filles à des endroits dont elles reviennent pas. Il rit nerveusement, ferme la bouche un peu brusquement avant de la rouvrir : c'est pas bien loin d'ici. Il lève sa baguette pour héler le Magicobus, dont les phares surgissent à quelques mètres dans la seconde suivante. Salut ! 

 

Il avise Patrick, se décroche de Miss Bergame pour lui régler deux billets, échangeant un regard complice avec le contrôleur, qui connait parfaitement sa destination. Puis il revient s'installer près de Miss Bergame, ignorant la manière dont le Magicobus se met en branle dans un grand chaos sonore, les chahutant d'un bord et d'un autre sans délicatesse.

 

- Ah ! On va à Black Hollow Miss Bergame ! Connaissez Black Hollow ? Il n'attend guère de réponse. Laisser un silence s'installer, c'est laisser la relation mourir avant même qu'elle n'ait vécu, page 23 de Sorcière Hebdo. Un vrai village de pirates Miss Bergame ! Enfin. De descendants d'pirates, alors on risque pas grand chose. Black Hollow était par ailleurs davantage connu comme un village de pêcheur dorénavant, bien qu'il conserve son charme corsaire affluent en son sein son flot de touristes chaque année. L'Bistrot du Niffleur Doré c'est un incontournable voyez. Il imagine, du moins. Pis comme j'vous ai dit. Z'ont des pâtes fantômes. Ça il l'espère encore.

Patrick est d'une aide essentielle quand il s'agit de ne pas laisser le silence s'installer, avançant ses propres questions dans la direction générale de Miss Bergame, ou parfois de Leo. C'est vous qui t'nez les Trois-Balais alors ? Celui-ci a tenu l'Magicobus savez. Pas vrai Leo ? Bien sûr, Leo acquiesce, avec cet air paniqué qui stoppe probablement Patrick dans son élan, avant qu'il ne déborde à raconter pourquoi, au juste, Leo ne conduisait plus le Magicobus. Bon et alors vous avez entendu parler d'tous ces meurtres dans votre région Miss ? On sait plus à qui faire confiance de nos jours. Le silence ne s'installe pas, mais parfois Leo se demande s'il n'aurait pas été préférable, car la conversation de Patrick n'est pas toujours du genre à se faire valider par quelque Sorcière Hebdo que ce soit.

Lorsque le véhicule fait halte, une halte brusque qui les envoie presque se ficher directement dans le pare-brise, Leo récupère le bras de Miss Bergame pour la faire sortir, secouant un bras vers Patrick pour le saluer, soulagé intérieurement qu'ils soient enfin à Black Hollow. Au devant même d'ailleurs du Bistrot du Niffleur Doré, vaste pub aux allures d'épave échouée avec sa coque sertie de trésors aussi brillants que des gemmes. Joyeux, Leo rajuste le col de son costume d'une main, lève un peu le menton, puis tend un bras pour présenter la bête boisée ensevelie sous quelques dunes de sable à Miss Bergame.

- Tada !

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Anya Nikitovna

17 ans Sang-Mêlé·e Russe Notoriété

Deb
Serpentard
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Une salle désaffectée, Samedi 10 Février 2125

Elle n’avait pas dormi. Pas une seconde. Pas un soupir, pas un clignement assez long pour mentir au corps. Juste les yeux grands ouverts dans l’obscurité, fixés sur le plafond trop haut des cachots, les bras croisés sur le torse, et le visage tendu comme une corde. Chaque minute s’était écoulée dans un silence compact, transpercé seulement par les légers souffles des autres filles, les craquements des vieilles poutres ou la litanie de ses pensées.

Curo As Velnus.
 

Elle connaissait pourtant le sortilège. L'avait lu, annoté, visualisé les gestes, répété la formule jusqu’à la réciter dans ses cauchemars. Ce n’était pas un sort de première année. Elle le savait. Elle l’avait su en ouvrant le livre. Sortilège de niveau avancé, réservé aux situations délicates. Mais elle n'aurait pas du échouer. Pas elle. Et pourtant, c’est ce qu’elle avait fait. Spectaculairement. Brutalement. Elle s’était enfuie. Cette idée tournait en boucle. Elle ne pensait pas à ce que Sasha avait ressenti. Ni même à ce qu’il pouvait penser d’elle. Non, ça… elle préférait prétendre que ça ne comptait pas. Ce qui l’obsédait, c’était le lien insidieux qu’elle traçait dans son esprit entre ce sort de soin raté - et toutes les fois où sa métamorphomagie lui échappait. Tous ses échecs. Ses doigts crispés sur les draps, ses yeux brûlants, elle avait fini par se redresser, silencieuse, et se glisser hors du dortoir dans un simple pantalon d'uniforme noire, une chemise propre enfilée à la va-vite, et sa veste d'uniforme.

Ses cheveux coincés en un chignon sévère, sa baguette à sa poche, Anya avait emporté avec elle les deux livres que le professeur Pope lui avait donnés au début de l'année, et dont chaque page lui était devenue familière. En sortant, elle avait croisé Stan dans le couloir des dortoirs. Assis sur la première marche, les bras croisés sur les genoux, le regard torve. Il ne dormait pas. Lui non plus. Il l’avait fixée. Un long moment. Avec cette haine sale, collante, que seuls les garçons de son pays savaient distiller. Elle n’avait rien dit. Pas bougé un muscle. Mais son poing dans la poche s’était contracté jusqu’à blanchir les jointures. Elle avait fui la salle commune suffocante, gravi les étages comme on grimpe un échafaud. Les couloirs étaient encore vides à cette heure. Juste le clapotis des tuyaux et le souffle froid des murs de pierre. Elle était montée jusqu’à la vieille salle de duel qu’elle savait désaffectée, au bout du couloir est. Une pièce oubliée, aux rideaux déchirés, aux boiseries mangées par le temps.

La salle baignait dans une lumière crayeuse. À l’est, les premières lueurs du jour s’effilaient comme une blessure au ciel. Anya balaya le sol d’un coup de baguette, y traça un cercle de craie épais, puis disposa autour d’elle des objets utilisés déjà des dizaines de fois : une bougie blanche, une statuette en argile brute, un vieux mannequin désarticulé, le réceptacle. Tous sont déjà marqués des tentatives de la veille. Elle s’assit en tailleur, au centre. Les deux livres ouverts devant elle.
 

Identifier, canaliser, transmuter.
 Chapitre IV, Les Reflets Intérieurs - page 71.


Ses yeux se ferment. Sa respiration se fait plus profonde. Les mèches frémissent, hésitent entre deux teintes. Un brun cendré, un éclat de cuivre. Deux heures entières, elle s'affaire, méthodique. Pratique ses métamorphoses les plus basiques sur les différents objets, tour à tour. Une variation de couleur simple. Un subtil changement de texture. L'allongement d'une mèche de bougie. La statuette devient sphère, puis cube, revient à sa forme initiale. Le mannequin est recousu par magie, avec une précision nette. Encore, et encore, et encore. Chaque fois, Anya conclut sa métamorphose d'une tentative sur son propre corps, sans baguette.

 

Petit à petit, elle retrouve le sentiment de contrôle dont elle a tant besoin. Chaque victoire l'emporte à faire plus, à faire mieux. À pousser les curseurs de ses propres attentes. 

