Femme
16 ans
Sang-mêlé
Britannique






Identité
-
- Cinquième année
- Surnoms : Ali, Alouette, Lili
- Nationalité : Britannique
Capacités & Statuts

Groupes

Message publié le 04/12/2024 à 13:37
— Viens.
Hors de question qu'on les voit discuter devant la salle d'Étude des Moldus. L'aller-retour du regard de Spike entre les seins d'Alison et ses cils papillonnants lui avait donné la réponse à sa question : il accepterait. Il accepterait comme ils la laissent tous monter en premier dans l'escalier, peut-être pour mater sous sa jupe ses dentelles de femme, mais ça n'empêche ; l'asservissement doit débuter quelque-part, peu importe ce qu'en pense Viviane.
La porte se referme derrière eux et l'étudiante jubile d'avance en imaginant Spike corriger ses erreurs. Elle rajuste sa frange, alors qu'ils font face à l'appartement factice qu'elle vient de passer une heure à remplir consciencieusement. Agencé à la manière d'un véritable logement moldu coupé frontalement comme sur une scène de théâtre, l'espace est divisé en plusieurs pièces dont l'entrée, la cuisine et le salon au rez-de-chaussé, une chambre d'enfant, une chambre d'adulte et une salle de bain à l'étage protégé d'un sortilège anti-chute. Si les objets électriques sont dépouillés de leurs composants, ils n'en restent pas moins intéressant de les comprendre, et d'observer le fonctionnement d'un foyer non-maj.
Pourtant, et malgré ses efforts, beaucoup d'erreurs subsistent dans l'appartement organisé par Alison. Le grille-pain, placé sur une étagère de salle de bain comme rangement ingénieux servant à réchauffer les serviettes, le diffuseur d'huiles essentielles confondu avec une théière dernière génération et rangé à côté des tasses, l'enceinte Bluetooth qu'Alison n'a même pas identifié et qu'elle a utilisé en serre-livres, la brosse à dent électrique disposée près de l'éponge à vaisselle sur l'évier, le clavier d'ordinateur branché derrière la télévision, et enfin cette télécommande qu'elle saisit pour se tourner vers Spike.
— Bon. J'crois que j'suis pas trop mal. Sauf ça, ça, la télécommande d'un climatiseur accroché juste au-dessus de l'entrée, qu'elle n'a probablement pas remarqué. Comme Spike la fixe toujours avec son air arrogant et qu'il semble attendre quelque-chose, la rousse passe sa langue contre sa lèvre inférieure qu'elle mordille en réfléchissant. Mh, j'peux t'aider dans un autre cours. Tu crains pour quelle matière aux BUSES ?
Message publié le 24/11/2024 à 23:23
— Bin ça change que t'es pas Russe, t'es Ukrainien, rétorque Alison en haussant ses épaules qu'elle recommence à masser en descendant vers ses biceps endoloris par la punition. En face d'elle, Sasha boude comme un ours mal léché, indifférent aux courbatures de leur longue torture. J'm'en fiche, juste pourquoi tu l'dis pas quoi ? T'as peur des Russes de l'école ? Ça lui semble absurde, à l'adolescente qui lit la guerre dans les tabloïds sans en mesurer réellement les conséquences.
L'incongruité s'éternise avec les prochaines paroles du Gryffondor, bien loin des préoccupations d'Alison. Vingt minutes, c'est pas assez ? Elle ouvre sa bouche mais la referme, dorénavant certaine qu'il connaît des choses qu'elle ignore sur les relations homme-femme. Vingt minutes, c'est sale ? La sorcière cogite, ses bras croisés sous sa poitrine, l'air renfrognée à son tour alors que Sasha détruit ses plans en quelques mots. Me "taper un sauvage" ?! O.M.G. t'as rien compris ! Elle rit nerveusement, détournant son regard vers l'angle du couloir par lequel ils sont arrivés, anxieuse qu'on puisse les voir se quereller. Mais Sasha s'éloigne déjà.
La rousse demeure stoïque pendant de longues minutes, avec pour seul mouvement de lisser sa frange. Elle aussi a faim. Sauf que contrairement à Freya qui reste fine comme un botruc en toute circonstance, Alison grossit. À quatorze ans, elle a pris des cuisses, des hanches, des seins, et surveille depuis sa ligne scrupuleusement. Frustrée par la situation, vexée de sentir les choses lui échapper, soucieuse de croiser ses amies, l'adolescente remonte sa capuche, s'enfonce dans des couloirs peu fréquentés du chateau, et ne revient qu'au bout d'une heure.
Un heure, c'est assez ?
Elle éternue tout l'après-midi, persuadée d'avoir attrapé un coup de froid en traversant plusieurs fantômes errant sur son passage.
Soudain sa récompense surgit au détour d'une ogive voûtée, vers 17h. Alison Carter, je t'inviterai au bal de Noël si tu lâches ce con de Shevchen ! Un Gryffondor de sixième année l'interpelle, visiblement déjà informé des évènements du matin. Il la suit quelques minutes, le temps pour elle de savourer cette première petite victoire dans le domaine. Mh, j'sais pas. J'vais réfléchir, répond-elle avec assurance, feignant la nonchalance alors que sa poitrine tambourine. Enfin des mecs plus vieux la convoitent ! Le plan fonctionne !
Au dîner, on l'aperçoit bavasser vivement à table, réinventant les évènements du jour à son avantage, sa petite sœur près d'elle.
C'est donc un sourire rafraîchi posé sur ses lèvres qu'Alison rejoint les cachots et retrouve l'Ukrainien plus tard. Salut Sasha, prêt à avoir ton premier Optimal en potion ? De bonne humeur, elle fait preuve de pédagogie pendant leur rattrapage du Philtre de Paix. Aussi sérieuse et studieuse que la sorcière sache l'être, elle guide son partenaire vers l'excellence sous l’œil du professeur qui inspecte les fioles rendues dans ses différents cours de la journée. À la 18ème étape, quand le liquide laisse échapper une fumée argentée, Alison soupire de soulagement.
