Harry Potter RPG
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Katherine Dennison

Auror 62 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Serpentard
Ce titre distingue un donateur d’exception dont la générosité rivalise avec les coffres les plus remplis de Gringotts, faisant de lui un véritable magicien de la fortune solidaire.
Au fond du couloir du troisième étage, à droite après la salle d'Histoire de la Magie, Lundi 18 Septembre 2124

Clac, clac, clac, faisaient les talons de Miss Dennison, sur un rythme régulier. Lorsqu'elle arpentait ainsi les couloirs de Poudlard, la pierre du château semblait avoir perdu encore quelques degrés, si c'était possible : ses pas résonnaient avec la même austérité que renvoyait sa tenue : des bottes noires en cuir à talons à demi dissimulées par une jupe longue et grise. Par dessus un chemisier blanc, sa robe de sorcière pesait lourd et s'envolait derrière elle en un traîne impérieuse. C'était un tissu visiblement lourd et cher, qu'elle avait l'habitude de porter, et qui rappelait aux professeurs qui la croisaient qu'ils n'avait pas le même salaire. C'était vrai, pourquoi s'en cacher ?

 

- Votre bureau se trouvera ici, Miss Dennison, fit la voix mielleuse de l'intendant - un petit homme aux cheveux grisonnants qui se pressait à la suite de l'Auror comme s'il s'était agi du Ministre de la Magie en personne. Le précédent Auror est parti en catastrophe, je ne sais pas ce qui s'est passé, j'espère que ce n'est pas un problème avec Poudlard.

- Mais non, voyons, avait-elle coupé sèchement en découvrant le placard à balai qui lui servirait de bureau.

 

De toute façon, si ça avait quoique ce fut à voir avec Poudlard, ce ne serait pas à l'intendant qu'elle en parlerait. Kate se planta devant l'encadrement de la porte avec une moue passablement dépitée.

 

- Vous voulez que je vous apporte quelque chose ? Peut-être du bois pour le feu ? Ou...

- Ca ira, merci. Je vais aménager correctement tout ça moi-même.

- Bon, bon, fit l'intendant, visiblement déçu. La chambre du petit est juste de l'autre côté de cette porte, mais il est encore en cours à cette heure-ci.

 

Kate darda ses yeux sur une lourde porte en bois sertie de gros verrous en métal. Il faudrait donc traverser son bureau pour atteindre l'enfant, si toutefois quelqu'un était assez fou pour vouloir braver la sécurité de Poudlard et venir le chercher jusqu'ici.

 

- C'est parfait, approuva-t-elle devant les moyens sur lesquels la Direction de Poudlard n'avait visiblement pas lésiné. Vous pouvez me laisser.

 

Déjà elle s'emparait de la porte de son bureau pour la refermer, histoire de s'isoler du couloir, et l'intendant se retrouva face à un panneau de bois, dans le couloir, immobile. A l'intérieure, Kate jeta un regard circulaire sur l'endroit : une cheminée, un gros bureau en bois, un lit et une armoire. C'était rudimentaire. Entre l'armoire et le bureau, l'énorme porte. D'un coup de baguette, sans avoir le besoin de formuler à voix haute le sort, Kate fit s'ouvrir le battant épais : de l'autre côté, une petite chambre était dotée d'un lit comme le sien, un bureau très petit et une grosse malle. Il y avait un coin sanitaire. Et c'était tout. Mais sûrement un luxe pour un enfant soldat russe, jugea-t-elle, car au moins, c'était propre et il y avait même des livres, des parchemins et des fournitures scolaires de toute sorte empilées sur le bureau. Aucune fenêtre cependant. 

 

- Katherine.

 

Kate sursauta en se tournant vers le feu : dans l'âtre, une tête était apparue. C'était Austin Fuchs, le coordinateur qui lui avait affecté sa mission. C'était un homme à la peau sombre, incorrigiblement flegmatique, mais plutôt agréable au demeurant.

 

- Austin. Je ne pensais pas que tu serais là pour le plaisir de guetter ma réaction. Quel voyeurisme.

 

L'homme leva les yeux au ciel - ou plutôt vers le conduit de la cheminée au-dessus de lui.

 

- Contrairement à ce que tu penses, je ne me réjouis pas de te voir t'installer ici, même si j'aime t'affecter des missions qui te déplaisent.

- Pauvre de moi, soupira Kate.

- Pauvre gosse, tu veux dire. Tu as lu son dossier ?

- Evidemment.

- Lenhart était ici avant toi.

- Il a eu peur d'un gamin ?

- Non, il ne pouvait pas dormir la nuit. Rapport à l'une de ses anciennes missions où toute son équipe est morte à cause d'un obscurial. Il a failli faire un arrêt cardiaque une nuit, alors on l'a autorisé à sortir en urgence, et il n'a plus voulu revenir. On a prétexté un problème de santé auprès de la Direction de Poudlard.

- Oh ! s'exclama Katherine en croisant les bras. C'est le risque de mettre des vieux à ce genre de mission. J'espère que tu as un autre sexagénaire après moi, je risque de mourir d'ennui pour ma part.

- Arrête. Tu sais qu'au fond c'est une mission plus importante qu'il n'y paraît.

- Si il a du potentiel. Ce que je demande à voir.

