Harry Potter RPG

Liste des messages de Sasha Shevchen

Sasha Shevchen

Homme

17 ans

Sang-mêlé

Ukrainien

L'art de disparaitre

Message publié le 14/07/2025 à 14:39

- Ah, poule mouillée, c'est peut-être une expression que de chez moi, reprit-il, sans avoir conscience qu'il s'agissait surtout d'une expression de moldus. Ca veut dire, hum, froussard, quoi.

 

Et s'il y avait bien un crime qu'un Shevchen ne commettait pas, c'était de celui de céder à la peur, avait-il plus ou moins décidé avec lui-même.

Sasha remit ses coudes sur ses genoux, et à la mention de Ferguson Decker, il renfonça son menton entre ses mains, l'air morne.

 

- J'me souviens même pas c'que j'ai fait pour la Saint-Valentin, grommela-t-il, comme si ça n'avait pas beaucoup d'importance, mais il visualisa vaguement le Poufsouffle tourner autour d'Alison comme un vautour au bec dégoulinant de bave, et l'image lui fit retrousser le nez.

 

Evidemment, Alison n'avait pas donné une franche acceptation à l'invitation au dîner, comme elle avait balayé sa proposition de danser. Il contempla les troncs devant lui, grands et durs comme les barreaux d'une prison. Si elle ne donnait pas de franc accord, elle ne donnait pas non plus un refus. Il prendrait ce qu'on voudrait bien lui donner avant de partir, décida-t-il, parce qu'il ne fallait rien regretter.

La question suivante de la cadette Carter lui fit baisser les yeux un bref instant, comme pour capter, dans son champ de vision, les genoux clairs d'Alison. Il s'humecta les lèvres, le temps de trouver les mots.

 

- Je serai majeur le 11 août prochain.

 

Ca ne voulait pas dire grand chose pour les élèves d'ici, à part le permis de transplaner et quelques autres avantages logistiques dont il bénéficierait lui aussi. Sasha prit une inspiration, mais préféra ne pas changer de position, comme on aurait voulu éviter de faire peur à un petit animal qui se serait, pour une fois, approché.

 

- Je retournerai là-bas, où je suis utile.

 

Où il avait véritablement sa place. Il ne valait pas vraiment la peine d'expliquer à Alison comment il se rendrait utile, elle en tirerait les conclusions qu'elle voudrait : dégoûtantes si c'était ainsi qu'elle voyait sa réalité, nobles si elle voulait bien voir autre chose que l'univers polissé de Poudlard.

Sasha resta un moment silencieux, conscient que la discussion n'irait probablement pas davantage en sa faveur s'ils poursuivaient dans cette direction.

 

Il finit par tourner la tête de nouveau, pour rencontrer le regard de la jeune fille. Elle avait réarrangé sa frange, et bizarrement, l'expression de son visage lui fit penser à Kate dans l'album photo, surtout quand elle ne souriait pas parce qu'elle était préoccupée par autre chose, par exemple retenir Charlie qui essayait de se mettre debout sur un sentier écossais. Sasha eut un sourire triste en détournant le regard.

 

- Bon, ben t'y réfléchiras, pour le dîner, conclut-il en se levant finalement. A moins qu'tu préfères attendre que Ryder ou Decker vienne chanter sous ton balcon, mais tu risques d'avoir des mauvaises surprises, railla-t-il en enfonçant ses mains dans ses poches.


Templum Maledictum

Message publié le 14/07/2025 à 13:50

Sasha s'était senti moins raide, et un poids avait quitté sa poitrine. Monsieur Beckett parlait sa langue parce qu'il était curieux et qu'il apprenait beaucoup de choses. Sasha haussa brièvement les sourcils, plutôt admiratif. Apprendre l'anglais avait été une nécessité de son côté, pendant de longs mois passés dans un centre humanitaire où c'était la seule langue qui pouvait vraiment être utilisée. Puis au château, où ses propres pensées peu à peu se muaient aussi dans la langue britannique, avec parfois cette vague culpabilité de ne plus avoir les mêmes réflexes dans son propre esprit. Il se souvenait la première fois qu'il s'était éveillé d'un rêve en anglais. Il s'était senti traître au-delà de sa propre conscience, et le souvenir lui en était encore désagréable.

 

- Hé бэи, vоцs paяlэz vяaimэиt біэи, admit-il avec un ton d'étonnement. Vоцs paяlэz бэацcоцp d'ацtrэs laиgцes ?

 

Les yeux du garçon se baissèrent sur les chocogrenouilles amenées magiquement par le bibliothécaire, et comme ce dernier se servait déjà, il en fit autant. Il ouvrit un paquet et se hâta de fourrer la petite créature faussement vivante dans sa bouche. Il posa les yeux sur la carte - un homme vêtu d'un accoutrement bouffé et coloré tenait une épée qu'il faisait reposer sur son épaule, des moustaches fines surmontant ses lèvres qui s'étirait sur un sourire enjôleur. Dans sa main, un bâton de bois se transformait en sceptre d'or, avant de revenir à sa forme initiale sans même que le sorcier utilisât la moindre baguette. Au dos de la carte, quelques explications annonçaient :

 

Aldric le Transformateur

[vers 1185-1267]

Célèbre pour son don en métamorphomagie, notamment pour avoir transformé les chaînes de fer du donjon de Glamis en vignes fleuries pour en libérer des prisonniers innocents.

"La vraie magie ne consiste pas à changer l'apparence des choses, mais leur essence même."

 

Sasha déposa la carte sur la table - il n'en faisait pas la collection, contrairement à beaucoup de ses camarades. D'une part, parce que la plupart d'entre eux possédaient des centaines de cartes avec des années de consommation, d'autre part parce qu'il n'arrivait pas vraiment à se concentrer sur un tel loisir. Il était toujours intéressant toutefois de découvrir ces personnages célèbres pour les anglais mais pas forcément pour lui. Il se disait parfois que cela pourrait lui servir en cours d'Histoire de la Magie - mais il oubliait presque aussitôt les informations lues.

 

Sasha grimaça un sourire gêné à l'attention du bibliothécaire, et il haussa les épaules.

 

- Eяя.. j'sцis pas sûя, fut sa première réaction.

 

Qu'est-ce qu'il aimait faire dans sa vie aujourd'hui ? Humer la terre fraîche le soir à la recherche d'une piste. Grimper aux arbres en plantant ses griffes dans l'écorce. Sommeiller sur une branche, un oeil sur les lumières du château.

 

Sasha soupira. Il se laissa tomber sur une chaise à proximité, le temps de réussir à réfléchir. Qu'est-ce qu'il aimait, avant ? Embêter sa petite soeur. Aller pêcher des grenouilles. Donner à manger aux veaudelunes. Il haussa une nouvelle fois les épaules, incapable de résumer ça en un passe-temps semblable à ceux des autres élèves de Poudlard.

