Harry Potter RPG
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Sasha Shevchen

16 ans Sang-Mêlé·e Ukrainienne Notoriété

Gryffondor
Ce titre distingue un donateur d’exception dont la générosité rivalise avec les coffres les plus remplis de Gringotts, faisant de lui un véritable magicien de la fortune solidaire.
Derrière les racines du saule cogneur, Lundi 05 Mars 2125

Sasha avait cessé de martyriser ces pauvres morceaux de bois au contact de Charlie. C'était un contact fugace, suffisant pour lui donner un frisson malgré tout - un mélange de malaise et de surprise, d'une soif ardente et de pudeur. Au moins, les paroles de la petite fille le maintenaient à l'instant présent, plutôt que de se remettre à penser, pour la millième fois, à ce qu'on devait penser de lui là-bas. Mais il peinait à donner du sens à tout ce que disait Charlie. On pouvait aimer quelqu'un et savoir que cette personne était mieux sans soi. Freya avait confirmé ça, et Charlie était peut-être tout simplement trop jeune pour comprendre. Mais il n'allait pas la contredire : il savait qu'elle parlait de son père, et lui non plus n'approuvait pas cette absence, qui le mettait dans une colère envers le célèbre Owen qu'il ne s'expliquait guère. Pendant qu'il était par monts et par vaux, il ne les protégeait pas.

 

Leurs yeux se rencontrèrent : malgré ses larmes qui avaient rendu ses joues humides, Charlie avait le regard déterminé, probablement bien plus que lui. On avait beau dire que c'étaient les hommes qui partaient prioritairement à la guerre, il avait toujours trouvé les filles plus courageuses. D'ailleurs, les quelques femmes qu'il avait vu se battre avaient quelque chose en elle d'inflexible, une abnégation capable de laisser l'émotion de côté qu'il ne s'expliquait pas. Sasha la contempla longuement, le visage interdit, essayant de mettre du sens sur les propos qui venaient de la psychomage - mais si c'était utile à Charlie, Sasha lui ne les comprenait pas beaucoup. Est-ce que sa tête à lui posait des questions pour combler les vides ? Il avait l'impression que c'étaient plutôt des réponses à des questions qu'il aurait préféré ignorer qui ne cessait de l'assaillir.

 

Il s'humecta les lèvres, baissa les yeux sur le morceau de bois que Charlie avait rassemblé tel un puzzle bien organisé, et qu'il n'osait plus briser désormais.

 

Que dire, que ne pas dire ? Il avait encore en tête le regard dur de Freya, bien campée sur ses deux pieds, quand elle l'avait mis en garde.

 

- Evidemment que je m'en rappelle. Et est-ce que je voulais, c'est plus compliqué que ça.

 

Des fois il voulait pas, des fois il voulait pour faire comme les autres, faire partie de l'équipe, qu'on soit fier d'avoir Sasha pardus amurskyi à ses côtés. Des fois il avait regretté d'avoir voulu. Des fois il avait regretté d'avoir fui pour ne pas avoir à faire face. Il secoua la tête avec un soupir, perdu lui-même pour répondre à cette question.

 

- Des fois y'a des choses que t'aimes pas faire mais que t'es obligé de faire, résuma-t-il avec un haussement d'épaules.

 

Il pinça ses lèvres pour la regarder de nouveau. Charlie avait changé depuis le début de l'année : son visage devenait moins rond même s'il était toujours enfantin. La lueur de la lanterne faisait briller ses joues humides parsemées de tâches de rousseur - semblable à celles qu'Alison essayait toujours de dissimuler.

 

- Tes soeurs voudraient pas que je te parle de ça, il finit par dire, serrant les dents. Si tu veux savoir si je suis coupable de très mauvaises choses, la réponse est sûrement oui.

 

Car il devinait bien où allaient les questions de Charlie. Elle essayait, comme les autres, de savoir si ce qu'on pouvait dire de lui était vrai. Alors que depuis le début de l'année, il mettait tout sur le dos des russes et de leur propagande, à mesure que les semaines passaient sa confiance en la justesse de ses actes s'amenuisait. Il avait ensuite essayé de se convaincre que c'était seulement l'approche pudique et naïve de Poudlard qui dérivait vers lui ce jugement négatif, mais sa conversation avec Freya l'avait brutalement mis face à cette réalité : coupable, il l'était. Peut-être pas autant que les russes. Sûrement pas autant que les russes. Il fallait que les russes fussent plus coupables que lui. Il avait l'impression que sinon, il se désintègrerait.

 

- Mais je peux pas en dire plus. Tout ce que je peux te dire, c'est que quoi que j'aie fait là-bas, à toi je ferai jamais de mal. C'est promis. Ni à toi ni à Alison ni à Freya. Ici c'est pas la guerre, et ça je le sais. Et...

 

Il s'interrompit pour détourner le regard. Ses yeux se perdirent dans la direction où le tunnel s'enfonçait vers Pré-au-Lard. Les parois de terre et de racines entremêlées disparaissaient dans l'obscurité. La suite n'était pas raisonnable et il le savait parfaitement. Il fit un effort pour garder un visage neutre, malgré la chaleur qui envahissaient sa poitrine, ses joues, qui lui picotait les yeux.

 

- J'm'étais juste dit que j'pouvais p't'être un peu combler les vides, il laissa tomber à voix basse, comme une confidence déçue, avant de regarder Charlie de nouveau. Que si ton père pouvait pas défendre Freya et la boutique, j'pourrais l'faire. Que si ton père pouvait pas emmener Alison danser, j'pourrais l'faire. Que si ton père pouvait pas te serrer dans ses bras quand t'as du chagrin... J'pourrais l'faire.

 

Il eut un sourire triste, un peu amer.

 

- Faire des trucs de gens qui ont une famille, quoi. Mais j'crois qu'tes soeurs sont vraiment pas fan de mes idées.

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Sasha Shevchen

16 ans Sang-Mêlé·e Ukrainienne Notoriété

Gryffondor
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Deuxième étage du château, Dimanche 04 Mars 2125

Sasha avait laissé échapper un soupir de soulagement, tout en suivant Sam dans les rayonnages - elle connaissait mieux l'endroit que lui, visiblement, qui s'y serait perdu une bonne demi-heure au moins avant de mettre la main sur le moindre ouvrage qui aurait pu être intéressant.

De la part de Sam, ni de gros yeux effrayés, ni regards pincés suspicieux : elle semblait prendre tout comme c'était, accepter les choses telles quelles, comme si rien ne la surprenait jamais. Il comprenait bien comment elle avait pu se faire une bande d'amis si facilement, maintenant qu'il échangeait avec elle.

Il eut un sourire en coin.

 

- Un job moldu, franchement en vrai ça m'irait aussi. Mais toi, ce serait dommage de gâcher ta passion pour le Quidditch. Tu pourrais devenir... Mmh.

 

Sasha laissa courir son regard sur les différents livres alignés en hauteur, mais sans les voir, avant de revenir à Sam pour la scruter.

 

- J'te verrai bien en entraîneuse de Quidditch ! déclara-t-il subitement, plutôt sûr de lui. T'es patiente et forte au Quidditch, ça t'irait comme un gant.

 

Mais il haussa les épaules, bien conscient que Sam ferait bien ce qu'elle voudrait. Sasha jeta un oeil aux bouquins qu'elle avait extirpé des rayonnages et approuva d'un signe de tête avant de la décharger des ouvrages. Elle cherchait, il portait : ils faisaient rapidement une bonne équipe, trouvait-il, sans avoir beaucoup besoin de se consulter. Un peu comme lors du cours nocturne qu'ils avaient eu ensemble, finalement.

 

- En vrai, j'aime bien les métiers à l'extérieur, moi. J'aurais bien aimé, je sais pas, être magizoologiste, ou gardien de parc ou de montagne.

 

Il se gratta la tête de sa main libre.

 

- Er, j'sais même pas si ça existe. Ca doit exister chez les moldus. Dans les grandes villes ils ont des gens dont le métier, c'est de garer les voitures des autres. Garer des balais toute la journée, bonjour l'éclate...

 

Il secoua la tête avec un soupir, baissa le regard sur un livre qui le fit cligner des yeux.

 

- Tiens, regarde. Ethnographie des Farfadets : Sociétés Secrètes et Traditions Ancestrales. Ca pourrait peut-être te servir.

 

Il inclina le livre sur la tranche. Une étude comparative des clans farfadets d'Europe occidentale et de leurs structures socio-magiques, disait le sous-titre à demi effacé par le temps : personne n'avait emprunté un livre si compliqué depuis un paquet d'années, visiblement. Sasha l'ajouta à la pile de livres, tout en laissant s'éloigner les mirages d'une vie à se promener dans la nature pour seul métier, ne s'arrêtant que pour aider telle ou telle créature.

 

- J'travaille à la boutique OCQ tous les samedis, il laissa tomber subitement, à demi-mot comme si c'était inavouable, mais c'était au moins un terrain qui lui permettait d'échanger avec Sam sur des sujets communs - il se hâta d'ailleurs d'enchaîner, comme si cela pouvait éviter à Sam de faire des raccourcis entre sa déclaration et d'autres faits. Y'a un nouveau modèle de cognard d'entraînement qui est sorti, qui simule des conditions météo. Genre il devient glissant pour le mode pluie, ou bien très chaud pour le mode canicule. Mais v'là le prix ! C'est clairement pour des professionnels ou des gosses de riche.

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Hall de Poudlard, Mardi 06 Mars 2125

Les yeux de Sasha allèrent d'une fille à l'autre, hébété. Alison disait des choses vachement plus matures que ce qu'il entendait d'elle habituellement, et allait même jusqu'à mentionner sa mère. Quant à Anya, elle avait visiblement... Vraiment voulu l'aider. Il resta coi, mal à l'aise, détourna le regard pendant que la russe s'adressait à sa consoeur Serpentard, ayant vaguement l'impression d'être de trop dans cette discussion. Pourquoi diable était-il intervenu, à la fin ?

Ce qui lui paraissait étrange, c'était qu'Anya lui rétorquait presque ce que lui-même aurait voulu répondre à Alison : que lui aussi voulait bien retourner là-bas, qu'il travaillait pour y avoir sa place, loin de l'Angleterre. Que lui aussi, quand il retournerait là-bas, il pourrait enfin rendre les comptes. Ce miroir subitement réfléchissant lui arracha un frisson et il secoua négativement la tête pour toute réponse, parce qu'il n'allait quand même pas dire "moi aussi, tout pareil !" et que la baguette d'Anya, malgré tout, était suffisamment dissuasive.

 

De toute façon, Anya s'éloignait déjà et il la suivit du regard. Sa silhouette élégante - sans-visage ? - faisait danser ses cheveux dans un soleil déclinant et chaud.

 

Il resta un moment silencieux. Le temps que la russe eût tout à fait disparu, et que le sang cessât de battre à ses tempes comme des tambours sinistres. Alors, il se retrouva seul face à l'arbitre qui le toisait sous sa frange rousse. Un moment, il eut l'impression de reconnaître le même regard sévère qu'avait parfois Kate sur les photos de famille que Charlie lui avait montrées, mais il ne partagerait sûrement pas un détail qu'Alison interpréterait de nouveau comme une intrusion malsaine. Alors Sasha pinça les lèvres avec un soupir, puis il s'éloigna de quelques pas, histoire de pouvoir se laisser choir sur la vieille souche d'un sapin au moins trois fois centenaires.

