



14 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété
Bien entendu, l'entrée en matière est aussi rude que l'instructeur, l'ordre fouetté dans l'air en guise de seule conversation. Pris de court, Basil reste un peu bête alors que Nikolaï part déjà, mais il s'élance à sa suite sans poser de question, conscient qu'il aurait finalement du s'attendre à ce que les choses se passent ainsi. Le silence qui s'installe est ponctué par leurs pas réguliers, et leur souffle court. La course n'est, à l'instar de tous les autres sports, n'est guère le fort de Basil, qui ne tarde pas à regretter toute l'affaire. Où Nikolaï semblait complètement dans son élément, le visage sévère et le rythme plus régulier qu'une horloge, sa posture assurée, Basil se trainait avec la sensation vive que son sang le brûlait de l'intérieur, que ses poumons se mourraient, que ses muscles se tendaient à chaque enjambée.
C'était horrible.
L'apparence stoïque de son camarade cependant, l'empêche d'émettre la moindre plainte, et il se force à poursuivre sans relâche. La distance se creuse dès le premier tour du lac, et au second, Nikolaï doit faire demi-tour pour l'entrainer à sa suite, l'enjoignant d'accélérer. Le troisième n'a pas eu lieu, car Basil s'affaisse les mains sur les genoux, toussant bruyamment et cherchant désespérément à reprendre son souffle. Pour toute réponse, Nikolaï se contente de le punir en lui ordonnant de faire des pompes, et Basil le regarde se mettre en place pour les faire avec lui, crachant ses poumons, complètement mort. Nan. C'est pas possible. Il pourra pas en fait. Il va se mettre à gerber, ou quelque chose du genre.
- N... Nan m... mais j'en peux plus Nik... Nikolaï, il articule malgré lui.
Le regard de Nikolaï coupe court à ses gémissements. La sueur sur les tempes, les pupilles noires et les lèvres serrées, il ne semble pas secoué le moins du monde par l'effort qu'ils viennent de réaliser, déjà en train de s'affaisser et de remonter dans un mouvement sec et agile. C'est rien moins qu'impressionnant, et après avoir inspiré profondément et expiré une dernière fois, Basil se laisse tomber au sol pour se mettre à son tour en position, pas même certain de calculer ce qu'il est en train de faire. Basil n'a jamais fait de pompe de sa vie, mais il fait de son mieux pour imiter le russe, sentant immédiatement la difficulté lui remontant le long des bras, et au creux du ventre. Il pousse un grognement, et même un juron, mais continue encore et encore.
C'est fondamentalement plutôt pathétique, et il est forcé de faire des pauses, mais il parvient à quinze, puis à vingt, et à vingt-cinq même, à trente, et trente-cinq, pense s'arrêter à quarante avant de trouver l'énergie de continuer encore et encore. Nikolaï a depuis longtemps terminé de son côté, et lui ordonne de continuer, alimentant une volontée qu'il ne se connaissait même pas. Puis il arrive à cinquante, et s'effondre sur le sol comme une marionnette à laquelle on aurait coupé les fils. Lorsque Nikolaï lui beugle de repartir faire trois tours du lac, Basil se roule sur le dos et écarte les bras et les jambes en étoile, le visage écarlate et les mèches éparpillées dans tous les sens. Il a même pas la salive pour parler, et encore moins l'énergie de même regarder le russe, mais faiblement il secoue la tête de gauche à droite.