Harry Potter RPG
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Alaric Bloodworth

Direction du Département des Transports Magiques 51 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Gryffondor
Bureau de Noah Ingram, Vendredi 29 Septembre 2124

Bien évidemment, le message du chef du bureau des Aurors reçu la veille n'avait pas vraiment étonné Alaric. Bien évidemment, cela l'avait fait pousser un soupir de résignation. Et bien évidemment, il n'avait pas jugé utile d'y répondre. A quoi bon ? Il était simplement surpris que Noah ait mis tant de temps avant de se rendre compte de la bêtise infinie de Leo. Peut-être avait-il simplement espéré au-delà de toute raison que les choses s'arrangent d'elles-mêmes. Peut-être même avait-il cru qu'il serait capable de mettre un peu de plomb dans la cervelle bien vide de Leo. Une erreur que son paternel commettait encore et encore, mais il avait l'excuse d'être son père.

 

Alors au lieu de se rendre directement à son bureau en arrivant au Ministère le lendemain, il fit un détour du côté du niveau 2. Il devait bien cela à Noah. Après tout, ce dernier lui avait ôté une sacrée épine du pied en acceptant de prendre Leo comme stagiaire. Mais toutes les bonnes choses avaient une fin, et celle-ci arrivait bien trop vite à son goût. Il frappa à la porte de son collègue, et entra dès qu'il eut la réponse.

 

- Noah, le salua-t-il sobrement tout en faisant léviter un gobelet de café jusqu'à lui, conservant le sien pour s'en octroyer une gorgée. J'ai bien reçu ton hibou.

 

Evidemment, aurait-il pu ajouter, avec son cynisme habituel. Mais il était trop tôt pour cela. Et Noah se trouvait sur la courte liste des personnes qu'il estimait suffisamment pour lui épargner son caractère de chien.

 

- Désolé pour ce que t'a coûté ce stage. Pas moyen de récupérer les artefacts, je suppose ?

 

Il demandait pour la forme. S'il y avait bien une chose pour laquelle Leo était doué, c'était pour rendre ses conneries épiques. Il avait fallu presque deux semaines complètes à ses équipes pour rendre au Magicobus sa forme normale lorsque son fils l'avait bloqué en mode applati durant son stage dans le service de son propre père. Il se laissa tomber sur un siège en face de Noah, passant une main sur ses yeux d'un air dépité avant de rependre.

 

- Je t'avoue que je ne sais plus trop quoi en faire. Si t'as une idée j'suis preneur.

Message publié Lundi 10 Février 2025 à 09:32

Alors y'a rien de très civilisé qui me vient à l'esprit avec ce mot, pardonnez-moi d'avance.

 

"Hey ! J'l'appelle Veracrasse, tu sais pourquoi ? Vingt-cinq centimètres de long, et il adore les endroits sombres et humides. Et pour les sécrétions verdâtres... 'Fin bref, c'est quand tu veux, où tu veux !"

 

Pour le prochain, il faut caser Erigo.

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Alaric Bloodworth

Direction du Département des Transports Magiques 51 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Gryffondor
Appartement d'Alaric Bloodworth, Central London, Vendredi 14 Juillet 2124

Il y avait quelque chose de très agréable dans le vendredi soir : il s'agissait là de la dernière soirée avant le week-end. Par conséquent, Alaric pouvait avaler autant de Pur-Feu qu'il le désirait sans risquer de sentir l'alcool au bureau le lendemain. Il faisait tout de même attention à ce genre de détails, n'ayant aucune envie que quiconque trouvât l'excuse pour le virer alors même qu'il s'accrochait à son poste comme une tique à un chien. Mais alors qu'il se servait son premier verre, prêt à s'installer devant son téléviseur magique pour une soirée à râler sur les programmes et ceux qui les présentaient, la sonnette retentit. Il reposa donc son verra avec un profond soupir avant de se lever. Cela ne pouvait être que Summer ou Leo, ses enfants étant les seules âmes suffisamment courageuses pour lui rendre visite. 

 

Et il ne se trompait pas, puisque lorsqu'il ouvrit la porte, il tomba nez-à-nez avec nul autre que Leo, son fils prodigue. Il s'écarta pour laisser entrer le garçon, refermant la porte derrière lui alors même qu'il retenait un puissant soupir. Envolée la soirée de tranquillité, lorsque Leo débarquait, il y avait toujours une ou plusieurs catastrophes à gérer. 

 

- B'soir fiston. Et toi, ça va ?, demanda-t-il tranquillement.

