Femme
14 ans
Sang-mêlé
Britannique






Identité
-
- Troisième année
- Surnoms : Charlipette, Charlichoupette, Charl'
- Nationalité : Britannique
Capacités & Statuts
Groupes

La petite Carter et son géant de père
Message publié le 22/09/2025 à 17:01
Sauf qu'en Écosse, l'orage mène parfois à la pluie, qui mène aux jours gris, qui mènent à un autre orage. Mais Charlie se tait, consciente depuis quelques années que les gens disent des choses sans forcément peser les mots et leur contexte tout le temps. Horace veut la réconforter, et cette simple idée, additionné de son geste tendre, suffit à étirer un sourire sincère sur ses lèvres. Vrai, affirme-t-elle docilement en passant devant la mythique taverne de La Tête de Sanglier. Une sorcière en sort, et salue la benjamine Carter ainsi que le concierge de Poudlard. Tous les deux poursuive leur route en direction du magasin.
— L'année dernière j'ai écrit le récit d'une aventure qu'il aurait fait avec Maman, à la recherche d'un nundu en Égypte. C'est inventé bien sûr, chantonne la rouquine, heureuse de partager le résumé de son épopée au Poufsouffle. J'y avais réfléchi quand j'm'étais déguisée en exploratrice pour Halloween, tu t'rappelles ? demande-t-elle, ramenant à sa propre mémoire des weekends entiers de recherches au milieu des archives de Kate Carter. Malheureusement, Basil Banks avait esquivé son invitation à prendre un rôle en octobre aux côtés de la Serdaigle. Enfin, tant pis, elle ne lui en veut pas ; elle préfère garder les bons souvenirs, plutôt que les déceptions. Celui de cette année, j'y réfléchi encore, ajoute finalement l'adolescente lorsqu'ils arrivent chez OCQ, où Fenella les accueille chaleureusement. Hello Charlipoupette, bonjour Horace, - oh bah - j'suis trop contente de vous voir ! s'exclame-t-elle à l'intention du concierge qui était au chateau pendant toute sa scolarité à elle aussi.
Quelques plumeaux animés ici-et-là préparent la fermeture du magasin, à l'heure où le ménage efface les traces du passage des clients de la journée. T'as pas réussi à attendre demain pour rentrer toi au moins, devine la Serdaigle diplômée en donnant une brève étreinte à la cadette. Ils sont en haut ?
— Ils sont au jardin, mais attends, ajoute Fenella avant que Charlie ne puisse entraîner Horace derrière le rideau. Ta sœur est partie depuis samedi, t'inquiète pas de pas la voir, ok ? Elle a écrit, elle va bien, elle a juste besoin de se reposer, d'acc ? Suspendue aux paroles de la jeune femme, la 4ème année change plusieurs fois de visage en quelques secondes ; de l'anxiété, à un léger apaisement, jusqu'à l'appréhension - de voir le scénario se répéter, sûrement. Elle va bien, elle revient, répète Fenella, au courant des angoisses de Charlie. Cette dernière acquiesce, puis cache ses craintes en étirant un sourire poli. Viens Horace, poursuit-elle.
Dans un coin du jardin Owen Carter en personne démonte ce qui ressemblait à une minuscule cabane de jeu d'enfants. Bonsoir Papa ! Le colosse se redresse et rattrape sa fille au moment où elle se jette contre lui. Ce faisant, il dévoile un jeune garçon debout en arrière-plan. Coucou Marley, enchaîne Charlie en allant voir le petit inconnu tandis que son père ouvre chaleureusement ses bras en approchant du concierge, le sourire d'un bout à l'autre des oreilles.
— Horace ! Vieille branche, quelle bonne surprise !
La petite Carter et son géant de père
Message publié le 18/09/2025 à 12:00
Attentive aux paroles providentielles du concierge, la gamine Carter réalise que, selon ses critères, elle est loin d'être heureuse alors. Elle hoche la tête, sensible au ton sérieux d'Horace, peu importe que sa tenue soit considérée comme excentrique par certaines personnes ; elle trouve qu'il a bien raison de porter autant de couleurs et de motifs qu'il en a envie. C'est dur aussi, parce qu'avec la psychomage, et même sans la psychomage j'avoue, bah j'me pose des questions moi, tout le temps, donc j'vais toujours me demander ce qui me rend heureuse ou pas, ou combien de temps, donc je serai jamais heureuse en vrai, répond-elle, davantage dans la conversation que pour se plaindre.
L'adulte sait bien que Charlie cogite chaque évènement de sa vie, comme n'importe quelle personne assez sensible autour d'elle. Kate l'avait remarqué avant même que la benjamine ne sache parler. "Maman disait qu'ton visage exprimait tout c'que tu pensais, et qu'on voyait que t'analysais tout, tout le temps", lui a rapporté Freya un jour où la Serdaigle n'a pas réussi à mentir à sa soeur.
Le pincement de joue lui arrache un sourire sincère.
Sur les premiers pavés de Pré-Au-Lard, elle continue de réfléchir pour répondre aux interrogations d'Horace, à savoir, comment va-t-elle, où va-t-elle ? Je vais vers Halloween, vers les vacances de Noël, et j'ai hâte de fêter avec Papa. Ça m'donne le sourire d'imaginer que j'vais lui offrir deux cadeaux d'un coup, celui de l'année dernière, et celui de c't'année, se confie-t-elle, quitte à donner l'impression d'être un peu naïve ; ça fait partie de son jardin secret.