 

Elle visualise des changements plus profonds : la forme de son visage. L’ovale, la mâchoire, les pommettes. Elle visualise ce qu’elle faisait autrefois. Quand elle contrôlait. Quand tout était net. Une brûlure lui vrille le crâne. Ses traits changent. Juste un peu. Puis un peu plus. Une teinte imprévue. Une asymétrie. Sa bouche gonfle. Ses yeux s’écarquillent, comme agrandis par erreur. Ses pommettes deviennent floues. La douleur s’infiltre dans ses tempes. Elle cherche à revenir. Redevenir elle. Elle n’y arrive pas.


- Non… non non non…


Ses mains tremblent. La flamme de la bougie vacille à force de mouvements. Elle tente de se redresser, titube. Ses cheveux passent du blanc au noir, puis au rose. Ses yeux changent de forme, d’iridescence. Sa peau se marbre de tâches étranges, ses doigts s'allongent par soubresauts. Elle était prise dans un orage magique, étrangère à elle-même. Un cri déchire l’air. Sa magie déborde d’un coup de sa baguette qu'elle tient désespérément. Un sort fuse, informe, aveugle, brut, frappe le mannequin de plein fouet. Le bois éclate en mille morceaux. Elle s’écroule à genoux. Les cheveux collés au visage, les traits distordus. La respiration en vrac. Le corps en feu. Les pensées éparpillées. Et puis… Des pas. Elle sent une présence. Sa voix, rauque, étrangère, sortie d’une gorge trop large :
 

- Dégage.
 

Mais elle ne bouge plus. N’arrive même plus à se relever. Son visage n'est plus sien. Son corps n'est plus sien. À la merci de son propre don, qui semble vouloir la remodeler toute entière. Elle est vulnérable, elle le sait, et elle abhorre qu'on puisse témoigner d'une scène aussi pathétique. Se mord la lèvre jusqu'au sang dans une tentative désespérée de retrouver un semblant de contrôle.

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Charli Blackburn

12 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Deb
Gryffondor
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Dans les couloirs du château, Samedi 09 Novembre 2024

Huit fois. T'hausses un sourcil peu impressionné. Huit fois. Pis quoi. T'es pas assez con pour y croire. Personne peut redoubler huit fois. Deux, trois, quatre fois peut-être bien, mais y a un moment même les professeurs ils comprennent que y a plus rien à faire, pas vrai ? Alors tu sors la première chose qui te passe par la tête, la même réplique qui sort naturellement chez toi à peu près dix fois la journée.

 

- Mon cul ouais !

 

Huit fois, ça lui donnerait presque l'âge d'Elliot. Nan, celui de Liam en fait. C'type a pas la tête d'avoir l'âge de Liam. Il a juste pas la tête d'un type qu'a l'âge de passer des épreuves de première année non plus. Alors sans doute qu'il a vraiment redoublé, mais pas huit fois quoi. Peut-être deux, ou trois, ou même quatre. Peut-être bien qu'il en a honte, que du coup il raconte n'importe quoi.


Tu te fais pas prier pour passer devant, pis quand l'gars te cause tu te retourne un peu pour regarder ce qu'il fait. En vrai, tu sais même pas pourquoi t'essaie d'être si discret, c'est pas comme si vous aviez pas l'droit d'être là ou quoi. C'est juste que c'est la nuit, pis qu'vous êtes seuls au milieu d'un château vachement silencieux. Y a de quoi se sentir comme un ninja. Alors t'reste un peu impressionné quand Sasha se met à bondir vers l'avant et à grimper les escaliers super vite, et sans faire le moindre bruit.

- Frimeur, tu marmonne pour la forme.

Sauf que deux secondes après, la langue serrée entre tes dents, tu t'mets à l'imiter. Tu bondis comme un chat, persuadé d'être le meilleur ninja de l'univers, pour grimper à sa suite. Tu manques de te ramasser dès les premières marches, parce que rester sur l'avant des pieds ça nique à peu près tout ton équilibre, mais en vrai tu prends l'coup rapidement. Pis quand tu déboules sur le palier, tu t'attends pas à la présence de Sasha adossé au mur, et tu sursautes comme un crétin.

 

- Eh ! Tu l'bouscule comme t'aurais bousculé n'importe lequel de tes grands frères, mais t'as vite fait de passer à autre chose parce que dans la seconde suivante : T'm'as pas entendu arriver hein ? J'ai fait comme t'as dit. Il s'imite lui-même en faisant plusieurs pas sur place, à moitié sur la pointe des pieds. Bon elle est où la salle des armures ?

Puis t’avances, toujours trop vite, mais toujours en mode vrai assassin de l'ombre, et tu bifurques au hasard dans un couloir, passe devant une tapisserie représentant un troll qui joue de la harpe avec un air beaucoup trop concentré. Tu te plante devant chaque ouverture pour checker et brailler des c'est pas là ! et des pas là non plus ! ou encore quelque wow c'est vraiment pas là du tout avant de claquer la porte pour ouvrir de grands yeux en direction de Sasha : t'façons si c'est une salle des armures y a des armures, alors on d'vrait suivre les armures ! Vraie logique ça. Alors tu marches et tu guettes les armures qui vous mènent effectivement dans une salle immense dans laquelle sont postés des dizaines de chevaliers en métal, figés dans des poses dramatiques. Alignés comme des sentinelles, certains casques grincent légèrement tandis qu'ils pivotent pour vous observer avec attention.

T'es pas du tout flippé.
 

Arrêté au seuil, les yeux grands comme des gallions, tu balance encore une fois le premier truc qui te passe par la tête :
 

- Wouaaah. C’est là qu’ils rangent tous les mecs morts en duel ? T'crois si j’leur dis salut, elles me répondent ? Tu zieute la première sur ta gauche pour lui faire un signe de la main : Salut !


Rien ne se passe. T’es un peu déçu, mais tu rentres quand même, les bras tendus sur les côtés, genre attention à pas déclencher un piège magique. Tu tentes d’être encore furtif  - même si t’as déjà percuté une épaule métallique en passant trop près et qu’elle s’est mise à vibrer dans un CLONGGG sinistre, puis tu déclames comme si t’étais en mission ultra secrète :
 

- C'était quoi d'jà ? Traversez la salle des armures et tournez à droite là où la Lune rencontre le Soleil ? Tu réfléchis à voix haute, tes yeux fouillant la pièce. Peut-être une tapisserie ? Un tableau ? Une statue ? Ou genre... des motifs gravés ? T'vois un truc ?


Tu lèves le nez dans tous les sens. Et justement, au fond de la salle, un vitrail attire ton regard. Une lune pâle et un soleil doré y sont enlacés dans un motif en demi-cercle, presque caché derrière une grande armure montée sur un piédestal.


- EH ! Là ! Viens ! Tu fonces comme une flèche, glisses un peu sur le sol lustré et t’écrases à moitié contre le socle de l’armure en voulant faire un arrêt stylé. Tu reprends vite contenance. Ok. Donc maintenant : Faites dix pas vers le Sud. Tu lèves ton parchemin, le tourne dans tous les sens, puis fixes Sasha avec sérieux. Mais l'sud, c’est où ? J'ai pas d'boussole moi. P't-être le redoublant en a une, à force de passer l'épreuve des courageux avec les premières années tout le temps. Ou alors pt-être il sait lire dans les courants d'air, en plus de courir dans des escaliers comme un ninja. Pis soudain l'illumination. OH J'SAIS ! Tu tire ta baguette de ta poche pour la poser dans la paume de ta main, exactement comme on va a montré en cours y a à peine quelques heures. Merde, c'est quoi la formule déjà ? Pointe-Au-Nord. Tu fronce les sourcils, super concentré, et tu te la tente.

