En dehors du Château Monde [Terminé] [Évent] Finale de la Coupe du Monde de Quidditch
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Loredana Sparks , Conté de Devon, le 26/08/2124

Quarante-et-un jours. Voilà quarante-et-un jours que j’avais posé mes valises à Londres après un long périple italien. En manque d’activités pertinentes, je m’étais procuré quelques jours plus tôt un billet pour la finale de la coupe du monde de Quidditch au marché noir. Des années que je n’étais pas montée sur un balai, mais je n’avais jamais cessé d’assister à des matchs, de hurler ma colère, crier ma joie parce que ce sport avait cette faculté de créer une ribambelle de ressentis différents. C’est une sensation que j’adore éprouver et la retrouver aujourd’hui ici, en Angleterre, semble à la fois irréel et à la fois tellement naturel. Jamais je n’aurais cru que je reviendrais ici. Je pensais avoir définitivement tiré un trait sur ma vie anglaise, préférant la nouveauté à ce qui me rattachait ici. Je m’étais doutée que personne ne m’accueillerait à bras ouverts. D’ailleurs, personne ne m’avait accueillie du tout, ce qui était parfait. Je n’avais aucune envie de justifier ce départ, surtout parce qu’il n’y avait pas vraiment d’arguments qui tiennent la route. J’étais juste…partie, comme ça parce que l’envie s’était dessinée dans ma tête avant de m’endormir. Qui aurait cru que je serais de nouveau ici après tout ce temps ?

 

Après avoir passé la journée à passer de tente en tente, à chercher des vendeurs ambulants d’objets sans intérêt, le match avait enfin commencé. Je suis venue ici dans l’optique de passer un bon moment, de renouer avec les passions de mon passé qui m’avait lâchée ces dernières années. Japon, Norvège, Norvège, Japon, je n’y accorde peu d’importance si l’Angleterre n’est pas dans la compétition. Pourtant, étant ce que je suis, je ne peux m’empêcher de commenter chaque fait et geste des joueurs et quand tu ne soutiens aucune équipe, eh bien ce sont les deux qui prennent. Mais apprends à chopper le souaffle !! ou encore le gardien n’a pas dû comprendre le principe de son rôle. Vous voyez où je veux en venir. En l’espace de quelques minutes seulement, j’étais passée de la fille discrète venue pour prendre du bon temps, à l’insupportable et habituelle gueularde qui s’agace à la moindre faute. Du côté des supporters, certains me jettent des regards en coin, agacés, d’autres rient, se joignant même à moi afin qu’on s’égosille à l’unisson. Je ne comprendrais jamais ceux qui assistent aux matchs, payent leurs billets - parfois une fortune - et qui se contentent de rester assis sans bouger. Autant suivre le résumé dans la Gazette du Sorcier le lendemain. Demain, c’est l’extinction de voix assurée, mais qu’est-ce que c’est agréable de renouer avec le sport, le Quidditch, et la sensation que procurent les matchs.


Harrison Woodcraft , Conté de Devon, le 26/08/2124

     Ah ! Ça, c’est drôle pour Harrison, de voir Miranda irritée à cause de Kyle. Dans son esprit, la femme est tellement attachée à ses standards, que forcément quand elle est accompagnée de quelqu’un qui ne l'est pas, Woodcraft sort du pop-corn. Il faut bien que quelqu’un la pousse en dehors de sa zone de confort de temps en temps. C’est presque plus amusant que le début du match. Spécialement quand l'autre homme se met à scander tout et n’importe quoi, en suivant une jeune femme présente dans les gradins. D’ailleurs, elle lui dit fortement quelque chose la gamine. C’est une de ses anciennes élèves non ? D’il y a quelques années. Sparkles quelque chose non ? Après tout, il en a vu défiler des futurs petits potionnistes. Vu son potentiel âge -en gros, jeune-, si elle est anglaise, il a dû l’avoir comme élève. Et c’est très probable, vu que sa petite tête lui rappelle quelqu’un. 

