Harry Potter RPG
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Le grand emballement

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Elliot Blackburn

Joueur de Quidditch Professionnel 25 ans Né·e Moldu·e Britannique Notoriété

Deb
Gryffondor
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Boutique OCQ, Mercredi 27 Décembre 2124

Les Catapultes avaient remporté leur match, l'avant-veille de Noël. Une victoire brutale dont les plus belles actions n'avaient pas manquées d'être commentées par tous les journaux du pays, et quelques magasines sportifs dont Elliot recevait gratuitement les numéros. Il les avait fait parvenir à Charli en guise de cadeau, avec un mot simple griffonné à la va-vite : joyeux noël mec. Charli, comme Elliot avant lui, restait à Poudlard pour les vacances, plus emballé par l'idée de célébrer Noël à Poudlard comme un vrai sorcier plutôt que de rentrer à la maison. Kayla s'en était suffisamment plainte lorsqu'il était passé le neuf décembre souhaiter son anniversaire à Liam. 

- J'en r'viens pas qu'il rentre pas. Ça c'est juste parce qu'on lui a raconté que t'étais pas rentré l'Noël de ta première année tu l'sais ça ? C'est ta faute Elliot.
- Naaaan, tu crois j'devrais lui envoyer une personnalité pour son anniversaire ? Ça pourrait lui servir !
- Ta gueule, crétin. Tu lui as envoyé un truc au moins ou tu t'contente toujours de lui r'filer tes goodies gratos.

- J'lui ai envoyé un truc.

- Gratos.

- T'sais que si j'le pourrissais il en d'viendrait con.

- À peu près comme toi alors ! Écris lui et dis lui d'rentrer pour Noël s'te plait.

- Pourquoi j'ferais ça ? Même moi j'serais pas là pour Noël.

- Tu s'ras pas là ?

- J'ai un match !

- C'est l'vingt-trois connard. Charli m'écrit.

- Balance. Mais comme on va gagner on va célébrer comme des tarés, j'aurais la gueule de bois, nan vraiment j'vous épargne.
- Tu pètes les couilles.
- Ouais, allez faut j'tailles !


Ils avaient célébrés. Assez pour qu'Elliot s'enferme toute la journée du vingt-quatre pour graille des trucs immondes en matant la rediffusion du match. Pas assez pour pas s'emmerder sec le vingt-cinq. Les autres types de l'équipe s'étaient tous tirés pour rejoindre leurs familles évidemment, mais Elliot avait pu compter sur Travis pour venir squatter son canapé avec une console - qui plante une fois sur deux à cause des ondes magiques.

 

- Mec t'savais que Colt s'était tapé Freya ? À Poudlard.

- Hein ? Mais nan. T'sais ça comment ?
- Bah c'est elle qui m'l'a dit.
- À Poudlard ?
- P'tain t'es con. Nan, j'la vois au Centre d'puis qu'OCQ sponso.
- Freya ?

- Nan, Merlin ! Tu suis qu'dalle. Et dégage de ma route là !

- Alors elle est toujours aussi bonne ?

- J'ai dis dégage !
- Tu triches p'tain d'bâtard !
- J'gagne surtout. Allez. Baisé mon gaaaars.

- Quand ça Colt s'est tapé Freya mec ?

- La vierge de fin d'année mec. T'souviens ?

- Mais naaaaaaan !
- Jure.
- Dur.
- Ça va ça date, tranquille.

Assez tranquille pour faire l'objet d'une conversation un vingt-cinq décembre entre couilles quoi. Pas qu'Elliot en ait discuté avec Colt depuis qu'il l'a appris. En fait, Elliot a plus vu Colt depuis un bail. L'mec est en voyage. L'genre long voyage improvisé dont il a pas l'air d'vouloir revenir. Il écrit quand il a l'temps. Bref. Noël passe. Mais l'cadeau ? L'cadeau arrive après Noël. Pas qu'Elliot ait pas reçu d'cadeaux pour Noël. Des tas, qu'il en a reçu. Des cadeaux d'fans épluchés par sa sécurité avant d'atterrir dans son appartement le lendemain de Noël, remballés comme de rien. Il a eu la flemme de les ouvrir. Un seul courrier a retenu son attention, un courrier qu'il avait demandé à mettre en évidence s'il était reçu. Un courrier d'OCQ qu'annonce que son balai est prêt et qu'il peut venir le chercher à la boutique.