— Après, j'ai peur qu'il parte encore, même s'il dit que maintenant il va rester. Et j'en ai marre des disputes entre lui et Alison, ajoute l'adolescente en nuançant ses humeurs, probablement plus affectée que n'importe qui par les conflits du Foyer Carter, et ce depuis l'enfance. Et j'aime pas entendre des gens qui le connaissent pas dire que s'est un mauvais père, ça m'fait mal au coeur. Les épaules affaissées, elle fixe ses chaussures. Elle sait que les journalistes ont la langue bien pendue. Elle sait qu'il y a un jeu du Gros Titre, un jeu de l'Exclusivité, on lui a déjà expliqué tout ça, mais ça ne suffit pas à ignorer les insultes des inconnus, le jugement de l'extérieur, violent pour la benjamine de quatorze ans.
La petite Carter et son géant de père
Message publié le 16/09/2025 à 12:18
— Le pauvre ! L'image mentale de leur directeur d'école défiguré par des éruptions de tentacules contagieuses terrifie Charlie. Elle lance un regard inquiet à Horace qui lui rend un sourire tout à fait serein, probablement pour dédramatiser l'annonce. Est-ce qu'on doit envisager qu'une épidémie de scrofulite n'envahisse l'école ? pense-t-elle, sans oser le demander. Ce serait drôle au début, et moins drôle à la fin, elle en est persuadée. Le cri du rapace survolant leur route interrompt ses pensées, et la rouquine lève une main joyeuse. Coucou MacDuff ! s'exclame-t-elle en direction du ciel tandis que le grand-duc tournoie et reprend ses cercles au-dessus du bois bordant Pré-Au-Lard, du côté opposé à la forêt interdite.
Horace choisit ce moment pour prendre des nouvelles de la jeune fille. Elle continue, mine de rien, de fixer l'animal qui s'éloigne. Il va chasser. J'aime pas quand il chasse, mais bon, c'est bien obligé, c'est dans son instinct, commente-t-elle d'un haussement d'épaule, ignorant d'abord volontairement la question de l'adulte.
Sauf qu'Horace connaît la benjamine Carter sur le bout des doigts. Et que Charlie sait qu'il ne se laissera pas aussi facilement amadouer que certains autres adultes. MicMac mange du Miamhibou, elle va pas tuer des souris elle au moins, ajoute-t-elle désespérément en jetant un regard au Poufsouffle malicieux. Il ne lâche rien. Les deux mains accrochées aux bretelles de son sac à dos, elle souffle. Ouuui, çaa vaaa. Une réponse insuffisante si vous voulez l'avis du concierge. La sorcière rigole.
— Mais. Horace ! Elle sait où il veut en venir. De son entourage, c'est encore lui qui la croise le plus souvent en dehors d'Alison. Même s'ils n'ont pas toujours de longues conversations, il sait parfaitement prendre la température du moral de l'étudiante en quelques mots au détour d'un couloir, et donc, elle peut difficilement lui cacher ses humeurs. Bah, j'dors mieux, oui. Et là j'ai arrêté d'voir la psychomage pour l'instant, et on verra après la rentrée tout ça, confie-t-elle finalement en restant assez superficielle dans un premier temps. Car la deuxième question d'Horace taraude Charlie. On peut pas vraiment dire comment on va, si ? Fin- elle cherche à formuler son interrogation alors qu'ils passent devant les panneaux d'indications de directions du village.
— Ça va, car tu souris et tout. Mais ça empêche pas des fois qu'au fond, tu peux te sentir triste, pis ça fait pas qu't'es complètement triste. En fait, on peut avoir plusieurs sentiments en même temps, et un au-dessus des autres, tu vois ? explique la Serdaigle, habituée à décortiquer la vie depuis son enfance. Comment on sait si on fait semblant d'être heureux parce que c'est plus facile quand tout va bien, ou si on est vraiment vraiment heureux, par exemple ? Ses prunelles bleues balayent distraitement les façades des habitations du bout de Pré-Au-lard.
La petite Carter et son géant de père
Message publié le 15/09/2025 à 16:18
Avec son buste légèrement penché en arrière, Charlie s'amuse à observer curieusement la couleur des chaussettes d'Horace tandis que son pantalon turquoise se soulève à chaque enjambée. Parfois, l'homme s'amuse à arborer des paires aussi désaccordées que le vieux violon d'Alison, et les élèves adorent découvrir quelle surprise leur réservent ses chevilles. On raconte d'ailleurs qu'un petit groupe de Serdaigle du niveau de la benjamine Carter a créé un code de superstition avec les chaussettes du concierge.
Orange vif, il y aura une explosion en cours de potion. À pois, interrogation surprise dans la journée. Violettes, du pudding au dîner. Rayées, mauvais présage, surveillez vos arrières !
Quant au jaune, c'est le signe d'une jolie météo. L'étudiante lève son nez sur le ciel encore plutôt bleu pour un mois de septembre en Écosse, et sourit discrètement. Elle aperçoit au loin le vol circulaire d'un hibou grand-duc européen et devine MacDuff qui surveille attentivement les abords du village. Si ça se trouve, le rapace sait déjà qu'elle arrive en compagnie d'Horace.
— Quel genre ? répète Charlie en pinçant ses lèvres pendant qu'elle réfléchit. Mmh, comment j'pourrais te dire sans tout de donner tout de suite non plus... s'interroge-t-elle à haute voix alors qu'elle essaye de calquer ses enjambées sur celles de l'adulte dégourdi. Tes chaussettes, elles me font penser à chez moi. Au début on croit qu'il y a que trois couleurs, et hop, une quatrième sort de nulle part ! Tu verras, c'est presque pareil, déclame malicieusement la rouquine en haussant les épaules, avant de fixer attentivement la réaction d'Horace.
Et tandis que leurs chaussures continuent de fouler le sentier, elle profite d'être seule avec le concierge pour poser une question plus délicate. Au fait, tu sais c'qu'il a le directeur ? Il est vraiment très malade ? Certains jeunes sorciers sont inquiets depuis l'annonce du professeur Pope.