 

     Lauren, sa femme, fait signe à Miranda. Elles se connaissent bien. Après tout, c’est son employeur. Il fait un signe de tête aux deux sorciers. C'est tout de même étrange qu'elle ne soit pas dans les gradins de son mari. Mais ça ne le regarde pas plus que cela en réalité. Le directeur n’engage pas la conversation, il se concentre à nouveau sur le match. Et puis… ouh. C’est que ça doit faire mal ça, pour Jelle. La Norvège peut se passer de lui. Il rigole légèrement, il n'a pas très bien compris qu’un souaffle ça va dans un but de toute manière. Sa femme lui donne un coup de coude et le réprimande un peu. Après tout, ce n’est pas bien de se moquer du malheur des autres. Enfin, s’il considère cela comme un malheur. Après tout, il n’est pas vraiment pour la Norvège. Ni pour le japon. Mais il est un peu plus pour le Japon. Bien que l’idée que l’Angleterre se soit plutôt fait sortir par les champions lui plaît, il aimerait bien les voir perdre ceux-là. Un peu trop de fierté et d'espoir -très mal placé, dans l’équipe anglaise de Quidditch, peut-être ? 


     Il regarde discrètement sa montre. Il est encore tôt. Ce n’est que le début et plein de choses peuvent encore se passer, mais il a un peu soif. Peut-être que… non. Là, maintenant, même si l’ambiance est festive, il devrait éviter de boire en public. Il tient assez bien l’alcool certes, mais on ne sait jamais sur qui on tombe. Ce serait mal vu de croiser un élève en ayant pour parfum des effluves un peu trop “magique”. Harry ? Il tourne la tête vers la blonde. Ayrshire lui murmure quelque chose à l'oreille concernant Robb. Ce n’est pas quelque chose qui le rassure. Mais pour l’instant, il ne peut rien faire pour ça. Ce n’est pas de son ressort malheureusement. Il réfléchira à la situation plus tard. Quand il sera avec Campbell. Là, il faut profiter du match. 

 


Alhena Peverell , Conté de Devon, le 26/08/2124

     Le problème de cette finale, c’est que l'Angleterre n’y est pas. Et si l’Angleterre n’y est pas, ça veut juste dire que la brune a perdu son pari contre James. Elle est donc fortement agacée et son frère plus que ravi de voir la Norvège jouer. Oh, elle n’a rien de particulier contre cette équipe : simplement qu’ils ont sorti le pays sur lequel elle avait misé auparavant. Elle était persuadée que l’équipe nationale irait en finale pourtant. Alhena l’a donc en travers de la gorge que son frère ait touché juste cette fois. Elle ne peut pas avoir raison à tous les coups. Ce ne serait pas la première fois, ni la dernière fois. Elle peut lire et étudier autant de choses qu’elle veut, Peverell ne peut pas prévoir l’avenir. Elle peut essayer, mais la divination n’a jamais été sa matière de prédilection. De toute manière, à quoi ça lui aurait servi ?  Pas à grand-chose selon elle.
 

     Faisant craquer son cou, les bras croisés, elle jette un regard aux alentours. Le match est sur la bonne voie, mais ce n’est que le commencement. Tout peut changer à n’importe quel moment, l’expérience qui parle. Elle se souvient très bien de l’époque où elle en faisait encore. C’était il y a longtemps certes, mais on oublie rarement un cognard en pleine tronche. Peut-être que c’était pour cela qu’elle avait fini par arrêter, outre le fait que ce n’était pas sa future voie professionnelle. En entendant des cris -de rage ou de soutien, elle n’a pas fait assez attention pour savoir-, elle jette un regard à une jeune femme qui s’égosille. Elle lui dit quelque chose non ? C’est certain, elle n’est pas de son année, mais elles ont été à Poudlard ensemble. Alhena a une bonne mémoire des visages, sauf qu’elle n’arrive pas à mettre un nom sur ce visage. 
 

     Elle plisse des yeux pour essayer de mieux la voir en détail. Alhena sursaute quand sa sœur jumelle l’interrompt en la saisissant par l’épaule. L’autre femme s’assoit à ses côtés et lui tend une boisson que la brune saisit avec peu d'intérêt. Je suppose que tu ne voudras pas rentrer trop tard. Jusqu’à quelle heure elle va les garder ? Alhena grince légèrement des dents avant de répondre. Jusqu’à tard dans la nuit. On s’est arrangé. Peverell a déjà perdu tout intérêt dans cette conversation. Elle ne va pas revenir dessus, tout est organisé comme il faut. Il n’y a pas de quoi s’inquiéter. C’est plutôt pour Jelle qu’il faudrait se faire du souci. Après tout, la Norvège aurait bien eu besoin d’un peu plus de points pour remonter. Quel dommage. Elle lance un sourire narquois à son frère qui s’indigne. Finalement, il n'est pas si mal que ça ce match, n'est-ce pas ?
 