Au loin, les discussions allaient bon train dans le parc. On n'en percevait guère les mots ; seulement les intonations enthousiastes de discussions naïves, et Sasha se sentit soudain fatigué. Aussi vieux que la souche. Il serait bien resté là le reste de la nuit.

 

Son regard finit par retourner se loger dans celui de l'arbitre.

 

- T'as sûrement raison, il admit au bout d'un moment.

 

Sur le fait que ce qu'il voulait ou ne voulait pas n'entrait pas en ligne de compte, par exemple. Sur un certain nombre d'autres choses, aussi. Inutile de revenir sur quoi. Il n'avait plus envie de se justifier. Le soleil jouait dans les feuillages, projetait sur leurs visages des éclats furtifs, comme des pièces d'or invisibles qui jouaient dans leurs cheveux, disparaissaient aussitôt.

 

- J'aurais pas dû. Ok ?

 

Ca suffirait pas. Quelqu'un comme lui ne suffirait jamais à Alison Carter. Et pourtant, il soutenait son regard. Un bref détour par le sol entre eux, puis il revint aux yeux d'Alison. Et puis soudain, un rire silencieux secoua ses épaules. Une seule fois.

 

- Au moins quand tu te fâches, j'ai affaire à la vraie Alison, déclara-t-il, amusé. C'est une version que les autres ont pas beaucoup.

 

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Sasha Shevchen

16 ans Sang-Mêlé·e Ukrainienne Notoriété

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Grande Salle, Vendredi 15 Décembre 2124

Un mois et demi s'était écoulé plus vite que Sasha ne s'y était attendu : entre les cours de 5ème année qu'il essayait de rattraper - péniblement - et ceux qu'il devait suivre en sixième année, et des nuits écourtées par des escapades nocturnes qui étaient devenues incontournables, Sasha occupait ses rares temps libres en trois activités essentielles : manger, dormir et... danser.

Contre toute attente, être guidé par Bartholomew Beckett avait rendu la première épreuve plus facile qu'il ne s'y était attendu, et la perspective du bal de Noël avait rendu à Sasha le goût d'atteindre un objectif : s'il devait se retrouver habillé comme un pingouin pour danser en guise de punition infligée pour avoir quelques fois abimé les beaux visages des Serpentards, autant qu'il ne se ridiculisât pas et dansât correctement. Alors, il s'était investi. Bouger sans trop réfléchir, c'était finalement quelque chose d'accessible. Il avait bientôt découvert que les autres danseurs du groupe, pour certains, n'étaient pas bien plus assurés que lui - et même, qu'au beaucoup d'un certain temps, il appréciait certaines répétitions : les mouvements simultanés réussis, la légèreté de la musique qui faisait oublier certains soucis, et l'humour sans cesse renouvelé des deux aînés qui menaient le cours de danse faisaient finalement une expérience hors du temps, légère, comme si ni la guerre, ni Poudlard, ni ces élèves qui le trouvaient pauvres ou sauvages n'avaient existé.

 

Il n'en restait pas moins que le jour du bal, il s'était senti nerveux comme à son tout premier jour d'école quand sa mère avait dû le pousser en avant pour qu'il suivît le troupeau d'enfants. Howard et Bartholomew avaient fait en sorte qu'ils aient chacun un costume qui leur allât correctement - aussi, au lieu de se retrouver en robe de soirée - tenue qu'il ne possédait pas de toute façon - s'était-il retrouvé engoncé dans une chemise blanche et une veste noire, avec un noeud papillon qui lui serrait le cou. Sa tête avec ses joues rougies et ses cheveux en bataille qui sortaient de ce costume lui paraissaient, dans le miroir, tout à fait déplacés et inappropriés, aussi avait-il essayé de mettre de l'ordre avec ses doigts dans ses mèches - sans grand succès : des épis se redressaient toujours automatiquement sur son crâne.

 

 

A cause de l'ouverture du bal, à laquelle il participait avec la fameuse carioca, Sasha fut à l'avance dans la Grande Salle, et passa de longues minutes ébahi devant les décors grandioses de l'école : si Poudlard l'avait impressionné lors d'Halloween, les décorations de Noël étaient plus sensationnelles encore, et la variété des mets battaient tous les records de ce qu'il avait jamais pu rêver dans ses périodes les plus affamées. Pourtant, une fois n'était pas coutume : Sasha n'avait pas faim. Son estomac lui donnait l'impression d'avoir avalé un boule de bowling au déjeuner sans avoir pu la digérer depuis. Alors il restait planté là, un jus de citrouille à la main, à côté d'une certaine Lina - troisième année, dans le groupe de danse, qui n'arrêtait pas de tirer sur sa robe en demandant à sa voisine si elle n'était pas trop courte.

Les élèves affluaient peu à peu. Pour Sasha, les filles étaient toutes belles : c'était un arc-en-ciel de robes et de chevelures, de parfums et de peau dévoilée qui lui aurait donné l'envie de les renifler l'une après l'autre s'il en avait eu le loisir - plus que jamais il aurait voulu que son animal d'animagus fut un chat pour pouvoir se promener entre elles et recueillir les caresses des unes et des autres - mais la panthère aurait fait fuir tout le monde, aussi chassa-t-il cette drôle d'idée de son esprit.

De toute façon, Alison était arrivée : à peine aperçut-il sa chevelure flamboyante qu'il détourna le regard, comme si cela aurait pu trahir quelque chose de lui-même.

 

 

Quelques instants plus tard, les lumières de la Grande Salle changèrent. Les arbres de Noël s'assombrirent, et des projecteurs illuminèrent le centre de la pièce. Bartholomew, puis Howard, ouvrirent le bal sous des applaudissements tonitruants. Et puis, c'était au tour de Lina et d'Alicia de les rejoindre. Quentin, Erik et Miles suivirent. Et alors, ce fut au tour de Sasha.

 

 

Ne pas réfléchir. Le corps sait mieux que l'esprit. C'était vrai pour la panthère, c'était vrai aussi pour la danse.

 

 

Il ne vit pas la foule : ses repères étaient les autres danseurs, le poids de son pas, l'air qui filait entre ses doigts, ses muscles qui réagissaient d'eux-mêmes, en rythme - à peu près. Sasha ne serait jamais le danseur parfait et léger qu'étaient les deux hommes aux cheveux gris qui semblaient tant dans leur élément, mais il croisa le regard de Lina qu'il devait soulever à la fin de la danse : elle s'était retournée vers lui, le regard plein de détresse et d'espoir, alors pour la rassurer, il lui sourit. Elle répondit d'un sourire et courut se jeter dans ses bras, comme le firent les autres filles avec leur porteur, et il la souleva pour la figure finale.

 

 

Tonnerre d'applaudissements. Sueur qui dégoulinait sous la chemise. Lumières aveuglantes. La main de Lina dans la sienne tandis qu'il saluait la foule en se penchant en avant avec les autres.

 

 

Et puis la musique et les lumières changèrent de nouveau, enchanteresses, pour illuminer la salle. Sasha fuit du regard tous ces élèves qui le regardaient, pour battre en retraite au milieu des autres danseurs, dans le fond de la pièce. Il entendit à peine, le coeur battant, les félicitations des adultes, et rendit seulement une bourrade de Miles qui clamait qu'ils avaient fait leur meilleure prestation : Sasha sentait ses genoux sauter sous son pantalon, et prétexta avoir besoin de boire pour s'éclipser vers les grandes tables chargées de mets et de boissons.

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Saï Don
Message publié Dimanche 15 Juin 2025 à 14:01

Oh ! Je n'avais pas vu ce sujet, il est intéressant. 

 

Alors de mon côté, tout a commencé il y a longtemps, très très longtemps... 

 

Il y a vingt ans, c'est pour dire. Les ordinateurs existaient déjà, et Internet commençait à être dans tous les foyers. Mais j'avais droit qu'à quelques heures par semaine car on avait un modem avec un forfait et si on dépassait c'était super cher. Et quand on l'utilisait, ma mère ne pouvait plus utiliser le téléphone fixe car ça occupait la ligne téléphonique ! 

Une autre époque je vous dis...

 

De mon côté j'ai commencé à écrire vers mes 13 ans. J'ai écrit un roman. Alors attention la qualité hein aujourd'hui il ferait peur, mais il est quelque part dans mes combles. C'était un roman d'aventures, l'histoire d'une fille de 13 ans (quelle originalité !) et de sa copine qui sont emportées par les flots après une baignade et se retrouvent sur une île avec des cannibales dessus. En fait c'était pas si mauvais comme scénario ! 

 

J'ai découvert le RP bien plus tard, à 17 ans, car un de mes copains m'a envoyé un lien vers un gros forum à l'ancienne. Les Terres de... je ne sais plus quoi. Les Terres de Tréas, peut-être. On va l'appeler comme ça. C'était de la fantasy façon Tolkien, et j'ai fait mes premiers RP là-bas sous la forme d'une fée espiègle. J'ai trouvé qu'on pouvait écrire et se faire des amis en même temps, c'était nouveau, c'était magique, c'était fun. 

Et le forum a fermé quelques mois plus tard, je ne me souviens plus de la raison. 

Alors j'ai erré sur le net pour retrouver cette expérience. 

J'ai trouvé un forum Star Wars qui venait d'ouvrir, mais à peine ouvert le staff l'abandonnait. J'ai dit que je le trouvais beau, que s'ils me donnaient les codes, je pourrais l'animer, moi. C'était en 2007. 

 

J'ai administré ce forum jusqu'en 2019. C'était une expérience magnifique. J'ai passé la main ensuite, parce que je n'avais plus le temps, mais clairement j'y ai vécu des aventures inoubliables. J'y ai passé des soirées et des week-ends entiers pendant 10 ans. On organisait des Events avec une soixantaine de joueurs, des batailles grandioses et des discours de personnage politiciens enflammés, avec mille rebondissements, c'était l'âge d'or, je pense, du RP... Ou bien je me fais vieille. 

Ce forum a fermé en 2021 malheureusement. La nouvelle équipe et la nouvelle communauté s'est déchirée très violemment à cause d'évènements internes, et le forum ne s'en est jamais remis, le tout dans un contexte où le RP par forum attire probablement un peu moins. 

 

Dans l'intervalle, j'ai migré vers un forum Harry Potter, où j'ai rencontré deux folles à qui je me suis attachée. Puis elles m'ont ramenée ici. 

 

 

Mon meilleur souvenir : très difficile à dire. InRP, les Events de mon précédent forum. Je n'ai jamais été autant transportée dans des aventures aussi épiques. HRP, les rencontres que j'ai pu faire, dont certaines ont conduit à des amitiés durables. 

 

Mon pire souvenir : les dramas générés par les jalousies et luttes de pouvoir, que j'ai vu dans plein de communautés. 

 

 

Voilà, c'était mon histoire d'ancêtre du RP...

