Femme
25 ans
Sang-mêlé
Britannique






Identité
-
- Diplômé•e
- Surnoms : --
- Nationalité : Britannique
Capacités & Statuts

Groupes


Message publié le 20/02/2025 à 18:10
Freya tend machinalement sa main, un peu bête face au comportement d'Elliot. Elle voulait mettre des distances entre eux mais se prend finalement une douche froide quand c'est lui qui semble ailleurs, soûlé d'être là. Ça l'affecte plus que ça ne devrait, car la fille d'Owen Carter connaît les revers de la célébrité, et les dommages irréparables causés par cette pression du qu'en-dira-t-on.
— Pas pour le shooting non malheureusement. Il me manque du matériel sur place,... interrompu tandis qu'Elliot s'éloigne avec la photographe, le Japonais offre un sourire affectueux à Freya.
— Tout va bien se passer, détends-toi. Elle détourne son regard du joueur de Quidditch au moment où la jeune femme au Mekapteur se penche et chuchote quelque-chose à son oreille. Mh-mh, marmonne vaguement Freya avant de se frotter le visage, fatiguée. Merci de me soutenir, ajoute la rousse en rendant son sourire à Jun, reconnaissante du temps qu'il a encore passé dans l'atelier avec elle cette nuit. Elle rabat ses mèches en arrière, qui ne le resteront pas longtemps, bientôt chahutées par le vent écossais.
Dehors, une équipe d'un peu moins d'une dizaine de personnes attend le batteur des Catapultes de Caerphilly. Deux assistants contrôlent les conditions météorologiques à l'aide de sortilèges qu'il faut renouveler fréquemment. Trois personnes s'occupent des lumières et du reflet. Un apprenti est chargé de donner les balais dans l'ordre prévu par Freya et une assistante s'occupe du matériel de la photographe. Quant à Jun, il se place en observateur, l’œil alerte.
Pour le moment, c'est l'apprenti qui flotte dans les airs, juché sur le premier balai, pendant que les autres magiciens rectifient leurs réglages, rejoints par la photographe.
Freya en profite et s'empare prudemment du bras d'Elliot pour l'écarter un peu du groupe. Dès qu'ils ont fait quelques pas, elle le relâche, son écharpe orange devant le nez. Hey, euh. J'vois bien qu'ça t'amuse pas tout ça, commence-t-elle, hésitante. Sa Rangers shoote mollement l'herbe autour de ses pieds.
— On a autre chose à faire. Comme, de boire des bières à l'Alambro et se lancer des gages débiles en regrettant l'école. J'veux dire, t'as autre chose à faire, j'ai autre chose à faire, chacun de son côté, rectifie l'aînée Carter, une légère coloration rouge aux joues. Elle enfonce ses mains dans ses poches, ignorant les prunelles déstabilisantes du sportif, pour se concentrer plutôt sur les équipements OCQ500 flambant neufs qu'il porte.
— On peut y'aller ? Tout est prêt ici, on n'attend plus qu'Elliot ! La mâchoire de Freya se serre. Elle rajuste une sangle sur l'épaule du Gryffondor en silence. Elle peine à trouver les mots, elle-même presque au bout du rouleau.
Message publié le 19/02/2025 à 19:54
Beaucoup d'évènements dépassent Freya dernièrement. À commencer par l'absence de son père qui s'avère interminable cette fois. Depuis des mois, les sœurs Carter nagent en pleine improvisation, mais visiblement dans des bains différentes. Pendant que Freya se noie sous des responsabilités toujours plus nombreuses, Alison plonge au milieu des requins. L'aînée fixe Spike, dubitative quant à son honnêteté.
Les journaux sportifs parlent d'un étudiant brillant.
Derrière l'élastique, la dentelle.
— Bon bah réponds, on va pas attendre 107 ans là, s'impatiente la cadette avec ses airs de poupée colérique. Owen saurait comment gérer cette situation. Les proches des Carter peuvent témoigner de son implication à l'éducation des trois rouquines, sévère et tendre à la fois. Il avait élevé des filles éloquentes, curieuses, polies et admiratrices de leur père, même Alison qui refuse de l'avouer.
Freya soupire. Pis, t'sais, j'suis peut-être une femme, mais j'peux prendre le réseau de Cheminette seule, j'ai pas besoin d'un gars pour me protéger, duh !
— Alison, t'es où depuis l'année dernière, dans une grotte ? Reviens sur Terre avec nous parce que l'actualité se complique, et moi j'ai besoin que mes sœurs soient conscientes du danger. Disparition, ça te parle ?
— Ouais. Ma mère, mon père, tu te rappelles ?
— Alison.
— Freya.
Ses mains sur les hanches, la Serpentard soutient le regard contrarié de son aînée, jusqu'à la faire craquer. Freya abandonne, pointant du doigt les deux adolescents, tandis qu'elle souffle. Me faites pas regretter ma décision. Déjà tout sourire, Alison trépigne d'insolence, sans même remercier sa sœur.
— Rentrez avant 20h, sinon je préviens Poudlard.
— Oui, allez c'est bon.
— J'rigole pas. Spike, mh ? Height p.m. grand maxi.
— La honte putain.
— C'est pas la honte Alison, que d'avoir quelqu'un qui se préoccupe de ta vie.
Une certaine amertume dans la voix, Freya jette un œil en arrière, espérant probablement voir Elliot surgir des vestiaires. Mais pas d'Elliot. Elle ravale sa salive. Allez j'y vais, il doit y'avoir du monde au magasin.
— Ciao.
— Salut. Salut Spike, conclue-t-elle brièvement, incapable d'assumer l'échec de cet après-midi en compagnie de sa sœur. Elle aussi avait une surprise pour Alison.
La porte du centre claque et Alison mordille sa lèvre, excitée par les heures de liberté qu'ils ont devant eux, elle et Spike. Tu vas t'changer ? Demande-t-elle, recollée au mur, la tête un peu penchée.