Moins de vingt-quatre heures plus tard, Elliot a retrouvé son costume de Nikola Brutcell, dissimulant son apparence aux yeux du monde pour se rendre sur Pré-Au-Lard. Y a foule. Genre il s'attend pas vraiment à ce que y ait foule, mais y a foule. Probablement parce que c'est les vacances. Probablement parce que les gens se ruent toujours sur les commercent après Noël, et avant Nouvel An. Pas qu'Elliot ait vraiment conscience d'un truc pareil. Il peut seulement constater, alors qu'on le bouscule sur le chemin de la boutique. Ça l'empêche pas de s'emballer pour le balai qu'il aura bientôt entre les doigts. Il passe la porte comme n'importe quel autre client, les illusions lui donnant l'aspect d'un gars comme tous les autres, qui regarde ses propres posters le saluer avec nonchalance.

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Freya Carter

Owen Carter Quidditch 25 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Poufsouffle
Ce titre distingue un donateur d’exception dont la générosité rivalise avec les coffres les plus remplis de Gringotts, faisant de lui un véritable magicien de la fortune solidaire.
Boutique OCQ, Mercredi 27 Décembre 2124

"Les crédits de 2124 expirent le 22 janvier. Pensez à faire valoir vos gallions avant qu’ils ne se dissipent !" scande une affiche au-dessus du comptoir tandis que la foule se presse entre les rayons d'OCQ. L'effervescence est palpable au 76 Grand-Rue. Certains clients viennent échanger leur cadeau de Noël, déçus d'avoir reçu le t-shirt de la mauvaise équipe, ou des protections trop petites. D'autres sont là pour utiliser le bon d'achat offert par une tante qui ne savait pas quoi choisir, ou juste pour dépenser l'argent économisé toute l'année. La visite à Pré-Au-Lard est un classique des vacances scolaires auxquelles les familles de sorciers dérogent rarement. Le charme du village en hiver profite aux commerces, et Freya ne lâche rien malgré la fatigue accumulée depuis la rentrée.

 

— J'dois prendre la résine de saule argenté en bas, tu vois le brun là qui vient d'arriver ? C'est Elliot. Dis-lui de venir derrière s'te plaît, demande la Poufsouffle à Charlie en désignant Nikola Brutcell. Les bras chargés d'une caisse avec des items à remettre en boutique, la benjamine opine et se précipite au comptoir tandis que Freya emprunte l'escalier en colimaçon, et disparaît. Ali, tu vois le brun qui vient d'arriver ? C'est un héritier de la monarchie française hyper blindax et célibataire il faut l'appeler Monseigneur Munster. J'ai la flemme, j'te le laisse du coup, déclare-t-elle avant d'emporter sa caisse plus loin, à un endroit d'où elle pourra suivre discrètement la scène, si personne ne l'interrompt. Alison fixe l'étranger et rajuste sa frange. 

 

Les sœurs Carter ont encaissé l'absence d'Owen à Noël chacune à leur manière, la déception nourrissant chez elles des émotions différentes, entre résignation, tristesse et colère.

 

Forte d'avoir enfin seize ans, la Serpentard s'approche du joueur gallois sous couverture. Monseigneur Munster, bienvenu chez Owen Carter Quidditch, déclare-t-elle maladroitement en effectuant un genre de courbette. Dans un coin, Charlie se tient le ventre, prise d'un fou-rire incontrôlable. Les clients jettent quelques œillades à l'étrange duo formé par Alison et son interlocuteur. Permettez que je vous escorte humblement vers notre matériel d'exception. Que cherchez-vous exactement ? Les pommettes rouges, l'adolescente s'essayer à franciser son accent, sans grande réussite ; on dirait plutôt qu'elle parle avec une pomme de terre trop chaude sur la langue. Alors que derrière eux, une affiche représente Elliot Blackburn en train de poser torse-nu chevauchant un OCQ500 au milieu des Highlands, elle s'explique. Vous avez besoin d'une perle rare comme notre prochain balai. Ignorez le modèle, les Anglais n'ont pas l'élégance à la Française, vous serez bien plus chic que lui Monseigneur Munster, signale-t-elle en cachant la silhouette musclée du sportif.

