Harry Potter RPG
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Charli Blackburn

12 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Deb
Gryffondor
Salle des trophées, Samedi 23 Septembre 2124

Il te faut qu'une poignée de secondes pour comprendre qu'on est sur tes talons. Poussé par l'adrénaline, un rire silencieux qui t'étire des lèvres gamines, tu te presses dans un couloir, puis un autre, et encore un autre. Bien sûr tu es bien loin de connaitre encore toutes les facéties que le château peut bien réserver aux jeunes garçons de ton espèce, et tu suis les rangées d'armures qui ont, jusqu'ici, été ton unique repère pour trouver la salle des trophées. Il s'avère pourtant rapidement que la route empruntée n'a rien à voir avec celle prise à l'allée. En fait, tu as presque l'impression de tourner en rond, alors que derrière toi retentit la voix d'une sorcière que tu t'imagine, avec un genre de frousse dénuée de véritable peur, préfète. Dans la précipitation, tu bouscule un chevalier, ne prête guère attention à la manière qu'il a de tourner la tête vers toi.

Mais une main, bientôt, t'attrape, et malgré la puissance de tes jambes, les doigts serrés autour de ton bras mettent un arrêt définitif à ta fuite. Tu te débats pourtant encore plusieurs secondes, habitué des corrections rustres de tes grands frères lorsque tu les fais tourner en bourrique. Peine perdue. La fille te tient. Essoufflé, les pommettes rougies et les yeux un peu hagard, tu fais face, tes boucles brunes étalées pêle-mêle autour de ton visage, pointant par endroit dans quelque direction étrange. Ton regard se fait défiant alors que de ton autre main tu attrapes la sienne et pince, fort, la forçant à lâcher prise. Un seul pas de recul alors que tu la dévisage et constate à retardement qu'il ne s'agit pas d'une préfète, mais d'une élève plus jeune. Elle tousse encore et encore, t'observe comme certains professeurs mécontents de tes réponses en cours.

- Horace ? C'est qui Horace, tu demande plutôt que de répondre, complètement sur la défensive.

Bon. C'était pas prévu qu'une fille se prenne la bombapoudre. Mais c'est honnêtement un peu marrant de la voir entièrement couverte de blanc. Alors tu te pinces les lèvres et t'échappes un rire involontairement alors qu'elle tousse encore.

- C'est bon c'était juste un défi, tu balances avec assurance. T'vas pas l'dire hein, tu réclames soudain un ton plus haut, en t'approchant un peu. R'garde ça part facile.

Tes mains minuscules viennent tapoter un bras de la fille, faisant s'envoler une nuage de poudre blanche qui vous enveloppe tous les deux. Tu tousses à ton tour, étrangle un rire. Ce n'est qu'au bout de plusieurs secondes que tu remarques les écritures sur le tee-shirt qu'elle porte, et tes yeux s’écarquille tout rond avant que tu ne brailles :

- HAN C'EST LE MAILLOT DE L'ÉQUIPE NATIONALE D'ÉCOSSE ?!

Bien sûr, les Catapultes de Caerphilly sont bonnes, mais c'est à rien à côté de l'Équipe Nationale d'Écosse. Même que Charli les a jamais vu jouer, mais il a vu des figures de certains joueurs dans les So Quidditch que lui refile Elliot quand il a fini de les lire. Ils sont bons. Mais pas assez bons pour aller battre le Canada, ou même le Luxembourg. Au moins assez pour jouer contre eux, quand même, et c'est pas rien. Charli sait qu'Elliot est fan. Alors bien sûr, il est fan aussi.

- C'EST CELUI D'QUI ? PAS MACDOUGALL HEIN, C'EST UN CON ! Il récite en trépignant.

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Charli Blackburn

12 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Deb
Gryffondor
Terrain de Quidditch, Dimanche 10 Septembre 2124

Tu vois bien le mec débarquer. Tout minuscule point sur le terrain, avec une malle en lévitation derrière lui. C'est presque pire en fait, de voir la taille d'une silhouette qui fait qu'approfondir ta sensation d'éloignement avec le sol. T'as pas bougé d'un pouce, et tu sais que tu parviendras plus à bouger du tout de toute façon. Alors tes yeux écarquillés le suivent jusqu'à ce qu'il arrive à ta hauteur, et tu le reconnais instantanément. Spike Ryder. Tu sais pas si t'es dévasté que ce soit lui, ou complètement refait. T'as pas la marge de manœuvre pour ce genre d'émotion tellement t'es encore et toujours tétanisé, les doigts crispés sur le manche de ton balai, le vent qui continue d'essayer de te faire chuter de seconde en seconde. Alors tu réagis pas tellement tandis qu'il se fait son petit monologue, aussi à l'aise que l'a toujours été ton frère dans le ciel.

