Harry Potter RPG

Liste des messages de Elliot Blackburn

Elliot Blackburn

Homme

25 ans

Né-moldu

Britannique

Burned out

Message publié le 13/09/2025 à 09:08

Impossible de pas s'rappeler pourquoi c'était une si mauvaise idée d'rester, quand elle le regarde comme ça. C'est ces deux foutus pintes, il s'répète encore et encore. Mais il sait que c'est pas ça. Elliot suit des yeux le doigt qu'elle lui pointe sur le torse avant d'affronter la sorcière du regard. Il penche la tête en même temps qu'elle. Qu'est-ce qu'elle cherche à faire hein ? Il sait pas, et sans doute qu'elle sait pas non plus. Exactement comme à cette putain d'conférence, Freya Carter lui court après sans même savoir pourquoi, probablement parce qu'elle a envie de.

À la différence près que cette Freya Carter là n'est pas dans son état normal, et qu'il peut pas juste la planter là pour éviter de.

 

- J'suis toujours l'même, il se contente de rétorquer. Y a pas d'faux Elliot, Freya.

 

Il a juste grandi, comme elle a grandi. Il la regarde tirer, et la suit encore du regard alors qu'elle se tire en direction du comptoir. D'un geste mécanique, il termine la guiness et s'approche à son tour pour la rejoindre, déposer l'verre devant le barman.

- Tricher d'quoi, j'ai visiblement pas b'soin de ça pour gagner.

 

Ses yeux virent en direction de la liste de trucs à graille, mais il secoue la tête.

 

- J'ai d'jà bouffé. J'vais t'reprendre la même chose que t't à l'heure par contre.
- Yup.

Pendant que le barman lui sert sa virginaubeurre et que Freya zieute le menu, Elliot s'appuie sur le comptoir pour la mater. Quand il parle, c'est de manière posée. Détendue par la dose d'élixir de paix, probablement.

- Pourquoi t'es v'nu ici hein ?

Parce qu'il avale pas son excuse de j'savais pas où aller. Elle aurait pu rentrer dans n'importe quel bar plutôt qu'celui où elle sait qu'il va régulièrement. Littéralement n'importe où. C'est pas le seul foutu barman discret des Royaumes-Unis. Il la quitte pas des yeux avant d'insister pour pas qu'elle lui ressorte de la merde.

 

- Pourquoi Cardiff ? Pourquoi l'Alambro ?

Pourquoi chez moi ? Il demande pas, même si c'est clairement la question. La cible, derrière, se plaint de sa solitude, mais ses paroles sont couvertes par la musique du bar. Une musique entrainante, qui contraste presque violemment avec leur conversation.


Burned out

Message publié le 12/09/2025 à 17:36

- C'est vachement mieux qu'zéro j'te f'rais remarquer, il rétorque à son intention alors qu'elle commente son score.

L'attention d'Elliot se barre ailleurs pourtant, parce que l'barman fait des gestes insistants en désignant tour à tour leurs chopes à moitié vides et une bouteille rangée sur les étagères. Un sourcil arqué, le batteur plisse les yeux pour lire ce qui est inscrit sur l'étiquette : élixir de paix. L'bar est connu pour pimenter les boissons à la d'mande. Est-ce que Freya a fait agrémenter la sienne d'élixir de paix ? Ça expliquerait la détente générale qu'il ressent. Pas qu'il ait été vachement tendu de base en vrai. Ça explique surtout la détente générale de Freya, au-delà d'ses deux premières pintes.

 

Détournant l'regard pour se rapatrier sur le cas de la sorcière, il constate rapidement qu'elle a enfin tapé un score. Enfin. La moitié d'un score, en vrai. Elliot secoue la tête mais fait pas l'moindre commentaire. Il s'contente de mater Freya avec insistance, juste histoire de lui rappeler l'sien y a pas deux minutes. Mais Freya... Freya est déjà passé à autre chose. Partie s'planter près de la cible. Genre vraiment près d'la cible. À pouffer comme une gamine super fière de sa connerie. Elliot reste la regarder alors qu'elle souffle sur ses mèches rousses assorties à ses pommettes échauffées.

- Sérieux ?

Sérieux. Même qu'elle croise les bras et r'fuse de bouger d'un millimètre. Enfin. C'est une façon d'parler, parce qu'elle peut pas s'empêcher d'se balancer un peu sur ses jambes comme une gosse qu'aurait la bougeotte, happée par la musique.

- Freya...

Elliot a même pas fait mine de viser. L'truc c'est que c'est pas sensé être dangereux. En principe, les fléchettes sont enchantées pour esquiver les joueurs, dans l'cas où ils passeraient devant par inadvertance. En principe. Il a juste du mal avec l'idée d'balancer un truc pointu dans sa direction. Mais elle bouge pas, alors il la braque finalement.

 

- Ok ! Bah évite de bouger t'veux ?

L'truc c'est surtout qu'elle le déconcentre. Avec son sourire môme et ses yeux brillants. Infernal. Il fait exprès d'se focus sur la cible, et uniquement la cible. Enfin. Il essaie quoi.

1 > Freya replace une mèche de cheveux derrière son oreille. La fléchette elle, se plante dans le mur, à l'opposé de là où elle se tient, et à près de dix centimètres de la cible. BOUH ! C'est moi qu'faut regarder gros malin ! 0 point.
2-4> Freya étouffe un rire. Elliot balance le truc de manière random, qu'atterie de l'autre côté, au milieu d'un carré trop balaize pour faire des points. 23 à 8 en faveur du virgin boy ! 6 points.
5-10 > Il parvient quand même à faire un lancer droit, mais c'est pas fou. 28 à 8, une belle avance ! Allez on se concentre pour remonter de l'autre côté. 11 points.
11-17 > C'est carrément pas si mal. 38 points contre 8, on ne l'arrête plus ! On arrête de rire comme une courge et on s'bouge le popotin mad'moiselle. 21 points.
18-20 > Ses skills de joueur professionnel lui permettent de complètement passer outre la présence de Freya sur le côté, et la fléchette vient percer l'anneau entourant le centre. 50 points, ce qui nous fait un total de 67, c'est magistral ça !

- T'as fini tes conneries ? Nan parce que j'suis en train d'te mettre une raclée pendant qu'tu glousses comme une dinde.

Elliot Blackburn a lancé les dés !

Expression : 1d20
Résultat
12
Jets :
[12]

Burned out

Message publié le 11/09/2025 à 14:36

Il pourrait s'y habituer Elliot. D'la voir comme ça. Pas ivre morte évidemment. Juste relâchée. Il l'a connue comme ça. Un temps, du moins. Quand ils étaient gamins, et qu'elle le coursait dans les couloirs après qu'il lui ait volé ses affaires, ou qu'il ait inondé ses parchemins d'encre. Un peu quand ils étaient ensembles aussi. Au moins jusque la disparition d'sa mère, après quoi Freya s'est refermée complètement, pour plus trouver l'temps de rien. Encore moins l'temps de rire.

