Homme
25 ans
Né-moldu
Britannique
Identité
-
- Diplômé·e
- Surnoms :
- Nationalité : Britannique
Capacités & Statuts
Groupes
Message publié le 20/06/2025 à 12:44
La tête d'Elliot suit le mouvement de Freya pour aviser, sous le plafond, le flottement paresseux de balais joliment sculpté. L'un d'eux se détache du lot, par sa teinte presque ivoire d'abord, mais aussi et surtout par un tempérament que l'on devine hargneux même à plusieurs mètres de distance. Le grand huit qu'il semble dessine contre la voûte est ponctué de brusques embardées, comme s'il cherchait à éloigner les autres, tandis que son arrière-train tressaille d'impatience. Elliot le suit du regard avec l'extase d'un enfant devant des illuminations de noël. Il se fait pas prier pour se soumettre à la proposition de Freya. Porte deux doigts de sa main droite à sa bouche, siffle l'engin d'un seul souffle sonore dont les notes résonnent joyeusement dans l'atelier.
Le balai se fige dans l'air d'une façon presque grotesque, le manche ployé à la manière d'un chien, ses poils vibrants d'indignation. Dans la demie-seconde suivant, il entreprend une brève rotation sur lui-même, file droit vers Elliot à toute allure, et se poste droit et fier à ses côtés. Le manche tourne lentement, comme s'il s'était trouvé sur un piédestal, démontrant de tous les détails de sa texture à son propriétaire. Ce dernier échappe un éclat euphorique, une main tendue pour effleurer le bois de chêne blanc avec une révérence qu'on ne lui connait pas vraiment. L'aspect artisanale laisse entrapercevoir ici et là des divergences de couleur, de vernis, qui ne lui prête que davantage le statut d'objet unique.
Mis en valeur sous des rais de lumière dans lesquels tourbillonnent la poussière, l'intégralité de l'engin semble doué d'une véritable personnalité si familière au batteur qu'il en a la gorge nouée. Pas un mot ne traverse ses lèvres, d'ailleurs, tandis qu'il prend le temps de faire le tour du travail minutieux opéré sur chaque installation. Elliot ressent un lien immédiat tandis qu'il saisit pleinement son balai, un lien plus fort encore que celui qu'il entretient avec sa propre baguette. Il lui fait l'effet d'un vertige aussi terrifiant que parfaitement grisant. Un hoquet de stupeur lui échappe d'ailleurs, parfaitement involontaire. D'un geste, il fait reposer le balai à l'horizontal pour en observer la queue, mélange curieux et fascinant de longs crins enchevêtrés à quelques plumes spectaculaires.
Le balai se redresse de lui-même, brutalement, et se met à bourdonner avec une sévérité qu'Elliot juge insolente. Il éclate de rire.
- Putain il est parfait.
Incapable d'en détourner les yeux depuis plusieurs longues minutes, le batteur reporte tout de même son attention sur Freya, afficher une gueule saturée par l'euphorie d'un instant dont il compte bien profiter le plus possible.
- C'est toi qui m'a impressionné là. Enfin Jun et toi j'suppose, il énonce en toute simplicité juste avant que le balai ne lui frappe sauvagement un mollet. Eh ! Ouais, j'arrive ! Mollo Rodrigo.
Le regard noir qu'il adresse à son propre balai est nuancé d'affection, pourtant. La simple perspective d'enfin grimper sur le modèle taillé sur-mesure l'excite beaucoup trop. Elliot inspire profondément tandis que l'objet se place directement dans la bonne position. À peine s'est-il installé sur la selle, les pieds enfoncés dans les étriers, que le balai s'élance. L'adrénaline pulse immédiatement sous les veines du batteur. Il sent le tempérament du balai sous ses doigts.L'envie d'en découdre. De foncer. De ruer. Le lien prend de l'ampleur alors qu'ils s'élèvent ensemble pour se jauger l'un et l'autre, pour le meilleur ou pour le pire. L'hésitation n'existe pas, alors que dans une série d'embardées sévères, Elliot provoque le manche pour le forcer aux figures qu'il a maintes fois réalisées par le passé.
Les choses ne se passent pas exactement comme prévues, cependant. À la volonté d'Elliot se confronte un balai doté d'une personnalité propre. C'est un véritable rodéo qui prend forme sous les voûtes régulières du sous-sol de l'OCQ. Les autres balais flottant jusque là tranquillement, s'écartent. Électrisé, Elliot doit contrecarrer des sursauts imprévus, manque plusieurs fois de se faire envoyer dans le décor sans cérémonie, mais il tient bon. Au bout d'un moment, il a même l'impression de pressentir les envolées brutales avant même qu'elles n'adviennent. Ancré dans l'instant, galvanisé par le conflit, il se met à rire brusquement alors qu'il réalise qu'aucun d'eux ne pourra jamais gagner. Qu'aucun d'eux ne pourra jamais perdre non plus.
La foudre de l'Oiseau-Tonnerre lui picore les doigts.
Il apprend à suivre son courant incendiaire, brutal, hasardeux.
Comme un surfeur se laisserait porter sur l'océan.
- Putain c'est l'feu !
Message publié le 16/06/2025 à 20:03
Dire que c'est le bordel serait un euphémisme. La boutique est blindée. Des sorciers de tout âge se faufilant entre les rayonnages, hélant ça et là le personnel. Un personnel intégralement constitué de têtes rousses d'ailleurs, très faciles à repérer dans la masse. L'une d'elle se dirige droit sur lui, nul autre qu'Alison, sans doute envoyée par une Freya débordée. Plus qu'à espérer qu'elle ait pensé à dire à ses sœurs d'éviter de griller sa couverture en public. Elliot s'apprête d'entrée de jeu à la couper, mais la manière qu'elle a de lui tirer la révérence en lui servant du Monseigneur l'arrête net.
Il hausse un sourcil incrédule, pas bien certain du délire dans lequel elle vient de l'embarquer, mais plutôt super conscient des dizaines de regards intrigués qui se sont tournés dans leur direction. Est-ce qu'elle le fait exprès ? Y a moyen. C'est-à-dire que c'est super malin. C'est pas comme s'il pouvait faire autre chose que la suivre en prétendant être Monseigneur Munster. Pas au milieu d'une foule pareille, alors que la moindre incartade risque d'attirer sur lui l'attention des fans. Les illusions ont leur limites. Alors bien sûr, Elliot devient Monseigneur Munster, qui qu'il soit.
- Un balai, très chère, quoi d'autre ?
Il estime que Monseigneur Munster est probablement un homme condescendant, si on se sent obligé de lui tirer la révérence. Alison a même pris un accent - lequel, ça reste à définir, mais il l'a jamais entendu autant prononcer les voyelles quand elle parle. Le nom qu'elle lui a donné sonne français. Alors peut-être bien que c'est français. Il a pas essayé de prendre l'accent, lui, parce que Monseigneur Munster c'est sans doute un type assez important pour parler dans un anglais impec. Il tarde pas à s'confirmer qu'elle le fait exprès. Ou alors elle le descendrait pas auprès de Monseigneur Munster, pas vrai ?
- Difficile de voir comment on pourrait être plus chic pourtant, il annonce d'une voix forte, jouant l'insurrection.
Mais plutôt qu'un répondant insolent signé Alison, il n'obtient que l'approbation gênée de cette dernière. Ils sont harponnés par Freya, subitement, et Elliot met une poignée de secondes à comprendre que la dernière de la fratrie, Charlie, se fout complètement de la gueule d'une Alison clairement confuse. Un éclat lui échappe malgré lui, et il fout sa main devant sa gueule pour cacher son air goguenard. Il lui tape son meilleur clin d'œil avant de lever un pouce discret vers la gamine encore pliée en deux. Il la connait pas encore beaucoup, mais il est vachement fan. Désireux de s'éloigner de la foule, Elliot se décide à se planquer dans l'arrière-boutique sans demander son reste.
- Salut à toi aussi Freya, qu'il balance en la regardant s'agiter dans tous les sens, dissipant les illussions les uns après les autres.
Il a visiblement pas un super timing, mais il ira pas s'en excuser. Nan, à la place il se marre en croisant enfin son regard, agitant une main comme pour l'extirper de sa transe de commerçante en train de disjoncter.