 

Alaric Bloodworth se refusait de répondre à cette question depuis la mort de sa femme. Il estimait qu'il n'allait plus bien, et qu'il ne pourrait plus jamais aller bien alors même que l'amour de sa vie était en train de pourrir six pieds sous terre. Nul besoin cependant d'accabler ses interlocuteurs de ses états d'âmes, aussi préférait-il se concentrer sur autre chose, comme par exemple la raison de la venue de son fils dans son antre.

 

- Vas-y installe-toi. J'te sers un verre de jus de citrouille ?

 

Jamais au grand jamais il ne proposait de l'alcool à Leo. Le gamin était suffisamment idiot comme ça, il n'avait aucun besoin de cramer les neurones qui lui restaient dans l'alcool. Et puis, c'était clairement tendre le bâton pour se faire battre. Leo sobre c'était déjà bien difficile à gérer, Leo bourré il n'osait même pas imaginer.

 

Alors qu'il se laissait de nouveau tomber dans le canapé, ses pieds déchaussés trouvèrent leur place habituelle sur la table basse, tandis qu'il baissait le son de la télé magique au maximum d'un geste de poignet, tandis que de l'autre il faisait venir à son fils le verre de jus de citrouille promis.

 

- Je t'écoute, que me vaut l'honneur de ta visite, fils ?

 

Il bougonnait sans prendre la peine de sourire outre mesure. Pour le moment, il se contentait d'attendre de voir ce qui menaçait de lui tomber sur le coin de la gueule.

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Alaric Bloodworth

Direction du Département des Transports Magiques 51 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Gryffondor
Appartement d'Alaric Bloodworth, Central London, Vendredi 14 Juillet 2124

Alaric était bien incapable de se focaliser sur la télé qui continuait son petit laïus en fond. C'est-à-dire qu'avec un Leo en liberté dans l'appartement, ses sens étaient aux aguets. Il avait déjà perdu suffisamment de choses dans sa vie sans avoir besoin d'ajouter toute la liste de ses objets de décoration à tout cela. D'autant plus qu'il était évident que tous les bibelots qu'il possédait n'étaient en fait que des souvenirs de sa défunte femme qui voyait en la décoration d'intérieur un art qui échappait totalement à son rustre de mari. Ils se complétaient parfaitement bien, lui pour le terre-à-terre, elle dès qu'il fallait toucher au beau ou aux étoiles. Elle était sans aucun doute la plus brillante du ciel à l'heure qu'il était.

 

Bref, tout ça pour dire qu'il n'avait nullement l'intention de laisser son boulet de fils briser les derniers souvenirs qui lui restaient de l'amour de sa vie, et que cela incluait donc une surveillance exacerbée du moindre de ses faits et gestes afin de se tenir prêt à agir avant la catastrophe. Catastrophe qui, étrangement, ne vint pas. A part dans les mots du fils prodigue qui avait, une nouvelle fois, défier toutes les lois des probabilités en perdant son emploi. Alaric serait bien en peine de dire du combientième il s'agissait là tellement cela devenait récurrent. Il poussa un profond soupir. 

 

- Je vois, oui.

 

Il avait appris à ne pas le couper dans ses grands discours, le gamin s'y perdait tout seul une fois sur deux. Mais il savait aussi qu'il était nécessaire de confirmer qu'il comprenait régulièrement pour ne pas que l'autre ne se lançât dans des explications assommantes et sommes toutes fort inutiles. Et cette merveilleuse tactique porta une fois de plus ses fruits puisque la véritable raison de la présence de Leo dans l'appartement de son père se fit rapidement entendre. 

 

- Un plan ? répéta-t-il lentement, comme pour s'assurer d'avoir bien compris.

 

Bordel, il n'avait aucune envie de pistonner Leo une nouvelle fois. Parce que ça finirait forcément mal. Et qu'un jour, cela lui retomberait dessus. Mais pouvait-il réellement refuser quoi que ce fut à son fils ? Carolina ne lui pardonnerait jamais. Et il ne faisait rien que Carolina aurait désapprouvé de son vivant. Il n'en restait pas moins bien trop responsable pour accepter aussi facilement.

 

- Leo, t'as réussi à bloquer le Magicobus en mode aplati. Personne pensait ça possible, commença-t-il avec un maximum de diplomatie. On parle de boulots sérieux au Ministère. Tu crois vraiment que j'peux consciemment te mettre au département des accidents et des catastrophes magiques ? Ils ont ton nom sur la moitié de leurs dossiers !

 

Il soupira, finit par simplement éteindre la télé tandis qu'il avalait d'un coup le pur feu qu'il s'était servi avant l'arrivée de Leo.

