Homme
17 ans
Sang-mêlé
Ukrainien






Identité
-
- Sixième année
- Surnoms : Sashou
- Nationalité : Ukrainien
Capacités & Statuts

Groupes

Message publié le 20/03/2025 à 21:16
Sasha avait dégluti. Le goût du sang avait la note métallique du sang humain, une amertume qu'il connaissait pour l'avoir déjà expérimentée ; mais il s'y mêlait peut-être autre chose tandis qu'il détournait le regard d'Anya.
Elle n'avait pas pitié. Ca ne lui convenait pas. Si elle avait eu pitié, ça ne lui aurait pas convenu non plus, il le savait. Rien ne pouvait convenir dans sa position : il n'avait pas seulement été battu, il se trouvait humilié à être si faible devant elle, à dépendre de l'ennemi pour être ainsi libéré de quelques gosses stupides.
- Ils sont parfaitement conscients de leurs actes, rétorqua-t-il à voix basse, dans un grommellement grondeur à peine partagé.
Il le savait parce que quand il était parti à la guerre, il avait leur âge. Alors certes, il n'avait aucun sens des réalités. Mais on savait parfaitement ce que l'on faisait, même à cet âge, estimait-il.
- Comme si j'allais avoir de la peine pour eux, ajouta-t-il - les imaginer morts ne lui faisait rien du tout.
Pour lui, ce n'étaient plus des gosses : c'étaient des ennemis, et cette détermination à les haïr se percevait peut-être dans son regard où flamboyait le reflet des torches qui les éclairaient tous les deux de leur lumière chaude, dansante, sauvage. Un long moment, il les garda dardés droit devant lui - toujours sur cette porte qui restait immobile, dans laquelle il semblait voir une menace incarnée par ce panneau de bois massif orné de gonds noirs, aussi durs que sa mâchoire serrée semblait l'être à cet instant.
Peut-être réfléchissait-il. Allait-il les dénoncer ? Sûrement pas. Il n'y avait aucun doute là-dessus : il n'y aurait même pas pensé si Anya n'avait pas évoqué le sujet elle-même. Mais maintenant qu'elle l'avait fait, la situation paraissait inversée : s'il ne le faisait pas, alors c'était comme s'il lui obéissait ; et cela même était si difficile à accepter qu'il sentait l'humiliation lui picorer les yeux comme autant d'aiguilles invisibles. Anya le touchait exactement là où il ne pouvait pas céder : son honneur. S'il avait une seule chose à prouver, c'était bien sur ce point-là. Il n'avait trouvé dans les murs de Poudlard aucun autre Ukrainien avec qui faire équipe pour montrer qu'ils étaient plus forts ou plus intelligents, ou plus téméraires : seul, il n'en menait pas large, et il n'avait aucune qualité particulière qui lui permettait de représenter sa nation avec fierté et le savait bien.
Alors son honneur, c'était tout ce qu'il restait.
- J'suis pas une balance, il gronda, la voix rauque, au bout d'un long moment. J'vais pas aller pleurer aux professeurs et j'l'aurais pas fait qu'importe ce qu't'aurais dit.
Pas plus qu'il n'irait à l'infirmerie. Dans la salle d'eau commune du dortoir des Gryffondor, il se rafistolerait avec les moyens du bord. Ce n'étaient que des égratignures et des bleus.
Il jeta un coup d'oeil de biais, comme pour vérifier qu'elle tenait toujours en main sa baguette - oui, Anya le dominait, et il ne s'était jamais senti aussi misérable. L'avait-elle sauvé ou était-elle venue l'enfoncer davantage, finalement ? Le torturer d'une autre manière ?
- Avoue qu't'es fière d'eux, il persifla, à peine audible.
Il tremblait toujours, malgré son esprit qui se calmait peu à peu. Il fallait dire que l'épisode l'avait fait abondamment transpirer, et que sa chemise humide lui collait à la peau désormais et des frissons de froid l'étreignaient.
Nouveau coup d'oeil vers Anya, vers son visage, cette fois. L'élégance dure de ses traits le gifla.
Message publié le 20/03/2025 à 21:15
Le garçon qui avait manifesté son identité - Charli Blackburn, donc - était déjà beaucoup trop enthousiaste à son goût. Sasha coula vers lui un regard descendant - mais pas con - à la mention de ses redoublements.
- Huit, il répondit, juste pour l'embrouiller, lassé à l'avance de devoir encore expliquer sa situation une énième fois.
Le gosse a un petit sourire en coin insupportable, mais son jeune âge rend la situation plus attendrissante qu'autre chose. S'il avait été son petit frère, Sasha l'aurait sûrement pendu par les pieds, histoire de lui faire la leçon, mais il n'avait pas de petit frère et il n'était pas sûr que les fratries anglaises eussent le même genre de passe-temps que les fratries ukrainiennes.
- Va devant, grogna Sasha, et il emboîta le pas à Charli, les mains dans les poches, le pas traînant.
Les portraits les voyaient passer dans les couloirs comme un duo incongru : devant, comme un conquérant, le pas enthousiaste d'un petit garçon ; à sa suite, les épaules lasses et le pas lourd, un mi-garçon mi-homme dont les baskets semblaient flotter passivement sur la pierre - comme s'il était là juste pour ne pas perdre le corsaire-en-chef de vue, juste au cas où.
Charli essayait d'être furtif - mais Sasha n'essayait vraiment pas. En même temps, les efforts du garçon pour être discrets étaient un peu inutiles. Il se surprit à penser que s'il l'avait chassé, il l'aurait trouvé et abattu en moins de temps qu'il n'en faut pour dire Merlin.
- Ben au sixième, apparemment, répondit-il passivement au moment où ils arrivaient au pied des escaliers. J'crois pas qu'on soit suivi, mais si tu veux être un peu plus discret, commence par faire attention au bruit de tes pas. Reste sur l'avant des pieds pour être plus léger. Comme ça.
Cette fois, Sasha s'engagea le premier dans les escaliers en colimaçon, et il les grimpa quatre à quatre, le pas complètement silencieux : malgré ses baskets, il paraissait effleurer la pierre plutôt que d'y prendre appui. Bientôt, il disparut aux yeux du plus jeune.
Le château enveloppa Charli dans le noir et le silence. Dans les escaliers, les rares ouvertures vers l'extérieur étaient de minces meurtrières qui ne filtrait presque rien dans la nuit, et il fallait principalement se fier au toucher. On devinait à l'oeil nu seulement les paliers des étages suivants, où l'on devinait les longs couloirs dans lesquels brûlaient au loin deux ou trois torches. Puis c'était l'obscurité de nouveau jusqu'à l'étage suivant.