Robb Campbell , Conté de Devon, le 26/08/2124

     En réalité, Robb se serait bien passé de la finale de Quidditch. Il n’a pas le temps pour ce genre d’activités -aussi amusantes soient-elles, mais il se doit d’être là malheureusement. Beaucoup de gens sont présents lors de ce genre d'événement et ce serait mal vu que le Ministre de la Magie n’y assiste pas. Soupirant, il remet en place sa cravate. Cela fait un moment qu’il a envoyé en avance son assistante sur place, il espère qu’elle a pu accomplir ses différentes missions. Il faut que le message arrive à destination, c’est important. Il aimerait une confirmation que ça soit le cas, mais il ne la voit pas. De toute manière, comme il y a pas mal de foule, c’est forcément compliqué de l'apercevoir. C’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Ce n’est pas grave, elle finira bien par réapparaitre. Dans le pire des cas, il en saura plus à la fin du match.
 

     Car contrairement à elle, Campbell, lui, est arrivé pile à temps. Il s’est dirigé directement vers ses gradins. Il sait pourquoi il est là et ce qu’il veut. Il ne peut pas traîner en dehors des gradins. Ce qui l’intéresse est à un endroit très précis. Il va droit au but -contrairement à certains joueurs visiblement. Ce qu’il veut, c’est serrer quelques mains d’autres politiciens, dont certains étrangers, et discuter avec eux. Car si c’est une perte de temps d’assister à un match, on peut toujours trouver un moyen de le rendre rentable. Attention, il aime le Quidditch, mais il n’a pas le temps de se reposer pour l’instant. Il doit accomplir beaucoup de choses, et même si ça ne fait qu’un an qu’il est à la tête du pouvoir, il faut prouver que son programme ce n’est pas que du vent. Et pour cela, ça doit passer par des relations et négociations avec d’autres sorciers pour améliorer les relations entre les pays. S’il est compliqué de trouver un compromis quand on est dans une réunion officielle, il est facile de se faire des amis quand certains sont plus détendus autour d’un match… et souvent d’une bièraubeurre. 
 

 [Mesdames et Messieurs, bienvenue ! Bienvenue à cette finale de la coupe du monde de Quidditch qui verra s'affronter l'équipe nationale du Japon et celle de la Norvège !]


     Après son discours, il cherche du regard une certaine personne. Où est sa femme ? Il doit lui toucher deux mots sur une affaire importante. Robb fait signe à un de ses collègues pour savoir ce qu’il en est, mais il n’en sait rien. Un peu étrange, mais ce n’est pas très important. Campbell en discutera après le match. De toute manière, il a l’impression que tout doit être fait à retardement à cause du match. Robb hausse des épaules, il vaut mieux passer à autre chose. D’ailleurs, vient le temps de s’occuper du spectacle de fin. Affichant un grand faux sourire, il se dirige enfin vers l’endroit prévu, accompagné de trois de ses directeurs. Sauf qu’en chemin, il tombe sur une personne particulière avec qu’il engage une nouvelle conversation. C’est un politicien magique venu exprès de Norvège. C’est donc important pour lui. L’Angleterre possède de très bonnes relations avec eux pour l’instant, et ce n’est pas près de changer. Alors quand quelqu’un l’interrompt et lui demande de se presser un peu, il le renvoie poliment. On verra après, si vous le voulez bien. Ne m’attendez pas. Avancez sans moi. Lui aussi, il doit marquer des points, mais dans un autre genre de jeu. C’est comme ça que ça marche en politique. Le spectacle de fin n’a pas forcément besoin de lui pour être bien organisé. 

 


Loredana

Maître du Jeu

Maître du Jeu , Conté de Devon, le 26/08/2124

Dani McKeller - Directeur du Département des Jeux et Sports Magiques

 

 

Après de longs jours, de longs mois d’attente, le jour-j était enfin arrivé. Dani avait rayé d’une croix rouge le dernier jour avant celui qu’il attendait. Tout devait être parfait pour accueillir les deux équipes finalistes ainsi que leurs supporters venus du monde entier pour ce match qui restera sans doute dans les annales. Car le Japon et la Norvège sont de sacrées équipes, difficile de dire le contraire. Il aurait préféré voir l’Angleterre vainqueur cette année, mais ce n’est que partie remise, il aura sans aucun doute l’occasion de les voir gagner dans quatre ans, car il ne compte pas abandonner son poste de Directeur des Jeux et Sports Magiques si facilement. Le fan de sport qu’il est depuis son plus jeune âge est sans doute arrivé à l’apogée de sa carrière – à défaut d’être devenu le plus grand joueur de Quidditch de sa génération. À quarante ans, il est un peu tard pour ce genre de rêve. Mais sa vie est tout de même bien remplie. Il a sa femme, sa fille de onze ans et un boulot qu’il adore. Que demander de plus ?