 

- Êtяэ dэhояs, jэ sцppфse ? il finit par dire, et il récupéra l'autre carte que le bibliothécaire lui tendait, sans savoir vraiment qu'en faire.

 

C'était une énième version de Merlin l'Enchanteur. Celle-ci, même sans la collectionner, il devait déjà l'avoir quelque part dans l'un de ses sacs et il sourit d'un air contrit.

 

- Мэrci, мais jэ fais pдs la cфllectioи.

 

Sasha s'humecta les lèvres, hésita un instant, avant de se lancer, gardant malgré tout son regard fixé sur le visage de Merlin, qui lui souriait avec confiance.

 

- J'vфus ai vц vфus trдnsforмer.

 

Il en avait même entendu parler avant de le voir de ses propres yeux, un jour, dans un couloir.

 

- Эst-ce qцe vфus en pяofitэz pour allэr lфin ? Poцr explфreя ?


Esprits clairs, gestes sûrs [Cours SACM]

Message publié le 08/07/2025 à 16:01

Sasha était ressorti de l'enclos avec un soupir, tâchant de ne pas répondre aux commentaires de Spike. L'hippogriffe se tenait de toute sa hauteur, et visiblement la personnalité de la créature n'était pas des plus faciles : monsieur Bowers leur avait choisi une créature qui représentait un défi réel. Sans un mot, avec un regard sombre, Sasha récupéra la fiche, sans savoir vraiment quoi griffonner dessus. Alors il inscrivit leurs noms, et le sujet de l'exercice, en s'appuyant sur la barrière le temps que Spike démontra ses talents pour amadouer la créature.

 

Comme lui, il s'inclina, mais à l'extérieur : le résultat fut moins mauvais que son approche. Au moins l'hippogriffe ne les attaquait pas, mais Sasha avait l'impression que c'était seulement parce qu'il était resté à l'extérieur qu'il tolérait la présence des deux garçons.

Un coup d'oeil du Gryffondor alentours lui apprit qu'Ambrose et Sam ne s'en sortaient pas beaucoup mieux avec le chaporouge, et Sasha soupira. Il eut un regard vers Spike, et décréta à contre-coeur :

 

- J'crois qu'il faut qu'on s'incline tous les deux, sinon ça lui conviendra pas.

 

Après tout, à la place de l'hippogriffe, il n'aurait pas du tout apprécié être enfermé dans un enclos face à un duo dont l'un prenait des notes, clairement. Sasha posa donc la feuille et le stylo par terre, à l'extérieur de l'enclos, pour pouvoir donner toute son attention à l'animal.

 

- T'es prêt ? demanda-t-il à Spike.

 

Et sans l'attendre guère plus longtemps il s'inclina respectueusement.

 

 

 

 

1-5 : L'hippogriffe donne plusieurs coups de sabot dans le sol. Décidément, il n'aime pas le Gryffondor !

6-10 : L'hippogriffe reste immobile, toujours sans réagir, l'air méfiant. Sasha soupire, ne sachant pas quoi faire de plus pour le moment.

11-15 : L'hippogriffe met un temps avant de décider d'incliner légèrement la tête, mais très prudent. Sasha décide d'entrouvrir lentement l'enclos pour leur permettre de s'approcher en duo.

16-20 : L'hippogriffe rend enfin une révérence respectueuse aux garçons qui, soulagés, s'avancent ensemble dans l'enclos.


Les Epreuves des Courageux

Message publié le 06/07/2025 à 15:52

Sasha avait un sourire en coin en rangeant sa baguette.

 

- Ouais, ouais, bien sûr, on a géré...

 

Il n'en voulait pas au gosse. Il était plutôt satisfait de constater que son idée avait fonctionné. Les épreuves légères demandées par les aînés des Gryffondor étaient un peu faciles pour lui, mais représentait un défi suffisant pour retrouver cette espèce d'excitation qu'il avait quand lui-même avait onze ou douze ans et qu'il fallait relever des challenges - certes beaucoup moins bien faits que ceux auxquels avaient droit ici les Gryffondors. Bref, il avait vaguement l'impression de redevenir un gamin.

Sasha haussa les épaules.

 

- Nan, pas vraiment, il confirma, avant de se diriger vers la sortie, sans autre explication, le poussant gentiment par l'épaule. Allez, viens.

 

 

 

 

 

Trouver l'épreuve suivante n'eût rien de très compliqué. Au-delà de la porte qu'ils franchirent, une enveloppe à leur nom reposait sur un petit meuble, dans laquelle une petite phrase les félicitait. Au dos, il y avait un plan du château avec des flèches, et ils n'eurent aucun mal à s'orienter. Sur leur chemin, ils croisèrent d'autres Gryffondor, dont un duo de filles qui tremblaient comme des feuilles mortes - elle venait de sortir de l'épreuve de l'Obscurité et se dirigeaient vers celle des Insectes, effarées de n'avoir encore réussi qu'une seule épreuve sur quatre.

Quant à Charli et Sasha, ils durent dévaler des escaliers jusqu'aux cachots, pour finalement pousser la lourde porte de l'un d'entre eux...

 

De l'autre côté, une piscine. Sasha cligna des yeux.

 

- C'est nouveau, ça, nan ?

 

Il n'avait en effet jamais eu connaissance d'un tel bassin dans les cachots malgré ses promenades récentes pour découvrir les lieux. Mais peut-être cette porte était-elle habituellement fermée ? Ou bien était-ce encore une installation propre aux épreuves des Gryffondor ?

La porte du cachot se referma derrière eux. L'eau n'était pas bleu claire comme celle d'une piscine municipale, mais d'un vert sombre qui faisait qu'on voyait à peine le fond de l'eau. Le bassin emplissait toute la pièce, et des clapotis humides retentissaient contre la voûte au-dessus de leur tête. Sasha grimaça.

 

- Bon, heu... S'il faut aller chercher une clé au fond de l'eau, je te préviens, cette fois c'est toi qui t'y colle, grommela-t-il, peu désireux d'avoir à se déshabiller pour se glisser dans l'eau froide.

 

Il avait espéré que l'épreuve des Eaux Profondes les conduisissent à l'extérieur, pour une épreuve dans le lac, mais maintenant qu'il y réfléchissait, il était vrai que c'était probablement trop dangereux de laisser les élèves sans surveillance aux abords du lac. Sasha mit les poings sur les hanches. Il ne semblait pas y avoir d'autres issues à cette pièce, à moins que...

 

- J'arrive pas à voir le fond. Il y a sûrement quelque chose à récupérer au fond. Tu sais nager, dis ?


L'art de disparaitre

Message publié le 04/07/2025 à 19:49

Sasha avait froncé les sourcils, jet un regard d'incompréhension à la jeune fille. Il émit un sifflement agacé, malgré lui.

 

  • - Stupide ? Pff. Aucune Carter n'est stupide, décréta-t-il, comme aucun Shevchen n'est une poule mouillée.

