Femme
25 ans
Sang-mêlé
Britannique
Identité
-
- Diplômé·e
- Surnoms : Frey', Yaya
- Nationalité : Britannique
Capacités & Statuts
Groupes
Message publié le 16/09/2025 à 09:39
Son reflet lui renvoie l'image d'une fille tout à fait paumée, et étrangement euphorique. Avec son t-shirt d'employée de jardinerie retroussé aux épaules et ses mèches emmêlées, Freya sait qu'elle devrait se trouver largement passable, pourtant, face au miroir, elle étire un sourire réconfortant. On est pas si mal, même après dix ans d'errance, pense-t-elle intérieurement. Quelque-chose (quelqu'un) ici, ce soir, la fait se sentir jolie, et ça va au-delà. Car, quelque-chose (quelqu'un) ici, ce soir, lui rend une confiance qu'elle avait perdu. N'importe quoi, nie pourtant l'aînée Carter en décidant d'interrompre son tête-à-tête avec sa propre personne.
Mais l'idée est nichée, pile au fond de son cœur, qu'aux côtés d'Elliot, elle reprend de la valeur. Près du batteur, elle se regarde différemment, parce qu'il la regarde différemment. Parce qu'ils ont toujours eu une façon bien à eux de poser les yeux l'un sur l'autre, depuis le début.
De retour dans la salle principale du pub où le brun vient juste de gagner 5 points, elle désigne la prune dirigeable sur sa poitrine. T'apprécies l'outfit j'espère ! se marre-t-elle, imaginant la tête d'Alison si elle l'avait vue partir boire un coup en ville comme ça.
— Ah mais j'ai pas fini mon histoire au fait, renchérit soudain la sorcière en soulevant la choppe de virginaubeurre qu'avait subtilement échangé le Gallois avec elle lors de son arrivée. Après deux gorgées, elle termine le verre, s'essuie la moustache en mousse caramélisée donnée par le liquide ambré, et commence à fouiller les poches de son pantalon cargo. Hier j'me suis arrêtée à Tutshill, j'sais qu'ils ont un gîte sorcier là-bas, parce que quand mon père faisait du coaching pour les Tornades, j'l'avais accompagné une fois. Sa main passe d'une poche à l'autre, sans qu'elle ne semble trouver ce qu'elle cherche. D'ailleurs, parfois son bras rentre entièrement dans certaines poches ensorcelées, et y remue un bordel monstrueusement bruyant. Attends. Bref, du coup, ils vendent un peu d'tout à l'accueil, du sorcier, du moldu. Et j'crois que j'ai craqué mais. Râh, j'le trouve pas ! À ce niveau là le plus simple serait d'enlever le pantalon et de le secouer à l'envers. AH ! s'exclame-t-elle subitement.
Elle brandit un smartphone éteint face au né-moldu. TADA, j'ai craqué hein, j't'ai dit ! Alors Freya retourne l'appareil jusqu'à voir le bouton d'allumage.
— Le gars m'a dit qu'il faut appuyer là. Si ça s'trouve c'est de l'arnaque. Dis-moi qu'c'est pas de l'arnaque Elliot ! elle rit nerveusement, et s'exclame quand l'écran s'allume, en grésillant un peu. Bon, va y'avoir des interférences, il m'a prévenu hein. Olala, anxieuse de ne pas savoir quoi faire de l'objet, elle s'en débarrasse entre les mains du brun, et s'insurge joyeusement de sa réaction. QUOI ? J'voulais essayer, j'ai pas le droit ?! Et moi, personne m'essaye ?
L'Écossaise aux joues rouges délaisse le téléphone pour se concentrer rapidement sur la cible. Prête à tirer, elle glousse de sa propre connerie.
1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 > Décidément. 0 points. Bichette, on va peut-être s'arrêter là hein ?
8, 9, 10, 11, 12 > Déséquilibrée, elle réussi à prendre 6 points.
13, 14, 15, 16 > Déséquilibrée, elle réussi à prendre 14 points.
17, 18, 19 > Déséquilibrée, elle réussi à prendre 36 points.
20 > Inespéré mais réel, la pointe se plante presque au milieu de la cible. 50 points !
— Normalement y'a tout pour pouvoir l'utiliser, il m'a dit.
Freya Carter a lancé les dés !
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- 1
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- [1]
Message publié le 15/09/2025 à 17:07
— Quoi ? demande-t-elle, l'air un peu hagard, jusqu'à comprendre qu'il s'éloigne du comptoir. Est-ce qu'elle vient de parler, des heures et des heures, sans même qu'il ne réponde vraiment ? Freya tourne sur son tabouret, une poignée de claquahuètes dans la main, qu'elle s'envoie dans la bouche au moment où le brun discute avec la cible. Plusieurs sons étranges résonnent entre ses joues, dont le cri saisissant d'une mouette et un grincement de porte particulièrement strident. Peut-être qu'il aurait fallu en prendre moins d'un seul coup, se dit-elle en mâchant au plus vite les graines salées pour rejoindre Elliot qui remarque sûrement les miettes au coin de ses lèvres, vu son sourire narquois. Y'a pas d'chocolat d'dans, si ? Circonspecte, elle fronce les sourcils, mais se fait rapidement rattraper par la musique, et chantonne un truc en choisissant sa fléchette.
Désormais derrière la ligne de tir, elle souffle sur ses mèches rousses en fixant le centre de la cible, hésitante. J'faisais quoi avant les matchs à Poudlard ? Ah oui ! s'exclame-t-elle, un vieux souvenir de quatrième année au bout de son esprit. Elle s'accroupit et défait totalement les lacets de ses chaussures. Attends, c'est d'abord en bas à droite, en bas à gauche, commente-t-elle en repassant les lacets dans les boucles, d'un côté, puis de l'autre. Encore à droite, à gauche, le nœud là, le nœud ici, et STOP ! Elle se redresse. Faut plus les toucher ! D'un naturel superstitieux comme la plupart des membres de familles sorcières, elle se positionne, presque en apnée, et lance la fléchette.