 

Le coup d’envoi lancé, sa mission au sein du match est terminée et malgré son envie de rester pour le regarder dans son intégralité, il lui faut rejoindre les autres membres du Ministère et Directeurs de Départements afin de préparer l’after show. Il faut définir le lieu exact, protéger les environs… Bref, son travail ici n’est pas terminé, il compte bien donner son petit coup de main à ses collègues pour que tout se déroule au mieux et que les gens rentrent chez eux des étoiles dans les yeux, le sourire aux lèvres et avec plein de choses à raconter. C’est bon pour le pays, pour le Quidditch et évidemment, pour sa réputation qu’il est important de tenir s’il veut – justement – être présent lors des prochaines Coupes du Monde pour au moins les deux prochaines décennies.

 

- Quelle belle soirée pour organiser la clôture du match, n’est-ce pas ?

 

Il est ravi d’être là. Peut-être était-il le seul, mais peu importe, il ne va certainement pas cacher sa bonne humeur. Accompagné de deux autres Directeurs – tout comme lui – et du Ministre de la Magie, l’heure est venue de mettre en place tout le nécessaire pour le spectacle. Pas de vent – à part une brise légère - et pas de grosse chaleur, le temps idéal. Certains se demandent sans doute ce qu'il fait réellement là, mais il veut simplement aider, mettre la main à la pâte pour que tout se passe au mieux. Il aime avoir l’œil sur tout ce qui se trame.

La Ministre de la Magie s’arrête quelques secondes pour discuter avec l’une de ses connaissances, leur intimant de continuer d’avancer, qu’il les rejoindrait plus tard. Sur place, ils retrouvent les divers employés du Département de la Justice Magique, mais aussi ceux du Département des Mystères. La discussion d’organisation est homogène, se déroule sans encombre…

 

…Mais n’est que de courte durée.

 

Sans que quiconque n’ait eu le temps de réagir, ni même de cligner des yeux, chaque membre du Ministère était à terre, mort. Autour d’eux, plusieurs silhouettes, dont chaque visage était recouvert, apparaissent de l’obscurité. Il n’est pas difficile de deviner qu’il s’agit des responsables de cet octuple meurtre, Dani reste d’abord bouche bée face à l’horrible scène qui est en train de se dérouler devant ses yeux ; il est inquiet quant à la suite des événements. Sa femme et sa fille sont toutes les deux présentes, en train de regarder le match les yeux brillant d’innocence.

Il se dépêche de sortir sa baguette de sa poche pour se défendre, les défendre tous, pour démasquer ces Affreux, laisser de côté cette peur et être courageux. Les sorts fusent, s’enchaînent, des éclats de lumière volent çà et là sans qu’ils ne sachent réellement à qui ils sont destinés. Il se défend à coups de Stupéfix et de Bombarda sans prendre le temps de vérifier si ses sorts atteignent leur cible. Il espère secrètement qu’aucun innocent ne sera touché par un sort perdu.

 

Tandis que l’un des assaillants se rue sur Dani, il est stoppé net par l’un des Directeurs qui le pétrifie à l’aide du Maléfice du Saucisson. L’adrénaline prend le dessus, il ne peut pas laisser ces monstres gagner, il lui faut frapper fort. Ainsi, il lance Ango Nubes et dirige le nuage de fumée vers le sorcier pétrifié qui suit la fumée du regard sans pouvoir émettre le moindre son, ni effectuer le moindre mouvement. Dani a presque envie de fermer les yeux, mais il tient bon. Une fois entouré du nuage, le mage noir suffoque, sa respiration se saccade de plus en plus. Le spectacle est insoutenable, mais il ne peut y avoir de résultat s’il ne montre pas un peu plus de témérité dans ses actions. Alors il ne s’arrête pas, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus aucune suffocation. Jusqu’à ce que le sort se dissipe et ne laisse place qu’à un corps vide. Le soulagement, mélangé à la culpabilité l’empêche de réagir lorsque le collègue du Mage Noir prend le relais. Il est stoppé net sur place à son tour. Il semble que le temps se fige à cet instant précis. La scène se passe à une vitesse déconcertante et pourtant, lui a l’impression qu’elle tourne au ralenti. Il comprend que la personne qu’il vient de tuer va être vengée et d’une manière similaire en plus de ça. C’est une sphère d’eau qui se dirige vers lui, un Bulla Aquae vient d’être lancé et il sait qu’il vit ses derniers instants.