De la forme à la fonction [Cours Méta]
Message publié le 15/09/2025 à 08:23
Un morceau de brioche arrondissant sa joue, Charlie assiste à la dérive de Flora, et à son sauvetage par Basil. Ce dernier n'hésite pas une seconde avant d'allonger ses jambes à l'aide d'un sortilège pour réussir à cramponner la Poufsouffle qui se dégonfle maintenant à vue d’œil. Bravo, commente la Serdaigle, spectatrice au premier rang, le professeur non loin.
En bas, elle aperçoit Mabel, couchée dans l'herbe, et d'autres élèves trop fatigués pour grimper.
Fière de sa propre performance, Charlie sourit, et retourne avec ses camarades autour de la table du petit déjeuner. Elle se demande ce que Monsieur Pope pensera de leurs différentes ascensions, tout comme des précédentes épreuves, et attend le débriefing avec impatience, mais encore mieux, elle attend de pouvoir raconter son épopée à Freya cet après-midi quand elle rentrera à Pré-Au-Lard.
Pour le moment, l'heure est à la brioche !
La petite Carter et son géant de père
Message publié le 13/09/2025 à 09:29
Elle a préparé ses affaires la veille au soir, pressée de retourner au 76 Grand-Rue pour passer du temps avec son père et Marley. Cette première semaine d'école a duré une longue éternité selon Charlie Carter.
Toujours en tenue d'uniforme, sac au dos, elle accélère le pas jusqu'au portail, où son concierge préféré semble l'attendre malicieusement. Bonjour Horace, répond-elle poliment, un sourire enfantin aux lèvres, les mains accrochées aux bretelles de son sac. De tous les adultes à Poudlard, c'est celui qui connaît le mieux la rouquine, et qui sait comment lui parler, et même, comment ne pas lui parler. Avec Horace, il suffit parfois d'un échange de regard dans la Grande Salle ou pendant l'étude, et Charlie retrouve son sourire, pour quelques minutes au moins. Sans surprise, elle accepte volontiers qu'ils marchent ensemble en direction du village, et devine rapidement la raison de sa présence.
— Tu veux voir mon père ? Nombreux sont les sorciers a avoir foulé les pavés de la Grand-Rue en espérant croiser Owen Carter depuis que les journaux ont annoncé son retour cette fin d'été. Mais après avoir accordé une visite aux Catapultes de Caerphilly et une interview à la Gazette, le colosse s'est fait discret, passant la plupart de son temps libre en compagnie de ses deux benjamins, ou à l'atelier.
Alors qu'ils foulent le sentier bucolique séparant l'école de Pré-Au-Lard, la Serdaigle tease habilement le secret du quatrième enfant, qu'elle avait le droit de divulguer à Horace et Bartholomew selon Owen et Freya, mais qu'elle n'a pas eu encore l'occasion de révéler discrètement avec l'effervescence des premiers jours d'école. Tu sais, Maman nous a laissé une surprise avant de mourir, dit-elle, la voix étrangement légère.
Message publié le 06/09/2025 à 10:20
Assise dans sa première robe neuve depuis son arrivée à Poudlard, Charlie observe les autres élèves s'échanger leurs anecdotes de vacances ; en terres moldues, en contrées lointaines, ou encore au summum de la farniente. Elle aurait préféré porter la vieille robe de sorcière d'Alison, légèrement élimée aux manches, mais plus réconfortante. Peu importe que le blazon Serdaigle cousu à la place du serpent laisse une trace disgracieuse, peu importe que le changement de couleur soit imparfait ; suivre le sillage de la cadette est une habitude rassurante pour elle. Sauf qu'avec les bonnes ventes de l'OCQ500, les filles ont eu le droit à des achats de rentrée des classes cette année et que personne n'a voulu entendre les arguments de la benjamine. "C'est quand on était obligés ça Charlichouquette. Regarde, tu vas avoir une cravate à ta taille." Vrai qu'elle était devenue ridiculement petite, sa cravate de 1ère année. Il faut dire que la rouquine a poussé depuis ses onze ans.
Moins euphorique aujourd'hui qu'en septembre 2121, Charlie tourne la tête vers le directeur de la Maison Serdaigle, Edwin Pope, qui prend la parole. Son index redessine machinalement la gravure du manche de sa fourchette posée sur la table alors qu'elle écoute annoncer sa promotion au rang d'Adjoint du Directeur de Poudlard. L'adolescente ne réalise pas tellement ce que ça implique. Elle se perd dans sa propre expérience noétique du monde, où chaque mot se brouille en écho abstrait, et la ramène à son intrigue intérieure. Elle y voit Marley. Elle espère qu'il va bien. Elle se demande ce qu'il fait en ce moment. Elle a déjà hâte de rentrer samedi pour s'occuper de lui.
L'évocation du tournoi provoque soudain un brouhaha suivi d'un silence attentif.
L'Écossaise jette un œil en direction de sa sœur attablée du côté des Serpentard. Cette dernière a juré de mettre son nom à l'intérieur de la Coupe, même contre l'avis de leur père, même en dépit du danger représenté par les épreuves.
Message publié le 01/09/2025 à 15:24
Emportée dans les airs depuis son plus jeune âge, par sa mère, par Owen Carter, ou même par Freya, la benjamine a toujours aimé voler, d'abord accompagnée, puis seule. Être en lévitation sur un balai donne des sensations indescriptibles qu'elle apprécie particulièrement. Elle n'a jamais eu peur, entourée d'adultes confiants, ses petites mains agrippées au manche alors que Pré-Au-Lard devenait minuscule et lointain. Ces souvenirs pour héritage, elle ne se pose que rarement des questions quant à sa sécurité en hauteur. Au contraire, elle cherche volontairement à frôler le danger, juste car l'adrénaline provoque des vagues addictives au creux de son ventre. Compétitrice, la rouquine emprunte volontiers le courant de ses aînés dans le monde du quidditch, déterminée à rejoindre l'équipe de Serdaigle dès qu'on lui autorisera de le faire.