- Bouh, fit Sasha dans le dos de Charli quand celui-ci émergea à son tour au sixième étage.
Le sixième année était posté, une épaule contre le mur de pierre, les bras croisés.
Message publié le 20/03/2025 à 21:13
Le bruit de la lanterne qui tomba au sol avait sonné pour Sasha comme un gong révélateur. Elle avait peur.
Il ne savait pas pourquoi, cette révélation l'excitait autant qu'elle le consternait. Si elle avait peur, c'était un argument contre le deal. Mais il y avait aussi cette drôle d'impression de domination, cette drôle de certitude d'être le chasseur et non le chassé.
Sasha ne l'accula pas davantage. Il s'était immobilisé, et se mordit la lèvre dans l'obscurité, troublé par ses propres dilemmes intérieurs autant que par la vulnérabilité de la situation dans laquelle Alison se trouvait. Ne l'avait-elle pas humilié, en l'ignorant devant ses amies ? En lui demandant s'il était pauvre ? En le faisant languir avec son corps pour mieux se refuser à lui ? Et maintenant, elle était là, sans défense, comme une proie à saisir.
Mais les propos d'Alison le glacèrent plus sûrement que toute la fraîcheur des couloirs abandonnés de Poudlard.
Sasha resta un moment silencieux, les mâchoires serrées. Sans avancer. Sans reculer. Lui n'avait pas peur d'elle. Pas peur de son venin. Il eut une pulsion de la gifler pour ce qu'elle lui infligeait avec ses mots : mais à la place, il leva une main. D'un index qu'il posa sur la joue d'Alison, il redressa son visage vers lui puisqu'elle refusait de le regarder - dans la pénombre, il devinait les contours de son maquillage blanc et de sa chevelure atypique, dont la clarté était le seul repère dans l'obscurité. Il y avait peut-être un éclat discret au fond des pupilles d'Alison, mais il n'en était pas sûr. Il devinait le contour de ses lèvres aussi sûrement que celui de la brûlure qu'elle lui infligeait, quelque part dans sa poitrine.
- J'ai jamais manipulé les filles et encore moins ri sur les morts, ni en Ukraine ni ici, dit-il d'une voix grave. Tu me prends pour un sauvage.
Ce n'était pas dit sur le ton du reproche. C'était juste un constat, neutre et réel. Alison avait peut-être de bonnes raisons : il lui en avait donné.
Il avança d'un nouveau pas - avec une lenteur extrême, supprimant entre eux quelques centimètres supplémentaires, jusqu'à ce que leur visage ne fusse plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre, que leurs vêtements se frôlassent, que le bout de l'une des baskets touchasse l'une des bottines d'Alison. A cette distance, il humait de nouveau toutes les odeurs qu'il avait capté sous son autre forme. Shampooing, fluides, maquillage, signature corporelle.
Il ne se pencha pas pour l'embrasser malgré la proximité : il expérimentait juste d'être si près d'elle, et son index était resté doucement contre la joue blanche.
- Laisse-moi te prouver qu'c'est faux, il souffla, dans un murmure si bas qu'il était à peine audible. Que j'suis pas un sauvage.
Ils étaient si proches que leurs souffles se mélangeaient.
Message publié le 20/03/2025 à 21:10
- Han-han, approuva-t-il, vaguement anxieux.
Il n'avait aucune idée de qui était Horace, en réalité, mais il s'imaginait volontiers un autre vieillard sautillant plein d'enthousiasme. Visiblement, c'était comme ça que les anglais occupaient leur troisième âge. Au moins ces vieux-là ne causaient pas trop de problème. Même, ils restaient actifs physiquement, pas comme les pépés qu'on laissait décrépir sur leurs bancs en Ukraine.
Instinctivement, Sasha repoussa vivement cette pensée dans sa tête. L'Ukraine était mieux que l'Angleterre et que tout autre pays d'ailleurs, il n'y avait pas à penser autrement. Son trouble fronça ses sourcils, mais il se reconcentra aussitôt sur ses pieds. Il avait détourné le regard à la tape sympathique dont l'avait gratifié Bartholomew, comme si le geste l'avait vaguement gêné, pudique qu'il était.
- La carioca, il répéta bêtement. Jamais entendu parler.
Le garçon releva les yeux vers le bibliothécaire qui s'était mis à chanter et Sasha arrondit ses yeux comme des soucoupes. Il ne put empêcher un soupir, et avant de reprendre l'entraînement, se passa une main sur le visage.
You-pi, songea-t-il, morne.
Puis avec les pas. You. Pi. Dan-sons la ca-ri-o-ca. Bien. Fai-sez tous com-me moi. You. Pi.
Pas si compliqué. Il jeta de nouveau un oeil sur le bibliothécaire, qui le suivait attentivement, re-mimait les pas avec lui, les mains et les doigts perchés comme sur un nuage - ce n'était pas un geste naturel pour lui.
- J'fais quoi avec mes bras ?
-son la ca-ri-o-ca.
- Si les autres ont eu plus de temps que moi pour s'entraîner, j'pourrais être derrière ?
Tous com-me moi.
- C'est qui les autres élèves ? Pas des premières années hein ?
Il s'imagina avec horreur, sa tête dépassant de tous les autres sous le feu de projecteurs magiques, à danser un spectacle pour enfant, déguisé en fleur géante. Ses traits blêmirent d'effroi et il interrompit les pas.
Message publié le 19/03/2025 à 08:16
Tout n'est pas ce qu'il semble être.
Ca, c'était toujours vrai. Lui-même, par exemple, était-il vraiment un garçon ? Probablement pas. Probablement plus.
Une fois de plus, Sasha n'avait qu'envie de se transformer. Sous sa forme animale, rien ne trompait jamais son odorat : tout ce qui ne semblerait pas être serait ainsi démasqué. Mais il ne pouvait tout simplement pas révéler aux autres sa carte maîtresse. C'était mieux ainsi, se convainquit-il, les pas portés par la voix de Sam qui, après que Sasha les eût à tort amenés sur une butte où aucune balise ne se trouvait.
- - Wahou, t'as l'oeil, souffla le Gryffondor en emboitant le pas à la Poufsouffle.
En effet, ils s'enfoncèrent entre quelques buissons pour découvrir un pieu. Il s'accroupit silencieusement aux côtés de Sam, les mains sur les genoux. Sowilo, il n'avait aucune idée de ce dont il s'agissait, mais il approuva comme si elle maîtrisait parfaitement le sujet.