Quand elle point un index sur lui, s'emmêle dans c'qu'elle veut dire, se marre toute seule et s'met carrément à chanter, il peut pas s'empêcher d'secouer la tête en étouffant un rire. Au moins elle a l'air heureuse. Mh ? Il s'attend pas à la voir s'rapprocher d'un coup d'un seul, pour s'coller contre son oreille. Son parfum est tout autour de lui. Pris d'court, il ferme les yeux rien qu'un instant avant d'les rouvrir et d'les froncer pour mater la sorcière, qui s'est de nouveau éloignée.

 

- La libérer ?

Il zieute la cible en question, puis Freya, avant d'soudain capter ce qu'elle propose. Son regard s'agrandit un peu alors qu'il lâche un rire bref.

 

- Vraiment ? T'ferais ça toi ?

C'est un challenge comme ils s'en sont pas lancés d'puis plus d'dix ans. Un vrai truc de gamin. Alors évidemment, il hausse une épaule pour approuver d'un simple :

- Deal.

Pas qu'Freya ait vraiment attendu sa réponse. C'est carrément les yeux fermés qu'elle balance sa première fléchette. À l'envers. Elliot la regarde faire en récupérant la bière de Freya, qu'il vide cette fois d'moitié avant de la reposer bruyamment contre le comptoir.

 

- J'avais pas peur jusque là, mais sois mignonne et r'garde ou tu lances ces machins tout pointus t'veux ? Pis ça s'fait dans ce sens là, il énonce en lui foutant une autre fléchette dans la main, dans l'bon sens.

L'clin d'œil est là purement pour se foutre de sa gueule. Il se positionne devant la cible et lance sa propre fléchette d'un simple geste détendu, et elle part se ficher dans le liège sans effort.

Barème d'Elliot pour les dés 20
qui n'a pas bu qu'il a plus de chances de viser juste, mouahaha

1 > 0 à 5 points
2, 3, 4, > 6 à 10 points
5, 6, 7, 8, 9, 10 > 11 à 20 points
11, 12, 13, 14, 15, 16, 17 > 21 à 40 points
18, 19, 20 > 50 à 60 points

1 > La pointe n'a malheureusement pas atteint la case qu'il visait, et la cible s'empresse de commenter. 1 point pour toi garçon ! C'est un... début ?
2, 3, 4, > 8 points ! Plus que 142...
5, 6, 7, 8, 9, 10 > La pointe est pas loin d'là où il visait, et la cible l'encourage : 17 points, pas trop mal pour un démarrage !
11, 12, 13, 14, 15, 16, 17 > C'est mieux que ce qu'il visait, avec un score doublé sur la tranche extérieure. 34 points ! Ça part vraiment bien mon gars.
18, 19, 20 > La pointe perce le cœur de la cible, et Elliot en est le premier surpris. 60 points d'un seul coup. La cible fait un jingle qui couvre la chanson du bar pendant plusieurs secondes alors qu'elle tourne carrément sur elle même à deux reprises : BULLSEYE ! Meilleur début d'puis des années. On n'lâche rien !

Elliot Blackburn a lancé les dés !

Expression : 1d20
Résultat
8
Jets :
[8]

Mauvais timing

Message publié le 11/09/2025 à 10:48

Elliot reste un peu con, pas certain d'savoir de quoi le colosse cause. Pis il capte. À retardement. Freya a visé juste pour sa fucking égérie. Marrant, l'ironie. Parce ce qu'il disait pas ça à l'époque où Freya l'ramenait d'Poudlard par la main. 

 

- Merci, il balance quand même. J'suis carrément content d'avoir eu l'privilège de tester ce truc avant tout l'monde en vrai. L'équipe fait un travail de fou furieux.

Il tend la main pour serrer la pogne énorme du géant, se la fait presque broyer. Spike s'fait accueillir vachement plus froidement, et faut pas s'appeler Merlin pour en comprendre la raison. Alison, elle, a l'air carrément dépitée par la situation.

 

- Alright, il prononce en jetant un bref coup d'œil dans la direction d'Oakwood. Il secoue très discrètement la tête.

- On vous fait faire le tour du Centre, Owen ?

Bon, pour la détente on repassera. Cela dit, Elliot est plutôt carrément intrigué par l'retour prodige, et soudainement moins pressé d'rentrer, alors il abdique avec le sourire et suit son entraineur vers les larges portes. À l'intérieur, c'est un peu l'branle-bas de combat. Les chargés de communication ont quitté leur bureau pour subtilement se retrouver dans des couloirs qu'ils n'empruntent habituellement jamais. Chacun prend son occasion de saluer l'immense bonhomme, certains se retenant probablement de réclamer un autographe pour ne pas altérer leur image professionnelle.

- Teresa, envoie un soda s'te plait, réclame Elliot à l'intention de la réceptionniste, qui ne se fait pas prier pour aligner plusieurs bouteilles larges sur le comptoir à l'intention d'un peu tout le monde.

Pendant ce temps, Oakwood fait son show, sa silhouette longiligne contrastant de manière saisissante avec celle du géant.

 

- OCQ vous a fait votre version du 500 M'sieur Carter ? Demande Elliot alors qu'ils parviennent sur le terrain.

L'écossais n'a jamais vraiment pu tenir sur les manches ridicules des balais standards, d'où la création de sa propre gamme des années plus tôt. Au-delà de ça, Elliot est surtout plutôt curieux d'à quoi pourrait ressembler la version Owen Carter elle-même.


Burned out

Message publié le 09/09/2025 à 10:12

Assise, Freya l'reste peut-être deux secondes. Elliot se contente de la regarder alors qu'elle se replante devant lui, remontant pour la énième fois les manches de son tee-shirt trop long.

 

- Si si, ça v... woh, tu fais quoi ?

Par réflexe, Elliot a tendu un bras pour la retenir, mais rien n'arrête l'aînée Carter alors qu'elle se dresse complètement sur la chaise. Le barman hausse les sourcils en matant brièvement dans leur direction. L'imitation fait pas franchement rire Elliot, au contraire. Même s'il avait deviné de qui il s'agissait depuis le départ, il aime pas vraiment ce qu'il entend, pas plus qu'il aime voir Freya se jeter directement sur le sol d'un seul bond. Elle en a pas terminé pour autant. Elliot détend ses coudes vers l'arrière pour les poser sur le bar tandis qu'il l'observe finir son cirque. Amusé malgré lui par toute la situation, le batteur jette un regard vers le barman - qu'il sait être réellement discret sur sa clientèle - avant d'en revenir à Freya.