 

- T'arrives même pas à garder un job moldu, j'peux pas te mettre au Ministère.

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Alaric Bloodworth

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Gryffondor
Appartement d'Alaric Bloodworth, Central London, Vendredi 14 Juillet 2124

Le problème avec Leo, c'est qu'il ne se rendait pas bien compte des conséquences que pouvaient avoir ses actes sur les autres. Si Alaric n'avait plus franchement de vocation véritable pour son boulot, il y restait tout de même suffisamment attaché pour ne pas avoir envie de compromettre sa place au Ministère à cause de son idiot de fils. Et s'il aimait Leo de tout son coeur de père, il n'en restait pas moins purement objectif concernant les capacités de son fils à générer des catastrophes sur son passage. 

 

Evidemment, le gamin essayait de plaider sa cause. Parce qu'aussi nul soit-il, il n'en restait pas moins un beau parleur lorsqu'il le désirait. Et sa femme avait toujours eu à coeur de laisser pleinement s'exprimer leur progéniture. Alors c'est ce qu'il fit, écoutant Leo tout en terminant son verre de Pur Feu. Il avait toujours ce petit pincement au coeur, lorsque son fils disait qu'il n'était pas con. Parce qu'il l'était, et qu'il se rendait bien compte que tout le monde autour de lui le pensait. Alaric se doutait que ça devait lui peser, mais que pouvait-il y faire ? Il avait déjà tout essayé concernant Leo. Et rien n'avait jamais fonctionné.

 

Mais le laisser le nez dans sa merde n'était pas une option, aussi con soit-il. Son épouse ne lui pardonnerait jamais, et probablement qu'il ne se le pardonnerait pas lui-même. Il devait continuer d'essayer. Plus encore, il devait continuer d'espérer. Que Leo finisse par réellement trouver sa voie. Par réellement être capable de faire quelque chose correctement. Il devait absolument y parvenir, parce qu'Alaric ne serait pas toujours là pour assurer ses arrières. Summer prendrait sans aucun doute le relais, il faisait entièrement confiance à sa fille pour ça. Mais Leo devait absolument apprendre à se débrouiller par lui-même.

 

Mais malgré toute la bonne volonté du monde, foutre Leo au niveau 2 relevait de la connerie pure et dure. Il y avait tellement de possibilité pour que ça se passe mal pour n'importe qui, alors pour lui... Sauf qu'il avait quand même des arguments. Un simple stage d'observation, ça devrait pouvoir se faire sans trop d'ennui. Alaric finit par soupirer. 

 

- Je demanderai à Noah Ingram s'il est prêt à te prendre en stage. De l'observation, uniquement, qu'on soit bien clairs. Et j'te promets rien. Mais j'lui en parlerai. 

 

Est-ce qu'il signait là la fin totale de sa carrière au Ministère ? Peut-être. Mais si le choix final revenait uniquement à Ingram, il ne serait pas directement responsable de ce que son imbécile de fils ferait au département de la justice magique, n'est-ce pas ?

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Alaric Bloodworth

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Gryffondor
Appartement d'Alaric Bloodworth, Central London, Vendredi 14 Juillet 2124

Difficile de continuer à jouer les rabats-joie alors même que le bonheur de Leo paraissait évident tant son sourire rappelait à son père celui qu'il avait lorsqu'il n'était qu'un tout petit garçon. Il était alors un homme heureux, comblé, qui n'avait pas la moindre idée de ce qui lui tomberait sur la figure quelques années plus tard - ni même que son fils avait déjà atteint le développement final de son système cérébral. Alors même si Alaric voulait rajouter quelques petites précisions, il se retint, conscient que ça ne changerait probablement rien et qu'il valait mieux pour lui les faire directement à Ingram avant même qu'il ne rencontre Leo.

 

- Oui, tu me l'as déjà dit. Notamment à chaque fois que j'te rends service, bougonna-t-il avec un léger sourire tout de même.

 

Et voilà le gamin parti dans les éloges de Noah Ingram. Vraiment, s'il avait une dizaine d'années, ça ne poserait aucun problème à Alaric, mais il était évident qu'à vingt-cinq ans, aucun adulte normalement constitué n'agissait de la sorte. Dire qu'aucun des spécialistes qu'ils avaient vu n'avait décelé quoi que ce soit d'anormal... C'était à se demander s'ils étaient réellement spécialistes. En attendant, le résultat était là : Alaric se retrouvait avec un Leo de vingt-cinq ans, dont la meilleure compétence consistait à produire catastrophe sur catastrophe.