- Tu le sauras bien assez vite. Bref, je devais te prévenir que de nouveaux enfants russes et ukrainiens ont rejoint Poudlard aussi cette année. Ce pourrait être problématique, entre de potentiels espions qui risqueraient de l'approcher et... On ne sait jamais, si les gosses décident de nous faire un remake local de ce qui se passe à quelques milliers de kilomètres d'ici. On n'est pas à l'abri, et un incident pourrait avoir des conséquences sur nos relations diplomatiques avec un camp comme un autre. Je te fais pas un dessin...

- Ce ne sera pas nécessaire, merci. Je garderai l'oeil ouvert.

- Bien. Bonne chance, Kate.

 

 

 

 

 

Quelques heures plus tard, quand l'enfant finit par toquer, apparaissant dans un joli uniforme de Gryffondor, Katherine lui ouvrit et l'invita à entrer avec le sourire plus aimable qu'elle pouvait produire. Il avait intérêt à en profiter, car il apprendrait vite qu'elle ne souriait pas si souvent que cela.

 

- Entrez, monsieur Polyanski. Veuillez vous asseoir.

 

Une chaise était apparue devant le gros bureau de bois. Dans l'âtre ronflait un feu tranquille, qui réchauffait quelque peu la pièce aux meubles qui s'étaient magiquement habillés de quelques babioles collectionnées par Katherine : des tablettes gravées, ici une médaille, là un bouquet de fleurs dans un vase. A part ces quelques souvenirs, il n'y avait dans ces effets personnels ni photo du passé, ni même le moindre objet qui aurait pu être un souvenir d'une vie affective passée. L'endroit donnait l'impression d'être dans un musée. Katherine tendit la main au garçon, pour serrer la sienne avec solennité.

 

- Je suis Katherine Dennison. Vous pourrez m'appeler Miss Dennison. Je serai l'Auror qui veillera sur vous désormais, suite au malheureux accident dont a été victime votre précédent gardien.

 

Elle fit le tour de son bureau pour aller s'asseoir en face de lui. Entre eux, un parchemin était déroulé, et une plume sagement posée à côté ; mais Kate n'y toucha pas, préférant croiser les mains sur le bureau et darder sur l'enfant un regard scrutateur.

 

- Veuillez me résumer vos efforts dans les différentes matières à Poudlard et leurs résultats, je vous prie.

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Katherine Dennison

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Au fond du couloir du troisième étage, à droite après la salle d'Histoire de la Magie, Lundi 18 Septembre 2124

 

Une fois le sceau resserré, Katherine s'était redressée en réservant pour l'enfant un regard satisfait. Il se dessina sur ses lèvres fines un sourire indulgent pour la naïveté de l'enfant, avant de s'en retourner contourner son bureau.

 

  • - C'est parce que les sorciers anglais veillent toujours à la moindre faille potentielle qu'ils sont parmi les meilleurs au monde, voyez-vous ? Bien des choses dans la magie sont paradoxales, et celle-ci en fait partie : le meilleur des sorciers est celui qui sait qu'il peut faillir.

 

Katherine se réinstalla dans son fauteuil avec des gestes mesurés, posant à sa droite sa baguette, saisissant ensuite sa plume pour se remettre à gratter les éléments importants qu'il lui fallait noter après ses observations.

 

  • - ... Mais vous êtes peut-être encore un peu jeune pour comprendre ces subtilités, soupira-t-elle comme si elle se parlait à elle-même, à voix un peu plus basse.

 

Ni l'insolence à peine masquée de l'enfant, ni la douleur qu'elle avait vue transparaître dans ses mâchoires et ses poings serrés ne paraissait avoir affecté Katherine Dennison. Après que le sceau eût brillé si intensément, le bureau semblait soudain plus sombre, dissimulant presque les traits concentrés de la femme qui n'avait plus un regard pour Nikolaï.

Pourtant, la réalité était qu'elle réfléchissait à sa dernière question. Le russe était loin d'être idiot. Il était arrivé aux mêmes conclusions que les adultes le concernant. Alors, elle finit par reposer sa plume sur le porte-plume après avoir terminé une dernière phrase, puis elle se laissa aller contre le dossier du fauteuil pour croiser les mains sur ses genoux. Elle l'observa de son regard perçant longuement : il lui semblait que la peau du garçon luisait encore de la sueur que lui avait arrachée l'épreuve, mais ses yeux étaient durs comme le fer. Comment les russes avaient-ils fait pour réprimer tant l'expression des émotions de Nikolaï au point qu'il n'en fut plus lui-même conscient ?

Katherine s'humecta les lèvres.

 

  • - Dites-moi, monsieur Polyanski. Si vous aviez le choix. Préfèreriez-vous être libéré de l'obscurus pour vivre une longue vie mais ne jamais retourner aux batailles de votre patrie, ou bien préfèreriez-vous retourner à la guerre en étant sûr que vous ne vivrez plus que quelques mois ?

 

Elle décolla son dos du fauteuil, comme pour l'observer d'un peu plus près.

 

  • - Что хуже, господин Полянский? Отказаться от войны или отказаться от жизни ? (Qu'est-ce qui est pire, monsieur Polyanski ? Renoncer à la guerre, ou renoncer à la vie ?)

 

L'accent britannique de Katherine était certainement perceptible, mais sa grammaire et son phrasé étaient parfaits.