 

Lorsqu’il commence à être englouti, sa baguette lui glisse de la main et tombe à terre dans un bruit sourd qui semble résonner dans ses oreilles. Il n’entend plus l’agitation extérieure, se concentre sur la sienne, sur la douleur qu’il ressent, sur ce besoin d’oxygène qu’il ne trouve pas. Heureusement pour lui, en l’espace d’une minute, il perd connaissance, mais le sort ne s’arrête pas là. Car la perte de connaissance n’est pas suffisante pour quelqu’un qui cherche à marquer les esprits, à frapper fort et à se défendre sans la moindre once de compassion. Que voulaient ces hommes cachés d’ailleurs ? Qui étaient-ils ?

En quelques minutes qui paraissent être des heures et malgré les tentatives de ses congénères pour lui prêter main forte, Dani McKeller, quarante ans, Directeur du Département des Jeux et Sports Magiques, mari et père, s’éteint en plein milieu de la final de la Coupe du Monde de Quidditch à laquelle il assistait pour la première fois. Une bien triste fin.


Carrie

Maître du Jeu

Maître du Jeu , Conté de Devon, le 26/08/2124

Fraser Brown - Directrice de la Justice Magique 
 

Ce sont des mois d’organisations qui vont prendre fin ce soir. L’angoisse que tout se passe mal ou qu’il y ait un débile qui vient bousiller les plans, va se dissiper. Cette nuit, Fraser va pouvoir dormir en paix sans penser que tel ou tel agent n’est pas à sa place. Elle a confiance en eux, mais s’occuper de la sécurité d’un tel événement, ça peut peser à force. Du haut de ses cinquante ans, elle est encore en pleine forme, mais elle aimerait bien prendre congé. Cela fait trop longtemps qu’elle n’a pas pris de repos. Ce serait l'occasion après ça. Mais en même temps, c'est dur de lever le pied quand on aime autant son travail. Bon, c’est certain que la finale de Quidditch n’est pas ce qui lui plaît le plus -de base elle ne savait pas que c’était dans ses fonctions, mais le reste la passionne toujours autant. 

 

La femme jette un regard à Dani quand elle le voit arriver. Il a l’air enjoué, non ? Ou du moins, forcément plus qu’elle ne l’est. En même temps, ça doit être son quotidien. C’est quelque chose qui doit lui plaire énormément, enfin, elle l’espère, sinon ses journées au Ministère doivent être bien longues et fatigantes. C’est la différence principale quand on aime son métier ou pas. N’est-ce pas ? 

Mettant fin à sa discussion avec Scott Stuart, le directeur du département des Mystères, elle répond avec un petit sourire à McKeller. J'espère que ça va durer. J’ai vu, certes, quelques nuages et ce serait embêtant si la pluie venait tout gâcher. Mais je pense que ça devrait aller. Elle tourne la tête en entendant Campbell arriver. Il aime se faire désirer et arriver en dernier, lui, toujours. Parfois, ça l’agace un peu, mais elle ne lui en tient pas rigueur. C’est un homme rigoureux sur tout le reste, ce n’est pas très grave s’il aime se mettre en avant plus que les autres. Il doit avoir ses raisons. 

 

Emboîtant le pas aux autres, ils se mettent enfin en route vers le point de rencontre. Il y a encore beaucoup à faire, il ne faut pas traîner. Alors quand elle voit le Ministre s’arrêter pour discuter, Fraser grince légèrement des dents. Elle aimerait que tout se règle dans de bonnes conditions et rapidement. Son département est en charge des mesures de protection du spectacle, tout doit être parfait pour elle. L’interrompant dans sa conversation, elle se fait renvoyer poliment, malheureusement. Visiblement, ça a l’air important, alors elle n’insiste pas plus. Ils n’ont pas besoin de lui pour tout faire, Campbell les rejoindra plus tard. Enfin, elle espère, avec lui, on ne sait jamais.

 

Une fois sur place, après quelques instants, les secondes finissent par s’arrêter. 
 