T'as un sursaut quand il attrape le manche de ton balai, mais tu te laisses descendre exactement comme t'as fait en cours. C'est pas comme si t'avais vraiment le choix, parce que visiblement t'as plus la fonction ni de tes bras ni de tes jambes. Complètement tendu sur ton perchoir, t'as l'impression que ça dure une infinité de secondes avant que t'atterrisse enfin sur le sol, et te laisse tomber pathétiquement dans l'herbe. Tremblant, les paumes de mains tellement moites que t'es pas bien sûr que tu pourrais encore saisir quoi que ce soit, tu te pince les lèvres entre tes dents avec un sentiment de honte abominable qui te bouffe le ventre. Tes yeux essaient même pas de se redresser pour rencontrer ceux de celui que tu vois comme une idole, parce qu'il a suivi le même chemin que ton frère. C'est terrible. Peut-être le pire qui pourrait arriver, pas vrai ?

Il va le dire à Elliot, et alors Elliot saura que t'as raconté que des conneries, pis que t'es vraiment nul sur un balai.

Pétrifié par tout autre chose que la peur du vide cette fois, tu détourne la tête en direction du château, puis des gradins, puis de Spike dont t'esquive toujours le regard - tu regarde plutôt la manière qu'il a de se tenir près de son balai, comme si c'était une seconde nature, comme si l'objet allait pas l'emporter dans les airs et lui faire subir les pires tourments dans les prochaines trente secondes. Faut tout ton courage pour beugler ta demande, sans aucun remerciement pour ce qu'il vient de faire, ni aucune autre forme de politesse tellement ça parait essentiel sur l'instant :

- Tu peux m'montrer comment on fait ?

Tu sers les poings pour enfin rencontrer son regard, de la défiance dans le tiens, mais t'enchaines vite, avant qu'il ait le temps de dire qu'il a pas le temps, que t'es qu'un môme et que tu le fais chier, comme ferait Elliot.

 

- S'te plait. S'te plait tu m'montre et j'te donne toute ma collections d'cartes de l'équipe nationale ok ?

C'est tout c'que t'as à offrir et c'est pas beaucoup, mais c'est tout c'que t'as à offrir. T'as les mèches en l'air, et t'es couvert d'une sueur moite qui te fout des frissons, mais t'as la volonté et ça se voit. T'es planté sur tes talons comme si ta vie en dépendait.

- Mais tu l'dis pas d'accord. C'est entre nous. J'ai toutes les légendaires, tu soulignes avec aplomb, les sourcils froncés.

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Deb
Message publié Mercredi 19 Février 2025 à 13:04

Hello aussi,

M'suis faite devancer, mais du coup tout pareil qu'Aza, j'ai toute une armée à disposition - et en prime j'suis maj en ce moment alors j'dis oui aux nouveaux RP ! J'te sépare les adultes des élèves j'suis sympa :

Dans le personnel de Poudlard j'ai Aldebert Wickerson (prof d'astro excentrique, ancien serdaigle, il se prend au sérieux une fois sur deux) et Horace Milbourne (concierge soixantenaire qui fait partie des murs, c'est un ancien poufsouffle qui aime bien papoter avec les élèves et les pousser à faire des activités en dehors des cours). En dehors de Poudlard mais accessible pour être postée chez Ollivanders, j'ai Leslie Harrison, petite nana très vive et passionné par son travail qui projette d'ouvrir très bientôt une boutique d'instruments magiques sur le Chemin de Traverse). J'ai un électron libre nommé Leo Bloodworth qui traine un peu partout où on l'attend, mais aussi on ne l'attend pas, terriblement con mais probablement attachant, et qui du haut de ses vingt-cinq ans en fait plutôt douze et demi. Il est un peu en flottement pour le moment mais à priori il va bientôt travailler au département des catastrophes magiques. Un peu moins accessibles, j'ai Elliot Blackburn, joueur de Quidditch professionnel célèbre et plutôt imbu de lui-même, et aussi Alec Chadwick, un type un peu ermite qui refait des charpentes dans le monde moldu pour esquiver les démons de son passé au MACUSA, tout ça.