Message publié le 17/02/2025 à 11:57
Situé initialement à Glasgow, le studio Altitude possède une expérience solide en photographie magique d'extérieur et se spécialise dans les sports aériens. Ils ont bâti leur réputation sur des portraits de joueurs célèbres, à l'instar d'Owen Carter voici une trentaine d'années. Photographes attitrés de l'équipe nationale d'Écosse depuis cette période, ils travaillent aussi ponctuellement avec des clubs de Ligue comme celui des Catapultes de Caerphilly.
La séance d'aujourd'hui se déroule au milieu des majestueuses Highlands écossaises où plusieurs tentes ont été dressées pour accueillir le matériel, le staff et la star du shooting. "Elliot Blackburn ? Ouuais, ouais, ouais, on peut dire que j'le connais !", s'était empressée d'affirmer la photographe en envoyant un sourire de connivence à Freya qui voulait seulement s'assurer du bon déroulement de leur après-midi. Comment ça, ouais ouais ouais, on peut dire qu'elle le connaît ? se répète la jeune femme en vérifiant une dernière fois l'ordre des différents OCQ500 alignés sous la tente du matériel.
— Tu devrais mettre le cerisier avant le sycomore, il prendra mieux la lumière, le soleil va descendre vite, recommande calmement Jun, l'assistant synthétiste d'Owen Carter Quidditch. Il se tient derrière Freya en simple observateur, aussi placide qu'elle semble agitée. Tu crois ?
Un doute palpable subsiste entre ces deux là, et on ne parle plus de l'ordre des balais.
Si Elliot représente l'un des opposés de Freya, alors Jun représente l'autre.
Sensible, élégant, il intellectualise et poétise la vie.
— "Il est là, il est dans sa tente", interrompt un membre du staff avant de disparaître pour préparer les sortilèges météorologiques qui écarteront l'humidité du terrain. Un vent désordonné souffle sur la colline bordée d'immenses rochers. L'écharpe orange de Freya Carter se déroule et s'enroule toute seule tandis qu'elle rejoint l'espace privilégié d'Elliot, accompagnée du Japonais. Salut ! Déjà j'te présente Jun, précipite la rousse, visiblement vêtue du même genre d'accoutrement que d'habitude et pas prête à passer devant l'objectif.
— Bonjour Elliot, enchanté, affirme le synthétiste en tendant une main cordiale au joueur pendant qu'un assistant sort plusieurs tenues de leur housse de protection, et qu'un autre apporte à boire et à manger sur une petite desserte. Bon, t'as tout c'qu'il te faut ?
Elle s'est briefée pour rester distante. Terminé de flirter avec le danger.
Alison a raison, Freya est ridicule. L'approche des fêtes de Noël vont la rendre encore plus mièvre alors la Poufsouffle préfère ériger maintenant une solide barrière entre elle et Elliot Blackburn.
— On discutera après, pour ton balai. J'imagine que t'as hâte de d'être fixé sur un bois et un coeur.
— Bonjour Elliot ! surgit soudain la photographe sous l’œil surpris de Freya. On va peut-être le laisser se changer par contre hein ?
Message publié le 07/02/2025 à 11:42
— Carter comme mon père, rectifie aussitôt la jeune femme. Il était capitaine de l'équipe nationale d'Écosse dans les années 80-90, au poste de batteur. Les gens de cette époque le connaissent ici parce qu'il était à Poudlard et qu'il est revenu s'installer à Pré-Au-Lard pour ouvrir le magasin et vendre sa marque. Une histoire dont les clients parlent d'eux-mêmes d'habitude, mentionnant le parcours incroyable d'Owen, mais aussi sa chute, et la fermeture de leur boutique à Londres en 2114. Tandis qu'elle démêle les lacets d'une robe de quidditch brodée des initiales OCQ, Freya acquiesce et lance un sourire enthousiaste à l'adolescent. Ouais bien sûr, j'connais les noms des joueurs de toutes les équipes nationales depuis que j'suis petite, et les régionales britanniques. C'est la base hein, conclue-t-elle d'un clin d’œil pétillant avant d'attirer sa plume et un carnet en tendant la main.
— Attends, dis rien, ajoute la sorcière, concentrée à la fois sur son stock de genouillères et sur un exercice qu'elle aime particulièrement. Bulgarie, mh ? Ses lèvres se tordent en une moue de réflexion pendant que la plume commence à gratter quelques chiffres à la suite des autres notes. Hrebeniuk, Kovalenko le Marteau, Zaitsev du coup, Kalchev.. mh, deuxième batteur, Petrenko, gardien, Rusev, et ils ont récupéré Zabolotnyi cette année. Freya hoche du menton d'un air satisfait en contrôlant les quantités reportées sur son carnet. Elle jouait souvent à réciter le nom des sportifs avec son père auparavant, et s'évertue à garder en mémoire chaque changement, même s'il ne l'a plus défiée depuis longtemps.
Bien consciente des perturbations engendrées par les conflits dans le monde du quidditch des pays de l'Est, la commerçante s'abstient de commenter la composition des autres équipes slaves, et remarque l'absence des Russes quand Sasha évoque ses connaissances. De toute façon, il change de sujet. Elle tourne la tête vers l'extérieur où un rideau de fausse neige attend d'accueillir les visiteurs. Là, ils vont pas tarder.
Réalisant ça, et la montagne de travail qu'elle devrait être en train d'abattre en arrière-boutique, l'aînée Carter décide d'abréger l'entretien. Bon écoute, Sasha. Solennelle, Freya avance vers le garçon et abaisse le carnet pour se focaliser sur lui, et la réponse qu'elle prépare intérieurement.