 

Il est pris d'court par ses deux yeux plantés dans les siens, inquisiteurs. Pas l'temps de répondre qu'elle enchaine, avant de récupérer la chope de virgin et de s'en envoyer quelques gorgées. Au moins ça d'pris. Elliot se rend pas vraiment compte qu'il est juste resté à la mater sans rien dire du tout jusqu'à ce qu'elle lui demande s'il compte boire avec elle. Bordel. Sa main trouve la anse de la seconde chope, pas du tout virgin. Juste une ce sera pas la mort pas vrai ? Il la lève d'un geste théâtral avant d'en vider le quart presque d'une traite. Freya, elle, tient pas en place trois secondes. Déjà relevée, elle cherche visiblement déjà sa prochaine connerie à faire, aussi Elliot se relève à son tour.

 

- Putain tu t'es vraiment mis bien, il commente finalement en lui replaçant deux trois mèches ici et là. Maintenant que j'suis là j'suppose que j'vais rester. Ça s'rait con d'manquer Freya Carter ivre morte au milieu d'Cardiff.

 

Il lui passe devant pour venir récupérer les fléchettes sur la cible.

 

- Dites donc, jeune homme, il y a déjà une partie en cours !

- R'met à zéro tu veux ?


L'objet semble vaguement éternuer alors que ses scores redescendent brutalement. Elliot vient déposer la moitié du bordel dans une main d'Freya. Il peut pas s'empêcher d'se dire qu'il devrait pas rester. Que ce serait plutôt à Jun d'être là. Avec sa chérie. Genre, z'ont vraiment besoin d'être trois pour s'taper le taff de Freya ? Personne était dispo pour l'accompagner s'détendre un coup ? Ça craint un max. Mais les faits sont là. Il est là. Alors il s'place à côté de la ligne de lancer, invitant Freya d'un regard.

 

- Allez speedy Gonzales. Montre moi tes talents.

Y a des mois de ça, ils se sont affrontés ici même. Des retrouvailles carrément lunaires après dix années d'silence. Ces retrouvailles là sont différentes. Amères. Inespérées. C'est pire qu'un mauvais plan parce que cette fille a les moyens d'lui retourner l'cerveau en une poignée d'secondes à peine. Mais il sait déjà que c'est mort et qu'il arrivera pas à partir maintenant qu'il est là. Encore moins après le date de merde qu'il vient d'se taper.


Burned out

Message publié le 08/09/2025 à 19:51

Lunaire c'est même pas l'bon mot pour décrire la situation. Y a pas d'bon mot, à vrai dire. Les joues roses, l'regard brillant, les voyelles qui s'affaissent au coin d'la langue, Freya est rincée. Rincée comme Elliot l'a jamais vu. Au départ ça l'fait hausser les sourcils, sourire un peu. C'est drôle ok ? Entre l'tee-shirt à base d'engrais 100% fientes de veaudelune et les mèches qui s'barrent dans tous les sens parce qu'elles ont oubliées d'rester attacher, la scène a quelque chose de vachement grotesque. Entre l'mignon et l'effroyable.

 

- De quoi ?

 

Il mate derrière lui parce que c'est là qu'elle regarde, sans trop capter c'qu'elle y cherche. La cible, elle, s'impatiente.

 

- Toute cette attente, ça m'rappelle mon ex xylophage, il avait jamais d'temps pour moi mais il me bouffait toute mon énergie !

 

Ça aussi, aurait mérité un de quoi, si seulement Elliot y avait prêté attention. Lui, était plus focalisé sur Freya, et ce qu'elle pouvait bien raconter qui n'avait pour lui aucun sens.

 

- Qui ça ?

 

Il boit une bonne gorgée de sa Virginaubeurre, histoire de s'occuper les mains. Elle est dans tous les sens, y a pas à chier. L'regard d'Elliot se perd un peu sur le reste du bar, juste histoire d'être sûr que y ait pas trop d'monde pour la voir dans cet état. Ses yeux tombent sur une publicité rédigée sur un mur, dans un sens et un autre. À la mode boustrophédon, s'il savait seulement c'que c'était. Il sait pas.

- Ohw.

Elle parle d'Owen. C'est sûr. La réalisation lui fait perdre son amusement, alors qu'il la regarde planter une nouvelle flèche dans la cible, puis s'envoyer plusieurs gorgées avant de tanguer absurdement. Rattrapée à lui comme un marin sur un navire en pleine mer, elle peine visiblement à retrouver l'équilibre. Elliot lui récupère sa pinte de sa seule main libre, pour la poser sur le comptoir, avant de la récupérer gauchement. La sensation est aussi étrange qu'enivrante.

 

- J'crois que t'as assez bu toute seule pour la soirée, Freya.

Il déteste la situation autant qu'il s'en délecte. Paradoxe infernal. La cible, elle, n'attend qu'eux.

 

- Bon, j'aurais eu l'temps d'compter le crénelage de Poudlard que la partie s'ra pas finie là !
- Tranquille. Elle fait un break. Viens t'assoir ok ?

Il l'entraine avec lui. Pas qu'ce soit bien difficile. Elle est restée accrochée à lui. Il pose sa propre boisson à côté de la sienne pour la guider vers un siège.

 

- Ça va ? J't'ai jamais vu comme ça. C'est qui qui t'as envoyé t'détendre en solo à l'Alambro hein ? Si on t'envoie t'détendre faut inviter des gens, ça s'fait pas tout seul.

Parce qu'il déteste l'idée qu'elle soit dans cet état sans personne de confiance autour d'elle, Elliot fronce un peu les yeux. S'installe à côté en poussant vers elle sa virgin, discrétos. Sur un malentendu elle se plante de verre.


Burned out

Message publié le 04/09/2025 à 10:28

C'est p't-être le pire date de l'histoire. Au-delà d'être insipide, la meuf est carrément conne. Il avait pensé qu'elle était baisable, au début. L'truc c'est qu'même lui a ses limites. Mélinda Waxford l'a clairement dépassé. Mignonne, Mélinda Waxford, hein, attention. Chargée de communication pour l'évènementiel magique, petit décolleté, joli maquillage. La promesse s'arrête là, parce que c'est sans compter sur le reste.

 

Sa façon d'répéter six fois qu'elle a déjà rencontré Aaron Burbank, l'attrapeur de l'équipe national, et aussi Bobby Jones, le batteur. Sa façon d'lui toucher l'bras pour zéro raison dès qu'elle sort une vanne qu'elle croit drôle au point d'la répéter plusieurs fois. Son rire fort, mais surtout faux, alors qu'elle ramène ses cheveux en arrière d'une main manucurée. Ses allers et retours vers les toilettes pour aller se repoudrer le nez.  Ses tu bois vraiment pas alors ? incessants. Ses genre qu'elle arrive à caler tous les dix mots environ.