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Katherine avait croisé les mains devant elle, sur le bureau. Ses doigts s'entrelaçaient au-dessus d'un dossier dont la couverture indiquait le nom de l'enfant. Absorbée par son observation méticuleuse du russe, elle avait plissé les yeux, le buste légèrement en avant.

Certes, l'attitude de Nikolaï Polyanski était irréprochable. S'il se montrait toujours aussi obéissant et direct, il serait en effet un sujet d'étude qui ne l'agacerait guère. Pourtant, le doute et la méfiance devaient subsister : il avait visiblement subi un endoctrinement profond et même avec le sceau, on n'était pas à l'abri qu'il utilisât tout simplement ce qu'il avait sous la main pour faire rendre gorge à qui que ce fût qu'il jugerait comme du camp ennemi. Et un meurtre entre enfants issus de la guerre à Poudlard, cela ferait tâche pour le Ministère de la Magie.

Aux précautions qu'elle envisagerait de prendre à ce sujet, elle entendait déjà geindre ses collègues ("Oh Kate, ce n'est qu'un enfant !") mais Madame Dennison en avait vu d'autres, des enfants : les camps qu'elle avait vus pendant son séjour à Kaboul, certes remplis de bambins moldus, l'avait définitivement convaincu qu'on pouvait facilement endoctriner un enfant pour aller se faire exploser en mille morceaux sur le parvis d'un aéroport à l'autre bout du monde. Alors, que pouvait-on faire avec un enfant sorcier ?

 

Katherine acquiesça avec lenteur aux propos du garçon, mais elle n'avait pu empêcher une légère grimace.

 

- Votre anglais est très mauvais, remarqua-t-elle de sa voix sèche. Nous devrons travailler cela ensemble à l'oral et à l'écrit. Je parle Russe moi-même, aussi je pourrais vous aider si vous cherchez vos mots. Je vous aiderai d'ailleurs chaque soir à faire vos devoirs afin que vous amélioriez vos résultats rapidement.

 

Tout en parlant, Katherine avait ouvert le dossier sous ses doigts. A l'intérieur, seulement des pages vides d'un papier de parchemin fin, élégant. La femme s'empara d'une plume dans un pot à plume et en trempa la pointe dans un pot d'encre.

Botanique : médiocre, Vol : médiocre, Anglais et toutes les autres matières : catastrophique, écrivit-elle d'une petite écriture serrée.

 

- Je regarderai ensuite. D'abord, j'ai d'autres questions et quelques recommandations, monsieur Polyanski.

 

Elle n'avait en effet pas un intérêt particulier pour le sceau qui avait été appliqué à Nikolaï. Comme ce n'était pas son travail, elle le trouverait mal fait de toutes les façons. Autant remettre cette insatisfaction à plus tard.

A la place, elle poursuivit :

 

- Parlez-vous d'autres langues que le russe et l'anglais ? Des dialectes, par exemple. Savez-vous correctement lire des cartes ? Seriez-vous capable de me montrer, par exemple, d'où vous venez sur une carte de la Russie ? Ou bien d'identifier des lieux précis par lesquels vous seriez passé avant d'arriver ici ?

 

Certainement que le Ministère désapprouverait un tel interrogatoire, si tôt dans l'année. Katherine n'avait pas de temps à perdre, cela étant dit. A mesure qu'il répondait, elle notait soigneusement ses réponses et parfois des commentaires de son propre cru.

 

- Nourrissez-vous quelconque sentiment de colère, de haine, ou d'autres émotions fortes à l'égard des personnes que vous rencontrez à l'école, monsieur Polyanski ?

 

Chaque fois qu'elle s'interrompait dans l'écriture, elle relevait vers l'enfant des yeux perçants, comme pour lire les expressions de son visage : mais le russe était aussi imperméable qu'une vitre blindée. Elle se pencha un peu plus, pour poursuivre à voix moins forte, mais parfaitement intelligible tant elle prenait soin de détacher correctement ses mots.

 

- Nourrissez-vous quelconque sentiment de colère, de déception, ou de tristesse à l'égard de souvenirs récents ou anciens, qui vous reviendraient en mémoire ? La nuit, par exemple ? Vous arrive-t-il d'être pris de pulsions de violence ? D'avoir une forte envie subite de faire du mal à quelqu'un, même à vous-même ?

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- Han-han, faisait madame Dennison pour manifester son intérêt pour les réponses du garçon tandis qu'elle notait d'une écriture rapide.

 

La pointe de sa plume, avec sa vivacité, rappelait le bec rapide d'une poule traquant toutes les petites graines et insectes desquels se délecter dans une terre riche.

Madame Dennison s'interrompit dans son écriture assez subitement, pour relever le regard vers Nikolaï ; et dans les yeux de la femme, on eût cru voir un éclat d'exaltation.

 

- Je vois que vous avez parfaitement conscience des enjeux liés aux informations que vous possédez, déclara-t-elle avec un sourire entendu.

 

D'une certaine manière, elle apprenait là ce qu'elle souhaitait : l'obéissance de Nikolaï s'arrêtait là où commençait sa loyauté pour sa patrie. Quel bon soldat, songea-t-elle avec une nostalgie douce-amère. Et puis, elle se remit à noter.

 

- Han-han.

 

La plume semblait picorer par elle-même.

