



16 ans Sang-Mêlé·e Ukrainienne Notoriété
Quand Alison s'était finalement écartée, elle avait laissé un Sasha tremblant de fébrilité poisseuse, qui tâchait de contrôler sa respiration. C'était comme quand il essayait de gérer ses pulsions sous sa forme animale, sauf qu'il était sous sa forme humaine. Garder le contrôle.
Il la regarda partir avec sa cravate, sans avoir un seul instant l'idée de protester pour la récupérer. Ses yeux suivaient attentivement les gestes de la jeune fille - de ses doigts qui enroulaient le tissu autour de son cou à ses bottines qui se balançaient dans le vide, tandis qu'il était resté planté là où elle l'avait laissé. La proximité brève de leurs corps avait provoqué en lui quelque chose d'aussi inconfortable qu'enivrant, et il déglutit pour tâcher de garder une voix détachée.
- Ben c'est que j'ai juste... J'ai juste cherché des trucs qui pourraient t'convenir, balbutia-t-il un peu maladroitement pour se justifier - une explication qu'elle n'attendait sûrement pas de toute façon, mais elle avait souri et il jugea que c'était probablement bon signe.
Puis vint le jeu des quatre choses qu'ils savaient l'un sur l'autre. Sasha mit ses mains dans ses poches le temps de réfléchir, mais dès qu'Alison commençât il les retira rapidement avec une moue un peu blasée.
- C'qu'une habitude, grommela-t-il à voix basse.
Même si l'habitude avait effectivement été prise pour cacher ses mains, certes. Il détourna le regard, sentant la chaleur de ses joues qui refusait de le quitter.
- Pis j'ai jamais vu tes seins, c'est toi qui t'amuses à les mettre sous mon nez. Et je cours pas après des balles pleines de grelots, t'avises pas de m'en lancer !
Parce que le pire, c'était que sous sa forme animale, il pourrait être intéressé. La honte.
Mais malgré ses grognements bougons, Sasha s'orienta directement vers elle quand Alison lui tendit la cravate, à la manière d'un animal domestique intéressé par la promesse d'une ration supplémentaire. Il s'immobilisa devant son bras sans prendre le vêtement, indécis. Il avait penché la tête de côté, comme pour évaluer la jeune fille et ses intentions. L'atmosphère lui semblait plus dégoulinante encore, rendant les lèvres d'Alison plus rouges que d'ordinaire, et sa peau plus... vivante. Il était sûr que s'il avait été transformé, il aurait senti l'odeur de la peau de la Serpentard exsudant les vapeurs uniques qui constituaient sa trace olfactive. Ces sensations - à demi réelles, à demi imaginées - rendaient sa réflexion confuse.
Qu'est-ce qu'elle aimait ? Il n'en avait aucune idée, au fond. Il ne s'était jamais posé la question en dehors de ce qu'il devait faire pour elle pour satisfaire les caprices étranges qu'elle avait introduit par leur deal.
- Je sais davantage ce que t'aimes pas que ce que t'aimes, il dit à voix basse, haussant brièvement les épaules. Ca compte ? T'aimes pas ne pas avoir l'air parfaite. T'aimes pas que tes copines voient la moindre erreur, la moindre faiblesse.
Il leva un instant les yeux au ciel : la regarder l'empêchait de réfléchir.
- T'aimes pas que ta frange soit décoiffée.
Assise ainsi sur l'établi, Alison paraissait plus grande : son visage était à hauteur du sien ; ses genoux pliés à celle de ses hanches. Et elle tenait toujours à hauteur de leurs épaules cette cravate à la boucle béante qu'elle resserrerait autour de son cou. Il eut une idée, à la fois séduisante et exécrable. Il n'allait quand même pas, finalement, se comporter réellement comme le petit chien que les Serpentards avaient vu en lui. Mais voulait-il sauver ce deal ou non, à la fin ?
Alors Sasha se rapprocha pour poser les mains sur l'établi, de part et d'autre d'Alison, plutôt que de prendre la cravate, et il se baissa un peu. Son torse se glissa contre les genoux entrouverts d'Alison - des jambes toutes fines, blanches et nues - comme pour s'y faire une place. Mais c'était pour mieux baisser la tête sous la main tendue de la jeune fille, glisser son front dans la boucle de la cravate. Ce faisant, sa tempe puis sa joue glissa le long du bras nu d'Alison - cette fois, il en avait toutes les odeurs, même sous sa forme humaine, et il ferma les yeux. Quand il se redressa, la main de la jeune fille fut emportée vers son cou, et il s'était logé le bassin entre ses genoux.
- T'aimes bien apprivoiser les mecs sauvages, chuchota-t-il.
Le regard de Sasha caressa la silhouette d'Alison - son cou et ses épaules nues, sa poitrine dont il devinait plus précisément que jamais les contours. Sa taille qui se resserrait au-dessus de ses hanches, ses cuisses à demi-dévoilées qui lui enserrait le bassin. Blyad, il jura intérieurement. Il se sentait tout moite. Tout faible, à la merci d'une gamine. Et tout plein d'idées idiotes que le père d'Alison n'aurait sûrement pas approuvé.