 

La bonne nouvelle, c'est que le gamin n'attendait aucune réponse, et qu'Alaric pouvait donc se contenter de hocher légèrement la tête de temps en temps tout en sirotant son whisky sans faire davantage d'efforts. Sauf quand il renversa son jus de citrouille, et qu'il sortit aussitôt sa baguette dans la foulée. Directement, Alaric se leva, aux aguets, prêt à intervenir dans la seconde. Mais les choses se passèrent étonnamment bien, et il se laissa de nouveau tomber dans son canapé pour reprendre tranquillement.

 

- Tu sais, tu pourras pas tout me raconter. Tu seras soumis au secret professionnel. Le niveau 2 est très strict là-dessus, mais on prendra l'café, oui, répondit-il tranquillement. Tu restes manger ce soir ?

 

C'était simplement pour se préparer psychologiquement. Il aimait son fils, mais il demandait autant d'attention qu'un môme de trois ans en sortie de sieste.

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Alaric Bloodworth

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Appartement d'Alaric Bloodworth, Central London, Vendredi 14 Juillet 2124

Des pâtes fantômes. Est-ce qu'un jour Leo comprendra qu'il ne s'agissait là que de simples pâtes, auxquelles Alaric ajoutait un sortilège de désillusion afin qu'elles paraissent disparaître selon l'angle de vue ? L'homme n'avait jamais eu le coeur de lui expliquer, et il n'en avait toujours pas l'intention. Aussi se contenta-t-il d'acquiescer d'un simple signe de tête lorsque Leo proposa d'inviter Summer à manger également. Après tout, un repas de famille n'avait jamais fait de mal à personne, n'est-ce pas ? D'autant plus lorsque ladite famille était si réduite. 

 

Une fois en cuisine, Alaric se contenta de donner quelques consignes claires entre deux monologues de Leo qui savait meubler le silence comme personne. Habitué, son père ne prenait que peu la peine de réellement l'écouter, se contentant d'acquiescer de quelques "mmh mmh" afin que l'autre se sentît écouté, tandis qu'il se concentrait davantage sur le repas à préparer. Et tandis que Leo tournait en rond et brassait plus d'air que n'importe quel ventilateur, Alaric, lui, avait déjà bien avancé. Mais il stoppa net tout mouvement dès lors qu'il entendit parler du copain de Summer.

 

Summer n'avait pas de copain. Du moins ne lui en avait-elle jamais parlé. Lui aurait-elle réellement caché une chose pareille ? Les paupières plissées, il observa Leo dont le comportement hurlait à la bourde, et venait confirmer que ses enfants lui cachaient bel et bien quelque chose. Les pâtes fantômes n'étaient alors plus qu'un lointain souvenir : il fallait qu'Alaric sache.

 

- Comment ça, son copain ? Depuis quand elle a un copain ? Il s'appelle comment ? Il a quel âge ? Il fait quoi dans la vie ? Tu l'as déjà rencontré ? Leo, je suis sérieux, c'est le moment de parler, ajouta-t-il en agitant sa cuillère en bois d'un air sévère.

 

Par la barbe de Merlin, il n'était pas prêt à voir sa petite fille en couple pour de bon. Et si c'était sérieux ? Et si elle comptait se marier ? Et si elle était tombée enceinte ? Non, vraiment, tout cela n'avait rien de rassurant. 

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Alaric Bloodworth

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Gryffondor
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Tandis que Leo essayait désespérément de changer de sujet, Alaric le fixait, les bras croisés sur sa poitrine, le poing toujours fermement refermés autour de sa cuillère en bois, attendant patiemment que l'autre se rende compte de lui-même qu'aucune technique de diversion ne saurait le détourner de son objectif du moment. Par chance, cela prend moins de temps que ce qu'il ne pensait. Il fallait dire que Leo n'était pas toujours constant dans sa lenteur de compréhension, et aujourd'hui, il se trouvait dans sa lenteur rapide. 

 

Quoi que peut-être pas. Parce que même s'il revenait sur le sujet qui intéressait Alaric, il s'enfonçait dans un mensonge qui n'avait rien de crédible. Et il commençait à jouer sérieusement avec la patience très limitée de son père, qui commençait à présent à tapoter son bras de la cuillère en bois, signe qu'elle risquait de voler en direction de Leo à tout moment s'il ne se mettait pas à table - et il ne parlait pas de s'attabler devant les pâtes fantômes. 

 

Et malgré les divagations évidents de son fils qui refusait de tout balancer d'une trait, il put réunir quelques informations par-ci par-là. Victor, dans l'armée. Et le gars raconte des histoires. S'il racontait des histoires à sa fille, il allait vite le regretter, pour sûr. Alaric plissa légèrement les yeux en observant Leo, et prit quelques secondes avant de lui répondre, d'une voix lente.