 

- Bien, très bien le sport, approuva-t-elle avec un signe de tête et d'une voix légèrement absente - ou plutôt, préoccupée par d'autres choses. Je vais mettre cela dans votre dossier. Ils apprécieront.

 

Katherine se garda bien de définir de qui elle parlait. Ca n'avait pour le moment pas beaucoup d'importance - pour le garçon, en tout cas.

Si l'accent britannique de la femme évoquait un raffinement particulier, on percevait dans sa voix le souffle et le craquement d'un âge qui lui avait fait perdre en fraîcheur. Son timbre évoquait celui d'un violoncelle dont les cordes usées étaient activées par un archer dont la mèche rugueuse se serait rigidifiée avec le temps pour donner des sons plein de crépitements discrets, et pourtant doux comme le grain d'un parchemin usé.

 

- Quelle est votre compréhension des raisons pour lesquelles vous êtes ici, monsieur Polyanski ? reprit-elle.

 

Arrivée au terme de ses notes, elle posa momentanément sa plume, avant de croiser les bras sur sa poitrine. L'éclat brillant de ses yeux était toujours là, comme s'il avait chaviré de l'exaltation à une curiosité tranquille, prête à s'éveiller de nouveau. Quand elle se penchait, comme pour mieux examiner le garçon devant elle, ses cheveux impeccablement lisses tanguèrent avec elle ; un peu comme si des vagues dansaient autour de Nikolaï, phare dressé au milieu d'un océan dont il ne connaissait rien. Pauvre enfant, aurait-on pu penser, mais Katherine ne pensait jamais comme la masse, et c'était bien cela qui lui avait valu d'aller si loin dans sa carrière.

 

- Vous comptez retourner à la guerre, monsieur Polyanski ?

 

La question ne sonnait pas comme interrogative. C'était plutôt une évidence avancée, et pour la ponctuer elle s'affubla d'un sourire légèrement douloureux.

 

- C'est normal. Que diraient vos parents, si vous ne nourrissiez pas ce souhait ? Ils auront honte de vous, n'est-ce pas ? questionna-t-elle d'une voix un peu plus douce, les sourcils froncés pour partager cette terrible situation que devait être celle de Nikolaï.

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Katherine avait écouté avec un intérêt non dissimulé. Quand bien même ses bras étaient restés croisés sur sa poitrine, ses yeux froids étaient restés rivés sur le visage de l'enfant - dont la véhémence se manifesta, elle aussi glaciale, en quelques mots accusateurs. La femme se contenta de sourire.

 

- Bien sûr, bien sûr, approuva-t-elle d'un ton apaisant, comme si elle avait obtenu une réponse malgré lui sans qu'il eût eu besoin de la formuler.

 

Et en effet, elle recevait chacune des réactions de Nikolaï comme autant d'informations sur ses mécanismes psychologiques. La façon dont les gens se défendaient en disait toujours long sur la façon dont ils se jugeaient eux-mêmes.

Katherine décroisa les bras, pour mieux venir s'accouder au bureau. Le feu ronronnait toujours, perdait peu à peu de sa vigueur. La lumière qui se tamisait conférait à l'endroit une sensation plus intime... ou plus inquiétante, c'était selon l'appréciation. Katherine se sentait quant à elle déjà à l'aise dans ce petit bureau insignifiant d'une école : il y renfermait à présent plus de défis et de secrets que les salles de réunion du Ministère n'en détenait parfois. C'était une femme de terrain, qu'on l'admît ou non.

 

- Vous voulez la version officielle ou la version officieuse ?

 

Les termes étaient peut-être trop élaborés pour qu'il comprît la nuance. Katherine eut une brève moue pour signaler que ça n'avait pas d'importance. A son âge, mieux valait certainement s'en tenir aux déclarations officielles. Elle prit une inspiration pour réciter avec la lenteur nécessaire à la compréhension de Nikolaï.

 

- L'Angleterre et d'autres pays se sont réunis pour établir des lois sorcières internationales, dans lesquelles il est mentionné que nul pays ne doit engager des enfants - a fortiori sorciers - pour conduire des opérations militaires.

 

Elle s'interrompit en haussant les sourcils, comme dans l'attente d'un signe de compréhension du garçon. Puis elle eut une drôle de mimique, qui semblait vouloir dire : oui, moi aussi, je trouve que c'est idiot. Ou en tout cas, un signe de dépit, d'acceptation désabusée.

 

- Aussi, lorsque ces pays trouvent des enfants qui ont servi une armée, ils les extraient pour les mettre en lieu sûr, le temps qu'ils grandissent. Et ensuite, s'ils le veulent, une fois adultes, ils peuvent retourner se battre. Mais ils ont aussi la possibilité de refaire leur vie loin de la guerre.

 

Katherine n'avait aucune idée des statistiques. Combien d'entre eux retournaient rejoindre les rangs ensuite ? Elle s'en fichait comme d'une guigne : elle ne faisait pas dans l'humanitaire mais dans la protection des intérêts de la communauté sorcière de l'Angleterre. Elle avait pourtant conscience que le problème était de taille pour Nikolaï - deviendrait-il adulte au vu de ce qu'abritait son corps ? - mais elle n'en montrait rien : pas d'affect particulier, pas d'inquiétude ni d'empathie particulière.