1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 > Déséquilibrée au dernier moment, l'aînée Carter rate complètement. 0 points. Râh !
8, 9, 10, 11, 12 > Déséquilibrée, elle réussi à prendre 6 points.
13, 14, 15, 16 > Déséquilibrée, elle réussi à prendre 14 points.
17, 18, 19 > Déséquilibrée, elle réussi à prendre 36 points.
20 > Inespéré mais réel, la pointe se plante presque au milieu de la cible. 50 points !
— 45 à 8... pas de chance aux jeux, chance en amour ? Silencieuse, la Poufsouffle se rappelle un truc urgent. Faut que j'fasse pipi. Elle disparaît quelques minutes aux toilettes.
Freya Carter a lancé les dés !
- Résultat
- 3
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Message publié le 14/09/2025 à 22:57
— Jure, avait mollement ricané Freya à l'affirmation qu'Elliot reste Elliot.
Attablée au comptoir du pub sorcier, elle parcourt la liste des snacks sans vraiment réussir à choisir, ses yeux attirés ça-et-là par les chips, les cacahuètes, les grattons, le chocolat et les autres confiseries moldues et magiques présentes en masse sur l'ardoise.
La question du brun résonne au loin. Mh ? Son index arrêté à côté des claquahuètes, des cacahuètes particulièrement bruyantes, elle tourne la tête quand Elliot l'interpelle une deuxième fois. Quoi ?
Ses yeux noisette heurtent les iris foncés du Gryffondor. Pourquoi ? -Vous avez choisi ? interrompt le barman qui fait glisser une choppe devant eux.
— Euh nan. Nan, j'hésite entre deux, répond l'aînée Carter, son attention déviée quelques secondes en direction de la liste. Entre quoi et quoi ? Baah, les claquahuètes et le chocolat. Il rit. C'est vrai que c'est con d'hésiter entre deux trucs si différents l'un de l'autre. Le chocolat et doux, bon, réconfortant, mais... ça reste du chocolat. Aves les claquahuètes, on ne sait jamais à quoi s'attendre. Prenez les deux, suggère habilement l'homme. Un peu de salé, un peu de sucré, pas besoin de choisir des fois. Mh. Ouais, allez, soyons fous !
Il sort aussitôt un paquet de claquahuètes et une barre chocolatée Gwdihw, posés côte-à-côte sur le comptoir. Ça va vous requinquer ! Après quoi l'employé s'éclipse vers la salle des fûts, sans doute pour laisser leur intimité à Elliot et Freya.
Cette dernière fixe les snacks, puis soudain le batteur. Hein ? Ah oui, pourquoi ? Elle réfléchit, assemble des idées morcelées dans sa tête qui ne sait plus trier. Ses doigts jouent machinalement avec la barre de chocolat. Samedi j'ai déposé les filles à l'école, j'ai pris mon sac, un balai, et j'me suis tirée chez Jun. L'emballage se froisse aux extrémités, trituré par l'Écossaise. Elle lèche distraitement sa lèvre encore sucrée de la virginaubeurre, et trouve finalement les yeux d'Elliot.
— On n'avait jamais passé une journée entière ensemble en dehors du taf, et là.. samedi soir et dimanche, bah.. C'était chiant quoi ! J'me suis fait chier ! Un rire nerveux lui échappe, de s'entendre parler du Japonais de cette manière, pour la première fois à haute voix, et pas devant n'importe qui. Elle se cache la bouche, et craque deux secondes après. Nan mais c'est vrai, j'suis déso mais honnêtement j'me suis fait chier comme un fantôme coincé dans une porte quoi ! renchérit-elle en délaissant la barre de chocolat. Bref, j'ai dit qu'j'avais envie d'voir la mer, fallait que j'me barre.
Elle ouvre les claquahuètes et fixe l'intérieur du paquet avant d'en choisir une. La graine salée craque entre ses dents, et soudain, émet un petit cri de rapace. L'Écossaise se marre brièvement. Elle fait rouler une autre cacahuète dans sa paume. J'suis venue là parce que c'est ici qu'j'avais eu l'impression d'me retrouver moi, naturelle, pour la première fois depuis longtemps, ajoute-t-elle en regardant la graine, qu'elle croque la seconde suivante. Celle-ci pétille comme un feu d'artifice, et Freya se couvre la bouche, surprise par l'effet.
Message publié le 13/09/2025 à 08:28
" — Freya...
— Elliot ? "
Elle pourrait prendre goût à l'air perturbé d'Elliot, son regard hagard, ses expressions trop sérieuses, loin de l'immaturité qu'il cultive habituellement en dehors du terrain. Sans s'en rendre compte, la rouquine le dévore des yeux quand il s'efforce de rester concentré et tente d'arborer le visage du joueur de quidditch en match qu'elle connaît bien. Ah- s'exclame-t-elle soudain, tu vois, j'avais raison d'te faire confiance ! Le score importe peu à cette heure-là, l'esprit de compétition Carter nageant au large d'une mer appelée Guinness. Et toi, toi t'as fini tes conneries ? rétorque la sorcière en revenant du bon côté de la ligne de tir, fléchette en main.
Elle pose son index sur le torse du batteur pour s'adresser à lui. Nan car Sir, j'sais pas qui vous êtes et c'que vous avez fait d'Elliot Blackburn, mais le VRAI Elliot, il est pas comme ça. Il m'appelle pas Freya, déjà. Sa tête penche légèrement de côté. Elle vient seulement de se souvenir qu'ils sont plus ou moins en froid normalement, et qu'ils s'évitent depuis février- brrr. Enfin, ça fait longtemps que j'l'ai pas vu cet Elliot, j'crois, ajoute-t-elle, confuse, avant de se mettre en position et de viser la cible. C'était d'ma faute, nan ? Se demande-t-elle, incapable de retrouver le souvenir précis de leur dernière conversation à Londres. Mécaniquement, elle tire.
