Harry Potter RPG
Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative
Amanda Howcraft

13 ans Né·e Moldu·e Britannique Notoriété

Poufsouffle
Hall de Poudlard, près de l'entrée de la salle commune des Poufsouffles, Mardi 05 Septembre 2124

Amanda esquisse un léger sourire, à l'idée que le concierge et le bibliothécaire s'entraînent très régulièrement à quelques pas de danse. Elle a hâte de voir ce que ça va donner lors du bal de Noël ! 

Puis Horace s'apprête à lui livrer sa vision de la colère lorsqu'il est soudainement interrompu par une voix forte qui fait sursauter la jeune Howcraft. Elle lève la tête et constate qu'un des nombreux tableaux disséminés dans l'ensemble du château s'est soudainement mis à beugler. Miranda lui a, par le passé, expliqué qu'il s'agissait d'Argus Rusard, un concierge qui a exercé il y a très très longtemps. Clairement, il a l'air beaucoup moins sympa qu'Horace Milbourne. A dire vrai, il est même tout à fait antipathique. Même sous forme de tableau, il ne paraît pas plus avenant ! Quant à ses propos... il n'a clairement pas une philosophie de vie similaire à celle du concierge actuel.

 

Les événements s'enchaînant sans pause, un nouveau bruit fait sursauter Amanda : un bris de verre suivi d'un commentaire de l'esprit frappeur le plus célèbre de Poudlard. Elle n'a pas le temps d'esquisser un geste pour tenter d'éviter les éclaboussures de l'encrier géant vivement éclaté au sol par Peeves. Dans un réflexe, elle détourne la tête en fermant les yeux et sens un liquide asperger son uniforme, bientôt suivi de l'odeur caractéristique de l'encre.

 

Lorsqu'elle rouvre les yeux, Amanda constate les conséquences du triste forfait : du noir, dégoulinant des escaliers, des éclaboussures aux murs et sur quelques tableaux ainsi que sur les monticules blancs soigneusement rassemblés par les appareils ménagers.

 

-NETTOYEZ MOI CA ! JE NE VOIS PLUS RIEN ! crie soudainement un portrait représentant une sorcière bien en chair, drapée dans une robe mauve.

-Allons, arrête de faire ta drama-queen, réplique son voisin, tu n'as que quelques tâches.

-Quand je vous dis que ce château est devenu une foire ! beugle Rusard depuis son cadre. De mon temps, rien de tout ça ne serait arrivé !

-Pourtant, Peeves existait déjà de votre temps, ne peut s'empêcher de répondre timidement Amanda.

 

Enfin, elle croit.

Elle a l'impression que, dans les dires des autres, Peeves a toujours été là. Comme une sorte d'ancêtre du château, l'esprit frappeur qui est et qui demeure. 

 

-Hein, monsieur Milbourne, Peeves est là depuis longtemps ?

 

Elle tourne ses yeux vers le concierge, cherchant un quelconque soutien tandis que Rusard continue de beugler, s'affolant de l'effronterie des élèves.

 

-Une bonne nuit aux cachots et ça vous remet les idées en place ! Milbourne, quand allez-vous enfin comprendre qu'il n'y a que les bonnes vieilles méthodes qui fonctionnent ?!

-Moi je trouve pas ça adapté, les chaînes et les cachots, répond Amanda à mi-voix, en direction d'Horace.

Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative
Karl Mitch

Propriétaire de la Tête de Sanglier 118 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Gryffondor
Cabane Hurlante, Mercredi 28 Février 2125

Kawa ne comprenait pas très bien pourquoi, ce soir-là, son maître l'avait saisi sous son bras et l'avait fait sortir de ses confortables appartements au-dessus de la Tête de Sanglier. Le félin n'émit pourtant aucune protestation, ayant l'habitude d'être porté. Il se cala entre les bras de son maître et referma les yeux, reprenant, là où elle en était sa sieste journalière. Laquelle durait en général vingt-deux ou vingt-trois heures sur vingt-quatre. A son vénérable âge de chat, on n'a plus grand-chose d'autre à faire que dormir et grignoter quelques croquettes. Karl veillait toujours à ce que la gamelle soit bien plein et époussetait ses coussins toutes les semaines. Rien n'était de trop pour Kawa, ce fidèle compagnon qui ne l'avait jamais abandonné.

 

Le tavernier s'aventura dans les rues de Pré-au-lard. Il était plus de vingt-trois heures et il avait à Lewis le soin de s'occuper de la fermeture de la Tête de Sanglier. Ce dont le jeune serveur s'était acquitté de bonne grâce.

Quelques jours auparavant, Karl était allé remonter les oreilles de son ami Kaelen, lequel n'avait plus pointé le bout de son nez à la Tête de Sanglier depuis trois mois. Depuis l'affaire de la kiwicot. En tant que nouveau chef du bureau des Aurors, il avait fort à faire. Mais le rouge-et-or était tout de même déçu de constater que son ami ne venait plus comme avant. 

Il s'était alors dit qu'il lui fallait un nouveau coup comme celui de la kiwicot. Sauf que pas de nouveaux trafiquants en vue à la Tête de Sanglier. Pas de client suspect sur lequel enquêter serait intéressant.

Puis il s'était souvenu d'une sordide affaire survenue un mois plus tôt, pas très loin d'ici. A la cabane hurlante, plus précisément.

A priori, l'affaire n'avait pas avancé. 

Alors il s'était dit que lui, Karl Mitch, avec l'aide de Kawa, son chat pisteur (en réalité juste vieux chat ronron) allait peut-être réussir à dénicher un indice qui serait passé sous les radars et pourrait alors envoyer un petit hibou à Kaelen, lui intimer de ramener ses miches sur place. Quelle superbe idée pour un héros de la nation tel que lui !

 

Il arriva près de la cabane hurlante et constata que Kawa n'avait pas l'air d'être d'humeur enquêtrice. Il était plutôt dans une volonté de roupiller de tout son long. 

Peu importe.

Il tendit l'oreille, n'entendit aucun bruit. En même temps, si tard dans la nuit, il était peu probable de trouver qui que ce soit. A part peut-être une bande d'adolescents boutonneux venus pour se faire faire peur tout en enfreignant royalement le règlement de l'école. Plus jeune, Karl aurait carrément pu être l'un d'eux.

 

La porte s'ouvrit sans difficulté et le tavernier fit descendre son chat qui sembla protester avant de se résigner. Il s'étira, bâilla, fit ses griffes sur le parquet tandis que son maître, soucieux de conserver sa tranquillité, sortait sa baguette. Des fois qu'il ferait un peu de bruit, autant ne pas alerter les éventuels passants.

 

Immugio !

Comme prévu, la porte devint une sorte de planche ne laissant filtrer plus aucun son. Karl avait quelques heures de tranquillité.

 

Il constata alors que Kawa avait trouvé un petit coin qui lui convenait et s'était rallongé, en boule, la queue enroulée autour de son corps. Il roupillait sec. Soupira, Karl lui tapota la tête pour le réveiller. Le vieux chat ouvrit un oeil paresseux.

 

-Allez Kawa, cherche ! lui intima le vieil homme. T'es un chat pisteur ou tu ne l'es pas ?

 

Si le félin avait pu parler, il lui aurait répondu qu'il ne l'était effectivement pas et ne l'avait jamais été. Mais à la place, il se contenta de lancer une oeillade à son maître avant de reprendre sa sieste.

Le tavernier poussa un deuxième soupir et se gratta le crâne. Le voilà bien embêté. Il avait tout misé sur son super chat, tout ça pour qu'il préfère dormir !

Troisième soupir.

Sa bassine d'eau froide lui manquait.

Qu'est-ce qui lui avait pris, de venir jusqu'ici ? Franchement... Il aurait quand même été bien mieux au chaud à la Tête de Sanglier. Quant à Kaelen... il n'aurait qu'à lui vanter la qualité particulièrement bonne des steaks de dragon de ces dernières semaines pour l'inciter à venir manger ? Ouais... c'était pas mal comme plan.

Un peu déçu tout de même, il reprit son chat dans ses bras et repassa la porte en sens inverse. Tout ça pour ça. Franchement.

Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative
Amanda Howcraft

13 ans Né·e Moldu·e Britannique Notoriété

Poufsouffle
Chambre du dortoir Poufsouffle, Samedi 10 Mars 2125

Amanda ne s'attendait pas à ce que son interlocutrice soit si emballée par cette histoire de lettres en deux inconnus. Il faut avouer, ça a quelque chose de mystérieux et d'intriguant. C'est sans doute pour ça qu'elle-même a toujours hâte de recevoir le prochain courrier de F. Elle se prend à rêver, imaginant qui peut être cet inconnu. Elle observe davantage son environnement, bien qu'elle n'ait aucune information sur ce à quoi peut ressembler son correspondant. Alors oui, elle comprend, d'une certaine façon, que cette histoire intrigue la jeune Poufsouffle. Elle hoche la tête :

 

-Oui, moi aussi j'aimerais bien savoir qui c'est, approuve-t-elle. Mais pas de suite, j'aime bien qu'on en apprenne petit à petit, ça me permet d'émettre des hypothèses et... faire planer encore un peu le mystère, je suppose. C'est excitant, hein ?

 

Evidemment, que ça l'est.

Amanda réfléchit quelques secondes puis se dirige vers son lit, se penche et tire une valise qu'elle entrepose en-dessous. Elle l'ouvre et cherche parmi les enveloppes qui s'y entassent. La plupart sont de sa mère et de son frère. Ses seuls correspondants jusqu'alors. Mais quelques-unes sont de F. Après quelques minutes à remettre de l'ordre dans la valise, elle les trouve et revient vers la jeune fille attablée au bureau. Elle hésite un peu, se rendant soudain compte de ce qu'elle est en train de faire : partager son secret avec une parfaite inconnue. Un secret dont elle n'a parlé à personne. Pas même Miranda, son amie depuis leur première année. Mais...

Peut-être, justement, parce que c'est une inconnue, elle a envie.

Parce que la Poufsouffle n'a aucun a priori sur Amanda puisqu'elles ne se connaissent pas, parce qu'elle est comme en page vierge dans son livre de relations.

Elle lui tend les courriers. Jusqu'à la lettre du jour, celle du 10 mars.

 

-J'aime bien écrire avec lui, reprend-elle. Il a l'air intéressant. Au fait, je m'appelle Amanda. Et toi ?

Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative
Serena Hallway

Médium 38 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Serpentard
Au pied d'un immeuble londonnien, Jeudi 01 Mars 2125

Je ne parviens pas à analyser le regard que me lance la jeune femme. Je cherche à comprendre ce qu'il sous-tend, sans succès. Est-elle surprise de me voir lui adresser la parole ? Peut-être espérait-elle passer inaperçue, guettant je ne sais quoi dans la rue ou l'immeuble face à nous. Je me demande si j'ai bien fait d'aller vers elle. Quoi qu'elle fasse, légal ou non, ce n'est pas tellement mon problème. Et j'ai vraiment la flemme de m'attirer des ennuis parce que je suis venue poser des questions là où il ne fallait pas. Je ne suis pas du genre particulièrement fouineuse si je ne pense pas pouvoir en tirer un quelconque bénéfice. Question de rationaliser son énergie et son temps : il faut que ça serve un projet ou une idée qui pourrait m'être bénéfique. Sinon, ça ne vaut pas le coup de s'y engager.