- J'ai cru comprendre, tu d'vrais penser à diminuer l'café quand même, il annonce parce qu'elle est plus en train de balancer tout ce qui lui passe par la tête seconde après seconde que d'avoir une vraie discussion. J'peux repasser quand t'auras un cerveau en vrai, il termine plus sérieusement. Fin tu m'files mon balai par contre, que j'sois pas v'nu pour décorer.
Il la suit vers le sous-sol, parce que bien sûr qu'elle a déjà commencé à descendre avant même de finir de lui demander s'ils peuvent descendre. L'atelier est comme la dernière fois qu'il l'a vu, en vachement plus envahi. Des odeurs de bois lui percent les narines tandis que ses yeux cherchent déjà le manche tant promis. Il a la même hâte qu'un gamin la veille de noël.
- Bon il est où mon bébé ? Elliot demande en claquant des mains. J'pourrais le tester de suite hein ? Au pire tu m'laisses dans l'coin le temps de gérer l'bordel. J'foutrais pas l'feu promis.
Référence à l'unique fois où Elliot avait indeed foutu le feu en s'exerçant à un sortilège avec elle, niquant à tout jamais le balai d'école avec lequel il s'exerçait à l'époque.
Message publié le 04/06/2025 à 14:52
Les Catapultes avaient remporté leur match, l'avant-veille de Noël. Une victoire brutale dont les plus belles actions n'avaient pas manquées d'être commentées par tous les journaux du pays, et quelques magasines sportifs dont Elliot recevait gratuitement les numéros. Il les avait fait parvenir à Charli en guise de cadeau, avec un mot simple griffonné à la va-vite : joyeux noël mec. Charli, comme Elliot avant lui, restait à Poudlard pour les vacances, plus emballé par l'idée de célébrer Noël à Poudlard comme un vrai sorcier plutôt que de rentrer à la maison. Kayla s'en était suffisamment plainte lorsqu'il était passé le neuf décembre souhaiter son anniversaire à Liam.
- J'en r'viens pas qu'il rentre pas. Ça c'est juste parce qu'on lui a raconté que t'étais pas rentré l'Noël de ta première année tu l'sais ça ? C'est ta faute Elliot.
- Naaaan, tu crois j'devrais lui envoyer une personnalité pour son anniversaire ? Ça pourrait lui servir !
- Ta gueule, crétin. Tu lui as envoyé un truc au moins ou tu t'contente toujours de lui r'filer tes goodies gratos.
- J'lui ai envoyé un truc.
- Gratos.
- T'sais que si j'le pourrissais il en d'viendrait con.
- À peu près comme toi alors ! Écris lui et dis lui d'rentrer pour Noël s'te plait.
- Pourquoi j'ferais ça ? Même moi j'serais pas là pour Noël.
- Tu s'ras pas là ?
- J'ai un match !
- C'est l'vingt-trois connard. Charli m'écrit.
- Balance. Mais comme on va gagner on va célébrer comme des tarés, j'aurais la gueule de bois, nan vraiment j'vous épargne.
- Tu pètes les couilles.
- Ouais, allez faut j'tailles !
Ils avaient célébrés. Assez pour qu'Elliot s'enferme toute la journée du vingt-quatre pour graille des trucs immondes en matant la rediffusion du match. Pas assez pour pas s'emmerder sec le vingt-cinq. Les autres types de l'équipe s'étaient tous tirés pour rejoindre leurs familles évidemment, mais Elliot avait pu compter sur Travis pour venir squatter son canapé avec une console - qui plante une fois sur deux à cause des ondes magiques.
- Mec t'savais que Colt s'était tapé Freya ? À Poudlard.
- Hein ? Mais nan. T'sais ça comment ?
- Bah c'est elle qui m'l'a dit.
- À Poudlard ?
- P'tain t'es con. Nan, j'la vois au Centre d'puis qu'OCQ sponso.
- Freya ?
- Nan, Merlin ! Tu suis qu'dalle. Et dégage de ma route là !
- Alors elle est toujours aussi bonne ?
- J'ai dis dégage !
- Tu triches p'tain d'bâtard !
- J'gagne surtout. Allez. Baisé mon gaaaars.
- Quand ça Colt s'est tapé Freya mec ?
- La vierge de fin d'année mec. T'souviens ?
- Mais naaaaaaan !
- Jure.
- Dur.
- Ça va ça date, tranquille.
Assez tranquille pour faire l'objet d'une conversation un vingt-cinq décembre entre couilles quoi. Pas qu'Elliot en ait discuté avec Colt depuis qu'il l'a appris. En fait, Elliot a plus vu Colt depuis un bail. L'mec est en voyage. L'genre long voyage improvisé dont il a pas l'air d'vouloir revenir. Il écrit quand il a l'temps. Bref. Noël passe. Mais l'cadeau ? L'cadeau arrive après Noël. Pas qu'Elliot ait pas reçu d'cadeaux pour Noël. Des tas, qu'il en a reçu. Des cadeaux d'fans épluchés par sa sécurité avant d'atterrir dans son appartement le lendemain de Noël, remballés comme de rien. Il a eu la flemme de les ouvrir. Un seul courrier a retenu son attention, un courrier qu'il avait demandé à mettre en évidence s'il était reçu. Un courrier d'OCQ qu'annonce que son balai est prêt et qu'il peut venir le chercher à la boutique.
Moins de vingt-quatre heures plus tard, Elliot a retrouvé son costume de Nikola Brutcell, dissimulant son apparence aux yeux du monde pour se rendre sur Pré-Au-Lard. Y a foule. Genre il s'attend pas vraiment à ce que y ait foule, mais y a foule. Probablement parce que c'est les vacances. Probablement parce que les gens se ruent toujours sur les commercent après Noël, et avant Nouvel An. Pas qu'Elliot ait vraiment conscience d'un truc pareil. Il peut seulement constater, alors qu'on le bouscule sur le chemin de la boutique. Ça l'empêche pas de s'emballer pour le balai qu'il aura bientôt entre les doigts. Il passe la porte comme n'importe quel autre client, les illusions lui donnant l'aspect d'un gars comme tous les autres, qui regarde ses propres posters le saluer avec nonchalance.
Message publié le 28/05/2025 à 18:58
À l'interrogation de Freya, Elliot se contente d'hausser un sourcil.
- Ben quoi ?
La réponse arrive pratiquement aussitôt. Son bois de prédilection. Honnêtement il savait même pas qu'on pouvait avoir un bois de prédilection. Ben merde. Pour un peu il va s'retrouver avec un manche à balai identique à celui de son ex, au poil de womatou près. L'idée l'fait un peu marrer.
- Rien qu'ça, il commente alors que Jun liste les qualités liées au chêne blanc.
Loyal ? Il l'est. Fidèle ? Vaudrait mieux pas parier dessus. Courage ? Elliot gonfle la poitrine histoire de se la jouer deux secondes - parce qu'il peut, avant de secouer la tête devant le flagrant manque d'organisation de la sorcière.
- Waw. T'es sûr qu'tu vas pas la perdre dedans un de ces quatres ?
La question est directement balancée a Jun tandis que Freya semble se perdre dans le bordel de sa malle, sa voix lointaine. Amusé, le batteur se détourne pourtant rapidement du duo d'artistes. Ce qui n'était jusque là que le murmure de conversations gagne en puissance de seconde en seconde en dehors de la tente, et Elliot s'attend presque à voir entrer un producteur à tout instant. Personne n'entre, pourtant, et lorsqu'il reporte son attention sur Freya, c'est pour la voir ressortir de sa malle magique une baguette en main, la gueule victorieuse et les cheveux en vrac.
C'est Jun qui le récupère et le cède à Elliot, dont le geste vif ne permet pas d'anticiper la sensation poignante qui l'anime aussitôt.
- Oh.
La familiarité est inévitable. Elle n'est pas similaire au cerisier, qu'il côtoie pourtant depuis des années. Elle est plus profonde. Plus marquée. Presque brutale. Voilà quinze ans qu'il ne l'a plus ressenti. Depuis la dernière fois qu'on lui a tendu une baguette en chêne blanc. Il ne saurait pas vraiment dire si elle est exactement similaire, mais il est sûr d'une chose très rapidement, presque instantanément. C'est le bois pour lequel il aurait du opter, quinze ans auparavant. Son bois de prédilection, comme l'aura nommé Jun. C'est à peine s'il écoute ce que raconte le synthétiste, ou même Freya, et c'est d'un air absent qu'il finit par hocher la tête - à quoi, nul ne le sait.
- Cool !