 

Quoi qu'Elliot raconte, elle acquiesce et rit comme une dinde. Elle commente à peu près tout c'qu'il fait aussi, un peu comme un reporter qui s'apprêterait à rédiger un article à son sujet. Bref. Elle était baisable en dehors de tout ça, mais au bout d'une heure trente assis en face d'elle, Elliot a juste plus envie. Il règle l'addition pendant qu'elle repart aux toilettes, prétexte son entrainement du lendemain qui l'force à rentrer tôt.

 

- Han c'est dommage...

- Ouais, grave.

 

Super dommage. Les mains dans les poches, la démarche tranquille, Elliot s'rentre à pieds. Il a la flemme de retrouver la solitude de son appart, pour le coup. Alors quand ses yeux accrochent l'enseigne de l'Alambro, il s'décide à s'y rendre parce que on sait jamais. Y a moyen d'retrouver quelqu'un de l'équipe à l'intérieur, à cette heure-ci, ou peut-être juste une meuf même un minimum plus intéressante que Mélinda fucking Waxford.

Il a la surprise de trouver l'endroit pratiquement vide. Pratiquement vide, si on oublie la présence carrément notable de Freya Carter, au fond de la pièce, en train d'argumenter avec la cible des putains de fléchettes comme si elle l'avait personnellement insulté. Figé à l'entrée du bar, Elliot reste con. C'est la dernière personne sur laquelle il s'imaginait tomber, d'autant plus à l'intérieur de ce bar. En plein milieu de fucking Cardiff.

 

- Blackburn ! Tu nous fais l'honneur d'ta présence pour la nouvelle saison ?

 

Son attention s'dirige vers le barman, qu'il salue d'un signe de tête.

 

- Oy. L'est vide ton bar ce soir.

- Ouais ben normal, y a la finale de bavboules de l'autre côté d'la ville t'sais bien.

 

Oh. Ben oui. Mélinda avait du l'évoquer une ou deux fois. Son regard glisse de nouveau vers Freya, brièvement. S'il voulait s'tirer discrètement c'est raté. Pas qu'il ait même eu l'idée d'se tirer discrètement en fait. Il a pas revu la sorcière depuis des semaines. Entretemps, Owen Carter a fait son grand retour officiel, médiatisé. Elliot soupire.

 

- Virginaubeurre s'te plait ?
- Ça roule.

 

C'est qu'une fois son verre chaud en main qu'il approche de Freya, étrangement incertain d'la façon dont il peut bien l'aborder. Mais il s'voit pas l'ignorer non plus. Alors.

 

- Yo.


Mauvais timing

Message publié le 02/09/2025 à 17:28

- La fille Carter est v'nu voir son mec on dirait.
- De quoi ?

 

L'cou d'Elliot se tord de tout là haut pour aviser la présence d'Alison, plusieurs mètres plus bas. Rien à voir avec ce qu'il s'attendait à voir pour zéro raison. Il détourne la gueule, agacée d'son propre réflexe, alors qu'un des gars siffle.

 

- Elle est mineure Spence, calme tes ardeurs.

- Ça va c'est juste pour l'faire chier.

Aucun d'eux n'a vraiment l'temps de se disperser plus longtemps qu'ça. L'entrainement est, comme tous les autres, méga-intensifs, et personne est autorisé à s'relâcher. Sont plutôt soulagés d'entendre le sifflet qui les fait tous redescendre et filer vers les douches. Les cerveaux shootés à l'endorphines rendent l'atmosphère plutôt tranquille alors que ça s'emmerde sous la douche et en dehors. Elliot est carrément pas ravi d'se faire cueillir à la sortie du vestiaire par le coach, pour des heures supplémentaires qu'il avait pas vu v'nir.

 

- Sérieux ?

- Elliot c'est notre sponsor principal, dont t'es la tête d'affiche, et dont t'as niqué l'lancement. Tu viens dire bonjour.

Il baisse le r'gard. Oakwood sait taper où ça fait mal, y a pas à dire. La main agrippée à son épaule avec la même fermeté qu'une pince, il braque un sourire à l'intention des deux filles déplacées pour l'occasion. Au moins c'est pas Freya.

 

- Salut.

Il serre la main de la salarié qu'il a déjà vu à plusieurs reprises sans jamais retenir son nom, s'contente d'un signe de tête vers Alison.

- C'est cool que vous soyez v'nu voir l'entrainement.
 

En vrai la meuf est sympa, et il a carrément rien contre elle. C'est juste qu'il s'rait bien rentré chez lui pour s'poser devant sa play. Tout plutôt que d'débattre des performances des OCQ500 - qui s'vendent malgré la conférence qu'il a fait foirer -, ou des statistiques de toute l'équipe depuis qu'ils en ont hérité. Il fait l'taff. Parce qu'il est payé pour, et qu'Oakwood est là. Alison elle, a embarqué Spike plus loin pour l'emballer sans grande pudeur, à peine dissimulés du reste du monde. Elliot s'est contenté d'hausser un sourcil en émettant un rire un peu étranglé. Puis, ça bouge. Aucun de vous capte vraiment ce qui se passe avant qu'le nom d'Owen Carter soit prononcé, et Elliot ouvre grand ses yeux en se retournant pour aviser l'géant.

- Ohw.

- Owen Carter en personne ! Mais quel honneur ! S'exclame Oakwood, visiblement aux anges.

Il s'contente d'avoir une gueule un peu stupéfaite tandis qu'il tend une main à l'ancien joueur pour se la laisser broyer joyeusement.

 

- Wah. Z'êtes rev'nu alors.

Il a une vague pensée pour Freya qui lui annonce que son père a effectivement décidé de réapparaitre dans les parages. Visiblement, il a aussi décidé d'rendre ça super officiel.


La malédiction

Message publié le 02/09/2025 à 17:00

La plupart des gars de l'équipe a commencé tôt. Vraiment tôt. C'est l'milieu qui veut ça. Tu démarres tôt, mais tu tires ta révérence avant d'avoir tes trente balais. Elliot avait quinze piges quand il est passé pro. Il avait moins quand il a pris sa première cuite, avec la gnôle de son père. Il a fumé des cigarettes aussi, pas mal. Des pétards, occasionnellement. Puis il a été sélectionné, et il a arrêté ses conneries, parce qu'il s'agissait d'filer droit s'il voulait réaliser son rêve. Tenir le niveau.

 

N'empêche que les joueurs savent s'éclater.

 

En dehors des sessions intensives ou des périodes de grosse compétition, ça s'lâche. C'est clairement pas l'quotidien, mais les soirées ponctuelles où ils se tapent des mines rattrapent glorieusement tout l'délire d'alimentation équilibré, d'sommeil régulier. Sortis d'un entrainement aussi pourri que celui d'aujourd'hui, à plusieurs semaines du premier match de la saison, les gars savent bien qu'ils sont venus pour se foutre un peu à l'envers, et ils ont déjà commencé à profiter du mini-bar à remplissage perpétuel qui trône au milieu du salon.