C’est arrivé trop vite, trop soudainement. Qu’est-ce qu’il se passe ? Ils s’écroulent raides morts pour la plupart. Son sang ne fait qu’un tour à Fraser, avant qu’elle ne lance le sort de détresse Periculum à l’attention de toutes les autres potentielles forces de l’ordre sur place. Ils savent ce que ça veut dire, elle n’en doute pas. C’est un signal qu’ils connaissent sur le bout des doigts. La plupart sauront quoi faire, sauf s’ils sont tous déjà morts. Elle ne veut pas y croire, ne peut pas. Elle sait que certains interviendront pour aider, tandis que d’autres s’occuperont de la population. C’est ce qui la rassure. La plupart des gens ne sont pas présents, et même si les Aurors ne peuvent pas aider tout le monde, beaucoup sont des sorciers accomplis. Mais c’est aussi ce qui la terrifie, que des civils interviennent. Ceux qui sont trop courageux pour reculer. Ceux qui pensent être meilleurs que les forces de l’ordre, et qui vont tenter de franchir un mur beaucoup trop cruel pour être réel. 

 

Il faut qu’elle arrête de réfléchir. Brown se relève, baguette en main, elle est formée pour le combat. Avant d’être Directrice, elle a été Auror pendant un certain temps. Il ne faut surtout pas la sous-estimer. Elle riposte, attaque et les sorts fusent dans tous les sens. Ils illuminent le terrain. Ce serait presque beau si la situation n’était pas si horrible. En tournant la tête, elle voit un de ses collègues en mauvaise position. Un réflexe qui reste ancré en elle quand le sort Petrificus Totalus part pour le sortir du pétrin. Il y a assez de morts comme ça. Elle a l’habitude sans vraiment l’avoir, de voir des gens tomber. Et bien que cette idée l’effraie, elle la range dans le coin de sa tête. Il faut savoir rester stoïque et ne pas laisser les émotions prendre le dessus. Elle pourra pleurer demain, c’est une question de survie. 


Brown évite de peu plusieurs sortilèges. Les minutes passent. Elle lance plusieurs attaques qui sont déviées plus ou moins difficilement. Puis elle lance un Bloclang qui part par défaut, suivi d’un Fulgari. Elle est entraînée principalement pour neutraliser ses adversaires, elle veut éviter de les tuer dans la mesure du possible. C’est probablement ce qui lui jouera défaut à l’avenir dans ce monde magique si rude. La femme court et esquive, elle n’a pas le temps de vérifier combien d’adversaires il reste, ni même si elle a réussi à en immobiliser un. Réfléchis, réfléchis. Se prenant un Repulso de plein fouet, elle est envoyée à terre un peu plus loin. Et c’est là qu’elle le voit tomber. McKeller ! Non. Elle n’a pas le temps. Elle doit se ressaisir. Se relevant, elle cherche son dernier collègue. Et c’est là qu’elle comprend qu’il y a quelque chose de réellement bizarre. Ils ont un but. Ce n’est ni le Ministre, ni le public, ni quiconque regardant le match actuellement. Ils n’en veulent pas après tout le monde, c’est une attaque ciblée. C’est évident. Leur cible c’est… Scott Stuart, le Directeur du Département des Mystères. Mais pourquoi lui ?

 


Azénor Philaester , Conté de Devon, le 26/08/2124

Habillée d'une longue robe noire et coiffée, à son habitude, d'un chignon bas entouré d'une capuche; Azénor savait se camoufler parfaitement parmi les moldus. Aussi elle avait décidé de passer inaperçu pour assister à la finale de la coupe du monde de Quidditch. Elle n'était pas particulièrement fanatique de ce sport, mais disons que ce n'était pas désagréable à regarder. Elle avait eu une place grâce à un ami de longue date, qui connaissait quelqu'un, qui connaissait quelqu'un, qui connaissait quelqu'un... L'occasion était parfaite! Elle n'était pas la mieux placée, mais elle avait de quoi profiter des tirs et du brouhaha amusant du public. 

Attrapant le portoloin situé à quelques kilomètres de chez elle, elle se rendit sur les lieux, capuchon sur la tête, pour ne pas être reconnue. Elle n'avait pas non plus fait l'effort de demander à ses rares relations de l'accompagner, ou si quelqu'un de son entourage, avait, lui aussi, réussi à trouver une place. Elle était là seule, et c'était très bien comme ça. La solitude, cela lui plaisait. 