La baguette est déposée sur le côté, observé en chien de faïence, les sourcils froncés, une expiration qui lui déborde des lèvres en profond soupir.
- C'est celui-là qu'il m'faut, il s'adresse à Jun directement. C'est lui le concepteur après tout. Puis, le film se refait sous son crâne, et il lâche, avec un air ahuri : y a des créatures qui captent que deux ou trois dimensions vraiment ?
Message publié le 22/03/2025 à 15:55
Il en peut plus. Vraiment, Elliot est à deux doigts de lâcher son balai et de se rouler par terre tellement il se retient de hurler de rire. Le problème, c’est qu’ils sont en plein entraînement. Que le coach va pas tarder à capter. Que si jamais ça capote maintenant, ils se tapent tous un entraînement à jeun demain à six heures du matin, probablement sous la pluie, avec des cognards dans tous les coins, bien violents et bien meurtriers balancés sur eux par Oakwood pour leur apprendre la discipline. Mais putain. Fairbanks qui récite des insultes en latin à l'envers, ça dépasse tout ce qu'il aurait pu imaginer. Il manque juste qu’il sorte un crucifix et une gousse d’ail pour avoir la totale. Il se redresse un peu sur son balai, les yeux plissés sous l'effort pour pas tout foirer, et jette un regard vers Spike, qui lutte visiblement autant que lui pour ne pas exploser.
- J’te jure Spike, j’vais lui faire graver une médaille. Un truc genre : A survécu au Cognard Maudit grâce à un sort de beuglante romaine.
À cet instant, Lucas tente un plongeon absolument cataclysmique, le genre de figure qu’aucun manuel de Quidditch validerait sans qu'un comité aille porter plainte. Elliot serre les dents, donne un rapide coup de baguette pour ralentir le cognard - qui commence à vraiment prendre goût à cette chasse. Ça devient clair que c'est trop. L'mec a facile sué trois litres par oreille. Mais en vrai, il est pas pressé de mettre fin à ce chef-d’œuvre. Y a quelque chose de presque poétique dans la détresse de Fairbanks. Genre tragédien grec sous amphétamines. Elliot approche de Spike.
- Dis-moi que t’as mis un sort de captation discrète et qu'on pourra r'visionner ça en boucle pendant des semaines. Puis, toujours à mi-voix, l’air de rien : encore une minute. Deux max. Et parce qu’il peut pas s’en empêcher, Elliot hurle à travers le terrain, avec une voix pleine de drame : CONTINUE, LUCAS ! T’AS PRESQUE PURGÉ TA MALÉDICTION !
Fairbanks sort un SPURCUS MAXIMUS ! en faisant une vrille arrière, et Elliot explose, et le reste de l'équipe avec. C’est officiel. Ce prank entre dans le top 3 de leurs conneries les plus mythiques. Forcément, y a un moment où ça peut plus tenir. Parce qu’entre le hurlement dramatique de Lucky, et les gars qui pleurent de rire dans leur col, Oakwood surgit telle une malédiction ancestrale, avec son sifflet qui vient résonner dans sur tout le terrain.
- FAIRBANKS, AU SOL, FILEZ AU VESTAIRE.
Silence. Brutal. Le cognard, figé dans les airs, comme stoppé par la colère même du coach - ou plutôt par l'interruption du sortilège d'un mouvement vif de sa baguette - retombe durement au sol, attiré sèchement par la gravité. Inoffensif au possible.
- Mais coach, c’est pas moi ! C'est la malédicti -
- Bougre d'abruti, y a un foutu sortilège de traque sur l'bordel, t'es con où quoi ?
- J'...
- AU VESTIAIRE !
Le ton ne laisse aucune place au débat. Fairbanks ne bronche plus. Il tourne les talons - enfin l'manche de balai -, et dégage sans demander son reste, le dos courbé comme un môme qui vient de se faire pécho en train de chourer des dragées surprises dans un magasin d'friandises. Oakwood se retourne vers le reste de l’équipe. Silencieux. Un long, long regard vers chacun d'entre eux. Les rires sont là. Étouffés, mal contenus, planqués derrière des gants, des manches, des balais. Certains ont l’air de lutter pour garder une expression neutre, mais c'est mort de chez mort.
- Entraînement terminé. Il attend deux secondes. Faites moi cinquante pompes. Tout le monde. AU SOL.
Un concert de soupirs, de bruits de balais qu’on jette sur le côté, de corps qui chutent dans la boue. Elliot se retrouve à côté de Spike. Personne dit un mot alors qu'Oakwood marche lentement entre eux, les mains croisées dans le dos.
- J’sais pas qui est l’auteur de cette mascarade et j'veux pas l'savoir. Un silence. Mais j’vous garantis que si ça s’produit encore, vous ferez pas cinquante pompes mais cinquante kilomètres. Sous la gravité de putain d'Mercure. Vous croyez qu’on va gagner une Ligue avec des clowns ? Vous croyez que les Vrilles ou les Frelons vont se pisser dessus si vous leur criez NEBULO en duel aérien ? C’est pas le cirque ici. C’est les Catapultes. Vous voulez faire les marioles ? Très bien. Faites-le en courant. Sans lever le ton : Cinquante tours de terrain dès qu'vous avez fini !
Ça râle dans les rangs. Ça geint un peu. Elliot lève les yeux au ciel mais s'exécute, la poitrine encore secoué d'un rire assez régulièrement.
- C'est pas une équipe de Quidditch, c'est la foutue armée de l’air sorcière... il marmonne à l'intention d'Spike. Mais sérieux. C’était mythique frère.
Message publié le 17/03/2025 à 16:20
Jun est un geek. Elliot l'aurait sans doute jamais remarqué s'il s'était contenté de se présenter pour le shooting avant d'se tirer comme s'était prévu. Mais les questions qu'il vient de poser ont l'air d'avoir enclenché le mec. Sévèrement. À peu près autant qu'Elliot quand il se met à causer Quidditch en fait. Ça le dérange pas. Au contraire. Il est plutôt carrément intrigué par les créations révolutionnaires qu'il vient de tester pour la seconde fois seulement. Il est même prêt à parier que d'ici un an ou deux, ces balais seront la norme dans le milieu du sport tellement ça va cartonner. Obligé.
- Du cerisier, il répond avant même que Jun ne termine sa question.
Légèrement interloqué d'entendre Freya lui faire écho pratiquement au même moment, il hausse un bref sourcil dans sa direction - parce que merde, d'où elle se rappelle de quel bois est fait sa baguette en fait ? - avant de retourner toute son attention sur le synthétiste.
- Poil de Womatou, il corrige ensuite.
Dingue le nombre d'idées qui semblent surgir du type à la seconde, à croire qu'il a sous le crâne un genre d'encyclopédie des bois. C'est peut-être bien le cas. Elliot a pas la moindre foutue idée des études qu'il faut pour devenir synthétiste - pis d'ailleurs il connaissait même pas le terme synthétiste encore tout récemment -, alors y a fort à parier que l'gars soit juste un gros cerveau. Du genre capable de lister toutes les compatibilités entre les cœurs et les bois selon les phases de la lune, ou un autre délire du genre. Pas que la lune ait le moindre impact sur ces choses là, à sa connaissance. Le problème c'est que les connaissances d'Elliot justement sont plutôt restreintes sur ce sujet comme sur beaucoup d'autres qui ne tournent pas autour du Quidditch spécifiquement.
- Heu, j'l'ai depuis toujours. Enfin. Ma première année à Poudlard quoi, Elliot répond. Quinze ans. À quelques mois près.
Il sait honnêtement pas ce que ça fait, depuis combien de temps il a sa baguette. Encore moins le rapport que ça peut bien avoir avec son futur modèle d'OCQ 500. Mais Elliot est près à répondre à n'importe quelle question pourvu que ça accélère l'obtention dudit modèle. D'ailleurs, il ressent une pointe d'excitation en voyant Jun se diriger vers une lourde malle en vue de lui faire tester des trucs.
- J'fais pas d'manumagie, il balaye d'un revers de main en s'approchant du synthétiste de sa démarche un peu brute.
Il hoche la tête à l'intention de Freya, bien conscient qu'il est pas en train de se chercher une nouvelle baguette, mais bien de tâtonner pour qu'on lui taille le futur manche de son modèle tout à lui.
- Ok, ok.