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Katherine Dennison

Auror 62 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Serpentard
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Blackmill, Nord du Royaume-Uni, Mardi 13 Février 2125

Katherine avait fini par se faire à sa nouvelle vie à Poudlard. Elle était telle un vieux rapace installé dans les crevasses qui fissuraient un vieil édifice : elle toisait le monde d'en haut, ne se mélangeait guère aux autres espèces que constituaient la faune étrange du château écossais.

Sa mission principale, bien sûr, était de surveiller l'enfant. Mais bien que Nikolaï fut un garçon exceptionnel, il avait ici une vie d'écolier plutôt ordinaire : il allait en cours, il faisait ses devoirs, il dormait. Il voyait un ami que Katherine tenait à l'oeil, lui aussi.

 

En bref, c'était une vie dans laquelle elle s'ennuyait ferme. Et c'était sûrement ce que ses collègues avaient voulu pour elle, puisqu'ils connaissaient tous son goût pour les situations retorses et l'adrénaline qu'elles créaient. C'était sa punition.

 

Aussi, quelle ne fut pas sa surprise d'être conviée dans une enquête à quelques lieues de là : Blackmill, petit village gris et isolé. Ils n'avaient pas dû avoir le choix, pour la contacter elle.

Oh, comme il était bon de leur faire cette petite fleur. Ah, elle leur était encore de temps à autre indispensable n'était-il pas ? Même s'ils faisaient comme si elle était infréquentable. L'hypocrisie du Bureau la faisait sourire. Ses collègues seraient ravis.

 

Car on ne l'avait pas envoyée seule en renfort - ç'eut été étonnant. Ils ne lui faisaient pas confiance à ce point.

 

Katherine avait transplané au coeur du village, au point de rendez-vous, pour y retrouver Harrington, Rowle et D'Arcylton, qu'elle avait salué d'un sourire faux. Tout le monde savait ici qu'elle était là car il n'y avait personne d'autre.

 

  • - S'ils sont encore en vie, souffla-t-elle toutefois comme une précaution orale, écoutant malgré tout soigneusement le discours du chef de la Brigade.

 

Elle emboîta le pas au groupe, qui sinuait maintenant entre les ruelles étroites et mornes, dissertant à voix haute. Katherine tenait, autour de son col, sa cape noire serrée d'une main gantée de cuir sombre, pour se préserver du froid, une oreille distraite écoutant les suppositions des autres, tandis son regard se promenait passivement sur les pots de fleurs qui ornaient les balcons : des feuillages verts survivaient ça et là, mais les fleurs coloraient se cacheraient jusqu'au printemps.

Un vieil arbre sinueux était coincé au bout d'une place, forçant sa place de son gros tronc entre des bâtis de pierre grise, comme s'il se battait éternellement avec les murs. A son pied, de jeunes pousses bravaient le vent, chargés de feuilles fraîches, prompts à démontrer qu'ils étaient les plus vaillants.

 

Katherine sourit pour elle-même. Ces jeunes, si impatients de démontrer leur valeur.

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Katherine Dennison

Auror 62 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Serpentard
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Au milieu du terrain de Quidditch, Vendredi 03 Novembre 2124

Miss Dennison acquiesça d'un regard froid.

 

- Oui, monsieur Polyanski, vous devrez recommencer jusqu'à réussir, confirma-t-elle, avant de détourner le regard.

 

Elle s'engagea pour faire quelques pas à ses côtés - déposant de temps à autre le bout de son balai à terre comme s'il s'était agi d'une canne - ou d'un sceptre des temps anciens. Devant la demi-Lune passaient de temps à autre des nuages qui étiraient leurs ombres discrètes sur le gazon du terrain de Quidditch, si humide qu'il en émanait une odeur d'herbe fraîche à chaque fois qu'elle en écrasait les brins de ses talons.

 

C'était tout de même ennuyeux, les tours que lui jouait récemment la magie. Ca ne lui arrivait pas lorsqu'elle était plus jeune : aucun sortilège ne ratait ; jamais. Mais se résoudrait-elle à aller voir un médicomage, pour savoir si c'était l'âge ? Certainement pas. Les médicomages pouvaient informer le Ministère. Et puis, elle aurait entendu parler de ce genre de troubles, de la part de ses aînés, si c'était quelque chose de courant. Etait-ce alors une affliction ? L'avait-on ensorcelée, ou sa baguette ?

 

Pensivement, Katherine fit tournoyer sa baguette dans ses mains avant de faire demi-tour, ses pas la reconduisant près de son petit protégé - qui n'était pas si chétif pour son âge, en réalité.

 

- L'intention ne suffit pas. Il faut la bonne prononciation, le bon rythme. Plasti-ciii-num. Recommencez encore.

 

Il finirait par y arriver, mais elle s'impatientait. C'était peut-être là le point commun que Katherine avait avec Nikolaï : elle n'avait plus que quelques années avant d'être forcée à la retraite, il n'avait vraisemblablement que quelques années à vivre. Il fallait optimiser ce qui leur restait, à tous les deux.

 

- Nous n'avons pas toute la nuit, monsieur Polyanski. Nous allons corser l'exercice, même si vos résultats ne sont pas parfaits. Voici ce que vous allez faire : je veux que montiez sur ce balai, que vous décolliez. Dès que vous prenez un peu de hauteur, vous transformez votre balai en lance. Ne faites pas cela de trop haut, je ne veux pas que la chute vous estropie inutilement.

 

Cette fois, Katherine se garderait bien de toute démonstration. Elle avait beau être une Auror hors pair - habituellement, en tous les cas - elle n'avait plus l'âge de réaliser des prouesses physiques. Elle se contenterait de rester au sol à le scruter.

 

- Avez-vous compris, monsieur Polyanski ? Vous décollez, vous transformez le balai en retombant en piqué. Je suis sûre que vous saurez gérer la chute en retombant sur vos pieds, il vous suffira de lâcher la lance juste avant qu'elle ne se plante dans le sol.

 

L'opération était difficile : Katherine avait observé le garçon pendant ses cours de Vol et attendu qu'il maîtrisât les bases pour passer à cet exercice. Mais combiner la concentration tant sur le balai que sur une transformation nécessitait une agilité magique qui relevait d'un véritable entraînement d'Auror. Du genre que l'on réservait plutôt aux jeunes diplômés de Poudlard qui voulaient embrasser cette carrière, avec leurs fraîches dix-sept années d'expérience. Or, ils n'avaient pas le temps d'attendre les 17 ans de Nikolaï.

 

- Allez-y, je vous observe. Tant que l'exercice n'est pas réussi... Vous savez ce qu'il vous reste à faire. Bonne chance.

 

 

 

 

[HRP :

 

Pour réussir l'exercice, Nikolaï doit réussir son envol (un dé 10) PUIS réussir son sortilège (un jet pour le sortilège Plasticinum). Il fait cela à basse altitude, donc on part du principe que même s'il peut se ramasser un peu, il va pas se casser une jambe. Au pire il mange un peu de boue :D

 

Pour le dé 10 :

- 1 : échec critique, le balai fuse et Nikolaï se vautre par terre.

- de 2 à 5 : échec, il n'arrive pas à s'envoler correctement.

- de 6 à 9 : réussite

- 10 : réussite critique, Katherine a des étoiles qui brillent dans les yeux en le regardant décoller]

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Sasha Shevchen

16 ans Sang-Mêlé·e Ukrainienne Notoriété

Gryffondor
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Boutique OCQ, Samedi 16 Décembre 2124

- Ah, fit-il, la voix légèrement déçue.

 

Sasha s'en retourna au sac de Vifs d'Or, en resserra la fermeture pour éviter d'en perdre un autre. Il s'accroupit pour observer ce qu'il y avait au bas de l'étagère, pour y trouver des affiches enroulées sur elle-même. Probablement les versions miniatures de celles qui étaient exposées à côté du comptoir, dont les protagonistes baillaient en attendant d'avoir un public digne de ce nom avant d'enfourcher leur balai et faire leur numéro impressionnant.

 

- Heu, ouais, ouais.

 

Chez toi. Bon, elle avait donc deviné. Il ne servait à rien de se cacher. Et chez lui, il s'était intéressé au Quidditch, en effet. Comme tous les gamins sorciers, probablement. Mais alors qu'accroupi, il s'intéressait à la grosse malle remplie de morceaux de cuir - une étiquette indiquait : Enchanté pour une meilleure prise du manche. Prix et fixation sur votre balai à déterminer en fonction de la taille et du modèle - il jeta un coup d'oeil par-dessus son épaule pour observer la gérante.

 

- Hum... Carter comme vous ? demanda-t-il d'une petite voix.

 

L'envie de donner une image de valeur à la jeune femme se disputait à la nécessité d'être honnête. Sa mère n'aimait pas qu'il mentît, et il ne savait pas pourquoi il pensait à elle subitement. Peut-être parce que Freya avait cette autorité naturelle malgré sa gentillesse, qui lui rappelait un peu les manières de sa propre famille.

Alors il finit par secouer le nez de gauche à droite.

 

- Désolé. Mais je me renseignerai. Chez moi la star, c'est Yuriy Zaitsev. Vous connaissez ? On l'appelle la... Tornade, en anglais je crois. Il joue dans l'équipe nationale bulgare, mais c'est un ukrainien à l'origine !

 

Il n'avait pas pu s'empêcher de préciser. Il fallait dire que les joueurs de Quidditch ukrainiens célèbres à l'international étaient aussi rares que des hyppogriffes roses, et l'équipe nationale de son pays faisait figure d'amateurs maladroits lors des rencontres internationales. Sasha baissa la tête sur la grosse malle aux morceaux de cuir. Il se mit à essayer de les regrouper en fonction des tailles et des motifs, mais il y en avait beaucoup et il fronça les sourcils. L'instant suivant, cependant, son visage s'éclaira.

 

- Vous l'avez sûrement déjà vu, c'est celui qui se met des flammes vertes sur la tête à chaque fois qu'il attrape un Vif d'Or !

 

Le monde du Quidditch était aussi un monde de spectacle. Sasha se souvenait des soirées à commenter les résultats de la gazette sportive à laquelle était abonné son voisin sorcier du village, Bohdan, sur lesquelles de grandes images représentaient les joueurs en pleine action. Ils lisaient à voix haute des paragraphes entiers des descriptions, en particulier quand Yuriy mettait fin à un match de façon toujours spectaculaire. Alors Bohdan montait sur son lit en imitant l'action, clamant qu'il serait lui aussi un jour un joueur professionnel, et Sasha riait aux éclats parce que Bohdan avait le vertige dès qu'ils montaient pour marcher en funambule sur les barrières avec lesquelles les moldus enfermaient leurs vaches.

 

- J'connais pas trop mal les équipes roumaines, polonaises et turques. Mais j'ai quand même quelques notions des autres équipes avec le dernier championnat du monde il y a deux ans.