- Pointe-Au-Nord !

La baguette tourne un peu bizarrement, tremblote, puis s’arrête sur une direction plus ou moins fixe. Tu sais pas trop si c’est vraiment le Nord, mais t’en es sûr à 80 %. Bon, ben c’est là ! T’façon, au pire c’est Sud-Est, c’est presque pareil. Tu comptes dix pas  avec enthousiasme. Devant toi, un pan de mur craque légèrement… puis un petit loquet doré apparaît entre les deux lions sculptés. Tu le tires avec l’avidité d’un gosse à Noël. T’VOIS ?! Magie. J’suis né pour ça. Pas besoin de boussole. La porte grince et s’ouvre. Pas hyper classe. Mais ça passe. Objectif atteint.

 

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Sam Chadwick

15 ans Sang Inconnu Britannique Notoriété

Deb
Poufsouffle
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Salle de classe de Métamorphose, Samedi 03 Février 2125

Bien que gênée de son échec, Sam retrouve une certaine force en croisant le regard d'Ambrose, esquissant un sourire faible mais encourageant. Son attention se porte brièvement sur le reste de ses camarades, tous aux prises avec les mannequins acharnés que le professeur Pope a ligué contre eux. Ses yeux s'écarquillent devant la coupe au carré d'un Sasha méconnaissable, et elle réprime un rire, se détourne alors qu'un juron l'alerte du côté de Julian. Visiblement, la serpentard s'est pris quelque chose sur le pied.

- Ouais ouais, elle affirme à Ambrose, qu'a l'air de penser qu'ils vont mieux s'en sortir par la suite.

Le truc c'est que le seul qu'a l'air de vraiment s'en sortir, c'est celui qu'a été isolé dans le fond de la classe, et qui combat tout un lot de meubles balancé sur lui par le professeur Pope juste derrière l'attaque du mannequin. Sam sert les dents, étouffés par un esprit de compétition soudainement redoublé. Galvanisé par l'attaque soudaine d'Ambrose envers leur adversaire, le hissant jusqu'au plafond d'un sortilège extrêmement réussi, Sam pousse un rire joyeux :

- Tiens bon la voile et tiens bon le vent, hissez haut ! Qu'elle balance en guise de félicitation, la voix chantante.

Le professeur ne tarde pas à mettre fin au sortilège cependant, et le mannequin enchaine. Plus focalisée que précédemment, Sam brandit sa baguette pour la pointer directement dans la direction d'une chaise adjacente, l'idée jaillissant à l'instant même où elle perçoit le trait se diriger droit vers elle.

- Lapifors !

En moins d'une seconde, la chaise se plie sur elle-même pour se métamorphoser en lièvre, qui bondit au devant du sortilège. La bestiole trébuche avant de filer, paniquée, vers le fond de la salle, puis d'y reprendre sa forme naturelle dans un coin.

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Leslie Harrison

Ollivander’s - Fabriquant de Baguettes Magiques 30 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Deb
Serdaigle
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
À quelques pas d'Ollivanders, Samedi 10 Février 2125

Un léger sourire ourla les lèvres de Leslie lorsque Lysander affirma que sa préparation faciliterait leur collaboration. C’était le genre de commentaire qu’elle ne prenait ni comme un compliment, ni comme une flatterie : c’était simplement factuel. Elle hocha la tête avec calme, comme pour acter la chose.


- Je ne laisse pas beaucoup de place au hasard, c’est vrai. Je suppose que c’est la nature même de mon métier. Une imperfection de quelques millimètres dans une baguette, un enchantement mal calibré sur une guitare, c’est toute l’harmonie qui s’effondre Monsieur Bramblethorn.
 

Elle s’était adossée au rebord d’un futur établi, ses bras croisés avec une décontraction apparente. L’éclat de ses yeux démontrait pourtant qu'elle était en terrain connu ici. Son terrain. Elle y était parfaitement à son aise.
 

- Concernant le carnet d’adresses… j’ai déjà quelques musiciens qui me suivent de loin depuis mes premières créations. Rien de tapageur, mais des passionnés. Des clients fidèles. Certains me réclament des ajustements réguliers, ce qui est bon signe. J’ai aussi l’avantage d’avoir fréquenté pas mal de scènes indépendantes. Mon idée, c’est de ne pas me limiter à un public élitiste ou institutionnel. Ce que je propose doit pouvoir toucher les passionnés de rue comme les virtuoses de salle de concert.
 

Elle s’approcha d’une des fenêtres pour en dégager un peu la poussière d’un revers de main, dévoilant un rai de lumière sur les murs.
 

- Je miserai effectivement sur le bouche-à-oreille au début, mais avec une vitrine solide : des instruments de démonstration, une plateforme magique de visualisation, quelques partenariats bien choisis. J’ai déjà commencé à discuter avec deux groupes, dont un duo de violonistes de Birmingham qui cherche un son plus organique.
 

À la question du timing, elle se redressa un peu, ramenant une mèche de cheveux derrière son oreille.
 

- Si tout va bien, j’aimerais ouvrir pour la rentrée prochaine, début septembre. Ce qui me laisse cinq mois pour tout mettre en place, aménagement compris. Je garde encore mon poste chez Ollivanders pour l’instant - question de stabilité - mais je commence à basculer mes priorités petit à petit. Elle s’autorise un sourire plus doux, presque nostalgique. Travailler là-bas m’a beaucoup appris. Sur les matériaux, sur la précision, sur les attentes des clients… J’ai mis assez de temps à savoir ce que je voulais faire de tout ça. Maintenant que je le tiens, je n’ai pas l’intention de lâcher.


Harrisounds serait un aboutissement. Son regard se planta dans celui de Lysander avec une assurance tranquille, sans provocation, mais avec la fermeté d’une vision claire. Elle marqua une brève pause, puis ajouta d’un ton plus léger :
 

- Ce que je veux bâtir ici ne sera pas juste une boutique. J’aimerais en faire un lieu vivant, avec des démonstrations, des soirées d’essais, des vitrines sonores. Permettre à des artistes de tester des prototypes, de collaborer sur des ajustements, voire de faire des performances intimistes. Elle s’approche d’un espace encore vide, esquisse un geste circulaire. Je pensais aménager un petit coin scène ici. Rien de tape-à-l’œil. Juste de quoi accueillir un duo ou un soliste. Et si la sauce prend, pourquoi pas lancer des captations ou des retransmissions enchantées pour toucher un public plus large.

Elle s’interrompt, puis reprend avec plus de pragmatisme :


- Bien sûr, tout ça a un coût. Et c’est là que j’en viens à vous. J’ai budgétisé l’aménagement global à environ 8 000 gallions. J’en prends une partie à ma charge, avec mes économies et un prêt modéré, mais j’aurais besoin d’un apport complémentaire de 3 000 à 4 000 gallions pour ne pas devoir rogner sur les finitions - surtout dans les ateliers. Elle marque une pause. En échange, je suis évidemment prête à négocier une participation sur les bénéfices pendant les deux premières années, ou à intégrer une clause de visibilité pour vous dans la communication autour de l’ouverture et des premiers événements. Si vous avez d’autres types d’arrangements en tête, je suis aussi toute ouïe. Je veux que ce soit une collaboration intelligente, pas juste un chèque et un sourire. Elle étira d'ailleurs le sien en haussant un sourcil vers son investisseur. Si vous avez besoin de voir mes prévisions, mon échéancier ou même quelques premiers retours de mes clients tests, je peux tout vous transmettre dès demain.