L'truc est loué pour à peu près une blinde, mais il fait clairement l'unanimité.

- T'bois pas, t'fumes pas, tu baises au moins ?

- Quinze ans, l'âge des premières putes !

- Putain.

- Putes, putains, c'est pareil non ?

- Nan j'dis putain. Z'êtes lourds.

- BON, que le génie se dénonce.

- L'génie de ?

- Fucking Spurcus Maximus !
- Ah mais il est là l'génie !

Elliot pointe du doigt Ryder avant de s'engloutir son verre de pur-feu d'une traite.

 

- Putaaaain. T'rends compte c'est à toi qu'on trinque et tu bois rien.
- Lâche le, s'il veut rien boire il boit rien.

L'appartement est plutôt gigantesque. Des fenêtres donnent sur toute la ville de Cardiff, baignée dans la grisaille depuis déjà plusieurs heures. Une radio enchantée balance les sons de groupes de musique sorciers qui foutent une plutôt bonne ambiance. La plupart des gars sont en toute détente, étalés dans des larges fauteuils ou des canapés. Certains sont en train de s'éclater sur un babyquid qu'occupe tout un espace du salon. D'autres se foutent sur la gueule à propos des statistiques de joueurs.  Son verre resservie à la pompe, Elliot se déporte en cuisine pour récupérer dans la porte du frigo une bouteille de pétillante énergisée. Il la refile à Spike en passant.

 

- Tiens mon gars.

Sont peut-être souvent parés à s'éclater la gueule, mais z'ont tous autant qu'ils sont d'quoi boire sans que ça contienne forcément de l'alcool. Logique quand on vient de c'monde.


Mais où est Charli ?

Message publié le 28/08/2025 à 17:54

Le deuxième pur-feu descend moins vite que l'premier. Pas qu'Elliot ressente une envie particulière de s'éterniser. Juste que l'regard de Charli lui a pas échappé, l'air de rien. Il plante deux yeux insurgés sur la cadette Carter alors qu'elle évoque un truc tellement daté qu'il l'aurait presque oublié, s'reporte sur la seule capable d'avoir cafté sur le sujet. Il se contente de faire claquer sa langue contre son palais en secouant la tête. Ce genre de souvenir le ramène des années en arrière. À une époque insouciante et tranquille. Une époque ou il cumulait les conneries juste histoire d'attirer l'attention de Freya sur lui. 

- T'as fait ça et tu t'es fait choper ?

- Putain d'balance, il grommèle pour la forme, sans en avoir grand chose à carrer.

À l'intention d'Charlie ou de Freya, difficile de le savoir, parce qu'il regarde ni l'une, ni l'autre. De toute façon maintenant que la gamine a sorti une telle information devant Charli, c'est sûr que c'est lui qui va s'mettre à la balancer à tout va, et à tout l'monde qui voudra bien l'entendre. Il regarde le manège entre les deux filles sans trop comprendre, engloutissant finalement la fin de son verre alors qu'elles s'échangent des trucs à voix basse. Il accueille la proposition avec un air qu'en dit long : l'a, encore une fois, pas prévu de s'éterniser, et elle vient clairement d'enclencher un Charli impossible à ramener tant qu'il aura pas vu l'atelier.

- Yes.

 

Bien sûr, l'gamin part au quart de tour, beaucoup trop heureux de l'opportunité. Elliot peut pas s'empêcher de secouer la tête et de lever les yeux au ciel. Il sait pas à quoi joue Freya, mais il kiffe pas. À part récompenser son petit frère d'avoir quitté Poudlard sans aucune foutue autorisation en s'embarquant dans ses affaires personnelles, elle sape aussi complètement l'peu d'autorité qu'il pourrait imaginer avoir sur lui. Ceci dit il est bien conscient qu'il en a zéro. Tout comme personne en a jamais eu sur lui, en dehors d'une poignée de professeurs à Poudlard peut-être.

 

Charli dévale les escaliers. Elliot se contente de suivre le groupe, les mains dans les poches, regrettant déjà de pas avoir demandé un troisième whisky. Sûr qu'le môme va avoir envie d'tout essayer. Il est carrément pas sorti de l'auberge. Freya refile un balai à son frère dès qu'ils arrivent en bas, alors que déjà dix mille questions fusent d'entre ses lèvres. Mais dès qu'il récupère le manche, le gosse ferme complètement sa gueule. Ça s'voit qu'il a ressenti un truc. Comme n'importe qui qui chope un OCQ500 finalement. Mais il essaie pas d'monter dessus, pas plus qu'il a l'air excité à l'idée d'l'avoir entre les doigts ou de le tester.

En fait, il lui jette carrément un regard en biais avant de refoutre le manche entre les mains de Freya, presque violemment.

- Nan mais on a pas l'temps en fait m'dame Carter, faut qu'on rentre.

Le changement d'ton est tellement brutal qu'Elliot échappe un rire léger, moqueur.

- Ben voyons. C'est bon Charli t'as l'droit d'tester, on est pas descendu jusqu'ici pour rien.

- Nan mais c'est bon !

 

Y a un silence un peu con, parce que Charli vient d'beugler ça avec un air entre panique et énervement, et Elliot fronce les sourcils sans rien biter.

 

- De quoi c'est bon ? Mec t'peux tester un balai qu'tu peux même pas t'offrir et que Poudlard aura pas avant... j'sais pas quand, tu vas pas m'dire que t'es fatigué ?

- Si ! J'suis fatigué ! Pis j'pourrais m'l'offrir plus tard et tout c'est bon hein. J'le connais j'l'ai vu dans les magasines.

Il croise les bras. Elliot le trouve ridicule. Ça a juste aucun sens. Zéro d'chez zéro. Il est cramoisi jusqu'au bout des oreilles, avec des pupilles un peu dilatées. Elliot chope le manche du balai en jetant juste un œil à Freya histoire de lui faire comprendre que c'est bon j'gère, et le refout dans les mains d'son frère.

 

- T'as gagné ta soirée Charlo, t'as l'droit de tester le balai. T'as ma complète autorisation. C'est bon pour toi ?

- MAIS J'EN VEUX PAS !

C'est de l'esprit de contradiction ? De la connerie pure ? Nan. D'la panique. D'la panique peinte sur tous les traits du môme, qu'Elliot capte vraiment, mais vraiment pas d'où elle sort.

 

- Quoi c'est l'bois il t'vas pas ? Freya t'as pas du... ta baguette c'est quoi déjà, du cerisier... du cerisier ?