En réalité, il n'était pas mécontent d'avoir la Poufsouffle dans leur équipe. De tous les élèves avec qui il avait partagé un cours, c'était bien la seule et l'unique dont il se souvenait avoir reçu un vrai mot de gentillesse. Sam était fidèle à ce que l'on disait des Poufsouffles : une vraie bonté, sans arrière pensée apparente. Le monde des blaireaux paraissait plus simple que celui des autres, faits de moins d'apparences et faux semblants.
- - Hum...
Sasha leva le nez au ciel après avoir longuement observé la rune. Ils n'étaient pas censés directement trouver la constellation au-dessus de leurs têtes, certainement ; ils devaient puiser dans leurs connaissances de l'astronomie, mais enfin, cela l'aidait à se concentrer sur l'objet de leur quête : les étoiles.
Sasha aimait les étoiles. En fait, il aimait souvent tout ce qui se rapportait à la nuit : c'était un univers dans lequel il était à l'aise. Mais il avait beau avoir passé de longues à contempler a voûte céleste, à l'autre bout de l'Europe, l'Ecosse permettait rarement une observation tout à fait sans nuage. Cette fois, pour autant, ils avaient la chance d'avoir une belle nuit. Sasha laissait son regard parcourir les enchaînements lumineux qu'il redessinait de mémoire, dans sa tête.
Ici, le Cygne. Là, Pégase. Un peu plus loin, Cassiopée, et en-dessous, la Ceinture d'Orion, qu'il voyait souvent les soirs d'été, de la fenêtre de sa chambre, là-bas, même s'il n'en avait appris le nom que des années plus tard. Ses yeux remontèrent vers la constellation précédente et il pointa un index au-dessus de lui. Finalement, les avoir sous les yeux avait tout à fait du bon.
- - Je pense que ça pourrait être Cassiopée, il énonça avec une certaine assurance.
Message publié le 08/03/2025 à 12:46
Depuis le précédent cours, Sasha, avait eu le temps de digérer les prestations qu'il avait fourni au cours donné par monsieur Edwin Pope, qui l'avaient beaucoup déçu. Qu'à cela ne tînt : quand il était parti chez les Veilleurs, il était loin d'être le meilleur, et tous ceux qui crânaient d'avoir plus d'expérience en magie n'avaient pas réussi, comme lui, à finalement devenir un animagus, et un animagus utile, qui plus était. La persévérance était tout ce qui lui restait, et le Tournoi l'une des seules choses sur lesquelles il pouvait se concentrer de positif. Après tout, il restait un an avant les véritables épreuves, et il avait bien l'intention de mettre ce temps-là à profit.
Il rejoignait une équipe de deux élèves qu'il connaissait à peine ; deux filles. Julian Rosenberg, dont il se méfiait un peu - les morsures des Serpentards n'étaient pas des plus agréables et il en avait suffisamment expérimenté depuis le début de l'année pour en sentir encore la brûlure - dans ses côtes, à sa tempe droite, dans son ventre. Sur ses lèvres.
Sam Chadwick, elle, avait l'air plus sympathique, alors il s'était spontanément posté à côté d'elle, échangeant un vague regard pour partager son scepticisme avec elle quand le professeur d'astronomie annonça que Julian devrait les gérer.
Sasha s'était habitué, depuis septembre, à une forme de solitude : même lorsqu'il était avec les autres, il faisait équipe seul en cours, il ignorait les conversations des autres, il répondait toujours de façon laconique. Aussi, quand Julian engageât la conversation, il fut d'abord si surpris que, les mains enfoncées dans les poches, il eut un moment de silence, les sourcils haussés.
- Huum... Le Tournoi doit pas les intéresser, supposa-t-il du bout des lèvres - mais au fond, il pensait que certains de ses camarades pensaient tout simplement ne pas avoir besoin d'entraînement. Ils les voyaient tous comme des Spike Ryder imbus d'eux-mêmes, et cela dissuadait encore chez lui toute envie de se mêler aux anglais.
Il haussa les épaules, avant de se concentrer de nouveau sur le professeur d'astronomie. Les consignes étaient claires et le fait que l'exercice fut organisé à l'extérieur lui donnait un peu de courage : même s'ils finissaient parmi les dernières équipes, être sous la voûte céleste malgré la fraîcheur de la nuit écossaise était une expérience plus positive que de ne pas trouver le sommeil dans un lit étroit à baldaquin qui grinçait à chaque fois que vous vous retourniez. L'appel du frôlement des hautes herbes contre ses jambes, des odeurs de terre mouillée, la lumière des étoiles qui apparaissait entre les nuages était de nature à calmer la bête intérieure qui aurait voulu grogner à la constitution des équipes, dans le hall.
Une fois sur le terrain qui les accueillerait pour la nuit, Julian prit naturellement le leadership de leur équipe. Sasha se contenta d'approuver d'un grognement d'assentiment - suivre les ordres ne le dérangeait sûrement pas, tant qu'ils étaient efficaces. D'ailleurs, il n'avait même pas eu besoin de regarder la carte lui-même : Julian s'était déjà lancée dans un sortilège d'astronomie pour s'orienter et indiquait le chemin à prendre. Alors sans attendre, il prit la tête du groupe, en éclaireur, les mains dans les poches mais le pas rapide. Ses yeux habitués à l'obscurité cherchaient dans la nuit les petits signes qui lui permettraient de s'orienter : le clapotis de l'eau de la rivière qu'ils étaient censés traverser selon la carte, l'écho des voix des groupes voisins charriés par un vent frais.
Sasha fermait parfois les yeux, rêvant de pouvoir se laisser porter par son instinct. Son sens de l'orientation était plutôt bon, et il était confiant sur la direction qu'il donnait à son groupe en progressant rapidement.
[HRP : Dé 20 pour chercher la balise à partir de l'orientation donnée par Julian]
L’Art du Combat Transmuté [Cours]
Message publié le 08/03/2025 à 07:57
Sasha était encore tout renfrogné de ce qui venait de lui arriver. Edwin Pope avait beau l'avoir débarrassé de sa coupe de cheveux ridicule, plus rien ne semblait avoir la moindre importance : ni la transformation de Spike (il avait haussé les épaules pour toute réponse au regard d'Alison) ni le nouvel exercice qui animait tant les autres élèves. Il se contenta de croiser les bras en écoutant les consignes du professeur, avant de jeter un oeil vers les deux Serpentards qui s'étaient rapprochés l'un de l'autre, leurs messes basses ne venant que confirmer ce qu'il s'était déjà figuré par ailleurs : elle était là, la vraie raison de la fin du deal : Alison avait trouvé mieux ailleurs, pour il ne savait quel raison.
Autour d'eux, les autres élèves aussi enchaînaient les échecs, malgré, pour certains, un enthousiasme qu'il ne partageait plus.
