Harry Potter RPG

Liste des messages de Sasha Shevchen

Sasha Shevchen

Homme

17 ans

Sang-mêlé

Ukrainien

Bouquet de Nerfs et Pelote de Bruyère

Message publié le 01/09/2025 à 13:57

Sasha avait réprimé l'envie d'humer l'odeur de ses propres mains.

 

  • - Ah. Les veaudelunes sentent fort, bredouilla-t-il en guise d'explication, même s'il trouvait qu'il s'était bien lavé - même les cheveux ! - avant de venir chercher Alison, mais il reprit avec enthousiasme. En plus, à l'approche de la pleine lune comme ça, y'a plusieurs femelles qui vont mettre bas, alors avec Alas' on doit les aider un peu à regagner leurs terriers parfois, tellement elles sont grosses leur ventre touche par terre.

 

Il passa sous silence qu'il avait l'intention de se lever tôt le lendemain parce que l'une d'entre elles, sûrement, accoucherait enfin. Il était excité malgré lui. Un vague espoir qu'il ne serait pas disponible parce qu'affairé à s'occuper d'un autre genre de femelle lui traversa l'esprit mais il le chassa aussitôt - il ne fallait pas rêver.

 

Sasha jeta un coup d'oeil par-dessus son épaule le temps de capter les yeux railleurs d'Alison.

 

  • - Err... Nan, on va vraiment à Little Hexley, annonça-t-il, avant de se remettre en chemin.

 

Il haussa les épaules, accorda un coup d'oeil suspicieux au corbeau qui frôlait les branches au-dessus d'eux. Il ne voyait pas vraiment le problème de devenir vendeuse à OCQ, de son côté, mais il ne commenta pas. A la place il accéléra subtilement l'allure.

 

  • - Nan. J'étais pas à l'école pour les BUSES, dit-il avec peut-être un ton un peu plus sec qu'il ne l'aurait souhaité. C'est justement pour ça que j'ai dû suivre des cours de cinquième cette année. Toi tu voudrais devenir quoi alors ?

 

Little Hexley avait disparu dans les feuillages quelques minutes plus tôt, mais à mesure qu'ils progressaient, on voyait réapparaître certaines grosses bâtisses, ainsi qu'un clocher qui pointait vers le ciel saturé d'une jolie lumière orange. Le corbeau qui les avait survolés filait résolument dans cette direction. Une rumeur de conversations légères et de tintements s'entendait au loin, et quand le chemin déboucha sur une route un peu plus large, ils passèrent sous une banderoles animées de fanions qui, en s'agitant à leur passage, firent pleuvoir des paillettes lumineuses dans leurs cheveux et sur leurs épaules.

 

  • - C'est la fête du village, expliqua Sasha, qui n'était pas peu fier d'avoir réussi à combiner la sortie avec un évènement local, ce qui lui offrirait certainement de petites opportunités pour rendre la soirée moins monotone. Avant d'aller au restau, on pourra sûrement tester des jeux et prendre à boire, qu'est-ce que t'en dis ?

 

On entendait déjà les cornemuses qui fanfaronnaient un air enjoué.


La bataille de fin d'année [Cours DCFM]

Message publié le 22/08/2025 à 21:46

Déçu par son échec, Sasha assista avec dépit à l'attaque de Liam sur Alison, qu'il avait failli à protéger. Il jura à voix haute, dans sa langue - ce qu'aurait certainement désapprouvé la professeure si elle l'avait entendu, mais Sasha s'en fichait pas mal.

 

- Alison ! Ca va ?!

 

Pas le temps d'attendre véritablement la réponse. A peine Liam passa-t-il à son côté qu'il resserra sa prise sur sa baguette pour entonner :

 

  • - Impedimenta !

 

Le sortilège jaillit de la baguette de Sasha - cette fois, c'était une réussite : Liam fut touché dans le dos, et aussitôt il dût ralentir fortement l'allure, entravé par la magie. 

Sasha Shevchen a lancé un sortilège !