Un silence bref, puis elle ajoute avec un petit sourire en coin :
 

- Et si vous voulez entendre ce que donne une guitare Harrisounds en main… je peux même vous faire une démonstration.

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Leo Bloodworth

Stagiaire au Département de la Justice Magique 25 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Deb
Gryffondor
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Auberge des Trois-Balais, salle principale, Mercredi 28 Juin 2124

- Oh ouais, carrément, carrément Miss Bergame !

Fatalement que ça l'a enthousiasmé, comme proposition. Même que Leo en a eu les yeux brillants, pis tout le corps emporté vers l'avant à presque en tomber de son tabouret. il en tombe pas pour autant. S'applique plutôt à glisser sa demande. Subtile. Fluide. Presque autant qu'une bonne bièraubeurre pression. Même qu'il a de la conviction, et du poids dans le regard alors qu'il bombe un peu le torse, un peu persuadé quand même qu'elle va dire non. Pas parce que c'est Isaya Bergame, même si c'est Isaya Bergame, mais parce que c'est une fille. Leo ne connait aucune fille qui ne dise pas non quand il leur demande de sortir.

En dehors de sa sœur bien sûr, mais sa sœur c'est encore différent.

C'est d'instinct qu'il approche, penché de nouveau sur un tabouret qui s'affaisse pour trouver un équilibre précaire, deux jambes suspendues dans le vide alors que le suspense s'étire encore. Miss Bergame s'est penchée sur son comptoir pour lui confier sa réponse, un ton plus bas que les filles qui d'ordinaire disent non. D'ailleurs, Miss Bergame ne dit pas non. Elle dit tout autre chose. Elle annonce que c'est d'accord. Ça met un sacré temps à se digérer comme réponse, un c'est d'accord de Miss Bergame. Les sourcils relevés sur le front, les yeux grands écarquillés, la bouche un peu ouverte, Leo cligne plusieurs fois des yeux en l'observant se redresser.

Lentement, un sourire se dessine qui lui fend une joue puis l'autre, béat de contentement, et il acquiesce vivement. À quoi précisément, rien n'est moins sûre. Au c'est d'accord de Miss Bergame, au fait de bientôt lui raconter pour le Ministère ? Un sifflement retentit quelque chose, et d'autres ricanements qui semble faire écho au premier poussé après sa demande de sortir. Dans son cerveau, tout s'emmêle, et il essaie vainement de se rappeler des restaurants qu'il connait et qui ne soit pas les Trois-Balais. Il est allé dans des tas de restaurants. Le plus souvent avec Papa et Maman, ou Summer, ou les trois. Puis avec Papa ou Summer, ou les deux.

Une fois, il est allé au restaurant avec Madame Gillespies, et c'est elle qui l'a invité pour le remercier de sortir une vieille grand-mère comme elle. Comme si les grand-mères avaient moins le droit de sortir que les autres. Le restaurant avait été un restaurant moldu, très joli, planté au cœur de Londres et faisant face à la Tamise. Il sentait bon parce qu'il était emplit de bouquets entiers de fleurs, qui faisaient ployer les murs. Tout un tas de guirlandes de végétation avait été accroché d'une lampe à une autre, et les tables en bois vernis étaient colorées sous une plaque de verre, leur donnant des airs d'œuvres d'art.

Isaya Bergame est une sorcière, toutefois, et il n'est pas sûr qu'elle aime les restaurants moldus. Pas plus qu'il n'est très sûr qu'elle puisse avoir envie de manger dans Londres d'ailleurs. Iraient-ils par cheminette ? Devraient-ils plutôt rester dans Pré-Au-Lard ? Mais voilà, il n'y avait que deux endroits où manger dans Pré-Au-Lard, et le seul qui en vaille vraiment la peine était les Trois-Balais. Miss Bergame ne voulait pas sortir aux Trois-Balais. Isaya voulait sortir ailleurs. Avec lui. Manger dans son restaurant préféré. Est-ce qu'il avait seulement un restaurant préféré ? Leo n'en était pas bien sûr.

- Heu... je...

 

Désarçonné par la réponse positive de Miss Bergame, et pas préparé du tout à ce qu'il pourrait se passer ensuite si Miss Bergame disait effectivement que oui, que c'est d'accord, qu'elle veut bien sortir avec lui pour fêter son anniversaire de comptoir, Leo bafouille. Réalise que depuis quelques secondes, il fixe Miss Bergame avec une intensité floue, perdu dans le flots de pensées étranges sur les guirlandes de végétation et les fleurs, et la bavette qu'avait taillé son père à la manière d'un crayon sous ses yeux ébahis, dans ce minuscule bistrot à Edimbourg pendant des vacances. Ça ricane et ça commente du côté des autres clients, mais Leo n'entend rien, trop occupé qu'il est à paniquer de trouver même le nom d'un seul restaurant qui puisse convenir à quelqu'un d'aussi jolie que Miss Bergame, qui était d'accord pour venir boire un verre avec lui

- Connaissez le Bistrot du Niffleur Doré ? Premier nom qui lui vient en tête. Il sait même pas d'où ni pourquoi. Mais il enchaine. C’est génial là-bas, j’y vais tout le temps, c’est hyper… heu… hyper lumineux, et… et ils ont des chaises. Plein de chaises. Ils font heu... des pâtes fantômes et tout.

Il s'humecte les lèvres, décidément sèche.

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Deb
Message publié Jeudi 06 Mars 2025 à 09:53

Salut !

J'serais partante pour RP moi aussi. J'vais peut-être pas te présenter en détail toute l'armée de persos que j'ai parce que ça va plus te noyer sous les infos qu'autre chose, mais j'ai à peu près autant d'élèves que d'adultes, et parmi les élèves j'en ai deux de l'âge d'Athénaïs : Adam et Basil. J'en ai un plus petiot de onze ans, et d'autres plus âgés de 15 ou 17 ans. Sinon à Poudlard je joue le concierge et le prof d'astro, Horace et Aldebert, et en dehors j'ai tout le reste qui s'éparpille sur un peu tout le territoire. J'ai notamment une nana qui bosse chez Ollivanders si tu veux faire un RP baguette, Leslie.

En tous cas j'suis open à ce que tu veux, tu hésites pas à me contacter ici ou sur discord (le pseudo c'est toujours Deb).

À plus !

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Elliot Blackburn

Joueur de Quidditch Professionnel 25 ans Né·e Moldu·e Britannique Notoriété

Deb
Gryffondor
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Highlands écossaises, Lundi 13 Novembre 2124

Le phénomène Freya Carter ? Maîtrisé. Il est pas peu fier de sa performance, Elliot. La sorcière semble avoir entièrement oublié la présence de l'équipe de production, ses caméras, les enjeux même de la journée, pour ne plus s'occuper que de voler. Accessoirement bien sûr, lui rendre la monnaie de sa pièce. Il l'a vu venir parce qu'il est pas que con, ou parce que c'est précisément ce qu'il cherchait à obtenir. Le fait est qu'on sait jamais comment ça va nous retomber sur le coin de la gueule, d'emmerder Freya Carter, alors s'il s'attend au retour de bâton, il a juste aucune foutue idée d'à quoi ressemblera le bâton. Encore moins de quand ça va bien pouvoir arriver. Un sourire môme lui fend les joues tandis que la sorcière se hisse sur ses deux étriers, pour frapper brusquement l'avant de son balai et lui faire engager une figure à laquelle personne s'attend.

