Vous avez les idées mal placées par ici, non ?
"T’as déjà touché une mandragore bien ferme ? Non ? Viens par ici, je vais te faire découvrir à quel point elles peuvent crier fort."
Pour le prochain : Horglup !
Vous avez les idées mal placées par ici, non ?
"T’as déjà touché une mandragore bien ferme ? Non ? Viens par ici, je vais te faire découvrir à quel point elles peuvent crier fort."
Pour le prochain : Horglup !
RP Libre, ouvert à 2 autres personnages maximum
L’air est froid, mordant, chargé d’humidité et de silence. L’hiver s’accroche aux façades du Pré-au-Lard, s’insinue dans les pavés, transforme les pas en échos étouffés. Il n’y a pas grand monde dehors. Il n’y a pas grand monde dedans non plus, pas encore.
Elle pousse la porte.
La chaleur du pub l’accueille d’un coup, contraste violent avec la morsure du dehors. Une odeur de bois brûlé flotte dans l’air, mêlée à celle du cidre chaud et de la poussière. Les Trois Balais respire à son propre rythme, lent, régulier, comme un corps endormi. Quelques regards s’élèvent, machinalement. Des habitués, des visages fatigués par la journée, des inconnus à demi noyés dans leurs pensées. Personne ne la fixe vraiment. Erika est une silhouette parmi d’autres. Une présence banale dans un lieu où tout le monde finit par se ressembler. Je marche, mes pas sont mesurés, précis. Pas trop rapides, pas trop lents. Juste assez sûrs pour qu’elle ait l’air d’avoir toujours su où elle allait. Son manteau tombe sur ses épaules avec fluidité. Une cascade de tissu sombre qui souligne la lumière de ses cheveux.
Erika est blonde.
Ses cheveux glissent le long de son visage en mèches disciplinées. Son regard accroche la pièce sans s’y attarder. Ses traits sont doux, délicats. Elle n’a rien d’exceptionnel, mais elle attire juste assez. Une présence subtile, à la lisière du regard des autres. Suffisamment visible pour exister. Pas assez marquante pour être retenue. Je choisis une table près de la fenêtre. Une place qui donne à la fois sur l’extérieur et sur l’intérieur. Je peux voir la rue déserte, observer les passants qui passent trop vite pour s’attarder sur les visages. À l’intérieur, les conversations se superposent en murmures indistincts. Quelques rires, des verres qui s’entrechoquent.
Je m’assois.
Le bois est rugueux sous mes doigts. Usé. Creusé par le passage des années. Par les gestes répétés de ceux qui se sont installés ici avant moi. Avant elle.
J’ôte mes gants, lentement.
Un doigt après l’autre.
Le tissu glisse contre ma peau. Contre sa peau.
Ce n’est qu’un corps. Une enveloppe qui bouge, qui respire, qui s’anime selon mes envies. Mais parfois, parfois, c’est troublant. De la voir si nette dans le reflet du verre, de la sentir exister autour de moi.
Elle ne devrait plus être là.
Et pourtant, elle l’est.
Un mouvement sur le côté. Quelqu’un s’approche. Attend. Un service comme un autre auquel on réponds. Je ne relève pas les yeux. Il n’y a pas besoin. Erika sourit peut-être. C’est un geste instinctif, ancré dans la mémoire de son corps. Une habitude d’humaine. Je respirer. Les bruits du pub se diluent en arrière-plan. Une chaise qui racle le sol. Une porte qui s’ouvre puis se referme. Le crépitement du feu, la respiration calme du lieu. Dans le miroir de la vitre, une femme me regarde. Blonde. Élancée. Son regard est calme, posé, presque serein. C'est moi, censé être moi, c'était elle. Celle qui est partie en premier, il y a des années.
Erika.
Je l’observe un instant. Une fraction de seconde qui s’étire dans le temps. Puis je baisse les yeux.
TAP.
Un battement léger du bout du doigt sur le bois. Je ne m’en rends compte qu’après coup. Un bruit infime, insignifiant. Presque un appel. Je reprends la tasse devant moi. La chaleur diffuse s’attarde contre ma paume. Une gorgée, lentement.
Tout est normal.
Tout va bien.
C’est ce que l’illusion doit montrer, en tout cas.
Mais le silence s’étire, s’installe autour de moi. Il n’a pas de poids, pas encore, mais je le sens. Comme une tension dans l’air, un espace qui attend d’être comblé.
Il n’y a rien d’autre à faire, ici. Juste attendre.
Et peut-être choisir le prochain.
Adjoint à la Direction du Département des Mystères 60 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété
Les talons résonnent sur le sol du Département des Mystères, frappant la pierre avec une régularité mécanique. Son pas est rapide, tendu, chargé d’une énergie contenue prête à exploser. Elle serre une pile de dossiers contre elle. Les doigts crispés sur le cuir épais. Les jointures blanchies sous la pression. Son visage est figé dans un contrôle parfait, mais l’orage gronde sous la surface. Elle aurait dû s’y attendre. Luth ne cède jamais. Ce projet ne sera pas approuvé. La phrase tourne en boucle dans son esprit, sèche, définitive, tranchante comme un couperet. Un refus net. Sans appel. Comme si son travail, ses recherches, ses arguments, tout ce qu’elle avait préparé avec soin et précision, n’avaient aucune valeur. Comme si elle n’avait jamais eu la moindre chance. McBrown a écouté, bien sûr. Elle l'a laissé parler, exposer ses conclusions, poser chaque pièce du puzzle devant elle. Et puis, avec ce calme insupportable, elle a refermé la discussion d’un simple geste. Un revers de main, un regard pesé, un silence appuyé. Et tout s’est effondré.
Mais ce n’est pas seulement le refus qui la met dans cet état. C’est le regard. La directrice ne s’est pas contentée de lui dire non. Elle l’a observée, évaluée, pesée. Elle la soupçonne. Dawn n’a pas rêvé cette fraction de seconde où les yeux de la vieille femme se sont attardés sur elle un peu plus longtemps. Où la méfiance a transpercé son masque de neutralité. Elle sait. Ou elle pense savoir. Et c’est bien là le problème.
Depuis l’attentat à la Coupe du Monde de Quidditch, le Département entier est en tension. Chacun se surveille, chacun s’interroge. Personne ne sait qui a permis que cela arrive. Qui a laissé passer ce détail dans la faille de sécurité, donné librement cette information cruciale. Qui a fermé les yeux volontairement. Personne ne veut être le coupable. Alors tout le monde devient un suspect potentiel. Mais là où les soupçons flottent et se dispersent, Luth, elle, semble avoir fait un choix.
Douglas arrive à son bureau, referme la porte un peu trop sèchement. Et jette les dossiers sur son bureau. Une feuille s’échappe, glisse lentement au sol. Mais elle ne se baisse pas pour la ramasser. Son regard se perd un instant sur un tiroir verrouillé. Un simple meuble de bois verni qui ne paie pas de mine. Mais elle sait ce qui s’y trouve. Des copies. Des documents que personne ne devrait conserver. Des notes sur des recherches qui auraient dû être effacées. Il faudrait qu'elle les brûle. Dans ce climat de paranoïa ambiante, il suffit d’un détail, d’une ambiguïté, pour que l’ombre du doute devienne une condamnation. Et ils ne doivent pas fouiller son bureau si ça arrive jusque là.
Dawn ferme les yeux un instant, inspire profondément, chasse une mèche rebelle derrière son oreille. Son cœur bat trop vite. La frustration pulse dans ses tempes. Elle a toujours su se maintenir en équilibre sur la ligne fine qui sépare l’ambition de la compromission. Mais cette fois, elle a l’impression que le sol se dérobe sous ses pieds. Luth l’a tenue à l’écart, et ce n’est pas anodin. Elle pourrait se contenter d’attendre que l’attention se détourne, que le ministère trouve un autre coupable plus évident. Mais elle n’a jamais été du genre à subir. Si McBrown pense avoir trouvé sa responsable, alors elle devra en payer le prix. La rousse ouvre lentement les yeux, redresse les épaules, reprend son masque d’assurance glaciale. Elle ne laissera pas la vieille la piéger. Si on veut la voir tomber, il faudra davantage qu’un simple regard suspect.
Rien ne prouve que c’est elle.
Rien ne pourra jamais le prouver.
Et tant que cela reste vrai, elle compte bien garder le contrôle.