Pour l'heure, elle fronce les sourcils d'incompréhension au-dessus de Charli. Elle pensait le rendre heureux en proposant une visite de la cathédrale qui sert de laboratoire à sa sœur et Jun. Sauf qu'il grogne, râle, et se comporte comme un véritable gnome de jardin, encore une fois. C'est à n'y rien comprendre. Juchée sur un OCQ500 obéissant, l'adolescente assiste à l'explosion de colère du jeune Blackburn, et rétorque du tac-au-tac. Freya c'est pas une menteuse ! C'était une BLAGUE ! Le feu aux joues, elle pique en direction d'un établi et bondit du manche avant même l'atterrissage, ses deux pieds heurtant lourdement le métal.
— Charlie ! interrompt l'aînée d'un geste de la main. Entre temps, Elliot s'est approché du 1er année qui continue de crier. J'en ai marre qu'il soit méchant ! chouine la jeune sorcière lorsqu'elle entend le Gryffondor se plaindre des balais en présence du joueur de quidditch et de sa grande sœur. Charlie c'est bon, regarde, Elliot s'en occupe. Il est sûrement fatigué. Allez descends. L'intonation modérée de Freya suffit à calmer la Serdaigle. Elle se laisse tomber vers le sol, visiblement amère, et fixe les frères en pleine conversation. Elle aurait aimé qu'ils passent un bon moment, que Charli teste l'OCQ500, et qu'Elliot puisse les voir voler. Mordillant sa lèvre du bas, la troisième année retient ses larmes face à la déception. Pourquoi faut-il qu'elle ressente tout si fort à chaque fois ?! Elle déteste ça.
Elle et Charli s'observent avec morosité, puis les adultes mettent fin au supplice, et la benjamine salut d'un mouvement de tête le batteur des Catapultes, tandis que sa sœur se décide à les accompagner dans l'escalier. J't'en prie, répond Freya à Elliot, avant de lâcher un "c'est rien", au petit brun. Charlie voit que la Poufsouffle serre les dents. D'un pas traînant, elle suit le cortège silencieux jusqu'à la boutique où le store et la porte sont ouverts d'un mouvement de doigts. L'ambiance pèse une tonne et lui retourne l'estomac.
C'est la main douce de Freya au creux de son dos qui fait couler la première larme sur la joue de Charlie. Elle recule, et se cache derrière un rayon de robes de quidditch, au moment où le 1er année décide de s'excuser. Pleurer devant Elliot Blackburn, la honte. Il ne voudra plus jamais la coacher un jour pour l'aider à devenir une joueuse accomplie, c'est sûr maintenant. Il va penser qu'elle est faible, elle nulle, probablement comme Charli le croit. Elle ferme les yeux, ne voit pas Freya sourire avec résilience aux deux Gryffondor, leur souhaiter une bonne soirée, et refermer la porte alors qu'ils disparaissent. Elle ne se doute pas que sa sœur souffre à l'intérieur, mais n'en montrera rien ce soir encore, habituée à encaisser.
Mesures quantitative du flux magiques: cas appliqué, sujet numéro 6
Message publié le 29/08/2025 à 20:12
Collée aux bask' d'Owen depuis son retour à Pré-Au-Lard, Charlie s'est donnée trois missions : réconforter ses grandes sœurs visiblement plus affectées qu'elle par l'annonce du décès de leur mère, empêcher son père de repartir à travers le Monde, et accueillir le nouveau benjamin de la famille ; le petit Marley, de deux ans et quatre mois son cadet. Un souvenir de voyage curieux, attachant, auquel la Serdaigle donne la majeure partie de son temps désormais.
Pour commencer, il dort dans sa chambre, sous les étoiles ensorcelées du plafond azuré, et écoute chaque soir les nombreuses histoires qu'elle lui raconte en moitié d'Écossais gaélique et moitié d'Anglais, forçant son oreille à jongler avec le vocabulaire inconnu. Ensuite, elle l'initie à sa nouvelle vie au sein d'une famille sorcière, au coeur du quartier touristique du village, en expliquant le rythme des journées, les autorisations et les interdictions, et en se montrant un support essentiel au quotidien d'Owen et Freya, encore très bouleversés. Enfin, Charlie fait preuve d'une extrême patience lorsqu'il s'agit de donner la potion Tue-loup au gosse, traumatisé par son amertume.
Alors aujourd'hui, l'adolescente a naturellement proposé de se joindre à son père et son frère, pour l'examen au Ministère de la Magie. Histoire de garder un œil sur Owen, et sur Marley.
D'ailleurs, ses yeux surveillent attentivement le benjamin, mais aussi le colosse, et la femme en face d'eux, et la quantité d'instruments exposés tout autour. Quand arrive la démonstration, Charlie glisse son pied sous ses fesses, et se rehausse, tandis que le jeune garçon saisit le bras de son père d'un geste inquiet. C'est rien, lui murmure la Serdaigle en écoutant les explications de Miss Hilswood, la langue de Plomb. Dans ses yeux bleus comme ceux de sa mère, le reflets des couleurs s'étire, ondule, et puis meurt après un flash blanc. Wah, réagit-elle, un sourire émerveillé sur la face.
— Moi ! répond d'ailleurs Charlie en levant la main pour tester l'appareil à son tour. Owen acquiesce, bien conscient que son fils n'osera jamais toucher la tige de son plein gré sans avoir vu sa grande soeur le faire d'abord. C'est vous qui l'avez inventé cette machine ?