 

Je m'apprête à esquisser un mouvement de la main, comme pour effacer ce que je viens de dire et lancer un oubliez ça, bonne journée.

Mais l'autre parle.

L'autre répond.

Je n'attendais rien en particulier. Mais je dois avouer être surprise. Quel que soit le type de réponse que vous pensiez entendre à la question vous cherchez quelque chose ?  ce n'est sûrement pas ça.

L'autre dit chercher la vérité.

Je hausse un sourcil. La dévisage, un peu perplexe. Puis mes yeux flottent jusqu'à la rue, où une moto passe en pétaradant. Je me tourne ensuite vers l'immeuble que j'ai quitté. Qui se dresse fièrement dans le paysage, comme défiant le soleil. Tout est calme, dans ce quartier résidentiel. On va pas se mentir : les personnes qui vivent ici ont un certain niveau de vie et sont globalement bien rangés. C'est ce que certains appellent un bon quartier.

Mon regard revient sur la jeune femme. Mystérieuse. Intrigante. Je dois avouer que sa réponse, au-delà de me faire lever un sourcil, a piqué ma curiosité. 

 

Je sens soudainement quelque chose se frotter à moi. Lorsque je baisse les yeux, je vois un chat qui passe et repasse contre mon mollet en roucoulant. Je n'ai pas foncièrement un désamour des félins. Mais je ne leur voue pas non plus une folle passion. Aussi, je fais un petit pas sur le côté pour me dégager de son contact physique. Peine perdu, il suit le mouvement, se frotte encore une fois avant de venir s'asseoir à côté de l'inconnu et de se lécher une patte, bien consciencieusement. Qu'est-ce qu'un chat fout ici ? Appartient-il à quelqu'un dans le quartier ? Il n'est pas bien gros... s'il vit chez quelqu'un, cette personne ne doit pas beaucoup le nourrir. Mais après tout, ce ne sont pas mes affaires.

Alors mon attention se reporte à nouveau sur l'inconnue. 

 

-La vérité ? je reprend, d'un ton plein de réflexion.

 

Existe-t-il seulement une vérité ? Ce qu'on pense être la réalité n'est-elle pas que composée de ce qu'on est, de nos espoirs et nos croyances ?

Ma réalité est foncièrement différente de celle des gens chez qui j'interviens. Je pourrais leur dire qu'en vérité, il est impossible de parler aux morts. Mais eux me rétorqueraient que non, ces capacités existent, et qu'elle est là, la vérité.

 

-Et vous pensez que la vérité se trouve ici ? je reprend, curieuse. Comment vous vous y prenez, pour la traquer ?

 

Je décide d'accorder un peu de temps à cette étrange femme. Je ne sais pas encore ce que je pourrais en tirer. Mais la curiosité est plus forte que le simple retour quantifiable d'une expérience. Je ne sais pas encore où je vais, où elle se dirige. Mais je décide d'attendre encore un peu. Et de voir. Il se pourrait bien que cette rencontre soit plus intéressante que prévu. Auquel cas, je n'aurai pas de regret d'avoir laissé filé cette opportunité. 

Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative
Serena Hallway

Médium 38 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Serpentard
Couloirs de Ste Mangouste, Samedi 24 Février 2125

L'inconnu remercie Devon en se mettant à sa hauteur, la voix enrobée d'un sourire. Comment pourrait-il en être autrement ? Qui aurait réagi différemment face à la spontanéité d'un enfant qui vous dit que votre style est vraiment trop bien ?

Alors qu'il se redresse, Devon file rejoindre son frère, avec un rire entre le sincère et le gêné. Les enfants sont spontanés mais peuvent tout aussi vite jouer les grands timides lorsqu'un adulte inconnu s'intéresse à eux. Du coin de l'oeil, je vois les deux frères discuter à voix-basse, les paroles entrecoupés de petits rires francs et d’œillades dans la direction du soignant en blouse blanche. 

J'ai un sourire suivi d'un hochement de tête pensif alors qu'il déclare que les enfants ont cette capacité à dire les choses telles qu'elles sont. C'est vrai. Ils s'encombrent beaucoup moins de filtres et de masques que nous autres, adultes, nous sentons obligés de porter en permanence. C'est une chance, d'une certaine façon. Pouvoir dire les choses comme elles viennent. Et, surtout, ne pas souffrir du regard des autres lorsque ce que l'on dit n'est pas socialement correct. On leur pardonne ces écarts : ce ne sont que des enfants. Ils vont grandir et apprendre à parler lisse et bien rangé. En revanche, lorsqu'un adulte se risque au même jeu, il se fait sévèrement réprimander par des paroles ou des regards noirs. Lui, c'est une cause perdue. Il a déjà grandi et aurait déjà dû intégrer les attentes de la société en termes de filtre. 

 

Tandis que l'inconnu me demande si je cherche quelqu'un, mon regard glisse sur sa blouse jusqu'à la petite étiquette collée au niveau de la poitrine. Rowan Murray - Guérisseur en chef - Service d'empoisonnement par potions et plantes.

Mentalement, je me repasse les noms de collègues de Nahid que je connais. Me demandant si j'ai déjà entendu parler de lui. Sans succès. Je ne pense pas l'avoir déjà croisé dans mes pérégrinations à Ste Mangouste.

 

-J'attends ma soeur, Nahid Terhani. Elle travaille à cet étage, au service de pathologie des sortilèges. Peut-être que vous avez l'habitude de la croiser en tant que collègue. Je dois lui ramener ses deux petits monstres, j'ajoute dans un sourire, en désignant les deux enfants qui discutent avec grande énergie et forts mouvements. Franchement, vous allez croire que je ressasse encore, mais je suis contente de voir qu'à Ste Mangouste, il y a des soignants aussi colorés et éclatants que vous. Ca doit faire du bien aux patients, non ? L'hôpital, c'est jamais l'endroit où on aime aller. Alors voir un peu d'incongru... je suppose que ça aide à supporter son séjour et fait briller quelques sourires. Vous êtes en poste depuis longtemps ?

 

Non pas que je sois une habituée de Ste Mangouste. Encore moins du service d'empoissonnement par potions et plantes. Mais il est vrai que je ne l'ai jamais croisé. Et Nahid ne m'a jamais parlé de ce collègue si haut en couleur. Après, il se pourrait bien que Nahid n'ait jamais trouvé ce détail assez important pour le raconter. C'est qu'elle n'est pas du genre à s'encombrer des petits à-côtés lorsqu'elle raconte. Elle a tendance à aller direct au but, sans fioritures ni détour. Sa franchise et son côté directs sont appréciables. Mais des fois, certains récits gagneraient à être enrobés de quelques détails croustillants pour plus d'immersion.

Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative
Serena Hallway

Médium 38 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Serpentard
Au pied d'un immeuble londonnien, Jeudi 01 Mars 2125

Avec @Carrie 

 

La femme aux traits tirés ne peut s'empêcher de me remercier des dizaines de fois d'affilée, serrant mes mains dans ses mains moites. Je lui fais un sourire coincé. Je veux juste qu'elle me lâche, je n'aime pas sentir cette moiteur se répandre sur ma peau. Mais je ne peux décemment pas le lui dire, j'ai un rôle à tenir et un visage professionnel à maintenir. 

Mrs. Kellengam a fait appel à mes services car, depuis le douloureux décès de son fils âgé de trente-deux ans, elle a l'impression qu'il hante son appartement et ne parvient pas à trouver la paix. Elle n'a pas marchandé, assurant que mon prix serait le sien, qu'elle ne souhaitait qu'une seule chose : que son fiston repose enfin en paix.

J'ai fait mon petit show habituel. Nous nous sommes installées dans le salon, j'ai sorti de mon sac mon nécessaire à encens -j'ai compris que les Moldus aiment associer surnaturel, spiritisme et encens. Je lui ai fait faire quelques exercices de respiration et de relaxation les yeux fermés, histoire que son esprit soit détendu et donc plus facilement pénétrable pour ma legilimencie. Puis je lui ai demandé de se concentrer sur son fils, les images qu'elle garde de lui, les petits détails qu'elle a toujours aimé remarquer chez lui. Je l'ai guidée de ma voix sur les éléments à se remémorer -un détail physique, une façon de se mouvoir, une intonation de voix particulière, un tic, ses expressions favorites... De là, nous en sommes venues aux souvenirs des derniers moments passés avec lui. Et je me suis rendu compte que mère et fils se sont violemment disputé, ce qui a conduit le fils à claquer la porte, monter dans sa voiture pour rejoindre sa maison à trente kilomètres de Londres. Logement qu'il n'a jamais atteint puisqu'un accident l'a fauché en cours de route. Hôpital, coma, jamais de réveil. 

A partir de là, ça a été facile.

Prétendre que le fils est attaché à sa mère par les paroles non-dites, les excuses non prononcées, les regrets d'avoir eu une dispute pour dernière interactions. Des larmes, des sanglots, des je suis désolée, je ne t'en veux pas et hop, le tour est joué. 

Mrs. Kellengam a rouvert les yeux, visiblement plus apaisée.

Je lui ai assuré qu'elle avait fait ce qu'il fallait. Que son fils avait entendu ses regrets et avait pu formuler les siens à travers moi. Qu'il était désormais prêt pour le grand voyage.

 

C'est comme ça que je quitte l'appartement 425 de cet immeuble londonnien.

J'emprunte l'ascenseur pour descendre les quatre étages et pousse la porte du hall. La lumière du jour me fait cligner les yeux. Pour une ambiance plus feutrée, j'ai demandé à Mrs. Kellengam de fermer les rideaux du salon. Nous avons donc passé près d'une heure plongées dans l'obscurité. Il me faut donc un temps avant que mes yeux ne s'habitue à la clarté de ce début d'après-midi.

Ce début de mois de mars apporte encore son lot de fraîcheur, malgré le printemps qui se sent. 

Je boutonne mon manteau, vérifie que les billets remis par ma cliente se trouvent bien dans ma poche et m'apprête à reprendre ma route. Je regarde à droite, à gauche, pas de véhicule Moldu, je traverse et monte sur le trottoir d'en face.

 

Je remarque tout à coup une silhouette.

Au croisement du trottoir et d'une rue perpendiculaire à deux mètres devant moi, une personne se trouve adossée à un mur et semble regarder l'immeuble d'où je viens de sortir.

Intriguée, je m'approche. Mains dans les poches pour les garder au chaud.

Je m'arrête et constate que c'est une femme. Je n'ai pas souvenir l'avoir croisée lorsque je suis montée. Soit je n'y ai pas fait attention, soit elle est arrivée entre temps.

 

-Vous cherchez quelque chose ? je lui demande d'une voix douce.

Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative
Isaya Bergame

Gérante des Trois Balais 34 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Poufsouffle
Salle principale des Trois Balais, Samedi 03 Mars 2125

A cet instant précis, Isaya se dit que cette journée va être à la fois pourrie et interminable. Elle a déjà envie de rentrer dans son appartement de Pré-au-lard et de se mettre au lit. Toutes les journées ne se valent pas et parfois, quand ça veut pas, ça veut. Difficile de faire autrement, d'aller contre le destin ou quoi que soit cette force qui fait que la vie n'est pas un long fleuve tranquille.

Elle soupire. Ferme les yeux quelques secondes pour reprendre un peu de contenance.

Il faut qu'elle se reprenne. Ce n'est que l'après-midi. Y'a encore toute la soirée à assurer.

 

Tout à coup, une fois familière lui fait rouvrir les yeux. Ses paupières battent, elle a quelques secondes de flottement, le temps de remettre ses idées en ordre et reprendre pied avec la réalité. Les bruits, les odeurs, la sensation de son corps ancré dans le sol. Puis le visage. Qu'elle connaît. Qui se tient près d'elle. Elle ne percute pas de suite car cette visite était inattendue. Cela fait un petit moment qu'ils ne se sont pas vus. Elle ne pensait pas croiser le professeur Pope ce jour. Elle aurait même préféré ne pas le croiser aujourd'hui. Pas alors qu'un client vient de partir en vrille et, surtout, qu'elle vient d'échouer sur un sortilège aussi simple qu'un Tergeo.

 

Sans rien lui demander, Edwin Pope pointe sa baguette vers la tâche et, d'un sortilège bien lancé, parvient à inverser la tendance. 

Isaya forme un merci muet du bout des lèvres tandis que l'homme lui fait remarquer qu'elle ne peut pas porter sur son dos chaque éclaboussure du monde. Elle a un profond soupir. Non pas d'agacement, mais plutôt celui qui dit je sais mais se sent résigné. Elle connaît parfaitement ce trait de sa personnalité. C'est d'ailleurs à cause de ça qu'elle a fini dans un restaurant plein de chaises et de pâtes fantômes avec Leo Bloodworth. Parce que, sans savoir pourquoi, elle se sent responsable de tout le monde. Et se donne pour que les autres aillent mieux. Syndrome de l'infirmière ? Peut-être un peu. C'est sans doute aussi pour ça que depuis plus de quatre ans, elle accepte les tergiversations de Rory quant au divorce et le fait qu'il y a encore trois cartons pleins d'affaires à lui chez elle. Elle s'énerve, s'agace mais en même temps se dit que bon, peut-être qu'il dit vrai le pauvre, il est perdu, il a beaucoup de choses à faire, il se sent mal par rapport à leur situation, il...

Cette fichue tendance à faire passer le confort des autres avant le sien la perdra, elle le sait bien.

 

-Venez vous installer au comptoir, lance-t-elle en réponse à Edwin. Je vous offre votre verre, de whisky ou d'hydromel, peu importe.

 

Ceci dit, elle se dirige elle aussi vers le comptoir qu'elle contourne. Elle récupère un verre et se penche pour attraper deux bouteilles qu'elle dépose face au professeur de métamorphose : hydromel et whisky-pur-feu. Il aura ainsi le loisir de choisir la boisson qu'il veut affectionner dans l'instant.

 

-Ca fait un moment qu'on ne s'est pas vus, commence-t-elle en s'asseyant face à son interlocuteur. Que devenez-vous ? Poudlard ne vous a pas encore lassé ?

Message publié Samedi 22 Février 2025 à 16:06

Franchement, ça sert vraiment de poster ici si on n'obtient aucun succès ?

 

Disons que pour le bien de la communauté (quelle communauté ? Quel bien ?) je vais quand même le faire !

 

Askip, selon le monsieur du dessus (⬆️⬆️⬆️) j'ai fait partie des fondateurs de l'association dont je me suis retirée aujourd'hui pour pouvoir pleinement apprécier le statut de joueuse, RPGiste sans toute les responsabilité et le boulot (assez dense, bravo à celles et ceux qui le font) qui va avec.

 

Ancienne d'HP2005, j'ai fait mes premiers pas sur ce forum en 2015, c'est-à-dire il y a presque 10 ans, Merlin comme le temps passe, c'est fou.

Vous m'avez peut-être connue sous le nom de Kohane Werner puis Kohane W. Underlinden. Aujourd'hui c'est Hippokoko (savant mélange d'hippopotame et de Koko, car Kohane, c'était un hippopotame de la rhétorique).

J'avais un perso joyeusement perché que j'aimais profondément, pour qui j'ai toujours beaucoup d'affection. Mais que je n'ai pas souhaité reprendre ici car il aurait fallu repartir d'une page vierge et je ne me voyais pas effacer tout ce que Kohane a vécu pour en refaire une autre.

 

Aujourd'hui, avec la possibilité d'incarner plusieurs personnages, je m'essaie à des histoires de vie et des caractères un peu différents. Je débute tout juste avec eux, qui sait où ils me mèneront...

 

Sinon j'aime mater des films et des séries, faire des sous-entendus graveleux, afficher ma bouille trop mignonne pour balancer une vacherie, manger et dormir. Et à l'occasion, écrire et RP. A l'occasion seulement...

 

PS : 

Le monsieur du dessus a dit : 

"A commencé sur Harry Potter 2005 avec un pseudo très original que nous tairons ici avant de choisir des patronymes de meilleurs goût."

Si cette info vous intéresse et que vous avez un truc intéressant à me donner en échange, j'peux vous renseigner 😇

Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative
Amanda Howcraft

13 ans Né·e Moldu·e Britannique Notoriété

Poufsouffle
Hall de Poudlard, près de l'entrée de la salle commune des Poufsouffles, Mardi 05 Septembre 2124

Amanda ouvre de grands yeux teintés d'une sincère surprise lorsque le concierge lui annonce être allé en Amérique.

L'Amérique !

Elle n'y est jamais allée, ne l'a vue qu'à travers les films avec lesquels elle a pu grandir. Elle en a des images de buildings tout en verre, de néons aux façades des commerces, de foules intenses et d'une vie qui n'arrête jamais de battre son plein, même au beau milieu de la nuit. Elle a du mal à se figurer qu'Horace soit allé se mêlé à ce joyeux imbroglio de gens et de choses. A dire vrai, à nouveau, elle a du mal à se le figurer ailleurs qu'à Poudlard.

Il enchaîne, lui laissant entrevoir du bout de quelques mots un peu de son voyage.

La jeune Poufsouffle note dans un coin de sa tête qu'il est parti avec Monsieur Beckett, autrement dit le bibliothécaire. Elle ne savait pas qu'ils étaient proches comme ça. Elle aussi, elle aimerait bien un jour partir dans un grand voyage avec quelqu'un de cool qu'elle apprécierait énormément. Mais bon, elle savait que ce ne serait pas pour de suite.

Elle ne comprend pas trop ce qu'est une Harley ou encore la célèbre route soixante-six. Ses connaissances en la matière sont plutôt limitée, même venant d'un monde Moldu. Les bécanes, ce n'est pas tellement son centre d'intérêt. Mais elle ne dit rien, pour ne pas passer pour une idiote. Si ça se trouve, tout le monde connaît ça sauf elle.

Elle a souvent eu le sentiment d'être différente, à côté de la plaque, la silencieuse Amanda, un peu renfermée, un peu taciturne, au milieu de la cour de récréation emplie d'autres enfants qui crient, qui jouent, qui rient. Ce n'est pas la première fois que quelque chose paraissant évident pour tous ne l'est pas pour elle.

 

En revanche, elle peut bien imaginer ce qu'Horace veut dire lorsqu'il évoque les villes. Alors elle hoche la tête vigoureusement.

Puis le concierge dévie, revient sur le sujet de la rentrée. Il évoque un club dont la jeune fille n'a pas entendu parler. Encore un truc qu'elle ne sait pas alors que tout le monde le sait... En revanche, ce truc l'intrigue et elle brûle d'envie de poser la question.

Elle ne sait pas si elle aime les clubs. C'est souvent plein de monde et le monde l'intimide. Elle préfère les ambiances feutrées et calmes, les relations duelles avec une personne qui la connaît bien et la comprend.

 

-Je... j'ai pas entendu parler du club, finit-elle par dire. Ca lui a demandé du courage. C'est quoi ?

 

Pas ce qu'est un club. Mais quel type de club c'est. Elle se dit qu'elle a mal posé sa question.

 

-Enfin, je veux dire, on fait quoi dans ce club ? reprend-elle. Il... il y a beaucoup de monde ? ajoute-t-elle d'une petite voix.

Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative
Karl Mitch

Propriétaire de la Tête de Sanglier 118 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Gryffondor
La Tête de Sanglier, Jeudi 07 Décembre 2124

Karl fut satisfait de constater que le jeune Auror avait répondu à l'appel.

Il le vit passer le seuil de l'établissement et se diriger vers le comptoir d'un pas mesuré. Il vint s'asseoir comme un client lambda, adressant au vieil homme un discret regard entendu.

Karl jeta un coup d'oeil rapide en direction de ses deux suspects qui n'avaient pas bougé, semblant attendre quelque chose. Il n'était donc pas encore le moment de bouger. Il fallait continuer à faire comme d'habitude pour ne pas éveiller les soupçons.

Alors le propriétaire de la Tête de Sanglier afficha son meilleur sourire commercial et s'exclama : 

 

-Bonsoir et bienvenue ! Que puis-je vous servir ? Oh, attendez, ne dites rien, Lewis (il désigna le jeune serveur occupé à ramener des chopes vides) a créé un tout nouveau cocktail à base de jus de citrouille, un véritable délice ! Allez mon garçon, ajouta-t-il en s'adressant audit Lewis, fais-lui goûter ta superbe création !

 

Ca lui faisait mal au coeur de proposer à Kaelen une boisson sans alcool. Mais il ne fallait prendre aucun risque : si filature voire affrontement il devait y avoir, il valait mieux être le plus sobre possible.

Tandis que Lewis s'occupait à mélanger dans un shaker du jus de citrouille avec une infusion d'hibiscus et du nectar de pêche, Karl s'assit sur son tabouret, face à Kaelen. Dans un marmonnement, il lança à voix basse : 

 

-Je suppose que tu les as remarqués. Je les garde à l'oeil, je te préviens quand ils bougent. Y'a un bon filon.

 

Lewis posa devant l'Auror son cocktail, décoré de quelques feuilles de basilic.

Tout à coup, la vieille sorcière malheureuse, qui en était probablement à sa sixième ou septième bièraubeurre, envoya valser sa chope dans laquelle il restait un fond de boisson. Tout le monde dans la salle sursauta tandis que, complètement ivre et en larmes, elle se mettait à beugler :

 

-POURQUOI PERSONNE NE M'AIME DANS C'MONDE ?! C'VRAIMENT TROP INJUSTE AIMEZ MOI PUTAIN D'MERDE Z'AVEZ QUOI CONT' MOI ?!

