Homme
17 ans
Sang-mêlé
Ukrainien
Identité
-
- Septième année
- Surnoms : Sashou
- Nationalité : Ukrainien
Capacités & Statuts
Groupes
Message publié le 30/12/2025 à 11:28
Poudlard avait si peu changé que Sasha avait rapidement retrouvé ses habitudes de l'année antérieure - à l'exception près que lors des repas dans la Grande Salle, il essayait autant de se gaver que de faire manger sa petite soeur, que les montagnes de nourriture de l'école rendaient plus boudeuse qu'affamée, au désespoir de son frère aîné. Ses compagnons de chambrée l'avaient accueilli avec une surprise mi-figue mi-raisin, et Sasha avait refusé de répondre à leurs questions. Pourtant, quand Thomas avait sorti des petites fioles de liqueur ramenées de sa campagne natale, il avait accepté de se joindre à eux pour trinquer à une année spéciale : leur dernière en tant qu'élèves, celle qui abriterait le Tournoi - et celle où Jamie et Anthony avaient décidé qu'avant la fin de l'année Thomas ne serait plus puceau. L'alcool avait délié les langues, et Sasha en avait appris plus sur ses camarades de chambre en une soirée qu'en un an de partage de dortoir l'année précédente. Mais, même avec l'ivresse battant dans ses tempes, il s'était éclipsé lorsque les autres s'étaient couchés.
Ses escapades lui semblaient moins salvatrices que l'année précédente. Le froid de l'automne s'attaquait sans ménagement à l'herbe verte héritée d'un été clément, la recouvrant d'une fine pellicule blanche et humide qu'il foulait avec le regret de sa contrée plus sèche, qu'il avait à peine eu le temps d'humer au mois d'août. Mais il persistait néanmoins, tout autant que dans certains des cours qui lui semblaient important. Et tout en haut de cette liste : la Défense contre les Forces du Mal.
L'approche de Poudlard était plus douce qu'il l'aurait souhaité, mais la professeur de cette matière ne rechignait pas à les mettre à l'épreuve, et c'était au moins le genre de défi qui gardait éveillé son intérêt pour cet apprentissage en Angleterre.
Lors de leur dernière séance, il leur avait été annoncé qu'ils affronteraient un Fangieux ; Sasha n'en avait jamais vu dans son propre pays, tandis que plusieurs Serpentards se vantaient déjà d'en avoir combattu. Il était plus probable que leurs récits fussent déformés pour les mettre en avant - Sasha savait combien la maison de jade et d'argent tenait à soigner son image - mais le doute subsistait : se montreraient-ils meilleur que lui ? Piètre élève à l'écrit et dans la théorie, Sasha ne se démarquait que par sa maîtrise des matières plus manuelles et pratiques, et il souhaitait conserver cette avance autant que possible. Mais il ne pourrait mesurer ses talents à cette créature que cinq jours plus tard, au prochain cours de Défense contre les Forces du Mal.
Enfin, ça, c'était sans compter les rumeurs, qui prétendaient que le Fangieux avait été magiquement enchaîné à l'extrémité de la rive ouest du lac par la professeure. Des récits circulaient sur le fait qu'il cohabitait difficilement avec le calmar géant, essayant de l'attaquer vainement - ses chaînes magiques l'empêchant d'aller bien loin.
Trop tentant. Là-bas, chez lui, il aurait pensé à une embuscade. Mais pas ici. Il croisait peu d'élèves qui sortaient de leurs dortoirs et lorsque c'était le cas, ce n'était pas pour s'aventurer à la recherche de créatures dangereuses mais plutôt pour fricoter dans un placard avec un élève d'une maison voisine. Sasha avait donc pris cette route solitaire, marchant soigneusement dans les endroits où il ne laisserait pas de trace de son passage.
Et c'était ainsi qu'il s'était approché de la rive en question. Au bout de la longue grève de cailloux, que le lac calme grignotait à peine en petits clapotis tranquilles, la lumière de la Lune permettait d'apercevoir, comme une silhouette découpée par un projecteur, un amalgame de rochers difformes, faisant penser à une créature de pierre, échouée là depuis des siècles. Sur l'un d'eux, toutefois, il distingua une véritable silhouette.
Sasha se figea en silence, interrompant son approche, retenant son souffle. La personne était immobile. Etait-ce la professeure ? Non, il ne reconnaissait pas sa silhouette. Il s'approcha à pas lents, prenant garde à ne faire aucun bruit, jusqu'à en avoir la certitude.
Une élève.
La lumière lunaire éclairait son profil volontaire, et il crut reconnaître une Gryffondor. Pas de son année. Pas Solange, la seule avec qui il avait échangé quelques mots ces temps-ci. Son nom à elle lui échappait.
- Alors comme ça on a pas peur de la nuit, lança-t-il, la voix tranquille, mais son accent traînait les "r" d'une façon reconnaissable.
Quand elle se retourna, Sasha avait les mains dans les poches de son jean et les cheveux un peu décoiffés, mais il se tenait là comme s'il était venu au terme d'une promenade tranquille, sans précipitation, comme on flânerait au bord de l'eau. Pourtant, par réflexe, ses doigts s'étaient recourbés sur le manche de sa baguette dissimulée dans son vêtement.
Bouquet de Nerfs et Pelote de Bruyère
Message publié le 16/12/2025 à 11:23
Sasha sentit la respiration d'Alison s'accélérer. Un peu trop. Pas comme une jeune femme excitée, mais comme une vraie proie. Il se figea, glacé subitement lui aussi, aux paroles de la jeune fille, comprenant que son audace allait trop loin. Ses pulsions l'auraient emporté et il le savait parfaitement. Pas seulement les pulsions d'un adolescent de seize ans ; il y avait quelque chose qui prenait le dessus, au-delà de la simple attirance physique et sexuelle.
Mal à l'aise, il retira ses mains, s'écarta d'un pas en arrière. Le trouble peignit son visage même si ses joues et sa nuque demeuraient rouge vif d'un mélange d'émotions contradictoires. Il haussa les épaules, tâchant de récupérer une attitude nonchalante. Se hâta de ranger ses mains balafrées dans ses poches.
- Ok, ok, répondit-il sur un ton léger.
Il se détourna pour s'éloigner, laissant courir son regard sur l'étang silencieux, se mordant la lèvre inférieure. Les crapauds s'étaient tus définitivement pour la nuit - le ciel s'épaississait, rendant la forêt plus sombre et le village plus invisible. Seuls leur parvenaient toujours les éclats de voix et de musique, indiquant que la fête se poursuivait, qu'elle prenait un tour plus festif, certainement plus alcoolisé.
Sasha prit le temps de retrouver sa respiration lui-même. Il écouta ses tempes s'éteindre, son coeur se calmer, ses mains s'engourdir. Il y avait un léger froid qui tombait, humide, sur leurs épaules, qu'il sentait à travers sa chemise. Ses pensées s'entrechoquaient, mais elles aussi finirent par déposer les armes, et il ne resta bientôt plus à leur surface que les mêmes débris qui flottaient sur l'étang : des morceaux de nature dérivant en paix, preuves que toute vie finissait en lambeaux, puis en poussière qui se décanterait au fond de l'eau, quelqu'en soit l'origine.
Probablement de longues secondes s'écoulèrent, il avait perdu notion du temps lorsqu'il se retourna vers Alison. Il n'arrivait pas vraiment à déchiffrer son expression : peut-être à cause de l'obscurité. Il lui grimaça un sourire, qu'il espérait gentil et sincère. Mais il ne savait pas exactement comment elle le percevait. Ou plutôt, il le comprenait maintenant trop bien.
- Ecoute, j'crois qu'on est juste pas trop compatibles à ce niveau-là, d'accord ? fit-il avec un nouveau haussement d'épaules. On a essayé, ça fonctionne pas, c'est pas grave. On est cool juste à se connaître comme ça, non ?
Sasha revint vers elle en quelques pas tranquilles, consentit à sortir finalement de nouveau un main de sa poche, pour la tendre vers elle. Non pour lui prendre la main comme un amoureux, mais plutôt pour lui proposer son bras pour s'abriter, le passer autour de ses épaules.
- Allez viens, j'te raccompagne chez toi, souffla-t-il. Tu vas avoir froid.
Sasha sentit une hésitation. Malgré son sourire, il avait reprit un air sérieux, qui le vieillissait. Il y avait un décalage entre eux, qui subitement lui sautait aux yeux.
Moi aussi j'ai dû grandir trop vite, Sasha.
Alison était une petite soeur, se rappela-t-il à l'ordre, confus.
- Je voulais pas te brusquer. Désolé si j't'ai effrayée. Ca va ?
Message publié le 16/12/2025 à 08:15
So-lange.
Le prénom avait des sonorités qu'il n'avait jamais entendues avant - en tout cas ni à Poudlard, ni chez lui. Sasha dévisagea un instant sa partenaire pour le cours : des yeux verts comme les siens, mais c'était tout ce qu'ils avaient en commun. La peau pâle alors qu'il avait le visage tanné par le soleil et les vents extérieurs ; les cheveux noirs et fluides alors que sa propre tignasse était épaisse, emmêlée et claire ; les doigts fins et propres, habitués à une écriture probablement délicate et rapide quand ses mains étaient épaisses et marquées de cicatrices noires indélébiles qui leur donnaient un air un peu sales ; une posture rigide d'élève organisée quand il était avachi dans son pouf à la façon d'un phoque échoué sur la plage.