D'instinct, il se dirige vers le cerisier. C'est le bois dans lequel a été taillée Brimstone après tout, et il bosse avec depuis près de quinze ans. Sa main se referme sans hésitation sur le corps de baguette, et sans grande surprise ça lui procure un genre de chaleur un peu tranquille, familière. C'est comme de porter un gant de cuir qu'on aurait moulé directement sur sa main. Bien sûr, c'est pas précisément la même sensation qu'avec Brimstone, mais ça y ressemble assez pour lui donner l'impression que ça pourrait matcher. Il commente pas pourtant, se concente de valider d'un hochement de tête avant de reposer la baguette et d'en empoigner une autre. Celle d'ébène. Y a tout de suite une sensation de lourdeur qui se propage dans tout son corps.
- C'est super désagréable.
Rigide. Froid. Résistant. Il a la sensation que ça pèse le double de ce que ça devrait. Il la relâche pratiquement aussitôt, saisit celle de laurier. Il a l'impression vive de se prendre un shot d'adrénaline direct. Électrisé, il est pris d'un sursaut et affiche une gueule entre l'amusement et l'excitation.
- Putain c’est comme si ça vibrait ! Plutôt cool.
Même que s'il la garde trop longtemps, il a la sensation qu'il va devoir entamer un sprint pour relâcher l'énergie qu'il vient de se prendre dans la gueule. Il la repose pour secouer la main légèrement, chope la suivante. Cyprès. Une sorte de picotement léger survient dans sa paume, un frisson étrange qui court sur tout son avant-bras. Pas franchement super agréable. Ça pulse un peu, puis ça s’éteint. C'est comme insaisissable, trop subtil pour qu’il le capte complètement. Il a presque la sensation que le manche glisse un peu dans sa main, qu’il est difficile à maintenir.
- C'est heu... volatile, il essaie d'expliquer. Fin c'est bizarre. Fin j'aime pas.
Elliot est pas connu pour ses explications pleines de clarté. Il repose le bordel avec une grimace avant de récupérer la dernière. Celle de noyer. Pis là, rien. Zéro réaction. Un peu comme s’il tenait un simple morceau de bois. C’est pas désagréable, c’est juste vide. Pas de chaleur, pas de résistance, pas d’éclat. C’est une bête sensation d’objet, comme si la baguette se foutait de lui.
- Ben celle-là y a pas de doute elle est neutre. J'me fais même carrément chier. On est sûr c'est taillé dans du bois sorcier ?
Il attend quand même. Parce que bon. On sait jamais. Mais vraiment y a rien à en tirer. Alors il finit par la laisser de côté pour désigner tour à tour les baguettes de cerisier et de laurier :
- Ben c'est celle-là qui matchent le mieux j'crois. Il saurait pas dire s'il a préféré la douceur familière du cerisier, ou l'adrénaline procurée par le laurier. Il sait juste que ça a été plus agréable à vivre que toutes les autres. Il se redresse subitement vers Jun pour lui demander, un peu aléatoirement : t'en as pas d'autre ? Genre du chêne blanc. J'me souviens que j'avais testé une baguette en chêne blanc avant la mienne et que c'était pas si mal.
Tellement pas si mal en fait que la vendeuse avait bien hésité une heure avant de laisser trancher Elliot lui-même. Et entre la sensation d'une baguette qui semblait directement lire à l'intérieur de son âme et le connaitre complètement, et une autre plus confortable qui semblait dédié à faire n'importe quoi pourvu qu'il le demande correctement, il avait choisi la seconde.
Message publié le 12/03/2025 à 16:41
Langage cru, viteuf
C'était un de ces entrainements de la galère comme Elliot les aime bien. Ça vous met en condition direct. Le vent, la pluie, la neige même, et le froid mordant qui traverse leurs maillots malgré des sortilèges de protection réitérés avant chaque envol. C'est le genre d'entrainement qui les rend meilleurs en match, parce que ça les prépare au pire. Alors il est plutôt de bonne humeur quand il en sort. Se fout ouvertement de la gueule d'une Alison Carter qu'a visiblement poireauté près du vestiaire dans l'attente du plus jeune joueur de l'équipe. Aussi facile à embarrasser que sa sœur, ou presque. En tous cas elle devient à peu près aussi rouge que Freya quand Elliot l'emmerde un minimum. Sauf que celle-là à un peu plus de répondant, surtout du haut de ses seize piges.
Il se contente de se marrer et d'adresser un clin d'œil devant le doigt d'honneur qu'elle lui tend avant de disparaitre dans le vestiaire.
C'est très vite l'anarchie dans le vestiaire. Pas que ce soit jamais l'contraire en réalité. Faut dire, y a une majorité de mecs dans l'équipe, ce qui fait un paquet de monde à se croiser entre les casiers et les douches. Les fringues sont éparpillées dans tous les coins. Ça balance des conneries d'un sens et d'un autre sans aucun filtre. Ça se refait le film de certaines figures ou de buts impressionnants de tout à l'heure, ou d'autres carrément manquées. Elliot adore ce genre d'ambiance, plus fidèle à l'idée qu'il se fait de sa vie professionnelle que tout le reste. Son équipe est un peu comme sa famille. Nan. Son équipe est sa famille. Beaucoup plus que sa vraie famille l'a jamais été à ses yeux en tous cas. Sous une douche brûlante, il s'attend pas à voir surgir Spike pour lui poser une question qui fait beugler de rire les mecs les plus proches.
- Sérieux ? T'as cru j'tenais un bordel ou quoi ?
- P'tain l'Ryder il a des balls.
- Elliot t'vas pas le laisser s'la faire dans un vestiaire l'pauvre gars !
- C'est qui Alison ?
Elliot secoue la tête, mais le gars a l'air carrément sérieux.
- Mais dégage j'te file pas mon appart pour qu't'aille baiser sur mon canap putain.
- Mec sois cool, faut bien qu'il tire son coup sinon il va crever tout puceau.
- L'est pas plus puceau qu'moi celui-là. Fermez-là vous.
C'est mort de chez mort. Il ferait n'importe quoi pour les Catapultes, mais vraiment ça c'est le genre de service qu'il peut se carrer dans le cul. Y a des limites en fait. L'avait qu'a pas attendre que la meuf se poindre pour réfléchir à l'endroit où il voulait la tringler. Pis depuis quand Spike se fait Alison d'abord ? Elle est définitivement en avance sur sa sœur celle-là, si c'est le genre de truc qu'elle demande pour son seizième anniversaire. Elliot s'écarte du jet de douche pour choper sa serviette et s'essuyer le visage vite fait avant de conclure :
- T'es assez payé pour t'faire un hôtel Ryder, fais pas chier à vouloir gicler sur mes meubles comme un enculé. Pis si c'est vraiment son anniversaire, pense à lui payer un restau sinon elle va croire que tu l'as pris pour une pute ok ?
Pas que ça l'interpelle tellement ce qu'Alison peut penser. Mais peut-être bien que ça l'interpelle un peu ce que Freya pourra penser de ce qu'Alison pourra penser si Ryder fait de la merde et qu'il était parfaitement au courant.
- Ouais pis tu lui passe bien l'bonjour !
- S't'as besoin qu'on appelle le coach pour te filer des tips tu dis !
- C'est qui Alison bordel ?
- Alison Carter, la sœur de Freya Carter ? OCQ 500, débile.
Une serviette humide claque dans l'air, et plusieurs rires débiles qui résonnent dans le vestiaire en même temps qu'un aaaaaaaah ouais !
Message publié le 12/03/2025 à 13:24
Elliot prend une inspiration, toujours accroché à Freya comme un naufragé sur une planche de bois. Ok. Bon. Il a survécu à cette merde de balai capricieux, il est toujours en vie, et maintenant Carter lui annonce qu’ils vont faire un vrai tour. Frère. Elle veut le buter pour de bon ou quoi ? Sauf que voilà. Là, c’est pas le même délire. Il sent direct la différence. L’OCQ500 sous eux réagit au moindre micro-mouvement de Freya, comme s’il comprenait ses intentions avant même qu’elle les applique. Le vol est fluide, organique, ultra précis. Et quand elle lâche brusquement le manche et que le balai gère tout seul le slalom dans les arbres, il est obligé d’admettre que c’est un putain de chef-d’œuvre.