 

Ca, c'était quand il était dans son tout premier camp sur le terrain des Veilleurs de l'Aube, avec d'autres jeunes comme lui, qui ne trouvaient pas le sommeil une fois tassés dans leurs tentes savamment masquées dans le paysage. Jusque tard dans la nuit, laissés seuls avec les perspectives terrifiantes du lendemain, ils s'occupaient en discutant à bâtons rompus des résultats des matchs. Finalement, deux de ses camarades de fortune avaient fini par se fâcher au sujet de ce qu'il fallait ou non soutenir la Lettonie plutôt que l'Irlande, et le sujet du Quidditch avait été évité pour les jours suivants.

Finalement, c'était peut-être dommage que les matchs de Poudlard fussent annulés cette année ; peut-être que cela lui aurait mis du baume au coeur. Ou pas. Il haussa les épaules comme pour lui-même, et continua à organiser les cuirs pour occuper ses mains un peu fébriles.

 

- Ils viennent à quelle heure, vos employés ?

 

Sasha jeta un coup d'oeil vers la porte, vaguement inquiet soudain de voir débarquer d'autres élèves de Poudlard qui travailleraient déjà ici. Peut-être que bien d'autres élèves plus mordus de Quidditch que lui s'étaient présentés des semaines plus tôt. C'était clair qu'ils étaleraient alors leur science et qu'on verrait que lui n'avait qu'une connaissance superficielle. Et si c'était pour vivre ici les mêmes regards qu'il avait à Poudlard...

Il baissa les yeux vers le travail qu'on ne lui avait pas donné, silencieux subitement.

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Sasha Shevchen

16 ans Sang-Mêlé·e Ukrainienne Notoriété

Gryffondor
Ce titre distingue un donateur d’exception dont la générosité rivalise avec les coffres les plus remplis de Gringotts, faisant de lui un véritable magicien de la fortune solidaire.
Hall de Poudlard, Mardi 06 Mars 2125

Il s'était attendu à ce qu'elle s'en allât, fâchée qu'il eût fait sur elle un nouveau commentaire comme s'ils se connaissaient davantage. Mais peut-être qu'Alison aussi était lasse de se battre. Sasha la suivit du regard, mais le détourna lorsqu'elle s'assit à côté de lui. Lui aussi contempla leurs pieds. Alison portait de jolies chaussures vernies, trop propres à côté de ses baskets mal entretenues. Ils étaient mal assortis. Mais Alison semblait redevenue sage, à la lisière de la vulnérabilité. Bizarrement, elle ressemblait beaucoup plus, à cet instant, aux deux autres Carter qu'il connaissait. A cette heure, il lui semblait mieux connaître Charlie qu'Alison. Il repensa brièvement aux instants qu'il avait passés en compagnie de la plus jeune, quelques heures plus tôt à peine. Une vague culpabilité l'envahit ; si Alison savait, sûrement qu'elle se redresserait soudain pour le fusiller à nouveau du regard. Mais il ne lui avait pas fait de mal. Il avait voulu la consoler. Peut-être que c'était Charlie qui l'avait davantage consolé lui, sans le savoir. Ou en le sachant parfaitement : la petite fille avait une jugeotte plus avancée que la sienne, il fallait le reconnaître.

 

Sasha secoua négativement la tête.

 

- Non. Toi et moi c'est pas pareil, répondit-il à sa deuxième question.

 

Il n'était pas lui-même quand il se fâchait. Avant la guerre, il ne se fâchait jamais. Du moins jamais méchamment. Tout cela était venu plus tard. Sasha fronça les sourcils, essayant de trouver des mots qui ne s'alignaient pas correctement.

 

- Moi c'est...

 

Même en Ukrainien, en réalité, il ne les aurait pas eu. Sa colère à lui avait moins de sens pour lui que pour celle des autres. Il l'avait apprise.

 

- Être agressif c'était la règle du jeu, là-bas. Alors j'ai appris, tu vois ?

 

Et soudain, ici, ça ne servait plus à rien. Ca l'énervait certains jours. D'autres, ça le décourageait. Plus le temps passait, moins ça lui faisait quelque chose, et plus ça le laissait vide de ne pas avoir vraiment d'autres alternatives. Il soupira. Le son du souffle se mélangea au vent qui jouait dans les branches, comme pour l'effacer, le taire.

 

- Pour toi, j'sais pas.

 

Sasha s'était penché pour s'accouder sur ses propres genoux. Mais il tourna la tête pour jeter un coup d'oeil vers Alison. Est-ce qu'elle était plus elle-même quand elle était en colère ? Il avait l'impression que oui. Que c'était un éclat de vérité, quand elle se fâchait. Qu'il en sortait quelque chose de l'intérieur, d'authentique. Ou bien peut-être était-ce tout simplement que c'était quelque chose qui lui était familier. Qu'il acceptait plus facilement qu'une tendresse factice. Il haussa les épaules.

 

- Y'a que toi qui sait.

 

Elle avait l'air morose. Il lui asséna un léger coup de coude, pour la dérider.

 

- Tu veux danser ? Entre amis, j'veux dire. M'sieur Beckett m'a appris des pas de valse.

 

C'était pas agressif, de danser. Il apprenait ça à Poudlard, au moins, qui n'avait plus rien à voir avec le fait d'être efficace sur un champ de bataille. A quoi ça pouvait servir exactement, sinon donner le change, essayer d'avoir l'air aussi civilisé que les autres ?

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Saï Don
Message publié Samedi 08 Février 2025 à 08:00

Deb, créature sauvage du Morbihan, 

Est apparue un jour dans mes contacts Discord

A la manière d'un pirate qui aborde

Avec un sourire, des blagues, et sans accent.

 

Avec elle, tel un compagnon de pillage

Un Stitch criait que je ne les reverrai pas

J'ai eu peur, mais heureusement Deb était là

Sereine et les pieds nus plantés sur le rivage.

 

Elle faisait genre elle aussi était Serpentard !

Elle aussi pouvait se moquer, et dépouiller

Le premier venu qui se laisserait duper !

Tout en brillant dans le ciel breton comme un phare.

 

J'ai décidé d'embarquer, le temps a passé

Les mauvais vents et les monstres de la mer

Nous les avons combattus, vaillantes et fières

Gardant Stitch sous contrôle et après nous la paix

 

Ce fut un périple parsemé d'aventures

Mais je n'ai jamais vu le serpent annoncé

Mais la bravoure d'une Gryffondor ignorée

Et la bonté d'une Pouffy, je vous l'assure

 

Alors certes si vous ajoutez un accent

Elle peut ruer bien aussi fort qu'un caribou

Mais j'empêcherai que vous rendiez coup pour coup

Car je veux garder ma Pouffy du Morbihan.

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Sasha Shevchen

16 ans Sang-Mêlé·e Ukrainienne Notoriété

Gryffondor
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Grande Salle, Vendredi 15 Décembre 2124

Pour détendre l'atmosphère, et inviter plus facilement les élèves à s'approprier la piste de danse, une musique de rock'n'roll aux sonorités magiques, pleine de clochettes et autres choeurs de Noël, emplissait maintenant la Grande Salle. Des élèves se massaient autour des buffets ; les plus téméraires se lançaient déjà au milieu pour se déhancher en gloussant comme autant de dindons paniqués, les plus timides frôlaient les murs et disparaissaient presque derrière les hauts sapins qui décoraient les quatre coins de l'immense pièce.

Sasha s'était posté près de l'un d'eux, un énième jus de citrouille à la main, maudissant intérieurement l'administration de Poudlard qu'ils n'eussent pas accès à de l'alcool : il en aurait eu bien besoin. Des filles passèrent devant lui en lui jetant quelques regards et il se tint raide, prêt à rétorquer à la moindre attaque ou moquerie, mais aucune ne vînt. Malgré tout, il capta un groupe de Serpentards discuter à voix basse, des sourires mauvais aux lèvres, et décida que c'étaient sûrement eux qui se moquaient le plus.

Aussi, quand une boule bleue et rousse apparut subitement devant lui, Sasha sursauta, manquant de s'étouffer avec son jus de citrouille, qu'il se hâta de reposer. La petite fille s'était faite aussi belle que les grandes, et les tissus vaporeux de sa robe rappelaient son caractère doux et rêveur. Sasha mit les poings sur les hanches pour mimer l'admiration surprise.

 

- Oh, wahou, ben t'es drôlement jolie toi, on dirait une fée !

 

Charlie parlait bien plus vite que lui. Elle avait déjà raconté tout un tas de choses quand il réussit à se sentir un peu moins brûlant et essouflé. Son coeur avait ralenti, et il acquiesçait en écoutant d'une oreille, intérieurement reconnaissant envers Charlie de lui donner l'occasion de ne pas avoir l'air du vilain petit canard qui ne faisait que se goinfrer seul à une table.

Il se laissa tomber sur une chaise en l'écoutant. Charlie s'était retournée vers la foule, prête à profiter de la soirée en bourdonnant d'un groupe à l'autre, tandis que Sasha s'occupait les mains en triturant une serviette en papier bleue pailletée entre ses doigts. La couleur lui faisait penser à celle arborée par Charlie.

 

Au commentaire concernant Alison, Sasha s'était contenté de grimacer un sourire gêné. Il avait essayé de ne plus penser à elle, ces dernières semaines : il estimait qu'il avait fait ce qu'il avait pu pour le deal ; être le petit ami parfait, ce n'était sûrement pas dans ses cordes pour les standards de la jeune Carter. Et pourtant, il avait du mal à abandonner et accepter la défaite : ce n'était pas tant pour la fille en question, se convainquait-il, que parce qu'il n'aimait pas ne pas parvenir à ses fins. Et puis, ses notes avaient plongé depuis qu'ils ne travaillaient plus ensemble, alors, il caressait encore de temps à autre l'idée d'avoir un binôme, une équipe, peu importe. Quelque chose qui lui permît de surmonter les épreuves. A la guerre, il avait appris quelque chose : face à un ennemi, seul, on ne vaut pas grand chose. Notre vie repose sur nos camarades. Ici, Alison était la forme la plus proche de cette sensation de faire partie d'une escouade qu'il avait pu connaître à Poudlard.

Alors, il décida, comme ça, sur un coup de tête : ce soir, il jouerait sa dernière carte pour tenter de sauver l'équipe. Et si ça ne fonctionnait pas... Il faudrait sûrement apprendre à faire cavalier seul, finalement.

 

Juste avant que Charlie ne disparût, Sasha lui tendit ce qui restait de sa serviette en papier : il l'avait plusieurs fois replié ; humidifié la base du pliage et déchiqueté les bouts de feuillets qui s'ouvraient désormais comme une fleur bleue et ronde, en forme de cloche.

 

- Tiens, c'est pour aller avec ta tenue. C'est une... Er, une dzvonyky, fit-il en haussant les épaules : je connais pas le nom en anglais. Mais elle porte chance chez moi.

 

Sur ce, Charlie disparut, et il se mit à scruter la salle. A l'autre bout, sur un banc, la brochette entière s'était constituée - le vert et l'argent l'emportaient de loin sur les couleurs favorites des Serpentards, et on voyait les filles s'échanger des messes basses. Il ne fallait pas qu'il se fît d'illusion : à Halloween, il avait attendu toute la soirée qu'elle fut seule, et finalement, il avait gaspillé son temps. Alison ne quitterait probablement pas sa brochette. Il prit la serviette suivante, pour faire une autre fleur, puis une autre. Il les aligna sur la table.