 

— Ali, qu'est-c'tu fout ?! interrompt Freya au bout de cinq bonnes minutes de comédie. Hein ? Bah je- viens Elliot, murmure la responsable du magasin qui fait signe au Gryffondor de rejoindre l'arrière-boutique. Alison s'interroge, puis fulmine en découvrant Charlie, toujours morte de rire entre les écharpes de supporters et le présentoir à multiplettes. Putain mais quelle petite- Alison, CAISSE, dépêche. Charlie, reprends-toi il reste moins d'une heure, s'te plaît. Freya referme la porte derrière Nikola sans prendre le temps de vérifier que ses sœurs se soient remises au travail. "Inventaire J-4, fermeture annoncée de deux jours minimum !" chantonne l'horloge accrochée au mur pendant que la rouquine semble faire un point mental dans sa tête. Ça, c'est ok. -ça... c'est demain. ... Ah merde, bon. J'lui dirai après- Elliot, réalise-t-elle soudain en croisant pour la première fois le regard de son ancien camarade de classe. Elle est clairement surmenée. Ça va ? Un peu le speed ici comme tu vois. Bravo pour votre match au fait. Bon on descend ? 

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Elliot Blackburn

Joueur de Quidditch Professionnel 25 ans Né·e Moldu·e Britannique Notoriété

Deb
Gryffondor
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Boutique OCQ, Mercredi 27 Décembre 2124

Dire que c'est le bordel serait un euphémisme. La boutique est blindée. Des sorciers de tout âge se faufilant entre les rayonnages, hélant ça et là le personnel. Un personnel intégralement constitué de têtes rousses d'ailleurs, très faciles à repérer dans la masse. L'une d'elle se dirige droit sur lui, nul autre qu'Alison, sans doute envoyée par une Freya débordée. Plus qu'à espérer qu'elle ait pensé à dire à ses sœurs d'éviter de griller sa couverture en public. Elliot s'apprête d'entrée de jeu à la couper, mais la manière qu'elle a de lui tirer la révérence en lui servant du Monseigneur l'arrête net.

 

Il hausse un sourcil incrédule, pas bien certain du délire dans lequel elle vient de l'embarquer, mais plutôt super conscient des dizaines de regards intrigués qui se sont tournés dans leur direction. Est-ce qu'elle le fait exprès ? Y a moyen. C'est-à-dire que c'est super malin. C'est pas comme s'il pouvait faire autre chose que la suivre en prétendant être Monseigneur Munster. Pas au milieu d'une foule pareille, alors que la moindre incartade risque d'attirer sur lui l'attention des fans. Les illusions ont leur limites. Alors bien sûr, Elliot devient Monseigneur Munster, qui qu'il soit. 

 

- Un balai, très chère, quoi d'autre ?

Il estime que Monseigneur Munster est probablement un homme condescendant, si on se sent obligé de lui tirer la révérence. Alison a même pris un accent - lequel, ça reste à définir, mais il l'a jamais entendu autant prononcer les voyelles quand elle parle. Le nom qu'elle lui a donné sonne français. Alors peut-être bien que c'est français. Il a pas essayé de prendre l'accent, lui, parce que Monseigneur Munster c'est sans doute un type assez important pour parler dans un anglais impec. Il tarde pas à s'confirmer qu'elle le fait exprès. Ou alors elle le descendrait pas auprès de Monseigneur Munster, pas vrai ?

- Difficile de voir comment on pourrait être plus chic pourtant, il annonce d'une voix forte, jouant l'insurrection.

Mais plutôt qu'un répondant insolent signé Alison, il n'obtient que l'approbation gênée de cette dernière. Ils sont harponnés par Freya, subitement, et Elliot met une poignée de secondes à comprendre que la dernière de la fratrie, Charlie, se fout complètement de la gueule d'une Alison clairement confuse. Un éclat lui échappe malgré lui, et il fout sa main devant sa gueule pour cacher son air goguenard. Il lui tape son meilleur clin d'œil avant de lever un pouce discret vers la gamine encore pliée en deux. Il la connait pas encore beaucoup, mais il est vachement fan. Désireux de s'éloigner de la foule, Elliot se décide à se planquer dans l'arrière-boutique sans demander son reste.

- Salut à toi aussi Freya, qu'il balance en la regardant s'agiter dans tous les sens, dissipant les illussions les uns après les autres.