 

- Si tu veux que je garde le secret tu me dis tout ce que tu sais. Armée moldue ou sorcière ? Quel genre d'histoires il raconte ? Tu crois que c'est un mythomane ? T'as son nom de famille ? Me mens pas, Leo, je sais quand tu mens, tu sais que je sais ! Et j'fais aucune tête, ok ? J'm'inquiète pour ma fille, comme n'importe quel père digne de ce nom !

 

Ou peut-être comme n'importe quel père carrément trop protecteur. N'empêche qu'il ferait pareil pour Leo. Parce qu'il est bien trop vulnérable pour être laissé à la portée de n'importe qui, bien qu'il doute fort que quiconque puisse supporter son fils suffisamment longtemps pour se mettre en couple avec. 

 

- Raaaah pis laisse ces oignons dans la poubelles, tu vas pas les remettre dans la poêle ! Touche à rien, je gère le repas !

 

 

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Alaric Bloodworth

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Gryffondor
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Il arrive quelques fois à Alaric d'oublier que le cerveau de Leo ne fonctionnait pas exactement comme celui de n'importe qui d'autre. Savoir et admettre que son fils est un idiot notoire, il a fini par s'y faire. Mais la façon qu'il avait de toujours décomposer les mots et les expressions qu'il ne connaissait pas pour y déceler un sens qu'il était le seul à y voir, il n'avait jamais pu s'y habituer. Aussi le rapport entre un mythomane et des mites le fit soupirer avec lassitude, sans qu'il ne prit la peine d'expliquer quoi que ce soit. A quoi bon, après tout.

 

Il préféra prendre sur lui. Continuer de préparer le repas, histoire d'essayer de mettre son esprit à autre chose qu'à sa petite fille dans les bras d'un militaire moldu. Quelle galère. Il agita la cuillère en bois après avoir remué la crème, comme s'il s'agissait là d'une baguette magique capable de maudire le fameux Victor Spellman.

 

- Un militaire, manquait plus que ça. On peut pas leur faire confiance. Sont toujours barrés à droite à gauche. Qu'il essaie un peu de faire cocu ma fille celui-là, et il entendra parler du pays, qu'il marmonna dans sa barbe avant d'aller égoutter les pâtes dans des gestes sûrement un peu trop brutaux.

 

D'ailleurs, il manqua de se cramer avec l'eau bouillante. Lâcha le tout dans l'évier en un fracas assourdissant, visant cependant étrangement bien la passoire pour y laisser les pâtes qui débordaient légèrement de chaque côté. Il s'essuya les mains sur son pantalon, l'air toujours aussi avenant, tandis que son regard croisait de nouveau celui de son fils.

 

- Quoi ? J'ai pour habitude de vous emmerder ? Elle a répondu si elle venait au moins ? demanda-t-il en ronchonnant toujours autant, mais à un niveau sonore un peu plus réduit, prouvant qu'il allait sans aucun doute finir par redescendre dès qu'il aurait digéré la nouvelle.

 

Et, ayant suffisamment donné de sa personne pour ce repas, il fit en sorte de verser de nouveau les pâtes dans la casserole à l'aide de sa manumagie, avant d'y ajouter la sauce et de poser le couvercle sur le tout.

 

- Qu'elle invite pas sa mite, j'suis pas prêt à l'rencontrer.

 

 

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Gryffondor
Appartement d'Alaric Bloodworth, Central London, Vendredi 14 Juillet 2124

C'est le moment où Alaric se dit qu’il aura vraiment tout vu avec Leo. Leo l’imbécile, qui le prend de haut comme s’il était lui-même le dernier des idiots. Et ça lui tire un sourire amusé, à Alaric, parce que, quand même, on peut reprocher beaucoup de choses à son fils, mais il a un sacré culot ! Faut oser, et il ose ! Et ça, ça fait partie des pointes de fierté qu'il ressent pour son fils. Un peu comme le fait que, malgré tous les échecs qu'il essuie, il abandonne pas. Et puis, c'est un bon gars son gamin.

 

- J'dirai rien, j'suis une foutue tombe, Leo, qu'il lui répond avec le sourire qui arrive pas à partir. 