Trois, et Alison ne se levait toujours pas.

Quatre : aucun garçon pour l'inviter n'avait commencé à se battre.

Cinq : s'il tardait trop, le slow qui débutait pouvait peut-être la convaincre.

 

 

Sasha se leva, un peu raide, et délaissa la sixième fleur à demie fabriquée, qui se déplia sur le coin de la table, tâchée de jus de citrouille.

Les clochettes de Noël résonnaient dans la musique, mais il ne les entendait pas. Il avait décidé de traverser la salle sans tergiverser : qu'elle dît oui ou non, le résultat serait le même : il serait fixé, il pourrait décider s'il l'ignorerait ensuite, elle ne pourrait pas dire qu'il n'avait pas été galant, qu'il n'avait pas joué le jeu du deal. Et qu'importait les jugements de la brochette ? Il avait trop souvent affronté leurs regards pour savoir que les amies d'Alison ne lui étaient pas favorables de toute façon. Qu'elles se moquassent un peu plus ou un peu moins ne changerait rien.

 

Malheureusement, la Grande Salle n'était pas si grande : en quelques secondes à peine, il l'avait traversée, pour se retrouver planté devant la brochette, et il se maudit de ne pas avoir préparé exactement ce qu'il allait dire. Il se trouva subitement à l'étroit dans son costume, comme si de nouveau il était un ours en uniforme - une allure absurde, probablement hilarante. Trop tard, de toute façon.

 

- Tu veux danser, il dit à Alison.

 

Ca aurait dû être une question, mais ça ne sonnait pas vraiment comme tel ; c'était un genre de constat pas très assuré qu'il lançait, à mi-chemin entre un ordre et une hypothèse. Il tendit la main vers elle, le coeur battant, sentant sur sa nuque et ses joues les regards des élèves alentours qui observaient la scène, certains cachant derrière leurs mains leurs sourires goguenards.

 

You could be happy, s'était mise à chanter la voix dans la musique, et Sasha se prépara à recevoir le refus qui mettrait, enfin et définitivement, un terme à ce combat stupide qui consistait à sauver un deal qui n'avait pas de sens.

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Sasha Shevchen

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Bibliothèque, Mercredi 27 Septembre 2124

Sasha avait planté ses talons dans le sol quand le bibliothécaire l'avait saisi par les épaules aussi sûrement qu'un âne enfonçait ses sabots dans la boue lorsqu'il refusait d'avancer. Malheureusement, l'enthousiasme de Beckett eut raison de sa posture et il se sentit propulsé en avant, jetant vers l'arrière quelques regards absolument désespérés : mais des quelques élèves regroupés dans des poufs, il n'obtint pas la moindre aide sinon des rires à peine dissimulés.

 

Le pire était que la séance de danse n'était pas prévue en privé : le bureau de monsieur Beckett n'était autre qu'un gros comptoir d'angle en bois massif qui croulait sous divers objets, parchemins et ouvrages, offert à la vue de tous les élèves - et autres personnels - qui avaient décidé de fréquenter l'endroit à cet instant-là. Sasha ne put s'empêcher d'offrir un regard de supplication silencieuse au bibliothécaire ; mais, imperméable à sa détresse et plongé dans sa propre démonstration, ce dernier n'y fit guère attention.

 

- Non mais vous savez moi l'art c'est pas trop mon...

 

Sa voix s'éteignit dans un soupir affligé, ses yeux examinant la posture étrange du danseur improvisé : Beckett tremblait comme un arbre qu'on aurait secoué, toutes ses branches et ses feuilles remuant frénétiquement. Un peu plus et Sasha aurait pu voir les gouttes et les fruits se décrocher pour s'écraser par terre.

 

Alors, n'écoutant que son courage qui ne lui disait rien qui vaille, Sasha sortit les mains de ses poches - à contrecoeur, striées de balafres noires, mais à demi enfoncées dans ses manches, pour les laisser retomber le long de son corps. Il lui semblait que la bibliothèque était devenue étrangement silencieuse, comme si les bouquins eux-mêmes retenaient leur souffle pour savoir ce qu'il allait faire.

 

Mollement, Sasha secoua un peu les mains.

 

Il rencontra le regard du bibliothécaire et comprit que ce n'était pas suffisant. Alors il secoua un peu le buste et les épaules, dans une pâle imitation de Beckett. Des élèves pouffèrent de rire un peu loin, et cette fois Sasha s'épargna la contorsion (et la déconvenue) de se retourner pour les voir se moquer de lui. Mais un nouveau regard avec le professeur de danse l'informait que ce n'était toujours pas suffisant.

 

Alors, Sasha prit une grande inspiration, comme s'il allait se jeter à l'eau. Et puis il fit ce qui lui semblait le plus instinctif et qui devait (peut-être, ou pas) ressembler à l'exercice demandé : il s'ébroua brutalement. Ses cheveux volèrent autour de son visage, tout son corps fut pris d'une série de spasmes, secouant ses vêtements lâches sur lui comme un pelage bigarré - d'une façon fort peu naturelle pour un humain.

 

L'instant suivant, il était revenu à son apparence habituelle - ses cheveux juste complètement dérangés, ses yeux attentifs pour savoir s'il était débarrassé de ce premier exercice.

 

- J'suis vraiment pas sûr, Sir, il chuchota comme une supplication, implorant du regard l'abandon de cette punition.

 

Mais bizarrement, les rires s'étaient arrêtés dans son dos. Ils ne tarderaient pas à reprendre, c'était évident : tout le monde attendait la suite.

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Boutique OCQ, Samedi 16 Décembre 2124

Au moins une chose était sûre : il ne s'était pas trompé de famille : la jeune femme qui était apparue devant ses yeux avait le visage couvert de tâches de rousseur et la chevelure aussi flamboyante qu'Alison et Charlie. Avec - heureusement, songea Sasha - des traits dont émanaient effectivement la spontanéité et la gentillesse de la benjamine et moins la sévérité de la cadette.

 

- Hhuummm... Bon-jour... Mais je viens pas pour acheter.

 

Sasha cligna de ses yeux arrondis par la surprise. Derrière le comptoir qui le cachait à demi, il avait rassemblé ses doigts pour les assembler machinalement, comme pour s'aider à se concentrer. Le regard de Freya et son naturel épanoui étaient si loin de ce à quoi il s'était attendu qu'il se sentait soudain intimidé. Peut-être était-il insuffisamment civilisé, au fond, et que c'était là le problème que les autres avaient perçu. Mais il n'avait pas encore dit son dernier mot et il s'humecta les lèvres en s'efforçant de soutenir le regard de la rousse.

 

- Je m'appelle Sasha, élève en sixième année à Poudlard, et je cherche du travail.

 

Il avait fait de son mieux pour masquer son accent, en articulant lentement, tout en se demandant si Alison ou Charlie avaient pu prononcer son nom dans leur famille. De toute façon, il était trop tard pour revenir en arrière. Comme il vit, à peine perceptiblement, l'expression de la jeune femme changer, il reprit subitement une inspiration pour enchaîner :

 

- Je peux faire plein de choses que les autres ont pas envie de faire ! Tant pis pour l'accent. Je peux nettoyer les sols et déneiger le trottoir, et...

 

Les yeux de Sasha se promenèrent désespérément autour de la jeune femme - repérèrent les listes de commandes et d'adresses griffonnées sur des morceaux de parchemin, les pots de cire formant une pyramide à côté de son épaule.

 

- ... et recompter des articles pour les mettre dans des boîtes ou cirer des balais et livrer des trucs ou aller faire des courses. Ou aller distribuer des publicités ou coller des affiches, puis je sais bien réparer les machines qui marchent pas. Je me lève tôt et j'suis disponible toutes les vacances de Noël tous les jours, et...

 

Depuis la rue, les éclats de voix d'une conversation leur parvinrent, annonçant que la rue allait doucement commencer à s'animer malgré le froid qui dissuadait encore les lève-tards de s'aventurer dehors. Mais ces bruits, troublés par les secousses discrètes d'un Cognard un peu trop enthousiaste de démontrer ses fonctions malgré les sangles qui le retenaient fermement dans son coffret de cuir, semblaient subitement souligner l'embarras du garçon dont les joues s'étaient peu à peu empourprées. Pourquoi était-ce encore plus compliqué face à une Carter ? Les Carter brouillaient tout.

Sasha réalisa soudain que son coeur battait à tout rompre. C'était sûrement la dernière boutique à laquelle il oserait se présenter pour aujourd'hui. Si ça ne fonctionnait pas...

 

- J'peux faire un essai gratuit, il ajouta précipitamment avant qu'elle ouvrit la bouche, comme si c'était sa dernière chance de produire un argument convaincant.

 

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C'était un samedi matin orné d'un soleil froid, qui jetait sur la Grand Rue de Pré-au-Lard une clarté glacée semblable aux gelées de janvier - sauf que les décorations de Noël ornaient les devantures des magasins, des bougies réchauffant artificiellement le coeur des passants qui se presseraient bientôt pour poursuivre leurs emplettes avant les célébrations de fin d'année. Une neige épaisse était tombée pendant la nuit, mais la rue était déjà dégagée. Les trottoirs étaient flanqués de bordures de neige empilée, à demi-boueuse, qui disparaîtrait bientôt sous les bottes des promeneurs, encore rares à cette heure-ci. Il devait être près de 8h, et à cette heure, Pré-au-Lard était surtout animée des commerçants qui déneigeaient de quelques coups de baguettes devant leur devanture, mettant en place ici et là les animations qui rendraient attractive leur boutique pour la journée. Leurs gestes rapides trahissaient à la fois l'habitude de ces mouvements répétés chaque matin sur les derniers jours autant que l'urgence que tout fût prêt à cette époque de l'année.

 

A priori, Sasha avait pensé que c'était le meilleur moment pour les aborder : pas encore dans le feu de l'action à répondre aux exigences des clients, ni harassés après une journée intense de travail. Pourtant, il lui semblait désormais qu'il avait mal calculé : les réponses qu'on lui avait faites étaient brusques, lapidaires. Ils ne voulaient rien avoir à faire avec lui. Sasha avait tenté de varier sa présentation, avant de finir par enfoncer les mains dans ses poches - les sortir, les laisser dans ses poches, telle était toujours une question insoluble car les deux induisaient toujours un résultat négatif. Quant à savoir ce que son allure et son accent trahissaient de son origine et de son histoire, et de la façon dont cela influençait les interactions qu'il avait, il préférait ne pas trop y penser. Il avait poursuivi son chemin sur le trottoir, le nez à contempler le bout de ses baskets qui avançaient l'une après l'autre.

 

Peut-être qu'on voyait qu'il était pauvre, comme il avait cru qu'Alison l'avait remarqué. Peut-être qu'il ne parlait pas si bien anglais. Peut-être que ce n'était tout simplement pas le bon moment, pas la bonne solution. Ou bien il y avait un problème avec lui.