Sortilège
Maléfice d’Entrave
Difficulté
5
Résultat D20
19
Interprétation
Réussite
XP gagnée
3

Le sortilège jaillit de la baguette de Sasha - cette fois, c'était une réussite : Liam fut touché dans le dos, et aussitôt il dût ralentir fortement l'allure, entravé par la magie. 

Autres résultats possibles

Le sortilège jaillit de la baguette de Sasha - cette fois, une véritable réussite : l'entrave fut si violente que Liam fut parfaitement immobilisé. Si près du but... Sasha grimaça un sourire de satisfaction à l'encontre du Serpentard.

Le sortilège jaillit de la baguette de Sasha mais une fois encore, il visa pauvrement et le jet lumineux passa au-dessus de l'épaule de Liam sans le toucher. Le Gryffondor eut un râle de frustration.

Le sortilège jaillit de la baguette de Sasha, manqua sa cible pour atterrir sur une caisse métallique : le jet lumineux fut renvoyé vers lui-même, et Sasha sentit l'impact sur sa poitrine avant de s'effondrer sur son séant, sonné. 


La bataille de fin d'année [Cours DCFM]

Message publié le 21/08/2025 à 21:02

Sasha n'eut pas le temps de se rendre compte que la stratégie mise en place avait été rompue par Alison : son œil suivait la trajectoire de Basil tandis que lui-même s'évertuait d'avancer lentement, pour éviter de faire repérer - et dans l'espoir d'intercepter tout ce qui pourrait se mettre en travers du chemin du jeune Gryffondor qui fonçait tête baissée vers l'avant.

 

Tout avait l'air de parfaitement se présenter jusqu'à ce que…

 

Avant même de voir son adversaire, alors qu'il enjambait une caisse une onde sonore projeta Sasha au sol, les mains sur les oreilles. Si le choc lui arracha un cri, il ne l'entendit même pas : la chute lui avait coupé le souffle et il devait mettre toute son énergie à calmer ses tympans qui sifflaient désagréablement.

 

Finalement, lorsque l'onde se dégagea, et que Sasha put rouler sur le flanc et se redresser, sonné, il ne reconnut tout d'abord pas où il était : tout le monde était… Devant lui.

 

- Blin ! jura-t-il en se remettant promptement sur ses jambes, un œil sur Alison, comprenant que la professeure avait dû le renvoyer à la base.

 

Et le drapeau alors, qui le protégeait ? maugréa-t-il en son for intérieur - mais ce qui comptait, c'était le travail d'équipe. Il se hissa sur la pointe des pieds, une main en visière, pour apercevoir… Que le drapeau était saisi par Basil à l'autre bout du terrain.

 

  • - Yes ! cria-t-il, puis à l'attention de ses camarades : protégez-le à tout prix ! A Basil !

 

Il s'époumonait toutefois sans savoir si aucune stratégie tenait encore, les yeux rivés sur ce qui se passait sur le terrain.

 

Du coin de l'œil, il vit une baguette s'envoler soudain dans les airs, depuis les mains d'Alison.

 

Impossible de la laisser sans défense, évidemment.

 

Sasha s'engagea en avant et raffermit sa prise sur sa baguette avant de crier :

 

  • - Convulso Crispo !

 

Le sortilège s'échappa de la baguette pour aller s'écraser contre une caisse, inutile. 

 

 

Sasha s'est déplacé en B3.

Sasha Shevchen a lancé un sortilège !

Sortilège
Maléfice Tremblotant
Difficulté
4
Résultat D20
2
Interprétation
Échec
XP gagnée
3

Le sortilège s'échappa de la baguette pour aller s'écraser contre une caisse, inutile. 

Autres résultats possibles

Le sortilège alla toucher Liam de plein fouet, lui imposant des spasmes suffisamment handicapants pour le faire chuter au sol. Sasha souffla un soupir revanchard.

Le sortilège alla toucher Liam de plein fouet, lui imposant des spasmes particulièrement handicapants. 

Le sortilège jaillit de la baguette et ricocha sur une pierre, car il avait mal visé, glissant dans la boue au dernier moment : le jet lumineux fut renvoyé au destinataire... A savoir lui-même !