 

Il fallait dire que l'intelligence n'était pas le fort de sa famille. Quoique Kalina se débrouillait probablement mieux dans les additions et les soustractions que ses parents et lui.

Sasha logea ses poings sous son menton, pour se mettre à contempler devant lui les rangées d'arbres qui noircissaint la vue jusqu'à devenir la forêt interdite. De jour, elle n'était pas si effrayante que cela. Au contraire même, de petits sentiers se distinguaient entre les troncs, probablement tracés par les nombreux animaux qui y circulaient la nuit. Est-ce que monsieur Beckett s'y aventurait ? Est-ce qu'il risquait de l'y rencontrer. Est-ce que ce serait un problème ?

 

  • - Je sais, je l'ai déjà vu. Des fois, il se transforme dans la bibliothèque devant tout le monde.

 

Lui ne se cachait pas. N'en avait pas besoin. Sa forme d'aigle était pourtant impressionnante, mais tout le monde connaissait la bonté de l'homme, qui n'aurait pas touché un cheveu d'un élève. Il n'en était pas de même pour les préjugés qu'on pouvait avoir sur Sasha même sous sa forme humaine. Alors, de là à imaginer qu'il pourrait faire ça un jour... Le garçon haussa les épaules, coula un nouveau regard en coin vers la jeune fille.

 

  • - C't'une question piège, ça, grommela-t-il. Il danse vachement bien, et au moins j'ai pas peur de lui écraser les orteils si je me trompe, mais j'préfère l'odeur de ton shampooing que celui de son après-rasage, si tu veux tout savoir.

 

Sasha haussa les épaules, un peu boudeur. La Saint-Valentin. Noël. Halloween. Le temps était passé si vite. Il avait l'impression de l'avoir gaspillé à courir ventre à terre, toutes griffes dehors, après des gens et des situations qui ne voulaient pas de lui, qui avaient peur de ses crocs et de ses rugissements. Seule la boutique OCQ était un lieu relativement neutre, dans laquelle il avait réussi à ne rien lacérer par inadvertance. Et ça ressemblait à un beau coup de chance : c'que tu veux pas faire impacte quand même les gens Sasha, peu importe ton intention. Un jour, Freya dirait sûrement qu'il posait problème, qu'il devrait partir, et ce seraient pas ses intentions qui changeraient quelque chose.

 

  • - Comme si t'aurais accepté, gronda-t-il à voix basse.

 

Le souvenir fugace mais tenace de voir Alison s'échapper volontairement avec Spike dès qu'ils avaient fini leur danse de Noël lui passa devant les yeux, éclipsant momentanément la forêt, le soleil. Puis la soirée catastrophique d'Halloween. Puis il y avait eu les rumeurs, et les cours partagés, où elle n'avait plus jamais fait binôme avec lui, préférant la compagnie de ses amies, de Spike, voir de cet étrange énergumène qu'était l'ami de Sam. Alison n'avait pas besoin de lui pour la Saint-Valentin. Mais au fond, il était surpris qu'elle se fusse réellement attendu à une invitation de sa part dans ces conditions. C'était pour le moins étrange.

Sasha prit subitement une inspiration, se redressa.

 

  • - J'te propose un truc, il dit subitement, mais il secoua la tête. Pas un deal, t'inquiète.

 

Une fois redressé, même assis, il dépassait Alison. Avec les pieds qui ne touchaient plus le sol, elle ressemblait un peu à une petite fille, et ce constat lui arracha un sourire en coin.

 

  • - A la fin de l'année, j't'invite à dîner. A Pré-au-Lard, ou ailleurs si tu veux. Ok ? Comme ça, au moins, la dernière fois qu'on se sera vus, on s'ra pas en froid, et tu garderas une image que les... Hem, les gens qui viennent de là-bas peuvent aussi être des gens civilisés.

 

Des fois, quoi. Son père se curait les dents avec les aiguilles à tricoter de sa mère, et il était pas sûr que ce fusse très civilisé, justement. Mais il donnerait le change. Il s'efforcerait. Il haussa les épaules.

 

  • - J'suis sûr que Gwen connaîtra pas un dîner aux chandelles avant ses 18 ans au moins, plaisanta-t-il, avant d'ajouter, plus sérieux, mais ça t'engage à rien d'autre, hein. C'est juste un dîner j'veux dire.

 

Il ne savait pas très bien pourquoi il faisait cette proposition. Pour compenser son mauvais comportement, peut-être. Pour essayer de faire comme les anglais, se montrer comme un gentleman, ce qui était l'inverse du sauvage qu'on voyait en lui, peut-être aussi. Pour se prouver qu'il pouvait être autre chose, précisément. Pour se donner l'illusion de faire un peu partie de la vie des Carter, malgré elles, c'était possible.

Pour ne pas quitter l'Angleterre sur un échec, peut-être encore, ou bien avoir une bonne raison pour essayer de se tenir à carreaux jusqu'à la fin de l'année.

 

Pour ne pas retourner à la guerre avant d'avoir connu ça, assez certainement.


Esprits clairs, gestes sûrs [Cours SACM]

Message publié le 04/07/2025 à 18:44

Sasha avait écouté attentivement le professeur, les bras croisés sur sa poitrine. Observer, pas de problème. Collaborer, ce serait une autre paire de manches. S'il tombait sur une fille, en l'occurence Alison ou Sam, il se débrouillerait sûrement. Mais collaborer avec les garçons de Poudlard était visiblement quelque chose qui lui donnait du fil à retordre. Sasha acquiesça néanmoins aux consignes, tâchant de ne pas prêter trop attention aux autres élèves, et s'empara de la fiche distribuéeé par le professeur.

 

  • - Mon binôme est Spike Ryder, lut-il à voix haute, sans grand enthousiasme, pour faire connaître son affectation au concerné.

 

Sasha ravala un soupir. Avant de s'en aller vers le garçon en question, il adressa seulement un regard blasé à Sam, la seule avec qui il pouvait probablement partager son désespoir d'être mis en binôme avec un Serpentard, et pas n'importe lequel : celui qu'ils détestaient. Son point commun avec le groupe de Poufsouffle, en somme. Mais il essayait toujours de tenir ses bonnes résolutions du printemps, à savoir essayer de ne plus déclarer les hostilités avec les autres élèves de Poudlard.

 

  • - On a l'hippogriffe, annonça-t-il au concerné en se dirigeant vers l'enclos.

 

C'était plutôt une bonne pioche. Sasha se présenta devant l'animal, et évalua celui-ci d'un regard : c'était une créature assez énorme, qui devait peser au moins deux fois plus lourd que Spike et Sasha réunis, avec un plumage majestueux. L'hippogriffe montrait une certaine impatience, piétinant la terre de temps à autre sous ses sabots puissants. A quelques pas de là, Sam parvenait déjà à attirer le Chaporouge hors de sa cachette, tandis que Ferguson et Alison se lançaient bruyamment dans des stratagèmes pour attirer le Niffleur, et Sasha tâcha de faire abstraction de leur enthousiasme pour se tourner vers Spike.