— Voilà ! On a réussi normalement. Les deux étudiants quittent la salle de classe après avoir tendu à Monsieur Brooks un échantillon tout à fait convenable du Philtre de Paix. Entre les torches vacillantes des cachots, la jeune femme se sent légère, comme si elle venait d'en boire une gorgée. Alors qu'ils approchent du mur menant à la salle commune des Serpentard, son aveux brise le silence. Au fait, t'avais raison, une heure, c'est mieux. C'est moins exotique, reprend sa bouche étirée par un sourire gêné qu'elle contient mal.
— Ali-chérie, putain, il vous a enfin lâché ! Viens, on a un truc de fou à te dire !
— Ouais j'arrive.
Elle lève ses yeux vers Sasha. Bonne nuit du coup.
Message publié le 23/11/2024 à 10:31
— Merci Professeur, répond à son tour la sorcière en hochant la tête avant de quitter la salle d'un pas rapide, impatiente d'être loin de cette maudite classe. "Deux cours avec ce débile et deux catastrophes", elle rumine, les joues toujours rouges, la bouche pincée. Pourquoi les choses sont-elles si différentes entre la théorie des magazines et sa réalité ? Alison réalise qu'elle possède un contrôle relatif des évènements, contrairement aux récits qu'elle lit. C'est frustrant.
La question du Gryffondor brise son ressassement et l'étudiante semble presque surprise de l'entendre parler. Hein ? Là ? Tu rêves ! Premièrement, Alison saute un déjeuner sur deux depuis sa puberté, sinon elle gonflerait comme un ballon. Deuxièmement, dans quel monde pense-t-il qu'elle veuille encore voir sa tête après ça ? Sa bouche dessine une moue boudeuse jusqu'aux abords des escaliers où ses copines l'attendent.
Elles ont parfaitement eu le temps d'entamer des théories à propos de la manière dont Sasha est venu si brusquement l'embrasser tout à l'heure, elle le sait, elle les connaît. Elle entend leurs commérages à longueur de journée, s'en régale, et participe volontiers lorsqu'il ne s'agit pas d'elle.
Alison croise le regard attentif des filles, puis du Gryffondor qui lui murmure un truc. Il a raison, c'est le moment d'anéantir les ragots et faire taire ses amies. Elle inspire, trouve sa détermination au fond d'une tête butée mais ambitieuse, et sans réfléchir, plonge sa main fraîche dans la poche du garçon pour en sortir la sienne, qu'elle serre fermement.
D'abord, le contact des doigts rugueux et abîmés de Sasha dégoûte Alison, seulement son pied est déjà sur la première marche, alors elle ne compte pas le lâcher. Elle avale sa salive et force un sourire faussement affligé à l'intention des vipères. Déso, on a un peu traîné... Comme l'assemblée scrute leurs moindres gestes et qu'ils arrivent en haut de l'escalier, Alison fait glisser ses phalanges entre celles de Sasha avec une nervosité que seul lui pourra ressentir.
— Bon, il a dit quoi Brooks ?
— Rien, il sait que Sasha est un peu "sauvage", tu vois. Mais c'est normal quoi, vu d'où il vient. Il nous laisse refaire la potion ce soir.
— Anh ouais ?
— Ouais.
Elles n'en pensent pas moins. La rousse peut lire le doute dans les yeux fardés de sa bande de copines qui observe l'Ukrainien, puis elle, puis leurs mains liées, puis leur posture générale. Claquant sa langue au palais, la jeune femme cherche une porte de sortie. Bon, nous on n'a pas faim, on a autre chose à faire, mh ? sans laisser à Sasha le temps de répondre, elle se hisse et dépose un baiser du bout des lèvres sur sa mâchoire, et papillonne des paupières. À tout', les biatchs ! Elle l'entraîne alors le long d'un corridor interminable où ils vont devoir "faire semblant" pendant une éternité au moins sous le regard traînant de la brochette. Mais sans vraiment qu'elle s'en rende compte, ses doigts se sont plutôt bien calés entre ceux du garçon. Maintenant qu'elle le réalise, Alison rougit.
— J'savais pas que t'étais Ukrainien. T'aurais pu le dire quand ils t'ont présenté comme un Russe.
Enfin, dès qu'ils tournent à l'angle du couloir, elle s'éloigne de lui.
— Bon, tu vas où tu veux mais tu te montres pas avant vingt minutes. Et sois pas en retard ce soir.
Message publié le 18/11/2024 à 22:35
Étudier les Moldus s'avère une tâche fastidieuse pour beaucoup d'élèves issus à 100% du Monde Magique. Née à Pré-Au-Lard, Alison n'a eu que très peu d'occasions de passer du côté non-Maj des îles de Grande-Bretagne pendant l'enfance. La plupart des concepts qui vous semblent logiques lui étaient inconnus jusqu'en troisième année où elle a choisi l'option d'Étude des Moldus afin d'être à l'aise en voyage lorsqu'elle irait visiter les capitales européennes. Devenir une femme puissante implique d'avoir une culture étendue, et ça, Alison s'y applique consciencieusement. Leur professeure insiste tout particulièrement sur l'importance de sa matière au milieu d'un contexte où les discussions politiques évoquent de plus en plus souvent la fin du code du secret magique. Que deviendront alors les sorciers incapables de comprendre et cohabiter avec les Moldus ?
Sérieuse, concernée par le Brevet Universel de Sorcellerie Élémentaire qu'elle passera en juin, la rousse prépare aujourd'hui un exposé de mise en situation de vie domestique et habitudes sociales des Moldus. Demain matin, tous les élèves de cinquième année ayant choisi l'option d'Étude des Moldus regarderont Alison représenter une scène de vie du quotidien dans un appartement factice reconstitué par leur professeure et dépourvu de magie. La veille de l'exposé, chaque étudiant doit remplir et décorer lui-même son plateau en évitant les erreurs, afin d'être prêt pour le lendemain. Il est presque 18h quand l'étudiante analyse encore les moindres détails de sa cuisine parfaitement moldue, hésitant sur la place d'une télécommande. Par Merlin, quelle sorte d'objet cette télécommande peut-elle bien démarrer ?!