Du plat des deux mains, elle s'appuya sur le bureau pour se lever, repoussant légèrement le fauteuil derrière elle.

 

- Bien. Montrez-moi ce sceau maintenant, exigea-t-elle.

 

Katherine agita sa baguette en silence : un orbe de lumière blanche se forma dans les airs à ses côtés, conférant subitement à l'endroit une atmosphère froide et chirurgicale.

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Torture magique.

Katherine Dennison avait posé sa plume sur le porte-plume d'un geste tranquille, avant de refermer le dossier devant elle, tandis que l'adolescent se déshabillait. Elle se leva pour contourner le bureau, afin de voir de plus près ce torse jeune et marqué d'un sceau magique - ce n'était pas la première fois qu'elle voyait ce type de dispositif, à dire vrai, mais une curiosité certaine marquait ses traits : cela se devinait au léger froncement de ses sourcils clairs et sévères, à la précision et à la clarté de ses prunelles fixées sur le tatouage étrange. Pendant un long moment, ils restèrent ainsi tous les deux en silence : Katherine s'était penchée, pour mieux y voir, mais bientôt elle se redressa. Elle saisit la baguette restée sur son bureau, et désigna avec elle un petit pot en verre qui aurait dû contenir une quelconque fleur mais qui était restée vide.

 

- Mutatio Lupa, prononça-t-elle d'une voix tranquille, et aussitôt le vase s'aplatit en un cercle plein et épais doté d'un manche.

 

Katherine prit la loupe improvisée pour regarder de plus près le sceau. Elle pouvait désormais voir les lignes qui formaient les runes de très près. Elle en observa les pointes avec un intérêt soutenu ; comme un professionnel de l'art était capable de reconnaître la signature d'un maître et d'authentifier un tableau, madame Dennison étudiait les moindres détails - non pour en vérifier l'authenticité, car elle savait bien qui avait mis ce sceau, mais pour contrôler qu'il n'y eût aucune faille. Et cela nécessitait un soin tout particulier. Il lui fallut plusieurs minutes à l'ausculter par le devant, avant de faire le tour du garçon pour vérifier, dans son dos, chaque ligne du verso du tatouage. Nikolaï avait peut-être froid dans cette atmosphère dénudée - peu lui importait. Elle se doutait qu'il avait dû vivre des épreuves bien plus difficiles de toutes les manières.

 

Katherine finit par faire une moue en se redressant, sa grimace froissant ses lèvres que l'âge avait rendu de plus en plus fine.

 

- Ce n'est pas un travail très fin, soupira-t-elle avec une pointe d'insatisfaction. Ce Rogers n'a pas lésiné sur les trames harmoniques, c'est solide, c'est sûr. Mais cela manque de délicatesse, et les nexus runiques sont redondants.

 

Elle secoua la tête en un geste négatif, et le carré blond de ses cheveux dansa autour de sa mâchoire sévère tandis qu'elle reposait la loupe.

 

- Il faudra que j'en touche un mot au Ministère, mais il devra peut-être être raffiné, expliqua-t-elle à l'attention de l'enfant, dont elle ne savait guère ce qu'il connaissait de la nature du sceau qui contenait sa nature profonde. Histoire d'être moins facile à briser. En l'état, des sorciers méticuleux pourrait très bien le démanteler.

 

Katherine plongea ses yeux dans celui de l'adolescent.

 

- Pas vous, bien sûr, quelque fois que l'idée vous vienne, ni aucun de vos camarades de classe à Poudlard. Il faudrait plusieurs sorciers très expérimentés qui y passeraient des jours. Aucune possibilité donc à Poudlard. Mais, sait-on jamais. Il pourrait vous arriver des choses en dehors. Mieux vaut être prudent.

 

L'Auror s'en retourna chercher sa baguette, et cette fois, pour le moment fatidique :

 

- Allons-y pour une recompression, annonça-t-elle. Je ne le ferai pas tous les jours, Nikolaï, mais seulement quand ce sera nécessaire. Une fois par semaine. Peut-être plus, peut-être moins. Cela dépendra du comportement du sceau... Et du vôtre, bien entendu.

 

Elle ponctua sa phrase d'un sourire qui se voulait poli, mais qui semblait étrangement menaçant : certainement, Nikolaï savait bien ce qu'elle voulait dire par là. L'avantage d'un resserrage moins fréquent était qu'il passerait moins souvent cette épreuve douloureuse. L'inconvénient était que ce serait chaque fois plus long et plus douloureux.

 

Katherine agita doucement sa baguette pour cibler l'un des angles du tatouage ; à l'endroit précis où une chaîne rejoignait l'un des cercles noirs doté de runes ; étrangement, sur la peau de Nikolaï, cet endroit du tatouage se mit à tourner sur lui-même et la chaîne, lentement, se raccourcit, tirant sur son torse qui, elle le savait, devait l'écraser douloureusement à l'intérieur, en son "for magique", comme disaient les premiers sorciers qu'elle avait rencontrés quelques années plus tôt et qui travaillaient sur ce type de sceau à Kaboul - à l'époque pour une optique de neutralisation de sorciers ennemis... ainsi que pour leur torture.