 

Le tout en gesticulant de façon très désordonnée, manquant de mettre une droite involontaire au type le plus proche.

Karl adressa un regard à son serveur qui comprit immédiatement que lui revenait la mission de calmer l'ambiance. Aussi, il se précipita vers la sorcière et tenta en premier lieu la diplomatie, l'alpaguant d'une voix douce dont lui seul avait le secret, lui demandant de se rasseoir, l'assurant que personne n'avait dit qu'elle n'était pas aimée et que ça allait passer, ce n'est que l'alcool qui...

En réponse, il se prit une gifle magistrale qui fit s'élever un oh de surprise et d'indignation dans ce qui restait de la clientèle. 

Lewis, pourtant habituellement calme et bien poli, sembla voir rouge car il attrapa les poignets de la sorcière qui continuait de s'agiter dans tous les sens en lui intimant, d'une voix beaucoup plus dure et cinglante, de cesser son manège et de dégager d'ici.

 

-Ah c'pas un jeune comme toi qu'va m'faire dégager 'spèce d'malpoli ! s'exclama la sorcière en tentant à nouveau d'en foutre une au jeune serveur. 

 

Excédé, Lewis lâcha un des poignet de la femme, évita de justesse une nouvelle gifle, saisit sa baguette et, d'un tour de poignet, lui balança un Levicorpus bien senti. Hurlante, éructant de rage, la bave aux lèvres, l'impudente se retrouva tête en bas, cape tombant sur le visage, tandis que le serveur la conduisait de force vers la sortie.

 

Cette scène avait provoqué une véritable vague d'émotion. Certains s'étaient levés, prêts à intervenir ou venir en aide à Lewis. Tous avaient leur mot à dire sur la situation, créant un brouhaha de voix qui s'entrechoquaient.

Karl afficha une moue satisfaite : une fois encore, le jeune homme avait su se dépatouiller des situations déplaisantes dans lesquelles son charmant patron l'envoyait.

Mais cette satisfaction laissa bientôt place à deux yeux ronds tandis que le vieil homme constatait que ses deux principaux suspects avaient profité du remue-ménage provoqué par la sorcière pour se faire la malle. Heureusement qu'ils avaient payé leurs consommations au moment du service, parce que les réflexes de Karl auraient pu le conduire à s'écrier "ils s'en vont sans payer ! Lewis poursuis-les !" ce qui aurait rendu à néant les chances de filature discrète.

 

A la place, il tapota l'épaule de Kaelen et désigna du menton la porte qui venait de se refermer.

 

-Faut les suivre, commença-t-il. S'pourrait bien qu'ils aient quelque chose à voir avec un trafic de kiwicot d'une ampleur encore inconnue. Ca doit pouvoir t'intéresser.

 

Tout en parlant, il contourna le bar pour se diriger, lui aussi, vers la porte.

S'il avait été plus jeune et plus en forme, peut-être qu'il aurait bondi au-dessus de son comptoir, tel un héros de film d'action Moldu. Non pas qu'il connaisse grand-chose aux films d'action Moldu. Mais en 117 ans d'existence, il avait eu le temps de discuter avec bon nombre de personnes et apprendre des tas de choses même dans des domaines qu'il ne côtoyait absolument pas.

Mais d'ailleurs, était-on bien sûr que Karl Mitch fût âgé de 117 ans ? Absolument pas. Par un heureux hasard, les papiers pouvant certifier de la date de naissance du vieil homme n'étaient plus -la façon dont l'état civil avait (soi-disant) pu les perdre était floue. Aussi, il n'y avait que sa parole pour assurer qu'il avait 117 ans. Mais en y réfléchissant bien, ne disait-il pas depuis quelques années déjà qu'il avait 117 ans ? Vous savez, les vieux, des fois, ça perd la tête... 

 

______________

Lancer de dé : 

 

1 : Il ne sait réellement plus quel âge il a donc il suppose avoir 117 ans.

2 : Il a réellement 117 ans et s'en souvient très bien.

3 : Il n'a pas 117 ans mais est persuadé en avoir réellement 117.

4 : Il n'a pas 117 ans mais plutôt 83. Mais il préfère dire 117 ans, ça en jette davantage.

Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative
Amanda Howcraft

13 ans Né·e Moldu·e Britannique Notoriété

Poufsouffle
Chambre du dortoir Poufsouffle, Samedi 10 Mars 2125

Amanda regarde attentivement autour d'elle alors qu'elle se dirige vers sa salle commune. Un léger sourire aux lèvres, elle observe les élèves qui vont et qui viennent. Son regard s'attarde tout particulièrement sur ses camarades masculins. Elle se demande à quoi peut ressembler le mystérieux F. avec qui elle échange des courriers depuis quelques semaines.

Est-ce lui, ce rouge-et-or clairement plus âgé qu'elle, avec des dreadlocks et le large sourire qu'il affiche, tandis que son copain semble lui raconter une bonne blague ? Ou alors, justement, le copain en question ?

Est-ce ce petit rouquin tout discret qui s'éclipse par un couloir latéral ?

Ou encore cette grande perche qui arbore les couleurs des bleu-et-bronze ? 

Mille et une possibilités. 

Amanda ne sait pas grand-chose de F. Quelques éléments familiaux, un sentiment d'être très semblable l'un à l'autre mais rien qui pourrait la renseigner sur son physique, son âge ou encore sa maison. 

 

Dans sa main, elle tient la dernière missive qui date du jour même. Elle l'a récupérée une demi-heure plus tôt, alors qu'elle finissait de déjeuner dans la Grande Salle. Miranda, très intriguée, lui a demandé de qui provenait cette fameuse lettre. A demi-mots, Amanda lui a expliqué l'affaire mais n'a pas voulu lui montrer ce qui était écrit. Son amie a un peu insisté mais face à l'obstination de la jeune fille, elle a fini par céder. Le déjeuner terminé, Miranda lui a dit qu'elle la retrouverait dans la salle commune dans l'après-midi et s'est éclipsée avant qu'Amanda n'ait pu dire quoi que ce soit. Alors, profitant d'être seule, cette dernière a enfin pu prendre connaissance du courrier.

 

Elle sourit en empruntant le chemin connu par coeur, conduisant de la Grande Salle à la salle commune.

Les questions tournent dans sa tête.

Elle a proposé Finlay ou Frederick comme prénom. F. a continué de faire le mystérieux, affirmant que certaines lettres étaient correctes sans préciser lesquelles. Elle essaie d'imaginer d'autres propositions qu'elle pourrait lui faire.

Elle a hâte de rejoindre le dortoir et de pouvoir s'installer sur son lit afin de relire, plus au calme, la lettre et envisager déjà quelques lignes de réponse.

 

La porte du dortoir des filles n'est pas fermée et la jeune Poufsouffle se glisse à l'intérieur.

Rapidement, elle constate qu'il n'est pas tout à fait vide : une jeune élève est installée à un bureau et semble penchée sur un parchemin. Amanda se demande si elle est en train d'écrire un courrier ou de rédiger un devoir pour la semaine qui arrive. 

Elle entend soudainement la plume crisser sur le papier, en un bruit caractéristique de rature et d'énervement.

Sans trop s'approcher, Amanda demande, d'une petite voix :

 

-Tu n'y arrives pas ?

Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative
Serena Hallway

Médium 38 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Serpentard
Rues du Chemin de Traverse, Vendredi 29 Décembre 2124

La nouvelle année approche à grands pas. Dans quelques jours, ils seront des milliers, des millions à crier joyeusement bonne année tout en sachant pertinemment qu'elle ne sera pas forcément meilleure que celle qui vient de s'écouler. La nuit du 31 décembre au 1er janvier est toujours le moment où on s'autorise un peu d'espoir, un peu d'optimisme avant de se remettre à bougonner le 2 janvier.

 

Comme chaque fois, je décide de prendre quelques jours pour faire le bilan de ces mois écoulés et mettre de l'ordre chez moi. Des petits coups de baguette par-ci par-là, j'ai activé les appareils ménagers pour faire place nette en vue de l'année à venir.

Puis je me suis penchée sur mon livre de comptes pour y inscrire le dernier montant de 2124. Vidant ma tire-lire pour en compter les petits billets, j'ai minutieusement tout reporté, accompagné d'une copie de chaque facture que j'ai adressée aux clients.

On peut dire que les affaires ont plutôt bien roulé. A croire le mysticisme ne mourra jamais. On a beau dire qu'on devient plus rationnel, plus sceptiques, il y a toujours des gens pour y croire. Parfois, c'est l'unique chose à laquelle ils peuvent se raccrocher pour continuer d'avancer. Lorsqu'une perte, un deuil est trop difficile à surmonter, on se console en imaginant une autre vie, au-delà. Et plus encore, on garde l'espoir de pouvoir, un jour, échanger à nouveau quelques mots avec le défunt par l'intermédiaire de gens comme moi. Sauf que dans mon cas, je sais bien que je ne leur cause pas, aux morts. Je ne dis que ce que les gens veulent entendre. Et ils sont contents. Et ils paient. C'est surtout ça l'important.

 

Après avoir rempli mon livre de compte, je me suis dit qu'il serait temps d'aller mettre tout ça dans le coffre à Gringotts. Echanger les livres sterling contre des gallions et tout planquer bien au chaud, pour le moment où j'en aurai besoin. 

Sortant de mon appartement, je dévale les marches et ouvre à grande volées la porte menant à l'extérieur.

La vie du Chemin de Traverse me rattrape, ses voix, ses sons de pas et d'animaux qu'on transporte en cage, ses sorciers étranges, courbés, taiseux, qui vous regardent passer d'un oeil mauvais. Sans doute qu'ils ne vont pas tarder à se rappeler le chemin de l'Allée des Embrumes et aller faire un saut dans leurs boutiques favorites là-bas.

 

Ajustant ma cape violette sur mes épaules, je me mets en route vers Gringotts.

Je trouve l'atmosphère plutôt douce pour une fin décembre. 

Je zigzague entre des passants faisant du lèche-vitrine, manque de rentrer dans un gamin qui sautille gaiement en mangeant une tartelette à la couleur douteuse et m'arrête un instant devant la Boutique de l'Apothicaire. Je songe qu'il faudra que je fasse le point sur ce qu'il me reste en termes d'ingrédients de potion et que je refasse le plein. Mais je ne l'ai pas fait avant de partir, trop pressée que j'étais d'aller déposer mon argent à Gringotts. Je me le note dans un coin de ma tête.

J'ai toujours aimé les potions. La minutie et la rigueur demandée. Le mystère de la voir se mélanger sans savoir si, réellement, elle aura l'effet escompté. Le petit pincement au ventre à l'idée que ça puisse exploser. Tant d'émotions en une seule activité.

 

Trottinant d'un bon pas, j'aperçois bientôt Gringotts. 

Je glisse ma main dans la poche de ma veste pour m'assurer de la présence de mes billets.

Y'a pas à dire, voilà une bonne fin d'année. Plus qu'à espérer que la suivante sera à la hauteur.

Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative
Amanda Howcraft

13 ans Né·e Moldu·e Britannique Notoriété

Poufsouffle
Salle de cours de soins aux créatures magiques, Vendredi 16 Février 2125

RP avec @Vanessa 

 

Les élèves s'ébrouent alors que la fin du cours a été signifié. Une partie d'entre eux manifestent leur déception entre deux piaillement : ils ne s'attendaient pas à un cours théorique en ce mardi matin. Ils pensaient être en extérieur, à appliquer les sages conseils et recommandations du professeur Bowers.

Amanda a, elle aussi, été surprise lorsqu'il a été annoncé que le cours aurait lieu dans la salle de classe. Cette même salle qui est, finalement, peu utilisée pour une matière comme les Soins aux créatures magiques.

Le professeur Bowers les a rassurés : la semaine prochaine, il serait temps de passer à la phase pratique ! 

Après leur avoir expliqué ce qu'il y a à savoir sur les hippogriffes, il leur a assuré qu'ils auraient l'occasion d'en voir un pour de vrai la semaine suivante. Malgré cela, certains ne peuvent s'empêcher de murmurer entre eux que, quand même, ça aurait été vachement plus cool si on avait pu faire la phase pratique dès aujourd'hui.

Amanda peut comprendre qu'on commence par un peu de théorie. Et puis, elle aime bien apprendre alors finalement, ça ne la dérange pas tant que ça.

 

Elle se souvient avoir parcouru durant tout l'été son livre Vie et habitat des animaux fantastiques. Elle n'avait pas grand-chose d'autre à faire de son été, de toutes les façons. 

Elle a lu ce qu'il était écrit concernant les Hippogriffes et, à l'instar de la majorité des animaux présents dans ce manuel, elle est restée fascinée par la créature.
Enfant née-Moldue, elle n'a pas imaginé, jusqu'à ses onze ans, que des animaux aussi incroyables que dans ses livres d'histoire puissent exister. Et pourtant, c'est bel et bien le cas. Découvrir à onze ans qu'on a réellement un don et qu'on est d'office inscrite dans une école de sorcellerie britannique... voilà une nouvelle qui a chamboulé sa vie deux ans et demi plus tôt.

Elle n'a pas aimé Poudlard, au début.

Elle se sentait décalée, perdue, au milieu de ces étudiants qui, pour beaucoup, baignent dans le monde magique depuis leur naissance.

Et puis, surtout, elle se sentait loin de sa mère, loin de son frère. Le téléphone portable n'est pas très efficient au sein de l'école. Les SMS relégués à l'oubli. Elle n'aimait pas se sentir si loin de sa famille, tiraillée par la peur incessante qu'il leur arrive quelque chose, que son père revienne et leur fasse du mal.

Avec les années, cette peur s'est estompée car les relations se sont aplanies.

Sa mère a rencontré Philippe, ce qui l'a aidée à se sortir de cette relation d'emprise et de violence dans laquelle elle était. Et Dan a fini par laisser tomber.

Aujourd'hui, Amanda aime bien Poudlard. Surtout que la 3ème année représente un sacré tournant. Les cours optionnels commencent. Tout comme les sorties à Pré-au-lard.

 

Lorsqu'il a fallu choisir les options, Amanda a longuement hésité. Beaucoup des intitulés ne reflétaient aucune réalité pour elle. Qu'est-ce qu'on fait réellement en divination ? Ne faut-il pas un don de naissance pour ça ? Et l'arithmancie, c'est quoi exactement ? Etudier des runes, c'est-à-dire ?

Le Soin aux créatures magiques est l'intitulé qui lui a le plus parlé, finalement.

Elle a toujours aimé les animaux.

Enfant solitaire et renfermée, elle s'est souvent plus familiarisée avec ces petites créatures à pattes plutôt qu'avec ses congénères humains. Elle les trouve souvent plus dignes de confiance, plus fidèles, plus loyaux.

 

C'est pourquoi, elle s'est retrouvée à user les bancs du cours de Soins aux créatures magiques. Et elle ne regrette pas son choix.

Ainsi, alors que les élèves s'éclipsent par la porte pour rejoindre le cours suivant, Amanda va en sens inverse.

Timide mais brûlant d'envie de poser une question, elle s'approche du professeur Bowers. Elle hésite, inspire, prend son courage à deux main et commence : 

 

-Pr... professeur ?

 

Elle connaît un peu le professeur de Soins aux créatures magiques car il est également le directeur de Poufsouffle. Il les accueillis lors de leur première année. Elle sait qu'il doit être sa référence adulte en cas de question, de souci. Mais, à dire vrai, elle n'a jamais trop eu l'occasion de lui parler. Elle ne sait pas quel type de personne il est.

 

-La semaine prochaine... quand... on fera la partie pratique... on aura le droit de monter sur le dos de l'Hippogriffe ?

 

Voilà. La question qui la taraude est posée.

Elle aimerait bien essayer un vol à dos d'Hippogriffe. L'idée qu'elle en a est plutôt sympa.

Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative
Amanda Howcraft

13 ans Né·e Moldu·e Britannique Notoriété

Poufsouffle
Hall de Poudlard, près de l'entrée de la salle commune des Poufsouffles, Mardi 05 Septembre 2124

Amanda se sent rougir lorsque le concierge lui adresse un clin d'oeil complice. Elle se sent valorisée comme jamais. Pour sûr, elle se rappellera de cette soirée !

Elle suit du regard la direction indiquée et constate qu'en effet, les statues qui s'étaient réfugiées dans la Grande Salle ont refait leur apparition, rassurée à l'idée qu'il n'y a plus de grands jets d'eau et qu'elles peuvent donc reprendre leur place habituelle sans risque.

Puis elle jette un coup d'oeil autour d'elle : tout semble rentrer peu à peu dans l'ordre. Même si quelque chose chiffonne toujours le concierge. Elle ne comprend pas très bien quoi mais l'observe lancer un Finite Incantatem en pointant des chiffons du bout de sa baguette.

Bizarrement, ceux-ci paraissent perdre de la vie qui les animait et retombent, inertes. L'action est bientôt suivie de plaintes en cascade de la part des portraits. Craignent-ils ne plus pouvoir être correctement astiqués maintenant que les chiffons sont au sol, sans un mouvement ?

Horace s'applique alors à les dupliquer mais les nouveaux objets sont tout aussi agités et farceurs que les précédents, ce qui le fait jurer.

 

-Oui je vais vous chercher ça ! s'exclame Amanda, en réponse à la demande du concierge.

 

Et elle bondit vers le placard en question où elle trouve, en effet, plusieurs lots de chiffons. Elle en saisit quelques-uns et revient vers Horace en les lui tendant.

 

-Vous allez les ensorceler pour qu'ils nettoient tous seuls mais sans folie ? Je peux essayer ?

 

Sans trop attendre la réponse, encore gargarisée par ses succès précédents, elle tend l'ensemble des chiffons au concierge, sauf un. Sur lequel elle veut essayer, à nouveau, de mettre en pratique quelque sortilège.

 

Anima Onnat !

 

Amanda commence sans doute à fatiguer. Car sa baguette ne produit rien, pas un son, pas un éclat. Et le chiffon reste inerte.

 

-Je ferais mieux de vous laisser faire, dit-elle en direction d'Horace, un petit sourire gêné aux lèvres.

Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative
Amanda Howcraft

13 ans Né·e Moldu·e Britannique Notoriété

Poufsouffle
Couloirs de Poudlard, Jeudi 08 Février 2125

Lorsqu'il parle, le garçon est encore plus impressionnant.

Il n'a pas l'air gêné ou de vouloir cacher quoi que ce soit. Il a l'air, au contraire, très sûr de lui. Amanda envie ces personnes, qui peuvent blablater, aborder des gens sans bafouiller et en se sentant parfaitement à l'aise. Voilà des compétences de relations sociales qu'elle n'a absolument pas.

L'étudiant l'interroge sur la raison de sa présence ici. La jeune fille va pour lancer une plate et sincère explication -elle n'est que de passage, elle va rejoindre sa salle commune, elle aime bien passer par des endroits peu fréquentés parce qu'elle n'aime pas la foule. Mais il ne lui en laisse pas le temps, soulignant que le couvre-feu ne va pas tarder. Elle se demande pendant un instant si c'est un préfet et si traîner dans ce couloir pourtant pas interdit peut lui être reproché. Mais non, il ne semble pas incarner une quelconque autorité de l'école.

 

Puis, un sourire et un air arrogant sur le visage, le jeune homme s'approche d'elle après avoir demandé si elle préparait un mauvais coup.

Amanda perd encore plus de sa contenance (qui n'était déjà pas très au top niveau) et se sent devenir cramoisie à l'idée qu'on puisse penser qu'elle échafaude un sage plan pour enfreindre le règlement. Elle sait pertinemment qu'elle ne fait pas partie de ces élèves-là. Son caractère de petite fille rangée ne lui permettrait jamais d'envisager de son plein gré préparer un mauvais coup.

 

-Pas... pas du tout, tu te trompes ! s'exclame-t-elle en agitant ses mains, nerveuse. Je... je passais juste, c'est... c'est pas encore le couvre-feu !

 

Mais elle doit avouer que les élèves qui ont assez de courage et d'audace pour enfreindre joyeusement le règlement l'ont toujours intriguée. Pourquoi font-ils ça ? N'ont-ils pas peur des retombées ? Qu'est-ce que ça fait, de le faire ?

 

-Mais... et toi ?

 

Elle a envie de se gifler. La question est sortie toute seule. Ce n'est sans doute pas la meilleure qu'elle aurait pu poser. Croit-elle qu'il va lui déclarer, en grandes pompes que, bien sûr, il est en train de mettre en place un sacré mauvais coup ? Ce n'est pas le genre de chose qu'on crie sous tous les toits au risque de se faire pincer par Horace, le gentil mais néanmoins professionnel concierge. 

Et pourtant, elle a très envie d'avoir une réponse à la question qui lui a échappé. Parce qu'elle est curieuse. Même si ce grand garçon l'impressionne carrément.

Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative
Serena Hallway

Médium 38 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Serpentard
Salle principale, près d'une fenêtre, Samedi 24 Février 2125

Ce soir, c'est Trois Balais.

Après avoir passé trois jours à manger des pâtes accommodées sous toutes leurs formes, j'en ai eu marre et me suis dit que j'allais reprendre mes bonnes vieilles habitudes : manger à l'extérieur. La cuisine et moi étant une grande histoire d'inimitié (sauf quand ça concerne les pâtes), je ne tente même plus de varier moi-même mes plats et préfère chercher un petit restaurant ou taverne où me sustenter. Evidemment, ça occupe une bonne part de mon budget et je songe parfois que je ne pourrai pas continuer comme ça bien longtemps. Et puis les affaires continuent de fleurir alors je n'y pense plus. Vivant un peu au jour le jour.

 

J'ai songé que cela faisait très longtemps que je ne suis pas venue aux Trois Balais. Lorsque j'étais étudiante, j'y venais souvent, durant les sorties autorisées à Pré-au-lard. C'était un peu le lieu de rencontre et de retrouvailles.