 

Après de longues minutes de marche entre les tentes et les stands  de goodies et de merchandising, elle s'installa alors dans les tribunes, zieuta rapidement et discrètement autour d'elle sans trouver de visage familier. Il fallait dire qu'elle passait le plus clair de son temps à parcourir les couloirs du château ou les yeux rivés sur un bouquin. Azénor ne commentait pas, se contentait de regarder, de faire des "oh" et des "ah" inaudibles même pour ses voisins. Elle n'était pour aucune des équipes; elle saluait cependant la prouesse et la bravoure des joueurs. Il en fallait du courage pour en arriver là, après tant d'obstacles, après tant de matchs. Mais elle ne pouvait tout de même s'empêcher de se demander quel était l'intérêt de voler derrière des balles pour réussir à les mettre dans des anneaux, tout cela en prenant grand soin de ne pas se faire arracher une jambe, ou se faire fracturer un poignet. Soit. Azénor restait impassible, jouait avec les bagues de ses mains, zieutait de temps à autre sa montre. Le Quidditch c'était sympa, mais elle espérait quand même ne pas y passer la nuit. 


Daphne Rowan , Conté de Devon, le 26/08/2124

Daphné retira la capuche beige qui lui couvrait les cheveux et desserra son écharpe autour de son cou. Le portoloin venait de la faire atterrir dans un fourmillement de sorciers, une foule de supporters en effervescence, tous se dirigeait vers le stade. Elle leur emboîta le pas à travers les tentes et, à mesure qu'ils s'approchaient des portes, un bourdonnement de chants et de voix lui parvenait, dans des langues qu'elle ne reconnaissait pas toujours. Elle plongea dans la foule d'un pas léger, se laissant envelopper dans ce chaos festif, esquivant ça et là des silhouettes peu attentives, mues par l'engouement général. Sans partager ce sentiment d'excitation, la jeune femme ne ressentait ni crainte ou appréhension, imaginait une sécurité renforcée pour un évènement d'une telle envergure. Le Quidditch l'amusait, même si elle n'était pas certaine de se souvenir des règles. Venue assister à la finale d'un sport qu'elle appréciait à peine, elle se sentait à la fois étrangère à cet enthousiasme collectif, et pourtant à sa place au sein de cette foule éphémère. 

 

Après quelques minutes de marche en direction de sa tribune, ses yeux bruns pouvaient maintenant scruter l'horizon dégagé, en capturer chaque détail. Une pelouse verdoyante et plane, qui contrastait avec les tribunes, ces remparts érigés en hauteur. Aussi, Daphné avait une certaine facilité à reconnaître les visages, même ceux qu'elle n'avait croisée qu'une fois, un matin dans la rue. Elle fit quelques unes de ces connexions en observant la foule, reconnu d'ailleurs quelques personnalités. Le Quidditch... pensa-t-elle, amusée. Ça rameute les troupes. S'estimant chanceuse d'avoir pu obtenir une place, son regard s'était arrêté sur un groupe d'enfants qui faisaient remuer leurs capes colorées, dans l'attente du lancement du match. Elle prit place à son siège et pu retirer sa cape, trop chaude au milieu d'autant de monde. Elle regretta ne pas avoir de maquillage et accessoires colorées, à l'image de ses voisins. Copiant ces derniers sans même songer à savoir l'équipe associée, elle lança un #Colorvaria sur sa longue écharpe qui se teinta de nuances ocres. De toute façon, l'Angleterre était déjà éliminée, son camp lui importait peu. 


Alaric Bloodworth , Conté de Devon, le 26/08/2124

Evidemment, Alaric n'avait aucune envie d'être là. Evidemment, il s'était retrouvé obligé de par son poste au Ministère d'assister à cette fichue finale de Quidditch alors même que l'Angleterre s'était faite éliminée. Evidemment, il revêtait son plus bel air dépité, accordé à un costume noir sentant légèrement le renfermé, uniquement pour l'occasion. Il avait même poussé le vice jusqu'à la chemise blanche, laissant le col ouvert, alors même que sa barbe mal taillée prouvait bien qu'il n'avait que faire de l'apparence renvoyée. 

 

Il pouvait supporter cette journée, puisque ses enfants étaient là. Mais ils avaient disparu, le temps d'aller chercher quelques snacks à grignoter dans une tribune un peu plus lointaine, laissant leur père totalement désabusé dans la tribune réservée aux représentants du Ministère. Il ne faisait même pas mine de parler à qui que ce soit, préférant souffler régulièrement de dépit, tout en regardant sa montre à gousset en espérant probablement que la fixer avec intensité suffirait à faire accélérer les aiguilles.

 

Il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il se passait sur le terrain, se contentant d'attendre la fin du match comme un condamné à mort attendrait qu'on lui annonce le jour de son exécution. Nulle action ne trouvait grâce à ses yeux. Nul collègue non plus. Il se contentait d'être là, et de boire régulièrement quelques gorgées dans une flasque métallique qui regagnait rapidement la poche intérieure de sa veste de costume. Par chance, Leo et Summer ne tardèrent guère à revenir avec quelques marrons chauffés à la braise de dragon.