Subrepticement, il se redressa un peu, et se concentra sur le parchemin qu'il déroula sur l'un de ses genoux. Avec son écriture de gaucher malhabile, en pattes d'oie peu lisibles, il se mit à inscrire le nom du cours et le thème du jour en fronçant les sourcils.
- J'préfère que tu commences, grommela-t-il à voix basse, sa voix grave se glissant parmi les grattements de papier et le murmure des conversations de leurs voisins.
La classe semblait prendre l'exercice avec beaucoup d'enthousiasme. Il fallait dire que la professeure était plutôt appréciée et offrait généralement aux élèves une variété d'exercices qui donnaient peu l'impression d'étudier : boire du thé et discuter les feuilles restées collées au fond de la tasse, lecture et écriture d'horoscopes à partir d'observations des constellations à la fin du jour, ou encore observation d'une boule de cristal professionnelle, tout paraissait distrayant aux élèves lorsqu'il venait dans cette salle de classe particulière. Pour sa part, Sasha s'était tenu en retrait, paraissant ennuyé de ces activités qui ressemblaient peu à celles d'une école de magie ordinaire. Et le cours du jour ne lui semblait guère bien différent.
Il laissa échapper un soupir que la professeure remarqua malheureusement. Elle posa sur lui un regard sévère à travers ses petites lunettes carrées, et Sasha prit un air innocent.
- Monsieur Shevchen, vous avez quelque chose à dire ?
- Hum, non. J'ai... Je ne me souviens juste jamais de mes rêves, répondit-il avec son accent slave qui se trahissait dans l'intonation de ses mots.
- Ah-ah, fit-elle, soudain compréhensive. C'est en effet un exercice qui demande de l'entraînement. D'ailleurs, s'adressa-t-elle à l'assemblée en jetant un regard circulaire qui interrompit les conversations, vous devrez chacun, pendant tout le mois suivant, tenir un journal onirique. C'est à dire, noter par écrit chaque matin vos souvenirs de vos rêves. Ce sera votre base de travail avec votre binôme pour les prochaines séances.
Sasha baissa les yeux sur son parchemin, la mine un peu déçue, tandis que les murmures feutrés des discussions reprenaient. D'une main, il sortit l'ouvrage mentionné par la professeure un peu plus tôt : son exemplaire était abîmé, les coins pliés et usés, et quelques pages se détachaient pauvrement. A côté, celui de Solange paraissait en parfait état, comme si elle en avait pris un soin particulier. Il tâcha de ne pas faire attention à ce détail : il utilisait du matériel d'occasion depuis plus d'un an maintenant et s'était habitué à voir la différence entre ses affaires et celles des autres. Il reporta son attention sur So-lange. Son regard s'attarda un instant sur la chaîne suspendue au cou de la jeune fille, puis son maquillage sombre, presque dissuasif en comparaison de la façon dont se paraient les autres filles.
- Je suis prêt, annonça-t-il, un doigt marquant la page de l'index des symboles dans Les Profondeurs du Sommeil. Tu rêves de quoi ?
Bouquet de Nerfs et Pelote de Bruyère
Message publié le 15/12/2025 à 19:49
Sasha s'était empressé de goûter la saveur des lèvres d'Alison. Comme un carnassier qui aurait fait attention à ne pas éviscirer trop vite sa proie pour la faire durer le plaisir de la savourer le plus longtemps possible, il retenait ses crocs. Il aurait pu la dévorer.
Animal ! criait la petite voix révoltée.
Mais il ne l'écoutait plus guère. Ses mains avaient glissé sur les hanches d'Alison. L'une d'entre elles s'aventura dans son dos, épousa la cambrure de ses reins. Alison lui paraissait soudain si fragile, si atteignable. Le reste de ses formes féminines étaient littéralement à portée de ses doigts, sur lesquelles il aurait glissé avec appétit - mais un reste de raison le retenait. Peut-être aussi craignait-il qu'elle ne perçût le léger tremblement de ses mains. Son coeur tambourinait contre ses tempes et dans sa poitrine, un chant de guerre et de conquête qui oblitérait totalement les crapauds, la rumeur de la fête et le vent dans les arbres écossais.
Si les nuits d'été en Ecosse étaient fraîches, Sasha l'avait depuis longtemps oublié. Sous les doigts d'Alison, sa nuque s'était embrasée.
Le baiser s'arrêta plus tard qu'il ne s'y était attendu - il avait eu le temps de s'enivrer quelques instants. Il avait anticipé qu'elle le repousserait - vexée par son manque de manières, mais que son assaut lui suffirait de toute façon. Or, Alison ne réagissait jamais comme il le prévoyait.
Il rouvrit les yeux. Les lucioles flottaient toujours autour d'eux, se reflétaient dans les prunelles de la jeune fille. L'avait-il jamais vue de si près ? Ses lèvres brillaient, et il aurait juré que ses joues avaient un peu rougi, même si la luminosité ne permettait guère d'en être certain. Il grimaça un sourire. Il l'aurait voulu moqueur, mais une part de lui était trop satisfaite pour ne pas trahir une fierté évidente.
- C'était pas mal, mais je pensais que tu savais offrir plus qu'un échantillon, répliqua-t-il avec une nonchalance feinte, puis il secoua la tête négativement. Han-han.
Il y eut un instant de silence - ou plutôt, les grillons, le murmure de la fête et même le coassement d'un crapaud tout proche se rappelèrent à ses oreilles, mais il avait une proie plus intéressante entre ses griffes pour le moment. Ses mains étaient en effet restées sur les hanches d'Alison.
- Trop compliqué à retirer, un noeud papillon, expliqua-t-il à voix basse, son sourire devenant cette fois vraiment frondeur. Faudrait pas mettre un obstacle insurmontable à une Serpentard...
Leur maison d'appartenance n'avait en réalité pas grande importance pour lui - à ceci près que cela avait été un repère à Poudlard. Mais il était déjà un étranger pour cette école, désormais.
Sasha se rapprocha d'Alison - supprimant entre eux toute distance, s'il en restait encore : leurs vêtements se pressèrent, laissant deviner leurs formes au travers, et la prise de Sasha autour d'Alison se resserra. Il était un peu plus grand qu'elle, et dominait désormais aisément son visage : il y avait une Lune aux trois-quarts qui éclairaient ces tâches de rousseur, ce regard rebelle, cette frange que leur baiser avait dérangé sans qu'elle s'en rendît compte. Le sourire de Sasha s'était évanoui et il était sérieux de nouveau.
- Tu sais que personne ne viendra à ta rescousse ici, dit-il, comme un constat anodin - ou peut-être un avertissement.
L'une de ses mains glissa plus bas, aventurière. Finalement, il s'en fichait si elle se rendait compte qu'il tremblait. Ses doigts glissèrent sur la jupe, épousèrent le rebondi d'une fesse, et finalement ses doigts chauds rencontrèrent la fraîcheur d'une cuisse dénudée. Il remonta sous le tissu - son propre souffle saccadé, son visage à quelques centimètres de celui d'Alison. Il rencontra les fibres d'un sous-vêtement et il lui sembla qu'il faisait beaucoup trop chaud, mais ça n'importait guère. Ses doigts s'enfoncèrent à travers le tissu, épousèrent la ligne qui menait vers l'intérieur de la cuisse d'une pression insistante. Il approcha ses lèvres du visage d'Alison mais finalement, glissa le long de la ligne de sa mâchoire, et son souffle brûla contre la peau de la jeune fille, dans son cou, juste sous son oreille.
- J'crois que j'ai pas assez mangé, il souffla. Et que j'ai encore faim.
Il s'en fichait qu'on pût les apercevoir : bientôt, l'Ecosse appartiendrait au passé. Et Alison, au lieu d'être un souvenir cuisant, serait une preuve qu'il pouvait aussi en gagner, des batailles.
Message publié le 11/12/2025 à 20:13
- А якщо у вас є термінова проблема, а мене тут немає, сходіть до містера Беккета в бібліотеку. Він високий чоловік із сивим волоссям, завжди в гарному настрої, і він розмовляє російською. Каліно, ти мене слухаєш? (... Et si tu as un problème urgent et que je suis pas là, tu vas voir monsieur Beckett, à la bibliothèque. C'est un grand type aux cheveux gris qui est tout le temps de bonne humeur, et il parle russe. Kalina, tu m'écoutes ?)
Devant l'entrée de la salle commune des Gryffondor, accroupi à côté d'elle alors qu'il fourrait divers objets dans le sac de sa petite soeur, Sasha donna une bourrade du coude à la concernée, dont les yeux clairs avaient été subitement captivés par un grand tableau où des cavaliers chargeaient en armure à travers une grande plaine sous un ciel sombre. L'une des vieilles batailles d'Angleterre, certainement, mais ce n'était pas ça qui fascinait Kalina.
- Сашо, рама, ти справді думаєш, що вона зроблена із золота? (Sasha, le cadre, tu crois que c'est vraiment de l'or ?)
Son grand frère eut un soupir et il déglutit en serrant les dents pour éviter de perdre patience.