- Oh bordel, c’est complètement taré ce truc…
Ça sort tout seul, un souffle impressionné. Pas juste parce qu’ils sont en train de se faufiler entre des arbres sans toucher une seule branche, mais parce qu’il sent le potentiel du balai sous eux. C’est une révolution, putain. L’espace d’un instant, il n’est plus Elliot Blackburn, la star du Quidditch, ni le mec qui s’est tapé l’affiche en rodéo aérien. Il est juste un gosse qui découvre un truc qui le fait vibrer. Il se laisse porter, complètement absorbé par le vol, le paysage qui défile à toute vitesse, le lâcher-prise complet que Freya impose en retirant même ses mains du manche. C’est jouissif, en fait. Le frisson, le pur contrôle du balai qui réagit avec l’instinct d’un prédateur. Puis Freya le fait. Elle lui prend les mains et les pose sur ses paupières, se lançant en full aveugle dans la forêt.
- Carter, j’te jure que si on crève j’vais hanter toute ta descendance.
Mais y a aucune peur dans sa voix. Juste un rire incrédule, un mélange d’adrénaline et d’excitation pure. Elle est tarée. Et c’est foutrement bien pensé.
- J’sais pas si t’es plus ou moins flippante que ton balai, mais c’est clairement du génie.
Puis, tout aussi brutalement, elle reprend les commandes et ils filent à travers la brume hivernale pour rejoindre les tentes. Elliot sent encore l’adrénaline dans ses veines, un putain de sourire vissé sur la tronche alors qu’ils amorcent leur atterrissage. Quand ses pieds touchent le sol, Elliot s’étire exagérément, fait craquer ses épaules, comme s’il venait de sortir d’une expérience mystique.
- Ok. J’ai officiellement survécu.
Un silence dramatique, avant qu’il lève les bras vers le ciel en mode cérémonie des Oscars.
- Je tiens à remercier mes parents, mes coéquipiers, et Merlin en personne pour cette immense victoire contre la gravité. Surtout Merlin. Ce frère m’a sauvé plusieurs fois aujourd’hui.
Le staff rit, Jun secoue la tête avec un rire discret, la photographe se pince les lèvres avec un amusement mêlé à autre chose. Elliot se tourne vers le producteur qui l'a accusé d'avoir perdu son mojo tout à l'heure pour dresser un index accusateur dans sa direction :
- Pour info Nate, c’est le balai qu'avait un caractère de merde.
Les rires fusent. Jun est déjà en train d’étudier le modèle qui a failli l’éjecter, et Elliot passe une main dans ses cheveux en regardant Freya. C’est une dinguerie les OCQ500. Il veut le sien. Genre. Hier. Il a jamais eu aussi envie d’avoir un balai taillé pour lui. L’équipe de prod débriefe le shooting, commence déjà à parler des visuels à exploiter, du tri des clichés, du montage final. Elliot s’en tape complètement. Il est déjà ailleurs. Loin des caméras, des sponsors, des attachés de presse. Il a encore l’adrénaline du vol dans le sang, l’étrange sensation du balai qui pense presque à sa place, et surtout un putain de million de questions en tête. Alors au lieu de rester là à sourire comme une mascotte bien élevée, il se détourne de la prod et traverse directement l’espace entre lui et Freya et Jun, qui sont déjà plongés dans leur discussion technique.
- Ok, attendez, faut qu’on cause.
Il débarque sans aucune transition, presque trop proche, les sourcils froncés comme s’il était face à une révélation capitale.
- L'bordel il anticipait avant même que t’appuies sur quoi que ce soit. Il fera ça aussi l'mien hein ? Faut j'passe à l'atelier pour tester des bois où quoi ? J'aimerais bien éviter de me retrouver avec un balai qu'essaye de me foutre en l'air à la première occasion. Est-ce que faut qu'ce soit le même bois que ma baguette ?
Y a cette flamme d’intérêt pur dans ses yeux, le même genre d’obsession qu’il a quand il décortique des schémas de jeux, qu’il analyse un match, qu’il essaie de comprendre pourquoi un mouvement a été plus efficace qu’un autre. Il est carrément prêt à donner de son temps pour permettre à Jun de lui synthétiser le meilleur du meilleur, bien plus motivé que pour poser devant des caméras en réalité.
Message publié le 04/03/2025 à 17:53
Le phénomène Freya Carter ? Maîtrisé. Il est pas peu fier de sa performance, Elliot. La sorcière semble avoir entièrement oublié la présence de l'équipe de production, ses caméras, les enjeux même de la journée, pour ne plus s'occuper que de voler. Accessoirement bien sûr, lui rendre la monnaie de sa pièce. Il l'a vu venir parce qu'il est pas que con, ou parce que c'est précisément ce qu'il cherchait à obtenir. Le fait est qu'on sait jamais comment ça va nous retomber sur le coin de la gueule, d'emmerder Freya Carter, alors s'il s'attend au retour de bâton, il a juste aucune foutue idée d'à quoi ressemblera le bâton. Encore moins de quand ça va bien pouvoir arriver. Un sourire môme lui fend les joues tandis que la sorcière se hisse sur ses deux étriers, pour frapper brusquement l'avant de son balai et lui faire engager une figure à laquelle personne s'attend.
Un genre de salto plus accompli par l'engin lui-même que par Freya, qui se contente de faire en sorte de rester pile au même endroit.
Impressionné, il place ses mains en mégaphone pour l'encourager d'un cri avant d'applaudir avec le reste de l'équipe, lâchant le manche sans trop réfléchir. Y a un truc qu'il a noté avec ce dernier modèle OCQ, comme il l'avait déjà noté sur celui sur lequel il est monté pour les tests une semaine plus tôt. Leurs réactions ont rien à voir avec ce qu'on attend d'eux. Un peu comme s'ils avaient leur volonté propre. L'anticipation des virages. La prise de vitesse. L'impulsion d'un changement de direction. Elliot peut pas vraiment nier que s'il avait senti un lien avec celui que lui avait refilé Freya à l'atelier, c'était moins le cas du modèle sur lequel on le photographiait aujourd'hui. Ça rendait ses mouvements moins fluides, globalement, même s'il espérait que ça se voit pas trop au travers des caméras.
Alors, quand Freya l'approche pour brutalement enfoncer le nez de son balai vers le bas histoire d'enclencher la même figure que celle qu'elle vient de réaliser, Elliot a pas du tout la réaction d'un type qu'a confiance en son modèle de balai. Pour cause, le balai lui-même a pas la réaction d'un balai qu'aurait confiance en Elliot. Pas qu'il ait déjà expérimenté beaucoup de relations avec des balais, savez. Bref. Affaissé vers l'avant pour récupérer le manche entre ses deux mains, Elliot s'apprête à montrer son meilleur. Question d'égo, voyez. Jusque là tout va bien. Sauf qu'à son contact, l'OCQ 500 réagit comme une monture qui se serait fait monter par un mauvais cavalier. Il frissonne. Tressaille. Fait une embardée latérale à la manière d'un poney caractériel.
- Heu... attends, attends, attends.
Mais le balai n'attend pas. Elliot se crispe instantanément alors que le bordel commence à essayer de le désarçonner malgré toutes les tentatives de redressement d'Elliot, accélère subitement pour se tirer droit devant.
- Oh putain.
Il tente de le freiner. Pire idée. L'engin freine hein, mais il freine sec. Il pile comme une vieille bagnole moldue. Elliot se retrouve à moitié couché sur le manche, les jambes qui battent dans le vide.
- J'MAÎTRISE HEIN ! Il annonce à la cantonade.
Mensonge éhonté. En bas, ça commence à réagir. On lui demande s'il faut intervenir. Certains se marrent. Des flashs le foudroient malgré tout.
- NAN NAN, J'AI LE TRUC !
Il tente de se redresser, secoue les épaules, fait genre qu'il est parfaitement en contrôle. Sauf que l'OCQ 500 a l'air de capter la douille et se met à piquer du nez à répétition, comme pour se lancer dans un salto qu'il avorte systématiquement dernière minute, secouant Elliot comme un sac de pommes de terre.
- RESTE EN PLACE BORDEL !
Le balai fait un brusque virage sur la droite, Elliot manque de s’éjecter tout seul, s’accroche comme un cowboy en plein rodéo, bascule en arrière, les jambes volant dans deux directions absurdes :
- WOH WOH WOH WOH WOH !
Un petit looping imprévu le fait tourner sur lui-même. Il s’accroche comme il peut, serre les dents, se tasse sur le manche pour pas finir projeté dans le décor.
- OK, J’AI UN PEU MOINS LE TRUC.
Freya est pliée de rire à côté, les caméras captent tout. Jun s’avance, l’air plus préoccupé.