— T'as l'air vraiment motivé, c'est bien, confirme-elle en dégageant d'une main la grosse mèche de cheveux roux désordonnés qui chatouille sa tempe. Moi j'peux te faire bosser, mais Noël ça va être trop tôt, faut d'abord qu'on passe la période, et qu'on voit c'que ça donne au niveau des ventes. On a beaucoup de pré-commandes pour le prochain modèle de balai qui sort mi-janvier. J'aurai sûrement besoin d'un petit contrat justement, parce que ma sœur est à Poudlard aussi, mais elle pourra pas trop m'aider, elle passe ses BUSES cette année. Toi en sixième tu seras un peu plus light normalement. Donc à toi de voir si ça te tente de bosser le dimanche ? Elle scrute la réaction du blond vénitien, soudain pressée de rejoindre la réserve pour venir à bout de quelques coches sur sa liste de choses à faire aujourd'hui. La porte s'ouvre dans un joyeux tintement et une sorcière entre, un morceau de parchemin en main. Bonjour m'dame Forbes, vous venez chercher la commande ? J'arrive tout de suite !
Les prunelles noisettes de Freya Carter sondent Sasha. T'es dans quelle maison ? Il me faudra bien l'autorisation de ton directeur hein.
Message publié le 06/02/2025 à 20:24
Comme l’entièreté du monde sorcier britannique, Freya a été informée de l'accueil des Slaves réfugiés de guerre dans l'école depuis les deux dernières années. D'autant plus qu'à Pré-Au-Lard, village directement concerné par les élèves de Poudlard, la nouvelle avait circulé vite et provoqué de vives discussions entres les habitants et les commerçants. Une arrivée aussi massive d'adolescents issus des combats peut-elle se dérouler sans conséquences ? Les avis divergent toujours et l'opinion générale évolue mal à cause de nouvelles tensions causées par les évènements locaux plus récents.
— D'accord. Lorsque Freya comprend à l'accent de Sasha, son absence d'autorisation parentale et son intégration en sixième année, qu'il fait partie des expatriés en question, elle y voit une occasion de bousculer les mentalités- à commencer par la sienne, car on s'enfonce trop facilement dans les préjugés quand on ne connaît pas les gens. Ramassant grâce à un sortilège (envoyé du bout de ses doigts) un gant de protection orphelin sous une étagère, elle remarque l'initiative du blond vénitien et l'observe quelques secondes. Oui, on a beaucoup de monde en ce moment, prend-elle le temps de confirmer, habituée aux commentaires banals des clients. À la radio, le présentateur annonce "All I want for Christmas is brew", une version triviale de l'éternel tube de Noël moldu américain, repris par un groupe punk-folk de sorciers irlandais pendant que l'étudiant s'évertue à dompter les vifs d'or pour enfants. Souvent, les jeunes qui postulent spontanément restent plantés devant le comptoir, attendant une réponse en la fixant bêtement, et Freya soupçonne parfois qu'ils espèrent un refus afin de pouvoir dire qu'ils ont au moins cherché un job, mais jamais trouvé.
Face aux questions du Slave, elle constate une volonté sincère et appréciable de s'intéresser au magasin. Sans s'apercevoir du malaise provoqué par sa maladresse, l'aînée Carter s'affaire à fouiller le rayon des gants pour dégoter celui qui manque en rétorquant très naturellement. Non j'suis pas seule. J'suis seule à gérer, mais j'ai des employés. Heureusement d'ailleurs, souffle-t-elle, ses phalanges courant entre les paires d'accessoires en cuir végétal.
— Oublie les voleurs, tu t'intéresses au quidditch ? Sa voix couvre le refrain graveleux de la chanteuse punk. Tu connais des noms de joueurs d'ici ou de chez toi ? persévère Freya en sortant enfin la tête du compartiment, un deuxième gant orphelin en main. Elle les rassemble d'un geste familier, son regard noisette posé sur Sasha. Est-ce que t'as déjà entendu parler d'Owen Carter ?
Son sourire se veut encourageant. La grande sœur d'Alison et Charlie réfléchit tandis qu'elle improvise un entretien d'embauche à l'étudiant. Ils auront besoin d'aide avec la sortie de l'OCQ500, ça fait plusieurs semaines qu'elle y pense.
Message publié le 06/02/2025 à 09:25
Freya ne semble pas réagir quand la radio entonne joyeusement "Jingle Snitches" pour la toute première des douze fois de cette journée. Elle fixe l'adolescent avec l'intuition qu'il cherche du travail avant même qu'il ne prononce la fin de sa phrase. Les étudiants de Poudlard viennent souvent en quête d'un job dans les commerces du village de Pré-Au-Lard, pratique d'accès et recommandé par les anciens. La sorcière écoute l'élève aux cheveux mouillés en reproduisant sans le vouloir ses mimiques de concentration tandis qu'il s'applique à articuler. Elle acquiesce silencieusement et jette à son tour un coup d’œil aux listes de commandes empilées sur le comptoir à côté d'une plume qui se repose avant un long samedi de ventes. "Ouverture des cadeaux, J-9 !" annonce le panneau derrière la sorcière.
— Uhuh, je vois. Freya a manqué la longue liste des compétences du Slave, l'esprit soudain occupé par une autre liste : celle de toutes les choses qui lui reste à faire ce weekend. Elle croise l'air embêté du garçon, puis remarque un rayon mal rangé et s'empresse de traverser la boutique pour agiter ses mains devant les accessoires afin de les reclasser du plus petit au plus grand. T'es majeur ? Sinon il faut l'autorisation d'un parent ou directeur ou directrice de Maison si tu veux un job en dehors de l'école, prévient-elle en lançant un regard à Sasha sans encore avoir franchement décidé d'une réponse. Entre temps, la jeune femme s'affaire en face des écharpes de supporters, souvent ensorcelées pendant la journée par des malins d'équipes adverses qui s'amusent à les piéger. Elle les désenchante une à une en attendant d'avoir un peu plus d'informations sur son visiteur. T'es arrivé cette année ? Je t'ai jamais vu avant.
Message publié le 05/02/2025 à 10:09
Dans l'arrière-boutique, Freya jette un œil à l'horloge enchantée qui s'interrompt au milieu de ses rappels quotidiens "La livraison de protections thermiques est prévue pour -Client ! Un adolescent vient d'entrer. N'oubliez pas de sourire, c'est Noël !". La Gérante d'Owen Carter Quidditch souffle, déjà sous pression à huit heures du matin, alors même que ses employés ne sont pas encore arrivés.