 

A quel point Spike en avait-il quelque chose à faire, de cette connivence entre leurs voisins ?

 

  • - J'vais tenter en premier, si ça t'va, lui dit-il, avant de lui tendre la fiche pour se libérer les mains.

 

Sans hésiter, ensuite, il entra dans l'enclos. L'hippogriffe redressa son cou pour toiser le Gryffondor de toute sa hauteur imposante, et ce dernier tâcha de ne pas se laisser impressionner : il s'inclina profondément.

 

 

--

 

1-5 : L'hippogriffe se met à battre des ailes violemment avec un cri strident, et Sasha est forcé de reculer, surpris.

6-10 : L'hippogriffe reste immobile, sans réagir, l'air méfiant. Sasha sent qu'il ne vaut mieux pas forcer le destin et préfère patienter un peu.

11-15 : L'hippogriffe met un temps avant de décider d'incliner légèrement la tête, mais très prudent. Sasha fait un pas vers l'animal, sans oser le toucher, car il le sent tendu.

16-20 : L'hippogriffe rend une révérence respectueuse à Sasha qui, soulagé, s'avance pour poser calmement une main sur le front de l'animal.


L'art de disparaitre

Message publié le 04/07/2025 à 14:02

Il s'était attendu à ce qu'elle s'en allât, fâchée qu'il eût fait sur elle un nouveau commentaire comme s'ils se connaissaient davantage. Mais peut-être qu'Alison aussi était lasse de se battre. Sasha la suivit du regard, mais le détourna lorsqu'elle s'assit à côté de lui. Lui aussi contempla leurs pieds. Alison portait de jolies chaussures vernies, trop propres à côté de ses baskets mal entretenues. Ils étaient mal assortis. Mais Alison semblait redevenue sage, à la lisière de la vulnérabilité. Bizarrement, elle ressemblait beaucoup plus, à cet instant, aux deux autres Carter qu'il connaissait. A cette heure, il lui semblait mieux connaître Charlie qu'Alison. Il repensa brièvement aux instants qu'il avait passés en compagnie de la plus jeune, quelques heures plus tôt à peine. Une vague culpabilité l'envahit ; si Alison savait, sûrement qu'elle se redresserait soudain pour le fusiller à nouveau du regard. Mais il ne lui avait pas fait de mal. Il avait voulu la consoler. Peut-être que c'était Charlie qui l'avait davantage consolé lui, sans le savoir. Ou en le sachant parfaitement : la petite fille avait une jugeotte plus avancée que la sienne, il fallait le reconnaître.

 

Sasha secoua négativement la tête.

 

- Non. Toi et moi c'est pas pareil, répondit-il à sa deuxième question.

 

Il n'était pas lui-même quand il se fâchait. Avant la guerre, il ne se fâchait jamais. Du moins jamais méchamment. Tout cela était venu plus tard. Sasha fronça les sourcils, essayant de trouver des mots qui ne s'alignaient pas correctement.

 

- Moi c'est...

 

Même en Ukrainien, en réalité, il ne les aurait pas eu. Sa colère à lui avait moins de sens pour lui que pour celle des autres. Il l'avait apprise.

 

- Être agressif c'était la règle du jeu, là-bas. Alors j'ai appris, tu vois ?

 

Et soudain, ici, ça ne servait plus à rien. Ca l'énervait certains jours. D'autres, ça le décourageait. Plus le temps passait, moins ça lui faisait quelque chose, et plus ça le laissait vide de ne pas avoir vraiment d'autres alternatives. Il soupira. Le son du souffle se mélangea au vent qui jouait dans les branches, comme pour l'effacer, le taire.

 

- Pour toi, j'sais pas.

 

Sasha s'était penché pour s'accouder sur ses propres genoux. Mais il tourna la tête pour jeter un coup d'oeil vers Alison. Est-ce qu'elle était plus elle-même quand elle était en colère ? Il avait l'impression que oui. Que c'était un éclat de vérité, quand elle se fâchait. Qu'il en sortait quelque chose de l'intérieur, d'authentique. Ou bien peut-être était-ce tout simplement que c'était quelque chose qui lui était familier. Qu'il acceptait plus facilement qu'une tendresse factice. Il haussa les épaules.

 

- Y'a que toi qui sait.

 

Elle avait l'air morose. Il lui asséna un léger coup de coude, pour la dérider.

 

- Tu veux danser ? Entre amis, j'veux dire. M'sieur Beckett m'a appris des pas de valse.

 

C'était pas agressif, de danser. Il apprenait ça à Poudlard, au moins, qui n'avait plus rien à voir avec le fait d'être efficace sur un champ de bataille. A quoi ça pouvait servir exactement, sinon donner le change, essayer d'avoir l'air aussi civilisé que les autres ?


L'art de disparaitre

Message publié le 03/07/2025 à 20:54

Les yeux de Sasha allèrent d'une fille à l'autre, hébété. Alison disait des choses vachement plus matures que ce qu'il entendait d'elle habituellement, et allait même jusqu'à mentionner sa mère. Quant à Anya, elle avait visiblement... Vraiment voulu l'aider. Il resta coi, mal à l'aise, détourna le regard pendant que la russe s'adressait à sa consoeur Serpentard, ayant vaguement l'impression d'être de trop dans cette discussion. Pourquoi diable était-il intervenu, à la fin ?

Ce qui lui paraissait étrange, c'était qu'Anya lui rétorquait presque ce que lui-même aurait voulu répondre à Alison : que lui aussi voulait bien retourner là-bas, qu'il travaillait pour y avoir sa place, loin de l'Angleterre. Que lui aussi, quand il retournerait là-bas, il pourrait enfin rendre les comptes. Ce miroir subitement réfléchissant lui arracha un frisson et il secoua négativement la tête pour toute réponse, parce qu'il n'allait quand même pas dire "moi aussi, tout pareil !" et que la baguette d'Anya, malgré tout, était suffisamment dissuasive.

 

De toute façon, Anya s'éloignait déjà et il la suivit du regard. Sa silhouette élégante - sans-visage ? - faisait danser ses cheveux dans un soleil déclinant et chaud.

 

Il resta un moment silencieux. Le temps que la russe eût tout à fait disparu, et que le sang cessât de battre à ses tempes comme des tambours sinistres. Alors, il se retrouva seul face à l'arbitre qui le toisait sous sa frange rousse. Un moment, il eut l'impression de reconnaître le même regard sévère qu'avait parfois Kate sur les photos de famille que Charlie lui avait montrées, mais il ne partagerait sûrement pas un détail qu'Alison interpréterait de nouveau comme une intrusion malsaine. Alors Sasha pinça les lèvres avec un soupir, puis il s'éloigna de quelques pas, histoire de pouvoir se laisser choir sur la vieille souche d'un sapin au moins trois fois centenaires.