Mais depuis que j'ai quitté Poudlard et me suis installée sur le Chemin de Traverse, Pré-au-lard n'est qu'une destination occasionnelle -et les occasions sont rares.

J'ai donc décidé de provoquer le destin et les opportunités. Et j'ai transplané.

 

Me voilà donc, installée à une table, devant une part de tarte à la mélasse. Un bon petit dessert pour faire passer le burger de steak de dragon.

J'aime l'ambiance des Trois Balais. Le côté auberge conviviale. Les discussions qui se mêlent, les rires, parfois, qui fusent.

Un peu fatiguée de ma journée et l'estomac déjà bien rempli, je laisse mon regard vaguer. Survoler la salle. J'observe la gérante et le serveur qui font les allers retours, entre les tables et la cuisine.

Tout à coup, bruit de porte qui s'ouvre, un mouvement que je n'avais pas entendu depuis plusieurs minutes. Je remarque donc une jeune femme entrer, seule. Elle n'hésite pas bien longtemps et rejoint une autre femme comme si elles s'étaient donné rendez-vous. J'aurais juré qu'elle était là avant moi. Elle aurait donc attendu sa partenaire de table depuis plus de quarante-cinq minutes ? Un peu absurde, mais soit... Personnellement, je serais partie bien plus tôt face à tant de retard.

 

Il ne s'écoule pas cinq secondes avant que le bruit de la porte qui s'ouvre ne retentisse de nouveau. Cette fois-ci, c'est un homme qui entre. Son regard se perd, il semble chercher quelque chose -ou quelqu'un. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression que son regard est mauvais.

Il se dirige vers le comptoir, où il est accueilli par le serveur. 

Je ne bouge pas.

Mon regard va de l'homme au comptoir à la jeune femme qui a pris place à une table près de la fenêtre. Bizarrement, l'homme aussi paraît la regarder. Ils se connaissent ? 

Un instant en suspend.

Autour de moi, les conversations n'ont pas tari. Elles continuent, comme un flot inarrêtable. Personne ne semble avoir réellement fait attention aux nouveaux venus.

Du bout de ma cuillère, je coupe une nouvelle part de tarte que je mâche lentement.

C'est quand même bizarre, tout ça. Mais l'instinct ne suffit pas à justifier une intervention. Alors je reste tranquille, ne pouvant m'empêcher de regarder, de loin, les deux femmes près de la fenêtre. Si ça tourne mal, peut-être que je me lèverai. 

Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative
Karl Mitch

Propriétaire de la Tête de Sanglier 118 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Gryffondor
Bureau des Aurors - Niveau 2, Dimanche 25 Février 2125

Karl aurait bien aimé mettre un petit coup de pied au secrétaire qui lui collait aux basques, comme on se débarrasse d'un petit chien trop encombrant qui ne fait que japper en se croyant impressionnant. Mais, premièrement, il savait se tenir et deuxièmement, ses articulations rouillées ne lui permettaient certainement pas de lever une jambe ne serait-ce que de quelques centimètres pour aller en coller une au type qui le suivait, affolé.

 

-Monsieur, vous n'avez pas le droit, vous...

 

D'un geste, le vieil homme lui fit signe de la fermer mais le secrétaire semblait n'en avoir cure. Il continuait de répéter que Karl n'avait pas le droit d'outrepasser ainsi son autorité (inexistante) et qu'il n'avait pas plus le droit de déranger monsieur Rowle, lequel avait fort à faire depuis sa nomination toute nouvelle à la tête du bureau des Aurors.

A force de progresser dans les couloirs, le vieil homme vit enfin l'écriteau qu'il souhaitait voir sur une porte tout à fait banale : Kaelen Rowle - Chef du bureau des Aurors.

Sans même frapper, il l'ouvrit et constata que l'occupant de ce charmant bureau avait dû entendre tout ce raffut et semblait attendre sa venue calmement.

 

-Monsieur, je suis désolé... commença le secrétaire.

 

Mais il fut invité à faire demi-tour et refermer la porte d'un seul geste de son supérieur. Ce qu'il s'empressa de faire.

Karl ne se fit pas prier, prit place face à Kaelen et sortit de sa poche l'exemplaire roulé de la Gazette du sorcier. Ce même exemplaire où, page 4 ou 5, quelque chose comme ça, il était notifié que le bureau des Aurors changeait de chef. Et que le nom dudit chef sonnait résolument familier aux oreilles et aux yeux du vieux tavernier.

Kaelen semblait résolument très calme, en dépit du bazar causé par Karl. Lequel marmonna quelque chose d'incompréhensible dans sa barbe avant de répondre, d'une voix hautement intelligible :

 

-J'aurais pu te féliciter avec mon meilleur whisky si tu étais venu à la Tête de Sanglier. Et, mieux encore, si tu avais daigné m'informer de ce pour quoi je devrais te féliciter ! J'y crois pas, j'ai appris ça par la presse. La presse ! insista-t-il, tapotant l'exemplaire du journal posé sur le bureau.

 

Il marmonna à nouveau quelque chose d'incompréhensible, visiblement mécontent.

 

-Mais ça, passe encore, c'était y'a pas longtemps, je comprends que tu aies plein de choses à gérer pour ta prise de poste. Même si, ajouta-t-il, un petit hibou pour informer ton vieil ami, c'était pas la mer à boire, hein ? Non, le problème, en vrai, c'est que ça fait presque trois mois que je t'ai pas vu. Trois mois, t'imagines ! Depuis l'affaire de la kiwicot, t'es porté disparu !

 

Se renfonçant dans sa chaise, il croisa les bras sur la poitrine avant d'ajouter, dans un énième marmonnement mais plus intelligible que les premiers :

 

-En plus, t'es un bon client.

Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative
Amanda Howcraft

13 ans Né·e Moldu·e Britannique Notoriété

Poufsouffle
Salle de cours vide, Lundi 05 Mars 2125

Basil semble aussi soulagé qu'elle de constater que le plus gros de leurs frasques a été effacé par un sortilège enfin bien réussi. Elle ne peut s'empêcher de sourire lorsqu'il affirme qu'il n'y aura qu'eux qui sauront qu'il y a encore une petite ligne d'écriture et qui connaîtront toute l'histoire. C'est comme... un secret qu'on partage. Un secret qui rend complices. Une expérience nouvelle. Des secrets, elle en a eu avec son frère. Mais là, c'est avec un ami... D'ailleurs, sont-ils amis ? Elle s'interroge un instant. Ils étaient camarades de classe, compagnons de groupe de travail. Finalement, ils s'entendent bien. Même en dehors des cours. Ils continuent de travailler ensemble. Alors peut-être que oui, ils sont amis d'une certaine façon. Elle se note de le lui demander plus tard.

 

Basil ne se laisse pas abattre et déclare recommencer sa tentative échouée de tout à l'heure. Mais cette fois, il voit plus grand. Il ne se contente pas d'enchanter un parchemin : il veut faire ça sur sa veste. Amanda ne sait pas si elle aurait osé. Si jamais ça tourne mal... qu'adviendra-t-il de son vêtement ? Il n'a pas peur de ne pas pouvoir le récupérer ?

Cette idée n'a pas l'air de lui traverser l'esprit ou, en tout cas, de l'inquiéter.

Amanda le regarde faire avec attention.

Cette fois-ci, le sortilège part dans un bruit sec et percute la veste. La jeune Poufsouffle retient sa respiration. Est-ce que ça va exploser ? Est-ce que ça va partir en fumée ? Rien de tout ça. Lorsque Basil fait couler une goutte d'eau sur le vêtement, celle-ci glisse sur le tissu au lieu d'être absorbée. Amanda applaudit :

 

-Oui t'as réussi ! s'exclame-t-elle devant le sourire un poil fier du Gryffondor.

 

Puis elle se saisit de la veste.

 

-Ca résiste à quelques gouttes. Mais est-ce que ça résistera à une bonne douche ? questionne-t-elle.

 

Sur ce, elle tenant la veste par le col d'une main, elle tourne le dos face à elle et saisit sa baguette de l'autre. 

 

Aguamenti !

 

Amanda sent qu'elle a du mal. Sans doutes toutes les émotions vécues précédemment qui continuent de se bousculer dans sa tête et jouent sur sa concentration. Pourtant, elle insiste, insiste, réitérant sa formule et le mouvement du poignet. Pour tout résultat, elle a un bong sonore et une frappe invisible part de sa baguette, heurtant la veste. Sauf qu'il ne s'agit pas du jet d'eau voulu pour mettre à l'épreuve l'efficacité du sortilège de Basil. La frappe invisible crée un trou de la taille d'une pièce d'un gallion dans le dos de la veste. Amanda blêmit :

 

-Oh non non non ! Je suis désolée, tellement désolée ! Je voulais pas... merde j'ai gâché ta veste !

Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative
Amanda Howcraft

13 ans Né·e Moldu·e Britannique Notoriété

Poufsouffle
Hall de Poudlard, près de l'entrée de la salle commune des Poufsouffles, Mardi 05 Septembre 2124

Amanda a l'impression d'être dans une grande confidence lorsque le concierge lui confie, dans un murmure suivi d'un clin d'oeil, qu'il se peut qu'elle soit dans les premières personnes informées de l'existence future de ce club. Elle en ressent un petit frisson d'excitation à l'idée que monsieur Milbourne lui confie une information pas encore officielle. 

Elle hoche vigoureusement la tête, l'air de dire qu'elle saura tenir sa langue en attendant que la chose soit rendue publique. Elle note dans un coin de sa tête de surveiller le panneau d'affichage -ce qu'elle fait déjà scrupuleusement, on lui a bien dit que c'était LE lieu où les informations étaient centralisées et où il ne fallait pas manquer de passer pour ne pas se sentir largué.

Puis le concierge change de sujet, annonçant la venue du bal de Noël. Elle n'a jamais aimé ce genre d'événement qui brasse tout un tas de gens et où on peut vous regarder de partout. D'autant qu'elle n'a jamais appris à danser et n'est pas la plus à l'aise avec son propre corps.

 

-Vous savez, commence-t-elle, je suis pas très douée pour ça.

 

Ses doigts se croisent, se mêlent, se démêlent, s'emmêlent, elle bouge sur place, un peu gênée.

 

-Je... j'aime pas trop quand tout le monde regarde, continue-t-elle d'une petite voix, ne regardant plus le concierge dans les yeux mais fixant le sol à ses pieds. Vous... vous vous êtes entraînés avec monsieur Beckett, pour ouvrir le bal ?

 

Elle tente d'imaginer le concierge et le bibliothécaire, dans une salle vide, exécutant quelques pas de danse maîtrisés, en vue d'en mettre plein les mirettes aux autres membres du personnel et élèves le jour du bal.

Elle a du mal à se figurer à quoi ça doit pouvoir ressembler. Et se fait la remarque que, quand même, les deux hommes sont comme cul et chemise et partage beaucoup de choses ensemble. Allant des vacances aux pas de danse.