1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 > Coup du sort, la pointe ensorcelée s'échappe vers le comptoir. Encore une bulle !
8, 9, 10, 11, 12 > Sans concentration, elle réussi à prendre 6 points.
13, 14, 15, 16 > Sans concentration, elle réussi à prendre 14 points.
17, 18, 19 > Sans concentration, elle réussi à prendre 36 points.
20 > Inespéré mais réel, la pointe se plante presque au milieu de la cible. 50 points !
— Toujours 8 à 38, on va voir le lever du soleil ensemble les cocos si ça continue, fredonne la cible alors que la Poufsouffle suit sa fléchette jusqu'au bar, et balaye les affiches d'un regard curieux. Vous avez des trucs à manger ? Par ici, tout est là, tenez, répond l'employé en désignant un panneau noir écrit à la craie.
— Tu triches pas hein, j'arrive ! Tu veux un truc ?
Freya Carter a lancé les dés !
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Message publié le 12/09/2025 à 13:50
— Quoi t'as pas confiance en moi ? Genre j'vais te percer un œil. Le deal déverse sa petite dose d'adrénaline au creux du ventre de Freya. Elle qui relève pourtant des challenges à longueur de temps se laisse surprendre ce soir par son propre défi. Ou bien peut-être est-ce juste la perspective d'être aux côtés d'Elliot pendant une partie de fléchettes ? Étourdissant. Elle reprend une gorgée de virginaubeurre tandis qu'il lance. 17 points, pffff, c'est nul hein ! Les yeux en direction du jeu, la rouquine rate le signe du barman à l'intention du brun. D'un geste, il pointe la bouteille d’élixir de Paix, et d'un autre, la choppe de Freya, récupérée par Elliot, pour lui signaler discrètement qu'elle a commandé un supplément détente avec la Guinness, et qu'il risque désormais d'en ressentir les effets. Attends j'te montre comment faut faire, argumente l'Écossaise, en tirant déjà sa fléchette.
1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 > Coup du sort, la pointe ensorcelée s'échappe vers l'arrière et atterrit contre une fenêtre. Encore une bulle !
8, 9, 10, 11, 12 > Sans concentration, elle réussi à prendre 8 points.
13, 14, 15, 16 > Sans concentration, elle réussi à prendre 16 points.
17, 18, 19 > Sans concentration, elle réussi à prendre 30 points.
20 > Inespéré mais réel, la pointe se plante en plein milieu de la cible. 60 points !
— Score : 8 à 17 ! Tout est possible ! Rieuse, la jeune femme cherche le regard d'Elliot. Moi j'te fais confiance, t'veux voir ? Elle avance en direction de la cible et se place juste à côté en fixant le Gallois.
— Vas-y, tire. J'ai même pas peur, affirme Freya avant de souffler sur les mèches oranges qui reviennent devant son visage collé au cercle enchanté. La seule cible ici, c'est moi ! réagit l'objet. Mais l'aînée Carter tire la langue au batteur, par simple provocation. Allez, vas-y ! répète-t-elle en se dandinant à cause de l'impatience, et de la musique.
Freya Carter a lancé les dés !
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Message publié le 10/09/2025 à 09:45
Un sourire bête illumine sa face échaudée lorsqu'Elliot s'occupe de remettre ses cheveux en place. Ch'uis pas ivre morte, ch'uis... Bien ? commente l'Écossaise en suivant le brun vers le jeu de fléchettes, la musique emportant ses épaules dans un léger dandinement. C'est rare que Freya Carter ne doive pas penser à autre chose qu'elle-même. C'est à la fois enivrant et très perturbant. Shit. Elle pose la choppe pour récupérer les fléchettes après s'être essuyée la main sur son pantalon. Speedy Gonzales- quoi ?! questionnent ses sourcils embrumés. Allez, y'a un monde où rater, c'est viser quand même ! Attends 'tends 'tends 'tends. Déjà, rétorque la rouquine en tendant l'index, toujours plantée entre le Gallois et la cible. Mais le début d'un morceau de punk-folk celtique la force à s'interrompre et taper du pied en rythme. Elle rit. Attends, c'pas c'que j'allais dire. Y'a quelque-chose d'euphorisant dans ce tête-à-tête sorti de nulle part, au milieu d'une errance improvisée.
— On joue pour quoi, d'abord ? demande la Poufsouffle qui retourne boire une gorgée de bière sans alcool, sans le remarquer. Sa tête bouge au tempo du tambourin, et soudain, arrive le refrain. "And a rovin' a rovin' a rovin' I'll go, ...for a pair of brown eyes !" chante-t-elle en désignant Elliot, comme on cherche un camarade de karaoké. "I looked at him he looked at me, all I could do was-" et pose sa main devant sa bouche, et tait les prochaines paroles, le regard rieur. Eh les champions, si vous continuez à m'ignorer, j'me tire, j'ai toujours rêvé de voir le lever de soleil au port ! -OH JE SAIS ! s'écrie alors Freya en approchant du batteur des Catapulte. Elle forme un entonnoir contre son oreille et chuchote plus ou moins discrètement. C'lui qui perd, il libère la cible ok ? On est bien, là, nichée près d'Elliot, se dit-elle au passage. Et son visage recule histoire de recueillir la réaction du brun. Après un court silence, elle rit. Quoi t'as peur ? J'tire les yeux fermés s'tu veux.
Sans réfléchir une seconde supplémentaire, l'aînée Carter pivote en direction de la cible, ferme les yeux, et tire une fléchette.