- Не знаю. Яка різниця? Наскільки я знаю, ти ж не принесеш це додому, grommela-t-il. (Je sais pas. Qu'est-ce que ça change ? Tu vas pas le ramener chez nous que je sache.)
Leurs regards se croisèrent. Dans les prunelles de la petite fille, il lut subitement le manque de leur foyer, l'éloignement de leur père et de leur mère. Tout ce que Kalina n'avait pas choisi, et dont ni l'un ni l'autre ne parlait guère. Il se hâta de détourner les yeux et de reprendre.
- На п'ятому поверсі є ще більше гарних картин. Я тебе туди відведу. (Il y en a des plus beaux, des tableaux, au cinquième étage. Je t'emmènerai.)
Sa voix s'était adoucie, mais l'inquiétude demeurait.
- Запишіть домашні завдання, а якщо ви не впевнені, запитайте іншого учня. Грифіндорця чи Гафелпафця. Гаразд? (Note bien les devoirs qu'il y a à faire et si t'es pas sûre, demande à un autre élève. Un Gryffondor ou un Poufsouffle. Ok ?)
Kalina secoua la tête en un geste positif, mais il était sûr qu'elle aurait oublié les trois quart de toutes les recommandations qu'il lui faisait d'ici une poignée de secondes. Il l'aida à mettre son sac sur ses épaules - un sac à dos crocheté, gris, avec des fleurs de couleurs vives brodées ci et là. Une oeuvre en décalage complet avec les affaires tendance qu'arboraient les jeunes filles de Poudlard, mais ni l'un ni l'autre ne semblaient y accorder la moindre importance : le sac habillait Kalina d'une façon toute naturelle par dessus sa robe de sorcière un peu usée mais soigneusement repassée d'un sortilège que Sasha lui avait appliqué. Maladroitement, il serra rapidement la petite silhouette contre lui avant de la pousser vers le couloir.
- Ходімо, швидше, grommela-t-il, bourru. ти йдеш аж до підземель, сходами праворуч від Великої зали. (Allez dépêche-toi. Tu vas tout en bas aux cachots, par l'escalier à droite de la Grande Salle.)
Il ne la regarda pas s'engouffrer avec les autres jeunes Gryffondor qui quittaient la salle commune : il était déjà en retard pour ses propres cours.
Les cours de Divination se passaient dans une pièce qui n'avait pas grand chose à voir avec les salles de classe auxquels les élèves étaient habitués. Etroite et ronde, la pièce abritait tout un tas de poufs et coussins autour de tables basses et le bureau du professeur était poussé vers un mur, méconnaissable tant il croulait sous des objets farfelus et des documents dont certains avaient une vie propre, à l'image de ce parchemin qui n'arrêtait pas de vibrer à la façon d'un bourdon coincé sous un amoncellement de feuilles de thé éparpillées ça et là. Les élèves qui avaient choisi cette option semblaient sincèrement apprécier la diversité que leur offrait ce cours, et ils étaient pour la plupart déjà installés par petits groupes, à converser avec animation sur ce que leur réservait le programme partagé par les 6ème et 7ème année de Poudlard. L'ambiance était feutrée, les discussions se faisant à voix basse. La professeure de divination partageait quelques anecdotes, un turban coloré enserrant son front et ses oreilles et d'où débordait une forêt de cheveux crépus et noirs.
- Bonjour madame la professeure, se fendit poliment Sasha en se glissant dans la pièce - le souffle court et l'attitude mécanique.
Il se comportait tel qu'on le lui avait appris, mais on devinait à son air revêche qu'il n'approuvait pas exactement l'endroit. Ou bien peut-être était-ce seulement une différence culturelle qui le conduisait à se comporter d'une manière que les autres jugeaient bourrus.
D'ailleurs, Sasha n'était pas exactement le partenaire de premier choix lorsqu'il s'agissait d'exécuter les travaux de l'école. Il le savait pour une raison très simple : quand on leur sommait de se mettre en groupe, tout le monde évitait son regard. Il s'enfonçait généralement dans sa mauvaise humeur et faisait son travail tout seul, si toutefois on l'y autorisait.
Sans surprise, le cours de Divination ne faisait pas exception : déjà la professeur annonçait d'un ton claironnant qu'ils étaient tous réunis et que, par conséquent, ils pouvaient commencer le cours et se mettre par paires. Sasha écoutait d'une oreille en se laissant tomber dans l'un des poufs. Il sentit son séant absorbé vers le sol et instantanément, ses paupières devinrent lourdes. Il s'efforça de les garder soulevées, avec peine.
- ... découvrir avec enthousiasme le programme d'Oniromancie avancé ! dit la professeur, enthousiaste, qui s'était levée au milieu de la pièce, agitant les bras et avec eux, de multiples châles usés qui pendaient autour d'elle en lui donnant l'allure d'un fantôme portant hurlecharpe sur hurlecharpe. L'étude des rêves est un sujet hautement délicat et il est souvent impossible d'avoir un recul sur ses propres productions internes. Aussi est-il essentiel d'obtenir l'interprétation d'un tiers et c'est ce que vous allez faire aujourd'hui. Mettez-vous par deux, et commencez donc par partager vos rêves les plus fréquents l'un à l'autre. Il va de soi que vous devez prendre des notes pour pouvoir identifier des patterns dans le symbolisme généré par le cerveau de votre partenaire. Par exemple, s'il rêve d'un chupacabra régulièrement...
Sasha soupira. Dans la pièce, des paires s'agençaient, des murmures s'échangeaient. On tirait son pouf pour se rapprocher de son voisin, on sortait plume et encrier ainsi qu'un parchemin à poser sur ses genoux. Sasha préféra rester silencieux, attendant le malheureux élève qui n'aurait pas réussi à se caser avec quelqu'un et qui, par conséquent, serait l'élu pour être désigné d'office avec lui.
Rapidement, la personne en question se révéla : c'était une jeune fille qui n'avait personne à côté d'elle, et Sasha posa sur elle un regard étonné.
Il n'avait jamais vu cette fille.
Mais puisque c'était elle, il fit l'effort de déplacer son pouf jusqu'à ses côtés. Le raclement sembla agacer légèrement la professeur qui lui jeta un regard d'avertissement, puis elle reprit.
- Le symbolisme d'oniromancie supérieure peut être décrypté à l'aide de votre ouvrage Les Profondeurs du Sommeil d'Anita Padormi, qui vous aidera à positionner les rêves de votre partenaire dans la Classification des rêves magiques communément admise dans...
- Sasha, annonça le Gryffondor à voix basse à sa partenaire, anticipant la fameuse question qui, certainement, devrait débuter leurs échanges.
Bouquet de Nerfs et Pelote de Bruyère
Message publié le 11/12/2025 à 18:03
Le geste suggestif d'Alison ne lui avait pas échappé. Sasha avait senti des tambours battre dans ses tempes, incertain. Avait-elle fait cela consciemment ? Il s'était intéressé de nouveap^)à à son plat, concentré subitement sur les détails de la table. Il haussa les épaules avec nonchalance.
- Ouais. Les odeurs de Poudlard, de la Forêt Interdite. Les odeurs de cire à balai de chez OCQ. Et même celles des veaudelunes, pour être honnête.
Ainsi que les odeurs interdites qu'il avait glanées dans leur appartement au-dessus de la boutique. Celles qu'il avait senti sur les vêtements et les cheveux d'Alison. Des effluves retrouvées en partie dans les étreintes de Charlie. Sasha laissa vagabonder son esprit dans l'inventaire détaillé des parfums glanés dans la famille Carter - même celles plus distantes de Freya, au fond, faisait partie d'un tableau sensoriel dans lequel il aurait se rouler et s'oublier.
Le reste du dîner était passé vite malgré finalement une conversation plutôt superficielle. Sasha avait surveillé du coin de l'oeil les faits et gestes d'Alison, indifférent désormais aux autres tables ou à l'effet de lévitation. Il l'avait imitée sur le choix du parfum de la glace : un chocolat intense, à la couleur brune profonde, et l'avait suivie le long d'une allée qui s'éloignait du centre du village, laissant derrière la rumeur des conversations, de la musique, et un petit peu de cette lumière pailletée qui illuminait les visages des enfants qui jouaient bruyamment.
Une légère fraîcheur commençait à tomber sur leurs épaules à mesure que le soleil déclinait lentement. En Ecosse, il se couchait tard en plein été - bien plus tard que Sasha y était habitué dans son pays. Cela lui donnait l'impression d'avoir un permis de sortie un peu spéciale, qui tombait à pic pour prolonger cette soirée. Le coin du village où Alison l'avait conduit était tout aussi charmant que celui d'une carte postale et Sasha se demanda si toutes les lucioles étaient là naturellement ou bien si c'était une manifestation sorcière - une façon pour le village de manifester un peu de sa magie dans l'aménagement des lieux. Il suçotait tranquillement sa glace lui aussi, laissant ses yeux parcourir l'étang - revenir à Alison aux épaules dénudées - parcourir l'étang, donc, et observer les lucioles qui virevoltaient, certaines si proches d'eux qu'elles leur passaient près du visage, des jambes dénudées d'Alison. Et sur l'étang, donc.
- Ch'est chuper beau, approuva Sasha, un morceau de glace fondant sur la langue tandis qu'Alison se retournait et s'adossait à la barrière - l'étang, l'é-tang.