Il tâcha de prendre une inspiration, pour pouvoir à son tour lancer le sortilège indiqué par le professeur, et leva sa baguette :
- Mutante Clypeus, dit-il, sans y croire, quand un morceau de bois fonça vers lui.
Il n'y avait aucune surprise dans le résultat : maintenant, il savait qu'il n'avait rien de plus que les autres, et si les autres n'y parvenaient pas, il n'en était sûrement pas capable non plus : un arc fumeux s'échappa de sa baguette, mais sans effet, et le morceau de bois ne fut retenu qu'in extremis par la protection du professeur.
Sasha Shevchen a lancé un sortilège !
- Sortilège
- Sortilège de la Barrière Change Matière
- Difficulté
- 19
- Résultat D20
- 14
- Interprétation
- Échec
- XP gagnée
- 3
Il n'y avait aucune surprise dans le résultat : maintenant, il savait qu'il n'avait rien de plus que les autres, et si les autres n'y parvenaient pas, il n'en était sûrement pas capable non plus : un arc fumeux s'échappa de sa baguette, mais sans effet, et le morceau de bois ne fut retenu qu'in extremis par la protection du professeur.
Autres résultats possibles
Sasha arrondit les yeux, mais il trouva que sa réussite n'avait pas vraiment de goût. Comme un gâteau d'anniversaire un jour où tous vos copains avaient finalement décidé de ne pas venir le fêter avec vous.
Sasha arrondit les yeux, surpris d'avoir réussi, mais il trouva que ce petit exploit n'avait pas vraiment de goût.
Pourquoi voulait-il se présenter au tournoi, déjà ?
Il trouva qu'il n'y avait aucune surprise dans ce résultat : il savait qu'il n'avait rien de plus que les autres, et si les autres n'y parvenaient pas, il n'en était sûrement pas capable non plus.
Rien de plus que les autres, à part maintenant quelque chose qui ressemblait fort à de la merde collée à ses cheveux.
Pas étonnant qu'elle ait choisi un autre type.
Mutante Clypeus
Sortilège de la Barrière Change Matière
Message publié le 27/02/2025 à 09:32
Une horde de Gryffondors ne dépassant pas la hauteur de l'encolure d'un Sombral se pressaient dans la salle commune. Et parmi eux dépassaient le corps massif et la tête blasée de Sasha, les mains enfoncées dans ses poches, à toiser le grand blond qui s'adressait à la marmaille.
Ri-di-cule.
A quel moment s'était-il mis dans une situation pareille ?
Malgré les réticences générales de Sasha, Gryffondor était une maison accueillante, dont il respectait les valeurs. Il avait beau avoir repoussé la sympathie de ses camarades de chambrée, quand il avait compris qu'il était dans la maison du Courage, Sasha en avait tiré une certaine fierté. A bien y regarder, il n'aurait aimé ni être un Poufsouffle, ni un Serdaigle, et encore moins un Serpentard.
Et qui disait Courage disait Honneur.
Sasha était d'accord avec ça.
Et qui disait Honneur disait Code d'Honneur.
Et Sasha était d'accord avec ça aussi.
Et qui disait Code d'Honneur disait épreuve pour être accepté par les plus anciens du Club.
Et Sasha n'avait pas trouvé d'argument contre ça.
Et puis, quand l'un des plus âgés des Gryffondors lui avait expliqué qu'il faudrait qu'il se soumette à l'épreuve auquel tous les lions se confrontaient pour faire officiellement partie de la maison, Sasha avait trouvé qu'il s'agissait d'une opportunité pour prouver effectivement sa valeur aux autres. Il n'avait simplement pas réfléchi au fait que tous les autres participants à l'épreuve... aurait onze ou douze ans à tout casser.
Enfin, il était trop tard, alors il écoutait, la mine renfrognée, les explications de l'aîné.
- ... alors vous devrez vous confronter aux peurs les plus communes des élèves de Poudlard, mais que vous, les Gryffondors, vous saurez braver, au contraire des Serpents, des Aigles ou des Blaireaux ! L'Obscurité, les Hauteurs, les Eaux Profondes ou encore les Insectes vous attendent ! clama le garçon d'une voix mystérieuse, et des chuchotements fébriles et effrayés parcoururent l'assemblée d'enfants.
Pour se rassurer, deux filles se mirent à se tenir par la main devant Sasha, tremblantes, tandis que celui-ci se tenait de marbre. Il y avait là une quinzaine d'enfants, et bientôt les portes de la salle commune s'ouvrirent sur un château sombre et silencieux.
Sasha supposait que la soirée organisée par les Préfets avait reçue une autorisation spéciale de la part de la Direction : il n'y avait donc certainement rien à craindre de particulier. On leur distribua de petits morceaux de parchemin, sur lequel s'inscrivaient les consignes d'un itinéraire spécialisé pour chaque binôme. Alors les enfants se mettaient deux par deux, le nom de leur camarade une fois trouvé à la fin du parchemin, tandis que Sasha, en queue de file, lisait le sien :
Pour vous confronter à la première épreuve, vous devrez monter au sixième étage. Empruntez l'escalier au fond de l'aile est, dans la petite tour d'observation. Une fois au sixième, traversez la salle des armures et tournez à droite là où la Lune rencontre le Soleil. Faites dix pas vers le Sud. Entre deux Lions majestueux, trouvez la porte secrète.
Votre binôme est Charli Blackburn.
Sasha releva le nez de son bout de parchemin avec un soupir. La soirée allait être longue. Plusieurs binômes s'étaient déjà élancés dans les couloirs, partant dans des directions différentes, n'ayant visiblement pas les mêmes instructions.
- C'est qui Charli Blackburn, tonna Sasha pour couvrir le vacarme des enfants surexcités.
Plusieurs d'entre eux sursautèrent en s'écartant.
Message publié le 26/02/2025 à 22:22
Alison semblait étrange : ce n'était pas seulement ses cheveux translucides et son maquillage, bien que tout cela lui donnait un air fascinant de poupée de porcelaine, attirante et sinistre à la fois, articulée par des gestes tremblants comme les membres d'un pantin mal maîtrisé. Il y avait autre chose. Le ton de sa mal assuré de sa voix, si différent des airs qu'elle se donnait habituellement. Sa respiration brève. Il ne savait si c'était dû à sa transformation récente, mais il semblait à Sasha qu'il percevait les choses plus aisément, d'autant plus précisément que l'obscurité ne leur permettait pas de s'observer si facilement que d'habitude.
- ... Si, fit-il au bout d'un long silence morne. Plus invisible qu'un spectre, pour l'occasion d'Halloween.