- Nan mais j'veux pas tester ce soir j'suis trop fatigué ça va être nul.

- Nul de quoi, c'est bon j'suis pas là pour t'juger tu voles que d'puis cette année Charli, Elliot essaie gauchement de le rassurer.

- Tu vas t'foutre de moi c'est tout j'sais.

Les doigts qui s'croisent et qui se décroisent, le gamin refuse de croiser son regard, et Elliot prend une longue inspiration :

 

- Nan, nan j'te jure j'vais pas m'foutre de toi, c'est bon.

- J'ai pas envie.
- T'adore le Quidditch Charli, pourquoi t'aurais pas envie d'voler sur un fucking OCQ500 ?

- ...


Mais où est Charli ?

Message publié le 23/08/2025 à 17:52

Tu pense qu'à ta gueule Elliot, il a que onze ans tu l'sais ça ? Il le sait. Il le sait, comme il sait pertinemment qu'à cet âge, il a été au moins tout aussi casse-couilles que Charli, si c'est pas plus. L'truc c'est qu'il a rien demandé. Il en veut pas d'cette responsabilité. Ça a toujours été toi qu'il regarde et tu l'sais très bien. Ça a toujours été Elliot que Charli suivait partout, même tout gamin. Fasciné par ses capacités magiques, comme s'il savait dans l'fond qu'il en aurait lui aussi. Alors quand il en a eu... ça a juste été pire. D'toute sa famille, Charli est l'seul a lui avoir jamais écris des lettres.

 

Des longues, très longues lettres, bourrées d'fautes d'orthographes.

 

Au départ il a répondu. Rapidement. Brièvement. Il a envoyé quelques badges qu'on lui refilait gratos ici et là. Quand il se pointait à la baraque, il montrait à Charli deux ou trois sortilèges, lui racontait un peu l'Quidditch, les matchs avec les Catapultes. Ça restait rare. Elliot a jamais été du genre à visiter régulièrement. La vingtaine, des meufs qui lui tournent autour, une équipe de branleurs qui l'emmènent en beuverie pratiquement tous les soirs, l'en faut pas plus pour s'décrocher, doucement mais sûrement, du peu d'habitudes prises. 

- T'inquiète, Elliot commente à propos des glaçons, déjà carrément surpris d'se faire servir un pur-feu.

Son regard est projeté sur le décor de la baraque carrément atypique des Carter. L'a jamais eu l'droit d'y foutre les pieds. Grand joueur de Quidditch, Owen Carter, mais si Elliot était un d'ses fans, on peut pas dire que ça ait été même un peu réciproque. Les yeux posés sur les photos qui s'amoncellent aux murs, Elliot peut pas effacer l'sourire vague qui lui tord les lèvres devant la gueule de Freya encore toute gamine. L'époque, lointaine, est gravée dans sa mémoire. Superposé au visage fatigué de la sorcière qui lui propose un verre ce soir, spontanément, il se terni finalement, et Elliot retrouve un air renfrogné. 

- Dis merci au moins, il ordonne à Charli, qu'a déjà chopé des couverts pour entamer son assiette chaude.

- Merchi !

Elliot secoue la tête, récupère son verre de pur feu, et rencontre enfin l'regard de Freya pour lâcher à son tour.

 

- Ouais. Merci.

Il le lève avant de se l'engouffrer pratiquement d'une traite. Faut au moins ça pour survivre à la soirée.

- Oh. 

 

Adossé au mobilier de cuisine, Elliot reste un peu con, pas prêt pour l'information qu'elle vient d'lui balancer. Charlie reparait, coupant court à toute réponse qu'il aurait pu avoir l'temps d'imaginer. Il en a aucune, en réalité. L'verre est reposé sur le plan d'travail alors qu'il reporte son attention sur les gamins. Son frère a l'air fasciné par c'que lui montre la sœur de Freya, et commente tout à toute vitesse, la bouche pleine, ses doigts gras s'baladant sur les pages pour donner son avis. C'est une bonne nouvelle, l'retour d'Owen Carter. Il sait qu'Freya attend qu'ça. Ne serait-ce que pour arrêter d'avoir à être l'seul parent à domicile.

- L'est temps, il commente finalement en plantant son regard dans celui d'Freya. 

Il dira rien, parce que bien sûr qu'il dira rien. Il a même pas b'soin d'le confirmer. Les yeux un peu froncés, il grimace brièvement.

 

- Vous d'vez être soulagées, il poursuit. Tu dois être soulagée. Il hésite rien qu'une seconde avant d'ajouter. J'suis content pour vous. Toi, il voudrait dire.

Il voudrait bien la prendre dans ses bras aussi, dans son vieux tee-shirt kaki, avec ses foutues mèches rousses et ses grands yeux noisettes. C'est encore plus horrible d'être là, serré dans sa cuisine, que d'être devant sa porte là en bas, ou dans l'même couloir du Centre de Cærphilly. Parce qu'il est . Dans son espace personnel, dans son intimité, sachant pertinemment qu'il y a pas la moindre fucking place. Difficile de garder un masque dans ces conditions. Il s'éclaircit la gorge, secoue son verre avec un air un peu impertinent, mais surtout incertain.

 

- T'en as pas un autre ? Ça s'célèbre j'imagine. Un peu.
- Qu'est-ce qui se célèbre ? Demande Charli en s'tordant le coup pour les regarder.

 


Mais où est Charli ?

Message publié le 22/08/2025 à 12:37

Elliot a enfilé son meilleur masque. L'visage fermé, l'regard dur, il s'contente de regarder Freya avec distance pour mieux se focaliser sur ce qui s'passe derrière. L'vacarme de pas précipités. Il s'en tape, actuellement d'se faire repérer. Il a pas prévu d'rester. Il le fait bien sentir. C'est pas un connard impoli non plus, alors évidemment qu'il lui balance un 'soir qui s'perd un peu dans le bordel de ce qu'elle a l'air de tenir à raconter. Qu'elle pensait que c'était Horace. Qu'Charli veut pas s'faire engueuler. Tout ça. Ça aurait du être Horace, c'est clair. Ça aurait même du être Daryl Brooks en fait. Mais non. C'est Elliot Blackburn qui s'est porté volontaire. Et bien sûr que si, Charli va s'faire engueuler.

 

- Elliot ?!

 

La gueule du môme est un peu incrédule. Ses cheveux bouclés cernent un visage môme. Se sont pas vus d'puis un bail. L'été dernier. Pour autant, Elliot se contente de l'regarder avec une gueule de type que faut pas v'nir emmerder. Tout l'enthousiasme de Charli est tué dans l'œuf alors qu'il affaisse le r'gard et scrute le bout d'ses pompes. La sœur de Freya a suivi Charli dans les escaliers, apparait de derrière le rideau, et il porte son attention sur elle alors qu'elle le salue, mollement, se perche sur un tabouret. Il balance son menton dans sa direction, lui renvoie son salut sans y mettre vraiment d'cœur. La main d'Freya vient secouer les boucles de Charli, qui se dégage d'un mouvement, s'avance.