 

Cette question devenait plus récurrente à mesure qu'il évoluait à Poudlard. Presque la moitié de l'année s'était écoulée, et le bilan de ses réussites étaient bien maigres, tant sur le plan académique que social. Pas un ami à l'horizon. Ou peut-être Charlie Carter, mais Sasha n'assumait pas beaucoup qu'une petite fille de treize ans fusse la seule personne qui l'eût trouvé fréquentable.

 

Carter.

 

Comme dans Owen Carter Quidditch, ces grandes lettres qui s'alignaient au-dessus du n°76.

 

Sasha s'arrêta pour relever le nez devant la façade qui paraissait encore endormie.

 

Il n'ignorait pas qu'il y avait un lien entre les soeurs Carter et cette boutique, tout simplement parce que les férus de Quidditch avaient plusieurs fois mentionné l'endroit pendant les cours de Vol - qu'il suivait, Merlin merci, avec les 6ème années, car Sasha était meilleur dans cette pratique qu'en potions ou en botanique. On disait que les Carter tenaient une marque de renom, que les balais de la boutique étaient fabriqués à la main et faisaient concurrence à des balais de notoriété internationale.

 

Evidemment, il y avait pensé. Mais en raison de sa non-relation avec Alison, il avait soigneusement évité de s'y présenter.

 

Sauf que si personne ne voulait de lui... Le reste des Carter était peut-être davantage comme Charlie que comme Alison. Que perdait-il à tenter ?

 

Après un coup d'oeil autour de lui - comme si quelqu'un avait eu l'idée saugrenue de le suivre à Pré-au-Lard un week-end, Sasha poussa la porte.

 

Une petite clochette émit un bruit discret, et puis il se retrouva dans un environnement plutôt chaud. Des étagères regorgeaient de produits en tous genre d'un côté, des balais s'alignaient de l'autre. Des décorations suspendues étaient soigneusement disposées, faisant certainement rêver les jeunes enfants par cette liberté incroyable qu'offrait d'échapper à la gravité terrestre en enfourchant un morceau de bois. Sasha se hâta de remettre les mains dans ses poches : non pas pour les cacher, mais parce qu'il avait l'impression que sa carrure un peu large et ses mains maladroites auraient sûrement tôt fait de détruire les choses délicates qui étaient si proprement organisées à ses yeux.

 

Le comptoir était vide. Sasha se trouvait là, seul, dans la boutique, avec ses baskets mouillées par la neige et ses cheveux décoiffés. Après quelques secondes, il se décida à avancer un peu plus, pour aller jusqu'à la banque où se presseraient les clients dans quelques heures, et osa sortir un index pour appuyer sur la petite clochette.

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Sasha Shevchen

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Boutique OCQ, Samedi 16 Décembre 2124

Sasha avait suivi des yeux les déplacements et les gestes machinaux de la jeune femme. Les décorations lumineuses et les animations des objets donnaient à l’endroit une joyeuseté qui créait un cocon dans lequel il pivota, faisant vaguement vaquer son regard le nez en l’air vers les minuscules balais qui parcouraient le plafond comme autant d’étoiles filantes. Bientôt, il baissa les yeux pour regarder de nouveau la gérante tandis que son visage se décomposait.

 

Les parents ou le directeur de maison.

 

-    J’peux demander une autorisation à mon directeur de maison !

 

Que le directeur de maison en question acceptât relevait d’une autre incertitude, mais il pouvait toujours demander. Il s’humecta les lèvres, fit disparaître ses mains dans ses poches en passant d’un pied sur l’autre.

 

-    Heu, ouais, j’suis nouveau. Depuis septembre.

 

Sasha ne savait pas s’il devait développer. Le fait de ne pas avoir déjà reçu une réponse négative était plutôt encourageant, mais la jolie rousse avait visiblement d’autres préoccupations en tête. Machinalement, l’ukrainien se remit à observer autour de lui. Il se dévissa le cou pour jeter un œil vers l’arrière-boutique silencieuse. Était-elle seule ici ? Ça ne pouvait être la mère d’Alison, elle était beaucoup trop jeune. (Et jolie, l’a-t-on déjà dit ?) Donc c’était une sœur, ou une tante. Il ne parvenait pas vraiment à lui donner un âge. Peut-être suffisamment jeune pour qu’elle se fût effectivement attendue à l’avoir déjà croisé dans les murs du château…. Donc qu’elle avait au moins 17 ans quand il en aurait eu 11. Elle devait donc avoir à peine plus de 20 ans. Sasha prit une inspiration, puis il alla lui aussi vers une étagère, choisie un peu au hasard. Des figurines animées s’étaient entassées dans un coin à force de mouvements enchantés répétés et il les réaligna pour rendre l’exposition plus agréable à l’œil.

 

-    Heu… ça doit être chargé avec Noël.

 

Ben oui, dourak, se morigéna-t-il, mais il n’avait rien trouvé de mieux à dire. Un faux vif d’or s’éleva d’un sac voisin et il l’attrapa en un réflexe soudain pour le replonger dans son sac d’appartenance. Quelle idée de vendre autant de choses enchantées. Est-ce qu’elle n’en perdait pas la moitié à chaque fois que quelqu’un ouvrait la porte ?

 

-    Il y a des voleurs ? Je peux surveiller, aussi. Vous êtes toute seule ?

 

Il se retourna vers la gérante et sentit ses joues s’empourprer de nouveau, et il se hâta de désigner d'un geste du menton la boutique qui les entourait.

 

-    J’veux dire, pour gérer tout ça, quoi.

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Sasha Shevchen

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Gryffondor
Ce titre distingue un donateur d’exception dont la générosité rivalise avec les coffres les plus remplis de Gringotts, faisant de lui un véritable magicien de la fortune solidaire.
Boutique OCQ, Samedi 16 Décembre 2124

- Oh, waouh.

 

C'était donc le père des Carter qui avait emmené sa famille dans le Quidditch, à commencer par la gérante qui connaissait si bien les noms des joueurs de toutes les équipes, y compris celle de Bulgarie, que Sasha en resta un bref instant bouche bée. L'exercice que la jeune femme s'imposait avait l'air drôle, mais ça devait nécessiter une sacrée passion pour rester constamment à jour. Une pensée lui traversa l'esprit - le père d'Alison, celui qui n'aurait sûrement pas voulu qu'elle déboutonnât sa chemise pour attirer les garçons dans une serre de botanique, n'était donc autre qu'un grand joueur professionnel de Quidditch. Voilà pourquoi Charlie voulait qu'il surveillât Alison en son absence : sûrement qu'Owen Carter parcourait le monde pour jouer encore de grands matchs, ou peut-être même pour dénicher les nouveaux talents pour une équipe nationale ou une autre. Sasha se l'imaginait grand, habillé comme un sorcier d'affaire avec de grandes robes noires et une petite sorcière qui lui courait après en prenant des notes et en lui annonçant qui il allait rencontrer à son prochain rendez-vous.

 

Les images s'effacèrent de son esprit et le garçon reporta son regard sur les derniers morceaux de cuir qu'il arrangeait, avant de se lever à son tour à cause du ton solennel qu'elle prenait. Dans un geste nerveux, il épousseta son pantalon - alors que pour une fois, il n'était pas sali - pour se concentrer sur ce qu'elle avait à dire, les yeux fixés sur elle comme un félin aurait braqué son regard sur un objet qui avait bougé de façon inattendue.

 

- Ah.

 

Il avait eu du mal à masquer sa déception. Dans les premières idées qui l'avaient amené à arpenter la Grand Rue de Pré-au-Lard ce matin, il s'était imaginé pouvoir faire ne serait-ce que quelques mornilles sur les premiers jours des vacances. Mais vu les refus qu'il avait essuyé avant d'entrer chez OCQ, la proposition de miss Carter faisait figure de miracle. Alors il secoua subitement la tête de haut en bas.

 

- Oui oui, ça me va, se dépêcha-t-il de répondre, tâchant de faire bonne figure. Puis ça m'laissera le temps de réviser les équipes, alors.

 

L'interruption de Madame Forbes le sauva d'une conversation conclusive qu'il n'aurait pas su mener élégamment de toute façon.

 

- Gryffondor. J'vais aller voir mon directeur lundi.

 

Madame Forbes s'avançait dans la boutique d'un pas pressé, revêtue d'une grosse fourrure dans lequel son long cou disparaissait, et elle posa sur Sasha un regard absent.

 

- Bon, j'vous laisse travailler alors, déclara-t-il avant de s'effacer vers la sortie, désireux de s'échapper lui aussi même s'il aurait aimé continuer à rester au chaud à ranger la boutique.

 

Même gratuitement, songea-t-il étrangement tandis qu'il ouvrait la porte - déclenchant de nouveau le tintement. Alors avant de disparaître, il lança par-dessus son épaule.

 

- Et si jamais Noël c'est compliqué et vous avez b'soin d'aide appelez-moi hein ! Votre soeur saura m'trouver on s'connait !

 

Il referma la porte à la hâte et sa silhouette disparut derrière le rideau de fausse neige.

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Sasha Shevchen

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Gryffondor
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Salle de Potions, Lundi 18 Décembre 2124

Le lundi à midi, monsieur Brooks devait terminer son cours avec les 4ème années.

Non pas que l'emploi du temps du professeur de potions intéressât Sasha d'une manière ou d'une autre... Sauf que voilà, cette fois, il avait besoin de lui parler. Un tel besoin qu'il avait même exceptionnellement retardé sa course à la Grande Salle, prenant le risque odieux de laisser tous les morceaux de poulet aux autres. A la place, et comme le lundi matin il n'avait pas cours, il avait soigneusement réfléchi à ce qu'il allait dire. Bien qu'il n'était pas du genre très soigneux, cette fois il avait décidé de se préparer : il avait collecté les différentes notes obtenues dans les matières - quelqu'un lui avait dit que ce serait important, et il avait même rédigé une petite lettre sur un parchemin, qui disait quelque chose comme ceci :

 

 

Cher mister Brooks,

Sir,

 

Je souhaite vous demander officiellement l'autorisation de pouvoir travailler à Pré-au-Lard à côté de mes études à Poudlard. Ce serait seulement le dimanche. C'est important pour moi de pouvoir gagner un peu d'argent pendant les week-ends ou les vacances quand les autres seront dans leur famille.

 

Très respectueusement,

 

Sasha Shevchen, 6ème année.

 

 

A la bibliothèque où il était allé rédiger sa lettre, une autre sixième année Serdaigle, très timide et disparaissant à moitié derrière un rideau de cheveux noirs, avait accepté de corriger ses fautes d'orthographe. Après avoir recopié proprement la version sans faute, il avait fallu attendre jusqu'à la fin de la matinée. Il avait bien essayé de réviser pour le test que le professeur d'Histoire de la Magie leur réservait pour le lendemain, Sasha n'avait pas réussi à se concentrer. Il s'en était donc allé rejoindre les cachots pour attendre devant la porte de la salle de Potions pendant vingt bonnes minutes. De l'autre côté du panneau de bois, on entendait la voix grave du Directeur de Gryffondor qui donnait ses instructions - Tournez 15 fois dans le sens inverse des aiguilles d'une montre ! - et quelques murmures provenant des élèves. Les cachots étaient légèrement humides, et Sasha ne pouvait s'empêcher de jeter régulièrement des coups d'oeil vers le couloir : au fond de la coursive, il y avait l'entrée des quartiers privés des Serpentards. Il ne s'en était plus approché ces derniers temps, et il redoutait de voir l'une ou l'autre des Serpentards qu'il connaissait en devant s'expliquer quant aux raisons qui l'amenaient là.