Ses yeux accrochèrent pourtant finalement les prunelles d'Alison. Elle suçotait son morceau de bois d'une manière qui lui parut tout aussi subjective que le geste qu'elle avait eu vers son décolleté et Sasha avala la glace fondue sans la moindre pensée pour le goût du chocolat sur sa propre langue.
Un instant, il se demanda si ce qu'il avait entendu d'elle était vrai : certains disaient à Poudlard qu'Alison était du genre débridée, en particulier avec Spike. Il n'avait pas besoin de se remémorer ni les mots ni les pratiques auxquelles il avait entendu quelques garçons associer la Serpentard. Quand il avait été le témoin indiscret de ces conversations de voisins de bureau, il s'était automatiquement rassuré en se disant qu'Alison faisait courir cette réputation à dessein - réputation à laquelle il avait lui-même contribué en début d'année - mais que, comme avec lui, elle jouait surtout sur son image plus qu'avec les organes de ses petits amis. Mais il se leurrait et une part de lui-même, qui le savait bien, se chargeait simplement à cet instant de le lui rappeler, de lui montrer toute l'évidence : Alison n'était plus innocente, avait sûrement fait un paquet de fois ce que son père n'aurait pas aimé qu'elle fît, et il ne savait plus exactement ce que cela provoquait chez lui. Il fronça les sourcils, délaissant son propre morceau de bois - la glace était terminée peut-être un peu trop tôt, ne lui permettant plus le répit d'une contenance. Son air sérieux habillait ses traits soudain comme lorsqu'il se concentrait sur un ouvrage aux termes un peu techniques pour lui. Il avança d'un pas, chassant entre l'espace de convenance qu'il avait observé jusqu'ici : désormais, il se trouvait à quelques centimètres à peine, si près qu'il pouvait de nouveau sentir ces effluves avec lesquelles il avait autrefois flirté, et il porta les doigts de sa main libre sur le morceau de bâton qui effleurait les lèvres d'Alison.
Non pour le lui retirer, mais pour mieux accompagner la main de la jeune fille. Il fit glisser le morceau de bois le long de sa lèvre inférieure, pensif.
Et puis soudain il eut un demi-sourire, comme à contre-coeur.
- J'suis sûr que t'en as toujours eu envie, tu sais juste bien faire semblant, lâcha-t-il comme une taquinerie.
Il se pencha soudain pour l'embrasser - certes, sans guère lui laisser le choix. Le morceau de bois entre eux s'échappa, et Sasha goûta les lèvres qui l'avaient mordu à l'automne dernier avec une résolution qui sentait la revanche.
Message publié le 25/11/2025 à 13:09
Septembre en Ecosse : un ticket pour la pluie et le brouillard. En particulier à la tombée de la nuit, au coeur de laquelle le château resplendissait malgré tout comme un phare pour qui pouvait le voir, avec ses grandes fenêtres illuminées et ses tours qui éventraient les nuages. Pourtant, Sasha n'avait guère le coeur de s'attarder à contempler le spectacle même si la pluie le dérangeait rarement. La mine sombre, il grimpa les escaliers quatre à quatre, le souffle court, tirant dans sa main la petite surprise qu'il avait la responsabilité de faire à Poudlard. Il la serrait fort pour éviter qu'elle ne lui échappât, et repoussa l'une des lourdes portes de l'entrée.
- Ooooh ! Vous êtes en RETARD monsieur SHEVCHEN ! SHEVCHEN VA ÊTRE PUNIIII ! claironna Peeves qui se mit à le talonner dans le couloir d'entrée avec sa voix nasillarde. Le banquet est sur le point de commencer ! Si ça tombe il va être viré Shevchen ! Et c'est ainsi que ton année s'achève-Shevchen !
- La cérémonie a déjà eu lieu ? aboya Sasha sans lui accorder un regard, toujours au pas de course - ses cheveux trempés lui collaient sur le front et ses joues luisaient à la lueur des torches du hall d'entrée.
- E-VI-DEM-MENT. C'est FICHU pour le bout de CHOU, SHEVCHOU !
Sasha grogna, et se précipita sur les portes de la Grande Salle, craignant un instant qu'elles ne fussent verrouillées.
Mais non. Elles n'opposèrent aucune résistance. Un son feutré et doux accompagna leur pivotement qui fut aussitôt englouti par le brouhaha des conversations : le banquet avait carrément commencé.
- лайно, jura-t-il à voix basse. (Merde.)
Il fit un pas en arrière et referma la porte, avant de lever sa baguette.
- Consectetuer Dryer, prononça-t-il.
Enfin, il rouvrit la porte, et cette fois-ci, osa faire plusieurs pas dans la Grande Salle, sa main serrant toujours...
... celle d'une petite fille qui lui arrivait à peine au niveau du coude. Elle était frêle, les cheveux châtains, et tenait la main de Sasha avec tous ses doigts disponibles, comme s'il s'était agi d'une corde et qu'elle était en train de se noyer en mer. Heureusement, le sortilège de Sasha avait permis de sécher sa robe de sorcière un peu abîmée, mais ses cheveux dégoulinaient encore un peu. Ses yeux écarquillés balayèrent la Grande Salle avec effroi.
- Сашо, всі на нас дивляться ! couina-t-elle. (Sasha, tout le monde nous regarde !)
- Але ні. (Mais non.)
Il s'efforçait d'imaginer que personne n'aller les remarquer. La vérité était entre les deux : beaucoup d'élèves étaient plongés dans des conversations animées provoquées par l'annonce du Tournoi et l'absence du directeur, que Sasha ignorait encore. Mais quelques élèves les avaient remarqués et les jaugeaient du regard. Certains étaient moqueurs, mais Sasha s'évertua à ne regarder personne sinon la table des professeurs : là, le personnel de Poudlard, lui, avait clairement remarqué son intrusion tardive.
- Давай, souffla-t-il, et ils se mirent à longer le mur latéral, non loin de la table des Gryffondor. (Viens.)
Parmi ces derniers, un garçon à la tignasse noire donna un coup de coude à son voisin, un grand dadet roux déjà majeur mais dont l'expression laissait deviner un QI plus proche d'une année antérieure. (Parfois, la tête ne suit pas le corps, ce n'est pas Nick-Quasi-Sans-Tête qui vous dirait le contraire.)
- Hé, regarde, c'est Shevchen. Il était pas censé être parti pour toujours celui-là ?
- Ben visiblement non. C'est qui cette gamine ?
- Y'a un air de famille. Il s'est p't-être reproduit entre temps.
- Sérieux ? Tu crois que c'est sa fille ?
Le brun jeta un coup d'oeil au roux avant d'émettre un son moqueur.
- Tom, si le cerveau était en or, tu serais encore plus pauvre que mon elfe de maison.
En quelques secondes à peine, Sasha avait remonté la Grande Salle en longeant le mur, le coeur battant. A mesure qu'il avançait, il s'était rendu compte que le siège du directeur était vide, et cela ne présageait rien de bon. Mais il était trop tard pour renoncer.
Lorsqu'ils furent à quelques pas de la table des professeurs, il s'immobilisa.
- Нічого не кажи, intima-t-il à la petite fille, qui ne pouvait s'empêcher de fixer du regard les grandes tables, puis les bougies qui flottaient au-dessus, puis le ciel étoilé de la Grande Salle, puis les plats qui fumaient sur les tables, éberluée. Дайте мені говорити, і відповідайте лише тоді, коли вам ставитимуть запитання безпосередньо. Гаразд? Англійською. Якщо ви не розумієте, я перекладу. Гаразд ? (Ne dis rien. Laisse-moi parler, et réponds seulement si on te pose directement des questions. D'accord ? En anglais. Si tu comprends pas je traduirai. Compris ?)
Sasha secoua doucement la main minuscule qu'il serrait dans sa grosse paume marquée de cicatrices noires. La petite fille l'avait lâché d'une main, et en profitait pour triturer un petit bracelet serré autour de son poignet toujours prisonnier.
- OK ?!
- Ok, couina la petite fille.
Ils attendirent patiemment qu'à la table des professeurs, quelqu'un se levât, n'osant aller les déranger. Comme le Directeur était absent, c'était au Directeur Adjoint, certainement, qu'il devait parler.
Pendant leur voyage, Sasha avait pensé à tous les arguments qui lui permettraient de convaincre celui qui jugerait de sa situation : la guerre dans son pays, le long voyage qu'ils avaient entrepris, l'éloignement de ses proches, le fait qu'elle était brillante à l'école et ne poserait pas de problème, le fait qu'il n'était plus possible d'accéder à une école de magie en ce moment dans sa région, les sacrifices de ses parents pour qu'ils arrivassent tous deux à destination. Il avait même préparé un discours qui évoquait la citation célèbre d'un ancien directeur de l'école, comme quoi Poudlard accueillerait toujours ceux qui en avaient besoin, afin d'être le plus convaincant possible.
Alors, armé de tous ces arguments, quand il se trouva en face de monsieur Pope, Sasha dit :
- C'est ma soeur.
Tous ses arguments s'étaient enfuis comme des lapins à l'approche d'un centaure.
- Faut qu'vous la preniez à Poudlard. S'il vous plaît.
Sasha Shevchen a lancé un sortilège en utilisant sa baguette : Zorepys !