Coucou Jenn,
Je m’occupe de ta demande avec plaisir ! Je reviens avec une proposition aussi vite que possible ⭐️
À plus tard 🌺
Direction de Serpentard 28 ans Hybride Irlandaise Notoriété
Les bruits familiers se fondent dans l’agitation sonore indistincte du pub. Aingeal garde le regard posé sur les verres qui s’entrechoquent au-delà du comptoir. L’ambiance n’a rien d’apaisant. Elle égaye et excite les plus alcoolisés. Mais elle s’y est accoutumée. C’est le genre d’endroit où l'euphorie est constante. Là où l’excès se mêle à la banalité du quotidien. Là où les rires s’élèvent en un instant, avant d’être noyés dans le tumulte général. Dans l’attente, l’espace d'une seconde, elle se surprend à écouter une conversation qui ne la concerne pas. Un vieux réflexe. Celui d’une oreille toujours aux aguets, d’une curiosité passive qu’Aisling ne cherche même plus à refréner. Les anecdotes se ressemblent toutes : des disputes insignifiantes, des amourettes sans importance. Toujours les mêmes histoires qu’on répète sans grande conviction. Rien qui vaille la peine d’être retenu.
Son attention revient sur son propre espace, sur la table où la rousse s’est installée sans rien commander. Elle ne se sent pas pressée. Elle n’est pas impatiente, seulement présente. Ancrée dans cet instant avec une tranquillité qu’elle s’efforce de préserver. Puis, une ombre familière glisse dans son champ de vision. Aingeal ne tourne pas immédiatement la tête. Elle préfère lui laisser le temps d’arriver, de se frayer un chemin entre les tables encombrées. Le laisser prendre place sans qu’elle ne brise elle-même le silence. Elle sent sa présence, bien avant que la chaise ne soit tirée, bien avant qu’il ne dise quoi que ce soit.
Lesley. Une constante qui s’est imposée dans son quotidien depuis quelque temps. Une présence à la fois familière et imprévisible. La professeure tourne légèrement le regard vers lui, sans précipitation. Je n’ai rien pris. Sa voix reste douce, presque lointaine dans tout ce bruit ambiant. Elle ne précise pas pourquoi, cependant. C’est inutile. Il saura bien le deviner. Elle se contente de le détailler, de le regarder s'installer avec aisance. La rousse prend note du sourire qui illumine ses traits, de sa manière toujours aussi détendue de s’intégrer à l’environnement. Il ne semble jamais s’éteindre, peu importe le contexte. La demi-vélane effleure le bois de la table du bout des doigts, avant d’être absorbée par autre chose. Ses yeux glissent un instant sur la carte qu’il tient entre ses mains, captant les choix possibles sans véritable intérêt. Elle n’a jamais été difficile sur ce sujet. Commander une boisson n’est jamais une décision qui demande une grande réflexion, encore moins ce soir.
Son regard hétérochrome remonte finalement vers lui. Ses yeux analysent sa posture, son expression, son humeur. Comme on capte les détails d’un tableau qu’on a déjà vu, mais qu’on continue d’observer pour en saisir toutes les nuances. J’ai attendu. C’est vrai. Un peu. Aingeal sourit. Mais pas trop. Elle laisse un léger silence, juste assez long pour laisser croire qu’il y avait quelque chose à interpréter. Mais rien d'insurmontable. Sa voix est calme, légèrement amusée. Elle ne lui reproche rien, elle constate. J’aime être légèrement en avance. Finissant par décroiser les bras, la rousse laisse une main glisser sur la table. Elle jette un regard furtif aux alentours. Toujours les mêmes visages, toujours la même agitation. Il n’y a rien de neuf, rien qui puisse captiver son attention au-delà du strict nécessaire. Alors, elle revient à ce qui mérite bien plus d’intérêt ce soir.
Un cocktail maison ? L’amusement est subtil, glissé dans le timbre de sa voix plutôt que dans l’expression de son visage. Pas une moquerie, simplement une constatation teintée de légèreté. Ni trop sage, ni trop audacieux. Une valeur sûre pour une belle soirée. Elle incline légèrement la tête, comme si elle l’évaluait, comme si quelque chose clochait légèrement dans cette évidence. Aingeal ne cherche pas de réponse immédiate, elle lui laisse le soin de réagir comme il le souhaite, si l’envie lui prend. Je vais prendre la même chose. Son fil de pensée se remet à tourner. Alors… comment trouves-tu l’école, maintenant que tu y enseignes ? La question est posée avec une simplicité apparente, mais son regard, lui, demeure attentif. Il y a toujours une nuance à saisir dans la manière dont les gens parlent de leur quotidien. Puis, Aisling laisse son coude reposer contre la table dans un geste souple, dénué de précipitation. As-tu déjà trouvé tes repères, ou as-tu encore l’impression d’être un étranger dans ces murs ? Un léger sourire traverse ses lèvres, presque imperceptible. Il y a mille façons de répondre à cette question. Certaines superficielles, d’autres plus sincères. Elle attend de voir vers quelle direction il choisira d’aller. Et surtout… Qui est ton élève préféré ? Le ton oscille entre amusement et malice. Une question innocente en apparence, mais qui veut détendre l’atmosphère et être révélatrice. La rousse sait comment fonctionne l’enseignement. Elle sait que, malgré toute la neutralité du monde, il y a toujours des élèves qui se démarquent. Ceux qui retiennent l’attention d’une manière ou d’une autre. Les excellents. Les pires. Les plus surprenants. Et, au fond, la manière dont on choisit de les voir en dit souvent plus sur nous que sur eux. C’est une porte entrouverte sur notre propre perception, une indication subtile de ce que l’on valorise, de ce que l’on redoute ou de ce que l’on envie. De ce que l’on est.
Guérisseur-en-Chef du Service des Pathologies des Sortilèges 30 ans Hybride Irlandaise Notoriété
Elle observe, elle attend une réponse, qu’elle vienne de l’un ou de l’autre. Son regard se pose, comme dans l’expectative du soleil qui s’élève au matin. Aux premiers mots, elle sourit. Très bon choix. Un réflexe, une habitude bien ancrée. Un sourire qui n’a rien de personnel, juste une forme de politesse accordée aux patients et à leurs proches. Un éclat de chaleur dans un endroit où ça se fait souvent rare. Parce qu’ici, certains fuient l’hôpital dès qu’ils le peuvent, alors que d’autres y traînent leur douleur depuis des années. Mais les médicomages, eux, ne quittent que leur service en fin de journée. Pas la maladie, pas les maux qui hantent ces murs.
Oonagh observe la mémoire glisser dans le flacon, ondulant doucement sous la lumière. Elle a l’habitude de ce processus, de cette transition presque imperceptible où un souvenir passe d’un esprit à une matière fluide. Elle ne dit rien, se contente de récupérer le flacon avec précaution, le soulevant légèrement pour en observer les reflets mouvants. Lentement, elle le repose, s’assurant de sa stabilité avant d’acquiescer d’un simple signe de tête. C’est parfait. Le ton est posé, évident. Aucune hésitation, aucune analyse superflue. Ce n’est pas une expérience anodine, mais il n’y a pas besoin d’alourdir l’instant. Elle sait que certains ressentent un flottement après l’extraction, une légère déconnexion, mais chacun réagit différemment.
Elle relève les yeux lorsque la voix de Quinten s’élève, flottant dans la pièce comme une pensée échappée. Qui est Jeff ? Un oubli de plus, une question parmi tant d’autres. Oonagh ne laisse pas son sourire vaciller. La réponse doit être fluide, naturelle, sans accroc. Jeff est un jeune homme qui vient souvent vous voir, Monsieur Harrison. Il habite pas très loin de votre chambre. Aucune insistance, juste une affirmation simple, un fil qu’il pourra suivre ou non. Elle ne précise pas l’endroit, ni l’origine de la rencontre entre eux. Certains réagissent mal quand on leur parle de l'hôpital trop souvent. Alors, elle ne s’attarde jamais trop longtemps sur ces moments-là. Vous pourrez lui poser la question vous-même, je suis certaine qu’il passera bientôt.
Elle effleure du bout des doigts le rebord de la pensine, son regard glisse brièvement vers le flacon. L’éclat argenté du souvenir semble toujours vivant, enfermé dans cette capsule de verre. D’un mouvement fluide, elle range sa baguette, la fait disparaître dans le pli de sa manche. On y va ? Délicatement, elle pose une main sur le dos de son patient, pour le maintenir. Un contact léger, mesuré, destiné autant à l’ancrer qu’à l’inviter à se pencher vers la pensine. Aujourd’hui, nous allons voir votre atelier, mais quelqu’un de particulier sera avec vous. Votre fille. Elle sait qu’un patient peut hésiter, qu’un souvenir peut parfois engendrer une réaction inattendue. Tout va bien se passer. Elle l’accompagne dans le mouvement, ajustant sa posture, veillant à ce que rien ne perturbe le moment.