Parmi les élèves j'ai un minuscule Charli Blackburn qui vient de pousser dans mes rangs, c'est le frère d'Elliot, il a onze ans, c'est un hyperactif mignon mais peut-être un peu chiant à la longue - on sait pas, j'le découvre encore. J'ai aussi un Basil Banks de treize ans qui se fait constamment bully par ses camarades parce que c'est un fragile, mais en fait il est gentil, il aime la photographie, a une passion morbide pour la guerre, et il a le don de clairvoyance. Dans les rangs des cinquième année, t'as l'embarras du choix entre mes trois poufsouffles qui font partie de la même bande de potes (avec Ambrose cité plus haut) : Ferguson Decker est un cognard fou qui vit un peu trop fort, Jimmy Stone est, comme son nom l'indique, constamment stone (ou cherche à l'être) mais c'est vraiment pas un mauvais bougre, et Sam Chadwick est une petite meuf un peu garçon manqué, grande gueule et fonceuse, qui cache des complexes sur une féminité non assumé. J'ai aussi deux nanas de septième année mais pas les plus faciles à vivre : Anya Nikitovna qui est une expatriée russe solitaire, dure, et vraiment froide, et Viviane Valcourt, qui est la définition même de la pimbêcherie - si ce mot devait exister. En gros c'est l'héritière d'une grosse marque de haute couture magique, et elle se prend vraiment pas pour de la merde.

Tous mes persos ont aussi des liens avec les persos d'Aza au-dessus, donc si jamais on peut aussi s'taper un petit RP à plusieurs ! Suis dispo ici par MP ou sur discord via le serveur, t'hésite pas.

La bise et une belle journée,
Deb

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Charli Blackburn

12 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Deb
Gryffondor
Terrain de Quidditch, Dimanche 10 Septembre 2124

Ça s'est pas passé comme prévu. Tu sais pas vraiment pourquoi. T'y croyais dur comme fer, jusqu'à ce que ton pied frappe le sol et t'entraine dans les airs, plus de dix mètres plus haut. C'est juste qu'à mater Elliot faire, ça avait pas l'air si compliqué. Il fait ça comme de respirer. Tu t'attendais pas à ce que ça monte si vite et si fort, à ce que le vent essaie de t'emporter avec lui, à ce que le sol semble si loin d'un coup, à ce que le manche semble glisser sous tes mains complètement moites. Tu t'es tapé la honte, vraiment, parce que depuis la rentrée on a pas arrêté de te regarder en coin en chuchotant que t'es le petit frère de Blackburn, des Catapultes.

Sûr que t'es fier, même que t'en as joué.

T'as regretté aussi vite que le vieux balai d'Elliot t'as emporté tout là haut, et que t'as eu l'impression que t'allais gerber tout ton déjeuner sur la pelouse. Ça t'as pris tout ce que t'avais pour tout garder, mais le malaise qui t'as pris est encore trop frais pour que tu puisses l'ignorer. Parce qu'ils te regardaient tous, là, en bas, et que tout ce que t'as réussi à faire, c'est devenir plus blanc qu'un drap, et rester figé dans l'air sans plus oser bouger d'un seul cheveu. Jusqu'à te faire récupérer par le professeur de vol. La honte. T'as dit que t'avais mal digéré, et c'est passé devant tous les autres, mais c'est sûr que ça passera pas pour toujours. Parce que tu le sais que c'est pas ça. Que ça a rien à voir avec le déjeuner. Que juste tu sentais que t'avais rien à faire sur ce balai du tout, et que t'aurais préféré être n'importe où ailleurs.

Impossible de reproduire l'évènement la semaine prochaine. Juste impossible. Alors ce matin t'as bondis de ton lit aux aurores, t'as emporté ton balai avec toi, et t'as filé directement vers le terrain. Tu sais que y aura personne parce que personne se lève si tôt un dimanche, pas vrai ? T'es même pas passé par la case petit déjeuner. On sait jamais. T'as pas envie de gerber pour de vrai. T'es excité un peu, comme t'étais excité avant le cours de vol, sauf que cette fois-ci ta poitrine se contracte un peu. T'as peur. Tu l'admettrais même pas à toi-même, mais t'es terrifié à l'idée que ça se reproduise. Que tu grimpes tout là-haut et que tu restes bloqué. Mais t'es Charli Blackburn, t'as ça dans le sang, et tu refuses de croire que c'est pas ta place. Alors le balai installé au sol, t'inspire, et tu te place exactement comme le professeur vous a expliqué.
 

- Debout !