- Sortilège
- Enchantement Séchant
- Difficulté
- 4
- Résultat D20
- 18
- Interprétation
- Réussite
- XP gagnée
- 3
... celle d'une petite fille qui lui arrivait à peine au niveau du coude. Elle était frêle, les cheveux châtains, et tenait la main de Sasha avec tous ses doigts disponibles, comme s'il s'était agi d'une corde et qu'elle était en train de se noyer en mer. Heureusement, le sortilège de Sasha avait permis de sécher sa robe de sorcière un peu abîmée, mais ses cheveux dégoulinaient encore un peu. Ses yeux écarquillés balayèrent la Grande Salle avec effroi.
Autres résultats possibles
... celle d'une petite fille qui lui arrivait à peine au niveau du coude. Elle était frêle, les cheveux châtains, et tenait la main de Sasha avec tous ses doigts disponibles, comme s'il s'était agi d'une corde et qu'elle était en train de se noyer en mer. Pourtant, à l'inverse de Sasha, elle était parfaitement sèche. Elle portait une robe de sorcière abîmée mais impeccablement propre et repassée. Ses yeux écarquillés balayèrent la Grande Salle avec effroi.
... celle d'une petite fille qui lui arrivait à peine au niveau du coude. Elle était frêle, les cheveux châtains, et tenait la main de Sasha avec tous ses doigts disponibles, comme s'il s'était agi d'une corde et qu'elle était en train de se noyer en mer. L'effet était d'autant plus évident que sa vieille robe de sorcière abîmée était complètement détrempée. Ses yeux écarquillés balayèrent la Grande Salle avec effroi, semblant peu se préoccuper du fait que la tentative de séchage de Sasha avait échoué.
... celle d'une petite fille qui lui arrivait à peine au niveau du coude. Elle était frêle, les cheveux châtains, et tenait la main de Sasha avec tous ses doigts disponibles, comme s'il s'était agi d'une corde et qu'elle était en train de se noyer en mer. L'effet était d'autant plus évident que le sortilège de Sasha, en plus de ne pas avoir marché, lui avait collé tous ses vêtements trempés contre la peau, y compris sa robe de sorcière usée qui moulait, luisant, son petit corps d'enfant. Ses yeux écarquillés balayèrent la Grande Salle avec effroi : en plus de découvrir cet environnement effrayant, elle se retrouvait avec l'allure de quelqu'un qui sortait d'une piscine.
Bouquet de Nerfs et Pelote de Bruyère
Message publié le 25/11/2025 à 10:56
Sasha haussa les épaules, un petit sourire se dessinant sur ses lèvres. Voilà, le pire était passé.
- J'sais pas. J'l'ai pas achetée deux mornilles, alors j'espère bien quand même !
Après avoir hésité avec un steack de chupacabra, Sasha commanda une pizza à la Mozzarella Stridente - Charlie n'aurait pas apprécié qu'il mange un morceau de créature magique - ainsi qu'une coupe de feu incandescente à partager. Les antipasti qu'on leur avaient apporté diffusaient une odeur succulente, et Sacha ne pouvait s'empêcher de piocher dedans. Il y avait un petit plateau d'Olives Farfelues, et de petits piques permettaient de les embrocher pour les manger, mais les olives ne cessaient de bondir dès qu'on approchait la main, ce qui rendait la tâche difficile. Il s'acharna quelques instants, songeant qu'avec l'agilité de ses griffes il les auraient toutes eues immédiatement.
- Ah bon ? prononça-t-il, hébété. Ah bon. Et c'est quoi ?
Sasha avait relevé le nez de son assiette, abandonnant la chasse aux olives quelques secondes. Une coupe énorme venait aussi d'arriver par lévitation : c'était une sorte de vin pétillant italien, à la robe rouge, dont la surface semblait brûler et chauffer comme la surface d'un volcan.
Evidemment, Alison jouait les mystérieuses. Il l'observa - elle touchait peu aux antipasti, rajustait son petit haut rose et Sasha détourna de nouveau le regard. La table et les chaises en lévitation lui donnaient une drôle d'impression de flotter sur une mer calme.
- T'attends de voir si je vais te foutre la honte en ayant le mal de lévitation ? plaisanta-t-il.
En vrai, il n'était pas sûr d'apprécier fort longtemps cette sensation d'apesanteur.
Lorsque leurs plats arrivèrent, apportés sur un plateau par un enchantement magique, l'estomac de Sasha se mit à gronder, mais il s'efforça de ne pas se jeter sur sa pizza et de bien utiliser les couverts. A chaque fois qu'il en coupait un morceau, le fromage poussait un soupir aigu de satisfaction en se distandant, étouffé subitement quand Sasha l'engloutissait. Lentement. Est-ce qu'Alison pouvait savoir le genre d'efforts que ça lui demandait d'avoir l'air civilisé ?!
A côté d'eux, les tables s'étaient remplies, et il se demanda combien de couples ou de familles l'avaient reconnue et les épiaient, mais tous ssmblaient pourtant se comporter de façon extraordinairement normale lorsqu'il les épiait. Un peu plus tôt, lors de leur promenade entre les stands, une femme d'une trentaine d'années avait demandé, moqueuse, s'ils étaient en couple. Sasha avait profité d'une annonce au stand voisin pour s'éclipser. Il poussa un soupir, et une olive vint le narguer en effectuant un plongeon dans la sauce tomate de sa pizza, provocatrice. Elle fut embrochée sauvagement d'un coup de fourchette, pour sa peine. Sasha releva les yeux, guetta les expressions d'Alison.
Elle s'était maquillée. Avec légèreté, une certaine délicatesse. Sa beauté est toute différente de celle de Freya, et pourtant on y retrouvait des douceurs similaires ; les couleurs chaudes de l'automne, les formes généreuses des lèvres, et un contour du visage fin. Alors que lui sentait la crotte de veaudelune. Bon, il avait eu son dîner, il se considérait plutôt chanceux.
- J'pense pas que je vais oublier super vite cette année en Ecosse, dit-il pour reprendre le fil de la conversation. J'ai pas tout aimé, mais le château est quand même exceptionnel.
Y compris la forêt interdite - terrain de jeu et d'entraînement à qui il devait de ne pas avoir complètement perdu la tête.
- J'suis content d'avoir vu autre chose que mon pays, même si j'étais dégoûté d'être arrivé ici au début de l'année. Maintenant qu'il faut repartir...
Il s'interrompit, fit un sort au tout dernier morceau de sa pizza. Est-ce qu'il était content ou non de partir ? Il n'arrivait pas à le dire.
- Y'a plein d'odeurs qui vont me manquer, il dit subitement, comme un cri du coeur.
Ses couverts - chaque goutte de sauce en avait disparu grâce à un discret léchage efficace - retrouvèrent leur place à côté de l'assiette immaculée.
- Tu finis pas ta mousse ?
Ok, il y avait peut-être un brin d'espoir dans cette question.
Message publié le 21/11/2025 à 13:57
Sasha était resté les yeux ronds comme des billes quelques instants. Apprendre des langues, un hobby ? Beckett n'était pas Serdaigle pour rien. Lui-même n'avait appris l'anglais que parce qu'il y avait été obligé pour pouvoir se débrouiller.
Il acquiesça ensuite vigoureusement, subitement.
- Я повністю згоден. Ну, я не краду. Але.... (Complètement d'accord. Enfin je vole pas. Mais...)
Sasha se tut brusquement et ses joues rougirent.
- Ну, я не знаю, як воно виглядає, але виглядає набагато... природніше, от і все. (Je veux dire, je peux pas savoir ce que ça fait, hein, mais ça a l'air vachement plus... Plus naturel, voilà.)
Il enfonça ses mains dans ses poches comme s'il ne savait pas où les mettre. Comme si elles étaient recouvertes de poils de panthère et auraient pu le trahir. Il passa d'un pied sur l'autre, détournant un instant le regard vers les autres élèves qui, par petits groupes, s'adonnaient à des activités auxquelles il ne participait pas : un club de lecture ici, des séances d'entraide à l'étude des runes là, ou encore un groupe de poésie magique où des élèves harmonisaient les mots avec des sortilèges pour que les poèmes soient déclamés avec des effets sonores ou visuels. A Poudlard, tout était fait pour que l'on pût affûter son goût pour le savoir et la culture ou bien, tout simplement, profiter un maximum d'une expérience académique qui produiraient autant de bons souvenirs pour leur vie d'adulte. Mais Sasha les avait toujours regardé de loin sans se mêler. Il lui était facile de dire qu'il n'était pas très bien accepté ici, mais il savait parfaitement bien que le problème venait aussi de ce retrait qu'il opérait lui-même.
Sasha haussa les épaules, son regard revenant au visage bienveillant de Beckett.
- Я просто подихаю свіжим повітрям, от і все, bougonna-t-il. (Je prends l'air, c'est tout.)
C'était surtout que ça lui évitait de trop penser, en particulier quand la nuit venait. C'est plus rapide que s'endormir.
Du bout du pied, il joua à suivre la rainure du parquet sur quelques centimètres, comme faisant rouler sous sa semelle de la poussière invisible - mais la bibliothèque était parfaitement entretenue et il avait l'impression d'y être la chose la moins délicate en ces lieux - y compris le vieux parquet ciré.