C'était bien sûr ironique : Alison ne l'avait pas cherché au point de ne pas l'avoir vu. Il s'en sentait vaguement vexé, mais refusait volontiers de se l'admettre.
Dans les couloirs, des échos de voix leur parvenaient, lointains. Difficile de distinguer ce qui se disait exactement. C'étaient des cris qui auraient pu aussi bien appartenir à de vieux fantômes s'éveillant la nuit, hurlant leur terreur éternellement renouvelée d'avoir été tués ici, ou là.
Sasha les écoutait sans vraiment s'en préoccuper : il gardait les yeux rivés sur le visage d'Alison, qui le fascinait toujours, comme s'il réalisait qu'il ne le reverrait plus jamais sous ces couleurs étranges, et qu'il fallait s'en imprimer la rétine, pour être sûr de s'en souvenir.
Il fit non de la tête, lentement.
- C'est tes copines. Elles te cherchent parce qu'elles seraient jalouses que toi tu vives encore des choses intéressantes, et pas elles.
Il avait dit ça sans réfléchir. C'était la première chose qui lui était venue à l'esprit, et probablement relativement proche de la réalité. Alison allait sûrement les rejoindre. Mais elle avait le choix. C'était peut-être l'occasion de sauver le deal : prouver devant les filles de la brochette qu'il était là, qu'il apparaissait si Alison était perdue. Est-ce que ce n'était pas ce que faisait un petit ami ?
Sasha ouvrit la bouche, mais il la referma aussitôt, interloqué par l'attitude d'Alison dont il croyait soudain avoir déniché un détail.
- Attends.
Il pencha curieusement la tête.
- T'as peur de moi, là ?!
A mesure que le temps passait, Sasha ne savait parfois plus si les interprétations qu'il formait étaient ou non filtrées de ses perceptions de prédateur. Un instant fugace, il avait pourtant cru percevoir - un léger mouvement de recul, un à peine perceptible écarquillement de l'oeil, une fissure à peine audible dans la voix d'Alison : la peur du prédateur.
Ce constat le conduisit à écarquiller les yeux à son tour. Il eut un demi-sourire - davantage une mimique d'incompréhension qu'une manifestation de joie.
Il fit un pas en avant, pour se rapprocher d'elle.
Juste pour voir.
Si elle reculait d'instinct, il aurait sa réponse.
L’Art du Combat Transmuté [Cours]
Message publié le 26/02/2025 à 21:49
Au fond, qu'est-ce qui pouvait arriver de pire que son principal concurrent le dénommé Spike Ryder, réussît tranquillement, sans effort apparent, le sortilège qu'il venait de rater ?
Sasha sentait son corps tendu par la colère et l'humiliation, mais il avait eu la sagesse de détourner le regard le plus tôt possible du Serpentard, histoire de ne pas être tenté de donner une suite au travail artistique que Ferguson avait vaillamment commencé en refaisant le nez de l'arrogant joueur de Quidditch.
Les yeux du Gryffondor se braquèrent de nouveau sur le mannequin au moment où la volée d'oiseaux qui les protégeaient se changea en sable pour les assaillir. Se prendre une vague de sable serait désagréable mais Sasha était prêt à l'endurer : il leva son bras devant ses yeux instinctivement pour se protéger.
Vraiment donc, que pouvait-il arriver de pire que d'être humilié par Spike Ryder ?
Peut-être d'être humilié par une jolie coupe de cheveux - un carré roux - gentiment offert par Alison en personne.
Sur le moment, Sasha ne remarqua pas les effets du sortilège : il avait senti la jeune femme se réfugier dans son dos tandis qu'il avait levé ses deux mains. Le sable le heurta de plein fouet mais l'attaque n'était pas assez puissante pour les faire souffrir - probablement ralentie par le professeur, ou bien les mannequins n'étaient pas ensorcelés au point de pouvoir blesser les élèves. Il sentit les picotement désagréables sur sa peau, mais le sable s'étala ensuite à leurs pieds, laissant juste ses vêtements plein de grains insidieux.
Rires. Excuse d'Alison.
Sasha tourna la tête, étonné : ses cheveux heurtèrent ses joues, sa frange caressa son front, au moment où il se rendait compte qu'il attirait des regards hilares. Sasha porta sa main à sa tête... Sentant la coupe de cheveux dont il était affublé. Aussitôt, il fusilla Alison du regard.
- Mais qu'est-ce t'as fait ?!
Stupidement, il tira sur ses cheveux - ils étaient bien en place sur son crâne cependant, et c'était inutile.
- Ca t'amuse de me recoiffer pendant que j'me prends les attaques de notre adversaire ? gronda-t-il.
Le mannequin, lui levait déjà la main pour préparer une autre attaque - et Sasha en profita pour serrer les dents et lui faire face, tournant le dos à son binôme qui avait décidément choisi de lui mener la vie dure.
- Gelata, fit-il sèchement pour déstabiliser le mannequin en ramollissant le sol comme lors de sa toute première tentative.
Le sort percuta le sol et aussitôt, la pierre se ramollit, devenant collante comme un chewing gum encore chaud et humide. Le sort déstabilisa efficacement le mannequin, mais Sasha ne s'intéressa pas le moins du monde à cette réussite. Il s'était aussitôt retourné vers Alison de nouveau, le regard dur, des grains de sable dégoulinant encore de ses nouveaux cheveux à la mode Carter.
- Si tu détestes autant faire équipe avec moi tu pouvais l'dire ! asséna-t-il froidement.
Sasha Shevchen a lancé un sortilège !
- Sortilège
- Sortilège de la Gelée
- Difficulté
- 7
- Résultat D20
- 14
- Interprétation
- Réussite
- XP gagnée
- 3
Le sort percuta le sol et aussitôt, le sol se mit à être mou et collant comme un chewing gum encore chaud et humide. Le sort déstabilisa efficacement le mannequin, mais Sasha ne s'intéressa pas le moins du monde à cette réussite. Il s'était aussitôt retourné vers Alison de nouveau, le regard dur, des grains de sable dégoulinant encore de ses nouveaux cheveux à la mode Carter.
Autres résultats possibles
Mais Sasha n'avait même pas l'air d'avoir remarqué les effets collatéraux de son sortilège. Il s'était aussitôt retourné vers Alison de nouveau, le regard dur, des grains de sable dégoulinant encore de ses nouveaux cheveux à la mode Carter.
- Raaah ! cria-t-il, passablement contrarié que l'humiliation se poursuivît si terriblement.
Comme si elle était responsable de cela aussi, Sasha jeta un regard assassin à Alison par-dessus son épaule.