 

Elle se souvenait encore du premier sorcier sur lequel elle avait dû appliquer une telle mesure. C'était un jeune homme, d'une vingtaine d'années, aux cheveux noirs et aux yeux d'encre - dont elle se souvenait encore le regard. Il se superposa étrangement à celui de Nikolaï dont la souffrance commençait à poindre, avant de s'intensifier.

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Katherine Dennison

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Ce titre distingue un donateur d’exception dont la générosité rivalise avec les coffres les plus remplis de Gringotts, faisant de lui un véritable magicien de la fortune solidaire.
Blackmill, Nord du Royaume-Uni, Mardi 13 Février 2125

Katherine avait fini par se faire à sa nouvelle vie à Poudlard. Elle était telle un vieux rapace installé dans les crevasses qui fissuraient un vieil édifice : elle toisait le monde d'en haut, ne se mélangeait guère aux autres espèces que constituaient la faune étrange du château écossais.

Sa mission principale, bien sûr, était de surveiller l'enfant. Mais bien que Nikolaï fut un garçon exceptionnel, il avait ici une vie d'écolier plutôt ordinaire : il allait en cours, il faisait ses devoirs, il dormait. Il voyait un ami que Katherine tenait à l'oeil, lui aussi.

 

En bref, c'était une vie dans laquelle elle s'ennuyait ferme. Et c'était sûrement ce que ses collègues avaient voulu pour elle, puisqu'ils connaissaient tous son goût pour les situations retorses et l'adrénaline qu'elles créaient. C'était sa punition.

 

Aussi, quelle ne fut pas sa surprise d'être conviée dans une enquête à quelques lieues de là : Blackmill, petit village gris et isolé. Ils n'avaient pas dû avoir le choix, pour la contacter elle.

Oh, comme il était bon de leur faire cette petite fleur. Ah, elle leur était encore de temps à autre indispensable n'était-il pas ? Même s'ils faisaient comme si elle était infréquentable. L'hypocrisie du Bureau la faisait sourire. Ses collègues seraient ravis.

 

Car on ne l'avait pas envoyée seule en renfort - ç'eut été étonnant. Ils ne lui faisaient pas confiance à ce point.

 

Katherine avait transplané au coeur du village, au point de rendez-vous, pour y retrouver Harrington, Rowle et D'Arcylton, qu'elle avait salué d'un sourire faux. Tout le monde savait ici qu'elle était là car il n'y avait personne d'autre.

 

  • - S'ils sont encore en vie, souffla-t-elle toutefois comme une précaution orale, écoutant malgré tout soigneusement le discours du chef de la Brigade.

 

Elle emboîta le pas au groupe, qui sinuait maintenant entre les ruelles étroites et mornes, dissertant à voix haute. Katherine tenait, autour de son col, sa cape noire serrée d'une main gantée de cuir sombre, pour se préserver du froid, une oreille distraite écoutant les suppositions des autres, tandis son regard se promenait passivement sur les pots de fleurs qui ornaient les balcons : des feuillages verts survivaient ça et là, mais les fleurs coloraient se cacheraient jusqu'au printemps.

Un vieil arbre sinueux était coincé au bout d'une place, forçant sa place de son gros tronc entre des bâtis de pierre grise, comme s'il se battait éternellement avec les murs. A son pied, de jeunes pousses bravaient le vent, chargés de feuilles fraîches, prompts à démontrer qu'ils étaient les plus vaillants.

 

Katherine sourit pour elle-même. Ces jeunes, si impatients de démontrer leur valeur.

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Blackmill, Nord du Royaume-Uni, Mardi 13 Février 2125

Katherine avait suivi les deux autres Aurors, silencieusement. Elle les regardait travailler avec une curiosité particulière : intéressée mais distante. L'engin qu'utilisait Alaska en particulier l'interpelait - les jeunes Aurors utilisaient de ces techniques qui la dépassaient clairement.

Les révélations physiques que permit le sortilège de Kaelen la ramena toutefois au sujet de cette enquête. Elle suivit à son tour les quelques traces, marchant soigneusement à côté du sentir qui se dessinait sous ses yeux pour ne pas risquer de brouiller les pistes avec ses propres bottes noires dont les talons s'enfonçaient désormais dans l'herbe boueuse.

Elle soupira.

 

  • - De la magie noire, certainement. Mais ça ne garantit en rien que l'on a à faire à un cador en la matière, commenta-t-elle sur un ton songeur, comme si elle parlait à demi pour elle-même, tandis qu'elle portait à son menton une main gantée pour réfléchir. Il me semble que nous avons affaire à un groupe de personnes... Ou bien à quelqu'un qui a fait beaucoup d'allers-retours.

 

Et dans les deux cas, ça ne lui semblait pas ressembler à un sorcier si chevronné que cela. Katherine prit le sentier qu'ils avaient décidé de suivre, et la fumée bientôt se rapprocha d'eux, menaçant de brouiller leurs sens.

 

  • - Aspirum, prononça-t-elle pour que sa baguette fit office d'aspirateur, afin d'être sûre qu'ils n'inhalassent rien de dangereux.

 

Aussitôt la baguette se mit à vrombir discrètement, aspirant tranquillement les émanations autour d'eux.