La bouche en coeur, elle réfléchit mais se détourne aussitôt qu'elle entend des bruits de pas dans le couloir. Les classes sont terminées à cette heure, et les passages sont rares à cet endroit du chateau. Alison fait aller sa jupe courte de droite à gauche en marchant sur la pointe des pieds vers l’entrebâillement de la porte. Spike Ryder ! Spike Ryder a grandi chez les moldus ! Les sorciers qui ont grandi chez les moldus se font vite remarquer à Poudlard, ne serait-ce que par leurs expressions. La jeune femme glisse hors de la pièce, un sourire aux lèvres. Salut Spike !
Ils se connaissent depuis qu'ils ont 11 ans, tous les deux répartis chez Serpentard la même année. Spike est ce genre de gars qui ne prend rien au sérieux et perturbe les classes qu'Alison s'efforce de suivre. Elle a déjà ri à ses blagues, mais elle l'a aussi déjà envoyé chier quand elle n'avait pas envie de rire, ou quand il se moquait d'elle. Alison a su que Spike avait rejoint l'équipe de Quidditch de Cardiff cet été car sa sœur Freya lui a dit. "Il est dans ta classe, Spike Rider, nan ? Il a signé les Catapultes de Caerphilly, l'équipe qu'on va sponsoriser avec OCQ. Il est jeune hein. Comme Elliot finalement.", "- qu'est-ce que tu veux qu'ça me foute ?" avait-elle aboyé, réfractaire au sport qui avait mené sa famille au succès, puis à la ruine. Est-ce que Spike Rider terminera ultra-riche comme Elliot Blackburn, et qu'Alison regrettera d'avoir loupé sa chance, exactement comme sa sœur avec le Gryffondor ?
Alison avait froncé son nez et était retournée dans sa chambre, apprendre à lisser sa nouvelle frange. Elle déteste le Quidditch.
— Tu fais quoi ? Tu peux m'aider deux secondes ? Les nés-moldus n'ont pas le droit d'aider les autres sorciers en EDM, mais le couloir est vide. Personne ne saura. La rousse fixe Spike en resserrant ses lèvres pour se donner une moue enjôleuse, espérant qu'il se décide vite à la suivre et lui donner son avis. Ce serait un Optimal ga-ran-ti.
Message publié le 18/11/2024 à 12:18
Alison aurait dû mieux préparer son argumentaire pour affronter des personnalités comme celle de Viviane. Les bras croisés, le menton droit, elle se sent rabaissée mais feint l'assurance qui lui manque. Veralyn Moonstone rangerait son interlocutrice dans la case des femmes bien nées, qui attendent que tout leur tombe sous le nez sans faire avancer les mentalités.
— Ça existe plus "le corps sacré" des filles. C'est un truc inventé par les hommes pour nous garder sagement à la maison pendant qu'ils se félicitent entre eux, si tu veux mon avis, rétorque-t-elle avec sérieux en reprenant des paroles qui appartiennent aux magazines mais résonnent en elle depuis l'été. Maintenant il faut réussir à les faire comprendre, et les appliquer. C'est gentil, t'inquiète pas pour moi Vee. Cherchant du réconfort, Alison lisse sa frange entre deux doigts mécaniques, puis sort son gloss de sa poche, qu'elle agite de haut en bas.
— J'sais bien que les mecs parlent. J'sais que tout le monde parle sur les filles, quoi qu'elles fassent d'ailleurs. Mais c'est pas une raison pour s'enterrer et rien oser. J'tente des trucs au moins. Elle fixe le tube brillant de gloss parfumé aux fruits avant d'affronter les yeux acerbes de la blonde. Alison pense avoir raison, quand bien même les limites de sa théorie semblent proches. Elle veut croire qu'elle va réussir comme ça à devenir une femme forte, sûre d'elle, qui ne laissera personne se mettre en travers de ses ambitions. Les gens parlent dans ton dos alors que tu t'habilles bien et qu't'es toute sage, c'est triste, mais c'est la vie.
La sorcière hausse les épaules, plutôt satisfaite d'avoir glissé cette remarque à Viviane Valcourt. Elle dévisse son maquillage et l'applique d'un geste maîtrisé en quelques secondes seulement. Les lourdeaux vont pas attendre qu'tu fasses de la merde pour causer. Donc trace ta route, puis on verra bien. Finalement Alison se parle un peu à elle-même avec ces derniers mots. C'est vrai que la tournure des évènements pourrait l'effrayer. Elle refuse de céder si vite.
Message publié le 10/11/2024 à 23:29
Contrairement à la plupart des adolescents de sa classe, Viviane semble maîtriser ses émotions et son langage à travers toutes les situations. Parfois, Alison observe la blonde avec envie, et d'autres fois, elle se fait la réflexion que Viviane a déjà l'air d'être une vieille femme de 30 ans enfermée dans le corps d'une élève. Y'a pas à être aussi impeccable, tssss. En plus, c'est sa meilleure amie qui l'appelle chérie normalement, c'est leur truc à elles, alors de quel droit Viviane se permet d'utiliser son surnom comme ça ? Contrarié par la conversation, Alison croise ses bras sous sa poitrine et relève de temps à autre une main pour lisser sa chevelure rousse.
— J'lui dirai, t'inquiètes pas. Bien sûr, elle aurait préféré que Viviane se pâme devant ses exploits d'avoir un mec dès la rentrée, et parmi les étudiants plus âgés ! Bien sûr, elle aperçoit rapidement les limites de son plan quand elle entend parler d'Anna Nikitofa (un truc dans le genre), en sachant vaguement qui est cette "fille de l'est" dont cause Viviane. De quoi ? Baah, ils sont de là-bas tous les deux, donc ils doivent sûrement discuter de ça. Cependant Alison note mentalement cette faille en resserrant ses lèvres dans une moue concentrée. Faire semblant d'être en couple, oui, mais vivre une infidélité imaginaire, non merci ! Elle écoute Viviane poursuivre ses recommandations sans vraiment savoir s'il s'agit de vrais conseils ou d'une piqûre lente infligée par la vipère en face d'elle.