Au loin, les discussions allaient bon train dans le parc. On n'en percevait guère les mots ; seulement les intonations enthousiastes de discussions naïves, et Sasha se sentit soudain fatigué. Aussi vieux que la souche. Il serait bien resté là le reste de la nuit.

 

Son regard finit par retourner se loger dans celui de l'arbitre.

 

- T'as sûrement raison, il admit au bout d'un moment.

 

Sur le fait que ce qu'il voulait ou ne voulait pas n'entrait pas en ligne de compte, par exemple. Sur un certain nombre d'autres choses, aussi. Inutile de revenir sur quoi. Il n'avait plus envie de se justifier. Le soleil jouait dans les feuillages, projetait sur leurs visages des éclats furtifs, comme des pièces d'or invisibles qui jouaient dans leurs cheveux, disparaissaient aussitôt.

 

- J'aurais pas dû. Ok ?

 

Ca suffirait pas. Quelqu'un comme lui ne suffirait jamais à Alison Carter. Et pourtant, il soutenait son regard. Un bref détour par le sol entre eux, puis il revint aux yeux d'Alison. Et puis soudain, un rire silencieux secoua ses épaules. Une seule fois.

 

- Au moins quand tu te fâches, j'ai affaire à la vraie Alison, déclara-t-il, amusé. C'est une version que les autres ont pas beaucoup.

 


Boys & Girls

Message publié le 03/07/2025 à 20:05

Sasha avait laissé échapper un soupir de soulagement, tout en suivant Sam dans les rayonnages - elle connaissait mieux l'endroit que lui, visiblement, qui s'y serait perdu une bonne demi-heure au moins avant de mettre la main sur le moindre ouvrage qui aurait pu être intéressant.

De la part de Sam, ni de gros yeux effrayés, ni regards pincés suspicieux : elle semblait prendre tout comme c'était, accepter les choses telles quelles, comme si rien ne la surprenait jamais. Il comprenait bien comment elle avait pu se faire une bande d'amis si facilement, maintenant qu'il échangeait avec elle.

Il eut un sourire en coin.

 

- Un job moldu, franchement en vrai ça m'irait aussi. Mais toi, ce serait dommage de gâcher ta passion pour le Quidditch. Tu pourrais devenir... Mmh.

 

Sasha laissa courir son regard sur les différents livres alignés en hauteur, mais sans les voir, avant de revenir à Sam pour la scruter.

 

- J'te verrai bien en entraîneuse de Quidditch ! déclara-t-il subitement, plutôt sûr de lui. T'es patiente et forte au Quidditch, ça t'irait comme un gant.

 

Mais il haussa les épaules, bien conscient que Sam ferait bien ce qu'elle voudrait. Sasha jeta un oeil aux bouquins qu'elle avait extirpé des rayonnages et approuva d'un signe de tête avant de la décharger des ouvrages. Elle cherchait, il portait : ils faisaient rapidement une bonne équipe, trouvait-il, sans avoir beaucoup besoin de se consulter. Un peu comme lors du cours nocturne qu'ils avaient eu ensemble, finalement.

 

- En vrai, j'aime bien les métiers à l'extérieur, moi. J'aurais bien aimé, je sais pas, être magizoologiste, ou gardien de parc ou de montagne.

 

Il se gratta la tête de sa main libre.

 

- Er, j'sais même pas si ça existe. Ca doit exister chez les moldus. Dans les grandes villes ils ont des gens dont le métier, c'est de garer les voitures des autres. Garer des balais toute la journée, bonjour l'éclate...

 

Il secoua la tête avec un soupir, baissa le regard sur un livre qui le fit cligner des yeux.

 

- Tiens, regarde. Ethnographie des Farfadets : Sociétés Secrètes et Traditions Ancestrales. Ca pourrait peut-être te servir.

 

Il inclina le livre sur la tranche. Une étude comparative des clans farfadets d'Europe occidentale et de leurs structures socio-magiques, disait le sous-titre à demi effacé par le temps : personne n'avait emprunté un livre si compliqué depuis un paquet d'années, visiblement. Sasha l'ajouta à la pile de livres, tout en laissant s'éloigner les mirages d'une vie à se promener dans la nature pour seul métier, ne s'arrêtant que pour aider telle ou telle créature.

 

- J'travaille à la boutique OCQ tous les samedis, il laissa tomber subitement, à demi-mot comme si c'était inavouable, mais c'était au moins un terrain qui lui permettait d'échanger avec Sam sur des sujets communs - il se hâta d'ailleurs d'enchaîner, comme si cela pouvait éviter à Sam de faire des raccourcis entre sa déclaration et d'autres faits. Y'a un nouveau modèle de cognard d'entraînement qui est sorti, qui simule des conditions météo. Genre il devient glissant pour le mode pluie, ou bien très chaud pour le mode canicule. Mais v'là le prix ! C'est clairement pour des professionnels ou des gosses de riche.


Boys & Girls

Message publié le 21/06/2025 à 17:30

Sasha leva de nouveau les yeux du pâté que Sam avait fait sur sa feuille. On était loin des jolies boucles de l'écriture d'Alison, et quelque part, c'était plutôt rassurant. Le Gryffondor haussa de nouveau les épaules.

 

- Heu ben... Y'avait des enfants ukrainiens sorciers qui partaient vers Koldostoretv ou Durmstrang avant, mais c'est pas obligatoire, alors mes parents ont préféré m'envoyer pas trop loin de la maison, comme ça je pouvais rentrer le week end pour les aider. Je sais pas s'il y en a plusieurs, en vrai, mais sûrement. Y'a des familles très riches qui envoient leurs enfants à Beauxbâtons, mais sinon, on s'organise sur place.

 

Il se décida à déboucher son propre encrier pour y tremper sa plume et, à l'instar de Sam, au moins écrire le titre de son parchemin, finalement. Cela lui laissa aussi quelques instants pour réfléchir à comment formuler sa réponse.

 

Le souvenir de la façon dont avait été reçu sa fierté d'être parti à la guerre lors du dîner chez les Carter était encore fraîchement gravé dans sa mémoire. Mais il ne pouvait pas non plus mentir à Sam. Il réfléchit à une version édulcorée de son récit, mais rien ne collait vraiment.

 

- Avec la guerre, j'ai juste arrêté d'aller à l'école, il déclara finalement. Et j'ai rejoint... un groupe pour aller me battre contre les russes.