Elle le regarde ensorceler ses chiffons pour entreprendre le nettoyage des bêtises des autres. Il lance une remarque à propos de la bombapoudre et Amanda ne peut s'empêcher de lui demander : 

 

-Vous n'êtes pas en colère, des bêtises des élèves ?

 

Parce que le concierge paraît étonnamment calme  et de bonne composition malgré le travail que lui imposent certains élèves. Dans son souvenir, Amanda l'a toujours vu ainsi : rouspétant peu, accommodant et chaleureux. Comme si les bêtises estudiantines ne pouvaient entamer sa patience et sa bonne humeur. 

Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative
Isaya Bergame

Gérante des Trois Balais 34 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Poufsouffle
Trois Balais, Samedi 24 Février 2125

Avec @Amarychat 

 

Isaya essuie méticuleusement le comptoir en bois des Trois Balais. C'est samedi après-midi, déjà quelques étudiants de Poudlard sont arrivés. Ils sont sortis du confortable cocon du château, ont abandonné les salles communes et les feux de cheminée pour venir s'aventurer dans Pré-au-lard. Une façon de prendre l'air, de changer un peu leur quotidien d'étudiants. Abandonner, le temps d'un après-midi, les cours et les révisions. S'octroyer un moment de pause entre amis.

Isaya se rappelle ses années d'étudiante. Elle aimait particulièrement ces sorties. C'était comme la petite récompense de la semaine. Même si, une fois revenue au château, il fallait alors se replonger dans les livres et s'alarmer du parchemin qu'on devait rendre en Histoire de la magie et qu'on n'avait pas du tout commencé.

 

Margot et Kelly s'occupent toutes deux du service en salle. Elles évoluent avec aisance entre les tables, on sent l'expérience et l'habitude. Bon, après, il faut avouer que Kelly a l'air beaucoup plus aimable que sa collègue qui rouspète souvent lorsqu'une commande est trop longue ou qu'un client précise une bièraubeurre avec beaucoup de mousse, hein. Margot n'est, de toutes les façons, pas connue pour son affabilité. 

 

La gérante laisse les serveuses faire leur boulot et s'occupe, de son côté, d'ordonner ce qui doit l'être derrière le bar et en cuisine.

Elle aime les débuts d'après-midi. C'est toujours le moment un peu de creux, après le déjeuner et avant le rush de début de soirée. Le moment parfait pour les étudiants qui veulent se retrouver dans une ambiance feutrée et conviviale.

Les discussions tiennent lieu d'un gentil brouhaha qui égrènent les minutes. Il n'y a pas un mot plus haut que l'autre, chaque tablée semble respecter les limites auditives de ses voisins.

Il n'y a pas souvent d'esclandres aux Trois Balais. Parfois quelques hurluberlus qui viennent déclamer quelques vers, à l'image d'Horace Milbourne, le concierge-comédien de Poudlard. Jamais rien de méchant.

 

Isaya essuie quelques verres avant des les ranger, bien alignés avec leurs semblables. 

Puis elle se tourne vers le baquet de vaisselle sale. Des chopes, des tasses et des assiettes se sont accumulées à mesure que Margot et Kelly ont nettoyé les tables du déjeuner. L'avantage d'être sorcière, c'est que le nettoyage est souvent rapidement fait et demande peu d'efforts. 

 

Récurvite !

En quelques instants, la vaisselle retrouve son éclat et sent bon le propre. Plus qu'à ranger tout ça.

Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative
Karl Mitch

Propriétaire de la Tête de Sanglier 118 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Gryffondor
Conté de Devon, Samedi 26 Août 2124

-Ouïe ouïe ouïe, ce n'est plus de mon âge ça ! se plaignit le vieil homme après un voyage en Portoloin.

 

Grimaçant, il appuya une main dans son dos en se redressant doucement. Il avait l'impression d'entendre l'entièreté de son corps craquer. A cet instant, il se dit qu'il aurait mieux fait de rester dans son appartement au-dessus de la Tête de Sanglier plutôt que venir se perdre ici au milieu de la foule. Mais il se ressaisit bien vite en se rappelant qu'une finale de Quidditch, il n'y en a pas une tous les jours. Certes, l'Angleterre n'était plus en lice mais il s'en fichait bien. Il ne supportait aucune équipe particulière et était là pour l'amour du sport en général.

 

Réajustant sa cape sur ses épaules, Karl entreprit de suivre la foule.

De nombreuses tentes étaient plantées là. Nul doute que certaines personnes demeuraient en ce lieu depuis le début de la coupe du monde. En ses plus jeunes années, c'était quelque chose que Karl aurait pu faire. Qu'il avait déjà fait, d'ailleurs. Mais aujourd'hui, il ne s'en sentait plus capable. Certes, les tentes sorcières étaient mille fois plus confortables que les tentes Moldues. On avait droit à un vrai lit et un certain confort. Mais ça ne valait pas son chez-soi douillet. Et plus il vieillissait, plus Karl était intraitable sur ce point : il avait besoin de son foyer à lui pour se sentir bien dans ses pompes.

 

L'ambiance était à la fête et à l'excitation. Comme on pouvait s'y attendre pour une finale. 

La sécurité avait bien été pensée et travaillée. Plusieurs Aurors étaient présents, veillant sur la foule et s'assurant que tout se passe bien. Karl redoutait surtout des débordements de la part des supporters de l'équipe perdante. Qui sait comment ils pourraient réagir ! A chaque coupe, il y avait toujours des imbéciles pour s'embrouiller avec d'autres imbéciles au prétexte que leur équipe avait perdu ou gagné.

 

Alors qu'il déambulait, s'imprégnant de l'ambiance particulière qui régnait, Karl entendit un homme faire un commentaire sur l'écharpe arborée par une jeune femme (Alaska). L'homme éloigné, le gérant de la Tête de Sanglier ne put s'empêcher de s'approcher de la jeune femme :

 

-Les Norvégiens ont du mérite, tout autant que les Japonais. Il ne faut pas toujours raisonner par l'ennemi de mon ennemi est mon ami. Moi j'aime bien votre écharpe.

 

Et il lui adressa son sourire de gentil papy avant de s'éloigner en trottinant doucement et en lui adressant un signe de main. 

Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative
Karl Mitch

Propriétaire de la Tête de Sanglier 118 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Gryffondor
Conté de Devon, Samedi 26 Août 2124

Karl s'amusait d'écouter les commentaires et critiques des autres spectateurs à mesure que le match avançait. Pour sa part, il se fichait bien de savoir qui avait le souaffle, qui était au plus près d'attraper le vif d'or. Pour lui, les deux équipes étaient méritantes. Peu lui importait l'identité du vainqueur. 

Il applaudissait lorsque le souaffle traversait les anneaux, lorsque le commentateur s'excitait comme une puce, lorsque les autres spectateurs s'exclamaient et applaudissaient également.

La bonne ambiance était contagieuse et le vieil homme était heureux d'avoir fait un effort pour venir assister à cet événement.

 

Mais la sortie du match fut une toute autre paire de manche.

Au début, le tavernier ne comprit pas bien ce qu'il se passait. Il observa un mouvement de foule et sentit son coeur bondir dans sa poitrine. Il aimait de moins en moins les afflux de personnes et encore moins lorsqu'un vent de panique le traversait. On ne sait jamais comment on peut régir en situation d'urgence et encore moins comment peuvent réagir les autres. Karl avait appris, au cours de sa vie, que l'enfer, c'est les autres. Les mouvements de foule n'étaient jamais bon signe et mieux valait prendre rapidement des décisions au risque de se retrouver piétiné sans que qui que ce soit ne nous remarque.

Tendant le cou, Karl tenta tout de même de comprendre avant de prendre une décision. 

Se frayant un chemin à contre courant des personnes revenant vers les gradins, il s'arrêta net.

Les éléments qu'il percevaient étaient trop nombreux pour qu'il parvienne à les ordonner rapidement.

D'un côté, il entendait des cris, des annonces qui incitaient les spectateurs à revenir à l'intérieur du stade et utiliser les portoloins qui seront mis à leur disposition pour se mettre en sécurité loin de tous ces chamboulements.

De l'autre, il percevaient des silhouettes qui bougeaient, des étincelles, des semblants de combat.

Mais surtout, il perçut, par tous ses sens, l'ignoble Feudeymon qui commençait à ravager les lieux.

 

Karl fut pris d'une sueur froide.

Il détestait... non, il haïssait les cahots dans la route lisse toute tracée d'une journée qui devait bien se dérouler. Et, quelle que fût l'origine de ce Feudeymon, ce satané sortilège était un énorme cahot dans sa route qu'il voulait tranquille et sans histoire.

Un instant, il fut pris de l'envie de suivre les spectateurs qui se repliaient en criant. Il s'imaginait saisir un portoloin et se barrer le plus vite possible, courant vers sa précieuse taverne pour s'y barricader. Puis boire un verre -non deux ou trois ou même la bouteille entière- de whisky pur feu en compagnie de Lewis, serveur à la Tête de Sanglier de son état, tout en déblatérant sur ce qu'il venait de se passer.

Lewis... était-il seulement à la Tête de Sanglier ?

Avait-il dit qu'il viendrait assister à la finale ?

Le vieil homme ne savait plus. 

Peut-être que Lewis était là, quelque part dans cette foule.

Du haut de ses vingt-cinq ans, n'ayant jamais autre chose que Poudlard puis la taverne, il devait être paniqué. Si le Feudeymon ne l'avait pas déjà consumé.

A cette pensée, Karl se dit qu'il ne pouvait pas laisser tous ces innocents se faire carboniser.

Il détestait les imprévus. Mais n'avait pas perdu son courage pour autant. Il avait toujours mis un point d'honneur à défendre ceux qui ne le pouvaient pas et ce n'était pas à 117 ans (plus ou moins quelques années, sans doute) qu'il allait se dégonfler.

 

Inspirant profondément, gonflant sa poitrine de sa décision et son courage nouvellement retrouvés, il sortit sa baguette de sa ceinture.

Qui que soient les impudents qui avaient osé balancer un Feudeymon et massacrer ce bel événement, il n'allait pas les laisser faire ! Il allait leur montrer comment il allait mater leur Feudeymon ! Foi de Karl Mitch !

 

- Finite Terribilis !

 

Bon, il n'a pas trop perdu la main, le Karl. Une première chose de faite. Allez, on ne se décourage pas !

Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative
Isaya Bergame

Gérante des Trois Balais 34 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Poufsouffle
Bistrot du Niffleur Doré, Mercredi 28 Juin 2124

Après le départ de Leo, la journée s'est écoulée normalement. Les quelques rires et remarques des clients faisant suite à l'invitation du jeune homme se sont vite dissipés, bientôt remplacés par les sempiternels sujets de conversation : la boisson, le Quidditch, les échecs de potion et les compétitions amicales de Bavboules. 

Kelly a demandé, à voix basse, si Isaya était vraiment sûre de ce qu'elle faisait, arguant que le garçon était jeune et touchant à sa façon et que ce serait méchant de briser son petit coeur plein d'innocence. Ce à quoi la gérante a affiché une mine à la fois gênée et désespérée : "je saaaaais, j'ai eu trop pitié ! Mais c'est trop tard, là, je peux plus faire marche arrière !" La jeune serveuse a eu un hochement de tête compréhensif, notant mentalement qu'elle n'aimerait pas être à la place de sa patronne.