 

Faut dire ce qui est, y'a peu de chance qu'il tienne sa langue dès que Summer sera là. Parce que ça va le démanger sévèrement. Peut-être qu'il enverra Leo chercher quelque chose à la supérette le temps de s'entretenir en tête-à-tête avec Summer, lui faire comprendre que, si vraiment elle tient à garder son jardin secret vis-à-vis de son vieux père elle ferait mieux d'éviter de tout balancer à son frère. Et lui faire comprendre surtout qu'elle sera toujours sa petite fille, et qu'il aura toujours à coeur de la protéger. 

 

D'un simple sort, il s'assure que la casserole garde les pâtes bien au chaud. Il les rendra fantômes au dernier moment. Il retourne donc vers le salon, Leo sur les talons, pour se réinstaller dans son canapé, non sans s'être servi un nouveau verre de Pur-Feu au passage. D'un geste de la main, il fait léviter un dictionnaire devant les yeux de son fils.

 

- T'as qu'à chercher. Cocu. C'est avec un c. Et puis regarde mythomane tant que t'y es, qu'il lâche avec nonchalance avant de remettre le son de la télé. 

 

C'est qu'il a un programme qu'il a bien l'intention de regarder. Le match de Quodpot opposant les Goules de Baltimore aux Eruptifs de Portland vient de commencer. Et même si les Eruptifs sont plus que favoris, les goules pourraient sans doute créer la surprise. Hors de question qu'il loupe ça.

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Bureau de Noah Ingram, Vendredi 29 Septembre 2124

Alaric secoua la tête de gauche à droite lorsque Noah lui demanda s'il pensait réellement qu'il voulait la mort de son fils. Evidemment qu'il ne lui prêterait jamais ce genre d'intention. Le truc, c'est que mettre Leo face à des créatures dangereuses, c'est signé son arrêt de mort. Rien à voir avec un quelconque apprentissage. Des erreurs qui avaient mal tournées, il en avait fait un sacré paquet, et cela n'avait strictement rien allumé dans ce qui lui servait de cerveau. Et gérer un Leo avec toutes ses capacités physiques se trouvait déjà être suffisamment compliqué pour ne pas avoir envie de l'estropier.

 

Aussi l'idée du Département des Accidents et Catastrophes Magiques semblait bien plus adaptée, et le fait que Noah acquiesce tira à Alaric un sincère soupir de soulagement. Il n'avait cependant plus la force de rire à la tentative d'humour de son collègue, à qui il accorda un simple sourire vaguement amusé, mais très lointain.

 

- Ecoute Noah, je peux pas te dire à quel point je te suis reconnaissant, finit-il par répondre en se levant, prêt à quitter le bureau.

 

Il s'approcha alors de lui, s'appuyant sur le meuble qui les séparait, davantage pour se soutenir que pour instaurer une quelconque supériorité imaginaire.

 

- J'comprends ton point de vue. Et c'est la dernière chose que je te demanderai le concernant. Mais c'est mon fils. Je pourrais jamais le laisser tomber. 

 

Alaric ne pouvait tout simplement pas passer sa vie avant celle de ses enfants. Et si Summer était suffisamment autonome pour se gérer sans lui et que ça le rendait particulièrement heureux et confiant pour elle, il n'en était rien pour Leo. Et il s'épuiserait jusqu'au bout pour tenter de lui assurer un avenir. La mort de sa femme avait eu le mérite de lui rappeler qu'il ne serait pas éternel, lui non plus. Alors Leo devait absolument apprendre à voler de ses propres ailes. Et Alaric allait l'y aider, quoi qu'il lui en coûte. 

 

Il tendit la main à Noah pour la serrer fermement, le regard franc.

 

- Merci, Noah. Vraiment.

 

Et il sortir du bureau, d'une démarche assurée, comme s'il ne s'était agi là que d'une conversation normale entre deux chefs de service du Ministère. Au fond, il était simplement terrifié de ce qu'il adviendrait de son fils lorsqu'il ne serait plus là. 

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Bureau de Noah Ingram, Vendredi 29 Septembre 2124

Ce gamin était au-delà du champ de compétences de n'importe quel être humain sur cette planète. Voilà la vérité. Celle qui se logeait dans un coin de l'esprit d'Alaric depuis plusieurs années maintenant mais qu'il refusait de voir en face, aveuglé qu'il était par l'amour qu'il portait à son fils. Idiot, oui, mais irrécupérable... voilà qui était bien difficile à admettre sans admettre quelques erreurs de son côté. Après tout, il ne pouvait pas être totalement étranger à un tel désastre. Il fallait bien que quelqu'un d'autre que Leo porte les responsabilités qu'il n'avait clairement pas la capacité de prendre en charge. 