Il a visiblement pas un super timing, mais il ira pas s'en excuser. Nan, à la place il se marre en croisant enfin son regard, agitant une main comme pour l'extirper de sa transe de commerçante en train de disjoncter.
 

- J'ai cru comprendre, tu d'vrais penser à diminuer l'café quand même, il annonce parce qu'elle est plus en train de balancer tout ce qui lui passe par la tête seconde après seconde que d'avoir une vraie discussion. J'peux repasser quand t'auras un cerveau en vrai, il termine plus sérieusement. Fin tu m'files mon balai par contre, que j'sois pas v'nu pour décorer.

Il la suit vers le sous-sol, parce que bien sûr qu'elle a déjà commencé à descendre avant même de finir de lui demander s'ils peuvent descendre. L'atelier est comme la dernière fois qu'il l'a vu, en vachement plus envahi. Des odeurs de bois lui percent les narines tandis que ses yeux cherchent déjà le manche tant promis. Il a la même hâte qu'un gamin la veille de noël.

- Bon il est où mon bébé ? Elliot demande en claquant des mains. J'pourrais le tester de suite hein ? Au pire tu m'laisses dans l'coin le temps de gérer l'bordel. J'foutrais pas l'feu promis.

Référence à l'unique fois où Elliot avait indeed foutu le feu en s'exerçant à un sortilège avec elle, niquant à tout jamais le balai d'école avec lequel il s'exerçait à l'époque.

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Freya Carter

Owen Carter Quidditch 25 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Poufsouffle
Ce titre distingue un donateur d’exception dont la générosité rivalise avec les coffres les plus remplis de Gringotts, faisant de lui un véritable magicien de la fortune solidaire.
Boutique OCQ, Mercredi 27 Décembre 2124

En dehors d'Elliot , chaque membre de l'équipe des Catapultes de Caerphilly aura bientôt son OCQ500, puis quelques autres célébrités du quidditch choisies pour leur rayonnement parmi la sphère sportive. Freya et Jun doivent distribuer pas moins de 30 balais avant fin janvier, alors l'atelier aux dimensions de cathédrale d'Owen s'en trouve encombré. Après elle sous-traitera certaines étapes de fabrication et ne s'occupera plus personnellement des tests de compatibilité, mais les premiers modèles ont le privilège d'être entièrement assemblés dans le sous-sol grandiose de l'arrière-boutique.

 

Surplombées par des lanternes flottantes, les tables de travail témoignent de tâches interrompues, diverses et variés. Là, un manche en mélèze à moitié poncé, ici des outils de gravure près d'une bague en laiton brossé, au fond quelques plumes abandonnées en pleine taille, et partout, des parchemins remplis de croquis dont certains bougent en silence. Mais le véritable spectacle se passe en l'air, entre les lanternes. 

 

Jusqu'alors distraite et incapable de répondre aux provocations d'Elliot, la rouquine se tourne dans sa direction quand il réclame son balai. Ton bébé ? Essaye de le faire venir, défie-t-elle en donnant un coup de menton vers le plafond. Là-haut, l'OCQ500 montre des signes d'impatience, dessinant des cercles larges, irréguliers, ponctués parfois de feintes nerveuses. Devine quoi, j'crois qu'il s'ennuie, ajoute Freya en souriant. Elle attend depuis longtemps la réaction du Gryffondor qui tient une place particulière au centre de sa vie, quoiqu'il en fasse. Siffle-le, conseille-t-elle en se positionnant à ses côtés pour fixer le balai taillé dans un chêne blanc noueux et dense, portant encore les stries naturelles du bois, comme autant de cicatrices de combattant. Couvert de vernis mat texturé, légèrement bruni, l'engin semble capturer la lumière aux endroits où sa patine tire vers le doré. Chêne blanc, oiseau tonnerre. Les propos de l'aînée Carter confirment l'impression d'apercevoir des plumes immenses mêlées aux branches de la queue imposante du balai, retenues par plusieurs cerclages en alliage de bronze et d'or. Les étriers sont forgés de ce même mélange, inclinés en avant pour un meilleur dynamisme. Au-dessus, un siège couvert de cuir végétal languit d'être chevauché, tandis que les plumes vibrent à l'arrière, arrogantes.