Barème, dé 20
(on changera le barème si besoin pendant la partie)
1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 > 0 à 5 points
8, 9, 10, 11, 12 > 6 à 10 points
13, 14, 15, 16 > 11 à 20 points
17, 18, 19 > 21 à 40 points
20 > 50 à 60 points
1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 > Freya a lancé la fléchette dans le mauvais sens, les fesses en avant. 0 points. La bulle !
8, 9, 10, 11, 12 > la fléchette s'envole en direction du bar, rebondit contre la fameuse publicité au texte boustrophédon et se plante maladroitement dans une case à 8 points. Tout ça pour ça !
13, 14, 15, 16 > la fléchette rejoint le centre de la cible, mais sautille vers l'extérieur et se plante sur un 15 points.
17, 18, 19 > la fléchette virevolte gentiment, simplement, et se pose avec délicatesse sur une case à 30 points. C'est propre !
20 > en plein dans le mille ! 60 points d'un coup, c'est culotté. Ni la cible, ni Elliot, ni-même la fléchette ne l'avait vu venir celle-là. Et Freya ? Freya a gardé les yeux fermés. Alors ?
Freya Carter a lancé les dés !
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Message publié le 09/09/2025 à 09:12
— Oh, tu crois déjà ? demande-t-elle en arrondissant les lèvres, car les deux premières pintes de bières sont passées vite, et qu'elle ne pensait pas être aussi soûle, aussi rapidement. Combien de Guinness boivent les gens qui fêtent, habituellement ? Elle n'en sait rien. Elle se laisse guider vers un siège et s'affale une seconde dedans. Ouais ça va ! répond-elle en souriant au brun. Sauf qu'assise, la tête lui tourne désagréablement. Freya se concentre sur Elliot, et décèle l'inquiétude au fond de son regard noir et scrutateur. Elle fronce les sourcils en mimétisme à son air soucieux. Toi ç'a pas l'air d'aller, si ? Ses doigts continuent d'aller remonter l'une, puis l'autre de ses manches de t-shirt, mécaniquement. Elle a envie de se remettre debout. À ton avis c'qui ? Attends. Attends, j'te fais deviner.
La rouquine se redresse, et grimpe sur la chaise en gonflant le torse. Miraculeusement, elle tient en équilibre, les mains contre les hanches. "T'as l'air à cran ma fille", déclare-t-elle d'une grosse voix, l'accent écossais prononcé. Nan tu crois ? se rétorque-t-elle à elle-même après avoir bondi au sol. Elle racle sa gorge, tire son t-shirt derrière son dos pour le cintrer, et rajuste ses cheveux. "Prends un peu d'temps pour toi Frey', nous on va gérer !" articule-t-elle en serrant la bouche comme le ferait Fenella. Puis d'un ton terriblement monotone et calme, elle termine par une caricature de Jun, les index et les pouces collés . "Mais oui chérie, à trois on arrivera bien à faire le travail d'une seule personne" et blablabla, et blablabla, termine-t-elle en donnant à ses mains des formes de becs bavards.
— BREF. Elle envoie ses mèches en arrière et se rassoie face au Gallois. Du coup, j'suis venue là, parce que sinon j'sais pas où aller. ET le gars du bar m'a dit qu'il était obligé de rester discret sur ses clients, elle cherche le comptoir des yeux, puis replonge soudain dans les yeux d'Elliot. T'aurais voulu que j't'invite ? Elle le dévisage étrangement avant de hausser les épaules. D'façon t'es là maint'nant. Ses phalanges attrapent la choppe de virginaubeurre, qu'elle porte à ses lèvres en remarquant à peine le changement de goût. Au contraire, le côté plus sucré et sans alcool lui fait du bien, et elle en avale deux grandes gorgées, après quoi elle heurte l'autre choppe. Bon, tu bois avec moi ou tu m'laisses boire toute seule alors ? Freya se relève à la fin de la question, incapable de rester en place. J'veux pas rester assise moi. Pourquoi on est assis ?
Message publié le 04/09/2025 à 19:56
Plantée dans son éternel cargo kaki et une paire de rangers abîmées, la Poufsouffle dévisage Elliot, dont elle avait visiblement oublié l'existence. Bah tiens. Sa main claque mollement contre sa cuisse tandis qu'elle essaye de comprendre sa propre décision de venir à Cardiff, la veille au matin. Une plaque rouge sur chaque joue pour les deux pintes de Guinness déjà bues, elle remonte la manche de son t-shirt noir, difforme, logoté d'une prune dirigeable et du nom d'un engrais magique garanti 100% fientes de veaudelune. Quoi ? Elle a toujours détesté avoir les manches tombantes. Toi aussi on t'a forcé à prendre du bon temps ? demande-t-elle en désignant la choppe qu'il tient entre les mains, avant de regarder autour d'eux, comme si elle s'attendait à voir débarquer les autres membres de l'équipe, ou quelques potes, ou même une fille.
Mais personne n'arrive, et la cible rappelle Freya à l'ordre. Bon chérie, j't'attends, tu la jettes cette fléchette ? Elle peine à décoller ses prunelles brillantes du batteur et balaye l'air en arrière à la recherche d'une fléchette. Sans dec', ils veulent que j'me détende, c'te blague, ajoute l'aînée Carter un brin amère, un brin au bout du rouleau. Fallait s'y attendre. Elle étire la moitié d'un sourire, du côté où sa bouche n'est pas encore anesthésiée par le litre de bière qui flotte dans son ventre, et rigole vaguement à la réaction du brun, puis se tourne en direction de la cible en bois. Quand j'vais rentrer, Alison aura un bodycount plus élevé qu'celui de l'équipe d'Écosse réunie et Charlie r'commencera à pisser au lit. Trois fois, elle rabat sa mèche rousse en arrière, et trois fois, la mèche retombe sur son front.