 

S'il avait pu se noyer au fond de son café, Alaric l'aurait fait.  Au lieu de quoi il se contentait d'afficher cet air dépité qui ne le quittait pas depuis son entrée dans le bureau en se flagellant mentalement de ne pas l'avoir relevé de quelques gouttes de Pur-Feu. La journée s'annonçait longue, et il avait déjà hâte de rentrer chez lui.

 

- Alors je peux comprendre que tu lui en veuilles, mais si tu pouvais éviter de vouloir la mort de mon fils je t'admets que ça m'arrangerait, lâcha-t-il dans un rire sans joie.

 

Leo face à des créatures magiques dangereuses n'avait tout simplement aucune chance de survie. Les gens pardonnaient ses erreurs. Se retenaient de lui faire du mal par peur des conséquences légales que ça pourrait engendrer. Mais aucun animal ne saurait faire preuve d'une telle retenue, et les sourires niais de son gamin ne suffiraient pas à le protéger de crocs ou de griffes acérées, encore moins de jets de flammes ou d'explosions spontanées. Il prit une nouvelle gorgée de café, avant de hausser les épaules, l'air abattu.

 

- J'avais pensé au département des accidents et catastrophes magiques. Après tout, il pourrait leur permettre de penser à des sécurités qui ne seraient venues à l'esprit de personne avant qu'il débarque... Et il serait le mieux placé pour en déceler les failles. 

 

Sûrement parce qu'il était lui-même une catastrophe magique. 

 

- Mais vu comment se sont passés ses deux stages au Ministère je me disais qu'une voix de plus pour appuyer sa candidature ne serait pas de trop. 

 

Alaric avait beau joué encore et encore de ses contacts pour essayer d'aider son fils, à un moment donné il n'aurait plus le bras assez long, d'autant plus lorsqu'il fallait justifier tout un tas de renvois de ses postes précédents. 

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Dans l'écran magique, les explosions se succédaient, mais ne suffisaient pas à recouvrir le son de la voix de Leo qui venait miraculeusement de trouver mythomane dans le dictionnaire. Et sans même lui avoir dit qu'il fallait chercher au y. Comme quoi, il y avait toujours un peu d'espoir le concernant. D'un air docte, Alaric leva un index pour une petite leçon nécessaire.

 

- Les menteurs mentent bien, Leo, c'est comme ça.

 

Et il s'arrêta là, tandis qu'une balle explosive venait d'éliminer la meilleure joueuse des Eruptifs, le faisant se lever de son siège sous la surprise. Rien n'était donc joué dans ce match, et il fut bien ravi que Leo aille ouvrir à Summer pour voir la prochaine action qui serait sans aucun doute décisive. Ce fut seulement après s'être assuré que le prochain point était gagné par son équipe favorite qu'il se tourna vers sa fille pour la serrer dans ses bras avec un sourire.

 

- Content que tu sois venue, j'ai fait des pâtes fantômes.

 

Et elle lui avait permis de ne pas avoir à expliquer à Leo comment déceler les menteurs. Parce qu'il n'aurait jamais compris qu'il n'y avait aucune technique infaillible, et il aurait perdu là plusieurs heures de sa vie en vain. Summer avait le don d'égayer l'appartement d'Alaric. Elle rayonnait de sa simple présence, et la patience dont elle faisait preuve envers son frère et ses questions incessantes était digne de celle d'un ange. De celle de sa mère, en fait.

 

Plus les années passaient, et plus elle ressemblait à Carolina. Alaric ne saurait être plu fier de sa fille, et de ce qu'elle devenait. Le repas se déroula dans une animation bonne enfant, entre les conversations légères et éclats de rire spontanés qui avaient bien plus leur place à la table avant la mort de la mère des enfants. Alaric se rendait bien compte, chaque jour, qu'il la laissait un peu plus partir. Et cela le rongeait de culpabilité, bien qu'il se refuse de le laisser voir à ses enfants. 

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Alaric Bloodworth

Direction du Département des Transports Magiques 51 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Gryffondor
Conté de Devon, Samedi 26 Août 2124

Il ne manquait plus que cela. A la sortie du stade, Alaric marqua un temps d'arrêt, histoire d'analyser la situation. Un feudeymon, des combats, des hurlements. La foule ne tarderait pas à paniquer totalement. Il devait absolument faire quelque chose. Sa baguette se porta aussitôt à sa gorge pour lancer un Sonorus.

 

- Ici Alaric Bloodworth, directeur du Département des Transports Magiques. Veuillez garder votre calme, et retourner dans le stade. Plusieurs agents de mon département vous attendront afin de vous fournir des Portoloins pour quitter les lieux en toute sécurité. 