Au moins, le balai obéit directement. Comme s'il pressentait qu'il était le petit frère d'Elliot. Ça avait été la même chose pendant le cours, et c'est peut-être ce qui t'as sauvé quand t'as été redescendu. Si le balai t'obéis, c'est que c'est pas toi le problème. Obligé. Tu reste un moment comme ça, minuscule silhouette plantée sur la pelouse encore fraîche, une brume épaisse sinuant encore entre les hauts gradins. Y a personne pour te regarder. Peut-être bien que c'est ça qui t'as figé non ? Pas la hauteur, pas la sensation, juste tous ces yeux braqués sur toi qu'attende que tu fasses des dingueries dans le ciel juste parce que tu t'appelles Blackburn. Tu te rassures comme tu peux, puis finalement tu t'installes, et tu frappes ton talon sur la terre avec vigueur.

Aussitôt, c'est comme si un grappin te prenait au ventre alors qu'en moins de trois secondes tu te retrouves à plus de quinze mètres de hauteur, le vent sec balayant tes boucles brunes, et te forçant à plisser les yeux. Regarde pas en bas, tu te répètes. Mais bientôt tu peux pas t'en empêcher. Tu regardes en bas. C'est loin. Vraiment très loin. Tu te vois tomber. Pourtant tu ne bouges pas, figé sur le manche, tes mains subitement moites s'accrochant désespérément dessus avec toute la force que tu peux avoir. Tes yeux vissés sur le sol, t'es persuadé de le voir arriver à toute vitesse, et t'as un sursaut, la respiration coupée.

Ça craint. Ça craint, ça craint, ça craint. Tu repenses à toutes ces fois où t'es allé voir un match d'Elliot, même s'il voulait pas que tu sois là, à la façon qu'il a de faire des figures comme si c'était rien. T'arrives plus à inspirer correctement. Trempé dans un maillot de sport usé qui te retombe au milieu des cuisses, et un jogging dont le bas a du être roulé jusqu'aux chevilles, tu réalises que t'es bloqué. Encore, et ça te tétanise encore plus. C'était pas une bonne idée. C'était pas une bonne idée du tout.

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Charli Blackburn

12 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Deb
Gryffondor
Salle des trophées, Samedi 23 Septembre 2124

Tu crois bien que t'auras jamais fini de t'extasier. D'abord devant la taille du château. On pourrait facilement mettre ta maison toute entière dedans, plusieurs fois. Y a des armures qui bougent. Pour de vrai. La nuit, on t'a raconté qu'elle faisait des tours de garde dans les couloirs. T'es pas bien sûr que c'est vrai, mais t'as déjà entendu le grincement métallique de ton dortoir, alors peut-être bien que c'est pas des conneries. Tous les tableaux bougent. Comme s'ils étaient vivants. Y en a même qui parlent et certains qui t'insultent, avec des vieilles insultes que t'as jamais entendu de toute ta vie - et pourtant t'en as entendu des tas, des insultes. Les cours ont rien à voir avec ceux donnés dans ton ancienne école. Tout le monde écrit sur de vieux parchemins, avec de grandes plumes qui sont vachement difficile à manier, et de l'encre épaisse avec laquelle t'arrête pas de faire des tas sur à peu près tous tes devoirs.

Ça fait déjà plus de trois semaines que t'es là, mais t'as l'impression que tout est encore à découvrir.

T'as écris à Elliot pour lui raconter que t'avais été réparti dans la même maison que lui, et aussi que t'as eu tes premiers cours de vol, et que t'as été génial, et que tout le monde te dit que t'es la prochaine star du Quidditch exactement comme lui. T'as embelli un peu. T'as pas envie qu'il s'imagine que tu lui fous la honte à Poudlard. Il a pas répondu, mais c'est pas bien grave. T'as écris à Kayla aussi. Enfin au reste de ta famille, mais la lettre était adressé à Kayla, parce que tu préfères que ce soit elle qui ouvre l'enveloppe pour pas qu'elle y foute de la graisse partout, et aussi pour qu'elle la lise avant tout le monde. Tu lui as tout raconté dans les moindres détails, et même le cours de vol, mais ça sur un papier à part où t'as bien écrit que fallait pas que les autres lisent. T'attends toujours la réponse, mais c'est normal que ça prend du temps parce que faut que tout le monde écrive une partie. Peut-être même que Maman va écrire une phrase ou deux ? Tu sais pas, mais t'espères.

