



16 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété
Du plus loin qu'Alison se souvienne de Ferguson, il a toujours eu un tempérament explosif, dès ses onze ans. Proches dans l'alphabet avec Sam, ils ont fini dans le même groupe un paquet de fois tous les trois lorsque les professeurs divisaient leur liste d'élèves en quatre pour les ateliers.
Alors les blagues du Poufsouffle et le regard désolé de sa pote, elle connaît.
Contrairement à sa grande sœur Freya, la cadette Carter n'est pas du genre à se laisser distraire par la médiocrité d'un cancre juste heureux de perturber le cours. Mais quand le brun abuse, elle lui fait savoir, râle, lève les yeux au plafond, lui sert une mine exaspérée (qui le calme rarement en vérité), ou (pour son plus grand plaisir) une réplique cinglante. Et depuis le début de cette année, Alison reçoit d'autres attentions délicates de la part de Ferguson ; des regards dégoûtants, de longs sifflements, et des remarques indécentes placées entre deux rires bruyants. Loin de se démonter, la fille d'Owen trouve généralement comment répondre, si elle ne se contente pas de garder la tête bien haute et l'ignorer royalement.
Car elle n'a jamais franchement détesté Ferguson.
Ce soir, la rouquine croit le Poufsouffle sur paroles pour une raison très simple : il aurait aimé être l'auteur du prank, ça se voit. Le nez froncé, la tronche écœurée, elle rabat ses cheveux en arrière, collés grâce à la pâte gélatineuse et verte couvrant son crâne. Tu crois qu'j'ai envie d'rire là ?! rétorque-t-elle sèchement à l'allusion d'un prince métamorphosé en crapaud dont l'image lui évoque vaguement ses cours d'études des Moldus.
La scène d'une déclaration ratée attire leur attention plus loin. Alison aurait aimé recevoir des fleurs aujourd'hui, mais les magazines trouvent cette idée terriblement patriarcale, alors elle tort ses lèvres et balaye l'air d'une main gluante. J'me détends si j'veux Gus, déclare-t-elle, les yeux posés sur l'accoutrement du cinquième année. Une veste ? Une lueur révèle sa joue gauche écarlate, semblable à celle de Charlie après sa baffe. La Serpentard observe mieux l'étudiant et croise ses bras.
— T'as déjà eu un date, une fois dans ta vie ?! demande-t-elle avec suffisance, quelques marches au-dessus de lui. À son tour, Alison descend et rejoint l'Anglais en le jaugeant d'un air parfaitement supérieur. T'es déjà sorti avec une fille Ferguson Decker ? Le toiser étire enfin un sourire sur ses lèvres, le regard illuminé d'un nouveau scénario, digne des fanfictions qu'elle lit. Sans s'en rendre compte, elle lèche le bord de ses dents et réalise que la gelée verte a le goût de menthe. C'est juste du dessert.
Alison s'essuie la figure et reprend contenance à mesure que les secondes passent. Son camarade de classe aussi rentre d'un rendez-vous loupé, après tout. Elle plonge une main dans son décolleté pour sortir la gelée verte coincée sous sa robe de soie émeraude. Tu fais le con car t'es incapable d'être sérieux en fait, c'est ça ? Tu restes dans ta p'tite zone de confort mh ? J'ai un deal, continue la sorcière en rajustant son vêtement autant qu'elle peut.
— J'retourne aux cachots, j'm'arrange un peu, et j'te prouve que c'est pas un jour comme les autres. J'serai détendue d'la culotte, si toi t'es sérieux. Tu prépares un date, t'as vingt minutes ok ? Elle le fixe sans plaisanter, prête à jouer le jeu, juste pour voir, et car ça pourra plus être pire maintenant. De la gelée sur sa bouche, Alison mordille sa lèvre inférieure, le temps que ça monte au cerveau du Poufsouffle.
— C'est un date avec moi que j'te propose Gus, tu peux pas refuser.