Gelata
Sortilège de la Gelée
Message publié le 26/02/2025 à 20:54
Une voix féminine lui était parvenue, d'abord floue. Sasha avait la vision brouillée, et quand un cri de douleur s'était échappé de ses lèvres, il n'avait d'abord peu reconnu sa propre voix : c'était comme le jappement d'un chien ébouillanté.
Mais bientôt, la douleur du morceau de métal que le garçon pressait sur son ventre s'évanouit subitement. Les coups qui avaient plu sur son visage et ses côtes s'étaient aussi interrompus, et Sasha, le souffle court, avait rouvert les yeux, pour essayer d'apercevoir ce qui se passait. Une dispute. Il l'entendait plus qu'il ne la discernait véritablement : les silhouettes se fondaient, déformée, dans son champ de vision brouillé par la potion qu'il avait ingurgité de force.
Puis les silhouettes reculèrent, se tassèrent vers le fond de la pièce et disparurent une à une.
A l'exception d'une seule : celle d'une jeune femme aux cheveux bouclés, dont il devinait vaguement les formes.
- Aaah.
Encore ce jappement ridicule. Aussitôt libéré de ses entraves, Sasha se recroquevilla sur lui-même, porta ses mains à son visage comme pour se libérer de cette vision déformée. Mais s'essuyer les yeux ne servaient à rien : c'était son cerveau qui était brouillé. Alors il les laissa fermé, le temps de palper son corps. Quelqu'un avait tiré sur sa chemise, avait dénudé son torse où apparaissaient les grandes estafilades noires, et par réflexe il tira sur les pans de son vêtement pour dissimuler sa peau meurtrie. A part le goût de sang qui lui indiquait qu'ils avaient dû le faire saigner du nez et de la bouche, il lui semblait qu'il était entier. Vivant.
Le commentaire d'Anya lui confirma la présence de la Serpentard. Par instinct, il se traîna loin d'elle - à quelques pas seulement, jusqu'à toucher le mur pour y appuyer son épaule, le souffle court.
- Blyad, jura-t-il d'une voix tremblante. (Merde.)
Il ne savait que répondre. En vérité : elle avait raison. C'était ridicule de s'être fait prendre par des gosses plus jeunes que lui. Pire : c'était parce qu'il s'était fait prendre bêtement par l'ennemi qu'il s'était retrouvé sauvé par les sorciers de la Communauté Internationale... Et qu'on l'avait arrachée à sa guerre.
- Va te faire foutre, croassa-t-il.
Sasha tira sur sa manche pour s'essuyer le visage, les traits déformés par une moue amère. Il avait rouvert les yeux, mais il était obligé de froncer les sourcils pour essayer d'apercevoir, du coin d'un regard dépité, le visage d'Anya. Il lui semblait qu'il la discernait un peu mieux, mais qu'il restait incapable de se lever. Hors de question de se mettre sur ses jambes pour s'écrouler devant elle comme un misérable.
Il renifla bruyamment.
- Pourquoi tu leur as dit d'arrêter ? s'énerva-t-il soudain - tâchant de l'accuser d'un regard incertain, un peu comme si étrangement, il lui en voulait pour ça. Si c'est par pitié t'as pas b'soin de te fatiguer.
Il ramena ses jambes contre lui - serrant les dents dans l'espoir de contrôler les tremblements qui l'agitaient. La sensation du métal s'enfonçant dans son ventre ne cessait de l'effrayer, comme si le supplice n'était pas terminé : il gardait une main serrant sa chemise derrière ses genoux, comme s'il pouvait empêcher un deuxième assaut semblable.
Ses yeux suspicieux allèrent jusqu'à la porte close - elle restait immobile et silencieuse. Le groupe de gamins avait dû partir pour disparaître dans leurs dortoirs avant le couvre-feu. Lui ne serait pas à l'heure. Mais c'était à l'instant le cadet de ses soucis.
Son regard retourna à Anya et il cracha par terre - plus pour se débarrasser du sang qui avait sinué désagréablement dans sa bouche que par provocation.
- Ca t'fait plaisir j'espère, il gronda.
L’Art du Combat Transmuté [Cours]
Message publié le 21/02/2025 à 22:40
Le premier exercice était terminé et avec lui vit le retour du non-violent. Sasha ruminait déjà sur le binôme qu'il allait former avec Alison quand, contre toute attente, cette dernière le rejoignit, lui. Il la regarda étonné - persuadé que s'il avait eu le choix, elle aurait opté pour un autre binôme. Mais les deux Poufsouffles et les deux autres Serpentardes s'étaient mises ensemble. Sam avait rejoint l'ami avec qui elle était venue, se lançant dans un pertinent fulgari qui n'eut pas les effets escomptés, provoquant l'intervention immédiate du professeur.
- Bon, tu m'fais confiance ?
- C'pas moi qui devrait te poser cette question-là ? grommela-t-il en réponse, son attention revenant à Alison. Pis j'sais pas pourquoi ça a fait une orchidée, j'ai pas choisi.
Sasha ponctua son propos d'un regard grognon vers Alison, mais elle se lançait déjà dans une défense.
- Attends ! T'veux pas que -
Trop tard. Une nuée d'oiseaux s'envola devant eux, plutôt bien exécutée, même si l'electrocorpus traversa légèrement l'envolée. Sasha émit un sifflement entre ses lèvres, comme s'il avait été touché lui-même.
- ... j'm'occupe de la défense, finit-il sa phrase sur un ton plat, un brin trop tard.
Coup d'oeil vers Alison, puis vers Spike planté un peu plus loin.
- Tu t'en sors pas mal, admit-il.
Sasha avança d'un pas. Si Alison avait été sa botte secrète en potions et en botanique, pouvait-il lui montrer qu'en retour il pouvait lui permettre d'atteindre un meilleur niveau ?
- Fulgari ! cria-t-il à son tour pour devancer le mannequin qui levait déjà sa baguette.
Des cordes s'échappèrent de la baguette de Sasha mais elles tombèrent au sol devant lui comme de pauvres serpentins dans une fête déjà terminée. Le mannequin leva aussitôt sa baguette pour enchaîner sur une nouvelle attaque.
- Attention !
Par réflexe, Sasha se mit entre Alison et le mannequin.
Sasha Shevchen a lancé un sortilège !
- Sortilège
- Maléfice Immobilisant
- Difficulté
- 8
- Résultat D20
- 6
- Interprétation
- Échec
- XP gagnée
- 3
Des cordes s'échappèrent de la baguette de Sasha mais elles tombèrent au sol devant lui comme de pauvres serpentins dans une fête déjà terminée. Le mannequin leva aussitôt sa baguette pour enchaîner sur une nouvelle attaque.
- Attention !
Par réflexe, Sasha se mit entre Alison et le mannequin.