— Enfin bref, dit-elle en tirant la fléchette ensorcelée au bord du cercle - peut mieux faire ! Ils vont gérer, nan ? Il a qu'ça à faire maintenant, gérer. Moi j'décompresse, hein ? La sorcière soulève sa troisième pinte et s'approche du joueur ébaubi pour trinquer avec lui. Son regard noisette oscille entre l'intensité et le vide. Elle se retient d'une paume contre son torse et engloutit plusieurs gorgées d'alcool. Puis elle recule, et s'essuie d'un revers de bras, à la limite de lâcher un rot. Heureusement qu't'es là finalement, j'aurai pas l'air d'une pauv' conne qui boit toute seule comme ça.
Message publié le 04/09/2025 à 09:02
— Et paf… raté, mais au moins ça défoule. Toujours 12 ma belle, avise la cible en bois magique de l'Alambro après que la dernière fléchette de Freya ne se soit brisée en mille morceaux au sol, transformée en sucre en plein vol par les enchantements aléatoires du jeu. Allez envoie-moi un vrai cognard cette fois, en plein dans le mille ! surenchérit-elle tandis que l'aînée s'arme d'une autre fléchette en soufflant sur l'une de ses grosses mèches rousses, qui s'envole vaguement et retombe devant ses yeux. Oh m'parle pas d'quidditch, rétorque la sorcière en rabattant ses cheveux d'un geste las. Elle vise, lance, et regarde la fléchette se planter sous la cible, avant de sautiller jusqu'à son centre. Elle est pour moi celle-là beauté, 72 points. Freya frotte son visage fatigué et boit une gorgée de bière noire aux fruits-rouges. Le pub est vide, les têtes connues du Monde Sorcier ont autre chose à foutre de mieux à cette heure. D'ailleurs, elle ne sait même pas quelle heure il est.
Sur un coin du comptoir, un exemplaire de la Gazette du Sorcier en date du début de semaine dernière annonce le retour d'Owen Carter et raconte brièvement son irruption au centre des Catapultes de Caerphilly, puis l'interview qu'il a accordée au journal pour officialiser la mort de sa femme, mais aussi son souhait de reprendre progressivement ses activités liées au sport volant, au coaching, et au développement de la marque OCQ.
L'Écossaise continue sa partie de fléchettes et la conversation sans queue ni tête qu'elles partagent, elle et la cible.
Message publié le 29/08/2025 à 12:51
"T'es aussi discret qu'un cognard dans un dortoir !" avait-elle rétorqué lorsqu'Elliot s'était étonné qu'elle se tourne avant qu'il ne puisse voler son chapeau pointu en plein banquet. Alors un soir après les cours, il avait foutu un cognard dans le dortoir de Serpentard sans se faire remarquer, pour prouver qu'elle avait tord, qu'il faisait moins de bruit que le bordel provoqué par le cognard lui-même. C'était leur rentrée de troisième année, la meilleure si vous demandez l'avis de Freya. Au milieu du hall après l'évacuation générale des élèves, elle avait remarqué la fierté du brun et ses trois potes et s'était fendue d'un rire incompréhensible pour les autres Poufsouffle autour d'elle. "Bon ok, t'es peut-être un peu plus discret qu'un cognard dans un dortoir" avait-elle dû admettre face au Gryffondor venu chercher le fin mot de l'histoire. Grisée par le souvenir vieux de onze ans, Freya étire un sourire con et hausse les épaules quand Elliot lâche son "putain d'balance". Ils peuvent bien essayer de s'éloigner, ils auront toujours un bout de chemin en commun.
Au cœur du laboratoire, la spécialiste en balai observe curieusement le comportement de Charli. Tu le stresses, dit-elle à l'intention d'Elliot, ayant vu elle aussi la panique surprenante du 1er année. Elle balaye la salle d'un regard scrutateur. Cerisier ? Nan j'ai pas de cerisier là, désolée Charli. Mais le poirier est parfait pour les débutants, il est super docile tu verras. Essaye-le tu crains rien. L'aînée Carter adoucit sa voix comme elle le ferait avec Charlie. D'ailleurs, la Serdaigle s'empare d'un modèle non loin, beaucoup trop heureuse de pouvoir voler devant le batteur des Catapultes de Caerphilly.
— J'te montre ! déclare-t-elle, à peine le pied à l'étrier qu'elle frappe le sol pour s'élever. Attentive aux deux enfants, Freya sort sa baguette. Tranquille en haut avec les lanternes hein.
La troisième année rejoint rapidement les voûtes de pierre. Viens Charli !
Mais Charli Blackburn ne bouge toujours pas.
Freya s'approche de lui et pose ses fesses sur un tabouret pour se mettre à sa hauteur. Hey, quand j'ai rencontré ton frère en première année, il était jamais monté sur un balai aussi. Tout le monde commence quelque part. Ton frère il était nul hein. La dernière phrase est teintée de plaisanterie, juste dans l'idée de dédramatiser. Elle jette un coup d’œil à son ancien camarade de classe, se rappelant brièvement les mines qu'elle lui mettait lorsqu'ils avaient onze ans.
Message publié le 24/08/2025 à 22:15
Ça pourrait faire trois mois comme deux ans qu'Owen a enfourché son balai de voyage et n'est jamais revenu à Pré-Au-Lard. Le temps est passé de manière décousue, entre les impératifs de l'OCQ500, le planning de la boutique, et les filles à gérer. L'aînée des Carter a rentré la tête dans les épaules, foncé, et n'a pas tellement regardé autour d'elle pendant toute cette année. Face à la grimace dubitative d'Elliot, elle avale une gorgée de whisky. Les gens vont causer, car bien sûr que les gens vont causer. La présence de Charlie l'empêche de parler à coeur ouvert. Elle acquiesce, et fait tourner l'alcool au fond de son verre. Soulagée, oui. En attente de réponses, aussi. La question principale serait "pourquoi ?". Pourquoi un an ? Pourquoi sans avoir donné de nouvelles ? Freya croise l'air sincèrement concerné du batteur, et étire un bref sourire.