— Fais-moi penser à plus jamais prévoir un lancement pour le mois de janvier, répond-t-elle au cadran en fixant l'aiguille qui désigne le compte-à-rebours avant la sortie de l'OCQ500, le prochain modèle révolutionnaire de la marque. Comment a-t-elle pu oublier que décembre est si intense sans avoir à rajouter cette échéance ? "Erreur de planification détectée ; la prochaine fois visons juillet !" chantonne l'horloge, imperturbable, tandis que deux de ses nombreuses aiguilles situent Charlie et Alison à Poudlard, ainsi que l'anniversaire imminent de la Serpentard.
Abandonnant d'un geste hâtif la liste de pré-commandes à côté des papiers de contrôles qualité du Département des Transports Magiques, elle passe une main dans ses cheveux afin de se donner un air moins brouillon, en vain. Car vêtue de son éternel pull beige un peu difforme et d'un pantalon cargo marron aux poches bien remplies, l'aînée Carter délivre l'image d'une sorcière qui travaille sans relâche depuis quelques semaines, comme à enchaîner les heures d'une seule et même journée.
En boutique aussi, le travail fourni par les équipes est considérable, d'abord dehors, à l'instar de la façade décorée de végétaux et lumières scintillantes. Sous l'enseigne, un mannequin ensorcelé fait la démonstration d'un balai en lévitation derrière la vitrine contre laquelle des enfants viendront bientôt coller leurs nez avec émerveillement, pointant du doigt les panoplies à l'effigie d'Elliot Blackburn ou d'autres joueurs célèbres pendant que leurs parents lorgneront sur les coffrets-cadeaux. À l'intérieur, l'atmosphère a été réchauffée de rubans brillants et d'un sapin autour duquel voltigent des vifs d'or miniatures, au rythme des chants de Noël émis par la radio qui s'interrompt parfois pour donner des résultats de matchs de Quidditch.
Dans deux heures à peine, le brouhaha des visiteurs circulera entre les rayons, depuis le mur de balais jusqu'à l'espace des accessoires où des miroirs commenteront les essayages des clients. En attendant, on peut encore entendre le parquet grincer lorsque Freya pousse la porte de service et sourit à l'adolescent.
— Bonjour ! s'empresse-t-elle d'ajouter d'une voix claire en avançant machinalement au comptoir en bois massif sur lequel trône une belle caisse enregistreuse mécanique et une pyramide de pots de crème de polissage en réduction. La rousse sonde d'abord son visiteur du regard, mais l'interroge rapidement en voyant qu'il hésite. Vous cherchez quelque-chose en particulier ? Derrière elle, un tableau enchanté répertorie les dernières commandes terminées, les balais à récupérer, et affiche les offres spéciales du moment. Pour vous ou pour offrir ?
Message publié le 31/01/2025 à 20:09
Même spectatrice, Freya reste attentive et prépare sa baguette pour assurer la sécurité de sa sœur et du sportif en visite dans son atelier. Elle pourrait utiliser la manumagie, mais préfère sentir le bois de chêne blanc qui canalise mieux ses énergies en cas de force majeure. Quand Elliot riposte en jouant du maillet, la rousse rit franchement, les yeux brillant d'une lueur adolescente. Elle en louperait presque la dégringolade de Charlie. Héééééé ! son cri retentit en même temps que la bicyclette du Gryffondor ne rue violemment.
Saisit par la silhouette de sa sœur qui chute du parapluie depuis les voûtes culminantes du sous-sol, Freya détourne totalement son regard d'Elliot et brandit sa baguette sur la Serdaigle en articulant silencieusement un sortilège. Charlie se fige dans les airs, la tête renversée, les cheveux devant son visage - oh ! Charlie, ça va ? questionne l'aînée qui jette un œil inquiet sur Elliot, tombé entre temps. Putain. Ouui çaa vaa, répond la troisième année en écartant ses mèches afin de voir le batteur rire aux éclats.
— Elliot, ça va ?! demande-t-elle curieusement, toujours suspendue par une force invisible qui retient sa cheville tandis que le parapluie redescend petit à petit et que la bicyclette s’immobilise contre une armoire. Freya se dirige vers le brun pour l'aider à se relever. J'suis déso, tu t'es fait mal ? s'inquiète-t-elle, rapidement soulagée par la réaction du Gryffondor. Les rires d'Elliot et Charlie contaminent finalement la gérante d'OCQ qui souffle enfin.
— Bon, on va arrêter les tests pour aujour- oh naaan, c'est pas juste c'était trop drôle ! s'indigne la benjamine en croisant ses bras sur son torse à l'envers, décidément peu gênée d'être tête en bas. Freya roule des yeux puis range sa baguette et libère sa sœur qui semble émerveillée de son aventure sur le parapluie. Alors, j'serais bien dans l'équipe, nan Elliot ?! s'empresse-t-elle de demander en ramassant les pelotes qu'elle remet au centre des tables. Charlie, tu nous ramènes un truc à boire s'te plaît ? Comme ça Elliot réfléchit, et il te donnera des vrais bons conseils après, ok ?
— Ok mais c'est tout vu, moi j'vais être poursuiveuse, comme Papa ! Et comme Spike Rider ! Et j'vais jouer en équipe nationnale d'Écosse ! Sa voix s'éteint lorsqu'elle grimpe déjà les marches deux par deux en direction de l'arrière-boutique, puis de l'appartement.
Le grand classique des Pogues résonne alors entre les lanternes. "I just want to see you", déclare Shane MacGowan quand Freya pose son regard noisette sur Elliot en réalisant à quel point le temps passe vite à ses côtés. Tu vas devoir bientôt y'aller j'pense ? Gênée de sentir ses joues s'enflammer au refrain qui déclame "I love you till the end", elle détourne les yeux et change de sujet.