T'as appris quelques sorts déjà. Des sorts qui paraissent déjà incroyables, même si t'as vu des élèves plus grands se balancer des sorts encore plus dingues dans les couloirs, et que tu sais que tu les apprendras pas avant un moment. Déjà tu sais lancer un Lumos. Mika t'as aussi montré comment lancer le sort du nez coulant, et ça c'est vachement marrant. Mika c'est un garçon de ton dortoir qui vient d'une famille de sorcier, et qui demande qu'on l'appelle Mika, même si en vrai il s'appelle Michael. T'essaies encore de maîtriser le maléfice des chatouilles, mais celui-là est plus compliqué. N'empêche qu'on s'ennuie jamais à Poudlard, parce que même en dehors des cours y a beaucoup trop de choses à faire. Des couloirs à explorer. Des statuts à fouiller. Des bonbons à tester. Récemment, t'as découvert les bombamousses et les bombapoudres, et ça c'est sûr que ça va faire toute ta scolarité.

D'ailleurs t'en tiens une dans la main, qu'on t'a défié de balancer dans la salle des trophées sans te faire prendre.

Facile.

Tu t'avances en jetant des coups d'œils réguliers aux alentours. On est samedi, et le samedi, il y a tellement d'élèves qui se promènent dans les couloirs que personne ne fait vraiment attention à ce qui s'y passe. Tu sais que t'as toutes tes chances. T'as l'impression d'être dans un de ces films qu'aiment mater tes frères à la télévision. La bombapoudre planqué dans la paume d'une seule main, tu te retiens presque de frôler les murs comme un ninja. Presque. C'est-à-dire que tu peux pas t'empêcher de faire un peu comme si t'étais vraiment dans un film, et qu'une musique de suspense accompagnait chacun de tes pas. De commenter, même, tes propres mouvements, une main devant la bouche.

- L'agent Blackburn est en place, je répète, agent Blackburn en place.  Roger.

Le chuchotement est absurde, te fait pouffer tout seul alors que tu croise le regard de Mika, de l'autre côté du couloir, loin, si loin qu'il est difficile de même décerner son visage. Tu lèves un pouce discret avant de t'infiltrer directement dans la pièce convoitée. Tu zieute les alentours avec un air qui n'a rien d'innocent, jette ton dévolu sur la vitrine la plus en valeur du lot, sur laquelle semble perpétuellement braquée deux spots de lumière magique provenant du plafond. Un sourire malicieux se dessine alors que tu approche, encore et encore, jusque, dans un mouvement vif, balancer l'arme sur la cible avant de filer sans demander ton reste. Tu n'as pas vu, bien sûr, qu'à l'instant même où tu jetais ta bombapoudre, cette fille te passait devant.

POUF !

La poudre se répand dans la seconde, impossible bien sûr à nettoyer par magie - c'était là tout le fun des armes magiques comme celles-ci, elles étaient impossibles à récurer d'un simple coup de baguette. D'une blancheur immaculée, collante et terriblement volatile, elle ne tarde pas à couvrir les trois mètres carrés à la ronde alors que tu es déjà en train de fuir de toute la force de tes jambes trop minuscules pour t'éloigner efficacement de la scène de crime.

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Charli Blackburn

12 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Deb
Gryffondor
Dans les couloirs du château, Samedi 09 Novembre 2024

Huit fois. T'hausses un sourcil peu impressionné. Huit fois. Pis quoi. T'es pas assez con pour y croire. Personne peut redoubler huit fois. Deux, trois, quatre fois peut-être bien, mais y a un moment même les professeurs ils comprennent que y a plus rien à faire, pas vrai ? Alors tu sors la première chose qui te passe par la tête, la même réplique qui sort naturellement chez toi à peu près dix fois la journée.

 

- Mon cul ouais !

 

Huit fois, ça lui donnerait presque l'âge d'Elliot. Nan, celui de Liam en fait. C'type a pas la tête d'avoir l'âge de Liam. Il a juste pas la tête d'un type qu'a l'âge de passer des épreuves de première année non plus. Alors sans doute qu'il a vraiment redoublé, mais pas huit fois quoi. Peut-être deux, ou trois, ou même quatre. Peut-être bien qu'il en a honte, que du coup il raconte n'importe quoi.


Tu te fais pas prier pour passer devant, pis quand l'gars te cause tu te retourne un peu pour regarder ce qu'il fait. En vrai, tu sais même pas pourquoi t'essaie d'être si discret, c'est pas comme si vous aviez pas l'droit d'être là ou quoi. C'est juste que c'est la nuit, pis qu'vous êtes seuls au milieu d'un château vachement silencieux. Y a de quoi se sentir comme un ninja. Alors t'reste un peu impressionné quand Sasha se met à bondir vers l'avant et à grimper les escaliers super vite, et sans faire le moindre bruit.

- Frimeur, tu marmonne pour la forme.