— J'savais pas qu'tu te faisais du souci pour moi. Interrogation réelle. La Carter dissèque l'expression de son interlocutrice avec méticulosité. Elle déteste qu'on se moque d'elle. Elle sait très bien que sa réputation oscille dernièrement et qu'elle pourrait en perdre le contrôle à force de jouer. Mais Alison s'entête. Les gens peuvent s'imaginer c'qu'ils veulent, moi je sais c'que je fais. Et je sais pourquoi je le fais. Difficile à suivre, la jeune femme jette un œil au vitrail bercé de lueurs vertes, cherchant les mots pour convaincre Viviane.
— C'est pas comme si j'allais passer ma vie avec Sasha. C'est juste pour essayer tu vois. Et après quand j'aurai trouvé le bon gars, j'saurai. J'aurai l'expérience. Elle hausse les épaules, convaincue par sa propre explication. Alison enterre loin dans son esprit le fait qu'elle n'a, en réalité, aucune expérience, et qu'elle aurait l'air bien bête face au Prince Charmant. Et toi Viviane, tu sais comment t'y prendre avec les garçons ? Demande-t-elle, mi-curieuse, mi-impertinente.
Message publié le 10/11/2024 à 21:18
— But sir, I wanted- Intransigeant, le professeur pousse Alison dans ses retranchements sans la moindre pédagogie. Elle fixe d'abord Monsieur Brooks comme une idiote, incertaine de comprendre ses intentions. Par Merlin, qu'est-ce qu'il lui prend de l'afficher devant toute la classe comme ça ?! Rouge de honte, la sorcière s'exécute jusqu'à rejoindre le mur où elle ne peut s'empêcher de jeter un œil à l'enseignant, pensant qu'il va se raviser. Mais non. Voici Alison au coin, rabaissée plus bas qu'une gosse de 10 ans. Les mains sur sa tête, elle réalise qu'il aurait mieux fallu demander au potionniste l'autorisation de jeter le contenu du chaudron plutôt que d'essayer de le faire disparaître. Encore une fois, la fierté d'Alison a eu raison d'elle.
Ses joues flambent face à la pierre humide du cachot. Elle se sent bête, elle supporte mal l'humiliation. Derrière eux le tapage des fioles reprend tandis que les élèves tentent de garder le fil de la recette pour fabriquer un philtre de paix. Dans l'esprit d'Alison, c'est tout sauf la paix. Le ridicule de la situation tourne en boucle autour de ses tempes battantes. Elle vacille légèrement, les larmes aux yeux. Hors de question qu'elle pleure ici ! Relevant son menton, Alison inspire et expire lentement, la bouche tremblante. L'autorité de ses parents était si relative qu'elle n'avait jamais vécu ça avant aujourd'hui. Bientôt ses bras s'engourdissent et l'adolescente hésite à clamer son innocence. Certes, elle a fait disparaître le chaudron, mais Sasha est coupable du reste. Elle voulait seulement réparer sa bêtise pour éviter un Piètre ou un Désolant. Maintenant ils vont sûrement avoir un Troll. Cette pensée libère une grosse larme qui roule sur la pommette écarlate d'Alison.
"M'sieur Brooks est un gros con", se répète-t-elle, vexée que le professeur n'ait pas su faire la différence entre sa volonté de recommencer la potion, et le sabotage grotesque de Sasha. Quant à lui, "il peut aller se faire foutre pour que j'gâche mon année à cause de son caractère de merde", rumine la sorcière intérieurement. C'est alors qu'elle sent le regard du Russe (qui n'en est plus un, visiblement) peser sur elle. "Quoi ?", interrogent les yeux humides d'Alison.
Bien sûr, elle ne comprend rien aux éclats de lumière envoyés par Sasha. Bien sûr, elle se demande encore pourquoi il est allé la défendre si rapidement après l'imitation grossière de son camarade. Peut-être qu'elle devrait mettre un terme à cette idée de petit-ami. Les filles savent parfaitement se faire des suçons entre elles.
Alison passe le dernier quart d'heure à ressasser en fixant devant elle, muette et immobile, déterminée à ne pas offrir une autre chance au professeur de l'humilier. Quand enfin le brouhaha de fin des cours envahit la salle puis s'estompe, elle laisse tomber ses bras mais reste face au mur, le corps tétanisé par l'effort. Il lui faut quelques longues secondes pour essuyer son visage, inspirer, lisser sa frange, et enfin heurter le regard de Monsieur Brooks en ignorant celui de Sasha. On peut deviner qu'elle a pleuré, même si elle parle la tête droite, en se tenant les bras.
— J'ai compris. J'recommencerai pas. J'voulais pas perturber la classe.
Message publié le 09/11/2024 à 13:56
Pas besoin de potions pour- ??! Alison cramponne au garçon un regard interrogateur sans oser croire ce qu'elle vient d'entendre. Il vient bien de dire qu'il n'a pas besoin de potions pour tuer des gens ?! Elle dévisage son voisin puis se ravise à insister, pensant qu'il a peut-être mal compris son anglais, et que la définition du mot "tuer" lui est venue au milieu de sa réponse. Ah ouais, carrément, lâche-t-elle avec une suspicion toute relative, plus proche du second degré qu'autre chose. C'est clair que Sasha a une tête de tueur, mais de là à avoir vraiment tué des gens... Ils ne l'auraient pas inscrit à Poudlard si c'était le cas, ob-viously. Elle expire un ricanement, bête d'avoir pu douter, et observe avec satisfaction leur potion qui change de couleur en accord à la recette.
— Tu vas être fort en EDM alors, c'est l'Étude des Moldus. Nan, moi j'ai grandi juste à côté, à Pré-Au-Lard, t'en as entendu parler ? C'est un village sorciers, donc. Enfin, j'ai déjà vu des Moldus hein, genre en ville. Mais j'en connais pas vraiment quoi. Alison hausse les épaules, incertaine de savoir si elle voudrait fréquenter des Moldus ou non. Il faut dire qu'on lit tout et son contraire à propos d'eux dans les magazines. La communauté sorcière est partagée sur le sujet. De ce qu'elle en sait, sa sœur Freya n'est pas contre l'abandon du code du secret magique, même s'il faudrait fixer des règles. Alison n'a jamais vraiment réfléchi à ça et garde la question pour plus tard en voyant Sasha soupirer. Tu t'fais chier ?