Qu'est-ce qu'il fout là déjà ?
C'est lunaire.
Le raclement de gorge retient la rouquine de trop cogiter sur ce qu'elle ressent à cet instant. D'un claquement de doigt elle ramène la bouteille dans sa main, et répond au jeune Gryffondor. Les ventes du nouveau balai. L'OCQ500. T'en a entendu parler j'espère Charli ? Elle lui jette un œil, ainsi qu'à sa soeur. Ça fait longtemps qu'elle sait que Charlie peut écouter une conversation en étant occupée à autre chose, mais la Serdaigle ne moufte pas, et tourne la page pour dévoiler sa prochaine tactique au benjamin Blackburn.
— Le moineau frondeur. Le poursuiveur lance le souaffle en direction du terrain, tellement bas que les adversaires hésitent à descendre, mais son coéquipier plonge et récupère la balle au ras du sol. Risqué. S'il pleut c'est encore plus impressionnant. Ici, le croquis animé montre un sorcier qui pique en direction de l'herbe boueuse sous le regard surpris de l'équipe opposée. Entre temps, Freya s'est redressée pour servir elle-même le verre d'Elliot. Elle attend que la conversation reprenne du côté de la table, et s'appuie contre le mobilier de cuisine à son tour, en baissant la voix. J'en ai une qu'est soulagée. J'ai l'autre qui veut le renvoyer d'où il vient. Moi j'ai surtout des questions. J'espère qu'il aura avancé un peu au moins. Parce qu'il est trop souvent parti en revenant bredouille les fois d'avant.
La Poufsouffle récupère son propre verre dans lequel deux bons centimètres d'alcool ambré lui renvoient son reflet. Son épaule à distance raisonnable de celle du Gallois, elle inspire, et souffle. J'ai hâte que ça s'finisse.
Devant eux, MicMac grimpe sur le bras de Charlie qui dégage aussitôt ses cheveux, et la laisse se nicher contre son cou. Celle-ci est inspirée de ton frère, commente l'adolescente en pointant le dessin d'un joueur tournoyant sur lui-même. Le batteur fait diversion en imitant une girouette folle, et les poursuiveurs peuvent se faire un passe discrète. Freya pince ses lèvres pour retenir un sourire, qu'elle noie en buvant la moitié de ce qu'il lui reste de Whisky.
— Charli, il reste du gâteau si t'as encore faim, sers-toi, annonce-t-elle ensuite à l'intention du 1ère année, tandis que trois belles tranche de cake aux fruits confits trônent au centre de la table. Tu veux toujours rien d'autre ? demande-t-elle alors à Elliot avant de se rappeler qu'il est monté à cause d'un grincement de volet dans la rue, et qu'il repartira dès que possible, remettra Charli à l'école, et ne reviendra plus tant qu'il n'y sera pas obligé. Si t'as quoique ce soit avec ton frère, tu peux me demander tu sais hein, j'suis juste à côté, si jamais. Le ton de sa voix est sincère, emprunt d'un naturel dévoué.
Message publié le 22/08/2025 à 14:00
Ce masque d'Elliot, Freya commence à bien le connaître. C'est l'attitude qu'il arbore les quelques fois où ils sont obligés de se croiser ; chez les Catapultes, devant la presse magique, pour signer des documents. La distance est devenue familière, et aussi les regards évités. La rouquine serre les dents en comprenant que ce soir n'y changera rien. Elle préférait quand il était heureux qu'ils se voient. Quand elle sentait leur complicité se rallumer dès les premières secondes. À son tour, elle ignore le froid entre eux, et se concentre sur Charli.
L'enfant suspendu aux paroles de son grand frère bouillonne d'excitation, d'indignation, d'un mélange d'émotions qui le font ressembler à... un gnome de jardin. Freya jette un œil à Charlie. La Serdaigle soupire en niant de la tête face aux accusations du jeune Gryffondor. Mais très vite, le geste d'Elliot surprend les deux sœurs alors tournées vers la scène d'engueulade des Blackburn.
Freya retient Charli qui recule sans le vouloir vers un portant à robes de quidditch. Doucement. Le changement d'avis du benjamin l'interpelle. Elle fixe la silhouette nerveuse d'Elliot, et s'apprête à parler quand une sonnerie stridente les interrompt. Il lui faut quelques secondes pour réaliser qu'il s'agit d'un téléphone. Charlie tend le cou, intriguée par l'objet. Elle observe le batteur en pleine conversation tandis que la Poufsouffle se penche à hauteur de l'élève aux joues rouges. Charli ? Moi j'suis d'accord avec toi, c'est pas d'ta faute, ok ? J'aurais dû vérifier la malle. Je le ferai à partir de maintenant. Elle retient sa main d'aller dégager les mèches brunes du garçon en arrière, et se contente de caresser affectueusement son épaule.
— Si tu veux rester ici ce soir, t'es le bienvenu, j'peux réchauffer ton assiette. Les posters aux alentours qui avaient été troublés par la sonnerie du téléphone reprennent leur activité. Derrière Freya, Charlie s'est rapprochée, décidée à enterrer la hache de guerre. J'pourrai te montrer mon cahier d'inventions de tactiques de quidditch si tu veux, propose-t-elle, un léger sourire aux lèvres. Au-dessus d'eux, plusieurs balais miniatures dessinent des lacets. L'aînée se redresse et rejoint Elliot qui termine son appel. C'est toi son responsable ? demande-t-elle, un mélange d'appréhension et d'empathie dans le regard.
Appréhension, car ils n'ont pas tellement l'air de s'apprécier tous les deux.
Empathie, car Freya connaît bien la situation.