Peu impressionnée par l'excentricité de la chercheuse, ou peu importe son titre, la sorcière prend la tige avec un certain enthousiasme qui ne tarde pas à intriguer Marley. Collé du côté d'Owen, il l'observe. Bonne élève, Charlie reproduit le mouvement de Miss Hilswood à l'exactitude, jusqu'à ce que cette dernière lui dise que ça suffise, et ne prononce la formule d'activation une fois le métal de gobelin reposé sur le bureau. Les volutes arc-en-ciel reviennent dans la boule argentée et l'étudiante applaudit sous le regard tendre de son père, qui avait oublié les expressions si vives de sa benjamine. À toi mon grand, lance-t-il après que la tige soit déchargée par la professionnelle.
— Allez, t'inquiète pas, j'ai rien senti, affirme Charlie. L'hésitation persiste au fond des prunelles grises de Marley, même lorsqu'il obéit et prend la tige. Frotte !
Encouragé par son aînée et soutenu par son père, il imite le geste préconisé, et remet la tige sur la table vers laquelle se rivent désormais quatre paires d'yeux, sans un seul clignement. L'incantation résonne, et rien ne bouge.
Tandis que Charlie et Marley fixent toujours le polarisateur, Owen jette un regard à la femme.
Message publié le 27/08/2025 à 14:52
L'air mi-prune dirigeable mi-raisin de Charlie trahit toujours sa déception du non-retour d'Owen Carter. Elle sourit à l'engouement du frère d'Elliot, mais sent bien son coeur peser dans sa poitrine. Il faut voir au-delà, dirait la psychomage, alors la rouquine s'évertue à présenter patiemment chacune de ses tactiques, ignorant les tâches de gras laissées par Charli au coin des pages de son cahier - Freya saura lui enlever. Les exclamations du garçon font s'ébrouer MicMac contre son cou, ça la chatouille, ça la réconforte. Elle rit quand il encense la girouette. J'l'ai recopiée d'un autocollant, à l'effigie du célèbre batteur bien sûr. Mais déjà le brun tourne la page, et découvre la stratégie suivante, impliquant une double-frappe du cognard pour accélérer sa vitesse.
Du côté cuisine de la grande pièce à vivre, les adultes causent de sujets graves, comme le mystérieux courrier reçu en avril. Charlie entend des bribes de conversation, sait bien qu'elle est celle "qu'est soulagée" et qu'Alison "veut le renvoyer d'où il vient", se doute qu'après les retrouvailles, arriveront les questions. Car des questions, les trois sœurs ont eu le temps d'en nourrir, depuis l'été dernier. La benjamine reste muette, sauf lorsque le 1er année s'offusque soudain de ne pas être un bébé, ni un problème.
— Ah ouais, par exemple quand vous avez lâché un cognard dans le dortoir des Serpentard ? entonne-t-elle malicieusement en direction d'Elliot, tandis que Freya retient un rire de lui échapper. Face au visage dubitatif du plus jeune, elle hausse les épaules. Tu savais pas ? -oui bon Charlie, toi aussi t'es pas censée l'savoir.
L'intervention de l'aînée vibre joyeusement, en décalage avec les secondes précédentes. J'le dirai à personne d'autre, promis, récite l'adolescente pendant que Charli et son grand frère s'échangent des grimaces qui ne passent pas inaperçues aux yeux des deux Carter. Immédiatement après, la 3ème année se lève pour chuchoter quelques mots à l'oreille de Freya. Celle-ci hésite, puis avale la dernière gorgée de son verre et le repose sur la table. Charli, viens j'te montre l'endroit où on fabrique les balais, propose-t-elle, suivi de près par la Serdaigle, et de MicMac, dont le piaillement recommence.
— Comme ça vous pourrez partir après, ajoute Freya à l'intention d'Elliot.
Il suffit d'une poignée de minutes pour débarrasser le dîner et rejoindre l'immense laboratoire en passant par les escaliers en colimaçon. Plusieurs OCQ500 à l'essai lévitent en l'air, et la Poufsouffle en fait venir un jusqu'à eux. Poirier et plume de phénix, tu veux l'essayer ?
Message publié le 23/08/2025 à 08:52
— Ah oui oui, sûrement, répond Charlie au jeune Gryffondor persuadé qu'Elliot Blackburn pourrait le jalouser d'avoir réussi à quitter Poudlard en cachette. Dans tes rêves, penses-t-elle, mais bon, elle ne veut pas le contredire et provoquer la colère du gnome de jardin. Freya referme la porte et le store du magasin grâce à une combinaison de gestes de la main, puis remonte après tout le monde.
À l'étage, MicMac s'interrompt de picorer les miettes laissées sur la table pour piailler à l'intention de la Serdaigle. T'as vu Horace ? répond cette dernière en ébouriffant un peu le duvet du sommet du crâne de l'oiseau. L'aînée fait venir à table une bouteille de whisky et deux verres, dont elle remplit les fonds. J'ai pas de glaçons, ajoute-t-elle en se s'asseyant, juste avant d'envoyer un autre sortilège en direction de l'assiette de Charli. Les pommes de terre recommencent à fumer aussitôt, une odeur alléchante s'en dégage à nouveau. J'vais chercher mon cahier, annonce la benjamine en quittant la pièce à vivre.
Autour de la table, Freya débarrasse les assiettes vides sans bouger de sa chaise, et avale une gorgée d'alcool. Elle semble fatiguée. Elle surveille Charli. Mange, ça va te faire du bien. Elle se demande comment ils ont pu en arriver là, elle et Elliot, à ne même plus se regarder en face.