Sauf que deux secondes après, la langue serrée entre tes dents, tu t'mets à l'imiter. Tu bondis comme un chat, persuadé d'être le meilleur ninja de l'univers, pour grimper à sa suite. Tu manques de te ramasser dès les premières marches, parce que rester sur l'avant des pieds ça nique à peu près tout ton équilibre, mais en vrai tu prends l'coup rapidement. Pis quand tu déboules sur le palier, tu t'attends pas à la présence de Sasha adossé au mur, et tu sursautes comme un crétin.

 

- Eh ! Tu l'bouscule comme t'aurais bousculé n'importe lequel de tes grands frères, mais t'as vite fait de passer à autre chose parce que dans la seconde suivante : T'm'as pas entendu arriver hein ? J'ai fait comme t'as dit. Il s'imite lui-même en faisant plusieurs pas sur place, à moitié sur la pointe des pieds. Bon elle est où la salle des armures ?

Puis t’avances, toujours trop vite, mais toujours en mode vrai assassin de l'ombre, et tu bifurques au hasard dans un couloir, passe devant une tapisserie représentant un troll qui joue de la harpe avec un air beaucoup trop concentré. Tu te plante devant chaque ouverture pour checker et brailler des c'est pas là ! et des pas là non plus ! ou encore quelque wow c'est vraiment pas là du tout avant de claquer la porte pour ouvrir de grands yeux en direction de Sasha : t'façons si c'est une salle des armures y a des armures, alors on d'vrait suivre les armures ! Vraie logique ça. Alors tu marches et tu guettes les armures qui vous mènent effectivement dans une salle immense dans laquelle sont postés des dizaines de chevaliers en métal, figés dans des poses dramatiques. Alignés comme des sentinelles, certains casques grincent légèrement tandis qu'ils pivotent pour vous observer avec attention.

T'es pas du tout flippé.
 

Arrêté au seuil, les yeux grands comme des gallions, tu balance encore une fois le premier truc qui te passe par la tête :
 

- Wouaaah. C’est là qu’ils rangent tous les mecs morts en duel ? T'crois si j’leur dis salut, elles me répondent ? Tu zieute la première sur ta gauche pour lui faire un signe de la main : Salut !


Rien ne se passe. T’es un peu déçu, mais tu rentres quand même, les bras tendus sur les côtés, genre attention à pas déclencher un piège magique. Tu tentes d’être encore furtif  - même si t’as déjà percuté une épaule métallique en passant trop près et qu’elle s’est mise à vibrer dans un CLONGGG sinistre, puis tu déclames comme si t’étais en mission ultra secrète :
 

- C'était quoi d'jà ? Traversez la salle des armures et tournez à droite là où la Lune rencontre le Soleil ? Tu réfléchis à voix haute, tes yeux fouillant la pièce. Peut-être une tapisserie ? Un tableau ? Une statue ? Ou genre... des motifs gravés ? T'vois un truc ?


Tu lèves le nez dans tous les sens. Et justement, au fond de la salle, un vitrail attire ton regard. Une lune pâle et un soleil doré y sont enlacés dans un motif en demi-cercle, presque caché derrière une grande armure montée sur un piédestal.


- EH ! Là ! Viens ! Tu fonces comme une flèche, glisses un peu sur le sol lustré et t’écrases à moitié contre le socle de l’armure en voulant faire un arrêt stylé. Tu reprends vite contenance. Ok. Donc maintenant : Faites dix pas vers le Sud. Tu lèves ton parchemin, le tourne dans tous les sens, puis fixes Sasha avec sérieux. Mais l'sud, c’est où ? J'ai pas d'boussole moi. P't-être le redoublant en a une, à force de passer l'épreuve des courageux avec les premières années tout le temps. Ou alors pt-être il sait lire dans les courants d'air, en plus de courir dans des escaliers comme un ninja. Pis soudain l'illumination. OH J'SAIS ! Tu tire ta baguette de ta poche pour la poser dans la paume de ta main, exactement comme on va a montré en cours y a à peine quelques heures. Merde, c'est quoi la formule déjà ? Pointe-Au-Nord. Tu fronce les sourcils, super concentré, et tu te la tente.

- Pointe-Au-Nord !

La baguette tourne un peu bizarrement, tremblote, puis s’arrête sur une direction plus ou moins fixe. Tu sais pas trop si c’est vraiment le Nord, mais t’en es sûr à 80 %. Bon, ben c’est là ! T’façon, au pire c’est Sud-Est, c’est presque pareil. Tu comptes dix pas  avec enthousiasme. Devant toi, un pan de mur craque légèrement… puis un petit loquet doré apparaît entre les deux lions sculptés. Tu le tires avec l’avidité d’un gosse à Noël. T’VOIS ?! Magie. J’suis né pour ça. Pas besoin de boussole. La porte grince et s’ouvre. Pas hyper classe. Mais ça passe. Objectif atteint.