 

Heureusement, la fin du cours arriva sans que la moindre souris traversât le couloir, et bientôt la porte s'ouvrit pour déverser un flot d'élèves. Aucun d'eux ne lui prêtèrent la moindre attention, et bientôt, la salle de classe était redevenue silencieuse. Sasha osa entrer d'un seul pas. Monsieur Brooks était en train d'observer une potion dans une fiole qu'il tenait à hauteur d'yeux, assis sur son bureau, une plume en main. Sûrement pour noter le travail des quatrième années. Sasha s'éclaircit la gorge, puis il toqua à la porte ouverte.

 

- M'sieur Brooks ? J'peux vous parler une minute ?

 

Il attendit d'avoir un signe d'assentiment avant de s'avancer et de rejoindre le bureau qui séparer alors l'élève et le professeur. Sasha roulait des épaules inconsciemment, trahissant sa gêne, mais il finit par s'humecter les lèvres et se lancer.

 

- Voilà, j'vous ai apporté mes notes, puis une lettre. Comme vous êtes mon directeur de maison, j'voulais savoir si vous pouviez me donner une autorisation pour travailler de temps en temps à Pré-au-Lard.

 

Il déposa les documents sur le bureau, devant lui, à côté des fioles qui s'alignaient proprement, toutes remplies d'un liquide rosâtre dont la teinte variait d'un contenant à l'autre. Sasha était incapable de dire ce dont il s'agissait. Les Potions n'étaient clairement pas son point fort, mais il espérait que ses notes en Soins aux Créatures Magiques notamment pouvaient démontrer qu'il pouvait travailler correctement.

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Sasha Shevchen

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Salle de classe de Métamorphose, Samedi 03 Février 2125

Sasha avait fusillé Ferguson du regard. Il ne connaissait pas ce type - sauf à avoir croisé sa gueule d'imbécile ici et là dans les couloirs sans lui prêter grande attention. Mais visiblement, son attention à lui aussi avait été attirée par Alison Carter, même si cette dernière semblait avoir jeté son dévolu sur Spike - un des Serpentards avec qui il avait eu cours, qui débordait d'arrogance à cause de ses performances au Quidditch. L'ukrainien crevait d'envie d'intervenir pour remettre le Poufsouffle à sa place, mais il rongea son frein en silence, ses yeux mauvais allant de l'un des prétendants d'Alison à l'autre.

 

Heureusement, l'intervention du professeur l'arracha un instant à ses réflexions pour l'affecter... A l'atelier concernant l'offensive. Parfait. Avec Julian et Ambrose. Moins parfait. Une pointe de déception lui picota les entrailles : ce ne serait peut-être pas aujourd'hui qu'il pourrait directement se mesurer à l'un de ses concurrents. Avec un soupir discret, toutefois, il s'exécuta pour aller vers l'atelier où des mannequins enchantés se dressaient, leur tête sans visage semblant les narguer avant même que ne commençât l'exercice. Sasha se dirigea vers le premier des mannequins pour lui faire face. Il lui semblait que celui-ci frémissait... A moins que ce ne fût son imagination ?

 

Il avait déjà sorti sa baguette, près à intervenir dès le top départ. Il n'avait pas besoin des cinq minutes de réflexion. Sur un vrai champ de bataille, vous ne les aviez pas. Mais cela, dans ce groupe d'élèves, il était le seul à le savoir pour l'avoir vécu. Certes, Sasha n'était pas meilleur sorcier, ni sur le papier ni en pratique que ses camarades, mais il avait conscience que toute sa force résidait dans son mental : son expérience était un atout, et le sang qui battait à ses oreilles une autre : naturellement, l'adrénaline venait à lui en situation de combat, amenant une forme de clarté à son esprit, une concentration qui n'était que parasitée par les regards qu'il avait envie de lancer à l'atelier voisin.

 

Mais il ne fallait pas. Il était là pour faire ses preuves.

 

Alors, dès que les cinq minutes se furent écoulées, Sasha dressa sa baguette.

 

- Gelata, annonça-t-il avec un mouvement ferme du poignet, en direction du sol.

 

Un fin jet vaporeux s'écrasa aux pieds du mannequin, touchant autour toute la surface en pierre. Le faux adversaire se mit à gigoter sur place en tâchant de garder son équilibre. Il soulevait un pied puis l'autre en essayant vainement de s'y arracher. Sasha en profita pour jeter un coup d'oeil vers Ambrose et Julian, histoire de voir le niveau qu'ils avaient. 

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Hall de Poudlard, Mardi 06 Mars 2125

La vie à Poudlard était une spirale qui ne cessait de vouloir plonger vers les méandres d'une réalité dure à laquelle il se sentait toujours plus étranger. Depuis sa conversation avec Freya, Sasha s'était appliqué à prendre ses distances avec les Carter : éviter Charlie dans les couloirs ou le parc, rester le plus professionnel et détaché possible à la boutique avec Freya, se concentrer sur ses potions et ses rempotages pendant les cours qu'il partageait avec les cinquième années de Serpentard. Non seulement c'était pénible, mais en plus il vivait désormais dans la crainte constante d'être soudain convoqué par la Direction de Poudlard.

 

Mais Anya Nikitovna n'avait pas parlé.

 

Il ne savait s'il devait cette chance à la crainte qu'il inspirait à la russe, à une forme de compassion ou si elle gardait tout simplement cette carte pour le faire chanter un peu plus tard. Sasha avait découvert que ce qu'il pensait savoir à son égard, à savoir ses transformations étranges et non contrôlées, n'étaient pas tout à fait inconnues des autres : il avait entendu dire qu'elle était métamorphe, et c'était probablement ce qu'il avait vu d'elle le mois dernier. Donc, il ne disposait même pas d'une information avec laquelle il pouvait la faire chanter en retour.

 

Il n'y avait plus une nuit où Sasha ne pensait pas à cette possibilité.

 

Que lui arriverait-il si la Direction savait ?

 

Les autorités seraient informées. Il s'imaginait toutes sortes de scénarios : d'un enfermement à Azkaban pour avoir menti sur sa nature dangereuse, au renvoi de Poudlard vers une institution spécialisée, en passant par un sceau ou autre dispositif magique qui l'empêcherait de se transformer à nouveau. Et il ne savait pas quel scénario était le pire.

 

Il ne lui restait donc qu'une option : serrer les dents jusqu'à la fin de l'année, renvoyer à Anya ses regards noirs sans davantage l'intimider, s'obstiner à s'isoler pour éviter d'être considéré comme une menace.

 

 

 

 

Le cours de transplanage était toutefois une opportunité qu'il ne pouvait ignorer. S'il parvenait à repartir de Poudlard un jour, avoir cette capacité serait un grand avantage. Il avait beau ne pas être le meilleur des étudiants, Sasha s'attachait à s'investir là où il voyait des opportunités pratiques de s'en sortir.

La première séance n'avait pas exactement été facile. Par chance, il ne s'était pas désartibulé, mais il n'atterrissait jamais à l'endroit où il l'avait prévu. Pire : il s'était retrouvé nez à nez avec Anya, qui l'avait sèchement remis à sa place, alors même qu'elle n'aurait pas dû se trouver là non plus. Impossible de rien rétorquer : l'intervenante mettait fin au cours et Sasha se contenta d'un soupir méprisant avant d'aller chercher ses affaires déposées au fond de la classe.

 

Celle-ci s'était rapidement vidée, avec un flot de conversations enthousiastes, et il ferma la marche, traînant derrière les autres pour ne pas avoir à se mélanger à eux.

 

A la sortie, bouchon.

 

La première chose qu'il vit fut qu'Alison était encore accompagnée d'un nouveau garçon, avec qui elle semblait plaisanter, passant un bon moment. Il eut envie de prendre la direction opposée du couloir, mais il n'avait vraiment rien à faire dans l'aile ouest. Il faudrait réellement passer devant ce nouvel amant potentiel.

Il avait serré les dents, braqué ses yeux sur le fond du couloir, bien décidé à ne pas prêter la moindre attention à...

 

- De quoi tu parles ?

 

L'altercation eut lieu si rapidement qu'elle surprit plusieurs élèves autour d'eux, dont Sasha, qui s'immobilisèrent. Le sang du Gryffondor ne fit qu'un tour. Il attrapa Anya par l'épaule pour la repousser un peu plus loin.

 

- Кем вы себя возомнили ?! (Pour qui tu te prends ?!) cracha-t-il, le regard brûlant, en lui faisant face. Не трогай ее, ты же знаешь, мне не составит труда за нее отомстить, маленькая девочка! (Ne la touche pas, tu sais qu'j'aurais aucun mal à la venger, pauvre fillette !)

 

Sasha sentait un feu intérieur lui embraser la poitrine et les poings qu'il serra contre ses hanches pour éviter de s'en servir. Il ne savait pas ce qui avait déclenché cette rage soudaine : qu'elle eût brutalisé Alison, l'insulte odieuse qu'elle avait prononcé à son égard en russe ou tout simplement le mépris avec lequel elle l'avait balayé du tableau comme s'il n'existait pas.

Il savait pourtant qu'il faisait une erreur. Sa voix tonnante risquait d'attirer un professeur, ou un préfet qui passait par là. Comme plusieurs élèves se tenaient coi à les observer, Sasha jeta un coup d'oeil circulaire autour de lui - évitant soigneusement Alison, mais s'arrêtant sur le plus proche des observateurs, dont la mine interdite fixait le Gryffondor avec circonspection.

 

- Tu m'étudies pour tes ASPIC toi ? Dégage ! Les autres aussi !

 

Quelques élèves s'éparpillèrent et s'éloignèrent, non sans commentaire méprisant sur le manque de tact avec lesquels on les virait de la scène, mais ils jetaient malgré tout des coups d'oeil par-dessus leur épaule, curieux.

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Dans les collines non loin de Pré-Au-Lard, Samedi 17 Février 2125

Tout n'est pas ce qu'il semble être.

 

Ca, c'était toujours vrai. Lui-même, par exemple, était-il vraiment un garçon ? Probablement pas. Probablement plus.

Une fois de plus, Sasha n'avait qu'envie de se transformer. Sous sa forme animale, rien ne trompait jamais son odorat : tout ce qui ne semblerait pas être serait ainsi démasqué. Mais il ne pouvait tout simplement pas révéler aux autres sa carte maîtresse. C'était mieux ainsi, se convainquit-il, les pas portés par la voix de Sam qui, après que Sasha les eût à tort amenés sur une butte où aucune balise ne se trouvait.

 

  • - Wahou, t'as l'oeil, souffla le Gryffondor en emboitant le pas à la Poufsouffle.