- Я пройшов аж до Гоґсміду, ajouta-t-il au bout d'un moment. Це гарненько. Чи добре шанують анімагів у Шотландії ? (J'ai été jusqu'à Pré-au-Lard. C'est joli. Est-ce que les animagus sont bien vus en Ecosse ?)
La question semblait jaillie de nulle part. Avec sa culture étendue, Beckett ne pouvait ignorer qu'il y avait des lieux où on les considérait comme des anomalies affreuses, et d'autres où on les craignait comme des êtres supérieurs. Sasha n'avait osé s'enquérir de ce qu'en pensaient les anglais.
- Там, звідки я родом, люди їх бояться. Це через старі казки про вовка, який їсть червоні шапочки, та маленьких дівчаток, схожих на них, якщо ви розумієте, про що я. (Chez moi, les gens en ont peur. Rapport à des vieux contes du loup qui mange les chaporouges et les petites filles qui leur ressemblent, si vous voyez ce que je veux dire.)
Bouquet de Nerfs et Pelote de Bruyère
Message publié le 07/11/2025 à 19:45
Sasha avait subitement tourné la tête vers Alison, de la surprise dans le regard. Diriger des hommes ?
Un instant, il l'imagina vêtue d'une robe noire solennelle de sorcière haut gradée, avec des insignes épinglées à sa poitrine et un sceptre symbolique en guise de baguette, le regard farouche et les cheveux soufflés par un violent orage sur une colline lointaine où s'amassaient les soldats. Ses jambes restaient nues et reposaient de part et d'autre d'un hippogriffe majestueux.
Pour sûr qu'il l'aurait suivie, et pas que lui. Mais l'instant suivant il réalisait qu'elle n'avait probablement pas du tout la même idée en tête. L'image se mit à se dissoudre dans son esprit et il ne tenta pas de la maintenir.
De toute façon, la légère pression qu'il sentit sur son bras lui fit détourner la tête et il se concentra sur leur entrée dans le village, éludant la question sur son propre avenir.
- J'verrai bien, se contenta-t-il de dire d'une voix absente. Probablement un truc physique et dehors, si possible.
Avant même qu'ils pussent voir les musiciens dont on entendait les cornemuses, des odeurs sucrées leur parvinrent - miel, bièraubeurre et barbe à papa se mêlaient dans une atmosphère réchauffée par les derniers rayons du soleil. Et soudain apparut la foule - bien modeste en comparaison d'une foule parisienne ou londonienne. Des groupes de sorciers trinquaient à des comptoirs, d'autres se regroupaient près de stands de jeux, des enfants se couraient après, manquant de renverser un serveur avec son plateau surchargé de crabes pyroclastiques encore frémissants. Les devantures des quelques magasins, plus modestes qu'à Pré-au-Lard, rivalisaient toutefois de vitrines aux décorations loufoques. Les teintes de bleu et de blanc, couleurs du drapeau écossais, se déclinaient en petites banderoles, en jets lumineux, en paillettes animées qui tombaient comme des rideaux éternels à intervalles réguliers dans la rue. Les paillettes se déposaient sur les épaules et les cheveux des passants, et Sasha se retrouva bientôt parsemé d'autant de tâches de rousseur qu'Alison - à l'exception de ces couleurs différentes qui lui donnaient soudain l'allure d'un garçon grimé pour un match de Quidditch.
- T'en as plein les cheveux, sourit-il quand ils s'approchèrent du premier stand.
La visite du coeur du village fut brève, et pour cause : même si les habitants avaient mis les plats dans les grands, le village restait minuscule et on en avait vite traversé le centre. Sasha commanda des bièraubeurres pour eux deux, renonça à tenter de gagner une fouine en peluche au stand de pêche aux niffleurs enchantés - à cause de la concurrence âgée d'en moyenne six ans et demie qui avait trop de difficultés à attraper les fausses créatures avec leurs baguettes aimantées, à qui Sasha ne voulait donc bravement pas voler la vedette.
Mais surtout, tous les commerçants, car c'étaient surtout eux qui animaient la rue, sans exception, semblaient connaître Alison. A bien y réfléchir, OCQ devait être un modèle de réussite pour les boutiques de Little Hexley, et Sasha ne put qu'être le témoin de conversations redondantes - comment vont tes soeurs ? La saison a été bonne chez OCQ malgré l'annulation de la coupe du monde ? Mais qu'est-ce que tu as grandi !
Si bien que Sasha accéléra l'allure, un peu bougon d'avoir l'impression qu'à Little Hexley, tout le monde connaissait mieux Alison que lui.
Au bout d'une impasse, ils parvinrent enfin au restaurant. Devant une vieille bâtisse en pierre grise, des tables couvertes de nappes rouges et blanches, recouvertes de pétales de roses (bleues et blanches, pour rappeler le thème) attendaient les premiers visiteurs de la soirée. Sasha avait réservé et on les invita à s'installer sur l'une de ces petites tables. Dès qu'ils furent assis, une drôle de sensation les bouscula : la table et les chaises s'envolèrent subitement, les emmenant plusieurs mètres au-dessus du sol.
Veuillez utiliser votre baguette pour appeler le service, disait un petit écriteau doré aux lettres défilantes au début de la carte des plats. Merci de ne pas tenter de descendre de votre chaise. Les enfants de moins de douze ans doivent être maintenus avec un sortilège de fixation.
La vue était exceptionnelle. En plus de voir les rues du village d'en haut, où les formes des toits d'ardoise s'entrechoquaient comme sur une toile de Picasso, on se retrouvait flottant au-dessus d'un océan de végétation écossaise. Poudlard n'était pas visible en raison des sortilèges qui dérobaient le château à la vue des regards, mais on reconnaissait l'épaisse forêt interdite et même Pré-au-Lard d'où convergeaient bien des chemins pour s'enfoncer vers la campagne. Pour Sasha, qui n'avait guère beaucoup volé en balai dans la Région, le spectacle était si beau qu'il l'apaisait.
- Regarde, là-bas, c'est la falaise qui cache la ferme d'Alasdair, commenta-t-il, comme attiré par ce lieu qui lui avait offert un refuge temporaire.
Ses yeux revinrent à Alison, guettant les réactions de la jeune femme.
- J'ai pas pensé qu'tu connaitrais tout l'monde, en fait, bredouilla-t-il.
Penser n'avait pas toujours été son fort de toute façon. Il rougit et baissa la tête pour mieux fouiller ses poches. Il en sortit un petit coffret en verre qu'il déposa sur la table entre eux.
- Hum. C'est un petit cadeau, erh, avant de partir ?
L'intonation n'allait pas du tout. Sasha déglutit. Il s'essuya les mains - pourtant sèches - sur son pantalon.
- En fait voilà, tu vois, c'est pour dire, heu...
Catastrophe. Mais il ne la reverrait jamais, n'est-ce pas ? Que perdait-il ?
- Y'a des gens qui disent que t'es pas très généreuse, comme fille - pas moi hein, je veux dire, pas grand monde non plus, mais bon heu...
Bravo, de pire en pire.
- BREF. Je trouve que les gens te connaissent pas bien parce que personne avait l'intention de faire équipe avec moi quand je suis arrivé à Poudlard à part toi. T'as plus de coeur que tu veux bien le faire croire. Enfin j'crois. Et donc ce cadeau c'est pour te remercier, et pour dire : même si je pars, je me rappellerai toujours de ça.
De ça plutôt que des autres choses plus orageuses qui les avaient unis cette année scolaire.
- Et si un jour on se recroisait dans un monde où tu es seule, je te rendrai la pareille comme si j'étais jamais parti. C'est pour la preuve que c'est une vraie promesse.
Il poussa le petit coffret vers Alison pour qu'elle put voir ce qu'il y avait à l'intérieur.
Une fleur, au coeur jaune et aux pétales bleues, semblait se mouvoir avec lenteur, comme si elle flottait dans un écrin d'eau. Sasha sourit.
- C'est une fleur éternelle. Elle se fânera seulement le jour où je t'aurai oubliée. Ce sera la preuve.
Sasha se pencha pour revoir la fleur.
- J'ai choisi un myosotis. Enfin, je crois que vous les écossais, vous appelez ça un forget-me-not.
Ca tombait bien.
Sasha s'absorba dans la contemplation de la carte. Les mots dansaient sous ses yeux sans qu'il ne parvînt à enregistrer ce qui était écrit.
Bouquet de Nerfs et Pelote de Bruyère
Message publié le 01/09/2025 à 13:57
Sasha avait réprimé l'envie d'humer l'odeur de ses propres mains.
- Ah. Les veaudelunes sentent fort, bredouilla-t-il en guise d'explication, même s'il trouvait qu'il s'était bien lavé - même les cheveux ! - avant de venir chercher Alison, mais il reprit avec enthousiasme. En plus, à l'approche de la pleine lune comme ça, y'a plusieurs femelles qui vont mettre bas, alors avec Alas' on doit les aider un peu à regagner leurs terriers parfois, tellement elles sont grosses leur ventre touche par terre.
Il passa sous silence qu'il avait l'intention de se lever tôt le lendemain parce que l'une d'entre elles, sûrement, accoucherait enfin. Il était excité malgré lui. Un vague espoir qu'il ne serait pas disponible parce qu'affairé à s'occuper d'un autre genre de femelle lui traversa l'esprit mais il le chassa aussitôt - il ne fallait pas rêver.