 

Voilà. C'était simple, et vrai. Inutile de mentionner les Veilleurs de l'Aube. Ceux qui en avaient entendu parler ici les voyaient comme des bandes de mercenaires, alors que pour les ukrainiens, c'était une genre de milice héroïque organisée pour soutenir l'armée officielle. Il se demanda si Sam déciderait elle aussi si ça faisait de lui quelqu'un de pas vraiment fréquentable. Par réflexe, il fit disparaître ses mains dans les manches de son pull, histoire de faire oublier les marques noires qui les striaient en cicatrices disgracieuses.

 

- Mais comme j'étais pas majeur, je me suis fait attraper par un genre de groupe humanitaire qui m'a amené ici et voilà.

 

Il poussa un soupir. La version simplifiée de sa vie lui semblait aussi insipide que des carottes trop cuites. Mais c'était peut-être celle qui était finalement la plus réaliste.

 

- Si ça te dérange pas, j'préfèrerai pas trop parler de ce sujet-là, justement. J'essaie de...

 

De quoi, au juste ? Ce n'était pas facile à expliquer et il s'humecta les lèvres.

 

- ... Je sais pas. D'être un élève lambda, maintenant, je suppose.

 

Tout le contraire de ce qu'il aurait voulu en septembre, lorsqu'il était arrivé, et qu'il avait dans l'idée de défendre ses opinions. Mais ça, c'était avant toutes ces interactions ratées, ces relations avortées, ces incompréhensions avec le personnel comme les élèves de l'école. Désormais, il aurait juste voulu rester anonyme jusqu'à la fin de l'année - à l'exception de ce jour du Tournoi hypothétique, donc. Une espèce de mise entre parenthèses de son histoire, qu'il ne chérirait que pour lui-même, dans un coin de sa tête.

 

- Mais ouais, j'veux bien un peu d'aide, déclara-t-il avec un sourire encourageant, et les deux se levèrent pour aller se promener dans les rayonnages. 

 

Sasha faisait confiance à Sam pour s'orienter, non sans parfois s'arrêter devant un ouvrage étrange - il y en avait un avec des poils qui n'arrêtait pas de se gratter contre les autres, par exemple - pour satisfaire sa curiosité.

 

- Tu veux devenir quoi, toi, après Poudlard ? Tu sais déjà ? demanda-t-il en la suivant dans le rayonnage suivant, sans pouvoir s'empêcher de gratouiller la tranche du livre à poils pour le soulager un peu avant de s'éloigner.


Boys & Girls

Message publié le 21/06/2025 à 16:24

- Ah ouais.

 

Beckett n'était donc pas un Poufsouffle mais un Serdaigle. Il était vrai que cela faisait sens : un bibliothécaire qui parlait plusieurs langues, ce devait forcément être quelqu'un d'assez versé dans l'érudition, maintenant qu'il y pensait. Sam avait l'air de bien les connaître, et Sasha envia quelques instants cette intimité qu'elle pouvait avoir avec l'environnement qui était le leur, et au sein duquel il se sentait toujours étranger. Les remarques de la jeune fille, d'ailleurs, le rappelaient à l'ordre sur ce qu'elle tolérait ou non : en croyant faire un compliment sur les Poufsouffles, il indiquait clairement moins apprécier les autres maisons, ce que Sam désapprouvait. Sasha baissa le nez sur ses propres affaires, qu'il installait, tout à sa réflexion.

 

En quelques minutes, cela faisait deux fois que Sam lui montrait qu'il rejetait des gens par défaut. Il eut envie de se justifier à lui-même que c'était parce que ces personnes en question étaient coupables de quelque chose qui lui permît une telle hostilité, comme le fait que Ferguson eût proféré des provocations envers Alison pendant un cours ou ses expériences déplorables avec plusieurs Serpentards, mais la vérité était que les Serdaigle ne lui avaient rien fait et que les Gryffondors, même s'il n'avait noué aucune amitié particulière, l'avait accueilli sans jugement dans leur propre maison.

Sasha installa son propre parchemin, tout à ses pensées, mais il ne déboucha pas son propre encrier. Avant d'écrire, il lui fallait rassembler des informations et donc chercher des ouvrages. La question de Sam le tira de ses réflexions, et il haussa les épaules.

 

Sa première impulsion aurait été de critiquer l'école qui l'avait accueillie. Effectivement, c'était un réflexe. Il chercha un instant ses mots.

 

- J'ai été dans un genre d'école alternative pour les sorciers, pendant deux ans. On n'était pas assez nombreux pour être séparés en maison. Mais je pouvais rentrer chez moi souvent.

 

Comme pour s'occuper les mains, il se saisit de sa plume - un peu semblable à celle de Sam, elle avait un peu vécu, sans être trop abimée. C'était une plume toute simple, dont il caressa pensivement le crin entre son index et son pouce.

 

- C'était tellement petit qu'on se connaissait vraiment tous, mais on n'avait pas beaucoup de professeurs différents comme ici. Du coup, le niveau était... pas aussi élevé qu'ici. Mais les gens étaient solidaires.

 

Les grands aidaient les petits, c'était prioritairement ce dont il se souvenait. C'était aussi là qu'il avait commencé à entendre plus sérieusement parler des Veilleurs de l'Aube, mais il mit soigneusement cette information de côté, essayant de se remémorer des souvenirs plus anodins de ce début de scolarité sorcière. Il sourit.

 

- S'ils voyaient que vous avez une telle bibliothèque ici, ils en tomberaient par terre.

 

Peut-être qu'il y avait un peu de cela dans le fait qu'il était si irrité par les gens qu'il rencontrait à Poudlard : ils ne mesuraient pas leurs chances d'avoir accès à une telle école. Il supposa que ce devait être la plus belle académie de sorcellerie du monde.

Ses yeux tombèrent sur le parchemin de Sam. Il le désigna du menton.

 

- Pense à organiser vite une zone de repli qui restera sûre, dit-il. T'as déjà des idées ?


Boys & Girls

Message publié le 21/06/2025 à 15:09

Sasha avait remarqué le ton défensif concernant Ferguson, mais il ne dit rien. Sam faisait seulement preuve de la loyauté qui était la sienne envers son groupe d'amis, et il respectait ça. Il la suivit dans les escaliers, sans savoir vraiment où ils se dirigeaient - mais avoir une compagnie bienveillante le changeait de son quotidien. Il répondit d'un grognement.

 

- Ouais, ça pourrait être cool.

 

Les escaliers semblèrent se mouvoir sous eux, mais c'était une illusion de cette partie du château à laquelle les deux élèves étaient habitués, et ils s'orientèrent relativement aisément. Cette petite distraction donna à Sasha quelques instants pour réfléchir à quoi répondre.

 

T'es pas... forcé d'rester tout seul tout le temps.

 

Il avait ressenti un léger malaise, habilement dissimulé derrière une attitude nonchalante. Comme il l'avait dit à Fenella, c'était juste plus simple de ne pas nouer d'amitié. C'étaient autant de relations dont il n'aurait pas à subir la rupture, d'une manière ou d'une autre. Mais il avait envie de faire durer l'échange, pour une fois. Après tout, Sam avait l'air d'être le genre de personne qui ne se formaliserait pas. On pouvait discuter avec elle sans qu'il y eût de sous-entendu sur ce à quoi cela l'engagerait plus tard. Il ne prenait finalement pas de grand risque en allant réviser avec elle.