 

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Katherine Dennison

Auror 62 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Serpentard
Ce titre distingue un donateur d’exception dont la générosité rivalise avec les coffres les plus remplis de Gringotts, faisant de lui un véritable magicien de la fortune solidaire.
Au milieu du terrain de Quidditch, Vendredi 03 Novembre 2124

Katherine Dennison ne se mêlait guère au personnel de Poudlard, à l'exception des moments où elle avait besoin de consulter quelqu'un concernant l'enfant dont elle avait la charge. Les affaires internes ne l'intéressaient pas le moins du monde : pour elle la célèbre Académie de Magie n'était qu'un ramassis d'adolescents en rût qui n'avaient aucune idée de ce qu'impliquait le monde des adultes et encore moins celui des affaires du Ministère. Elle restait donc plongée dans des activités qui étaient en lien avec sa mission : elle se plongeait dans de longues lectures sur les obscurus - ouvrages savants, rapports de mission récupérés au Ministère, écrits plus ésotériques provenant de sorciers de nations lointaines qui avaient une vue plus spirituelle sur ce qu'ils représentaient dans leur monde.

Quand elle ne lisait pas, Katherine avait un oeil sur l'enfant lui-même : elle l'observait de loin pendant les cours de vol, assise sur les gradins telle un phare sévère doté d'une parka grise et de lunettes noires, ou bien passait-elle discrètement à la fin des cours pour poser quelques questions au professeur de sortilèges ou de métamorphose au sujet de la prestation de Nikolaï.

 

Evidemment, cette surveillance allait au-delà de ce qu'on lui demandait initialement. Mais c'était ce qui avait fait la carrière de Katherine et on ne pouvait le lui enlever : quelle que fût la mission, elle se passionnait pour celle-ci, repoussait largement les objectifs initiaux, tirait parti de toutes les opportunités. Par le passé, cela lui avait valu des résultats brillants autant que des inimitiés venimeuses, jusqu'au drame.

Mais Katherine ne changerait pas. Elle avait compris, avec le temps, que c'était là sa mission de vie : aller au-delà. Repousser les limites. Pas seulement pour l'adrénaline que fournissait ce défi, pas seulement pour le challenge, mais parce que c'était ainsi que l'on faisait avancer l'histoire, même si c'était au détriment de sa propre carrière. Les personnages lisses qu'étaient leurs derniers Ministres de la Magie n'avaient été que des pions sans cesse manipulés.

Bref, toujours était-il que même si la surveillance d'un obscurial était aux yeux du Ministère une forme de mise au placard, Katherine irait exploiter toutes les potentialités de cette mission.

Et peut-être même que quelqu'un au Ministère comptait précisément sur cela.

 

 

 

A mesure que l'automne avançait, la nuit tombait plus tôt. Si tôt désormais que dès la fin des cours, après le dîner, les élèves se réfugiaient hâtivement dans leurs salles communes. Katherine profitait de la discrétion qu'offrait la nuit pour donner rendez-vous à Nikolaï non plus dans le bureau, mais dehors. Elle lui laissait bien sûr le temps de prendre son dîner. Et puis, il revenait dans sa chambre, et il trouvait un parchemin pour son rendez-vous du soir.


Cette fois-ci, c'était sur le terrain de Quidditch. Avec l'annulation du Tournoi annuel, les entraînements étaient moins fréquents, et l'endroit velouté par une herbe fraîche restait étrangement vide et silencieux.

 

Katherine l'avait attendu au milieu du terrain. Une demi-Lune peinait à éclairer les anneaux dont les silhouettes hautes paraissaient plus sinistres que d'ordinaire, mais Katherine s'était parfaitement accomodée de l'osbcurité : elle avait vu immédiatement la silhouette de Nikolaï - elle avait tant appris à l'observer désormais qu'elle devinait à sa démarche si la journée avait été ou non éprouvante. Non pas que cela influençât son programme : Nikolaï était programmé pour braver bien pire que le froid, la nuit ou une journée de potions ratées au cours de monsieur Brooks.

 

  • - Bonsoir, monsieur Polyanski, l'accueillit-il avec cette même politesse formelle qu'au premier jour, à la façon d'un juge distant qui s'adresse au témoin d'une affaire terrible, au tribunal.

 

Elle portait des bottes à talons qui s'enfonçaient légèrement dans la terre meuble, et elle tenait dans ses mains un balai - c'était un vieux modèle, au manche noir bien entretenu, et au crin cassant mais rigide. Il ressemblait vaguement aux modèles de balai utilisés par les polices sorcières des siècles passés - fourniture du Ministère, certainement. A ses pieds, un second balai - un tout simple de l'école - était déposé au sol.

 

  • - Comme vous le savez certainement, je trouve que vos enseignements de Poudlard ne sont pas suffisants, expliqua-t-elle. Je veux que vous soyez capables de combiner davantage vos atouts magiques. Aujourd'hui, nous allons combiner vos aptitudes physiques, avec du Vol et de la Métamorphose.

 

Il y eut un silence, pendant lequel elle ne le quitta pas du regard. Elle articulait toujours relativement lentement avec lui, pour être sûre qu'ils se comprissent bien.

 

  • - Mais d'abord, je veux être sûre que vous maîtrisiez ce dont nous avons besoin.

 

Elle désigna le balai au sol.

 

  • - Transformez ce balai en une lance. Comme ceci.

 

Katherine avait sorti sa baguette. Elle pointa son propre balai qu'elle tenait dans l'autre main.

 

- Plasticinum, articula-t-elle pour lui rappeler le sortilège - mais rien ne se produisit. 