 

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Charli Blackburn

12 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Deb
Gryffondor
Dans les couloirs du château, Samedi 09 Novembre 2024

T'y croyais pas vraiment que y aurait des épreuves. La rumeur se propageait dans les dortoirs depuis la rentrée, mais tu t'étais dit que c'était le genre de chose que les plus grands disent aux plus jeunes pour les terrifier et qu'ils se pissent dessus dans leurs lits. T'as vécu plus de dix ans avec quatre grands frères et une grande sœur, t'es rodé sur ce genre de sujet. Tu sais très bien que faut pas tout croire ce qu'on te raconte, parce que la plupart du temps c'est vraiment que des conneries. Sauf que voilà, c'était pas des conneries. C'est même plutôt super officiel et tout. Le deuxième samedi de novembre, on vous rassemble tous autant que vous êtes pour vous faire un grand discours sur les épreuves qui vous attendent, comme quoi faut prouver votre valeur parce que vous êtes dans la maison du courage et tout.

Ça t'excite immédiatement. Faut dire, t'as toujours aimé prouver que tu sais faire les choses. Même que t'es doué pour ça. T'as démonté Russell sur son propre jeu de combat plus d'une vingtaine de fois. Pis à la course, tu le traces, comme tu traces Liam aussi, qu'a pourtant des jambes vachement plus grande. Tu sais que t'es bon, et tu sais aussi que t'as peur de rien. Même pas de sauter du haut d'une falaise jusque dans la mer gelée, ou de manger du sel à la cuillère, ou de balancer des bombapoudres au milieu de la salle des trophées. T'aimes les défis, et ça a l'air d'être toute une série super spéciale, et super élaborée. Enfin, élaboré par des élèves plus âgés, alors ça sera pas comme les défis des autres gars de ton dortoir quoi. Même si Mika il a vraiment des supers idées de défis.

 

- R'garde les filles, il se marre en les voyant se tenir la main à la mention des insectes. Elles ont déjà la trouille. Elles iront jamais au bout.

Tu dis même pas ça parce que c'est des filles. Kayla elle aurait tout déglingué sur les épreuves. Mais Kayla elle est géniale c'est pour ça. Elle sait tout faire. Si c'était une sorcière, sans doute qu'elle serait encore meilleure qu'Elliot sur un balai et tout. Une star intergalactique ou quoi. Mais bon elle a pas de pouvoirs magiques, pis elle a encore que quatorze ans, alors elle se contente d'avoir les meilleures notes de tout son collège.

T'espère vraiment que tu vas te retrouver avec Mika, parce que tu sais que, comme toi, il a peur de rien. Enfin, il a un peu peur de certains professeurs quand même, et il reste pas trop traîner quand Charli se fait prendre à faire une connerie, mais ça c'est parce qu'il sait qu'il se ferait lyncher par ses parents. Apparemment ils sont super stricts et tout. N'empêche que Mika a jamais froid aux yeux quand il s'agit de faire des conneries, du moment qu'ils se font pas prendre, et ce serait pas mal d'être avec lui.

Les portes s'ouvrent, et les quinze nouveaux que vous êtes se déversent au dehors de la salle-commune. Y en a un qui dénote, tu l'as bien remarqué, mais aucun des préfets a l'air de trouver ça bizarre qu'il soit là, ce gars plus âgé qui se tient avec vous tous comme s'il allait lui aussi passer les épreuves. Tu récupères le parchemin qu'on te donne et tu le lis - avec difficulté, parce que c'est écris en attaché et à la plume et que ça tu t'y es toujours pas fait vraiment -, puis tu fronces les sourcils. Bon. T'es pas avec Mika. T'es avec un mec qui s'appelle Sasha, pis un nom bizarre un peu imprononçable genre Chechen. Mais t'as pas besoin de chercher bien longtemps, parce que l'autre prononce ton nom qu'il vient de lire sur son propre parchemin. C'est le grand. Le grand qui fait trois têtes de plus que tous les autres, et qu'a l'air de faire la gueule.

En vrai c'est pas tant une mauvaise nouvelle d'être avec un gars qu'est aussi grand, parce que ça peut être super pratique. Alors tu te démontes pas et tu le hèle en levant un bras.