Elle prend les cours comme ils viennent, persuadée que cette résilience lui apportera le succès. La rousse entretient de bons rapports avec ses professeurs, cherchant peut-être l'approbation là où elle la trouve. Ses parchemins sont impeccables, ses devoirs rendus à l'heure, ses leçons révisées. Alison aime recevoir des compliments de la part des adultes qui l'entourent, même si dernièrement elle aime aussi qu'on remarque autre chose que sa scolarité.
À propos du suçon, la sorcière baisse d'un ton. Sûrement qu'il n'a pas bien compris le mot, alors Alison désigne son cou, de deux doigts qui glissent contre son artère battante. Elle explique à Sasha brièvement le concept, lui jetant plusieurs regards dont il ne saisit rien. Sasha ? La fleur ? Ses cils papillonnent et sa bouche se resserre. Bah, tu la- mais interrompue, Alison darde l'autre Serpentard d'un œil noir. L'immaturité des garçons de 15 ans est réelle. Vous êtes sérieux ?! La situation dérape plus vite que prévu, les Gryffondor restant des Gryffondor, même dans un nid de serpents.
— Putain. Elle lisse sa frange, immobile derrière leur paillasse, consternée par la réaction de Sasha, bien qu'une partie d'elle se sente flattée de voir le sixième année la défendre comme ça. Soudain Alison cache sa bouche derrière ses mains, choquée du coup de boule qu'elle voit et qui attire l'attention du prof. D'autres élèves perdent leur mâchoire, scandalisés. On entend des voix à base de "Oh my god !" ou "Il est fou !" retentir aux quatre coins du cachot. Alison devient blême, surveillant ses camarades et Sasha, mais aussi Mr Brooks. Nan, le mets pas ! Trop tard. Elle reste silencieuse face à la potion qui bouillonne en scintillant à cause du verre brisé à l'intérieur.
Ses yeux marrons toisent un instant son voisin, bien qu'elle préfère garder la tête haute devant l'enseignant. Alison sort sa baguette et se dépêche d'exécuter un sortilège tandis que Mr Brooks s'occupe du Serpentard blessé.
— Evanesco. Ça fonctionne. Ça fonctionne un peu trop bien puisque même le chaudron disparaît. Oup's. Alison regarde autour d'elle et s'empare d'un chaudron vide à l'arrière. Plus qu'à le remplir d'eau et croiser les doigts pour qu'elle ait le temps de mettre la poudre bleue avant de se faire repérer.
Alison Carter a lancé un sortilège !
- Sortilège
- Sortilège de Disparition
- Difficulté
- Résultat D20
- 6
- Interprétation
- Réussite
- XP gagnée
- 3
— Evanesco. Ça fonctionne. Ça fonctionne un peu trop bien puisque même le chaudron disparaît. Oup's. Alison regarde autour d'elle et s'empare d'un chaudron vide à l'arrière. Plus qu'à le remplir d'eau et croiser les doigts pour qu'elle ait le temps de mettre la poudre bleue avant de se faire repérer.
Autres résultats possibles
Evanesco
Sortilège de Disparition
Message publié le 08/11/2024 à 18:14
Alison rejoint souvent la bibliothèque pour réviser en même temps qu'elle "complote" avec ses amies. N'imaginez pas des plans révolutionnaires de soulèvement contre le conservateurisme à Poudlard, mais plutôt la création de listes, comme celle des gosses de grandes familles à fréquenter avant d'avoir le diplôme. Selon Veralyn Moonstone, un bon relationnel fait 30% de la réussite d'une femme, et le relationnel, ça se travaille. Alors, quand Viviane Valcourt l'interpelle à son retour de la bibliothèque ce jour là, Alison se tourne, intriguée. Mh ?
Car Viviane Valcourt ne cause pas aux "anciens riches" comme Alison, normalement. Très bien placée sur la liste des gosses de grandes familles, la blonde choisit son entourage soigneusement. Alison jalouse le statut de Viviane, en même temps qu'elle se demande si elle pourrait l'assumer. Oui quoi ? Sa main éloigne les autres filles d'un geste distrait et la rousse suit son interlocutrice près d'un vitrail qui les sépare du lac immense. Machinalement, elle rajuste ses mèches autour de son visage, les lèvres serrées dans une moue attentive. Mais assez vite, l'expression d'Alison se décompose à mesure que les mots sortent en face d'elle. Quoi ?! Moins douée que Viviane pour cacher ses émotions, elle se force à fermer la bouche en réfléchissant trois secondes avant de reprendre contenance.
— Bah c'est n'importe quoi, qui t'a dit ça ? Le regard d'Alison parcourt la figure gracieuse de l'autre Serpentard à la recherche d'un rictus blagueur qu'elle ne trouve pas. Pourquoi il m'aurait forcée ? Des reflets verdâtres dansent sur leurs peaux. L'adolescente calcule rapidement l'enjeu d'une telle conversation et lèche le bord de ses lèvres en rassemblant les idées amassées ces derniers jours dans son esprit à propos d'elle et de Sasha. C'est parce qu'il est brute que les gens pensent ça, nan ? Nan mais ceux qui parlent sont juste dég' hein. Si y'a des meufs qui pensent ça, elles aimeraient sûrement qu'il vienne les forcer en fait. Elles prennent leurs rêves pour une réalité tu vois. Sa tête opine.
— Sasha il a de l'expérience au moins. Alison avait tout de suite pensé que Sasha n'était plus puceau, sur le seul critère que son physique exprime un vécu évident. Depuis, elle nourrit son imaginaire en inventant leur vie sexuelle dans sa tête, histoire de paraître un minimum crédible. À bien y réfléchir, ils devraient sûrement se concerter pour la suite, question cohérence.
La sorcière étire un léger sourire du coin de ses lèvres brillantes. C'est gentil que ça te préoccupe quand même Vivianne.