— On a reçu un courrier d'mon père y'a un mois et demi, déclare finalement la rouquine en fixant le liquide ambré au fond de son verre. Au-dessus d'eux, les lanternes renvoient une lumière légèrement vacillante. Il est vivant, c'est déjà ça, souffle-t-elle avant de boire encore. Une grimace traverse son visage ; elle n'est pas du genre à s'enfiler des rasades de whisky normalement. Elle rajuste la manche de son t-shirt ample retroussé sur les épaules, et lève la tête en direction de sa petite sœur qui réapparaît. Regarde. Charlie étale un grand cahier plein d'annotations et de dessins à côté du 1ère année. Chaque page contient l'élaboration d'une stratégie pour marquer un but, contrer un adversaire, ou encore coincer le vif d'or. Ici c'est un petit pont, ça vient du foot moldu, c'est Mike de ma classe qui m'a donné l'idée, faut envoyer le souaffle derrière celui d'en face, et le récupérer avant lui. Son doigt désigne l'action. D'autres idées sont plus fantasques, impliquant le passage d'un oiseau au milieu du terrain, ou invoquant une météo en particulier.
Ses prunelles perdues quelques secondes sur les explications de la Serdaigle, Freya revient soudain à la disparition d'Owen Carter. Il m'a demandé de faire suivre du courrier pour lui, de pas le chercher. Il va revenir dès que possible, lâche-t-elle, sans vraiment savoir si Elliot sera soulagé ou non d'apprendre que les trois sœurs ont eu de maigres nouvelles de leur père. J'te l'dis parce que j'sais que tu diras rien. Car le prodige des Catapultes irait pas balancer une information à la presse ; il sait trop le mal que ça fait.
Message publié le 21/08/2025 à 19:54
L'odeur de pommes de terre aux oignons a suivi les deux sœurs jusqu'en bas des marches séparant l'habitation du magasin. Accablée par la déception, Charlie s'assoit au milieu de l'escalier, et observe vaguement les explications du première année. Elle aurait tant préféré qu'il s'agisse de son père ! Elle y croyait cette fois ! La fin du bout de pain passe difficilement dans sa gorge nouée. Devant Freya, le petit Charli gesticule. T'étais là-dedans ? questionne l'aînée en désignant à son tour la malle entrouverte, d'où vont et viennent des lucioles brillantes, probablement logées au creux des pièces de bois.
Les rouquines n'ont aucun mal à comprendre comment le Gryffondor est entré chez elles maintenant. Mais surtout, ignorant l'accusation de kidnapping, Freya réalise en posant ses mains sur ses hanches. Tu peux sortir les weekends toi ? Nan, il peut pas, il peut pas sortir du tout, c'est un 1ère, répond la benjamine qui redessine machinalement le tracé d'une rune protectrice gravée dans le bois de la montée d'escalier. Ce faisant, elle aperçoit nettement les yeux du brun s'écarquiller face au stock de la boutique. Au lieu de ronchonner, il admire soudain les étagères remplies de matériel, équipement, gadgets, et autres fantaisies liées au quidditch, puis les affiches d'Owen placardées au plafond, la table basse décorée de cartes à collectionner- Oh, Charli, tu m'entends ? Parce qu'ils vont s’inquiéter là-bas si tu manques à l'appel, interrompt Freya. Elle referme la malle, prenant conscience un peu trop tard du problème d'être partie sans vérifier qu'un élève se soit glissé à l'intérieur.
— T'as fait exprès ? demande curieusement la Serdaigle, toujours assise.
Les clients répètent souvent qu'ils rêveraient de se faire enfermer chez Owen Carter Quidditch la nuit, pour essayer les balais et les tenues à volonté, alors elle n'a aucun mal à penser que le jeune Blackburn ait sauté sur l'occasion. Tu dois mourir de faim, s'inquiète Freya, tandis qu'elle réfléchit à la meilleure façon de gérer son enlèvement involontaire. Elle fouille parmi les outils encombrant l'établi et trouve un morceau de parchemin. J'vais prévenir Horace, j'pense qu'il te cherche, marmonne-t-elle en griffonnant un message.
" Bonsoir Horace,
Nous avons trouvé Charli Blackburn au magasin ce soir,
il va très bien, je t'expliquerai.
Tu peux venir le chercher ? Je vais lui donner un repas en attendant.
Si tu préfères, il peut dormir ici et rentrer demain avec Charlie.
Freya "
— Voilà, ça nous laisse le temps de te nourrir, et de faire connaissance, maintenant qu't'es là. Ah oui, par contre ton frère est partout ici, pas seulement lui, mais tu vas beaucoup le voir, c'est normal. Elle pose ses yeux noisette sur l'élève, ignorant la sensation de brûlure qui comprime son coeur, et prépare le papier pour un envoi. Je vais donner ça à MicMac, elle se faufilera où elle peut, et trouvera Horace. Vous montez manger ?
L'aînée disparaît à l'étage après avoir caressé affectueusement les cheveux de Charlie en passant près d'elle. Ce geste suffit à faire comprendre à la Serdaigle que sa grande sœur aussi avait espéré qu'Owen soit là. Qu'elles en rediscuteront, plus tard sûrement. Viens, j'te montre en haut, dit-elle en se redressant.
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L'appartement du foyer Carter surplombe la boutique comme un empilement d'étages, sans plan d’architecte ni souci de symétrie. Chaque extension semble avoir été créée sous le coup de l'impulsion, et pour cause. Dès l'installation d'Owen et Kate, il avait fallu s'adapter quand le colosse d'un mètre cinquante s’est cogné partout dans la salle de bain minuscule. Une baignoire démesurée a été installée au centre d'une petite pièce annexe ouverte à la va-vite, suspendue au-dessus de l'arrière-boutique comme un nid d’aigle. En 2100, la naissance de Freya a imposé l’ajout d’une première chambre mansardée. Puis, à chaque grossesse de Kate, les murs ont été repoussés à coup de charmes d’agrandissement, les plafonds rehaussés, les planchers rétrécis par endroits, jusqu'à ce que l’appartement ressemble à une étrange accumulation de souvenirs et de compromis. Ici, un palier penché donne sur un bureau minuscule, là, un couloir en zigzag débouche sur une verrière qui regarde le jardin. Quelques mezzanines accrochées entre les poutres cachent d'autres secrets. Rien n’est droit, rien n’est logique, mais tout raconte l’évolution chaotique de la famille.