 

- Ouais, admit-il, j'vais venir avec toi.

 

Et puis, la bibliothèque était peu à peu devenu un endroit plus familier, maintenant qu'il s'était habitué à l'enthousiasme bienveillant de monsieur Beckett, et qui était le seul adulte avec qui il avait pu échanger quelques mots en russe.

 

- J'ai des devoirs en sortilèges aussi, je suis censé faire trente centimètres de parchemin sur l'influence de la phase lunaire sur l'efficacité des maléfices... Pour demain, maugréa-t-il.

 

Le professeur leur avait donné deux semaines entières pour faire ce travail, histoire de leur donner le temps de consulter différents ouvrages et de réfléchir au plan de leur dissertation. Mais Sasha avait bien sûr attendu jusqu'au dernier moment pour s'y mettre, et s'il n'avait pas croisé la route de Sam, il aurait sûrement repoussé encore de quelques heures cette échéance. Il fronça le nez tandis qu'ils s'engageaient dans un nouveau couloir au bout duquel les portes de la bibliothèque étaient ouvertes, invitant quiconque souhaitait venir passer un morceau de son dimanche entre les rayonnages chargés de livres.

 

- La théorie c'est pas trop mon rayon, mais si j'peux aider sur la pratique, hésite pas.

 

Ils purent s'installer facilement dans la bibliothèque : elle était plutôt désertée, à l'exception de quelques élèves zélés qui voulaient réviser davantage ou de quelques amoureux des livres qui s'étaient installés dans des poufs. On reconnaissait, sur la disposition du mobilier, la patte de Beckett lui-même, mais Sasha ne le trouva pas après avoir fouillé les lieux du regard. Il alla s'installer à une table pour sortir plume et parchemin de son sac, animé de cette étrange effervescence intérieure que provoquait la situation de ne pas être seul, pour une fois. A quel moment Sam se lasserait-elle ?

 

- Beckett est sympa, commenta-t-il à voix basse. Et avec le concierge, ils organisent toujours des trucs détendus. J'suis sûr ça devait être des Poufsouffles. Vous êtes carrément les moins chiants de l'école.


L'art de disparaitre

Message publié le 21/06/2025 à 14:32

Il ne s'était pas attendu à être retenu, mais la main d'Alison le força à rester là, et à écouter, effectivement, ce qu'Anya avait à dire. Sa vision de leurs échanges. C'est à dire, un mélange d'insultes et d'une version des faits qui ne pouvaient être que teintée de la propre rancoeur de la russe à son égard. Il aurait dû se sentir énervé, se défendre - mais c'était tellement plus facile quand Anya insultait les autres que lui.

 

La voix d'Anya remplissait l'espace et certainement qu'Alison absorberait cette vision-là. A quoi servait-il de rétorquer ? Il ne rétablirait pas une vérité qui n'était visiblement que la sienne. Et comme disait Alison, il n'était jamais sans défense. Et par conséquent, coupable par défaut.

 

- J'ai pas joué avec toi, s'entendit-il dire malgré tout, amer. J'voulais juste des informations sur ce qui se passait là-bas parce que - et il jeta un rapide coup d'oeil à Alison malgré lui (t'as de l'argent au moins ?) avant de se rappeler qu'il ne servait plus à rien de sauver les apparences - j'avais pas une noise pour acheter le journal. Toi t'as un gouvernement qui t'envoie de quoi vivre, moi y'a même plus de gouvernement pour s'inquiéter de si je suis vivant ou non.

 

Il se rendit compte de ce qu'il s'enfonçait dans une posture de victime qu'il n'appréciait pas, incapable de ne pas ramener leur altercation au conflit entre leurs deux pays. Il balaya d'un geste ses propres propos, de la main qu'Alison n'immobilisait pas, pour signaler que ça n'avait pas d'importance - mais ça en avait pour lui, qu'elles fussent capables de le comprendre ou non.

 

- J'ai jamais voulu te voler tes photos personnelles, je me doutais que ça devait compter pour toi parce que si j'en avais eu elles auraient compté pour moi. C'est pour ça que je te les ai ramenées, pas parce que j'avais peur de qui que ce soit. Et quand ils m'ont...

 

Sasha tendit un doigt vers le château mais les mots ne suivirent pas. Que lui avaient-ils fait, ces gosses, au juste ? Ils l'avaient tabassé, s'étaient amusés avec lui après avoir amoindri ses facultés. Ce n'était pas grand chose, ou bien ça ne devait pas être considéré comme tel : c'étaient des gosses qui avaient dérapé, terrassés par les récits qu'ils entendaient et qui concernaient leurs familles et leur pays, et Sasha était une cible idéale et isolée pour soulager cet imaginaire qui dévorait leurs nuits. Mais dans l'instant, il avait eu l'impression, dans ce cachot, d'être propulsé dans des situations antérieures, et bien plus morbides. Mais comment Anya ou Alison auraient pu comprendre ? Elles ne savaient pas ce que les sorciers se faisaient entre eux, à quelques milliers de kilomètres de la vie paisible de Poudlard. Comment la cruauté remplissait les sous-sols des prisons qu'ils improvisaient dans chaque camp, jusqu'à déborder à en vomir dans les campements où l'on entraînait des gosses comme lui.

Freya avait raison, se rappela-t-il à l'ordre : il fallait laisser la guerre là-bas. Mais personne ne prenait en compte une chose : la guerre ne se laissait pas faire, et elle était résolument assise dans le même wagon que lui sans qu'il pût rien y faire.

Sasha déglutit, s'efforça de reprendre, mais sa voix tremblait - il ne savait plus quelle émotion l'animait. Un mélange de tout, probablement. Son corps en était tout entier secoué, faisant frémir ses membres.

 

- Quand ils m'ont piégé, tu m'as pas soigné, tu m'as lancé une décharge ou je sais pas quoi. Si c'était pas pour m'humilier, c'était pour quoi ? Tu croyais que j'allais juste oublier et me laisser faire ?

 

Il se dégagea de l'emprise d'Alison, pour mieux se passer les mains dans les cheveux, à la recherche de quelque chose de mieux à dire, mais il savait que tous ces arguments ne pouvaient être contrés. Il pinça de nouveau les lèvres.

 

- J'voulais pas changer, éclata sa voix, comme un hoquet fataliste.

 

C'était vrai. Il avait paniqué, certes. Mais si elles savaient, elles auraient compris pourquoi il avait eu ce réflexe. Sauf qu'elles ne pouvaient pas savoir. Ne le pourraient jamais. 