 

- Pas trop tôt, grogna-t-il de son air bourru, tandis que sa fille lui collait une barquette dans les mains. Comptez vraiment rester jusqu'à la fin du match ? On s'emmerde sérieusement.

 

- Fais un effort, c'est notre première sortie de famille depuis la mort de maman !, s'offusqua la jeune fille, sans pour autant sembler en vouloir réellement à son père.

 

- Et la dernière vu la gueule de la sortie, répondit-il du tac-au-tac.

 

- Tu penses pas un mot de ce que tu dis.

 

Et elle avait raison. Alors il préféra se taire, se contentant d'imiter soigneusement sa fille d'une mimique silencieuse en direction de Leo, avant de se fendre de l'un de ses rares sourires. Sans eux, il ne serait rien.


Noah Ingram , Conté de Devon, le 26/08/2124

Depuis plusieurs heures déjà, les gradins étaient pleins à craquer, vibrants d'excitation et de chants de supporters. Des bannières colorées flottaient dans les airs, enchantées pour danser au rythme des cris et des acclamations de la foule. Des vendeurs de bièraubeurre et de chocogrenouilles passaient entre les rangées, haranguant les spectateurs de leur voix magique. La Coupe du Monde de Quidditch battait son plein, et l’enthousiasme était à son comble.

 

Noah, chef du Bureau des Aurors, veillait sur la sécurité avec une vigilance que rien ne pouvait distraire. Lui et ses effectifs n'avaient cessé de scruter les tribunes, attentifs à chaque mouvement de foule, à chaque éclat de voix qui trahirait autre chose qu'une simple ferveur sportive. Il le savait mieux que quiconque : les événements de cette envergure pouvaient rapidement dégénérer. Depuis le début de la compétition, tout s'était déroulé sans incident majeur, mais Noah n'était pas dupe. La sécurité lors d’un événement de cette taille était un château de cartes prêt à s’effondrer au moindre faux pas.

 

Ce soir, quelque chose était différent. Il le sentait, une intuition qui ne l’avait jamais trompé en tant qu’Auror. L’air semblait chargé d’une tension sourde, électrique. Même les balais des joueurs semblaient vibrer plus intensément dans le ciel crépusculaire. C’est alors qu’un éclat inattendu dans la nuit attira son attention. Des étincelles rouges s’élevaient en tourbillonnant depuis le campement des spectateurs, quelque part au-delà des limites du stade. L'ombre des tentes se découpait vaguement dans la pénombre, et les cris excités de la foule paraissaient soudain étouffés, lointains.

 

Le cœur de Noah se serra. Ce n'était pas un simple sortilège de célébration. Il balaya rapidement la foule des yeux à la recherche des Aurors. Son regard se posa sur Alaska et Kaelen, deux de ses agents les plus fiables, postés non loin, eux aussi en alerte. D’un signe discret, il leur ordonna de le rejoindre.

 

Vous avez vu ces étincelles ? demanda Noah d'une voix basse mais ferme, sachant qu'il n'avait pas besoin d’attendre une réponse.  Allez voir ce qu'il se passe là-bas. Faites vite et, si possible, désamorcez la situation avant qu’elle ne s’aggrave. Je n’aime pas ça...

 

Les deux Aurors échangèrent un regard bref avant de sortir leur baguette d’un geste fluide, sans un mot. En un instant, ils étaient déjà en mouvement, se faufilant à travers les escaliers qui menaient à l’extérieur du stade. Noah les regarda disparaître dans la nuit. Il espérait sincèrement qu'il ne s'agissait que d'une fausse alerte, peut-être une erreur de manipulation d’un sortilège ou une bêtise de spectateurs trop enthousiastes. Mais au fond de lui, il savait que la chance n’était pas souvent de leur côté.

 

Le rugissement de la foule s'éleva soudain, indiquant sans doute un nouveau but marqué par l'équipe du Japon. Un instant, Noah laissa son regard se perdre dans la scène grandiose du stade de Quidditch, mais son attention revint vite aux inquiétudes du moment. Son instinct d'Auror ne pouvait être ignoré. D'un geste rapide, il activa son miroir de communication et murmura quelques instructions aux autres équipes de sécurité. Il allait falloir redoubler de vigilance.

 

Avec un peu de chance, Alaska et Kaelen reviendraient rapidement, et tout cela ne serait qu'une mauvaise interprétation. Mais Noah n’était pas homme à compter sur la chance.

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