Il flotte dans l’air une nostalgie persistante qu’aucun sort de nettoyage ne parvient à faire disparaître. Au mur du premier couloir, les cadres désaxés témoignent de jours meilleurs : un article encadré de La Gazette du Sorcier titrant "La dynastie Carter, balais et boussoles", une photo animée de Kate saluant depuis les dunes de Gobi, un trophée du championnat d’Europe de Quidditch signé d’Owen en lettres flamboyantes.
Les promesses d'un avenir légendaire ont pris la poussière, les couleurs ont pâli, la pendule familiale tourne parfois à vide, et certaines pièces restent fermées des mois entiers.
La cuisine ressemble à une vieille dame côtoyant un vieux monsieur, le salon. Ils s'embrassent maladroitement et forment une scène de casseroles cabossées suspendues au plafond, tasses ébréchées alignées sur une étagère qui penche légèrement, large table de bois rayée par les années, entourée de chaises dépareillées. L’odeur du feu, du café, du cuir mouillé et d'un potage cuit la veille flotte dans l’air. Au mur, la pendule s'essouffle, amputée de deux aiguilles ; celle de Kate, au métal terni, pointe inlassablement vers "En voyage", une mention unique que Freya a elle-même gravée à la baguette quand l'aiguille refusait de se positionner ailleurs. Celle d’Owen a récemment glissé de "Inconnu" à "En déplacement".
Au fond du salon, une grande cheminée en pierre trône, accompagnée d’un vieux tapis râpé où s’entassent coussins fatigués et manuels de Quidditch. Au-dessus du manteau, trois rangées de livres se disputent l’espace avec des trophées rouillés et des cartes du monde annotées à la plume. Le fauteuil d’Owen est usé aux accoudoirs, toujours tourné vers l'âtre, tandis que celui de Kate reste vide, une couverture américaine soigneusement posée dessus.
Sur les meubles bousculés, on peut voir des photos animées d'Owen plus jeune, brandissant un Souafle sous les acclamations du public. D’autres révèlent Kate, casquée, en pleine ascension d’un glacier ou accrochée à un balai survolant une infinie étendue de sable, le sourire fendu jusqu’aux oreilles. Des babioles rapportées d’Amérique ou d’ailleurs - attrape-rêves, pierres gravées, statuettes ou carnets mystérieux, attestent d’un quotidien d'aventures brutalement interrompu.
Pourtant en regardant bien, la vie existe toujours ici. Dans le désordre d'une cape jetée à la va-vite, dans les miettes traînant au sol, Freya et ses sœurs empêchent l'appartement de se figer totalement. Derrière le grand canapé, un trait de rouge à lèvres mal essuyé rappelle les expérimentations audacieuses d’Alison. Sur le rebord d'une chaise, un manuel de sortilèges trahit la manie qu'a Charlie de lire n'importe où. Le plan de travail de la cuisine, lui, n’échappe pas à la routine de Freya : tasses empilées, parchemins annotés, et une boîte à recettes qu’elle consulte rarement. L'aînée est partout sans jamais s'imposer, à l'image des outils proprement alignés contre le mur de l'entrée, d'une boîte à courrier qu'elle seule contrôle, ou du kit de couture en plein raccommodage d'une paire de gants en cuir, ensorcelé pour travailler en autonomie.
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Sur la table deux assiettes entamées attendent Freya et Charlie, et une assiette fumante, tout juste servie, lévite jusqu'à une chaise libre. Assieds-toi, Horace va bientôt recevoir le courrier, je lui expliquerai que c'est d'ma faute quand il viendra, d'accord ? Il va rien te dire, j't'assure. Personne ne va mentir cette fois hein ? La grimace de Charlie en dit long à propos de son souvenir du début d'année, tandis qu'elle rejoint sa place et reprend le fil de son repas.
Message publié le 14/08/2025 à 13:48
À la promesse des lettres, Charlie secoue négativement sa tête. C'est trop dangereux pour les hiboux, décide-t-elle, résignée à rester sans nouvelles plutôt que de sacrifier la vie d'un animal pour garder contact avec Sasha. Il existe sûrement d'autres moyens ; ils vendent un tas de petits objets de communication à Pré-Au-Lard... son esprit y reviendra plus tard, soudain happé par l'énergie protectrice de l'animagus qui la prend sous son bras.
— MacDuff surveille la boutique, toi t'es indispensable là-bas. Outre MicMac et ses gros yeux ronds, Sasha a pu croiser souvent la silhouette du grand-duc européen perché sur les cheminées du 76 Grand-Rue. La rouquine se laisse fondre contre le flanc bourru du Gryffondor. Elle s'y sent bien, en manque des étreintes d'un certain demi-géant. À lui aussi, elle avait trouvé des excuses, confrontée aux paroles amères d'Alison qu'elle ne voulait pas entendre. D'un revers de main, la benjamine essuie ses larmes, et sourit quand Sasha se confie au creux de son oreille, révélant l'importance de leur rencontre cette année. Elle acquiesce, et prend le temps d'inverser la situation avant de répondre. Si j'étais tombé sur toi en Ukraine, j'aurais sûrement pensé pareil, explique-elle, persuadée qu'ils auraient recréé la même alchimie de l'autre côté de l'Europe.
La conclusion, c'est qu'encore aujourd'hui, Charlie a un peu grandi.