- Elliot, vraiment, t’es sûr que...
- OUI, OUI, C’EST JUSTE… UN PEU... CAPRICIEUX, CE MODÈLE...
Il tente de stabiliser. Le balai vibre. Mauvais signe. Il fait un écart nerveux, rebondit presque sur lui-même, et cette fois, c’est trop. Elliot se retrouve à moitié retourné, suspendu par une jambe, les bras ballants dans le vide.
- PUTAIN MAIS C’EST QUOI CE BALAI ??!
La photographe est en larmes, morte de rire. Freya aussi. Jun tente de le guider, mais Elliot, par pure fierté, refuse catégoriquement de l’aide.
- LÂCHEZ-MOI, JE VAIS LE DOMPTER.
Mauvais choix de mots. Le balai le sent. Jure, il réagit à l'instant même où Elliot balance sa réplique. Il fait une dernière embardée. Elliot lâche une exclamation gutturale et, dans un dernier réflexe de pur instinct de survie, il se jette sur le balai de Freya et s’y accroche comme une moule à son rocher.
- OK, STOP, STOP, J’ABANDONNE !
Son balai fou s’éloigne tout seul, continuant de faire des petits soubresauts d’insolence, tandis qu’Elliot, toujours scotché à Freya, reprend difficilement son souffle. Un long silence. Puis, explosion de rires en bas. La photographe essuie une larme, Jun plaque une main sur son front. En bas, il entend une sale réplique qu'il soupçonne de venir de son producteur, et auquel il balance un énorme doigt.
- Alors Blackburn, t’as perdu ton mojo ?
Elliot garde un instant le front collé à l'épaule de Freya, avant de lâcher d’un souffle dramatique :
- Ce balai me déteste.
Message publié le 25/02/2025 à 10:45
Toute l'équipe a les yeux braqués sur elle. Elliot sait pertinemment ce qu'il vient de déclencher, et on peut pas dire qu'il en soit peu fière. Voyez, c'est une pression qu'il connait et qu'il gère. La pression de devoir faire un truc qu'on a pas vraiment envie de faire, juste parce que tout un tas de gens vous y forcent involontairement, en vous faisant comprendre d'une manière ou d'une autre que de votre choix dépendent beaucoup trop de choses. Vraisemblablement, Elliot laissera personne partir avant d'avoir eu ce qu'il veut, et tout le monde l'a très bien compris. Y compris Freya. Le synthétiste marque un point purement parce qu'il encourage l'idée, et bientôt un clin d'œil vient répondre à la question faiblarde de la sorcière. Sûr que non, c'était pas dans le contrat, et elle le sait très bien. Ou alors dans un autre genre de contrat, imbibé d'alcool et gouverné par la dure loi des fléchettes.
Alors que l'équipe s'agite autour de Freya pour lui arranger sa tenue, replacer ses cheveux, la photographe cause au producteur avec un air un peu pincé.
- Y aura rien sera exploitable. C'est une perte de temps.
- C'est ton métier d'faire en sorte que ça en soit pas une.
- Mais regarde là, c'est...
- C'est ce que Blackburn veut. Bordel tu sais combien on touche pour ce shooting ? Discute pas et fais ton boulot, c'est tout c'qu'on te demande.
Elliot prête pas plus d'attention à eux que depuis le début de la journée, occupé à engloutir une poignée de fizbizwiz refilé par une technicienne quelques secondes plus tôt. Son regard est sur Freya alors qu'elle se fait manipuler comme lui tout à l'heure, et il peut pas s'empêcher de se marrer devant son air déconfit. Les bonbons lui pètent dans la bouche en série, et ça prend plusieurs secondes avant qu'on lui réclame de repasser se faire arranger à son tour. Puis, lancés sur leur balai respectif, ils se retrouvent à plusieurs mètres de hauteur tandis que se braquent sur eux des appareils énormes à prise de vue rapprochée. Elliot éclate de rire alors que Freya, une fois encore, se plaint, et il acquiesce immédiatement avec énergie en la regardant tirer la gueule dans son maillot des Catapultes. À son nom. Ça devrait honnêtement pas tant la dépayser, elle a déjà la chemise de nuit.
- Un pari est un pari, Carter, t'croyais quand même pas que j'allais te laisser t'en sortir comme ça ?
Il se redresse sur son balai, l’air de celui qui a fait ça toute sa vie – parce que c’est le cas. Il sait comment se placer, comment gérer la lumière, comment donner une impression de contrôle absolu, même quand il s’en branle profondément. Freya, par contre ? Rigide. Crispée comme une statue qu’on aurait vissée sur le manche d’un balai. Ouais, ça va pas du tout. Il ne lui laisse pas le temps d’y réfléchir. D’un coup de talon sur les étriers, il s’élance, plonge vers elle avec une trajectoire un peu trop audacieuse et dévie au dernier moment, passant juste sous son balai.
- Putain Carter, t’es tellement figée qu’on dirait que t’es sponsorisée par les Détraqueurs.
Un rire l’étrangle, et il sent qu’elle a failli réagir, mais qu’elle se retient encore. Trop tard. Il la traîne avec lui. D’un mouvement fluide, il se met à slalomer dans l’air, jouant avec les courants, testant la réactivité de l’OCQ 500 comme s’ils étaient en plein essai technique et pas en train de servir de mannequins pour une putain de pub. Il la voit hésiter, puis amorcer un virage plus serré, se laissant prendre au jeu sans même s’en rendre compte.
- Ah, ah ! Elle bouge ! Un miracle !
Elle lui fait un doigt d’honneur, mais elle bouge, et c’est tout ce qui compte. Autour d’eux, l'équipe suit, tentent de capturer le mouvement, mais ils n’ont plus aucun contrôle sur ce qu’ils font. Elliot s’en fout. Il veut juste qu’elle oublie où elle est, qu’elle se recentre sur ce qu’elle connaît, sur ce qu’ils font de mieux. Ça commence à marcher. Ils enchaînent quelques mouvements, accélèrent, et il sent que Freya est de moins en moins tendue, de plus en plus concentrée sur son vol. C’est là qu’il frappe. Il accélère juste un peu, prend une trajectoire absurde, puis revient brusquement vers elle, simulant un contact un peu trop proche. Elle esquive de justesse, et lui pousse un hurlement faussement paniqué. En bas, l'équipe s'agite. Un mouvement bref qui s'arrête dès qu'ils captent qu'il est juste mort de rire. Et qu'elle aussi. Enfin, bordel.
Message publié le 24/02/2025 à 21:05
L’idée était conne. Vraiment conne. Comme toujours en réalité. Trop bien préparée pour ne pas être mise à exécution, cependant. Ça faisait une semaine qu’ils avaient commencé à laisser traîner des petits indices ici et là. Au début, des murmures dans les vestiaires sur une vieille malédiction qui frapperait certains joueurs. Juste un peu, comme ça, l’air de rien. Puis, progressivement, des faux articles trafiqués dans les magazines de Quidditch qu’ils laissent traîner. Leur cible ? Lucas Lucky Fairbanks. Le joueur le plus superstitieux qu’ils aient jamais rencontré. Du putain de pain béni les concernant. Il croit au mauvais œil, aux cycles lunaires, aux numéros maudits. La veille d’un match, il refuse de la citrouille ou de marcher sur des lignes blanches. Il joue avec un fer à cheval miniature cousu à l’intérieur de son gant et se signe avant chaque entraînement. Il a des rituels précis avant chaque match, genre toujours nouer son lacet gauche avant le droit, taper trois fois sur son balai, refuser catégoriquement de jouer si une chouette blanche lui a fait fait dessus dans la semaine - véridique, il a annulé un entraînement pour ça -. Alors forcément, Elliot et Spike ont vu une occasion en or. Est venu le jour J.
L’entraînement bat son plein, et Spike et lui sont aux premières loges quand ça commence à devenir sérieux.
- Oh putain, mec, IL TE SUIT !
Elliot s’est agrippé au manche de son balai, gueulant assez fort pour que toute l’équipe capte ce qui se passe. En face d’eux, Lucas Lucky Fairbanks est en de tenter de semer un cognard ensorcelé, soigneusement enchanté pour le suivre à la trace et lui foncer dessus à chaque esquive. La panique a commencé à monter, bien sûr :
- BRO C’EST QUOI CE BORDEL ??!!
- J’SAIS PAS, MAIS IL VEUT TA PEAU MEC, DÉGAGE !