D’un simple regard, elle invite Leslie à faire de même. Elle n’a pas besoin de mots pour cela. Puis, lorsqu’ils sont prêts, elle plonge à son tour. Oonagh reste toujours près du patient lorsqu’elle entre dans un souvenir. C’est une nécessité, une façon de guider s’il faut revenir, d’intervenir si quelque chose échappe au contrôle. Même avec un simple extrait de mémoire, il arrive que certains se perdent, absorbés par ce qu’ils retrouvent. Elle inspire doucement, puis le monde bascule autour d’eux.
17 ans Sang-Pur Suédoise Notoriété
Pourquoi elle s’est inscrite à ce cours ? C’est vraiment la question qui tourne dans la tête de Julian tandis qu’elle ferme son manteau. Elle aime l’astronomie -un peu moins les runes, vraiment, mais pas au point de troquer la chaleur du château pour une excursion nocturne. Certes, ce soir, le ciel est parfaitement dégagé et la météo clémente pour la saison. Mais cela ne change rien au fait qu’elle préfère rester tranquillement, installée dans un fauteuil plutôt que de se préparer à arpenter l'extérieur. Même si, parfois, le froid la ramène en Suède et aux bons souvenirs qu’elle garde de son pays natal. Un soupir lui échappe, alors qu’elle ajuste les boutons de son manteau d’un geste sec, avant de rejoindre le reste des élèves dans le hall.
Elle connaît la plupart des têtes, mais la plus habituelle, ce serait celle de Sasha. Pas qu’ils soient proches, mais il fait partie de sa promotion, contrairement aux autres. Cela dit, vu qu’ils ne sont pas dans la même maison, elle ne le croise pas tant que ça. Pourtant, ce soir, c’est lui qui lui semble le plus “familier”, comme l’avait été Avery. Elle reste légèrement en retrait, les bras croisés, attendant que le professeur commence à parler. Captant des bribes de conversations venant des couloirs, sans vraiment y prêter plus d’importance. Son regard glisse un instant sur les Poufsouffles, simplement par réflexe, avant qu’elle ne reporte son attention sur Wickerson. Qui d’ailleurs, entame enfin ses explications.
Il distribue rapidement des cartes. Julian ne bouge pas, observant silencieusement les élèves qui les reçoivent. Ambrose. Alison. Et puis, surprise, elle-même. Ses doigts se referment sur les deux cartes qu’on lui tend. Elle les observe, puis elle les range lentement dans la poche intérieure de son manteau. Wickerson indique ensuite les équipes : elle va devoir faire avec Sam et Sasha. Chadwick, ça va. Elle la trouve plutôt sympathique. Shevchen, outre son nom imprononçable, c’est une autre histoire. La dernière fois qu’ils ont été dans la même équipe, ce n’était clairement pas le moment le plus fun de sa vie. La blonde se retient donc de lever les yeux au ciel, mais ne peut empêcher un soupir intérieur. Ça ne sert à rien de râler, elle fait avec.
Le groupe se met en mouvement, et Julian suit le pas sans grande conviction. Elle traîne un peu, sans vraiment en avoir conscience, les mains profondément enfoncées dans ses poches. Elle n’est pas à sa place ici. Ce n’est pas une question d’infériorité ou d’incapacité, juste une sensation étrange d’être parachutée dans un environnement qui n’est pas le sien. Elle se trouve au milieu d’élèves qui ne sont pas de sa promotion, qui se côtoient sûrement plus souvent entre eux. Même si elle les connaît, elle n’évolue pas dans leur cercle quotidien. Elle est là sans vraiment être là. Et puis… qui est-ce qu’elle pourrait imiter maintenant ? C’est si dur de tisser un quelconque vrai lien pour elle.
C’est peut-être pour ça qu’elle finit, sans trop y réfléchir, par accélérer légèrement le pas pour se rapprocher de Sasha. Comme s’il représentait un point d’ancrage, un repère, aussi mince soit-il. Ce n’est pas qu’elle l’apprécie particulièrement -elle le trouve même désagréable, mais c’est toujours plus familier que d’être entourée des autres. Et, dans le fond, ce n’est qu’une excuse pour rompre ce silence qui commence à devenir trop pesant. Pourquoi y a personne d’autre de notre année ? Sa voix est calme, presque détachée, mais son regard reste fixé devant elle. Les gens ne veulent pas participer au tournoi ? C’est bizarre, tu ne trouves pas ? Ils auraient pu venir, histoire de progresser. Elle sait qu’ils ne sont pas proches. Ils n’ont rien en commun, et à vrai dire, elle le considère légèrement insupportable. C’est pourquoi, elle n’attend même pas de réponse, en réalité.
Le groupe poursuit son avancée, quittant progressivement le chemin principal pour s’enfoncer dans la faune. -Et si, là, tout de suite, tout prenait feu ?- L’obscurité gagne du terrain. Mais la lumière blanche de la lune file entre les nuages. Autour d’eux, les paysages s’étendent à perte de vue. Lorsqu’ils atteignent finalement leur point d’arrêt, Julian balaie l’horizon du regard, mémorisant instinctivement les reliefs et les différentes voies qu’ils pourraient emprunter. Le professeur continue son discours. Et lorsque Wickerson pose sa question, elle ne prend même pas la peine d’hésiter avant de répondre d’un ton neutre. Pas de mon côté Monsieur. De toute façon, elle a déjà plus ou moins compris l’objectif.
Elle s’éloigne ensuite du groupe principal pour discuter avec Sam et Sasha. D’un geste précis, elle extirpe la première carte. Elle l’observe attentivement quelques secondes, avant de la tendre à qui veut la prendre en premier. À moins que quelqu’un ait des objections, on devrait commencer par la balise la plus proche. Ses yeux observent les marquages de la carte topographique, et elle trace un chemin imaginaire du bout du doigt. Si on suit ce chemin-là, elle désigne une direction, c’est le plus direct et le plus simple selon la disposition des balises. Elle leur sourit. Ce qui l’intéresse vraiment, au-delà de l’entraînement, c’est tout de même les récompenses. Elle n’a pas l’intention de perdre du temps. Plus vite ils atteignent les balises, plus vite elle s’assure d’en tirer quelque chose. Sans attendre plus de réaction, elle resserre ses doigts autour de sa baguette, prenant une profonde inspiration. Elle raffermit sa poigne, fait le vide dans son esprit. Oculus Astralis
Le cercle translucide se forme correctement, permettant à Julian de voir et comprendre juste ce qu’il faut.
17 ans Sang-Pur Suédoise Notoriété
De la farine, du sucre, des pâtes. Et la prochaine fois ce sera quoi ? Du popcorn qui explose ? Ils n’étaient pas des elfes de maison emprisonnés dans les cuisines. Ça suffit cette histoire de bouffe ! La blonde serre les mâchoires, sentant son irritation grimper d’un cran. Elle essuie son visage d’un geste sec. Le rouge de ses joues se mêle à celui de la sauce. Une chaleur désagréable lui monte jusqu’aux oreilles. Elle sait qu’elle ne devrait pas laisser ce genre de chose l’atteindre. Si l’échec en lui-même ne la dérange pas autant que ça, le ridicule qui l’accompagne, lui, est loin d’être son meilleur ami.
Elle termine de se nettoyer. Passe rapidement une main sur sa robe. Vérifie qu’elle n’a pas d’autres traces de cette averse culinaire. Puis redresse légèrement la tête pour observer autour d’elle. Les autres continuent. C’est devenu une course contre l’ego, un défi tacite où chacun refuse d’être le premier à abandonner. Elle les entend marmonner, tenter encore et encore, comme si répéter l’exercice suffisait à garantir une réussite. C’est à la fois beau et affligeant. Beau, parce qu’il y a une certaine ténacité à vouloir prouver qu’on peut réussir. Affligeant, parce que personne n’y arrivait. Et au fond, Julian n’est pas bien différente. Elle n’a pas envie de renoncer, l’échec on apprends à le dompter. Spécialement aujourd’hui, vu ses nombreuses galères de la journée.
Le sort est très loin d’être facile, et tout le monde semble en avoir conscience. On pourrait même dire que le prof avait envie de voir, si l’impossible était possible avec eux. Une sorte de test grandeur nature pour jauger leur ténacité, peut-être ? Et ils ont presque tous répondu à l’appel. Julian est pareil, elle refuse d’en rester là. Surtout pas après ce qu’il vient de se passer. Elle prend une grande inspiration. Referme sa prise sur sa baguette, et laisse ses épaules se détendre légèrement. Elle chasse l’irritation, se force à ne plus penser aux échecs précédents. Ce n’est pas comme ça qu’elle progressera. Un battement de cils, un souffle lent. Un instant de calme. Puis, elle lève sa baguette et prononce à nouveau, d’une voix ferme et assurée. Mutante Clypeus !