Grandir, ça force à voir au-delà du cocon familial, au-delà de notre propre petit confort. Grandir, c'est savoir que se morfondre est moins efficace que d'agir. Elle montrera l'Écosse à Sasha, ils se feront des souvenirs si solides qu'ils résisterons à l'éloignement. Promis, affirme la Serdaigle à son ami.
Message publié le 12/08/2025 à 09:27
Elle a quatorze ans depuis 12 jours maintenant, mais rien n'y fait pour Charlie ; elle se sent rétrécir de jour en jour. Petite, puis minuscule, elle s'efface. Moins vive qu'au début de l'année, moins pétillante, la benjamine cède progressivement au monstre de morosité qui tente de l'envahir depuis l'été dernier et le départ de son père. Les pages de ses journaux noircissent, jonchées de réflexions sur l'absence, l'attachement, l'intérêt des relations, le temps qui s'écoule- fatalement. La psychomage dit que c'est normal. De droite à gauche, et ensuite de gauche à droite, façon boustrophédon, elle sillonne le carnet de la rouquine en silence, note quelques mots, et conseille à Charlie de se reposer.
La Serdaigle ne veut pas dormir, la Serdaigle veut retrouver son innocence. La simplicité de l'enfance lui manque. Aujourd'hui, comme parfois, elle s'assoit à côté d'un groupe d'élèves en première année pour les observer échanger des cartes de chocogrenouilles et rêvasser d'une époque si proche mais tellement éloignée. C'est pas mes amis, se contente-t-elle de répondre d'un haussement d'épaules lorsque Sasha arrive et que les gosses partent. Elle sait déjà ce qu'il est venu dire. Probablement la même chose que Freya : qu'il doit s'occuper de sa famille. Les adultes ont toujours de bonnes excuses, et Sasha aussi.
— Salut Sasha. Un léger sourire soulève quelques unes de ses tâches de rousseur. La sorcière s'enroule mieux dans les pans de sa cape, les pieds remontés sur le banc, ses jambes cachées derrière le tissu sombre. Elle écoute le Gryffondor parler de l'Ukraine, de la guerre, de son village. Une boule au ventre, Charlie imagine Kalina et ses parents cachés au fond d'une cave, apeurés, affamés.
Elle voit l'inquiétude déformer le profil de Sasha tandis qu'il se justifie, encore et encore, et cherche à obtenir son adhésion. Je sais qu'tu dois y'aller, répond-elle, consciente de la situation. Ses cheveux voltigent autour de son visage, et ses prunelles bleues fixent le bracelet, puis l'adolescent. Elle retient la peine qui tambourine à son coeur d'arriver jusqu'à ses yeux en inspirant du mieux possible. Ça me fait peur quand même qu'il t'arrive quelque-chose, confie la jeune fille, déjà mille scénarios catastrophe en tête. Peut-être ne se reverront-ils plus jamais.
Son menton se pose sur son genou, le nez en direction du lac où elle perd un regard songeur. C'est moi qui dois arrêter d'être triste pour les gens qui partent. S'ils partent, c'est qu'ils ont une bonne raison. Y'a toujours une bonne raison. Et lorsqu'elle est mauvaise, alors c'est une raison encore meilleure pour partir, n'est-ce pas ? Freya l'a dit, que la vie était faite de rencontres, de départs, de retrouvailles, de pertes, et que tout le monde finit par s'y faire en grandissant. Le paysage se floute devant Charlie. Triste, elle ferme ses paupières marbrées de vaisseaux bleutés et écrase une larme qui roule jusqu'à sa mâchoire. T'inquiètes pas, souffle-t-elle en rouvrant les yeux. Après ça va aller.
Message publié le 09/08/2025 à 08:00
Plus Charli râle, et plus la Serdaigle le compare à un gnome de jardin dans sa tête. Si mon père avait été là, il t'aurait fait tourner au-dessus des balustrades, se murmure-t-elle intérieurement lorsque le concierge énonce la règle du conditionnel. Évidemment, la benjamine Carter n'a pas réellement envie de voir le jeune Gryffondor voltiger à travers les étages, mais son cerveau lui joue des tours parfois. Elle se rappelle parfaitement de la dimension d'une paume d'Owen Carter, à l'intérieur de laquelle elle peut déplier ses 14 phalanges entièrement. À côté, le frère d'Elliot ressemble à un bébé chouette.
Soudain, elle cache sa bouche étirée d'un bout à l'autre d'entendre l'adulte parler de couilles qui deviennent des cacahuètes et des sucettes. Les gens devraient penser à devenir comme Horace en vieillissant ; le monde s'en porterait mieux. Il est l'une de ses grandes personnes préférées.
Le chiffon qu'elle tient s'agite et s'échappe de ses doigts blancs pour retourner à la tâche avec le reste du matériel sous les yeux émerveillé du première année. Charlie s'imagine déjà passer l'après-midi à aider les balais et les plumeaux jusqu'à retrouver la salle des trophées aussi brillante qu'à son arrivée, mais le Poufsouffle interrompt ses projets. Eh-sauf qu'Horace et tenace riment parfaitement. L'Écossaise abandonne la statuette d'Ubac Ward entre les pans d'une peau chamoisée très déterminée à lui rendre son panache et acquiesce face aux yeux gentils du concierge.
— Oui Horace d'accord. Elle devrait s'épousseter et essayer de faire une sieste. Elle pourrait tomber de fatigue après toute cette agitation et son accumulations de mauvaises nuits. Charlie offre un petit sourire à l'adulte, et s'éloigne dans la même direction que le Gryffondor en resserrant la chemise nouée à sa taille. Hey, tu sais voler sur un balai au moins ? le hèle-t-elle à distance. Sauf qu'il disparaît au prochain virage sans répondre, visiblement pressé de quitter la salle des trophées et la fille Carter elle-même. Bizarre ce mini-Gallois, se dit-elle.