 

- Ben c'est con. Pour l'assiette. On y va.

- C'était pas moi ! Il beugle subitement en relevant la tête. C'était elle ! Il pointe du doigt Freya, les joues roses, les yeux révoltés.

- Ben oui, c'était elle, évidemment, t'as pas du tout fait d'connerie, t'as jamais fait d'connerie, et c'est pour ça qu'on m'fait bouger d'mon entrainement pour venir te chercher au village d'à-côté, c'est ça ? 

- Nan mais c'est la malle, et l... je savais pas qu... enfin...

 

Elliot lui claque la main derrière le crâne. Pas violemment. Juste assez pour lui remettre les idées en place. Faut, des fois. L'est casse-couilles, Charli, a jamais assumer la moindre de ses foutues conneries.

 

- T'savais pas ?

- J'savais pas ! Il insiste avec des larmes dans les yeux. Pis j'ai réussi à fuguer qu'toi jamais et tout alors ça va, t'es juste jaloux !

Elliot écarquille les yeux, échappe un rire involontaire. Pas forcément joyeux. Juste un peu stupéfait. Ce gosse est con.

 

- P'tain t'es con je jure.

- ÇA VA T'ES PAS OBLIGÉ D'LE DIRE TOUT L'TEMPS !


Charli l'pousse. Genre vraiment il le pousse. Elliot inspire, essaie d'retrouver un semblant d'calme.

 

- Tu casses les couilles Charli. T'réfléchis pas. C'est tout. On y va, bouge.

 

Il l'embarque avec lui d'une poigne ferme, et Charli le rejette violemment de ses deux bras minuscules.

 

- NAN C'EST BON ON M'A INVITÉ À MANGER J'VAIS RESTER LÀ ET J'RENTRERAIS DEMAIN !

- Huh ?

 

Ben celle-là il s'y attendait pas. Pourquoi Charli doit systématiquement rendre tout compliqué. Elliot voit bien au regard de Freya qu'elle aime pas du tout c'qu'elle voit, et ça participe à son agacement profond.

 

- Ben c'est bien, bah reste là, il balance en jetant un bras en l'air. Rien à foutre en fait.

Son Nokia sonne. Brutalement. Fend l'air de sa sonnerie antique.

 

- Kayla. J'l'ai trouvé c'est bon.

- C'est Kayla ?
- Nan, il fait un gros caprice de mioche. La prochaine fois t'es mignonne tu m'appelles pas.

Elliot s'éloigne pour avoir sa discussion tranquille, alors que Charli reste en retrait, pas trop sûr de ce qu'il devrait faire ou non, les doigts s'croisant et se décroisant, les épaules affaissées.


Mais où est Charli ?

Message publié le 21/08/2025 à 20:45

L'entretien l'plus bref du monde, peut-être bien. Daryl Brooks est un gars cool, mais un gars fatigué. Elliot ? Elliot est aussi un gars cool, et un gars fatigué. Un gars inquiet, aussi, vaguement, parce que son frangin a réussi à disparaitre vraiment au milieu d'une école aussi sécurisée que celle de Poudlard, et que à quel moment en fait ? Mais l'inquiétude a pas l'temps de s'installer et d'grandir, parce que le concierge refait surface. Ce même concierge qui lui faisait de longs monologues théâtraux alors qu'il était tout gamin, en train d'braver les règlements.

 

- Charli va bien, il est chez les Carter. À Pré-Au-Lard. 

- Quoi ? Mais qu'est-ce que ce môme fout à Pré-Au-Lard ?

- Comment ça chez les Carter ?

 

Y a peu d'explications. Juste l'assurance que Charli est effectivement à Pré-Au-Lard, par le biais d'un courrier rédigé par Freya Carter, quelques minutes auparavant. Elliot le fixe intensément plusieurs secondes sans trop savoir quoi foutre de cette information lunaire. Il sait pas pourquoi il décide d'annoncer de but en blanc qu'il ira l'chercher, qu'il sait où c'est, qu'ils avaient un truc de prévu ce weekend de toutes façons. Brooks a l'air plutôt soulagé de pas se taper l'aller retour à faire, tandis que le concierge se contente d'afficher un air affairé et d'pincer les lèvres en hochant la tête à plusieurs reprises.

 

- Bien, bien. Bon mais il y aura des conséquences bien sûr.

- Des conséquences ? Milbourne, on l'colle en retenue hein, j'veux rien savoir.

- Bien sûr ! Daryl. Évidemment. Bon. Elliot. File.

- Et puis va falloir m'expliquer comment c'est arrivé parce que vraiment un môme de onze ans est pas sensé pouvoir quitter Poudlard sans qu'on s'en rende compte hein !

Elliot laisse les deux autres échanger, prend congé sans trop demander son reste. Il s'en branle un peu de la punition dont va écoper Charli. Dans l'fond, y a d'la fierté pour le frangin, parce qu'il a réussi là ou de nombreux élèves ont échoué, y compris lui. Il a un peu envie d'rire. L'truc c'est qu'il a pas tellement envie de rire alors qu'il file en direction de Pré-Au-Lard, vers la maison Carter. Putain. Pourquoi il a dit qu'il allait le chercher hein ? Il sait pas. Il sait pas, alors même que ses pas continuent de l'approcher de la boutique devant laquelle s'affiche sa gueule en grand.

 

- Fuck it.

 

L'casse-couilles de service a encore frappé. Elliot inspire profondément avant de toquer, plusieurs coups secs, sur le panneau de bois. Ses mains s'enfoncent ensuite dans le fond de ses poches larges. Rencontre avec un Nokia parfaitement silencieux. Kayla. Faut qu'il rappelle Kayla. Plus tard. Il attend. Il attend avec l'image Freya qui lui passe dans l'crâne, qui s'marre de la situation, alors qu'ça fait des mois qu'il a réussi à pas la croiser, à pas l'encadrer. Bordel. Quand la porte s'ouvre, il prend l'temps de rien. Ni d'regarder qui c'est. Ni d'dire bonsoir. Il beugle :

 

- Yo, Charli, t'ramènes ton cul !


Mais où est Charli ?

Message publié le 20/08/2025 à 16:13

19h - Poudlard

La sonnerie du vieux Nokia résonne dans tout l'Centre. À peine sorti du vestiaire, les cheveux humides, Elliot l'extirpe de la poche de son sac avec une gueule circonspecte devant l'nom de sa sœur, affiché en gros sur l'écran.

- Yo, Kayla ?

- Elliot, faut aller à Poudlard.

- Huh ? 