Sasha jeta un coup d'oeil par-dessus son épaule le temps de capter les yeux railleurs d'Alison.
- Err... Nan, on va vraiment à Little Hexley, annonça-t-il, avant de se remettre en chemin.
Il haussa les épaules, accorda un coup d'oeil suspicieux au corbeau qui frôlait les branches au-dessus d'eux. Il ne voyait pas vraiment le problème de devenir vendeuse à OCQ, de son côté, mais il ne commenta pas. A la place il accéléra subtilement l'allure.
- Nan. J'étais pas à l'école pour les BUSES, dit-il avec peut-être un ton un peu plus sec qu'il ne l'aurait souhaité. C'est justement pour ça que j'ai dû suivre des cours de cinquième cette année. Toi tu voudrais devenir quoi alors ?
Little Hexley avait disparu dans les feuillages quelques minutes plus tôt, mais à mesure qu'ils progressaient, on voyait réapparaître certaines grosses bâtisses, ainsi qu'un clocher qui pointait vers le ciel saturé d'une jolie lumière orange. Le corbeau qui les avait survolés filait résolument dans cette direction. Une rumeur de conversations légères et de tintements s'entendait au loin, et quand le chemin déboucha sur une route un peu plus large, ils passèrent sous une banderoles animées de fanions qui, en s'agitant à leur passage, firent pleuvoir des paillettes lumineuses dans leurs cheveux et sur leurs épaules.
- C'est la fête du village, expliqua Sasha, qui n'était pas peu fier d'avoir réussi à combiner la sortie avec un évènement local, ce qui lui offrirait certainement de petites opportunités pour rendre la soirée moins monotone. Avant d'aller au restau, on pourra sûrement tester des jeux et prendre à boire, qu'est-ce que t'en dis ?
On entendait déjà les cornemuses qui fanfaronnaient un air enjoué.
La bataille de fin d'année [Cours DCFM]
Message publié le 22/08/2025 à 21:46
Déçu par son échec, Sasha assista avec dépit à l'attaque de Liam sur Alison, qu'il avait failli à protéger. Il jura à voix haute, dans sa langue - ce qu'aurait certainement désapprouvé la professeure si elle l'avait entendu, mais Sasha s'en fichait pas mal.
- Alison ! Ca va ?!
Pas le temps d'attendre véritablement la réponse. A peine Liam passa-t-il à son côté qu'il resserra sa prise sur sa baguette pour entonner :
- - Impedimenta !
Le sortilège jaillit de la baguette de Sasha - cette fois, c'était une réussite : Liam fut touché dans le dos, et aussitôt il dût ralentir fortement l'allure, entravé par la magie.
Sasha Shevchen a lancé un sortilège !
- Sortilège
- Maléfice d’Entrave
- Difficulté
- 5
- Résultat D20
- 19
- Interprétation
- Réussite
- XP gagnée
- 3
Le sortilège jaillit de la baguette de Sasha - cette fois, c'était une réussite : Liam fut touché dans le dos, et aussitôt il dût ralentir fortement l'allure, entravé par la magie.
Autres résultats possibles
Le sortilège jaillit de la baguette de Sasha - cette fois, une véritable réussite : l'entrave fut si violente que Liam fut parfaitement immobilisé. Si près du but... Sasha grimaça un sourire de satisfaction à l'encontre du Serpentard.
Le sortilège jaillit de la baguette de Sasha mais une fois encore, il visa pauvrement et le jet lumineux passa au-dessus de l'épaule de Liam sans le toucher. Le Gryffondor eut un râle de frustration.
Le sortilège jaillit de la baguette de Sasha, manqua sa cible pour atterrir sur une caisse métallique : le jet lumineux fut renvoyé vers lui-même, et Sasha sentit l'impact sur sa poitrine avant de s'effondrer sur son séant, sonné.
La bataille de fin d'année [Cours DCFM]
Message publié le 21/08/2025 à 21:02
Sasha n'eut pas le temps de se rendre compte que la stratégie mise en place avait été rompue par Alison : son œil suivait la trajectoire de Basil tandis que lui-même s'évertuait d'avancer lentement, pour éviter de faire repérer - et dans l'espoir d'intercepter tout ce qui pourrait se mettre en travers du chemin du jeune Gryffondor qui fonçait tête baissée vers l'avant.
Tout avait l'air de parfaitement se présenter jusqu'à ce que…
Avant même de voir son adversaire, alors qu'il enjambait une caisse une onde sonore projeta Sasha au sol, les mains sur les oreilles. Si le choc lui arracha un cri, il ne l'entendit même pas : la chute lui avait coupé le souffle et il devait mettre toute son énergie à calmer ses tympans qui sifflaient désagréablement.
Finalement, lorsque l'onde se dégagea, et que Sasha put rouler sur le flanc et se redresser, sonné, il ne reconnut tout d'abord pas où il était : tout le monde était… Devant lui.
- Blin ! jura-t-il en se remettant promptement sur ses jambes, un œil sur Alison, comprenant que la professeure avait dû le renvoyer à la base.
Et le drapeau alors, qui le protégeait ? maugréa-t-il en son for intérieur - mais ce qui comptait, c'était le travail d'équipe. Il se hissa sur la pointe des pieds, une main en visière, pour apercevoir… Que le drapeau était saisi par Basil à l'autre bout du terrain.
- Yes ! cria-t-il, puis à l'attention de ses camarades : protégez-le à tout prix ! A Basil !
Il s'époumonait toutefois sans savoir si aucune stratégie tenait encore, les yeux rivés sur ce qui se passait sur le terrain.
Du coin de l'œil, il vit une baguette s'envoler soudain dans les airs, depuis les mains d'Alison.
Impossible de la laisser sans défense, évidemment.
Sasha s'engagea en avant et raffermit sa prise sur sa baguette avant de crier :
- Convulso Crispo !
Le sortilège s'échappa de la baguette pour aller s'écraser contre une caisse, inutile.
Sasha s'est déplacé en B3.
Sasha Shevchen a lancé un sortilège !
- Sortilège
- Maléfice Tremblotant
- Difficulté
- 4
- Résultat D20
- 2
- Interprétation
- Échec
- XP gagnée
- 3
Le sortilège s'échappa de la baguette pour aller s'écraser contre une caisse, inutile.
Autres résultats possibles
Le sortilège alla toucher Liam de plein fouet, lui imposant des spasmes suffisamment handicapants pour le faire chuter au sol. Sasha souffla un soupir revanchard.
Le sortilège alla toucher Liam de plein fouet, lui imposant des spasmes particulièrement handicapants.
Le sortilège jaillit de la baguette et ricocha sur une pierre, car il avait mal visé, glissant dans la boue au dernier moment : le jet lumineux fut renvoyé au destinataire... A savoir lui-même !
Bouquet de Nerfs et Pelote de Bruyère
Message publié le 13/08/2025 à 22:31
De toute façon, même s'il n'avait pas voulu le garder, Alison arriva trop vite pour que Sasha se débarrassât du bouquet. Il le lui tendit un peu maladroitement, discrètement encouragé dans le dos de la jeune fille par une Fenella qui leva les pouces vers le plafond, alors que lui-même bredouillait un salut sans sourire, les yeux seulement bêtement posés sur Alison. La réaction de cette dernière à son bouquet couplée à la soudaine solennité de Sasha donnait fugacement l'impression qu'ils s'exerçaient à une simple formalité.
L'attention du Gryffondor fut détournée vers Freya et il acquiesça.
- Oui, oui, j'ai ma baguette bien sûr, assura-t-il. On va jusqu'à Little Hexley, au Grimoire Italien.
Alison sortait déjà d'un pas décidé de la boutique, aussi Sasha lui emboîta-t-il le pas.
- On rentre pas tard ! jeta-t-il par-dessus son épaule, puis le cliquetis de la porte de la boutique se referma sur eux.
Ils marchèrent quelques instants côte à côte, et Sasha jetait vers Alison de discrets regards. Elle était gracieusement parée bien sûr, mais même si elle était venue drapée d'un torchon sale, il l'aurait sûrement trouvée jolie. Les prunelles du Gryffondor descendaient de temps à autre vers les genoux clairs et découverts d'Alison, rappelant les atours qu'elle présentait sous ses jupes à Poudlard, et comme lui aussi avait revêtu une tenue qui rappelait davantage l'uniforme de l'école, il avait vaguement l'impression qu'ils étaient sur le chemin pour aller en cours - à ceci près que le soleil s'abaissait dans le ciel, déposant des tâches oranges sur les collines et les forêts environnantes. Des couleurs chaudes qui habillaient aussi les joues de Sasha.
Little Hexley était le hameau voisin de Pré-au-Lard, lui aussi majoritairement habité par des sorciers, mais il était plus petit, moins commerçant et moins connu. Situé à moins de deux kilomètres à vol d'oiseau, on l'apercevait niché sur la colline, creusant un nid de pierre dans la forêt écossaise.
- On va prendre par les sentiers, ça ira plus vite, annonça Sasha en bifurquant au bout de la Grand Rue dans un petit sentier baigné de la lumière du soir.