Message publié le 08/11/2024 à 16:54
Elle imagine souvent ses déplacements en slow-motion, sur fond de musique badass, un sourire tiré au coin de la bouche, Alison. Faut dire qu'elle a passé l'été à sortir ce sourire devant son miroir pour s'entraîner. "On n'obtient rien sans rien", Alison le sait. Les flacons d'ellébore et de mandragore cuite en mains, elle passe entre les rangs d'une démarche assurée, sa jupe balançant de gauche à droite contre ses cuisses, la robe largement ouverte. Avoir froid passe au second plan franchement. Puis la tronche médusée du groupe de garçons devant leur table interpelle Alison qui les fixe sans sympathie. Quoi, vous voulez ma photo ? Elle baisse la tête pour ricaner, encore surprise par l'effet de sa puberté sur ses camarades de classe ; c'est fou comme un soutien-gorge rembourré peut vous tirer vers le haut du panier.
— Oui, trop chaud. Son attention retourne vers le chaudron dont Sasha s'occupe avec efficacité. Elle s'en fiche qu'il triche, tant qu'il reste discret. Alison apprécie la concentration et le sérieux de son binôme. Elle pose les fioles en lui souriant. Bien joué. Studieuse, la jeune femme veut être sûre que le Gryffondor ne sabotera pas leurs devoirs. Tandis qu'elle retrousse ses manches de robe proprement avant de jeter un sortilège dans sa chevelure qui s'enroule en chignon, Alison étale sa réussite scolaire à Sasha. J'ai des bonnes notes partout, même pour les matières que j'aime pas. Avec moi t'auras au moins Effort Exceptionnel ou sinon Optimal, en botanique, en potion, et en divination. J'te mens pas. Fin, pour les devoirs à deux en tout cas. Il devra se débrouiller pendant les examens, d'autant plus qu'il est resté muet à sa proposition d'échange "un cours lisible contre un suçon". Alison jette un œil à la recette calligraphiée sur son parchemin et ajoute encore de la poudre bleue dans le liquide qu'elle surveille attentivement. T'as déjà fait cette potion ? Elle peut tuer des gens tu sais.
Ses prunelles effleurent le portrait rugueux du réfugié dont elle ignore beaucoup de choses. Mais puisqu'ils vont se voir chaque semaine, autant faire connaissance, nan ? Alison tend le flacon d'ellébore à Sasha. Attends qu'ça devienne rose, j'te dirai. Faudra en mettre et normalement ça va devenir turquoise, bleu. Les moldus l'utilisent aussi celle-là dans leur médecine. C'est une fleur normalement. Tu connais des moldus toi ? Devant eux, les trois Serpentard se tournent régulièrement tandis qu'ils ont déjà commencé à répandre les aveux de Sasha au reste des élèves intéressés. La rousse sent qu'on parle d'elle ici et là. Elle croise plusieurs regards équivoques et s'empresse de lisser sa frange entre ses doigts. Qu'est-ce qu'ils ont tous, d'un coup ?
— Bon vas-y c'est rose. Vas-y. Doucement.
— Bah tu disais pas ça, dans le placard, Alison !
— Quoi ?
Ils pouffent et la sorcière fronce ses sourcils d'incompréhension. Une vague de ricanements résonne, rapidement interrompue par le professeur. Les joues d'Alison chauffent alors qu'elle observe autour d'eux sans avoir de réponse. Qu'est-ce qu'il raconte lui ?
Message publié le 06/11/2024 à 09:52
Alison Carter débute dans la quête de son pouvoir féminin. À 15 ans (bientôt 16, c'est important), elle commence seulement à comprendre les lignes des sacro-saints magazines pour le nouveau sexe fort. Sa bible de l'été, "Révélez le feu sacré !" de Veralyn Moonstone, dissèque le fonctionnement des hommes et des femmes en 2124, et les prévisions 2125. Vrai que Sasha est "aussi subtil qu’un sort de Lumos en plein jour", comme le prétend Veralyn dans son chapitre "Au-delà de la baguette : L'Art de faire vaciller le patriarcat." Alors Alison écoute Sasha avec dédain pendant tout le temps où il continue de se ridiculiser. Elle rajuste sa tenue, ses cheveux, et rejoint finalement une place- vite rattrapée par le Russe.
— Doucement. Oui, elle lui répétera, encore et encore, tant qu'il aura la délicatesse d'un Troll des Montagnes. Mais un fin sourire remplace son agacement quand Sasha suggère qu'elle garde sa robe pour ne pas attraper froid. Bien. Alison se plaît à contrôler le sixième année, galvanisée par l'impression de pouvoir qu'il lui donne en obéissant. D'un regard tyrannique, elle peut exiger qu'il s'active, et ça suffit à la remplir de satisfaction. Après tout, son père aussi n'est qu'un pauvre mec, désespéré d'avoir perdu sa femme, au fond du gouffre sans elle. Il lui fait pitié. Elle n'a jamais supporté le voir descendre aux Enfers mais les magazines ont donné du sens à son comportement et conforté Alison : les hommes ne valent rien sans des femmes fortes et ambitieuses à leurs côtés. Elle deviendra cette femme.
Ça commence par suivre consciencieusement la classe, car "savoir, c'est pouvoir", vous le saviez déjà n'est-ce pas ? Appliquée, la jeune femme grince des dents en entendant la plume de son voisin, puis sa question. Elle lui sert une mine orgueilleuse. Leçon deux : "les hommes ont toujours quelque-chose à se faire pardonner Sasha." Même si tu ne sais pas encore quoi. Son menton dessine ce même zigzag qu'à la première leçon et ses yeux papillonnent jusqu'à tomber sur le parchemin tâché d'encre du garçon. Un champ de bataille- avec peu de cadavres certes, mais cadavres quand même. Alison fait glisser l'une de ses feuilles vierges vers Sasha. Tiens, c'est effaçable. Faudra que t'en achètes à Pré-Au-Lard. Et que t'apprennes Recta Manus aussi pour redresser tes lignes. Les profs aiment pas qu'on utilise les sortilèges de rédaction parce qu'on retient mieux en écrivant. Ses épaules se haussent, suffisantes, tandis qu'elle serre ses lèvres en une moue snob, fixant l'élève. T'as de l'argent au moins ?