Autres résultats possibles
Le Gryffondor ne put empêcher un sourire de victoire de creuser des fossettes habituellement inapparentes.
Sasha expira un soupir insatisfait par le nez, mais ça ferait l'affaire. Au moins, Alison aurait le temps de préparer correctement sa prochaine défense.
- Attention !
Par réflexe, Sasha se mit entre Alison et le mannequin, mais ce faisant il glissa sur les pauvres cordes restées au sol et il tomba lourdement sur son séant avec un hoquet de stupeur.
- Blyad ! jura-t-il, oubliant les convenances.
Non seulement il ridiculisait leur groupe, mais en plus Alison était à la merci du prochain sort.
Fulgari
Maléfice Immobilisant
La vie de ceux qu'on ne voit pas
Message publié le 21/02/2025 à 21:30
Les vacances de Noël étaient un moment plus mornes qu'il ne s'y était attendu. Le château s'était vidé de presque tous ses occupants. Mais au lieu d'être soulagé, Sasha sentait le poids d'une solitude nouvelle, comme si les vents et la neige qui cinglaient les hauts murs de Poudlard l'isolaient plus encore du reste du monde - et plus particulièrement de son monde, celui qu'il avait laissé à des milliers de kilomètres de là.
Le seul réconfort qu'il trouvait, surtout depuis qu'il avait compris que s'approcher d'Alison n'était plus envisageable, était de trouver quelques interactions utiles auprès des animaux que le professeur de Soin aux Créatures Magiques leur avait fait découvrir. C'était certainement la seule matière dans laquelle Sasha excellait : il lui semblait que lorsqu'il posait la main sur l'encolure d'un hippogriffe, il ressentait la même envie de liberté que l'animal ; que lorsqu'il dénichait des botrucs, il sentait la même envie de se fondre dans le décor naturel ; que lorsqu'il nourrissait les sombrals, il partageait leur faim gloutonne, peu élégante.
Sans surprise, Sasha faisait partie des élèves qui les voyaient. Si d'aucuns trouvaient ces créatures décharnées plutôt hideuses, le fait qu'ils fussent invisibles à bon nombre des habitants du château donnait au Gryffondor une plus opportunité de les affectionner malgré leur inélégance. Lui, il les trouvait fort malgré leurs membres tortueux, déterminés malgré leur nature qui faisait que le reste du monde les ignorait la plupart du temps.
Aussi, après les avoir découverts en cours, il avait fini par retourner les voir pendant les vacances de Noël. En cette journée ensoleillée, plutôt rare à Poudlard mais qui rendait le paysage enneigé plus noble que d'ordinaire, Sasha s'était donc rendu auprès d'eux. Mains dans les poches pour les protéger du froid, il avait fait lentement le tour de l'enclos. L'un des animaux était effondré contre la barrière, la poitrine soulevée par une respiration sifflante et rapide. Sasha alla s'accroupir à son côté, avant de lui gratter le crâne pour tenter de la rassurer.
- Hey, shcho z toboiu, souffla-t-il dans sa langue natale. (Hé, qu'est-ce qui t'arrives.)
Ce qui lui arrivait était plutôt évident : le ventre du Sombral était énorme. Une femelle.
- Ow, fit Sasha en écarquillant les yeux.
Message publié le 21/02/2025 à 21:22
Si ça n'avait été parce que le deal était toujours en suspens, Sasha n'aurait certainement pas mis les pieds à la soirée d'Halloween. Tout le monde parlait de cet évènement depuis plus d'une semaine ; les filles spéculaient sur les plus belles tenues qui seraient portées, les garçons préparaient les farces les plus gores dont ils étaient capables. Et rien que d'entendre leurs conversations, le Gryffondor n'avait qu'une idée : disparaître loin de ces pelletées d'imbéciles.
Oui mais voilà, il y avait le deal. Alison ne l'avait pas brisé officiellement, et tant qu'il n'était pas officiellement terminé, Sasha s'était dit qu'il y avait encore une possibilité de le sauver. Après tout, vu les dernières séances en Potions, il se rendait bien compte qu'elle était sa seule chance de se rattraper dans cette matière-là : laissé sans binôme, il ratait tous ses mélanges : dosages imprécis, manque de délicatesse dans les rotations, feu trop attisé ; bref, il passait littéralement à côté des subtilités de l'art des potionnistes.
Bien sûr, c'était seulement pour cela qu'il voulait maintenir le deal.
Et peut-être un poil parce qu'il aurait l'air ridicule s'il était plaqué par une fille de cinquième année, et qu'il tenait à son honneur.
Mais rien d'autre.
Enfin, peut-être encore un petit peu aussi parce que Charlie l'avait chargé de surveiller Alison pour qu'elle ne fît rien de contraire à ce que son père aurait voulu, et qu'il aimait bien Charlie, il était donc logique qu'il tînt la promesse qu'il n'avait pas faite.
Mais c'était tout.
Et peut-être un tout petit peu quand même parce que, quand il s'était glissé entre les cuisses de la jeune fille, il avait senti toutes les possibilités que la proximité de leurs deux corps engendraient. La chaleur. La moiteur. La sensation de soif intense. L'envie d'être plus près. De sentir. De toucher. De goûter. De mordre.
A part ça, donc, c'était vraiment que pour le cours de potions.
Sasha s'était rendu tardivement à la soirée, histoire de ne pas être parmi les premiers. Il n'avait pas pris la peine de se déguiser : il n'en voyait pas l'intérêt. Les autres Gryffondors qui s'étaient maquillés s'étaient peinturlurés d'un faux sang qu'il ne trouvait même pas réaliste. Le vrai sang était plus visqueux, il dégoulinait partout sans que vous ne puissiez décider qu'il resterait là, sur une fausse coupure sur la tempe. Mais cela, les élèves de Poudlard ne pouvait pas le savoir.
Lorsqu'il s'était glissé dans la Grande Salle, il avait d'abord été époustouflé par les décorations : c'était sa première soirée officielle dans cette école, et il était resté bouche bée devant les énormes citrouilles qui volaient au-dessus d'eux, les fantômes qui dansaient en vire-voltant au milieu de la piste de danse, et les milliers de bougies aux flammes tressautantes, qui diffusaient une lueur chaude partout dans la pièce. Les buffets ne cessaient de se remplir de mets décorés de mille façons : bonbons en forme de mygales qui couraient véritablement sur les nappes, citrouilles ouvertes sur des vers et autres insectes grillés et salés, ou encore gâteaux à la crème de cerise qui dégoulinait comme du sang quand vous en découpiez une part. Ce fut bien évidemment par là que Sasha s'égara d'abord : pour une fois, davantage pour se donner contenance en mangeant et en buvant quelque chose que par véritablement faim.