— Son prof m'avait convoquée au début du mois, pour ses angoisses, j'sais plus si j't'ai dit la dernière fois. Charlie, j'parle de Charlie, précise la Poufsouffle, perdue dans sa propre phrase, envahie au mauvais moment d'images d'elle et Elliot coincés l'un contre l'autre derrière la vieille porte du passage sous-terrain. Mh, pourquoi j'disais ça ? Ah oui -"why dont you just take me"- elle va aller voir un psychomage du coup. J'pense que le Quidditch peut lui faire du bien. Bref, autant essayer. C'est difficile d'ignorer les paroles d'une musique si parlante, et qui dure 4 interminables minutes et trente secondes encore. Elle remet une mèche derrière son oreille. En novembre à la séance photos, y'aura Jun j'pense. Faut qu'il discute avec toi pour préparer ton balai. Ça va être un peu le rush jusqu'à janvier, mais bon, on a l'habitude de bosser tard, assure-t-elle, comme si évoquer Jun allait anéantir son trouble.
Message publié le 30/01/2025 à 17:29
— Bien sûr, opine soucieusement Freya en ignorant du mieux possible la culpabilité qui commence à lui ronger l'estomac. Quand est-ce que sa course au contrat avec les Catapultes de Caerphilly a-t-elle pris la priorité sur ses sœurs ? Pensait-elle vraiment pouvoir gérer deux adolescentes et un commerce, seule ? N'espérait-elle pas, au fond d'elle, que l'école redresserait la barre de l'éducation bancale reçue par les jeunes Carter ? Je- j'vais faire de mon mieux, bafouille l'aînée, tête baissée, avant de lever le menton pour confirmer ses propos d'un regard volontaire. J'discute beaucoup avec elle les weekends, mais peut-être qu'on reste trop en surface, peut-être que j'aurais dû prendre tout ça plus sérieusement dès le début, c'est d'ma faute. Et ça fait mal de l'admettre, particulièrement en face d'un enseignant qu'elle rencontre pour la première fois.
Freya glisse une mèche récalcitrante derrière son oreille et réfléchit aux paroles du potionniste. Attendre le retour d'Owen serait inconscient après un tel avertissement. Elle éloigne légèrement le verre. J'vais me renseigner pour le psychomage, et en tout cas, merci de votre prévenance, ajoute-t-elle sincèrement, et puis immédiatement, elle se rappelle d'une conversation entre elle et ses sœurs, et sourit un peu.
— Et merci d'avoir bien réagit quand elle vous a appelé Papa l'autre jour. C'est arrivé quand même aux oreilles des 5ème année et d'sa sœur car les ados laissent rien passer, mais au moins après on a pu en rire avec Charlie et dédramatiser. Certains professeurs manquent d'humour, ou aiment voir les élèves souffrir, Freya en est convaincue depuis sa scolarité à Poudlard. J'espère que ça va toujours bien en classe avec elle quand même ?
Cette question n'est pas celle que Freya voulait poser.
Elle fixe son verre vide en hésitant, puis l'homme, que la Serpentard a qualité de "connard", quelques minutes plus tôt. Et... avec Alison ? J'veux dire, normalement j'ai pas de soucis à m'faire jusqu'à maintenant, elle travaille, elle a jamais eu de remarques, mais... elle est, un peu plus "dure" cette année à la maison. Subsiste-t-il une mince chance que Monsieur Brook n'ait rien remarqué et qu'Alison ne soit pas totalement en train de dériver ? Freya croise intérieurement les doigts.
Message publié le 29/01/2025 à 08:52
— C'était un joueur de sixième qu'a eu un accident de balai mais impossible d'en savoir plus, répond Freya aux interrogations silencieuses d'Elliot avant de rouler carrément des yeux quand il évoque son compte en banque. Euuuuh quoi ? et le compte en banque j'serais pas si sûre hein, faut être classé très haut ! s'empresse de rétorquer la benjamine, reprise immédiatement par sa sœur. Cynisme, Cha. -Cyni ? Ah, cynisme ! Pardon ! C'est un Art d'éduquer deux adolescentes si différentes l'une de l'autre qu'Alison et Charlie.
L'aînée sourit à Elliot en guise d'approbation. Faites gaffe à vous, se contente-t-elle de répéter avant d'éveiller un gramophone posé non loin et de retourner à l'auscultation de son prototype. La voix âpre de Shane McGowan s'élève entre les voûtes immenses de la cathé-cave et le folkore irlandais des Pogues résonne autour d'Elliot et Charlie.
— Ok, ok, regarde, annonce la troisième année sans se démonter, à cheval sur son parapluie décoré de motifs tartan écossais. Difficilement maniable, l'objet s'ouvre et se referme de manière aléatoire, envoyant valser les jambes de la pré-adolescente à droite et à gauche, et rendant sa trajectoire aussi chaotique que celle d'un taon après une écrasante journée d'été. À demi-concentrée, elle rit, s'agrippe au manche de bois verni, et zigzague au-dessus de l'atelier pour attraper un rouleau moyen de fil doré. Charlie Carter vient de récupérer le souafle, et oui, oui, on dirait qu'elle se dirige vers les anneaux en évitant tous les pièges sur son passage !!! s'exclame la plus jeune en slalomant maladroitement entre les lanternes qui bringuebalent à leur tour.
— Rien ne peut l'arrêter, même pas la présence du vieux batteur des Catapultes ! Et oui IL A FAIT SON TEMPS, plaisante-t-elle aux abords d'une baie circulaire perçant le châssis de pierre à son point culminant. Son parapluie s'ouvre et pirouette, mais Charlie s'accroche, visiblement imperméable à la peur du vide. En bas, Freya jette des coups d’œil attentifs à la Serdaigle. Charlie, doucement. En périphérie, la vision d'Elliot sur un vélo magique lui arrache un sourire amusé et elle s'arrête de travailler pour les regarder. Mon cher Peregrin Fleetwood, la nouvelle génération est en place, ça ne fait aucun doute ! Charlie Carter tire et- MAAAAAAAAARQUE !!!!! DIX POINTS POUR L'ÉQUIPE NATIONALE D'ÉCOSSE !!! Wouhouuuuu !!!! La bobine rebondit au sol tandis que Charlie célèbre son but en tournoyant joyeusement.