Ils n'ont plus des millions chez les Carter, mais les tenues neuves et le matériel scolaire arrive directement vers Alison sans qu'elle n'ait à se poser la question, alors elle s'interroge peu sur leurs finances. Les banquiers gèrent probablement. D'un coup de baguette, la sorcière allume un feu sous le chaudron rempli d'eau. Sinon j'peux te filer mes cours hein. Une flamme bleue vacille entre les pattes métalliques du chaudron. Debout à côté de Sasha, Alison organise les ingrédients devant eux et s'arrête pour ajouter : En échange tu m'feras un suçon. J'vais chercher le sirop d'ellébore. Sa robe effleure la cuisse du réfugié tandis qu'elle se faufile derrière lui en direction des étagères d'ingrédients et rejoint là-bas son amie.
— Ali, va falloir des explications chérie.
— Explications de quoi ?
— "C'est un con gngngn- j'en ai déjà marre de lui gngng"- et là ? J'suis choquée. J'te jure j'suis sous. le. choc. quoi.
— Il peut être con et être un bon coup, qu'est-ce t'en sais toi d'abord ?
— Ah ouais ok.
— Ouais. Ok.
— Genre, il t'a bouffé l'aubépine ?
— Arrête putain ! Peut-être.
Plusieurs rires s'élèvent depuis le périmètre des étagères et Alison jette un œil en direction du Gryffondor. Ajoute la poudre bleue, j'arrive !
Message publié le 05/11/2024 à 12:55
Les scénarios se sont multipliés dans l'esprit d'Alison depuis qu'elle attend le baiser du Russe. Son imaginaire l'avait mené vers différentes scènes toute cette semaine. De l'étreinte torride au rapprochement romantique, elle avait oublié d'envisager le pire : qu'il soit ridicule. Elle ne pensait pas qu'il puisse la bousculer brutalement, marchant presque sur ses pieds pour heurter sa bouche avec violence. "Anh, j'suis choquée." D'abord effarée, l'adolescente reprend contenance aussi rapidement que possible, essuyant ses lèvres d'un geste discret, un regard jeté autour d'eux. "C'était quoi ça ?!" Quand Sasha grogne, elle rougit instantanément, honteuse de la tournure des évènements.
— Ali, ça va chérie ?
— Mh ?
— Bah. Alison ?!
— Bah quoi ? T'as jamais vu des gens s'embrasser ? Tsss.
Alison soulève le bras du sixième année et se glisse dessous comme si tout était normal. Elle force un sourire hautain face à sa bande d'amies et passe même sa langue contre ses incisives avec une expression fière. Il voulait trop s'faire pardonner après la botanique, alors on s'est vus. La sorcière darde chacune des autres filles pour les défier de ne pas y croire. Faire marche arrière est impossible maintenant. Son menton reste droit. Bon du coup, il s'est bien fait pardonner, j'confirme. Un clin d’œil achève sa parade et quelques gloussements de connivence rassurent Alison. Tout n'est peut-être pas foutu, se dit-elle en rangeant sa frange rousse décoiffée par la brutalité de Sasha. Quand l'enseignant arrive, il ne reste plus que la brochette de vipères au caramel dans le couloir des cachots.
— Bon, laissez-nous deux secondes, ordonne l'adolescente à son groupe qui suit le professeur potionniste à l'intérieur de la salle, non sans deux ou trois regards derrière leurs épaules. Seule avec Sasha, Alison se poste face à lui, et rajuste sa cravate rouge nouée de travers.
— T'aurais pu être plus délicat quand même. Ses prunelles marron croisent l'expression rustre du Russe et la jeune femme soupire. J'vais t'montrer. Elle relâche le nœud bien symétrique qu'elle vient de lui faire pour se tenir aux pans de la robe du garçon et hisser ses talons jusqu'à heurter sa bouche avec douceur. Leurs lèvres se pressent dans un bécot agréable, qui ressemble davantage à ses attentes. Mais Alison s'éloigne déjà. Voilà, maintenant j'veux au moins ça. La sorcière cache ses rougeurs en ramenant sa chevelure sur ses joues tandis qu'elle donne quelques conseils en pagaille à Sasha. En entrant, dis bonjour au professeur. Il s'appelle Brooks. Tu l'appelles Mister Brooks et tu te présentes s'il t'a jamais vu. Tu vas aussi tirer ma chaise quand j'vais m’asseoir. Et si j'enlève ma robe, tu m'aides. Et sors des affaires pour prendre des notes. Elle se tourne immédiatement sans vraiment laisser le temps au nouvel élève de digérer ses recommandations.
Prête à passer le seuil, Alison inspire et sourit. Bonj- soudain son épaule se fait broyer contre le mur par celle de Sasha qui a voulu entrer en même temps qu'elle dans la pièce. Des rires s'élèvent. Ils sont tous les deux coincés et la jeune fille semble complètement écrasée à côté de son prétendu petit ami à la carrure d'un Éruptif. Mais Sasha !
Message publié le 04/11/2024 à 12:20
Oubliez vos critères démodés, Alison préfère qu'on l'appelle "bitch" plutôt que "ma chérie". Tomber dans la mièvrerie, non merci, se persuade-t-elle à coups de Glamoured Gazer et autres magazines encourageant les femmes à conquérir le pouvoir par leur comportement. Sauf qu'elle ment. Aucun garçon n'a jamais vraiment touché la jeune fille de 15 ans, bientôt 16, qui prétend avoir déjà de l'expérience auprès des copines de dortoir et ceux voulant bien l'entendre. Le plus important reste ce qu'ils pensent, pas la réalité. Alors Alison feint l'assurance qu'elle convoite et déboutonne un peu ses chemisiers en espérant faire loucher quelques mecs pendant la journée.
Bien sûr, elle avait évité la paume pleine de salive tendue par Sasha pour sceller leur pacte, et s'était contentée de serrer brièvement ses phalanges noueuses en grimaçant. "Première leçon, ne fais plus jamais ça.", lui avait-elle strictement conseillé devant les serres de botanique. Alison apprendrait au Russe les bonnes manières anglaises, tandis qu'il entretiendrait sa nouvelle réputation de femme sulfureuse (un mot qu'elle connaît depuis cet été, grâce à Glamoured Gazer).