Elliot se mord l’intérieur de la joue pour pas exploser directement de rire. Juste à côté de lui, Spike fait mine d’être catastrophé, les yeux ronds comme des phares, jouant parfaitement son rôle.
- Ça doit être… ça doit être LA MALÉDICTION !
Chaque tentative de Lucky pour esquiver se solde par un nouvel assaut du cognard, qui tournoie autour de lui comme un vautour affamé. Il hurle comme une bête traquée, les bras en moulin à vent, les autres joueurs commençant eux aussi à péter un câble.
- PUTAIN J’AI RIEN FAIT, J’VOUS JURE J’AI RIEN FAIT, JE MÉRITE PAS ÇA !!
- C’EST LE KARMA, FRÈRE, FAUT T’EXCUSER POUR TES PÉCHÉS.
Voyez, ils avaient martelé avec leur malédiction suffisamment pour que Lucas Lucky Fairbanks commence à chercher des solutions précisément où ils les avaient laissé. Des articles indiquant de sombres rituels pour se débarrasser de la malédiction, impliquant notamment de voler à l'envers en beuglant des insultes en latin, ou autre ineptie du même genre. Restait à voir à quel point Lucas avait cru au ramassis de connerie qu'ils avaient mis des semaines à déployer.
Message publié le 24/02/2025 à 14:53
Il aurait eu son balai entre les mains, ça aurait peut-être changé toute la donne. Mais même ça c'est pas possible. Ça fait que l'estime d'Elliot pour Jun le synthétiste demeure nulle et non avenue. La main de Freya stoppe Elliot alors qu'il s'apprête à s'installer où on lui demande, et il se laisse entrainer en s'imaginant bêtement que c'était peut-être une vanne, pour le balai. Qu'ils avaient bien ramené le sien pour le shooting. L'espoir crève dans son œuf alors qu'elle se contente de planter son regard dans le sien pour un pseudo pep-talk parmi les plus nazes de la planète. Il reste la regarder, un peu couillon, les mains dans les poches et les sourcils froncés d'un mec qu'attend la suite. Elle vient jamais.
- Waw, il balance, sarcastique.
Plus loin, il entend qu'on l'attend, mais il est trop occupé à se foutre de la gueule de Freya pour s'en faire.
- C'est l'pire discours d'encouragement que j'ai entendu de toute ma life. Pis j'en entends toutes les semaines hein !
Malgré lui ça le fait marrer, un peu. Un souffle hilare au milieu d'une tension ambiante qui continue de lui affaisser les épaules. Aussi bref que le flash d'un appareil.
- Ce sera vite expédié, il annoncé en lui tapotant l'épaule avec sans doute un brin de condescendance.
Au moins maintenant il sait qu'elle a autant envie d'être là que lui, c'est bien. Elliot la plante sans rien ajouter, répondant aux appels répétés qui le pressent de se mettre en place. Alors il s'exécute. Avec la détermination et le professionnalisme d'un type qu'a fait ça souvent dans les dix dernières années. Le cœur y est pas, mais pour être franc le cœur y est vraiment jamais, parce qu'il s'est jamais fait à ce côté là de la célébrité. Les tunes qui rentrent en masse tous les mois, les fans qui font le pied de grue en bas de son hôtel, les courriers grotesques ou absurdes, occasionnellement adorables, qui font ployer le bureau de son attaché de communication, ouais. Les paparazzis qui le surprennent à la sortie des bars et des boîtes, les interviews où on lui rabâche les mêmes questions - plus souvent sur sa vie personnelle que sur les matchs, non.
Mais globalement si on lui demande, la seule chose qui l'intéresse là-dedans c'est vraiment de monter sur un balai sous les applaudissements de la foule, tout donner pendant la trentaine de minutes que ça dure, retrouver les équipiers dans l'vestiaire et aller se murger en se remémorant les meilleurs moments du matchs. Un truc qu'existe déjà depuis Poudlard finalement. S'il avait pas eu l'opportunité d'en faire son métier, Elliot a pas la moindre idée de la direction qu'il aurait pris. Sans doute qu'il se serait bien fait chier. Alors pour sûr qu'il regrette rien. Mais parfois, dans des moments comme ça, alors que les flashes se succèdent et qu'il voit dans le regard des producteurs que dans l'histoire il est rien de plus qu'une image qui fait vendre. Des balais, des figurines, des posters.
- Tu peux retirer ton maillot ?
- Huh ?
- Ton maillot. T'peux l'retirer pour t'éponger le front tu sais, comme après un match.
- Yup.
Nonchalance incarnée, il obéit docilement à tous les ordres qu'on peut lui donner. On le fait grimper sur le balai à plusieurs reprises, on l'arme d'une batte, on fait même tournoyer autour de lui par moment un cognard, ensorcelé pour ne pas abîmer sa gueule - ce serait con de balafrer l'égérie. Par moment la photographe sort des vraies punclines qui le font marrer, le sortent un peu de sa mauvaise humeur. Pis finalement l'équipe a l'air satisfaite, se félicite, et il inspire profondément, soulagé.
- Oy. Ça le prend alors qu'il voit Freya en train de commencer à ranger les équipements avec son collègue - il a déjà zappé son nom. Freya, tu d'vais poser aussi, il accuse brutalement, attirant sur lui l'attention de plusieurs personnes en même temps. C'est la tête d'OCQ, faut qu'on pose tous les deux aussi, il insiste plus fort alors que plusieurs têtes affichent des yeux perplexes. Si, si, si, j'veux rien savoir. C'est dans l'contrat et tout, R'ssortez le bordel, on a pas fini !
Voyez, y a un délire de la célébrité auquel Elliot il s'est vachement fait, c'est la manière dont les gens ont tendance à pas vraiment discuter ce qu'il peut bien exiger sur le pouce. Il prend un malin plaisir à réclamer les boissons les plus absurdes avant les interviews. À réclamer des trucs introuvables, juste pour emmerder son monde. Pis quand il voit la gueule de Freya alors qu'il rameute tout le monde avec autorité, il peut que foncer davantage dans la connerie. C'est peut-être puéril, mais ça lui sort la tête de tout le reste. De se dire qu'il emmerde profondément Carter, qu'avait autre chose à faire.
- Allez, on s'fait ça vite fait. Freya tu d'vrais porter le maillot des Catapultes. T'es sponsor ou t'es pas sponsor ?
Il balance le vêtement sur la sorcière qu'a rien demandé, l'air vachement plus enjoué soudainement que ce qu'il a affiché depuis le début de la journée.
Message publié le 17/02/2025 à 20:51
Elliot n'était pas de bonne humeur. La dernière défaite des Catapultes n'en était étrangement pas la cause - mais jouait définitivement son rôle. Il s'agissait plutôt de sa famille, et de la pression que lui imposaient Rhys, Lexie - et même cet enculé de Connor - concernant l'éducation de Charli. Comme quoi c'est un sorcier, c'est à toi de gérer, qu'est-ce que tu veux qu'on fasse Elliot. Sans doute que ça l'énerverait pas tant si c'était pas vrai. Il pourrait pas être plus conscient d'avoir été le seul de la famille à présenter un don pour la magie dans les vingt années précédent la découverte des pouvoirs de son frère. Il a pas envie en fait. C'est juste ça. Personne lui a demandé son avis, et la vérité c'est qu'il a pas envie.
Personne a été là pour lui quand il a débarqué à Poudlard, alors pourquoi ça devrait être différent pour Charli hein ?
Il se sent coupable, évidemment. Parce qu'il sait ce que ça fait ok ? Pis bon. Il le sait, que Charli collectionne des trucs sur lui. Kayla lui a redis ça dans sa dernière lettre. Sa chambre est rempli de poster d'Elliot Blackburn, la star des Catapultes de Caerphilly. De ses vieux manuels, de ses vieux devoirs, de figurines putain. Mais qu'est-ce qu'il peut y faire hein ? Il a pas demandé à être un exemple en fait. Merde. Il a pas envie. Il a la flemme, voilà. Il peut se démerder seul le môme, comme lui s'est démerdé seul quand il était môme avant lui. Pas vrai ? Elliot est pas de bonne humeur, parce que son père est pas de bonne humeur et bref, autant dire que c'est pas joli-joli.
- Ah mais dégagez !