Un genre de salto plus accompli par l'engin lui-même que par Freya, qui se contente de faire en sorte de rester pile au même endroit.

Impressionné, il place ses mains en mégaphone pour l'encourager d'un cri avant d'applaudir avec le reste de l'équipe, lâchant le manche sans trop réfléchir. Y a un truc qu'il a noté avec ce dernier modèle OCQ, comme il l'avait déjà noté sur celui sur lequel il est monté pour les tests une semaine plus tôt. Leurs réactions ont rien à voir avec ce qu'on attend d'eux. Un peu comme s'ils avaient leur volonté propre. L'anticipation des virages. La prise de vitesse. L'impulsion d'un changement de direction. Elliot peut pas vraiment nier que s'il avait senti un lien avec celui que lui avait refilé Freya à l'atelier, c'était moins le cas du modèle sur lequel on le photographiait aujourd'hui. Ça rendait ses mouvements moins fluides, globalement, même s'il espérait que ça se voit pas trop au travers des caméras.

Alors, quand Freya l'approche pour brutalement enfoncer le nez de son balai vers le bas histoire d'enclencher la même figure que celle qu'elle vient de réaliser, Elliot a pas du tout la réaction d'un type qu'a confiance en son modèle de balai. Pour cause, le balai lui-même a pas la réaction d'un balai qu'aurait confiance en Elliot. Pas qu'il ait déjà expérimenté beaucoup de relations avec des balais, savez. Bref. Affaissé vers l'avant pour récupérer le manche entre ses deux mains, Elliot s'apprête à montrer son meilleur. Question d'égo, voyez. Jusque là tout va bien. Sauf qu'à son contact, l'OCQ 500 réagit comme une monture qui se serait fait monter par un mauvais cavalier. Il frissonne. Tressaille. Fait une embardée latérale à la manière d'un poney caractériel.

- Heu... attends, attends, attends.

Mais le balai n'attend pas. Elliot se crispe instantanément alors que le bordel commence à essayer de le désarçonner malgré toutes les tentatives de redressement d'Elliot, accélère subitement pour se tirer droit devant.

- Oh putain.

Il tente de le freiner. Pire idée. L'engin freine hein, mais il freine sec. Il pile comme une vieille bagnole moldue. Elliot se retrouve à moitié couché sur le manche, les jambes qui battent dans le vide.

- J'MAÎTRISE HEIN ! Il annonce à la cantonade.

Mensonge éhonté. En bas, ça commence à réagir. On lui demande s'il faut intervenir. Certains se marrent. Des flashs le foudroient malgré tout.

- NAN NAN, J'AI LE TRUC !

Il tente de se redresser, secoue les épaules, fait genre qu'il est parfaitement en contrôle. Sauf que l'OCQ 500 a l'air de capter la douille et se met à piquer du nez à répétition, comme pour se lancer dans un salto qu'il avorte systématiquement dernière minute, secouant Elliot comme un sac de pommes de terre.

 

- RESTE EN PLACE BORDEL !
 

Le balai fait un brusque virage sur la droite, Elliot manque de s’éjecter tout seul, s’accroche comme un cowboy en plein rodéo, bascule en arrière, les jambes volant dans deux directions absurdes :


- WOH WOH WOH WOH WOH !
 

Un petit looping imprévu le fait tourner sur lui-même. Il s’accroche comme il peut, serre les dents, se tasse sur le manche pour pas finir projeté dans le décor.
 

- OK, J’AI UN PEU MOINS LE TRUC.
 

Freya est pliée de rire à côté, les caméras captent tout. Jun s’avance, l’air plus préoccupé.


- Elliot, vraiment, t’es sûr que...

- OUI, OUI, C’EST JUSTE… UN PEU... CAPRICIEUX, CE MODÈLE...
 

Il tente de stabiliser. Le balai vibre. Mauvais signe. Il fait un écart nerveux, rebondit presque sur lui-même, et cette fois, c’est trop. Elliot se retrouve à moitié retourné, suspendu par une jambe, les bras ballants dans le vide.


- PUTAIN MAIS C’EST QUOI CE BALAI ??!
 

La photographe est en larmes, morte de rire. Freya aussi. Jun tente de le guider, mais Elliot, par pure fierté, refuse catégoriquement de l’aide.

- LÂCHEZ-MOI, JE VAIS LE DOMPTER.

Mauvais choix de mots. Le balai le sent. Jure, il réagit à l'instant même où Elliot balance sa réplique. Il fait une dernière embardée. Elliot lâche une exclamation gutturale et, dans un dernier réflexe de pur instinct de survie, il se jette sur le balai de Freya et s’y accroche comme une moule à son rocher.


- OK, STOP, STOP, J’ABANDONNE !


Son balai fou s’éloigne tout seul, continuant de faire des petits soubresauts d’insolence, tandis qu’Elliot, toujours scotché à Freya, reprend difficilement son souffle. Un long silence. Puis, explosion de rires en bas. La photographe essuie une larme, Jun plaque une main sur son front. En bas, il entend une sale réplique qu'il soupçonne de venir de son producteur, et auquel il balance un énorme doigt.


- Alors Blackburn, t’as perdu ton mojo ?
 

Elliot garde un instant le front collé à l'épaule de Freya, avant de lâcher d’un souffle dramatique :


- Ce balai me déteste.

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Charli Blackburn

12 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Deb
Gryffondor
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Dans les couloirs du château, Samedi 09 Novembre 2024

T'y croyais pas vraiment que y aurait des épreuves. La rumeur se propageait dans les dortoirs depuis la rentrée, mais tu t'étais dit que c'était le genre de chose que les plus grands disent aux plus jeunes pour les terrifier et qu'ils se pissent dessus dans leurs lits. T'as vécu plus de dix ans avec quatre grands frères et une grande sœur, t'es rodé sur ce genre de sujet. Tu sais très bien que faut pas tout croire ce qu'on te raconte, parce que la plupart du temps c'est vraiment que des conneries. Sauf que voilà, c'était pas des conneries. C'est même plutôt super officiel et tout. Le deuxième samedi de novembre, on vous rassemble tous autant que vous êtes pour vous faire un grand discours sur les épreuves qui vous attendent, comme quoi faut prouver votre valeur parce que vous êtes dans la maison du courage et tout.

Ça t'excite immédiatement. Faut dire, t'as toujours aimé prouver que tu sais faire les choses. Même que t'es doué pour ça. T'as démonté Russell sur son propre jeu de combat plus d'une vingtaine de fois. Pis à la course, tu le traces, comme tu traces Liam aussi, qu'a pourtant des jambes vachement plus grande. Tu sais que t'es bon, et tu sais aussi que t'as peur de rien. Même pas de sauter du haut d'une falaise jusque dans la mer gelée, ou de manger du sel à la cuillère, ou de balancer des bombapoudres au milieu de la salle des trophées. T'aimes les défis, et ça a l'air d'être toute une série super spéciale, et super élaborée. Enfin, élaboré par des élèves plus âgés, alors ça sera pas comme les défis des autres gars de ton dortoir quoi. Même si Mika il a vraiment des supers idées de défis.