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Message publié le 21/06/2025 à 12:25

C'était bientôt la fin d'une longue année. Poudlard prenait des couleurs plus estivales, le parc regorgeant de fleurs aux pastels douces, d'odeurs de bois séché, de chants d'oiseaux plus affirmés que les silences de l'hiver. Sasha s'était habitué rapidement à ces changements - à défaut de s'être jamais tout à fait acclimaté à la vie du château, il appréciait ces signes annonciateurs d'une saison plus douce. L'ambiance lui donnait l'impression d'être un peu engourdi en ce début de journée, où il s'était, comme d'autres, orienté vers la lisière de la Forêt Interdite à l'instar de ceux qui, comme lui, voulait perfectionner encore un peu leurs savoirs pour se préparer au Tournoi.

 

La clairière était accueillante ; Bowers était l'un des professeurs que Sasha avait apprécié durant l'année, principalement parce que s'occuper de ces animaux magiques le plongeaient dans une douce torpeur qui lui faisait momentanément oublier ses propres soucis, et que l'enseignant leur avait proposé des activités variées dans lesquelles Sasha s'était senti naturellement à l'aise : nettoyer des enclos ou brosser des Sombrals était le genre de tâches auxquels il était habitué depuis l'enfance et il n'avait pas hésité à passer quelques minutes supplémentaires à la fin des cours de Bowers pour l'aider à remettre en ordre ce qui était destiné aux animaux.

 

Pourtant, certains animaux restaient nerveux en sa présence, surtout les plus petits ; mais il les apaisait en étant patient, si bien qu'il avait fini par obtenir de bonnes notes.

 

Est-ce qu'il se présenterait au Tournoi ?

 

Est-ce qu'il serait là à la rentrée, était la véritable question. Il avait continué à suivre les cours destinés au Tournoi, pour s'entraîner. Mais ce matin-là, il venait presque plus par fidélité pour le professeur Bowers, qui leur proposait cet entraînement exceptionnel.

 

Sasha salua l'enseignant d'un geste de la tête en arrivant, les mains dans les poches. Il se positionna un peu à l'écart des autres, mais plutôt proche du groupe des Poufsouffles, et appuya son épaule contre un tronc, le temps que le cours débutât.


L'art de disparaitre

Message publié le 21/06/2025 à 11:52

Sasha ouvrit la bouche, éberlué, avant de suivre Alison à l'extérieur.

 

- Mais... !

 

La Serpentard l'entraînait dehors, visiblement fâchée. Est-ce que personne ne comprenait donc jamais qu'il avait de bonnes intentions ?!

 

- Je voulais pas dire ma copine dans ce sens-là ! Comment j'suis censé dire alors !

 

Il parlait avec les mains écartées, tâchant malgré tout de maîtriser sa voix - la dernière chose qu'il souhaitait était que ces adultes refissent leur apparition. Sasha suivit les enjambées fâchées d'Alison à l'extérieur, et les cheveux raides et roux qui se balançaient devant lui ne lui avaient jamais semblé aussi lointains et hostiles.

 

- C'est elle qui s'en est pris à toi et moi j'voulais juste te défendre !

 

Pourquoi est-ce qu'Alison pensait toujours qu'il était mal intentionné ? Pourquoi est-ce que tout le monde partait du principe qu'il était violent quand c'étaient les autres qui commençaient les hostilités ? Anya lui avait lancé un sortilège alors qu'il était au sol, terrassé par une bande de gamins. Et quand dans les sous-sols il l'avait plaqué à terre sous sa forme animale, c'était parce qu'elle lui avait sauté dessus la première. Mais une drôle de tournure des évènements, c'était lui qui était considéré coupable.

 

Il n'avait toutefois plus d'autres arguments : il voyait bien que tout ce qu'il disait se retournait contre lui, et la mention de Charlie le rappela brutalement à l'ordre : c'était peut-être la seule personne qui l'acceptait tel qu'il était, et aller dans cette direction ne ferait qu'aggraver les barrières qu'il y avait déjà entre elle et lui.

 

Dehors, le parc lui sembla odieux de beauté claire et verdoyante, comme si le contraste avec ce qu'il avait à l'intérieur n'était qu'une preuve supplémentaire que l'Ecosse, depuis le début, se moquait de lui.

 

 

Ils se retrouvèrent face à la Russe. La jolie Russe par laquelle il s'était senti si attiré. Acculé par les questions d'Alison. La jolie Alison dont il avait cru pouvoir remplir un petit coin de vie. Sasha encaissa le coup d'Alison sans broncher, se laissant repousser. Ses lèvres se déformèrent en une moue blessée, et aux propos d'Anya, il se contenta de secouer négativement la tête. Pourtant elle avait raison, d'une certaine manière. Il les regarda tour à tour, et il lui sembla qu'elles étaient liguées contre lui, et qu'il ne pourrait rien faire contre ça. Mais que pouvait-il faire ? Mentir ? Sûrement pas. Il avait déjà essayé ça, et ça n'avait fait qu'empirer la situation. Après tout, s'il était un monstre, autant assumer.

 

- J'l'ai blessée, il s'entendit dire subitement, la voix aigre, mais sans hausser le ton. J'voulais pas, mais elle m'a attaqué, et comme elle m'avait déjà attaqué auparavant un jour que j'étais sans défense, j'ai réagi par réflexe et j'l'ai griffée. Mais j'voulais pas. Alors j'l'ai ramenée à son dortoir, et on a croisé Gwen et Lucian, et voilà, ça s'est arrêté là.

 

Il se sentait subitement étrangement calme, dans cet espace boisé. C'était finalement si simple, de s'en remettre au destin. Qu'est-ce qui pouvait de toute façon lui arriver de pire que d'être rejeté par tous ? Il l'était déjà. Il se rendait compte, soudain, comme il était épuisé de protéger son secret, en vain. La violence qui l'avait animé un peu plus tôt s'était soudain évanouie, comme un ballon dans laquelle on aurait planté une aiguille. A quoi servait-il de se battre si fort, et si longtemps ? Sa vie était devenue un enchaînement d'absurdités solitaires.

 

- Vous avez qu'à me dénoncer, il annonça, et ses yeux s'attardèrent sur les baguettes de l'une et de l'autre.

 

Voilà à quel point elles se sentaient en sécurité lorsqu'il était là. Il serra les dents.

 

- Ou m'attaquer quand j'aurais le dos tourné.

 

Il secoua la tête, pinça les lèvres, et ses yeux allèrent, cette fois, d'Anya à Alison, affrontant une dernière fois leurs regards accusateurs.

 

- J'vous ennuierai plus, dit-il à voix basse. Ni l'une ni l'autre. J'ai compris.

 

Il enfonça ses mains dans ses poches avant de tourner les talons pour s'en aller. Il tâcha de garder le dos droit et le pas raide, mais il devait serrer les dents très fort pour empêcher des larmes idiotes d'inonder son visage.

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