 

En effet, ils s'enfoncèrent entre quelques buissons pour découvrir un pieu. Il s'accroupit silencieusement aux côtés de Sam, les mains sur les genoux. Sowilo, il n'avait aucune idée de ce dont il s'agissait, mais il approuva comme si elle maîtrisait parfaitement le sujet.

En réalité, il n'était pas mécontent d'avoir la Poufsouffle dans leur équipe. De tous les élèves avec qui il avait partagé un cours, c'était bien la seule et l'unique dont il se souvenait avoir reçu un vrai mot de gentillesse. Sam était fidèle à ce que l'on disait des Poufsouffles : une vraie bonté, sans arrière pensée apparente. Le monde des blaireaux paraissait plus simple que celui des autres, faits de moins d'apparences et faux semblants.

 

  • - Hum...

 

Sasha leva le nez au ciel après avoir longuement observé la rune. Ils n'étaient pas censés directement trouver la constellation au-dessus de leurs têtes, certainement ; ils devaient puiser dans leurs connaissances de l'astronomie, mais enfin, cela l'aidait à se concentrer sur l'objet de leur quête : les étoiles.

Sasha aimait les étoiles. En fait, il aimait souvent tout ce qui se rapportait à la nuit : c'était un univers dans lequel il était à l'aise. Mais il avait beau avoir passé de longues à contempler a voûte céleste, à l'autre bout de l'Europe, l'Ecosse permettait rarement une observation tout à fait sans nuage. Cette fois, pour autant, ils avaient la chance d'avoir une belle nuit. Sasha laissait son regard parcourir les enchaînements lumineux qu'il redessinait de mémoire, dans sa tête.

Ici, le Cygne. Là, Pégase. Un peu plus loin, Cassiopée, et en-dessous, la Ceinture d'Orion, qu'il voyait souvent les soirs d'été, de la fenêtre de sa chambre, là-bas, même s'il n'en avait appris le nom que des années plus tard. Ses yeux remontèrent vers la constellation précédente et il pointa un index au-dessus de lui. Finalement, les avoir sous les yeux avait tout à fait du bon.

 

  • - Je pense que ça pourrait être Cassiopée, il énonça avec une certaine assurance.
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Sasha Shevchen

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Un vieux cachot désaffecté, Vendredi 09 Février 2125

Une voix féminine lui était parvenue, d'abord floue. Sasha avait la vision brouillée, et quand un cri de douleur s'était échappé de ses lèvres, il n'avait d'abord peu reconnu sa propre voix : c'était comme le jappement d'un chien ébouillanté.

 

Mais bientôt, la douleur du morceau de métal que le garçon pressait sur son ventre s'évanouit subitement. Les coups qui avaient plu sur son visage et ses côtes s'étaient aussi interrompus, et Sasha, le souffle court, avait rouvert les yeux, pour essayer d'apercevoir ce qui se passait. Une dispute. Il l'entendait plus qu'il ne la discernait véritablement : les silhouettes se fondaient, déformée, dans son champ de vision brouillé par la potion qu'il avait ingurgité de force.

Puis les silhouettes reculèrent, se tassèrent vers le fond de la pièce et disparurent une à une.

A l'exception d'une seule : celle d'une jeune femme aux cheveux bouclés, dont il devinait vaguement les formes.

 

  • - Aaah.

 

Encore ce jappement ridicule. Aussitôt libéré de ses entraves, Sasha se recroquevilla sur lui-même, porta ses mains à son visage comme pour se libérer de cette vision déformée. Mais s'essuyer les yeux ne servaient à rien : c'était son cerveau qui était brouillé. Alors il les laissa fermé, le temps de palper son corps. Quelqu'un avait tiré sur sa chemise, avait dénudé son torse où apparaissaient les grandes estafilades noires, et par réflexe il tira sur les pans de son vêtement pour dissimuler sa peau meurtrie. A part le goût de sang qui lui indiquait qu'ils avaient dû le faire saigner du nez et de la bouche, il lui semblait qu'il était entier. Vivant.

 

Le commentaire d'Anya lui confirma la présence de la Serpentard. Par instinct, il se traîna loin d'elle - à quelques pas seulement, jusqu'à toucher le mur pour y appuyer son épaule, le souffle court.

 

  • - Blyad, jura-t-il d'une voix tremblante. (Merde.)

 

Il ne savait que répondre. En vérité : elle avait raison. C'était ridicule de s'être fait prendre par des gosses plus jeunes que lui. Pire : c'était parce qu'il s'était fait prendre bêtement par l'ennemi qu'il s'était retrouvé sauvé par les sorciers de la Communauté Internationale... Et qu'on l'avait arrachée à sa guerre.

 

  • - Va te faire foutre, croassa-t-il.

 

Sasha tira sur sa manche pour s'essuyer le visage, les traits déformés par une moue amère. Il avait rouvert les yeux, mais il était obligé de froncer les sourcils pour essayer d'apercevoir, du coin d'un regard dépité, le visage d'Anya. Il lui semblait qu'il la discernait un peu mieux, mais qu'il restait incapable de se lever. Hors de question de se mettre sur ses jambes pour s'écrouler devant elle comme un misérable.

Il renifla bruyamment.

 

  • - Pourquoi tu leur as dit d'arrêter ? s'énerva-t-il soudain - tâchant de l'accuser d'un regard incertain, un peu comme si étrangement, il lui en voulait pour ça. Si c'est par pitié t'as pas b'soin de te fatiguer.

 

Il ramena ses jambes contre lui - serrant les dents dans l'espoir de contrôler les tremblements qui l'agitaient. La sensation du métal s'enfonçant dans son ventre ne cessait de l'effrayer, comme si le supplice n'était pas terminé : il gardait une main serrant sa chemise derrière ses genoux, comme s'il pouvait empêcher un deuxième assaut semblable.

Ses yeux suspicieux allèrent jusqu'à la porte close - elle restait immobile et silencieuse. Le groupe de gamins avait dû partir pour disparaître dans leurs dortoirs avant le couvre-feu. Lui ne serait pas à l'heure. Mais c'était à l'instant le cadet de ses soucis.

Son regard retourna à Anya et il cracha par terre - plus pour se débarrasser du sang qui avait sinué désagréablement dans sa bouche que par provocation.

 

  • - Ca t'fait plaisir j'espère, il gronda.

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Katherine Dennison

Auror 62 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Serpentard
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Blackmill, Nord du Royaume-Uni, Mardi 13 Février 2125

Katherine avait suivi les deux autres Aurors, silencieusement. Elle les regardait travailler avec une curiosité particulière : intéressée mais distante. L'engin qu'utilisait Alaska en particulier l'interpelait - les jeunes Aurors utilisaient de ces techniques qui la dépassaient clairement.

Les révélations physiques que permit le sortilège de Kaelen la ramena toutefois au sujet de cette enquête. Elle suivit à son tour les quelques traces, marchant soigneusement à côté du sentir qui se dessinait sous ses yeux pour ne pas risquer de brouiller les pistes avec ses propres bottes noires dont les talons s'enfonçaient désormais dans l'herbe boueuse.

Elle soupira.

 

  • - De la magie noire, certainement. Mais ça ne garantit en rien que l'on a à faire à un cador en la matière, commenta-t-elle sur un ton songeur, comme si elle parlait à demi pour elle-même, tandis qu'elle portait à son menton une main gantée pour réfléchir. Il me semble que nous avons affaire à un groupe de personnes... Ou bien à quelqu'un qui a fait beaucoup d'allers-retours.

 

Et dans les deux cas, ça ne lui semblait pas ressembler à un sorcier si chevronné que cela. Katherine prit le sentier qu'ils avaient décidé de suivre, et la fumée bientôt se rapprocha d'eux, menaçant de brouiller leurs sens.

 

  • - Aspirum, prononça-t-elle pour que sa baguette fit office d'aspirateur, afin d'être sûre qu'ils n'inhalassent rien de dangereux.

 

Aussitôt la baguette se mit à vrombir discrètement, aspirant tranquillement les émanations autour d'eux.

 

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Sasha Shevchen

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Salle de classe de Métamorphose, Samedi 03 Février 2125

Au fond, qu'est-ce qui pouvait arriver de pire que son principal concurrent le dénommé Spike Ryder, réussît tranquillement, sans effort apparent, le sortilège qu'il venait de rater ?

 

Sasha sentait son corps tendu par la colère et l'humiliation, mais il avait eu la sagesse de détourner le regard le plus tôt possible du Serpentard, histoire de ne pas être tenté de donner une suite au travail artistique que Ferguson avait vaillamment commencé en refaisant le nez de l'arrogant joueur de Quidditch.

 

Les yeux du Gryffondor se braquèrent de nouveau sur le mannequin au moment où la volée d'oiseaux qui les protégeaient se changea en sable pour les assaillir. Se prendre une vague de sable serait désagréable mais Sasha était prêt à l'endurer : il leva son bras devant ses yeux instinctivement pour se protéger.

 

Vraiment donc, que pouvait-il arriver de pire que d'être humilié par Spike Ryder ?

 

Peut-être d'être humilié par une jolie coupe de cheveux - un carré roux - gentiment offert par Alison en personne.

Sur le moment, Sasha ne remarqua pas les effets du sortilège : il avait senti la jeune femme se réfugier dans son dos tandis qu'il avait levé ses deux mains. Le sable le heurta de plein fouet mais l'attaque n'était pas assez puissante pour les faire souffrir - probablement ralentie par le professeur, ou bien les mannequins n'étaient pas ensorcelés au point de pouvoir blesser les élèves. Il sentit les picotement désagréables sur sa peau, mais le sable s'étala ensuite à leurs pieds, laissant juste ses vêtements plein de grains insidieux.

 

Rires. Excuse d'Alison.

 

Sasha tourna la tête, étonné : ses cheveux heurtèrent ses joues, sa frange caressa son front, au moment où il se rendait compte qu'il attirait des regards hilares. Sasha porta sa main à sa tête... Sentant la coupe de cheveux dont il était affublé. Aussitôt, il fusilla Alison du regard.

 

  • - Mais qu'est-ce t'as fait ?!

 

Stupidement, il tira sur ses cheveux - ils étaient bien en place sur son crâne cependant, et c'était inutile.

 

  • - Ca t'amuse de me recoiffer pendant que j'me prends les attaques de notre adversaire ? gronda-t-il.

 

Le mannequin, lui levait déjà la main pour préparer une autre attaque - et Sasha en profita pour serrer les dents et lui faire face, tournant le dos à son binôme qui avait décidément choisi de lui mener la vie dure.

 

  • - Gelata, fit-il sèchement pour déstabiliser le mannequin en ramollissant le sol comme lors de sa toute première tentative.

 

Le sort percuta le sol et aussitôt, la pierre se ramollit, devenant collante comme un chewing gum encore chaud et humide. Le sort déstabilisa efficacement le mannequin, mais Sasha ne s'intéressa pas le moins du monde à cette réussite. Il s'était aussitôt retourné vers Alison de nouveau, le regard dur, des grains de sable dégoulinant encore de ses nouveaux cheveux à la mode Carter.

 

  • - Si tu détestes autant faire équipe avec moi tu pouvais l'dire ! asséna-t-il froidement.