 

- R'garde les filles, il se marre en les voyant se tenir la main à la mention des insectes. Elles ont déjà la trouille. Elles iront jamais au bout.

Tu dis même pas ça parce que c'est des filles. Kayla elle aurait tout déglingué sur les épreuves. Mais Kayla elle est géniale c'est pour ça. Elle sait tout faire. Si c'était une sorcière, sans doute qu'elle serait encore meilleure qu'Elliot sur un balai et tout. Une star intergalactique ou quoi. Mais bon elle a pas de pouvoirs magiques, pis elle a encore que quatorze ans, alors elle se contente d'avoir les meilleures notes de tout son collège.

T'espère vraiment que tu vas te retrouver avec Mika, parce que tu sais que, comme toi, il a peur de rien. Enfin, il a un peu peur de certains professeurs quand même, et il reste pas trop traîner quand Charli se fait prendre à faire une connerie, mais ça c'est parce qu'il sait qu'il se ferait lyncher par ses parents. Apparemment ils sont super stricts et tout. N'empêche que Mika a jamais froid aux yeux quand il s'agit de faire des conneries, du moment qu'ils se font pas prendre, et ce serait pas mal d'être avec lui.

Les portes s'ouvrent, et les quinze nouveaux que vous êtes se déversent au dehors de la salle-commune. Y en a un qui dénote, tu l'as bien remarqué, mais aucun des préfets a l'air de trouver ça bizarre qu'il soit là, ce gars plus âgé qui se tient avec vous tous comme s'il allait lui aussi passer les épreuves. Tu récupères le parchemin qu'on te donne et tu le lis - avec difficulté, parce que c'est écris en attaché et à la plume et que ça tu t'y es toujours pas fait vraiment -, puis tu fronces les sourcils. Bon. T'es pas avec Mika. T'es avec un mec qui s'appelle Sasha, pis un nom bizarre un peu imprononçable genre Chechen. Mais t'as pas besoin de chercher bien longtemps, parce que l'autre prononce ton nom qu'il vient de lire sur son propre parchemin. C'est le grand. Le grand qui fait trois têtes de plus que tous les autres, et qu'a l'air de faire la gueule.

En vrai c'est pas tant une mauvaise nouvelle d'être avec un gars qu'est aussi grand, parce que ça peut être super pratique. Alors tu te démontes pas et tu le hèle en levant un bras.

- C'est moi ! Puis en t'approchant tu peux pas t'empêcher de lui demander : t'as redoublé combien de fois ?

Nan mais c'est important de savoir, tu te dis, parce qu'il est peut-être un peu attardé, et peut-être bien qu'il peut être pratique parce qu'il est grand, mais moins pratique pour tout le reste. S'il est con, par exemple. T'as un sourire en coin parce que t'admets que tu te fous un peu de sa gueule. T'as pas peur de te foutre de sa gueule juste parce qu'il est grand. Tu cours vite de toute façon. Tu désigne le parchemin avant de lever le menton - t'es obligé de le lever vachement plus haut que d'habitude, mais c'est pas bien différent de quand tu t'adresse à Connor ou à ton père avec toute ton insolence de gamin de onze ans. 

 

- Bon on y va trouver l'passage secret ? Même que t'es excité quand même, et ça se voit. T'as un dernier regard pour Mika qui disparait avec son binôme - c'est Saya, une des filles qui tenait la main de sa copine tout à l'heure en tremblant. J'sais pas c'est où la salle des armures par contre, il annonce de but en blanc avant d'entamer une course tranquille, en essayant de se faire furtif dans l'obscurité. Aussi furtif qu'on peut l'être quand ta voix résonne dans tout le couloir quoi.

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Charli Blackburn

12 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Deb
Gryffondor
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Terrain de Quidditch, Dimanche 10 Septembre 2124

Tu te dégonfles, un peu à la manière d'un ballon. Il s'en tape. Il veut pas des légendaires. Il va l'dire à Elliot. Même qu'il va pas t'aider. Parce qu'il peut pas t'aider. Parce que c'est mort, et que tu pourras jamais voler comme Elliot, parce que t'as peur du vide. T'as envie de chialer, mais tu ravales le tout dans un reniflement méprisant alors que tu balances :

 

- J'pas l'vertige.

 

Pas peur du vide. Peur de rien même. T'as croisé les bras, précisément comme le môme que t'es, et ton regard se détourne sur le paysage comme pour y puiser un semblant d'force, ou d'espoir que ce qu'il vient de dire est pas complètement vrai. Que y a des gens qui le vainquent le vertige. Pis que si y en a pas, alors toi tu seras bien l'premier. Charli Blackburn, joueur d'excellence qu'a vaincu son vertige pour devenir le plus grand joueur de Quidditch de tous les temps ouais. Tu t’dis que si tu continues de parler, ça finira par devenir vrai. Comme si dire j’ai pas le vertige assez fort allait faire disparaître la boule dans ton ventre. Celle qui s’est plantée là-haut, à quinze mètres du sol, pis qu'a poussé tellement fort dans ton estomac que t'en as encore un peu la gerbe. Tu renifles encore, pis t’essuies le nez sur ta manche avec une dignité toute relative et tu lâches :
 

- J’pas l’vertige, juste... j’me suis envolé trop vite, c’est tout. Pis l'balai est super capricieux. J’l’ai senti.
 

Tu ponctues d’un hochement de tête comme si t’étais un expert en comportement de balai. Faut bien sauver ce qui peut l’être. Tu croises le regard de Spike une demi-seconde, puis tu te reprends.


- Pis même que j'aurais l'vertige, j'le déglingue. Comme t'as pété la vieille chaise de Kayla une fois. J'le démonte, j’te jure.
 

T’as une petite étincelle de fierté qui retombe aussitôt. T’as beau fanfaronner, t’en peux plus d’être là sur le sol, tremblant comme un crétin, avec ton héros d’un jour qui te dit que tu voleras jamais. Alors tu te redresses un peu, les jambes pas très stables mais le menton bien haut.
 

- J’te demande pas de me montrer pour que j’fasse pareil. J'veux juste tu m'montre pour apprendre ok ? Même si j’suis nul au début, c'est normal d'être nul au début. T'étais nul au début j'suis sûr, il accuse un peu fort comme pour s'en convaincre.

Que Spike était nul.
Qu'Elliot était nul aussi.
Que les héros naissent pas des héros et qu'ils le deviennent.
Même eux ils ont eu l'vertige, pas vrai ?
 

Y a un silence. Le genre de silence qui gratte sous la peau. Puis tu rajoutes, plus bas, comme si c’était un secret :
 

- J’veux juste pas qu'Elliot il sache que j'suis nul alors tu l'diras pas ok. Tu regrettes tout de suite de l’avoir dit, alors tu t’empresses de te redresser d’un bond, les joues en feu, la voix plus forte : j'lui dirais quand j'serais meilleur que lui ça.

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Alec Chadwick

Artisan Charpentier 32 ans Sang-Mêlé·e Américaine Notoriété

Deb
Ilvermorny
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Un village en banlieue de Londres, Mardi 10 Octobre 2124

Alec n’avait pas remarqué les bruits de pas précipités derrière lui. Pas tout de suite. Son esprit était ailleurs, enfoncé dans cette foutue date qui se rapprochait, dans la froideur du matin qui s’accrochait à lui comme un mauvais pressentiment.