Encore une fois, le bouclier se forme. Sauf qu'il ne reste pas longtemps. Du moins, pas assez pour que les projectiles puissent passer au travers.
17 ans Sang-Pur Suédoise Notoriété
Il faut avouer que son oiseau n’est pas très beau. Le mannequin n’est pas franchement magnifique sous sa nouvelle forme. Mais franchement, il a des plumes et c’est tout ce qui compte pour l’instant. La blonde l’observe, les lèvres pincées, évaluant son propre travail avec un regard critique. Ce n’est pas parfait, loin de là. Mais c’est fonctionnel. Et vu son dernier échec, elle s’en contentera.
Elle abaisse sa baguette, se demandant ce qu’elle va faire ensuite. Les sorts continuent de fuser autour d’elle. Certains élèves réussissent brillamment, d’autres un peu moins. Dans l’ensemble, les choses ont l’air d’e plutôt bien se passer mais… y a toujours un mais, quand on partage une classe avec Spike Ryder.
Julian n’a pas trop suivi ce qu’il faisait avant, mais l’agitation attire tout de suite son regard. Et les rires des autres explosent dans la pièce. Elle tourne la tête et un grand sourire s’étire sur ses lèvres. Un rat. Elle ne les aime pas spécialement, mais lui, elle l’aime bien. Spike est devenu un putain de rat et ce n’est pas juste drôle. C’est parfait. La blonde éclate de rire à son tour. Le voir là, minuscule. Coincé dans un corps qui n’est pas le sien, c’est la meilleure chose qui pouvait arriver. Son pied douloureux, son propre sort raté, tout s’évapore dans cette séance de rire générale. Les larmes lui monteraient presque aux yeux. C’est trop. Après un bref instant d’euphorie, elle reprend son souffle et secoue la tête. Tout redevient lentement à la normale, elle ne se préoccupe plus trop du reste. Elle capte à nouveau la voix du professeur. Ses démonstrations, puis ses nouvelles consignes. L’exercice suivant. Une vaste blague. C'est pas du tout un sort à la portée de n'importe qui ça...
M'enfin, elle va pas se décourager. Elle est là pour s'entrainer et surtout essayer. Il n'y a pas grand espoir de réussite, mais sur un malentendu… pourquoi pas. Elle fait craquer son cou, baguette en main. Elle inspire profondément : Mutante Clypeus
Le bouclier se forme, mais il est instable. Elle n’arrive pas à stopper les projectiles pour cette fois-ci, dommage.
Langue-de-plomb 31 ans Sang-Pur Britannique Notoriété
Le problème d’Alhena, ce n’est pas qu’elle méprise les gens. C’est qu’elle méprise plutôt la terre entière. Elle déteste les humains, mais ils la fascinent tout autant. Ils sont tous si différents, ils ont tous des réactions qui dépassent la logique de la raison. Parce que l’être humain, selon Alhena, n’aime pas écouter sa raison. Il préfère vivre jusqu’à en perdre tout ce qu’il possède. Parce que la seule chose qui l’importe, c’est lui-même. Malheureusement pour elle, au fil des années, elle a fini par comprendre que c’est un peu plus complexe que ça. Que parmi la masse de cette société, si lisse, il y a des personnes que la brune déteste encore plus que les simples fourmis qui l’entourent chaque jour.
Ceux qui sortent de l’ordinaire. Les héros.
Peverell a montré l’enfant, dans le simple but de lui faire comprendre qu’il faut la faire dégager d’ici. Que ça soit la gamine du preneur d’otage ou non. L'innocence des enfants est la seule chose à conserver dans ce vaste monde. Le reste peut être brisé, pour être reconstruit derrière. La fillette n’a donc pas à voir ça. C’est ça le plan, du coup, non ? Alors pourquoi, ce type, sorti tout droit d’un livre de Stephen King, s’est mis à parler à l’agresseur. Qu’est-ce qu’il fait ? On est au Ministère. Il y a toutes les forces de l’ordre au bout du couloir prêtes à intervenir. Ce n’est pas son rôle. Et s’il fait tout empirer ? Elle pince ses lèvres entre elles, très bien, changement de plan.
Doucement, alors qu’ils parlent, elle s’approche de la porte et tente de la refermer sans se faire voir. L’assaillant à l’air bien trop occupé par l’autre homme, pour faire attention à ses déplacements lents. Alors qu’elle s’apprête à arriver à destination, elle tourne la tête vers celui qui l’avait bousculé. Il a une fille ? Alhena grince des dents. Pourquoi ça l’énerve d’entendre ça. Pourquoi cette idée, la terrifie. Elle s’imagine déjà une gosse qui pleure la mort de son père, parce qu’il a eu la bonne idée de vouloir jouer les héros. Est-ce qu’il a pensé à elle avant de se mettre en danger ? Peverell entend déjà les réponses que l'on aurait murmurées à sa question. Il y a ceux qui pleureront le sacrifice et diront que le paternel est l’exemple à suivre. Mais il y a aussi la vieille école. Ceux qui diront que la personne avait eu d’autres choix. L’égoïsme d’être le héros, au profit de la vie de famille qu’on laisse derrière. La brune ne sait pas vraiment où elle se trouve, dans cette idée. Peut-être que les deux visions la dégoûtent. Mais ça ne l’empêche pas de trouver la logique incohérente.
Ses doigts ferment la porte dans un bruit presque silencieux. Elle ne peut pas la fermer à clé. La gamine peut l’ouvrir à tout moment. Mais étrangement, Alhena se dit que c’est déjà mieux que rien. Si elle fait plus, il risque de s’intéresser de trop près à ce qu’elle fait. Alors elle se concentre à nouveau sur son nouvel ami, ou sujet d'expérimentation humaine. Elle observe toujours ceux qui sont dans la pièce. C’est comme ça qu’on apprend des autres. Non ? Elle plisse les yeux. Chaque mouvement, chaque muscle de la mâchoire qui se contracte, chaque regard. Que ça soit ceux des protagonistes principaux. Ou ceux venant des employés qui enjolivent le décor par leur présence. Tout est intéressant à prendre, à stocker dans ce palais mental qui lui sert de tête.
Tu réfléchis toujours trop Alhena.
Le drame se termine. L’instant passe. Comme le danger. Comme la gamine qui file vers la nouvelle scène qui s’offre au monde. Alors que l’agitation et la tension inondent les murs du Ministère, elle s’approche de l’homme. Je suppose que quelqu’un de plus approprié vous le dira plus tard. Mais au nom du Ministère, merci pour votre intervention. Elle penche la tête. Étant donné que vous n’êtes pas de nos forces de l’ordre, je leur laisserai le loisir de vous faire toutes les remontrances du monde. Je suppose qu’ils ne vont pas apprécier plus que ça. Un silence. Ce n’est pas comme si je m’en souciais de toute manière. La brune pince les lèvres. Il est vrai qu’elle a un lourd passif avec quelqu'un qui était autrefois chez les Aurors. Mais c’était autrefois. Une autre histoire. Alhena Peverell. Est-ce qu’il va se présenter à son tour ? Elle lui tend la main quand même. Probablement trop blanche, trop frêle par rapport à lui. Merci d’avoir sauvé le temps que j’allais perdre dans ma journée. Un merci pas comme un autre. De toute manière, ça lui aurait arraché la gorge de le faire. Elle lui fait un sourire, trop glacial pour être irréaliste. Si jamais vous avez besoin d’aide un jour, n’hésitez pas. Je pourrai vous rendre la pareille.
Et après ça, elle se tourne, comme si elle allait enfin reprendre son chemin. Mais encore une fois elle ne bouge pas. La question lui brûle les lèvres. C’est une interrogation qui se glisse à l’intérieur de sa chair. Ses poings se contractent, ses phalanges se crispent. On peut presque entendre les bruits des feuilles qui se broient dans ses mains. Alhena se retourne brusquement. Sa voix, un peu plus forte et brute. Dites-moi... Pourquoi vous avez fait ça ? Sa question est aussi sèche qu’elle en a l’air. Ce n’était pas votre devoir. La brune ne comprend pas. Qu’est-ce qu’on aurait dit à votre fille si ça s'était mal déroulé ? Peut-être que ce n’était pas à lui qu’elle voulait poser la question, en réalité. Les gens meurent tous les jours, c’est ce qu’ils font de mieux. C’est un constat qu’elle fait avec une voix plus fragile. Mais ça reste un terrible constat.