Un long moment, il observa les groupes d'élèves qui s'amusaient en chahutant et en dansant, et il ne parvenait pas à trouver Alison. Peut-être qu'elle n'était pas venue, finalement. Son imagination galopa : elle s'était déjà éclipsée avec un autre garçon. Ou bien, elle avait rejoint les dortoirs parce qu'elle avait cru qu'elle ne viendrait pas.
Mais au bout d'un moment, à la faveur d'un rire qu'il reconnut à sa droite - un rire de la brochette - il scruta un groupe de filles et enfin, la reconnut. Alison était si méconnaissable qu'il laissa l'araignée qu'il avait saisie s'échapper d'entre ses doigts le temps de l'observer : ses longs cheveux roux étaient complètement blancs, son teint tout à fait pâle comme de la porcelaine et ses lèvres noires paraissaient plus charnues que d'ordinaire. Elle portait une jolie robe qui dénudait ses genoux, et - seule preuve qu'il s'agissait bien d'Alison - elle portait régulièrement ses doigts à sa frange blanche pour la replacer. Sasha fourra une poignée de vers grillés dans sa bouche sans détacher ses yeux de la silhouette monochrome.
Si la Serpentard l'avait remarqué, elle n'en montra jamais la moindre trace. Le projet qu'il avait conçu devant tout le monde s'était évanoui dans l'esprit de Sasha : il n'oserait jamais. Pas sans qu'elle lui eût donné au moins un signe qu'elle était heureuse de le voir. Et s'il faisait ça, et qu'il gâchait sa soirée ? Elle avait l'air de s'amuser. D'être heureuse.
Quand la soirée toucha à sa fin, il avait décidé de prendre son temps. Probablement de la suivre à distance jusqu'à ce qu'elle eût rejoint son dortoir, à la manière d'un chat qui aime bien observer, lascivement, la danse inatteignable mais élégante des poissons du fond du bassin.
Mais la brochette ne prît pas la direction des dortoirs, mais d'une aile du premier étage. Alors il prit lui aussi la direction de l'aile du premier étage, à distance. Pour une fois, le personnel de Poudlard avait décidé de lâcher un peu de bride, et se promener la nuit dans ces couloirs noirs lui changeaient des visites qu'il en avait fait sous forme animale : il avait l'impression de n'y rien voir, et les filles devant lui avaient fini par se mettre à courir en criant, effrayée par il ne savait quoi.
Il risquait de perdre sa trace.
A l'angle d'un couloir sombre, Sasha changea de forme. Ses pattes légères se mirent à trotter silencieusement sur la pierre froide. La vue lui revenait : les angles de couloirs se dessinaient nettement, et surtout les odeurs lui parvenaient subitement. La poussière. Là, la trace olfactive de quelques rongeurs qui profitaient de la faible présence humaine dans l'aile défendue. Mais surtout, les humaines qui étaient passées par là.
Sasha reconnaissait désormais sans peine l'odeur d'Alison maintenant qu'il l'avait approchée de si près. Sous sa forme animale, il en avait une perception plus précise ; il s'y mélangeait les effluves des produits qu'elle utilisait à des odeurs sécrétées plus naturellement par sa peau, exhalée par sa respiration. C'était une signature et son odorat avait été entraîné à cela : repérer sa trace n'en était que plus aisée.
Or, Alison s'éloignait de son groupe d'amies. Il la suivit. Un autre garçon aussi. Sasha l'effraya aisément à l'angle d'un couloir : un Poufsouffle de cinquième année qui crût voir le fantôme d'un molosse et qui détala en faisant demi-tour, en prenant ses jambes à son cou. Très bien.
Au bout d'un moment, Alison s'était égarée. Prévisible. Les Carter s'égaraient-elles toutes si aisément ?
- Devine.
Il avait repris forme humaine, et quand Alison se retourna, elle se retrouva face à lui : si près qu'elle faillit le percuter, mais il ne bougea pas. Dans la pénombre, ils se devinaient seulement l'un et l'autre, grâce à la Lune qui éclairaient le parc, laissant transparaître quelques rayons blancs par les hautes fenêtres du couloir voisin.
- On est perdue ? ironisa-t-il.
Message publié le 21/02/2025 à 21:20
Sasha cligna des yeux plusieurs fois en scrutant le bibliothécaire après sa tirade concernant les autres élèves. Il n'avait pas eu besoin de se retourner pour comprendre que la menace de monsieur Beckett avait eu l'effet escompté : il n'entendait dans son dos plus aucun rire, plus aucun souffle moqueur mal dissimulé. Alors à la place, il scrutait le visage du vieil homme comme s'il le voyait pour la première fois : derrière ses lunettes et sa barbe blanche et grise, au-delà des plis de l'âge qui affaissaient son visage, il distinguait les petites rides en pattes de doigts qui habillaient des yeux profondément gentils, comme s'ils avaient été ceux d'un enfant naïf, prêt à s'amuser avec le prochain instrument qu'on lui mettrait entre les mains. C'était une vision troublante : peut-être tout simplement parce que Sasha avait d'emblée catégorisé le personnel de Poudlard comme du personnel froid qui ne comprendraient rien à sa vie, il ne s'était pas figuré que ce pouvait être lui-même qui s'intéresserait à la vie de ces énergumènes-là : des anglais empoussiérés dans de vieux châteaux plein d'adolescents idiots. Parce que ce qui le troublait, c'était un fait tout simple : c'était bien la première fois qu'un personnel de Poudlard prenait sa défense.
Le garçon resta interdit, à cligner de ses yeux ronds sous sa tignasse démêlée, tandis que le bibliothécaire, lui, commençait lentement les pas. Un, deux, trois, quatre.
Sasha s'exécuta. Après s'être mélangé les pieds une fois, il recommença. Ce n'était pas si dur : un pied devant, l'autre qui le rejoignait, un pied à droit, l'autre qui le rejoignait. Il avait l'impression de marcher sur des cases invisibles, sans bien savoir quoi faire de ses mains qu'il tenait en l'air comme s'il avait été dans la ligne de mire d'un policier.
- - Heu... M'sieur, c'est quoi comme danse, croassa-t-il.
Soudain il écarquilla les yeux.
- - Et hum... Quand vous dites il vous manque un garçon. J'serai pas le seul garçon, hein ?
Par automatisme, il refit les quelques pas démontrés, pour les mémoriser. Jusqu'ici, refaire des mouvements lui rappelait la première fois que les aînés des Veilleurs leur avaient montré les gestes à exécuter pour se libérer d'une emprise moldue.
- - On s'ra habillé normal, hein ?