 

Fruit de longues conversations entre le synthétiste et Freya, le balai possède un tempérament incompatible avec l'hésitation. Il toise les deux sorciers en produisant un bourdonnement grave quand la Poufsouffle ricane. On faisait les ajustements la semaine dernière, et il a failli péter les côtes de Jun, il lui faut du répondant, ce qui ne devrait pas poser de problème, a priori, mais sait-on jamais. Ses yeux cernés observent le batteur, surveillant la moindre de ses attitudes jusqu'à ce qu'il enfourche enfin son OCQ500. 

 

— À toi de jouer. Impressionne-moi. Elle enfonce une main dans sa poche, prête à sortir sa baguette au besoin. 

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Elliot Blackburn

Joueur de Quidditch Professionnel 25 ans Né·e Moldu·e Britannique Notoriété

Deb
Gryffondor
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Boutique OCQ, Mercredi 27 Décembre 2124

La tête d'Elliot suit le mouvement de Freya pour aviser, sous le plafond, le flottement paresseux de balais joliment sculpté. L'un d'eux se détache du lot, par sa teinte presque ivoire d'abord, mais aussi et surtout par un tempérament que l'on devine hargneux même à plusieurs mètres de distance. Le grand huit qu'il semble dessine contre la voûte est ponctué de brusques embardées, comme s'il cherchait à éloigner les autres, tandis que son arrière-train tressaille d'impatience. Elliot le suit du regard avec l'extase d'un enfant devant des illuminations de noël. Il se fait pas prier pour se soumettre à la proposition de Freya. Porte deux doigts de sa main droite à sa bouche, siffle l'engin d'un seul souffle sonore dont les notes résonnent joyeusement dans l'atelier.

Le balai se fige dans l'air d'une façon presque grotesque, le manche ployé à la manière d'un chien, ses poils vibrants d'indignation. Dans la demie-seconde suivant, il entreprend une brève rotation sur lui-même, file droit vers Elliot à toute allure, et se poste droit et fier à ses côtés. Le manche tourne lentement, comme s'il s'était trouvé sur un piédestal, démontrant de tous les détails de sa texture à son propriétaire. Ce dernier échappe un éclat euphorique, une main tendue pour effleurer le bois de chêne blanc avec une révérence qu'on ne lui connait pas vraiment. L'aspect artisanale laisse entrapercevoir ici et là des divergences de couleur, de vernis, qui ne lui prête que davantage le statut d'objet unique.

Mis en valeur sous des rais de lumière dans lesquels tourbillonnent la poussière, l'intégralité de l'engin semble doué d'une véritable personnalité si familière au batteur qu'il en a la gorge nouée. Pas un mot ne traverse ses lèvres, d'ailleurs, tandis qu'il prend le temps de faire le tour du travail minutieux opéré sur chaque installation. Elliot ressent un lien immédiat tandis qu'il saisit pleinement son balai, un lien plus fort encore que celui qu'il entretient avec sa propre baguette. Il lui fait l'effet d'un vertige aussi terrifiant que parfaitement grisant. Un hoquet de stupeur lui échappe d'ailleurs, parfaitement involontaire. D'un geste, il fait reposer le balai à l'horizontal pour en observer la queue, mélange curieux et fascinant de longs crins enchevêtrés à quelques plumes spectaculaires.

Le balai se redresse de lui-même, brutalement, et se met à bourdonner avec une sévérité qu'Elliot juge insolente. Il éclate de rire. 

- Putain il est parfait.

Incapable d'en détourner les yeux depuis plusieurs longues minutes, le batteur reporte tout de même son attention sur Freya, afficher une gueule saturée par l'euphorie d'un instant dont il compte bien profiter le plus possible.

 

- C'est toi qui m'a impressionné là. Enfin Jun et toi j'suppose, il énonce en toute simplicité juste avant que le balai ne lui frappe sauvagement un mollet. Eh ! Ouais, j'arrive ! Mollo Rodrigo.

Le regard noir qu'il adresse à son propre balai est nuancé d'affection, pourtant. La simple perspective d'enfin grimper sur le modèle taillé sur-mesure l'excite beaucoup trop. Elliot inspire profondément tandis que l'objet se place directement dans la bonne position. À peine s'est-il installé sur la selle, les pieds enfoncés dans les étriers, que le balai s'élance. L'adrénaline pulse immédiatement sous les veines du batteur. Il sent le tempérament du balai sous ses doigts.L'envie d'en découdre. De foncer. De ruer. Le lien prend de l'ampleur alors qu'ils s'élèvent ensemble pour se jauger l'un et l'autre, pour le meilleur ou pour le pire. L'hésitation n'existe pas, alors que dans une série d'embardées sévères, Elliot provoque le manche pour le forcer aux figures qu'il a maintes fois réalisées par le passé.