— Tu vas te laisser faire Elliot ? le provoque Freya, sourire en coin.
Message publié le 24/01/2025 à 11:41
Du menton aux oreilles, l'aînée Carter brûle de honte à l'évocation du t-shirt E.Blackburn qu'elle porte parfois pour dormir. Si encore c'était juste ça... Mais la rousse possède une belle collection de merchandising à l'effigie du sportif, acquise grâce à ses contacts dans le milieu du quidditch, et aux achats du magasin. Alors elle se trahit toute seule et n'ose même pas tourner les yeux vers le brun qui en rajoute une couche. Arrête, souffle-t-elle à Elliot, les dents serrées, la silhouette rigide. Bien sûr qu'il ne laissera jamais passer une telle occasion de la charrier, à son avantage en plus, regrette déjà Freya intérieurement tandis qu'en face d'eux, Alison questionne le joueur d'un regard surpris, puis arrogant.
— T'es sérieux duh ?
— Alison, monte, fais quelque-chose mais bouge de là, ordonne l'aînée à sa cadette qui reste bien plantée dans sa jupe trop courte et son rouge-à-lèvres offusqué. Elle soupire et constatant qu'Alison n'obéira pas, encore une fois. Euuh en fait j'suis mineure, c'est carrément pédophile !
— Tu soûles.
— Moi j'soûle ? Euh, c'est lui le vieux pervers là ! affirme l'adolescente en désignant Elliot alors qu'elle mâchonne son chewing-gum d'une manière insupportable. Genre il veut voir ma culotte quoi ! Le rire d'Elliot et sa réplique cinglante clouent le bec d'Alison qui revêt une moue indignée en le jugeant sans toutefois savoir quoi répondre. Alison, il te provoque et tu cours dedans, s'exaspère la gérante du commerce avant de tenir son ancien camarade par les épaules pour le forcer à se tourner vers l'accès aux sous-sols.
— Et toi tu m'aides pas, en parlant de maturité. Bon, on va voir si l'balai est remonté par l'armoire.
— J'peux v'nir ?!
Comme surgie de nulle part, Charlie s'incruste et récupère l'honneur d'ouvrir le passage pour descendre l'escalier de colimaçon devant eux. En bonne fille Carter, elle donne des anecdotes sur les t-shirts d'Owen conservés aux murs tandis que Freya jette un œil en direction d'Alison qui disparaît à l'étage. Là c'est la trace du sortilège à la Coupe du Monde de 88 ! Tu sais c'qu'il a fait ?
— J'crois qu'il sait Cha. Tout le monde sait, et surtout Elliot.
— Mhmh. Pas drôle !
— Charlie va essayer le Quidditch c't'année. J'étais pas trop d'accord à cause des évènements de l'année dernière et la Coupe cet été, mais j'pense que ça peut lui faire du bien en fait.
— Et la peur n'empêche pas le danger ! Y'a quelqu'un qu'est mort dans l'école Elliot, tu l'savais ? Y'aura pas de Coupe à l'école en 2125 à cause de ça.
Satisfaite de voir le prototype à son emplacement initial, Freya l’ausculte pendant que Charlie enfourche un grand parapluie et survole maladroitement les tables de recherche.
— T'as déjà fait du PARAPLUIE Elliot ?! Prends-en un ! C'est trop drôle !
— Doucement avec les protos, ils sont pas calibrés hein, tu le sais.
— Ouuuui, j'fais doucement ! Viens Elliot, y'en a un là-bas. Sinon prends le vélo ! PRENDS LE VÉLO c'est trop drôle !
Message publié le 24/01/2025 à 09:48
Scolarisée à Poudlard dix ans auparavant, Freya attendait les cours de potions avec impatience jusqu'à ses 14 ans, car elle y retrouvait Elliot Blackburn quand les classes étaient mélangées. Son voisin, aussi dissipé soit-il, l'amusait et faisait passer le temps à une vitesse folle. Elle se rappelle d'explosions multicolores, de fou-rires douloureux qui la rendaient écarlate, d'avoir échappé de justesse à quelques heures de colle- mais pas lui.
Les professeurs ont changé depuis, même si l'ambiance du château demeure imperturbable, figée dans une aura faite d'odeurs, de perspectives et d'un mobilier défiant le cortège du temps. Assise en face du potionniste, Freya entrouvre légèrement les lèvres, attentive et songeuse. Son planning l'empêche en général de se poser trop de questions, alors elle réalise seulement la situation réelle de Charlie. Ah, lâche-t-elle involontairement en imaginant sa petite sœur addict aux philtres de paix d'ici Noël. Ce serait une catastrophe.
— J'pensais pas que- on connaît les dégâts des potions à la maison, vous avez dû entendre parler d'mon père et ses sevrages, j'vais pas vous le cacher, tout le monde le sait. Honnêtement j'croyais pouvoir faire confiance au commerçant et qu'elle s'en passerait facilement comme elle est jeune, mais. Ouais, ça m'inquiète un peu c'que vous dîtes là, confesse l’aînée Carter, ses doigts liés dont elle fait nerveusement craquer les phalanges une à une sous la table. Le monde du Quidditch en branle depuis les attaques, le comportement d'Alison cet automne, l'absence de son père, et maintenant le mal-être évident de Charlie lui pèsent sur les épaules. Elle accepte le verre d'eau et remercie son interlocuteur d'un hochement de tête avant de boire sans réfléchir (on ne devrait jamais accepter la boisson d'un potionniste aussi facilement) Puis la rousse repose le verre et répond spontanément. Oh nan, elle est pas un peu jeune pour ça ?