17 ans Sang-Pur Suédoise Notoriété
Ah. Visiblement, la seule métamorphose que Julian maîtrise, c’est celle qui ne se contrôle pas. La blonde gonfle ses joues, pince ses lèvres entre elles. Elle tapote ses pommettes, comme pour se concentrer. Ce n’est pas perdu, ce n’est qu’un premier essai. Tout le monde ne réussit pas quelque chose du premier coup. Rosenberg l’a bien prouvé aujourd’hui de toute manière. Il lui faut parfois un premier lancer raté pour que le deuxième touche sa cible. Les entraînements servent à ça, spécialement aujourd’hui. Elle ne sait pas trop si le tournoi lui sera accessible, mais il faut qu’elle puisse au moins donner tout ce qu’elle a, ne serait-ce que pour y prétendre.
Soupir. Ses yeux observent les autres. Elle s’éparpille quelques secondes, regarde les échecs de chacun. Pour l’instant, pas de génie de la métamorphose dans la classe. Dommage, c’est toujours intéressant d’observer en action ces gens-là. Le professeur a de l’expérience, donc c’est toujours fascinant quand il fait des démonstrations. Mais les petits prodiges, eux, c’est différent. C’est comme si la magie leur glissait entre les doigts, qu’ils la maniaient avec une délicatesse si parfaite qu’on a la sensation qu’ils sont les élus de quelque chose. C’est impressionnant, et parfois agaçant. Du moins, pour Julian, ça l’est. On pardonne tout, au génie, non ? Parce qu’à défaut de comprendre les autres, elle aurait aimé pouvoir avoir une véritable raison qui fasse d’elle quelqu’un de différent. Pas juste une question sans réponse.
Elle relève sa baguette, ferme les yeux. Elle fait le vide dans son esprit, sent la magie crépiter dans son corps et sur le bout de ses doigts. Elle se concentre autant qu’elle peut, malgré l’agitation de la salle et les essais de chacun. Il faut tenter à nouveau, quitte à retomber encore et encore. Les sorts de haut niveau demandent du temps et de l’expérience, alors elle est bien décidée à le prendre. Qu’importe ce que peuvent penser les autres, il faut bien passer par là. Mutante Clypeus !
Le bouclier inverse l'effet, et au lieu d’annuler les projectiles, il les transforme en spaghettis trop cuits, qui s’écrasent mollement sur elle dans un bruit désagréablement humide. En quelques secondes, elle est recouverte d’un amas pâteux et dégoulinant, comme une victime d’un mauvais lancer de nourriture à la cantine. Je rêve...
Coucou à nouveau par ici,
Comme vu en privée, voici les deux propositions finales que tu voulais⭐️
Vu que c'est déjà validé en interne, je verrouille ton sujet !
À plus tard les enfants 🌺
Direction de Sainte-Mangouste 59 ans Sang-Pur Irlandaise Notoriété
Ce match a le goût de la défaite, probablement parce qu’il n’y a pas l’Angleterre sur le terrain. Miranda se dit qu’elle aimerait rentrer, mais c’est aussi sympa de passer du temps avec des gens qui lui sont proches -c’est un grand mot. Temps qui, visiblement est vite écourté par une agitation silencieuse. Il y a quelque chose de lourd dans l’atmosphère, un murmure autour d’eux qui n’a rien à voir avec le match. Inconsciemment, le public le sait peut-être. Si on y prête attention, on peut voir cette ombre s’attarder sur le visage des forces de l’ordre, l’entendre dans les messes basses qu’ils se font. Quelque chose se trame, quelque chose dérange, mais on n’y prête pas attention à travers les cris de la foule.
Et puis, le doute devient réalité quand des sonorus envahissent les oreilles des plus agités. Le public devient hystérique au lieu d’être enjoué. Elle ne réfléchit pas plus en entendant les consignes. Elle sait ce qu’elle doit faire et où elle doit se rendre. Ce n’est pas un jour de travail, mais ça n’a aucune importance. Les autres sont la priorité, plus qu’un jour de repos qu’elle peut rattraper plus tard. Faisant un signe de tête aux personnes qui l'entourent, elle se met d’accord avec eux. Ils se retrouveront plus tard. La blonde commence à fendre la foule qui part un peu dans tous les sens, malgré la sécurité qui tente de gérer tout cela. Elle arrive vite à destination. La salle de soin n’est pas très compliquée à retrouver. Elle est venue plusieurs fois, elle n’avait pas toujours été sur le banc du public pendant toutes ces années.
Une fois sur place, son premier réflexe, c’est de vérifier si tout va bien. Elle envoie ensuite certains de ses subordonnés, avec des blessés légers, directement à l'hôpital pour préparer les différents transferts. Il y en a certains qui auront du mal à transplaner ou même à voyager. Alors qu’elle donne quelques ordres, elle envoie précipitamment un patronus à son mari. Et si ? Je m’occupe de l’évacuation des blessés. Je les transfère à Sainte-Mangouste. Fais attention à toi. Elle ne doit pas penser négativement. Pas maintenant. Il doit être à l’abri. Il est le ministre de la magie -justement. Soupirant, elle se remet au travail. Au bout d’un certain temps, alors que beaucoup sont déjà partis. Elle aperçoit Robb. Ils terminent les transferts ensemble avant de transplaner à sainte mangouste. Elle va en avoir des choses à régler… Campbell aussi visiblement.
Directeur du Collège Poudlard 56 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété
Harrison ne panique pas. Si à chaque catastrophe, il restait tétanisé sur place, Poudlard ne serait déjà plus en place. Il regarde sa femme et lui demande de rentrer. Il ne veut pas jouer les héros, mais il sait que certains vont le faire. Parmi eux, probablement certains de ses élèves. Il n’aura pas la conscience tranquille s’il ne vérifie pas de lui-même et s’il n’aide pas son prochain. Mais il ne peut le faire, que s’il n’est pas préoccupé par la sécurité de sa propre famille. Un doux baiser avant de partir vers le vacarme et de la laisser emprunter un portoloin. Il est un sorcier aguerri, il va s’en sortir.
Alors qu’il court, il tombe sur une bande de jeunes adolescents. Il les reconnaît, compliqué de les oublier de toute manière. Toujours au mauvais endroit, au mauvais moment, ceux-là. Aujourd’hui ne fait pas exception. Et puis, il est difficile de ne pas reconnaître les gosses du château. Woodcraft n’a pas autant d’élèves qu’on peut le croire. Poudlard c’est une petite école en effectif. Il se précipite vers eux et les emmène vers un endroit en sécurité. Où sont leurs parents ? Il cherche avec eux pendant quelque temps avant de trouver la mère d’un des gosses. Il en parlera avec elle une autre fois. Il n’a pas le temps. Sans attendre, il les lui confie et l’homme reprend sa course vers d’autres problèmes. Il aide une vieille femme à se relever et calme un jeune homme effrayé par le chaos de la foule. C’est normal de faire une crise d’angoisse au milieu d’un fouilli pareil. Plus d’un serait tétanisé ou paniqué par ce qui les entoure. Les gens paniquent vite et ça se répercute sur d’autres. Il n’y a besoin que d’une personne pour qu’un effet boule de neige se répercute sur le reste de la foule.
Essoufflé, Woodcraft finit par arriver sur les lieux du drame, baguette en main. Il analyse la situation. Il n’est pas trop tard, si les forces de l’ordre s’occupent du reste, il peut aider pour autre chose. Un Feudeymon qui brûle tout sur son passage. Il faut absolument le maîtriser et l’éteindre -même s’il a déjà perdu de sa vigueur. Ni une ni deux, Finite Terribilis file depuis sa baguette. Ce n’est pas un sort facile, ni qu’il a l’habitude de lancer. Mais il faut tenter, sait-on jamais. S’il peut apporter son aide d’une manière ou d’une autre, il le fera.
Visiblement, le sort se lance, mais ne fait rien. Harrison manque de volonté aujourd'hui. Il faudrait réessayer.
13 ans Sang-Mêlé·e Française Notoriété
Le professeur Pope se met à parler. Longtemps. Trop longtemps. Il parle de choses, de trucs, de machins, de bidules, de je sais pas quoi... Moi, j’écoute que d’une oreille, comme un escargot sourd. Et encore, c’est une oreille du fond. Parce qu’en vrai, moi je me demande : les branchies, ça gratte ou pas ? Est-ce que ça veut aussi dire que je vais devoir renoncer aux cookies pour toujours ?
Pendant ce temps-là, mes yeux bavardent entre eux pour regarder les autres. Je vois la petite Charlie, elle a une bouille que j’aime bien. Elle sent la lavande et les accidents doux, enfin je crois. Genre comme tomber dans un gâteau. J’aime bien l’idée et le projet.