- Charli s'est tiré. Fin ils savent pas où il est. Nan j'suis avec Elliot. C'est bon ! J'suis avec Elliot. P'tain.

- S'passe quoi là ?

- Z'ont envoyé un hibou. Y a des plumes partout c'est l'bordel. Bon. T'peux y aller ou quoi ? Genre maintenant.

- Nan mais pourquoi moi ?

- Elliot !

- Qu'il fasse pas chier !

 

La voix du paternel Blackburn surgit du fond de l'appareil, et Elliot l'éloigne avec une grimace.

 

- C'est bon j'vais y aller. Tiré où ? Quand ?

- J'sais pas ! L'trouvent pas, il manque à l'appel ou j'sais pas quoi, nous enverrons quelqu'un dans les plus brefs délais afin de vous accompagner jusqu'au château, blablabla, Daryl Brooks, directeur de la maison Gryffondor et professeur blablabla.

- Bah t'vois qu'ils envoient quelqu'un ! Tranquille.
- Nan mais t'y vas en fait, les parents ils vont pas calculer l'gars c'est sûr, t'sais comment ils sont là, Kayla gronde à voix basse.

- Oh la la mais putain. J'bouge. Réponds au courrier. Dis leur d'envoyer personne...

- Nan mais le temps qu'il reçoive et tout, pourquoi ils ont pas un foutu téléphone aussi ?

- Écris juste Kayla, pose pas d'questions !
- Tu tiens au jus et auss...

 Bip bip bip

Casse-couille. C'est l'seul terme qu'il a jamais eu pour définir son p'tit frère, et ça lui colle à la peau. Y a pas à dire. Il prend pas l'temps de foutre la moindre illusion sur sa gueule. Pas l'temps. Dans quoi il s'est fourré ce petit con encore ? Elliot fait un signe rapide aux gars qui s'éloignent de l'autre côté, et d'un coup de transplanage, il disparait à son tour en un craquement sonore. Les alentours de Poudlard sont trop bien protégés pour y apparaitre n'importe comment bien sûr, alors il se rend au plus proche : Pré-Au-Lard. Il ignore les devantures de boutiques fermées pour rejoindre un sentier des centaines de fois empruntés dans sa jeunesse.

Bientôt, il atteint les grilles de Poudlard, et s'annonce. C'est l'concierge qui l'accueille. L'air plus grave qu'à l'accoutumé. Les yeux peut-être un peu pâles aussi. Les lèvres serrées. Elliot inspire, et le suit sans qu'ils n'échangent beaucoup plus de paroles que de brefs salutations polies. On va le retrouver Elliot, j'peux te l'assurer. Il peut pas être parti bien loin. Nan mais il s'est juste planqué. J'le connais hein. J'suis même pas inquiet. Il n'est clairement plus sur le domaine de Poudlard, on l'a ratissé dès qu'on a su... Oh. Il arrive à être un minimum inquiet alors qu'il se fait larguer dans le bureau de Daryl Brooks. Il connait pas Daryl Brooks. L'type était pas en poste à son époque. Alors il entre sans trop savoir à quoi s'attendre, et avec tout sauf l'impression d'être à sa place.


De plumes et d'encre

Message publié le 20/08/2025 à 13:20

- C'est pas c'que t'as l'air de dire, Elliot répond du tac au tac.

 

Il peut l'voir, qu'elle le vit mal. Genre super mal. L'truc c'est que lui aussi l'vit mal. Et il a pas envie d'marcher sur des œufs. Il a jamais été l'genre à marcher sur des œufs. Ça sert à rien. Comme toute cette conversation sert à rien. Parce qu'il a beau défoncer des portes ouvertes, Freya s'ferme encore et toujours plus. Il aurait voulu qu'elle lui donne tort. Il aurait voulu... il sait même pas trop. Qu'elle cause. Qu'elle dise vraiment c'qu'elle pense au fond. Qu'elle arrête de l'regarder avec des lèvres qui tremblent et des yeux brillants comme s'il était en train d'la pourrir.

 

Elle se retourne. Elle se tire. Il peut juste la regarder faire.

L'bide retourné, il reste con, les yeux posés sur sa silhouette qui s'éloigne, qui passe la porte, qui disparait. Il a envie d'foutre un poing dans un mur. D'gueuler. Mais il dit rien, il garde tout. Un peu comme quand il était môme et que son père lui gueulait dessus, et qu'il aurait voulu gueuler d'ssus tout pareil, mais qu'il savait qu'en le faisant il allait s'en ramasser une. Il ravale la colère, la frustration, l'amertume. Ça forme une putain d'boule qui lui donnerait presque la gerbe. Il aurait préféré qu'elle vienne pas. Qu'elle lui court pas après comme elle l'a fait.

- Putain.

 

L'mot résonne dans le tunnel, solitaire. La main fermée autour du manche de son balai, Elliot détourne les yeux de la porte pour finalement s'accroupir là, sur le quai. Les bras sur les genoux. Il tremble de l'intérieur. Il reste là plusieurs longues secondes, sans vraiment savoir quoi foutre de lui-même. Y a des moments, on a pas envie d'les affronter. Mais quand la porte valdingue de nouveau sur ses gonds, il est forcé d'se tourner pour faire face au visage cramoisie de Jarvis qui sue dans son costume trois-pièces, un index grossièrement pointé sur lui.

 

- Tu m'fous dans la merde Elliot, tu l'sais ça ?

 

Elliot se relève. Tranquille, en apparence. Sa colère a refroidie. Soufflée par le départ de Freya Carter. Il rejoint son agent avec un pas monotone et se contente d'hausser les épaules.

 

- J'ferais des excuses publiques.

- Sûr qu'tu feras des excuses publiques ! Bordel à cul d'bordel de merde.

L'type s'excite tout seul alors qu'ils prennent le chemin inverse, et Elliot se contente de lui répondre aléatoirement sans prêter la moindre attention à ce qu'il raconte vraiment. Il est aussi déçu qu'soulagé de constater que Freya s'est tirée pour de vrai, avec Jun et tout leur attirail. Il sait qu'il va forcément la revoir, parce qu'ils sont liés par un putain d'contrat. Mais l'plus tard sera l'mieux. Parce qu'il déteste l'état dans lequel elle le fout systématiquement.

- Mardi prochain.

- Huh ?

- LES EXCUSES ELLIOT !

- Ah ouais, ouais. Ça va il a rien l'gars.

- T'as niqué sa caméra. T'veux savoir son prix ?

- Bof.

- Quatre mille cent vingt gallions, Elliot.

- Mhf.

- QUATRE MILLE CENT VINGT !

- Et ? J'peux lui r'payer si c'est que ça.
- PUTAIN MAIS ÉVIDEMMENT QUE TU VAS LUI R'PAYER !

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