Les secondes suivantes paraissent longues. Elle sait qu'elle devrait se taire. Elle inspire. Elle ravale ses mots, étouffe le hurlement de son coeur. Mais c'est plus fort qu'elle. Tu veux monter le temps qu'il mange ? T'as mangé au moins ? s'entend dire la sorcière. Elle regrette aussitôt, l'écho des paroles du brun encore en tête. "Arrête de faire ça. Juste arrête. C'est chiant." -déso, se reprend-elle alors.
— Tu peux partir, j'les accompagnerai demain à l'école.
Message publié le 22/08/2025 à 10:09
Ça fait plus de 4 mois qu'Elliot et Freya prétendent douloureusement qu'ils se connaissent à peine, que leur relation est strictement professionnelle, uniquement tenue par un contrat. L'Écossaise possède une triste faculté à verrouiller son coeur, se plonger entièrement dans le travail et sa vie de famille sans penser au reste, et mettre de côté son propre bien-être. C'est facile lorsque vous avez de quoi vous occuper.
Elle et Jun forment maintenant un couple ennuyeux mais stable. Il lui offre des fleurs, elle remplace l'ancien bouquet défraîchi par le nouveau. Il l'embrasse peu ; elle n'a jamais été très tactile paraît-il. Ils discutent beaucoup des balais ensemble, et sont complémentaires au laboratoire, alors ça suffit, non ? Freya ne ressent rien pour le Japonais. De la gratitude, au maximum. Tu voulais la sécurité, tu l'as, se blâme-t-elle intérieurement quand la voix d'Elliot martèle qu'elle ne pas sait ce qu'elle veut.
Enfin si. Si. " Tu veux pas avoir mal. "
Pourtant elle a mal, là, en regardant le visage de Charli devenir celui d'Elliot. Elle a mal de l'entendre dire qu'elle doit arrêter, que c'est chiant. Elle a mal au bide lorsqu'elle se retrouve seule le soir, sans son père, sans ses sœurs, sans distraction à sa douleur.
Elle préférait être la folle, fan d'un ancien petit-ami, que d'être perdue, les t-shirts du batteur en boule au fond de son armoire, à éviter mille fois par jour le regard des posters, à prendre toutes ses dispositions pour ne pas le croiser en allant au centre. Elle aurait préféré d'autres articles dans la presse que ceux évoquant l'histoire entre le synthétiste et la première fille d'Owen Carter.
Heureusement MicMac revient en voltigeant et en piaillant, et bientôt MacDuff pousse le cri qui annonce un visiteur. C'est Horace, prévient Freya à l'intention des deux gosses. Elle se lève, balaye la mélancolie de son visage, et dévale l'escalier jusqu'à la porte d'entrée du magasin, derrière laquelle attend.. Elliot Blackburn. Passé l'effet de surprise et le sursaut de son coeur, la Poufsouffle ouvre. Son salut se fait recouvrir par l'appel du Gryffondor. Elle recule pour laisser la place devant le seuil.
— Entre, tu vas t'faire repérer. J'sais pas s'il t'entend, il- mais des bruits de pas frappent l'escalier, et Freya devine que Charli va débouler d'une seconde à l'autre. On croyait que c'était Horace, il voulait pas s'faire engueuler, ajoute-t-elle en jetant un coup d’œil vers la fente du rideau séparant la boutique et l'arrière-boutique. Et comme l'expression d'Elliot reste sévère, et que l'aînée Carter s'est engagée auprès du petit Charli, elle répète, tandis que ce dernier arrive. C'est pas d'sa faute, c'est moi.
Immédiatement après, une quatrième personne arrive dans la pièce. Salut Elliot. La Serdaigle s'arrête au comptoir, observant curieusement la scène avec distance. Elle s'assoit sur le tabouret haut qui sert aux pauses du personnel en caisse, et tourne de gauche à droite, lentement. Elle a perdu la vivacité de leur rencontre en octobre.
Terre à terre, maternelle avant l'heure, Freya passe une main affectueuse dans la longue tignasse désordonnée du jeune Gryffondor. Il a rien mangé par contre. Il a pas touché son assiette.
Message publié le 21/08/2025 à 09:39
Plusieurs fois par semestre en fonction des saisons, Freya se rend à Poudlard où l'attend une flotte d'OCQ400 maltraités lors de l'entraînement des étudiants. Malgré plus d'une dizaine d'années d'existence, le dernier modèle reste une référence dans son domaine, et conjugue facilement sécurité, performance, stabilité et maniabilité. Créé en 2113 sous la direction d'Owen Carter, l'engin répond simplement aux attentes d'un père vis-à-vis de sa fille passionnée de vol. C'est d'ailleurs à cette même époque que l'ancien capitaine de quidditch a équipé l'école gracieusement avec des OCQ400 flambants neufs, gage de remerciement à l'ancienne direction pour lui avoir permis de pratiquer son sport entre les mailles d'un planning scolaire disloqué, et aussi en support à la découverte de nouveaux talents.
Parmi les opérations d'entretien des balais, l'aînée Carter s'occupe d'égaliser et regarnir les queues de brindilles effilochées, de colmater les craquelures grâce à une pâte résineuse et un sortilège de consolidation, de resserrer les diverses fixations de ferronnerie, de réajuster les trajectoires défectueuses ou problèmes d'altitude, et encore bien d'autres étapes souvent négligées par les collectivités, petits clubs, et même certains clubs moyens, dont elle taira le nom.
Rodée à l'exercice, il suffit en général d'une heure et demi ou deux heures pour venir à bout de la corvée, sauf lorsqu'elle s'autorise un détour nostalgique à Poudlard. Ici, sur le terrain, dans le parc, autour des gradins, chaque odeur et chaque élément du paysage lui évoque un souvenir lointain.