Le maillot parfaitement ajusté comme il l'a jamais pendant les match, le jogging qui redescend parfaitement sur les chevilles, les cheveux laqués comme il déteste, Elliot a envie d'hurler. Mais personne le lâche. Parce que c'est ça d'être une star. Célèbre. Faut être parfait constamment. Ça le rend fou des fois. D'une manière qu'on peut pas imaginer. Il a envie de péter un plomb, mais il sait qu'il peut pas. Il a envie d'hurler, mais faut sourire. Il a envie d'se planquer et de vivre sa meilleure vie sous les radars, mais faut assister aux rendez-vous que lui calcule au millimètre près l'assistante de communication des Catapultes, avec tous les investisseurs.
La maquilleuse le lâche, consciente qu'il a besoin d'air, mais le répis dure qu'une poignée de minutes avant que n'apparaissent Freya et son synthétiste, et cette foutue photographe qu'a l'air de lui taper ses meilleures répliques de pute dès qu'elle croit que le reste du staff est absent. Il en peut plus, franchement.
- Mh, mh, il marmonne en inspirant devant son miroir.
On croirait une star trop gâtée, et probablement qu'on serait pas bien loin de la vérité. Il est content de voir Freya quand même, et il se focalise là-dessus avant de se lever de son siège pour serrer la main de l'un et de l'autre tour à tour, avec tout ce qu'il a de professionnel.
- Salut. Jun c'est ça ? L'incarnation parfaite du joueur sponsporisé et bien briefé. J'ai carrément hâte. C'est peut-être le seul truc sincère qu'il sort depuis deux heures à se faire tirer dans tous les sens par les stylistes. J'vais shooter avec mon balai et tout ? Ce serait le pied, vraiment. Même qu'il jette un regard presque désespéré à Freya avant que la photographe - hyper intrusive - ne le kidnappe pour vérifier son maquillage.
- Tu t'souviens d'moi ? Elle lui chuchote à l'oreille pas franchement subtilement.
Elliot cligne juste des yeux comme un con parce qu'honnêtement ? Non. Pas du tout. Même que la nana doit le capter au vu de son air fermé dans la seconde suivante, de son air pincé.
- C'est pas grave.
Merde, bon. Ça pourrait probablement mieux se passer. Quand même il suit parce que c'est ce qu'il doit faire, adresse un regard à Freya genre putain quel enfer avant de s'avancer vers la lumière.
Message publié le 13/02/2025 à 22:34
- Ouais ouais, Elliot répond à Charlie sans vraiment y faire attention.
Ses yeux hagards cherchent Freya alors qu'elle annonce subitement qu'il va délivrer ses meilleurs conseils à la môme dès qu'elle lui aura ramené un verre. Genre il en a pas des conseils ok ? Flemme un peu. Même qu'il secoue la tête comme pour lui enlever l'idée du crâne immédiatement. Puis.
- Tu m'fous dehors Yaya ? Il charrie en captant que le fun est terminé.
À raison sans doute. Il vient de manquer se péter le dos, et il peut plus vraiment prétendre être là pour un contrat quand on sait qu'le modèle qu'il est venu voir s'est remballé tout seul près d'une heure plus tôt. Elliot se perd un peu sur le mobilier sans vraiment prêter attention au fond sonore, revient sur Freya. Il bugue un peu avant de capter de quoi elle parle. Charlie. Elle a des angoisses Charlie ? Elle a pas l'air comme ça. Genre pas du tout. Elliot se souvient pas vraiment qu'ils aient parlé de ça la dernière fois non plus. Surtout d'Alison en fait. D'son jeu de runes et de sa façon de l'insulter pour tout et rien. Pas d'Charlie. Alors il a la seule réaction qu'on s'doit d'avoir quand on apprend un truc délicat sans vraiment trop savoir quoi répondre. Un bête oh pis un peu impactant ouais j'imagine qui s'veut pourtant sincère.
L'Quidditch c'est l'joker idéal de n'importe quelle angoisse, si on lui demande. Juste voler, de manière générale. Elliot compte plus l'nombre d'heures passées sur un balai quand il avait la rage, ou juste qu'il avait besoin d'arrêter d'réfléchir. Il voit bien qu'le sujet travaille Freya, sauf que voilà. Il se sent pas super bien placé pour valider ses méthodes d'éducation avec ses sœurs. Y a qu'à voir ses relations avec sa famille pour se rendre compte qu'il a zéro idée de la manière dont il faudrait s'y prendre. Manquerait plus que ses parents lui demandent de checker son frère à Poudlard. La plaie. La musique se fait soudainement plus forte, plus présente, et le silence entre eux semble s'étirer presque étrangement. Gêné pour la première fois depuis qu'il a retrouvé Freya Carter, Elliot est plutôt soulagé qu'elle retrace aussitôt sur le boulot.
- Jun c'est qui d'jà ? Elle en a causé la dernière fois ? Il sait plus. L'nom lui parle, vite fait. T'oublie pas toi aussi t'es sur la photo Carter. Parce que moi j'oublie pas. Faut pas préparer que l'balai tu saisis, il balance avec humour.
Pis il capte. À retardement. Jun le collègue synthétiste. On a l'habitude de bosser tard. Est-ce que c'est lui l'mec oui et non ? Le potentiel plan cul d'Freya Carter ? Possible. Merde. Il sait pas s'il veut savoir. Alors plutôt que d'insister il part tout seul dans son délire, alors que derrière lui ça beugle des trucs genre Oh why don't you just take me where i've never been before.
- T'vas voir ta gueule en géant sur ta vitrine juste à côté d'moi. Ça va jaser dans tout l'village. T'peux monter un parapluie et tout, d'mande à Charlie elle t'apprendra c'est super facile à monter. J'vois l'affiche d'ici. Pis les titres dans la presse : it's raining men at OCQ. Délire. Il se marre comme un gland. Zappé complet l'histoire de psychomage.
Message publié le 30/01/2025 à 20:09
Les godasses sur les pédales, Elliot teste un peu le guidon histoire de voir comment le bordel réagit. Nan parce qu'il s'agirait pas de s'éclater au sol comme un putain d'amateur ok ? Il se démerde à peu près. Même que c'est fun. Même que ça pourrait être un vrai sport ok ? Un sport un peu pathétique dans lequel les sorciers excelleraient à se rentrer dans le pneu à plusieurs mètres de hauteur. Pis putain, troquez les bicyclettes pour des mobs et ça devient un vrai délire.
- Regarde, regarde, j'essaie d'abord d'maîtriser ma bécane tu veux ? Il déclame dramatiquement en esquivant une servante à outils, pis une deuxième.
La roue arrière effleure le haut d'une armoire, et il braque sur la gauche pour aviser la voltige de la benjamine Carter.
- De quoi ?
Le souaffle ? Nan mais la meuf invente les règles au fur et à mesure putain.
- Le vieux batteur t'emmerde ! Il balance à travers la pièce sans la moindre hésitation.
D'ailleurs c'est vrai qu'il est batteur. Alors du Quidditch sur bicyclette il veut bien, mais là il lui manque quand un putain d'élément phare. Elliot se penche dangereusement en passant près d'un établi pour récupérer le manche d'un maillet.
- Mon cul que j'me laisse faire.
La réponse est négligemment énoncée alors qu'il fait tournoyer le maillet. De l'autre main, il fait braquer le guidon sur la droite histoire de saisir un rouleau lui aussi. C'est pas du filet doré. En fait c'est noir comme un cognard. Ça tombe bien nan ? Il a un sourire con alors qu'il le balance en l'air sans plus attendre, fait tournoyer le maillet, prononçant la sentence d'une voix forte :
- C’est l’heure de l’entrée en jeu d’Elliot Blackburn, l’homme, la légende, l’indétrônable terreur des terrains de Quidditch ! IL BRANDIT SA BATTE ATTENTION !
L'imitation des commentateurs des matchs semble répétée tellement il l'a entendu. D'un coup violent il amorce le coup. Va pour frapper. Puis. Dans un brusque soubresaut la bicyclette prend un dos d'âne imaginaire qui l'envoie valser cinq mètres plus loin avec un force prodigieuse. Elliot se retrouve éjecté, les bras battant l'air comme un putain de boursouf paniqué. Le vélo part en vrille sur le côté alors qu'il s'éclate le cul contre le sol en poussant un rire sonore. Allongé tel une une étoile de mer au milieu de l’atelier, il se marre comme un gosse.
- Putain, il se redresse à moitié, toujours mort de rire, une main dans le dos. J’crois j’suis pas fait pour les vélos.