— Fais-moi confiance, avait-elle ajouté tel le serpent qui embobine Mowgli fraîchement débarqué dans la jungle poudlarienne. Sasha serait facile à éduquer tellement il part de loin, même incapable de nouer correctement une cravate en sixième année. A piece of cake, avait pensé Alison en fixant les rougeurs honteuses du Gryffondor avant de ricaner. Ok. D'façon au pire, j'dirai qu'tu m'as forcée. Qui croirait la brute sortie de son pays en guerre ? Personne. Le menton d'Alison avait dessiné un zigzag théâtral pour appuyer ses propos. Insupportable la meuf, oui.
- - -
Le weekend et un début de semaine étaient passés sans jamais que Sasha ne vienne voir Alison dans les couloirs bondés, la grande salle remplie d'élèves affamés de nourriture et de gossips, ou même le parc et ses réunions de brats au sommet. D'ailleurs, où se cachait-il pendant tout ce temps ? La sorcière trouve son prétendu petit ami trop discret mais sait qu'aujourd'hui, il ne pourra pas disparaître. Aujourd'hui, ils ont cours de potion ensemble.
Adossée au mur en pierres foncées des cachots qui desservent la salle du professeur Brooks, Alison discute avec ses amies en surveillant l'amas d'élèves rassemblés 10 minutes en avance pour échanger à propos des derniers potins de l'école et du monde sorcier. Elliot Blackburn gngngn, j'le connais depuis qu'j'suis petite, bah il est pas si beau de près. Bah oui il venait au magasin, il était même du niveau d'ma sœur, ils sont sortis ensemble. Nan mais vu qu'ma sœur fait zéro efforts normal qu'il l'a larguée. Elle s'habille comme un paysan j'te jure. Tiens, en parlant de paysan, voici Sasha. Les épaules d'Alison se décollent du mur tandis qu'elle lui jette un regard insistant. "Viens", semble-t-elle vouloir dire silencieusement, faisant mine ensuite de ne pas l'avoir vu arriver. Machinalement, elle lisse ses cheveux, un mélange d'anxiété et d'excitation au creux du ventre.
— Bon Ysolde, quand est-ce que tu rejoins le clan des franges ? Vas-y on te la coupe ce soir !
Message publié le 03/11/2024 à 21:08
Fruit d'une énième réconciliation entre Owen et Kate Carter, Alison est née entourée de deux parents aimants et d'une sœur assez âgée pour s'occuper d'elle. C'était la nouvelle petite princesse du foyer, choyée même après la naissance de Charlie 3 ans plus tard, alors que Freya faisait son entrée à Poudlard. Elle se rappelle d'une enfance sous le signe de la réussite d'Owen Carter Quidditch, d'avoir été couverte de cadeaux quand le couple battait de l'aile, et couverte de cadeaux encore tandis que son père voulait éloigner ses deux plus jeunes filles du drame familial que représentait la disparition de Kate. À 6 ans, tout s'effondre pour Alison.
Les Carter n'ont jamais étés des bourgeois, même riches, mais la jeune fille s'est inventé un monde avec une place dans la haute société. Aucun de ses deux parents ne vient d'une lignée importante, alors Alison deviendra cette personne importante elle-même, et sourcille à peine quand Sasha grogne puis s'en va. Il reviendra plus tard, ils se reverront en cours de botanique et elle pourra lui montrer les avantages d'apprendre à se comporter correctement en société. Celui d'éveiller moins le soupçon des professeurs, pour commencer.
La sorcière sort un tube de gloss de son sac, incapable de traverser Poudlard sans d'abord une retouche de maquillage. Mais à peine mélange-t-elle le liquide brillant que Sasha fait demi-tour, grognon. Elle le fixe, étire un léger sourire à ses premiers mots, et l'écoute en sentant une certaine excitation grésiller dans son corps. Elle avait terriblement aimé prendre le dessus sur l'élève bourru de sixième année alors qu'il avait eu besoin d'elle. Ses yeux dissèquent le Russe jusqu'à ce qu'il range sa main en posant LA question. Que voulait Alison en échange ? Comme Miss Aisling s'en amuse parfois, l'adolescente laisse un silence peser entre eux.
Elle donne deux ou trois allers-retours vigoureux dans le tube de gloss avec l'embout puis pose la mousse sur ses lèvres qu'elle recouvre lentement de maquillage brillant. Mh, c'est facile. Glamoured Gazer publie régulièrement les meilleures façons d'attirer le sorcier de ses rêves à coup sûr. Alison revisse le bouchon du maquillage et papillonne légèrement des paupières en secouant sa main devant ses lèvres entrouvertes pour sécher le produit. T'auras qu'à faire semblant de sortir avec moi. Tu pourras même dire aux gens qu'on a couché ensemble si tu veux. Sans mesurer son aplomb déstabilisant, elle range le tube de gloss, et referme sa bouche qui se rouvre aussitôt qu'elle regarde Sasha à travers sa frange. Quoi ?! Ses prunelles marron roulent dans leurs orbites, exaspérées par l'incompréhension du garçon. Alison allait devoir tout expliquer.
— Tu viens me voir dans la Grande Salle ou dans les couloirs, on s'embrasse, vite fait hein, pas b'soin de mettre la langue et tout. Si les gars te demandent bah tu dis qu'on se voit des fois. C'est pas la lune nom d'un chaudron. Glamoured Gazer est catégorique : avoir un prétendant en attire 10 autres. Bientôt, Alison aurait le choix parmi les plus âgés et pourrait sélectionner le parti idéal afin de rejoindre les hautes sphères de la société sorcière. Et si ça implique de coller sa bouche délicate contre celle d'une brute, tant pis, c'est pas si cher payé. Ça t'aidera peut-être même à trouver des filles. Ajoute-elle comme une dernière carte bonus sortie de sa manche, avant d'enjamber une flaque d'eau pour se diriger vers le chateau. La rousse rejette ses cheveux en arrière puis ramène deux mèches devant ses épaules et deux plus petites autour de son visage. Elle se tourne vers Sasha.
— Bon. Deal ou pas ?