Elle se rappelle les matchs passés à brandir une écharpe, tantôt jaune et noire, tantôt rouge et dorée, les mains engourdies de ferveur, la gorge enrouée d'avoir trop chanté, en attendant son tour d'avoir l'âge de pouvoir rejoindre l'équipe. Elle se rappelle le crépuscule, les moments interdits à se faire la course pour frôler les sensations d'un match. Elle se rappelle d'être venue encourager Elliot lors des sélections, alors qu'elle-même n'aurait plus eu le temps de participer au moindre entraînement. Elle se rappelle l'avoir longuement admiré, suivant chacun de ses mouvements, le coeur battant.
Aujourd'hui Freya évite les appels de sa mémoire. Elle retourne à sa grosse malle magique dès le travail terminé, et la referme d'un claquement sonore, pressée de rentré à Pré-Au-Lard où l'espoir de revoir Owen Carter occupe une grande partie de ses pensées. Son bagage en lévitation devant elle, la rouquine quitte le chateau et prend le sentier en direction du village quand soudain, la voix familière de Charlie retentit. Frey', attends moi !
— Salut toi. Comment ça va ?
— Y'a des nouvelles de Papa ?
— Pas de nouvelles de Papa ma Friselune.
— Oh...
Les deux sœurs terminent la route ensemble. La malle est abandonnée dans l'arrière-boutique, près de l'établi en bois. Elle n'est plus scellée car Freya y a plongé un bras afin de récupérer une huile dont elle avait besoin avec un client de dernière minute. Fenella et Charlie l'aident à nettoyer puis ranger la boutique, et Fenella s'en va. Comme chaque soir après la fermeture du magasin, la Poufsouffle active les runes et charmes de protection qui se déclencheront pour prévenir d'une intrusion, avant de monter à l'étage. Elle et la Serdaigle ne tarderont plus à s'attabler, enfin.
L'horloge indique bientôt 19h.
Au moment où du bruit retentit à l'étage inférieur alors qu'elles sont en plein repas, Freya se tourne vers leur petite chouette aux yeux grands ouverts, à l'air effrayé, puis vers Charlie qui tend l'oreille aussi.
— T'as entendu du bruit en bas ?
— Tu crois que c'est Papa ?
— Tu crois qu'on a une goule ?
— Les alarmes ont pas sonné.
L'aînée prend son courage à deux mains et descend prudemment l'escalier, suivi par la benjamine, quelques marches derrière elle. Papa ?- shhht, interrompt Freya en arrivant sur le seuil de la vieille porte tordue, qu'elle ouvre lentement, avant d'allumer les lanternes de la pièce à l'aide d'un sortilège de manumagie. Oh non, c'est pas une goule, c'est un gnome de jardin.
— Quoi ? Qu'est-ce. C'est Charli Blackburn, le frère d'Elliot, continue la Serdaigle en mâchant le bout de pain qu'elle avait coincé dans sa joue. Qu'est-ce que tu fais là ?
Message publié le 20/08/2025 à 09:32
Cette conversation ressemble à un cauchemar. L'agacement d'Elliot résonne dans la station désaffectée et ramène Freya au démon des filles Carter ; la peur de l'abandon. Elle aurait préféré qu'il soit plus compréhensif, plus patient, qu'il lise sa détresse à travers son comportement désarticulé, qu'il ne renvoie pas à coup de batte la faute sur elle, car elle le sait bien, qu'elle est fautive. Qu'elle a merdé. Grave merdé.
Immobile face à son ancien petit-ami, elle encaisse difficilement. Elle enfonce les émotions loin derrière son estomac, contient son envie idiote de chialer comme une gosse de quinze ans, puisqu'ils n'ont plus quinze ans, il parait.
Ils vont garder une relation pro.
N'était-ce pas ce qu'elle comptait faire au départ ?
Pourquoi son coeur se déchire alors ? Tu m'rappelles pas mes pires souvenirs, refuse d'entendre Freya. Ou peut-être, les pires et les meilleurs réunis. Elle détourne les yeux, incapable d'affronter la suite de leur discussion. C'est quoi maintenant ? La fin définitive ? L'Adieu d'une deuxième chance ? Le silence effroyable entre eux parle, et l'écho des mots d'Elliot lui martèle la tête. "Arrête de faire ça. Juste arrête. C'est chiant." Elle veut disparaître. Il est loin de réaliser à quel point l'Écossaise regrette les derniers mois. À quel point elle se retient depuis leurs retrouvailles, effrayée de tout gâcher.
— Mais, d'accord, se contente d'articuler la rouquine sans réussir à développer tellement elle a peur de pleurer devant le Gryffondor. Ses lèvres se serrent. C'est un échec. Elle n'est pas aussi combative qu'il le pense, pas dans tous les domaines, visiblement, ou pas à cet instant.
Elle aimerait retourner sur l'OCQ500 avec lui, au-dessus des Highlands, laisser son dos s'enfoncer contre son torse et ses bras l'envelopper tendrement. Elle aimerait revenir au câlin, à la question du verre. Elle a envie de l'embrasser et lui dire qu'il a le droit de lui faire un peu mal, pour beaucoup de bien. Qu'ils prendront le risque. Mais elle reste muette, Freya.
Elle recule. On reste pro alors. De le prononcer, le couteau s'enfonce dans la plaie.
Une grimace douloureuse traverse le visage de l'aînée Carter qui préfère se tourner. Elle a quinze ans. Elle a quinze ans et elle se barre, sans dire au-revoir, sans donner d'autres explications. Le bruit des chaussures résonne en même temps que le sang à ses tempes. Le couloir semble interminable. Le reste de sa vie sans l'espoir de retourner un jour dans les bras d'Elliot semble déjà interminable aussi. Elle se bouche les oreilles pour ne pas entendre l'écho de sa frustration, là-bas, au milieu de la carcasse métallique. Elle accélère. Elle fuit.