Puis, hop, j’sais pas comment on a décidé, mais voilà que moi et Charlie, Destiny, baby, on est ensemble -enfin pour l'exercice, pas pour la vie, ça se décide pas avec des paroles mais avec le regard toussa, hum, voyez.
Je saute en première ! C’est tout naturel après tout, je suis une aventurière intergalactique en mission confidentielle. Moi, j’ai pas peur de l’eau. Ni des méduses. Ni des flaques. Ni de rien, sauf peut-être des rideaux de douche qui collent.
Charlie parle de bestioles dans la flotte. Genre des bestioles moches. Genre "des trucs" pas cools. Je rigole. Amusée. Un peu apeurée… T’as peur des bestioles ? Moi aussi j’ai peur des bestioles… Mais pas dans l’eau ! Mais dans les placards. Les placards, c’est sournois !
Et puis voilà qu’elle me dit un truc gentil. Un compliment. Sur mes yeux.
Mes yeux ? Mes yeux !
AH.
Mon cœur fait une pirouette. Mon estomac tombe dans mes chaussettes.
Ohlala… Charlie elle est troooop gentille. Elle est mignonne, elle mérite même un petit bisou sur la joue, ou sur la narine peut-être !
Mais ça se fait pas. Pas tout de suite. Faudrait pas qu’elle s’évanouisse de bonheur.
Je lui fais un clin d’oeil, avec un sourire digne d’une pub pour les licornes. Tes yeux à toi aussi ils sont pas moches ! Ils brillent comme… comme… un sortilège de lumière lancé dans un seau de grenadine. C’est magnifique !
Et puis elle me jette le sort. Bam. Branchies activées. Je sens un truc dans mon corps qui se transforme, et là… C’est le moment. LE MOMENT.
Je saute dans l’eau. En BOMBE.
POUR LE FROMAGE ET LA SCIENCE !
Petit cri intérieur.
Un gros SPLASH ensuite.
Enfin, ça ferait splash si j’avais des oreilles normales. Là, j’ai des branchies, alors j’entends juste un glouglou très intense. Ou peut-être que je confonds mes oreilles et d'autres choses. C’est possible aussi.
J’aurais aimé crier très fort un POUR L’HONNEUUUUR ou un À MOI LA GLOIIIIIRE ou un QUE LA SOUPE ME SOIT FAVORABLE mais bon, branchies obligent, je me retiens. La classe silencieuse, version sous-marine.
Je commence à nager. Nage de chien, bien sûr, comme toute personne sérieuse.
Tout droit.
Tout droit.
Tout droit.
Puis…
Attends. C’est encore droit ça ? Ou j’ai tourné ? Est-ce que je fais une boucle ? Est-ce que les poissons ont un sens de l’orientation ?
Je remonte un peu, juste un p’tit coup d’œil, pour vérifier que j’suis pas en train de nager vers le Pays Imaginaire ou le lac de la cantine.
Et là.
Je le vois, au loin.
Poule en Ski. Torse nu. Tatouage magique en plein milieu de la poitrine, genre je suis une énigme à moi tout seul. Pfff il se la pète.
Et je me fige. Comme un poisson devant un hameçon doré.
Attendez… il fallait se déshabiller ?!
17 ans Sang-Pur Suédoise Notoriété
Il y a toujours quelque chose qui cloche quand la nuit tombe. Une impression fugace, un frisson imperceptible qui glisse le long de l’échine. Dans le silence absolu, il est facile de se laisser happer par des sensations qu’on ignore en plein jour. Les couloirs murmurent autrement à cette heure-ci. On ne sait jamais si l’on écoute vraiment ou si c’est l’obscurité elle-même qui amplifie les craintes. Les battements de cœur résonnent presque aussi fort que les pas feutrés de ceux qui bravent l’interdit. Dans ces instants volés, entre l’audace et la prudence, tout semble plus intense. Est-ce que ce bruit au loin, n’est que le vent qui s’engouffre ou une présence indésirable ? Un professeur qui fait sa ronde, prêt à interrompre l'escapade. Ou bien la chance de votre vie, pour effrayer quelqu’un d’autre ?
Julian, elle, observe. Depuis son recoin, baignée dans la lumière de la lune. Elle reste en retrait. Ce n’est pas la première fois qu’elle quitte son dortoir en pleine nuit. Quand l’insomnie s’accroche, quand l’air se fait trop lourd et les pensées trop bruyantes. Sa tête blonde repose contre la pierre froide. Elle est bien, là, seule avec elle-même, à écouter le silence prendre vie. Puis, elle entend les pas. Réguliers, non dissimulés. Quelqu’un qui veut être entendu. Une figure d’autorité, sûrement. Ou alors, un élève trop inconscient pour comprendre le sens du mot discrétion.
Rosenberg soupire, elle ne bouge pas tout de suite. Elle tend l’oreille, essaye de deviner la trajectoire, le rythme, la destination. Pour aller dans le sens inverse. Doucement, sans un bruit, elle se fond dans l’ombre. Se faire attraper ne l’effraie pas. Ce ne serait pas la première fois. Mais tant qu’elle peut rester ici encore un peu, elle préfère éviter l’interruption. Quitte à devoir s’éclipser pour mieux revenir plus tard. Parce qu’entre les murs d’un dortoir ou les profondeurs d’une salle sous l’eau, elle étouffe. Lentement, elle se glisse et elle voit l’ombre s’éloigner à l’opposé. Mais ses yeux gris se posent sur autre chose. Enfin, plutôt quelqu’un. C’est Jennifer, de dos. Qui a l’air occupée par la silhouette qui s’évapore au loin. Julian s’approche silencieusement, et lui tapote l’épaule. Un doigt sur la bouche pour lui faire signe de se taire. Elle lui fait signe de la suivre, pour aller plus loin, dans un lieu plus tranquille.
15 ans Sang-Mêlé·e Française Notoriété
L’idée de passer la nuit dehors lui file un shoot d’adrénaline. Ce n’est pas tous les jours qu’on l’autorise à crapahuter sous les étoiles avec une excuse éducative en prime. Elle est surexcitée, mais étrangement silencieuse ce soir, non par ennui, juste parce qu’elle n’a pas grand-chose à ajouter au chaos ambiant. Son enthousiasme crépite sous sa peau, tapie dans un sourire qu’elle retient à peine. Emmitouflée dans son manteau, elle trépigne intérieurement. Mais préfère observer, savourer l’instant sans se jeter tête la première. Ce soir, elle laisse les autres occuper l’espace, et ça lui va très bien.
Quand son nom est annoncé aux côtés d’Ambrose et Gus, elle se redresse un peu, déjà satisfaite du tirage. Un trio solide. Ambrose va penser pour eux trois, Gus va foncer droit dans le mur avec une motivation inébranlable, et elle… ben, on verra bien. Mais pas le temps d’ajouter quoi que ce soit, Gus leur claque des checks. Dylan y répond avec enthousiasme. Même si Sam n’est pas avec eux, elle ne pourrait pas rêver meilleure équipe pour s’éclater ce soir.
Le top départ est donné. Elle s’élance avec les deux guignoles, l’adrénaline vrille dans ses veines. Le mélange du froid et de l’excitation lui donne l’impression d’être dans une scène d’intro de film, où tout semble encore facile. Celle où ils sont juste un groupe de jeunes inconscients qui ignorent totalement la galère qui les attend. Le moment où ils entrent dans la maison hantée, sans savoir que personne ne va jamais ressortir.
Gus s’empare des cartes avec la confiance d’un explorateur légendaire. Elle jette un regard à peine distrait dessus, alors qu’il pointe une direction avec l’assurance d’un mec qui vient de résoudre un mystère ancestral. Dylan jette un coup d’œil furtif à Ambrose, puis hausse des épaules, amusée.
Elle lui fait confiance, à Gus. En théorie.
Mais son monde bascule très vite, trop même. Tout est lourd. Putain de strangulot constipé, c’est quoi encore ça ! Son corps devient horriblement lourd. Son dos ploie sous un truc invisible. Ses jambes deviennent des enclumes. Même lever un bras devient une épreuve olympique. Elle tente un pas. Mauvaise idée. Son équilibre vacille dangereusement. Tandis que Gus jure et qu’Ambrose tente quelque chose, elle essaie de rester debout.
Ses doigts s’agrippent difficilement à sa baguette. Même ça, c’est un effort monumental. Ses muscles hurlent, son bras tremble sous la contrainte. Mais elle refuse de rester clouée au sol comme un vulgaire rocher enchanté. Gravitas Mutatio
L’air frémit sous l’impulsion du sort et, en quelques secondes, le poids oppressant qui alourdissait leurs corps disparaît. Sinon... je propose un pique-nique nocturne, non ? Moins de chance de mourir je crois.