 

Et il fit apparaître dans la foulée son Patronus, afin qu'il aille prévenir lesdits agents, probablement restés pour la plupart dans les gradins, et donc pas vraiment au courant de la scène qui se déroulait ici. Les Portoloins étaient évidemment toujours soumis à la plus grande des régulations, mais lorsque les choses dégénéraient, il fallait savoir improviser. Et une autorisation de sa part suffisait à faire disparaître toutes les complications habituelles liées à une telle demande. Evidemment, ils n'atteindraient pas tous la destination souhaitée, mais ils seraient au moins en sécurité, le temps de trouver un autre moyen de regagner leur domicile. Il allait probablement devoir ouvrir quelques nouveaux réseaux de cheminette dans les jours qui viendraient.

 

Il poussa un profond soupir, avant d'attraper la main de sa fille. Leo s'était dirigé courageusement vers les flammes, mais bien qu'il était toujours plein de bonne volonté, cela ne suffisait pas toujours à faire de lui un sorcier digne de ce nom. Cela faisait bien des années qu'Alaric n'essayait plus d'inculquer quoi que ce soit dans la cervelle percée de son fils, se contentant de lui venir en aide lorsqu'il le pouvait. Et là, s'il n'intervenait pas, Leo finirait dévoré par les flammes du Feudeymon, sans le moindre doute.

 

Alors qu'ils approchaient du feu magique, la chaleur se fit de plus en plus insoutenable, laissant son front perlé de sueur, tandis que Summer à ses côtés paraissait tout simplement terrorisée, regardant autour d'elle comme un animal sauvage en train de se faire chasser. Il fallait faire vite, avant que les auteurs de toute cette situation ne se retournent vers eux, non contents de se confronter à tous les Aurors présents. Récupérant le sac à main de Summer, il lança aussitôt un Portus dessus afin de transformer l'objet en Portoloin, et saisir fermement l'épaule de Leo.

 

- On rentre à la maison, fiston, tu joueras au pompier plus tard.

 

Et aussitôt, le petit sac à main se mit à briller, et les trois Bloodworth disparurent de cette scène de désolation afin de se mettre en sécurité.

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Alaric Bloodworth

Direction du Département des Transports Magiques 51 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Gryffondor
Conté de Devon, Samedi 26 Août 2124

Evidemment, Alaric n'avait aucune envie d'être là. Evidemment, il s'était retrouvé obligé de par son poste au Ministère d'assister à cette fichue finale de Quidditch alors même que l'Angleterre s'était faite éliminée. Evidemment, il revêtait son plus bel air dépité, accordé à un costume noir sentant légèrement le renfermé, uniquement pour l'occasion. Il avait même poussé le vice jusqu'à la chemise blanche, laissant le col ouvert, alors même que sa barbe mal taillée prouvait bien qu'il n'avait que faire de l'apparence renvoyée. 

 

Il pouvait supporter cette journée, puisque ses enfants étaient là. Mais ils avaient disparu, le temps d'aller chercher quelques snacks à grignoter dans une tribune un peu plus lointaine, laissant leur père totalement désabusé dans la tribune réservée aux représentants du Ministère. Il ne faisait même pas mine de parler à qui que ce soit, préférant souffler régulièrement de dépit, tout en regardant sa montre à gousset en espérant probablement que la fixer avec intensité suffirait à faire accélérer les aiguilles.

 

Il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il se passait sur le terrain, se contentant d'attendre la fin du match comme un condamné à mort attendrait qu'on lui annonce le jour de son exécution. Nulle action ne trouvait grâce à ses yeux. Nul collègue non plus. Il se contentait d'être là, et de boire régulièrement quelques gorgées dans une flasque métallique qui regagnait rapidement la poche intérieure de sa veste de costume. Par chance, Leo et Summer ne tardèrent guère à revenir avec quelques marrons chauffés à la braise de dragon.

 

- Pas trop tôt, grogna-t-il de son air bourru, tandis que sa fille lui collait une barquette dans les mains. Comptez vraiment rester jusqu'à la fin du match ? On s'emmerde sérieusement.

 

- Fais un effort, c'est notre première sortie de famille depuis la mort de maman !, s'offusqua la jeune fille, sans pour autant sembler en vouloir réellement à son père.

 

- Et la dernière vu la gueule de la sortie, répondit-il du tac-au-tac.

 

- Tu penses pas un mot de ce que tu dis.

 

Et elle avait raison. Alors il préféra se taire, se contentant d'imiter soigneusement sa fille d'une mimique silencieuse en direction de Leo, avant de se fendre de l'un de ses rares sourires. Sans eux, il ne serait rien.