 

Les sourcils de Katherine s'élevèrent puis elle reporta son regard sur Nikolaï. 

 

- Bon, je ne l'ai pas fait, je n'en avais pas l'intention bien sûr, c'était juste pour vous rappeler la formule. A vous.

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Katherine Dennison

Auror 62 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Serpentard
Ce titre distingue un donateur d’exception dont la générosité rivalise avec les coffres les plus remplis de Gringotts, faisant de lui un véritable magicien de la fortune solidaire.
La Tête de Sanglier, Samedi 16 Décembre 2124

Elle trouvait Pré-au-Lard sinistre. C'était étrange, comme tous les élèves, et même des professeurs de Poudlard, se pressaient pour voir les allées décorées de lumières vives, pour dépenser gallions et mornilles dans des friandises qu'ils consommeraient en quelques secondes à peine, sans même vraiment les apprécier, ou bien dans des babioles qui prendraient la poussière au fond d'une valise.

Là où chacun anticipait la joie des fêtes, Katherine voyait des hordes d'asservis par leurs plaisirs individuels. Travaillait-elle à protéger cela ? Probablement. C'était leur bonheur à eux.

Revêtue d'un trench beige dont le col lui remontait jusqu'aux oreilles, de bottes noires aux talons qui claquaient sur le pavé et de gants de cuir dont l'un tenait un long parapluie noir et fermé qui complétait le cliquetis imposé sur le trottoir, Katherine remontait l'allée centrale d'un pas vif, mais mesuré. Elle prenait malgré tout le temps d'observer. Les visages, les attitudes. De temps à autre, elle faisait mine de s'arrêter devant une vitrine, mais ses yeux glissaient sur les objets pour mieux jeter un regard discret à quelques pas derrière elle. Et quand elle fût sûre d'être tout à fait inaperçue dans ce flot ininterrompu d'acheteurs de Noël, elle se glissa entre les portes d'un établissement d'où lui parvenait le murmure de conversations animées.

 

 

La Tête de Sanglier n'avait guère beaucoup changé depuis les dernières fois où elle y avait mis les pieds : il lui sembla qu'il y régnait la même atmosphère épaisse, les mêmes échos de rires alcoolisés, les mêmes chuchotements aux tables de ceux qui se confessaient à un ami, un parent ou un amant. Tout se passait comme si les mêmes âmes avaient toujours fréquenté ce lieu ; seuls les visages avaient changé de traits, de nouveaux vêtements avaient été enfilés - mais les intentions étaient les mêmes, ainsi que les odeurs, les lueurs, les soupirs.

 

  • - Un kir, s'il vous plaît.

 

Elle s'était rendue directement au comptoir, se débarrassant de son trench qu'elle déposa près de son parapluie sur un tabouret voisin avant de se percher à son tour - ses jambes sévères sous une jupe longue se croisèrent l'une sur l'autre tandis qu'elle s'accoudait, l'une de ses paumes retenant son menton, au comptoir où un jeune homme avait pris la commande.

Son verre arriva bientôt - une olive dans une petite coupe fine.

 

  • - Merci. Le propriétaire est-il là ce soir ? demanda-t-elle sur le ton de la conversation, innocemment.

 

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Katherine Dennison

Auror 62 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Serpentard
Ce titre distingue un donateur d’exception dont la générosité rivalise avec les coffres les plus remplis de Gringotts, faisant de lui un véritable magicien de la fortune solidaire.
Au fond du couloir du troisième étage, à droite après la salle d'Histoire de la Magie, Lundi 18 Septembre 2124

Katherine l'observa longuement. Les réponses de Nikolaï étaient intéressantes. Elle ne savait si c'était grâce au fait qu'ils utilisaient désormais une langue avec laquelle il était plus à l'aise, mais il transparaissait enfin des informations plus utiles que tout ce que l'enfant avait pu dire de bien polissé depuis le début de leur courte rencontre.

 

Au bout d'un moment, un sourire se dessina doucement sur les lèvres de Katherine.

 

  • - Ma conscience, souffla-t-elle, énigmatique. Ma conscience...

 

Elle finit par acquiescer lentement.

 

  • - Oui. Ce doit être pour ça, bien sûr.

 

Silence. Seul le feu crépitait, mourant cependant petit à petit, et avec lui la lumière semblait vouloir s'échapper progressivement de ce huis-clos étouffant. Madame Dennison pourtant semblait parfaitement à son aise, comme si ses petits yeux de rapaces y voyaient tout aussi bien dans la pénombre - et même mieux. 

Elle s'humecta les lèvres. 

 

- Je vais vous libérer pour le reste de la soirée, monsieur Polyanski. A partir de ce week-end, cependant, nous débuterons des entraînements visant à entretenir votre force et votre technique - voire pourquoi pas, les faire progresser. 

 

Elle s'adressait à lui comme un scientifique satisfait approuverait le bon comportement d'un cobaye, comme prêt à lui fournir même, pourquoi pas, une petite friandise. Mais madame Dennison savait parfaitement qu'elle n'amadouerait guère ainsi Nikolaï : il avait trop d'honneur, et c'était parfait ainsi. De nouveau, elle sourit. 

 

- Bonne nuit, monsieur Polyanski.

 

Elle ne le regardait déjà plus.