13 ans Sang-Mêlé·e Française Notoriété
Bon. Alors voilà. Mon sort, il fait rien.
Nada, niet, que dalle.
C’est pas qu’il se rate. Non non. Il s’absente. Comme une chaussette après lavage. Pouf, évaporé dans le néant de l’incompétence magique.
Je baisse ma baguette, fière malgré tout. Le menton levé comme si j’étais une grande magicienne.
C’est l’attitude qui compte, pas le résultat.
Je fronce les sourcils, genre concentration absolue. J’avais pourtant bien visualisé les branchies… avec les petits plis et tout. Peut-être qu’elles étaient trop jolies pour apparaître. Et j’y crois à moitié, ce qui est déjà bien plus qu’un quart.
Charlie semble amusée de la situation, c’est l’essentiel ! Elle me dit même que c’est moi le poisson-chat. Alors là, ça mérite un clin d’œil, un vrai de vrai, bien appuyé comme une tartine de confiture.
Miaou. C’est probablement la chose la plus bizarre que j’ai jamais dite à quelqu’un. Je suis fière !
Charlie me balance le sort. Et là, here we go again !
Les branchies réapparaissent comme si elles n’avaient jamais eu envie de me quitter. Ça chatouille un peu, mais j’adore. J’suis à moitié sirène, à moitié bête de foire, à moitié… bon, ça fait trop de moitiés. Je vous laisse faire les maths.
Je claque des doigts. Vire ma veste avec panache. Ou alors je la coince dans un rocher, on verra plus tard. Et je bondis.
Littéralement !
Une bombe digne des plus grands marécages magiques.
Y a des éclaboussures, une chaussette qui s’échappe. Encore une ?!
Et moi, qui coule avec l’élégance d’un potiron dépressif.
Sous l’eau, c’est calme. Humide, mais calme. Je nage.
Enfin… nage c’est un grand mot. Je remue tout, un peu comme un chiot qui apprend à danser. Ça fait des bulles, des remous, des mouvements flous, mais moi, j’suis à fond. J’avance, ou je recule ? Aucune idée. Mais je bouge.
C’est déjà pas mal.
Je continue d’avancer en ligne droite. Enfin, ma version de la ligne droite. C’est-à-dire une sorte de spirale gauche qui pense à droite, mais qui finit dans un virage. Chaque battement de jambe m’éloigne un peu plus de la réalité et m’avance un peu plus près de… de quoi déjà ?
Ah oui. De l’objectif. Le but. Le trésor ?
Non. La mission.
Enfin bref, un truc.
Je vois pas de poissons. Ils doivent avoir peur. Ou alors ils sont morts de rire. Peut-être que je suis en train de devenir une légende aquatique.
Mabel, la sirène bancale.
J’suis bien là, dans mon monde liquide, dans mes pensées étranges, dans ma nage désorganisée mais motivée.
J’ai froid, j’ai faim, j’ai perdu toute notion du haut et du bas, mais j’ai des branchies et j’suis vivante.
C’est beau. Et j’avance. Droit devant. Ou pas. Mais j’y vais.
Journaliste - Gazette du Sorcier 24 ans Sang Inconnu Britannique Notoriété
Les mains au fond des poches, je fixe l’immeuble moldu en face de moi. Une brique après l’autre, une fenêtre après l’autre. Une façade qui essaye trop fort de se fondre dans le décor. Ce qui est, en soi, très suspect. Un immeuble honnête, ça s’assume, ça ne tente pas de se faire oublier. Celui-là a l’air de simuler sa propre existence, comme un pnj qui prie pour qu’on ne lui donne pas de réplique, et je n’aime pas ça.
Je fronce les sourcils. Je ne lui fais pas confiance à cet immeuble.
Il ne me revient pas.
Je suis venue pour un article. Sur quoi ? Ça, c’est encore en débat. J’ai une vague piste, une intuition. Un pressentiment diffus qui flotte dans l’air comme le parfum douteux d’un philtre d’amour testé sur un troll, avec un léger arrière-goût de vieux chausson oublié. Bref. J’écrirai peut-être sur la disparition inexpliquée d’un moldu quelconque écrasé en réalité par éléphant rose volant, ou sur un réseau sorcier clandestin de quelque chose d’encore plus clandestin que clandestin. Peut-être même que je vais découvrir une conspiration impliquant des boulangers canadiens véreux et des pigeons espions à six yeux. Il ne faut jamais sous-estimer les pigeons.
D’ailleurs, en parlant de faune urbaine, un chat traverse mon champ de vision. Squelettique, noir et blanc, l’air vaguement contrarié par mon existence. Il avance avec la grâce d’un roi canard mort, s’arrête devant moi et me jauge comme s’il était le gardien de cet immeuble trop fade. Comme s’il savait ce que j’étais venue chercher. Peut-être qu’il le sait. Peut-être que ce chat est le gardien d’un secret plus grand que lui. Peut-être même que ce chat dirige tout un empire souterrain de trafic de sardines et d’informations. Je le fixe. Un silence s’installe. Un de ces silences épais, lourds, comme celui qui précède une confession nocturne gênante lors d’un repas de famille.
Et si c’était lui, la vraie clé de l’affaire ? Si ce chat détenait des informations vitales ? S’il était en mission pour un réseau de félins infiltrés dans la société moldue ? S’il était, lui-même, un journaliste d’investigation Animagus. Là pour couvrir la même histoire que moi ? Toi, si tu pouvais parler… Le chat émet un bruit indéfini, entre le miaulement et l’insulte pure. Puis il tourne lentement la tête et, sans aucune forme de respect, lève la patte et commence à se laver le trou du cul.
D’accord.
Message reçu.
J’ai peut-être surinterprété.
Je soupire et recule jusqu’au mur de l’immeuble d’en face, bras croisés. De là, j’ai une meilleure vue sur mon suspect architectural. Je laisse mon regard courir sur les fenêtres, note les moindres détails. Une lumière vacillante derrière un rideau trop rose. Une plante qui semble en détresse et aimerait sauter du deuxième étage. Une antenne tordue, victime de violence comme un balai de course après une collision frontale avec un banc de branchiflores en pleine migration amoureuse.
Je pourrais rester là des heures. D’ailleurs, c’est exactement ce que je vais faire. Mais il y a un changement subtil dans l’air. Je le sens. Une interruption dans le grand flux anonyme de ma vie. Comme un hibou postal qui s’écrase en plein vol contre une vitre enchantée qu’il avait juré ne pas exister. Quelqu’un sort de l'immeuble et vient vers moi. Pas un flic. Pas un voisin curieux. Pas un complice du chat. Je tourne lentement la tête. Une femme. Brune, l’air d’avoir déjà vécu trop de matinées comparée à moi. Je lui lance un regard, avec une expression qui pourrait signifier plusieurs choses : suspicion, irritation, ou juste la même confusion qu’un sorcier qui réalise trop tard que sa baguette était, en fait, un simple bâton ramassé dans la forêt.
Puis elle parle. Un silence. Je la regarde. Le chat, que j’avais oublié, nous regarde. Je prends une inspiration, adopte mon ton le plus grave. Oui, je cherche quelque chose. La vérité. Le chat éternue à nouveau. Coïncidence ?
Je ne pense pas.
13 ans Sang-Mêlé·e Française Notoriété
Grosse prise de conscience.
Genre moi je suis là. Trempée comme un escargot en plein concert, avec mon uniforme collé au corps. Pendant que d’autres font les beaux version pub sorcière pour crème solaire magique. Mais c’est pas grave. Parce que j’ai mes branchies. Et ma dignité. Enfin non, j’ai que les branchies.
Je secoue la tête, avec la grâce d’un rocher motivé, et je continue d’avancer. Nage de chien activée, mode turbo. Si je me perds, au pire, je fonderai une civilisation sous-marine. Et je serai leur reine. Reine Mabel Premier du Nom, des Profondeurs Baveuses !
Je pousse un POUR LA CONFITURE DE MA MAMIE mental qui résonne dans mon crâne comme une casserole qu’on tape à la louche. Puis je m’élance. Enfin… j’essaie. Parce que même si j’ai des branchies et que je respire l’eau comme une championne olympique du gobe-tout -c’est comme ça que ça marche non ? Mes bras font toujours la nage du chien. Et pas un chien classe, genre lévrier aquatique. Non. Un petit teckel paniqué qui essaie d’atteindre une bouée en mousse.