- C'est moi ! Puis en t'approchant tu peux pas t'empêcher de lui demander : t'as redoublé combien de fois ?

Nan mais c'est important de savoir, tu te dis, parce qu'il est peut-être un peu attardé, et peut-être bien qu'il peut être pratique parce qu'il est grand, mais moins pratique pour tout le reste. S'il est con, par exemple. T'as un sourire en coin parce que t'admets que tu te fous un peu de sa gueule. T'as pas peur de te foutre de sa gueule juste parce qu'il est grand. Tu cours vite de toute façon. Tu désigne le parchemin avant de lever le menton - t'es obligé de le lever vachement plus haut que d'habitude, mais c'est pas bien différent de quand tu t'adresse à Connor ou à ton père avec toute ton insolence de gamin de onze ans. 

 

- Bon on y va trouver l'passage secret ? Même que t'es excité quand même, et ça se voit. T'as un dernier regard pour Mika qui disparait avec son binôme - c'est Saya, une des filles qui tenait la main de sa copine tout à l'heure en tremblant. J'sais pas c'est où la salle des armures par contre, il annonce de but en blanc avant d'entamer une course tranquille, en essayant de se faire furtif dans l'obscurité. Aussi furtif qu'on peut l'être quand ta voix résonne dans tout le couloir quoi.

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Charli Blackburn

12 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Deb
Gryffondor
Terrain de Quidditch, Dimanche 10 Septembre 2124

Tu te dégonfles, un peu à la manière d'un ballon. Il s'en tape. Il veut pas des légendaires. Il va l'dire à Elliot. Même qu'il va pas t'aider. Parce qu'il peut pas t'aider. Parce que c'est mort, et que tu pourras jamais voler comme Elliot, parce que t'as peur du vide. T'as envie de chialer, mais tu ravales le tout dans un reniflement méprisant alors que tu balances :

 

- J'pas l'vertige.

 

Pas peur du vide. Peur de rien même. T'as croisé les bras, précisément comme le môme que t'es, et ton regard se détourne sur le paysage comme pour y puiser un semblant d'force, ou d'espoir que ce qu'il vient de dire est pas complètement vrai. Que y a des gens qui le vainquent le vertige. Pis que si y en a pas, alors toi tu seras bien l'premier. Charli Blackburn, joueur d'excellence qu'a vaincu son vertige pour devenir le plus grand joueur de Quidditch de tous les temps ouais. Tu t’dis que si tu continues de parler, ça finira par devenir vrai. Comme si dire j’ai pas le vertige assez fort allait faire disparaître la boule dans ton ventre. Celle qui s’est plantée là-haut, à quinze mètres du sol, pis qu'a poussé tellement fort dans ton estomac que t'en as encore un peu la gerbe. Tu renifles encore, pis t’essuies le nez sur ta manche avec une dignité toute relative et tu lâches :
 

- J’pas l’vertige, juste... j’me suis envolé trop vite, c’est tout. Pis l'balai est super capricieux. J’l’ai senti.
 

Tu ponctues d’un hochement de tête comme si t’étais un expert en comportement de balai. Faut bien sauver ce qui peut l’être. Tu croises le regard de Spike une demi-seconde, puis tu te reprends.


- Pis même que j'aurais l'vertige, j'le déglingue. Comme t'as pété la vieille chaise de Kayla une fois. J'le démonte, j’te jure.
 

T’as une petite étincelle de fierté qui retombe aussitôt. T’as beau fanfaronner, t’en peux plus d’être là sur le sol, tremblant comme un crétin, avec ton héros d’un jour qui te dit que tu voleras jamais. Alors tu te redresses un peu, les jambes pas très stables mais le menton bien haut.
 

- J’te demande pas de me montrer pour que j’fasse pareil. J'veux juste tu m'montre pour apprendre ok ? Même si j’suis nul au début, c'est normal d'être nul au début. T'étais nul au début j'suis sûr, il accuse un peu fort comme pour s'en convaincre.

Que Spike était nul.
Qu'Elliot était nul aussi.
Que les héros naissent pas des héros et qu'ils le deviennent.
Même eux ils ont eu l'vertige, pas vrai ?
 

Y a un silence. Le genre de silence qui gratte sous la peau. Puis tu rajoutes, plus bas, comme si c’était un secret :
 

- J’veux juste pas qu'Elliot il sache que j'suis nul alors tu l'diras pas ok. Tu regrettes tout de suite de l’avoir dit, alors tu t’empresses de te redresser d’un bond, les joues en feu, la voix plus forte : j'lui dirais quand j'serais meilleur que lui ça.