Non seulement c'était effectivement plus court, mais il trouvait aussi le chemin plus confidentiel, comme si cela avait importé qu'ils fussent à l'abri des regards. Les sous-bois offraient une intimité douce et feutrée, mais il fallait parfois gravir quelques passages accidentés. Quand le sentier s'étrécit, Sasha passa devant, les mains dans les poches - il n'aurait pas su quoi faire d'autre avec de toutes les manières.
- J'crois que j't'ai pas félicitée pour tes BUSES au fait, il lança, à court de sujets de discussion intéressants. Ca a dû rassurer ta soeur, elle a l'air de te surveiller comme une dragonne couve ses oeufs.
Sous leurs pas, les branches et les gravillons qui jonchaient le chemin crissaient, et des rayons de soleil parvenaient à percer la forêt en se faufilant entre les troncs, striant le sol devant eux de longues ombres qui alternaient avec des traits de lumières, comme les touches d'un piano aussi immobile que ceux qu'utilisaient les moldus.
Après avoir gravi des marches naturelles en schiste un peu plus hautes que les précédentes, Sasha ralentit le pas pour jeter un regard par-dessus son épaule - pour vérifier, presque, qu'Alison ne s'était pas enfuie.
- T'as besoin d'aide ?
Bouquet de Nerfs et Pelote de Bruyère
Message publié le 12/08/2025 à 21:54
Le 10 juillet était arrivé, et les prairies d'Ecosse étaient inondées d'un soleil frais.
Les parents de Fenella habitaient un peu plus vers l'Ouest de l'Ecosse par rapport à Pré-au-Lard - une ferme isolée, encadrée de montagnes marrons et rudes qui déchiraient le ciel de pointes aussi majestueuses que menaçantes. L'air y semblait éternellement frais, avec un vent qui venait de la côte et balayait sans cesse une végétation basse et fleurie. L'endroit donnait l'impression d'un isolement total - alors même qu'il n'était pas si loin ; mais la ferme semblait perchée sur l'une de ces collines comme une bâtisse seule au bout du monde. Le silence la nuit y était si parfait, si délicat, que même sous sa forme de panthère, Sasha devait faire de gros efforts pour y disparaître. Ici, pas de forêt pour le dissimuler parfaitement, et les veaudelunes pouvaient devenir nerveux s'ils percevaient la présence d'un prédateur. De plus, les nuits d'été étaient particulièrement courtes en Ecosse - mais Sasha s'échappait toujours chaque nuit.
S'échapper était pourtant un bien grand mot : les parents de Fenella ne le surveillaient pas du tout. Passés les premiers jours, pendant lesquels on lui avait bien expliqué le travail sur lequel il pouvait contribuer - creuser de nouveaux terriers, réparer ceux qui s'effondraient, ramasser la bouse argentée à l'aube pour la stocker, réparer des clôtures, nettoyer les abreuvoirs et mangeoirs, et enfin s'occuper un peu aussi des quelques moutons qui rendaient la ferme, de loin, non suspicieuse aux yeux des moldus qui randonnaient sur les montagnes - passés ces premiers jours où il avait dû s'acclimater, Alasdair et Fiona avaient approuvé qu'il s'investît aussi facilement dans ces activités manuelles que d'autres élèves de Poudlard auraient certainement détesté. Il avait pu expliquer, avec simplicité, qu'il venait aussi d'une ferme - plus petite, mais avec des animaux plus variés, et ç'avait été le début d'une confiance conviviale entre eux. Sasha mangeait le soir à leur table et le matin, Fiona préparait de gros petits déjeuners dont elle empaquetait les restes pour qu'ils puissent grignoter la journée quand ils le souhaitaient. Puis elle disparaissait - parfois pour aller en ville, parfois pour aller s'occuper des hôtes qui venaient séjourner dans la grande aile rénovée prévue à cet effet : des couples de sorciers étrangers ou simplement de l'autre bout du pays venaient ici se ressourcer au milieu de la campagne en payant certes une somme rondelette pour respirer l'air frais de l'endroit. Quant à Alasdair, il passait le plus clair de ses journées dans l'entrepôt de bouse, où celle-ci était stockée, traitée, transformée en fumier magique d'une part et en d'autres ingrédients dérivés qu'il empaquetait dans des bocaux destinés à la revente - sur le Chemin de Traverse ou ailleurs.
A peine dix jours s'étaient donc écoulés depuis la fin des cours, mais Sasha avait déjà le teint couvert de tâches couleur bronze que le soleil avait dessinés sur sa peau, en particulier sous ses yeux - et sa nuque et ses avant-bras avaient méchamment rougi avant de brunir à leur tour.
Fenella se montrait de temps à autre - elle s'isolait pour étudier, partait à Pré-au-lard, revenait avec une amie, passait de temps à autre un dîner avec eux en s'étonnant de la facilité avec laquelle Sasha s'était faite à la vie de la ferme.
- Il n'est pas très sociable mais c'est un gentil garçon, avait confié Fiona à sa fille à l'occasion, pendant qu'elles préparaient l'un des petits déjeuners - Sasha s'y montrait toujours affamé, comme aux autres repas d'ailleurs.
Les cernes sous ses yeux étaient toujours présentes, mais il pouvait s'octroyer l'après-midi un vrai temps de repos qu'il passait généralement étalé dans l'herbe à observer les nuages... et à penser.
Tu réfléchis trop.
Il se trouvait que réfléchir dans le lit à baldaquin du dortoir des Gryffondor et penser avec les mains fatiguées par le travail et le dos dans l'herbe en plein soleil n'avaient pour lui pas grand chose à voir. La première était une mine où l'on creusait sans jamais rien trouver - ni de joyau ni de fond. La seconde était une montagne à gravir avec la sensation d'acquérir, au moins, un peu plus de force pour porter le sac que l'on emportait avec soi.
- Och ! Càit a bheil thu a’ dol mar sin !
Quand il était sorti de la petite chambre pour aller signaler à Fiona qu'il ne dînerait pas là ce soir, cette dernière s'était exclamée avec surprise - et peut-être un tout petit peu d'admiration. Sasha n'avait pas compris un mot - le gaélique restait très difficile à apprendre, principalement à cause de l'accent - mais il devina à la tête de la femme au visage plein de bonhommie qu'elle avait remarqué sa tenue bien différente de d'habitude : il avait remis une chemise blanche de Poudlard et un pantalon propre, et avait comme il avait pu discipliné ses cheveux pour qu'ils restassent à peu près aplatis correctement sur son crâne. Il eut un sourire crispé.
- J'ai rendez-vous, il dit simplement, et Fiona se mit à rire à gorge déployée avant d'appeler son mari.
- Alas ! Coimhead air ! Regarde-le !
Alasdair était un homme massif, avec un cou aussi large que sa tête, et quand celle-ci apparut entre les rideaux de la porte de la cuisine, censés garder les insectes à l'extérieur, sa moustache frémit en une moue dubitative.
- Ah ! Sasha, mo ghille, seo far a bheil an trioblaid a’ tòiseachadh. Ca sent le début des ennuis ça !
Fiona se mit à râler, les poings sur les hanches, contre son mari, et les deux commencèrent à gentiment se disputer sur ce qu'il fallait ou non encourager chez un garçon de son âge et de son époque - conversation à laquelle Sasha ne comprit rien et parfaite diversion pour qu'il s'éclipsât en direction de Pré-au-Lard sur un balai de la ferme. Rien à voir avec les OCQ, à tel point qu'il prendrait sûrement soin de le cacher plutôt que de laisser voir Alison qu'il était venu sur un engin rudimentaire comme celui-ci, mais il fonctionnait suffisamment bien pour survoler tranquillement les plaines, par un passage à l'ombre d'une falaise - la route indiquée pour ne pas être aperçu des moldus.
Il se présenta à l'heure à la boutique OCQ. L'été, celle-ci ne désemplissait pas : en plus des clients habituels, des touristes venus de tout le Royaume-Uni passaient faire des emplettes ou simplement visiter l'un des plus jolis villages sorciers d'Ecosse, et la Grand Rue connaissait beaucoup de passage. En fin de journée, heureusement, les choses se calmaient un peu, les restaurants et pubs connaissaient à leur tour leur pic de fréquentation. Sasha avait caché son balai dans la ruelle qui jouxtait la boutique, derrière une poubelle, et il entra chez OCQ en faisant passer nerveusement d'une main à l'autre un bouquet de fleurs sauvages - des pétales blancs, violettes et jaunes se mélangeaient avec une odeur herbacée et légèrement amère - pas exactement le parfum délicat des Orchidées Explosives, certes. Derrière le comptoir, Fenella et Freya semblaient occupées à recompter quelque chose et quand Fenella releva le nez, il la vit arrondir les yeux.
- Oh, ouah, j'ai manqué un épisode. Qu'est-ce qui se passe ?
Sasha fit encore passer le bouquet dans son autre main, essuyant celle qu'il venait de libérer contre son pantalon pour en chasser la moiteur désagréable qui avait décidé de s'y insinuer.
- J'emmène Alison dîner, il dit un peu abruptement, ne sachant pas si Alison avait partagé cela avec Freya, notamment. Les fleurs, ça fait trop, nan ?
Fenella émit un son sceptique du fond de la gorge, peinant à se décider, pinçant les lèvres en un sourire crispé qui semblait trahir une subite envie de rire qu'elle tâchait de réprimer.