Mais bon, j’ai de la volonté. Et ça, c’est plus fort que les bras. Enfin, je crois.
J’avance. Tout droit tout droit tout droit. Je me le répète comme une formule magique. Tout droit tout droit tout droit. Ça va créer une carte magique dans ma tête, je vous dit.
Mais au bout d’un moment… eh bah je me rends compte que… c’est toujours flou là-dessous. Genre, je vois rien. De l’eau. Encore de l’eau. Un peu plus d’eau. Peut-être un poisson. Ou un vieux gant ? Je suis pas sûre.
Le doute frappe à nouveau, comme un petit coup de pelle : est-ce que je vais vraiment tout droit encore, là ? Parce que dans ma tête je vais tout droit. Mais dans la vraie vie ? Peut-être que je fais des cercles comme une toupie hydratée.
Je commence à penser à des trucs graves, genre les grenouilles borgnes, et ça m’aide pas. Alors je me remet à gigoter des pieds, rapide comme un bouchon de potion mal rebouché.
13 ans Sang-Mêlé·e Française Notoriété
Que dit une noisette dans l’eau ?
Au secours, je me noix
J’ai beaucoup de points communs avec les noisettes, visiblement...
Je me débats vaillamment. Je pédale avec les bras, je tourne des jambes, je fais des brasses dignes d’un crapaud épileptique. Mes branchies vibrent au rythme de ma panique tranquille. C’est beau. C’est poétique. C’est nul. Très, très nul...
Je pense à Adam. Ça ne m’aide pas spécialement, mais ça me réchauffe le cœur. Puis… plus rien. Plus d’eau dans les poumons. Plus de branchies. Plus de glouglous rigolos. Juste de l’air. De l’air tout sec, tout simple. Et du sable dans les chaussettes. Hein ?
Je cligne des yeux. La terre ferme ! J’suis revenue sur la rive. Comment ? Je toussais trop pour comprendre. Peut-être qu’une grenouille m’a téléportée ? Peut-être que j’ai été recrachée par une algue géante ? Mystère et boule d’hippocampe -enfin pas trop, tout le monde sait comment je suis remontée, mais j'aime bien faire des mystères. Pas vous ?
Bref, je suis vivante. Trempée, dégoulinante, dégoulinifiante, mais vivante. Et toujours aussi jolie, c’est fou ça.
Je m’ébroue comme un chien heureux, balance un peu d’eau sur mes camarades sans faire exprès, presque pas exprès. Puis je me tourne vers Charlie avec un sourire aussi éclatant que mes dents pas lavées du matin. Allez, à toi maintenant, mon poisson-chat. Baguette pointée sur elle. Amuse-toi bien là-dedans, j’ai rencontrée un calamar qui aimait faire des bisous aux Serdaigles ! Petit clin d'oeil. Branchia Ventosa !
Je cligne des yeux. Je cligne encore.
Puis je penche la tête.
Y a… rien. Genre RIEN.
Charlie a exactement la même tête qu’avant. Tu crois qu’il faut attendre que la pleine lune se reflète sur l’eau ? Je plisse des yeux. Je la regarde, perplexe. Un visage de patate molle. Bon… Tu veux pas réessayer, j’imagine ?
13 ans Sang-Mêlé·e Française Notoriété
Les vieilles bubulles me chatouillent les joues. Y’en a une qui passe devant mon nez. Elle est jolie. Je la suis du regard, puis je la perds. Zut. Elle avait un petit potentiel cette bulle.
Je continue d’avancer. Enfin, mon corps avance. Ma tête, elle, est partie faire un tour. Je pense à des choses très importantes, comme : Est-ce qu’un hippocampe, ça peut aller au galop ? Si j’ouvre la bouche sous l’eau, est-ce que je peux chanter ? Est-ce que les branchies, ça gratte si on éternue ? Si je rigole trop fort, est-ce que je vais aspirer le lac ?
Mais je me reconcentre. Je remue mes bras comme une magicienne qui danse mal. Je gigote des jambes, j’essaie d’éviter les trucs gluants qui flottent comme des cheveux oubliés par une sirène négligente. Je suis concentrée. Une vraie flèche. Une flèche qui tourne un peu sur elle-même, mais flèche quand même. Je pense à mon objectif. Mon but. Mon destin. Et j’me dis : Allez Mabel, t’es un missile aquatique, un têtard de guerre, une anguille motivée ! Sauf que je me cogne et fais une petite roulade sous-marine. Bon. Pas grave.
Nouvelle stratégie : la nage de l'étoile de mer paniquée. Beaucoup de bras. Beaucoup de jambes. Zéro direction.
J’esquisse une roulade pour le style, je claque de la jambe en mode sirène, et je me dis, très solennellement dans ma tête : C’est maintenant. C’est l’instant. Je suis la vague, je suis la tempête, je suis… AIE ! Je me reprends un truc en pleine cuisse. Je couine. Dans ma tête, heureusement. Sous l’eau, pas de son. Juste ma dignité qui se dissout lentement.
Mais je ne renonce pas. J’avance, je glisse, je flotte, je me redresse, je me prends à rêver. Et aussi à m’embrouiller un peu avec le sens de l’orientation, parce que tout se ressemble ici. Je tends la main. Vers quoi ? Aucune idée.
C’est le mystère. Mais c’est beau. Il n’y a rien autour, juste moi et mon envie de découvrir. D’aller au bout. De trouver un machin. N’importe quoi. Une lueur, une boîte, un objet magique ou un vieux soulier abandonné par un professeur distrait.
J’ai froid. Mais j’ai chaud aussi. C’est bizarre.
Je reprends mon sérieux. Enfin, mon genre de sérieux. Le type de sérieux qu’on trouve dans une boîte de céréales, entre deux surprises. J’enchaîne les mouvements, mes branchies fonctionnent à merveille, j’ai presque l’impression d’être née ici. Dans cette eau un peu trouble, un peu froide, un peu pleine de machins. J’aime bien. C’est doux. Et ça me fait des guilis derrière les oreilles.
Des formes sombres dansent au loin. Peut-être un rocher. Peut-être un trésor. Peut-être juste ma vision qui décide de faire une pause. Mais j’y vais. Je continue. Je suis Mabel. L’exploratrice des fonds flous. La nageuse sans boussole. La terreur des algues. Et je vais au bout du monde. Ou de l'exercice. C’est pareil, non ?
13 ans Sang-Mêlé·e Française Notoriété
L’eau s’ouvre comme une tarte surprise.
Et elle disparaît.
Mon cœur fait un triple looping. J’ai pas eu le temps de vérifier si elle savait nager avec des branchies. Est-ce que j’aurais dû lui expliquer ? Est-ce qu’elle nage avec les bras ou est-ce qu’elle ondule maintenant ?! Est-ce qu’il faut qu'elle pense très fort comme un poisson pour ne pas couler ?!
Je me rapproche du bord, tendue comme une baguette prête à se casser. Rien. Pas une bulle. Pas un remous. Pas même un couac dramatique de calamar. Juste un grand miroir liquide, lisse et impénétrable. Charlie a disparu, comme un secret qu’on enferme dans une boîte sans étiquette.
Mon sort a bien marché. Ou alors elle s’est évaporée dans une autre dimension aquatique. J’hésite. Je tends l'oreille vers la surface comme si j’allais entendre sa voix déformée par les profondeurs. Mais non. Rien. Pas de bulles en morse, pas de nageoire affolée. Juste de l’eau. Et moi. Et une espèce de silence solennel, un peu moite.
Pendant ce temps, je tiens. Mon bras reste levé, baguette en main, concentrée comme une louche au-dessus d’une potion fragile. C’est pas un sort autonome, faut le nourrir. Le maintenir. Une goutte de volonté, un soupçon d’équilibre mental, et voilà des branchies opérationnelles. Si je flanche, elle tousse. Si je me déconcentre, elle redevient une Charlie-bien-hydratée.
Je reste là. Frissonnante d’orgueil, de bêtise. Mon amie est devenue poisson. Et je l’ai aidée. Moi. Mabel. J’ai lancé un sort, et elle l’a pris comme on saute dans un train en marche. Sans poser de questions., Sans regarder s’il y avait un wagon restaurant. Et maintenant, elle fend l’eau quelque part, seule comme une championne, dans le silence abyssal.
Et moi, Mabel, je reste au bord. Je garde la rive. Prêtresse de surface, guetteuse de bulles, gardienne de l’essuie-tout mental. Je suis légèrement tremblotante, un peu ridicule, fière comme une huître élue reine du bal. C’est peut-être ça, la magie. Faire quelque chose de bizarre, puis attendre bêtement en espérant que ça se transforme en miracle.