- Monsieur ? Monsieur ? Bonjour, excusez-m…
 

Il se retourne, prêt à répondre vaguement et continuer sa route. Mais ses yeux tombent sur elle. Tout se fige. Un battement de silence. Une seconde trop longue.
 

- Jules ?
 

Sa propre voix lui semble étrange. Comme si le nom lui-même avait été oublié trop longtemps, mis de côté sur une étagère poussiéreuse de sa mémoire. Ça parait impossible qu'elle soit plantée là. Ici. Maintenant. Pourtant, c’est bien elle. Un peu plus fine, les traits marqués par la vie, un regard toujours aussi clair, plus voilé qu’avant peut-être. Jules. Sa Jules. Le poids des années lui tombe dessus comme un putain de bloc de pierre. Quinze putains d’années. Il la voit, la Jules de dix-sept ans, assise en tailleur sur un bureau dans une salle de classe vide, en train de lui dire que les cours de potions sont une connerie monumentale. Il se revoit faire le mur avec elle pour aller piquer de la bouffe dans les cuisines, rire dans les couloirs en esquivant les surveillants. Il se souvient du dernier jour à Ilvermorny, quand il lui a promis d’écrire, qu’elle a juste souri sans répondre.


Il aurait aimé qu’elle soit là quand il a eu son insigne du MACUSA en main pour la première fois. Il aurait aimé qu'elle soit là pour l'conseillé quand tout partait en couille, que Lily arrivait pas à avoir de gosse. Il aurait aimé qu'elle soit là quand il a buté ce gosse sur Troutman Street. Il aurait aimé qu’elle soit là le jour où il a enterré Lily. Mais elle avait pas été là. Elle avait disparu. Après Ilvermorny, ni lui ni Lily, ni aucun de leurs potes l'avaient plus jamais revus. Jules, fantôme du passé, exhumé le jour où le sien lui pèse déjà sur le cœur. L’ironie est mordante.
 

- Ça alors... Qu'est-ce que... Tu fais là ?


Sa voix, incroyablement familière, brise le silence. Alec cligne des yeux, comme pour s’assurer qu’elle est bien réelle. Son expression se détend légèrement, un vrai sourire étire le coin de ses lèvres.


- J’pourrais te poser la même question. C'est pas une pique, pas un reproche. Juste un mélange d’amusement et d’incrédulité. Il la détaille, pas trop, juste ce qu’il faut pour capter qu’elle a l’air fatiguée. T’habites dans l’coin ?

Sa voix est un peu plus grave que dans ses souvenirs, plus marquée par le temps et les années. Mais son regard reste le même. Il croise les bras, l’air toujours légèrement surpris.
 

- Bordel, ça fait quoi… quinze ans ? Il secoue doucement la tête, comme si le chiffre lui-même lui semblait absurde. J’savais même pas qu’t’étais en Angleterre.


C’est honnête. C’est vrai. Il pensait qu’elle avait foutu le camp loin, ailleurs, dans un autre foutu pays, une autre vie. Leur bande entière de potes avaient fini par s'étioler avec le temps, même si c'est elle qui s'était tirée la première. Aucun d'eux avait jamais vraiment su pourquoi. Le fait est que les gens vont et viennent, sans que personne puissent les empêcher. C'est Lily qui lui disait souvent ça, quand il se prenait à devenir nostalgique. On sait pas de quoi demain sera fait Alec, ça se trouve on s'retrouvera. L'émotion qui le prend est carrément étrange alors qu'il reste là à observer Jules au milieu de son paysage quotidien, comme s'il s'agissait d'un mirage.

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Aldebert Wickerson

Professeur d'Astronomie 55 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Deb
Serdaigle
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Infirmerie de Poudlard, Dimanche 10 Septembre 2124

La vérité, c'est qu'Aldebert ne peut qu'approuver Miss McBride. C'est pourquoi il a évoqué les difficultés, même mineures, qu'il serait tant en peine d'ignorer. S'il est un jour où il s'agit d'en avoir le cœur net, c'est sans doute celui-là.

- Qu'on soit bien clair, Adaline. Si  le problème vient d'ailleurs, hors de question de me balancer que tu me l'avais bien dit.

Boudeur, il maintient même son index en l'air comme pour insister sur ce point. Il n'est pas bien sérieux, bien sûr. Jamais. Trop peu souvent, en tous les cas. Sous ses airs de vieux gamin capricieux cependant, il se prend à imaginer le pire. Un instant fugace. Une seconde hargneuse qui file incruster une idée sous les nerfs, s'éparpillant bientôt dans l'entièreté de son cortex. L'idée tient en deux mots, vraiment. Insidieux, minuscules. Et si. Et si un Lumos fébrile du dimanche après-midi pouvait dissimuler une magie toute entière qui flanche pour le reste de sa vie ? Et si l'examen démontrait des origines plus graves à ces lévitations ras-du-sol, des conséquences plus tragiques le plaquant, lui, contre terre ? Et si ces menues frémissements faisaient crouler son univers tout entier ?

Il inspire, les lèvres pincées, expire aussi, toujours par le nez.

- Bon. Ça se passe comment ?

Aldebert n'a rien contre Adaline McBride elle-même. Adaline McBride est une jeune femme extraordinaire, voyez. D'une douceur infinie, ses gestes toujours aussi mesurés que ses paroles, son regard incapable de transporter le moindre jugement. Aldebert apprécie beaucoup Adaline. Il apprécie aussi bien sûr, le travail d'infirmier, et même de médicomages, qu'il tient d'ailleurs en très haute estime. Où l'astronome se doit rapidement de saisir l'infinité de son ignorance, égalée par un potentiel de découvertes toujours plus incroyables et incongrues entre deux étoiles naines ou peut-être sous quelque galaxie, le médicomage tient rien moins que des vies entre ses mains. À bien des égards, il trouvait les domaines similaires, mais tout à fait différent.

Ce qu'il y a, c'est que l'observation appuyée d'une seconde lune n'aura jamais, au grand jamais, les mêmes conséquences qu'un examen médicomagique approfondie de sa personne. Par exemple, il n'irait guère annoncer à sa lune qu'elle sera éclipsée par le soleil sous peu, et peut-être imploser sous les forces gravitationnelles de saturne. Adaline McBride avait ce pouvoir là, et c'était bien suffisant à Aldebert pour ne se sentir pas à son aide sous son regard aussi doux soit-il. Le problème n'était pas Adaline McBride, le problème était ce qu'Adaline McBride serait capable de voir que lui n'aurait jamais pu, et qu'il aurait peut-être préféré ne jamais savoir. Il affiche un sourire, pourtant, le sourire d'un soldat qui s'en va à la guerre.

À moins que ce ne soit le sourire d'un type qui se sent vieux, parce qu'une infirmière doit vérifier ses aptitudes depuis que la société le considère comme senior.

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Elliot Blackburn

Joueur de Quidditch Professionnel 25 ans Né·e Moldu·e Britannique Notoriété

Deb
Gryffondor
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Centre de Caerphilly, terrain d'entrainement des Catapultes, Dimanche 24 Septembre 2124

Il en peut plus. Vraiment, Elliot est à deux doigts de lâcher son balai et de se rouler par terre tellement il se retient de hurler de rire. Le problème, c’est qu’ils sont en plein entraînement. Que le coach va pas tarder à capter. Que si jamais ça capote maintenant, ils se tapent tous un entraînement à jeun demain à six heures du matin, probablement sous la pluie, avec des cognards dans tous les coins, bien violents et bien meurtriers balancés sur eux par Oakwood pour leur apprendre la discipline. Mais putain. Fairbanks qui récite des insultes en latin à l'envers, ça dépasse tout ce qu'il aurait pu imaginer.  Il manque juste qu’il sorte un crucifix et une gousse d’ail pour avoir la totale. Il se redresse un peu sur son balai, les yeux plissés sous l'effort pour pas tout foirer, et jette un regard vers Spike, qui lutte visiblement autant que lui pour ne pas exploser.