— Enfin, j'veux dire, elle arrive dans l'adolescence, ça devrait passer tout seul, non ? Peu confiante envers ses propres mots, Freya affiche un visage incertain, et se dépêche d'ajouter en espérant rassurer le directeur de Gryffondor : Monsieur Beckett et Monsieur Milbourne sont des amis de la famille ; ils étaient à l'école avec mon père, moi-même je les connais depuis que j'suis petite et ils ont vu Alison et Charlie naître aussi. Je peux leur demander de garder un œil sur elle, ils le feront j'vous assure. Ils sont géniaux, j'peux leur faire confiance Sir.
Un léger silence sèche la gorge de Freya. Vous pensez vraiment qu'elle va si mal ?
Message publié le 10/01/2025 à 17:16
"quel connard !" - la voix d'Alison résonne à son esprit quand Freya passe le seuil du bureau avec l'impression étrange de revenir à l'âge de sa scolarité. Bonjour, euh- oui bien sûr, bafouille-t-elle en se demandant si Monsieur Brooks pourrait, effectivement, être un connard.
Jusqu'à maintenant sa sœur n'insultait pas les professeurs, et ça convenait à Freya. "Petits enfants, petits problèmes, grands enfants, grands problèmes", répétait une vieille commerçante de Pré-Au-Lard à son père lorsqu'elle était plus jeune et qu'il se vantait d'avoir une gamine adorable. Mais Freya est restée cette gamine aimable, contrairement à sa sœur qui a le temps d'expérimenter une adolescence chaotique pour le grand bonheur de l'aînée Carter.
La combinaison convocation + connard + ce magnifique D rouge qu'il entoure sèchement n'inspire pas l'héritière de OCQ. Elle grimace intérieurement, pose sa veste sur le dossier du fauteuil qui fait face au potionniste, et s'assoie en commençant à imaginer plusieurs scénarios qu'elle balaye de sa tête nerveusement.
Les premiers mots du professeur lui rappellent son statut officieux dans la famille. Freya opine du menton, concentrée, ses mains triturant les poches situées au milieu des cuisses de son pantalon cargo. Puis le talon de sa Rangers arrête de tapoter le sol quand Brooks énonce les philtres de paix.
— Mhmh, affirme-t-elle sans grande conscience de l'enjeu, attendant de comprendre où l'homme veut en venir, jusqu'à ce qu'il parle d'addiction et qu'elle fronce ses sourcils. Oui, euh- on m'a prévenue. On lui a dit qu'c'était temporaire. Le commerçant qui les vend travaille avec un alchimiste, ajoute la jeune femme en bravant les yeux scrutateurs de Daryl. Elle s'est renseignée, comme le ferait une personne responsable, et ne peut qu'être honnête face à lui.
— Charlie est sensible. Ça allait bien jusqu'à cette année mais elle a du mal à grandir, on dirait qu'elle se perd en questions et en inquiétudes inutiles, elle cogite, elle s'arrête jamais de penser, et du coup, elle dort mal, explique Freya, l'air soucieux. Le directeur semble loin d'être un connard à cet instant. Aussi, la rousse se confie davantage. C'est juste en attendant que son- notre père rentre, et pouvoir en parler avec lui.
Un lapsus révélateur du poids porté par l'aînée Carter, devenue moteur d'une famille à 14 ans.
Message publié le 28/12/2024 à 09:41
Les débarras des sous-sols magiques abritent souvent des substances instables, des artefacts défectueux, des potions fermentées, des runes dormantes ou encore d'obscures créatures mises en quarantaine loin des habitants. Un lieu fascinant pour chaque jeune sorcier en quête d'aventure, une verrue pour les plus vieux. Freya retrousse son nez imprégné d'odeur âcre, pouffant silencieusement face aux grimaces du Gallois. Elle nie et pose une main contre sa bouche rieuse afin d'en contenir les gloussements et de cacher les rougeurs qui brûlent ses joues comme lorsqu'elle avait 12 ans.
La proximité d'Elliot n'arrange rien. Quand sa paume lui caresse la hanche, Freya se consume de l'intérieur, imaginant des gestes plus intimes et volontaires. "Il a pas fait exprès, calme-toi, on doit résister" répète-t-elle à son esprit bouillonnant jusqu'à ce qu'ils sortent du placard exigu.
— T'es devenu trop sage, c'est tout, ironise-t-elle délibérément en vérifiant l'extrémité de son balai malmené entre les étagères. Heureusement, le matériel OCQ mérite sa réputation et le prototype demeure intact. Par contre, le deuxième, merde, il a dû rentrer à l'atelier, ils ont une mémoire des trajets avec le coeur. Encore une innovation Carter qui permettra aux joueurs d'entraîner leur matériel à exécuter des scénarios d'attaque ou de défense en plein match. Elle mordille ses lèvres en réfléchissant et ramène sa chevelure désorganisée vers l'arrière. On va trouver une zone libre et transplaner. La visite des souterrains de Pré-Au-Lard s'achève à pieds, en prenant garde aux runes de protection, jusqu'à rejoindre un tunnel de terre non loin des caves privées du commerçant. Habituée au transplanage et à l'escorte, Freya tend son bras au batteur des Catapultes en serrant fermement le manche du balai de sa main opposée, et tous les trois disparaissent au milieu d'un tourbillon invisible à l’œil nu.
L'atterrissage s'avère inconfortable, leurs corps enchevêtrés dans une maisonnette de jardin pour petit sorcier. La rousse s'extirpe en grognant, ses épaules passant difficilement la porte miniature. Faut vraiment qu'on change ça, ça devient ridicule. Elle aide Elliot sous l’œil curieux d'une jeune fille aux longs cheveux roux, suspendue par les jambes à la branche d'un prunier dirigeable à quelques mètres d'eux.
— Salut encore Elliot Blackburn. Salut Yaya, sourit la pré-adolescente, un bouquet de prunes flottant au-dessus de sa main fermée sur les tiges.
— Qu'est-ce que tu fais là haut ?
— J'me demandais c'que ça fait d'être un fruit.