Les choses ne se passent pas exactement comme prévues, cependant. À la volonté d'Elliot se confronte un balai doté d'une personnalité propre. C'est un véritable rodéo qui prend forme sous les voûtes régulières du sous-sol de l'OCQ. Les autres balais flottant jusque là tranquillement, s'écartent. Électrisé, Elliot doit contrecarrer des sursauts imprévus, manque plusieurs fois de se faire envoyer dans le décor sans cérémonie, mais il tient bon. Au bout d'un moment, il a même l'impression de pressentir les envolées brutales avant même qu'elles n'adviennent. Ancré dans l'instant, galvanisé par le conflit, il se met à rire brusquement alors qu'il réalise qu'aucun d'eux ne pourra jamais gagner. Qu'aucun d'eux ne pourra jamais perdre non plus.

La foudre de l'Oiseau-Tonnerre lui picore les doigts.
Il apprend à suivre son courant incendiaire, brutal, hasardeux.
Comme un surfeur se laisserait porter sur l'océan.

- Putain c'est l'feu !

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Freya Carter

Owen Carter Quidditch 25 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Poufsouffle
Ce titre distingue un donateur d’exception dont la générosité rivalise avec les coffres les plus remplis de Gringotts, faisant de lui un véritable magicien de la fortune solidaire.
Boutique OCQ, Mercredi 27 Décembre 2124

Fille d'Owen Carter, la jeune Freya était prédisposée à suivre les pas de son père dans le quidditch, elle-même particulièrement douée sur un balai. Les recruteurs de talents des ligues suivaient sa progression avant celle d'Elliot, rien que grâce à son nom de famille, sans qu'elle n'ait encore l'âge d'intégrer les équipes scolaires de Poudlard pour briller. Poursuiveuse au départ, et très vite en route vers une carrière d'attrapeuse, la rouquine a éloigné d'elle-même toutes les opportunités dès lors que sa mère a disparu. Elle a refusé un poste dans l'équipe de Poufsouffle, partagée entre l'école et Pré-Au-Lard, a tourné le dos aux chasseurs de têtes et c'est mieux comme ça

 

La voie d'Elliot n'a d'enviable que le temps qu'il passe sur un balai.

Freya n'aurait jamais supporté le reste. 

 

Elle l'admire, heureuse pour lui, attentive depuis le début à sa progression, match après match, d'une équipe à l'autre. Aujourd'hui encore, l'aînée des trois filles Carter sent bien qu'il a fait une place qu'elle n'aurait pas pu assumer. Un sourire un peu con aux lèvres de le voir prendre en main l'OCQ500, Freya vit le bonheur d'Elliot par procuration.

 

Le batteur des Catapultes de Caerphilly peut apprécier son travail à sa juste valeur, et se rendre compte du bouleversement que va provoquer l'arrivée des nouveaux balais Carter sur le marché du sport volant. Sentir la reconnaissance d'Elliot donne des ailes à Freya. Elle oublie un instant la fatigue des dernières semaines, des dernières années. Une chaleur douce au fond du ventre, elle se concentre pour graver l'image dans sa mémoire, bien consciente qu'il s'agit d'une miette de pain au cœur de la vaste vie de son égérie.

 

L'exclamation du brun réveille l'ancienne Poufsouffle qui saisit alors son propre OCQ500, en chêne blanc aussi, moins tape-à-l'œil cependant. En trois secondes, elle s'élève à la hauteur du prodige, baguette rangée. Tu vas pas te contenter du plafond quand même ? demande-t-elle sur le ton du défi. Ses doigts envoient un sortilège à la penderie faisant office de passage vers les souterrains de Pré-Au-Lard, et Freya virevolte autour d'Elliot. Passe devant, prends ta revanche ! Elle rit, l'esprit léger, la sensation d'avoir douze ans. Son balai donne des à coups, impatient, et la rouquine dessine de grands lacets pour l'apaiser en attendant que le Gryffondor ne fonce droit vers les portes ouvertes du meuble. Son rythme cardiaque accélère, ses phalanges serrent le manche. Elle est prête à suivre Elliot.