- J’te jure Spike, j’vais lui faire graver une médaille. Un truc genre :  A survécu au Cognard Maudit grâce à un sort de beuglante romaine.

À cet instant, Lucas tente un plongeon absolument cataclysmique, le genre de figure qu’aucun manuel de Quidditch validerait sans qu'un comité aille porter plainte. Elliot serre les dents, donne un rapide coup de baguette pour ralentir le cognard - qui commence à vraiment prendre goût à cette chasse. Ça devient clair que c'est trop. L'mec a facile sué trois litres par oreille. Mais en vrai, il est pas pressé de mettre fin à ce chef-d’œuvre. Y a quelque chose de presque poétique dans la détresse de Fairbanks. Genre tragédien grec sous amphétamines. Elliot approche de Spike.

- Dis-moi que t’as mis un sort de captation discrète et qu'on pourra r'visionner ça en boucle pendant des semaines. Puis, toujours à mi-voix, l’air de rien : encore une minute. Deux max. Et parce qu’il peut pas s’en empêcher, Elliot hurle à travers le terrain, avec une voix pleine de drame : CONTINUE, LUCAS ! T’AS PRESQUE PURGÉ TA MALÉDICTION !

Fairbanks sort un SPURCUS MAXIMUS ! en faisant une vrille arrière, et Elliot explose, et le reste de l'équipe avec. C’est officiel. Ce prank entre dans le top 3 de leurs conneries les plus mythiques. Forcément, y a un moment où ça peut plus tenir. Parce qu’entre le hurlement dramatique de Lucky, et les gars qui pleurent de rire dans leur col, Oakwood surgit telle une malédiction ancestrale, avec son sifflet qui vient résonner dans sur tout le terrain.
 

- FAIRBANKS, AU SOL, FILEZ AU VESTAIRE.

Silence. Brutal. Le cognard, figé dans les airs, comme stoppé par la colère même du coach - ou plutôt par l'interruption du sortilège d'un mouvement vif de sa baguette - retombe durement au sol, attiré sèchement par la gravité. Inoffensif au possible.

- Mais coach, c’est pas moi ! C'est la malédicti -

- Bougre d'abruti, y a un foutu sortilège de traque sur l'bordel, t'es con où quoi ?
- J'...

- AU VESTIAIRE !

Le ton ne laisse aucune place au débat. Fairbanks ne bronche plus. Il tourne les talons  - enfin l'manche de balai -, et dégage sans demander son reste, le dos courbé comme un môme qui vient de se faire pécho en train de chourer des dragées surprises dans un magasin d'friandises. Oakwood se retourne vers le reste de l’équipe. Silencieux. Un long, long regard vers chacun d'entre eux. Les rires sont là. Étouffés, mal contenus, planqués derrière des gants, des manches, des balais. Certains ont l’air de lutter pour garder une expression neutre, mais c'est mort de chez mort.

 

- Entraînement terminé. Il attend deux secondes. Faites moi cinquante pompes. Tout le monde. AU SOL.

Un concert de soupirs, de bruits de balais qu’on jette sur le côté, de corps qui chutent dans la boue. Elliot se retrouve à côté de Spike. Personne dit un mot alors qu'Oakwood marche lentement entre eux, les mains croisées dans le dos.


- J’sais pas qui est l’auteur de cette mascarade et j'veux pas l'savoir. Un silence. Mais j’vous garantis que si ça s’produit encore, vous ferez pas cinquante pompes mais cinquante kilomètres. Sous la gravité de putain d'Mercure. Vous croyez qu’on va gagner une Ligue avec des clowns ? Vous croyez que les Vrilles ou les Frelons vont se pisser dessus si vous leur criez NEBULO en duel aérien ? C’est pas le cirque ici. C’est les Catapultes. Vous voulez faire les marioles ? Très bien. Faites-le en courant. Sans lever le ton : Cinquante tours de terrain dès qu'vous avez fini !
 

Ça râle dans les rangs. Ça geint un peu. Elliot lève les yeux au ciel mais s'exécute, la poitrine encore secoué d'un rire assez régulièrement.
 

- C'est pas une équipe de Quidditch, c'est la foutue armée de l’air sorcière... il marmonne à l'intention d'Spike. Mais sérieux. C’était mythique frère.

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Deb
Message publié Mardi 25 Février 2025 à 22:47

Hello à toutes et tous !

Sujet de pure curiosité, j'avoue être intriguée par la manière dont les gens se sont mis à écrire, ou rattaché au monde du RPG. Vous avez découvert ça où, comment, à quel âge, qu'est-ce qui vous a poussé à rester ? Vos meilleures expériences ? Les pires ? Est-ce que ça a toujours été que du RPG basé sur l'univers HP, est-ce que y en a eu d'autres ?

Vais m'lancer bien sûr, sinon c'est pas du jeu.

Ma première approche de l'écriture c'est dans les mes années collèges, j'avais dans les 12-13 ans il me semble. Me suis inscrite sur un forum d'écriture très basique, entre amateurs de mon âge ou plus, où le but était juste de rédiger des nouvelles, chapitres de romans, poèmes randoms et compagnie, parler des bouquins qu'on lisait, échanger occasionnellement sur nos life respectives. Bien plus tard, au lycée, j'ai commencé à jouer à Neverwinter nights, j'me suis inscrite sur un forum RPG éponyme pour écrire les aventures de mon perso. C'était la découverte, qui s'est enchainé avec celle de HP2005 en trainant sur les internets. J'me suis lancée dans l'aventure à fond avec zéro idée de ce que je faisais. J'ai erré un temps sur pas mal de forums avant de rester définitivement sur celui-là. L'idée d'écrire à plusieurs c'est ce qui me botte le plus, juste parce que l'effet de surprise dans les intrigues, tous les trucs auxquels on aurait finalement jamais pensé seul.

D'autres univers ont jamais autant fait écho que celui d'HP, même si j'ai tenté, pis d'autres modes d'écriture non plus parce que flemme d'écrire seule je crois.

Meilleure expérience RPG ? Sans choisir un seul RP en particulier, je dirais surtout les rencontres faites via le RPG et qui forment aujourd'hui un vrai groupe d'amis que j'ai aujourd'hui.

Pire expérience RPG ? Peut-être bien la seule que j'ai faite dans un univers vraiment en gros décalage avec ce que je connaissais, sur un forum où j'ai réussi à accrocher avec personne, et où le contexte me parlait finalement pas assez pour que j'arrive à m'immerger dans les histoires des uns et des autres. Sans doute que le fait que je débutais à l'époque dans le monde du RPG, et que le mode de jeu était en textes ultra courts basé sur de l'action pure n'a pas aidé, mais ça a failli me dégoûter du RPG.

Bref j'sais pas pour vous mais c'est mon hobbie principal aujourd'hui, ça prend les trois-quarts de mon temps libre, pis c'est pas près de s'arrêter.

Voilà bisous et pis place à qui veut discuter de son lien au RP où juste à l'écriture de manière générale !