Coutumière des récits et idées fantasques de sa sœur, l'aînée Carter se contente de récupérer son balai en s'écriant alors qu'elle se fait soudain mordre le poignet. Ah ! Saleté ! Saisissant une espèce de pomme de terre boueuse dotée de pattes, elle n'a pas le temps de le faire tournoyer que Charlie saute de sa branche pour protester. NON ! À bas la maltraitance des gnomes !
— Charlie, t'es reloue, on est envahies là ! répond Freya en balançant mollement la créature dans un buisson.
— J'm'en fiche ! Ils ont des sentiments et ils ressentent la douleur comme nous ! Il va perdre son terrier et sa famille si tu fais ça ! L'apprentie sorcière réclame l'avis de leur invité. Elliot, pour ou contre l'étourdissement des gnomes de jardin ? C'est une méthode arriérée, ça devrait plus exister ! Ne me déçois pas !
— Charlie, on fait ça depuis la nuit des temps, laisse Elliot tranquille. Tandis qu'elle retourne en direction de l'entrée dérobée de l'arrière boutique, son regard est attiré par un tas de vêtements jetés au sol sur la terrasse. C'est c'que j'avais acheté pour Alison ça, pourquoi c'est là ?
— Elle est venue chercher des trucs.
— Elle est là ?
— Ouaip.
Meilleur moment. La Poufsouffle lance une expression désolée au sportif alors qu'ils passent le seuil de l'arrière boutique et entendent la voix d'Alison retentir. T'as mis où les colis ?
— Salut Alison.
— Salut. T'as mis où les- oh. Salut Elliot !
Rajustant sa frange aussitôt qu'elle aperçoit le jeune homme, Alison mâchonne son chewing-gum et dévisage les deux silhouettes en face d'elle. Vêtue d'une jupe courte façon patineuse et d'un pull noir moulant, l'adolescente entortille ses phalanges dans les mèches flamboyantes qui retombent sur son épaule. C'est trop pour Freya.
— Tu veux pas mettre des collants là ? il fait 10 degrés. Et c'est quoi les habits par terre, que j't'ai acheté la semaine dernière ?
— J'ai une culotte, tu devrais être contente, étant donné qu'tu me prends pour une grosse catin. Et tes trucs là ? C'est pas des vêtements ça, c'est des uniformes de prison.
— ALISON !
— Quoi tu veux la voir ? C'est pas car tu t'habilles en récup' que j'dois faire pareil j'te signale. Et Elliot sait qu't'as un t-shirt avec sa grosse tête dessus en pyjama ?
— Prends tes runes et tes colis et barre-toi Alison.
— Ah maintenant tu veux que j'me barre ?! Bravo. J'croyais que j'venais pas assez à la maison. T'as changé d'avis ?
Message publié le 09/12/2024 à 20:27
Deux semaines se sont écoulées depuis que Freya Carter a reçu une convocation du professeur de potions à Poudlard, et directeur de Gryffondor. Deux semaines chargées, pendant lesquelles l'aînée des trois sœurs a couru partout, en rendez-vous avec les fédérations sportives et les différents fournisseurs des matières composant ses nouveaux balais. Dans 5 jours, elle signe officiellement le partenariat entre Owen Carter Quidditch et les Catapultes de Caerphilly, faisant d'Elliot Blackburn son égérie et assurant probablement la pérennité de l'entreprise pour plusieurs années. Le compte à rebours l'angoisse et la stimule. Mais davantage, l'échéance proche tient Freya à l'écart des responsabilités parentales dont elle a hérité officieusement à 14 ans.
Rien n'oblige la plus grande fille d'Owen et Kate à conserver le rôle qu'elle tient au coeur de la sororité. Aucun papier n'atteste d'un quelconque tutorat entre elle, Alison, et Charlie.
Pourtant, la voici pressant le pas dans le hall du chateau, l'air préoccupé, prêtant si peu d'attention aux portraits qu'elle a longtemps côtoyé. Il est fréquent de voir la rousse fouler le terrain de Quidditch en raison du contrat établi par Owen Carter lui-même alors qu'elle n'était encore qu'un bébé. Pour remercier l'école de l'avoir éduqué et propulsé au rang de sportif à haut niveau en toute bienveillance, il fournirait des balais à moindre coût, et d'excellente qualité. Même après la disparation de Kate, ou maintenant qu'Owen déserte l'Angleterre, le contrat subsiste, aussi symbolique qu'essentiel.
Un peu de son père demeure là, et Poudlard peut se targuer d'être une pépinière à jeunes talents.
— Euh, tu fais quoi là ?
— Salut Alison, enchantée de te voir aussi.
— Tsss. Nan mais t'fais quoi ?
— J'ai rendez-vous avec Monsieur Brooks.
— Oh nan vas-y, mais quel connard ! Il t'a dit quoi ?
— Q-Quoi ? Quoi, il m'a dit quoi ? J'viens parler d'ta sœur !
— Hein ?! Oh. Nan bah rien. Elle a quoi ?
— Toi, qu'est-ce que t'as Alison ? On pourra discuter un jour de ce qu'il se passe dans ta tête ?
— Ouais, mais achète-moi d'abord un kit de runes neuf. J'ai des examens à la fin de l'année j'te signale. Le mien date de ton époque !
— Alison !
— Freya.
— Bon, tu viendras chercher tes colis, on a reçu plein de hiboux de correspondance cette semaine.
— Baaah, t'aurais pu m'les envoyer ! Moi j'ai pas l'temps et on a DEUX hiboux pour ça !
— Ils sont à l'appart, point. Si tu les veux, tu viens.
L'écho des Carter cesse de résonner au milieu des cachots quand Alison disparaît derrière le mur de sa salle commune, visiblement agacée. Reste une Freya aux joues plaquées d'un rouge nerveux, qui rajuste ses cheveux habituellement en bataille avant de relire l'entête du courrier indiquant le bureau à côté de la salle de potions. Elle ignore quelques petits élèves agités, se rend devant la porte, et toque, en retard d'environ 10 minutes, une angoisse indéfinissable au ventre.