 

Dix-neuf heures cinquante-deux.

L'heure tourne vite, bien plus vite qu'estimé.

La porte s'ouvre, fait tinter la cloche, l'air frais du dehors s'engouffre, le temps d'un instant, dans l'établissement. Puis la porte se referme et la chaleur, les éclats de voix et l'odeur de nourriture se retrouvent à nouveau enfermés.

Kelly reconnaît, au premier coup d'oeil, le jeune homme qui est entré. Il manque de lui rentrer dedans alors qu'elle navigue, un plateau à la main surmonté de trois bièraubeurres. Elle va déposer son fardeau à la table convenue et revient vers le nouveau venu. Il n'a pas l'air tout à fait serein, sans doute stressé du premier rendez-vous. S'il savait, se dit-elle, avec une pointe de compassion.

 

-Tu cherches la patronne, n'est-ce pas ? lui dit-elle lorsqu'elle arrive à sa hauteur, avec un joli sourire. Je vais lui dire que tu es là.

 

Et elle s'éclipse. Retourne derrière le comptoir où elle laisse son plateau et se dirige vers la cuisine où Isaya est en train de faire le point avec Erwan sur les commandes de plats à préparer. Lorsqu'elle voit Kelly apparaître, elle sait de suite pourquoi. Pas de mots, seulement un échange de hochement de tête.

Erwan sent une communication non-verbale entre les deux femmes mais ne comprend pas. Il sait juste que la patronne doit exceptionnellement s'absenter cette fin de soirée et qu'ils seront tous les deux à gérer la fermeture. Ca ne le dérange pas : il aime voir qu'on lui confie des responsabilités et qu'on lui fait confiance. Et puis, faut bien l'avouer, il aime bien passer du temps avec Kelly. Même s'il n'est pas sûr que ce soit forcément réciproque.

 

Isaya réajuste rapidement sa coiffure -ramener les mèches rebelles en arrière, les fixer avec les autres dans un chignon oscillant entre le soigné et le négligé, disons une forme de négligence maîtrisée.

Elle n'a évidemment pas eu le temps de changer de tenue depuis le début d'après-midi mais estime que ça ira. Après tout, de son point de vue, c'est une invitation acceptée par pitié. Elle a une certaine affection pour le jeune Leo, c'est sûr. Il la touche, d'une certaine façon. Mais c'est une affection platonique, presque... maternelle ? Ca devient malsain tout ça...

 

Chassant ces pensées encombrantes, elle fait irruption de la cuisine et retrouve Leo, lequel a l'air passablement stressé. Elle note qu'il a changé ses vêtements pour un joli costume qui fait classe et qu'il s'est même parfumé -voire un peu trop.

Elle lui fait un grand sourire pour tenter de détendre l'atmosphère. 

 

-Tu es très ponctuel ! remarque-t-elle d'un ton qu'elle veut enthousiaste. Je te suis ? Ce soir, tu es mon guide !

 

Sur ce, les deux quittent les Trois Balais et se retrouvent bientôt sur le trottoir de Pré-au-lard.

Leo sort alors sa baguette pour faire signe et, rapidement, le Magicobus surgit devant eux. Isaya ne cache pas sa surprise : elle ne pense jamais à utiliser ce moyen de transport. Elle quitte peu Pré-au-lard et lorsqu'elle le fait, elle a davantage l'habitude du transplanage voire de la poudre de cheminette. Décidément, ce Leo l'étonnera jusqu'au bout.

Tandis qu'ils montent, elle constate que le jeune homme et le conducteur semblent bien se connaître. Ce dernier la dévisage d'ailleurs avec une certaine curiosité. Isaya soupçonne qu'il sache totalement pourquoi elle est avec Leo et où ils vont... D'ailleurs

 

-Alors, où se trouve le restaurant qui a plein de chaises et des pâtes fantômes ? demande-t-elle à son cavalier d'un soir.

Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative
Karl Mitch

Propriétaire de la Tête de Sanglier 118 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Gryffondor
Conté de Devon, Samedi 26 Août 2124

Karl lança un petit "wahouu" adressé à lui-même. Il devait avouer être un poil surpris d'avoir réussi ce sortilège du premier coup. Ce n'est pas comme s'il avait l'occasion de le pratiquer au quotidien. Pas très utile quand on tient une taverne. Mais il fallait croire qu'il n'était pas si rouillé que ça, le vieux.

Il n'eut cependant pas le temps de s'appesantir davantage sur ce bel exploit car rapidement, il revint à la réalité : le Feudeymon était loin d'être maîtrisé et il faudrait encore quelques autres efforts comme celui-ci pour y arriver.

Du coin de l'oeil, il repéra une jeune femme qui venait d'arriver et brandissait, elle aussi, sa baguette en direction du feu dans le but de le contenir. Elle formula son sort mais quelque chose loupa. Karl ne saurait dire comment elle en était arrivée à ce résultat, mais toujours était-il qu'elle se retrouvait désormais face à un galop enflammé qui semblait se diriger droit vers elle. 

Secrètement, le vieil homme espéra que la femme saurait courir et vite si elle ne voulait pas finir comme une merguez sur un barbecue Moldu.

Puis il songea qu'il pourrait peut-être faire quelque chose pour l'aider. Ou du moins essayer.

 

Gonflant à nouveau ses poumons, fort de sa précédente expérience, Karl se dirigea vers la jeune femme ou plutôt le galop de feu qui allait fondre sur elle.

Lui, l'ancien Gryffondor, n'allait tout de même pas laisser une inconnue se faire cramer sur place sans rien faire ! Malgré son vieil âge, il continuait d'abriter cette flamme de courage et de témérité qui l'avait envoyé chez les rouge-et-or il y a bien des années. 

Brandissant à nouveau sa baguette, il prononça la fameuse formule pour la deuxième fois, espérant que cela fonctionne et qu'il puisse sauver les miches de l'inconnue. Elle lui serait extrêmement redevable, comme ça. Karl Mitch n'avait pas pour habitude de jouer du chantage et des renvois d'ascenseur mais il fallait avouer que dans une situation aussi tendue que celle-ci, un peu de reconnaissance s'il parvenait à sauver une vie ne serait pas de trop. Puis qui sait... ça pourrait être le début d'une belle rencontre !

 

Finite Terribilis !

 

Ce Karl est vraiment un héros, y'a pas d'autre mot. Non seulement il parvient à sauver les miches d'Adaline, mais en plus le Feudeymon qui continue de ravager les lieux commence à reculer.

Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative Ancre décorative
Amanda Howcraft

13 ans Né·e Moldu·e Britannique Notoriété

Poufsouffle
Salle de cours vide, Lundi 05 Mars 2125

RP avec @Deb 

 

Lundi fin d'après-midi, dix-sept heures quarante-cinq. Les troisième année finissent leur journée à quinze heures sur un cours de métamorphose. Amanda aime bien quand la semaine débute doucement. Une fois les cours finis, les élèves sont libres de leur emploi du temps. Les plus studieux révisent ou avancent les devoirs qu'ils ont à faire. D'autres en profitent pour prendre l'air, d'autant qu'en ce mois de mars, la météo se radoucit et les soleil est de plus en plus compagnon de journée.

Amanda a d'autres plans.

Avec Basil, ils ont convenus de se retrouver dans la salle de métamorphose qu'ils ont quittée quelques heures plus tôt. Amanda et Basil se connaissent. Dire qu'ils se connaissent bien serait sans doute excessif. Ils ont eu l'occasion de travailler en duo sur plusieurs cours. C'est tout. Mais le contact est bien passé et Amanda aime travailler avec le jeune Gryffondor. Elle aime sa curiosité et son imagination qui galope à cent à l'heure. Et puis elle trouve qu'ils font un bon groupe de travail. 

C'est dans ce contexte qu'ils ont décidé de se retrouver. Pour s'exercer ensemble et se montrer l'un à l'autre de quoi ils sont capables.

Amanda a profité du temps accordé pour aller déposer dans le dortoir tous les manuels et parchemins qui encombrent son sac afin de ne revenir qu'avec le strict minimum : sa baguette et quelques menus objets du quotidien (une plume et un encrier, un vieux vêtement, un flacon vide d'ingrédients de potion, un manuel au hasard, quelques feuilles de parchemin vierge) au cas où ils veuillent s'exercer sur des sorts nécessitant de transformer un objet en autre chose. Puis elle a traîné à la bibliothèque parce que c'est un endroit qu'elle apprécie particulièrement, avec ses livres et son ambiance profondément calme. Un lieu où on n'a pas besoin de faire du small-talk et où les gens vous laissent tranquilles même lorsque vous êtes seule.

 

La jeune Poufsouffle pousse doucement la porte de la salle de classe et voit que Basil est déjà là. Elle a un peu traîné dans le dortoir puis dans la bibliothèque alors elle a un peu de retard. Mais son camarade ne semble pas lui en tenir rigueur.

Elle referme la porte derrière elle et pose son sac sur une table. C'est étrange, une salle de classe vide. C'est... silencieux. Et reposant.

 

-Alors, tu veux t'entraîner à quoi ? lance-t-elle d'un ton joyeux. On fait un truc ? Le premier qui réussit cinq sorts gagne... euh... un sac de friandises de chez Honneydukes offertes par l'autre ! Ou... euh... dix sorts ?

 

Sont-ils seulement capables de lancer dix sorts correctement avant de s'épuiser ? C'est sans doute trop demander à de jeunes étudiants comme eux.

 

-Tiens, je vais te montrer un truc.

 

Elle fouille dans son sac et en sort sa plume. Puis elle prend sa baguette entre ses doigts et explique :

 

-J'ai pas réussi à le faire en début d'année. Peut-être que maintenant, je suis meilleure ? Le concierge m'a pourtant montré...

 

Elle se concentre et tente de reproduire au mieux le mouvement montré, plusieurs mois plus tôt, par Horace Milbourne. Du moins tel qu'elle pense s'en rappeler... c'est que ça fait loin.

 

Anima Onnat !

 

 

Cette fois-ci, Amanda parvient à reproduire le mouvement montré par le concierge plusieurs mois auparavant. La plume semble soudainement prise de vie et se redresse. La jeune Poufsouffle la regarde avec les yeux exorbités :

 

-Waaaah, j'y suis arrivée ! s'exclame-t-elle en sortant parchemin et encrier.

 

Mais bientôt, la plume semble vouloir prendre son indépendance car, en dépit de la volonté de la jeune fille, elle commence à écrire non pas sur le parchemin mais sur le bureau et commence même à écrire quelques mots obscènes, du genre qu'on entend dans une cour d'école pleine d'adolescents aux hormones en ébullition mais qui font rougir Amanda.

 

-Eh, j'ai pas voulu ça ! s'écrie-t-elle en agitant sa baguette, lançant à Basil un appel à l'aide silencieux.