Bouquet de Nerfs et Pelote de Bruyère

Message publié le 13/08/2025 à 22:31

De toute façon, même s'il n'avait pas voulu le garder, Alison arriva trop vite pour que Sasha se débarrassât du bouquet. Il le lui tendit un peu maladroitement, discrètement encouragé dans le dos de la jeune fille par une Fenella qui leva les pouces vers le plafond, alors que lui-même bredouillait un salut sans sourire, les yeux seulement bêtement posés sur Alison. La réaction de cette dernière à son bouquet couplée à la soudaine solennité de Sasha donnait fugacement l'impression qu'ils s'exerçaient à une simple formalité.

L'attention du Gryffondor fut détournée vers Freya et il acquiesça.

 

- Oui, oui, j'ai ma baguette bien sûr, assura-t-il. On va jusqu'à Little Hexley, au Grimoire Italien.

 

Alison sortait déjà d'un pas décidé de la boutique, aussi Sasha lui emboîta-t-il le pas.

 

- On rentre pas tard ! jeta-t-il par-dessus son épaule, puis le cliquetis de la porte de la boutique se referma sur eux.

 

 

 

 

Ils marchèrent quelques instants côte à côte, et Sasha jetait vers Alison de discrets regards. Elle était gracieusement parée bien sûr, mais même si elle était venue drapée d'un torchon sale, il l'aurait sûrement trouvée jolie. Les prunelles du Gryffondor descendaient de temps à autre vers les genoux clairs et découverts d'Alison, rappelant les atours qu'elle présentait sous ses jupes à Poudlard, et comme lui aussi avait revêtu une tenue qui rappelait davantage l'uniforme de l'école, il avait vaguement l'impression qu'ils étaient sur le chemin pour aller en cours - à ceci près que le soleil s'abaissait dans le ciel, déposant des tâches oranges sur les collines et les forêts environnantes. Des couleurs chaudes qui habillaient aussi les joues de Sasha.

 

Little Hexley était le hameau voisin de Pré-au-Lard, lui aussi majoritairement habité par des sorciers, mais il était plus petit, moins commerçant et moins connu. Situé à moins de deux kilomètres à vol d'oiseau, on l'apercevait niché sur la colline, creusant un nid de pierre dans la forêt écossaise.

 

- On va prendre par les sentiers, ça ira plus vite, annonça Sasha en bifurquant au bout de la Grand Rue dans un petit sentier baigné de la lumière du soir.

 

Non seulement c'était effectivement plus court, mais il trouvait aussi le chemin plus confidentiel, comme si cela avait importé qu'ils fussent à l'abri des regards. Les sous-bois offraient une intimité douce et feutrée, mais il fallait parfois gravir quelques passages accidentés. Quand le sentier s'étrécit, Sasha passa devant, les mains dans les poches - il n'aurait pas su quoi faire d'autre avec de toutes les manières.

 

- J'crois que j't'ai pas félicitée pour tes BUSES au fait, il lança, à court de sujets de discussion intéressants. Ca a dû rassurer ta soeur, elle a l'air de te surveiller comme une dragonne couve ses oeufs. 

 

Sous leurs pas, les branches et les gravillons qui jonchaient le chemin crissaient, et des rayons de soleil parvenaient à percer la forêt en se faufilant entre les troncs, striant le sol devant eux de longues ombres qui alternaient avec des traits de lumières, comme les touches d'un piano aussi immobile que ceux qu'utilisaient les moldus.

Après avoir gravi des marches naturelles en schiste un peu plus hautes que les précédentes, Sasha ralentit le pas pour jeter un regard par-dessus son épaule - pour vérifier, presque, qu'Alison ne s'était pas enfuie.

 

- T'as besoin d'aide ?


Bouquet de Nerfs et Pelote de Bruyère

Message publié le 12/08/2025 à 21:54

Le 10 juillet était arrivé, et les prairies d'Ecosse étaient inondées d'un soleil frais.

 

Les parents de Fenella habitaient un peu plus vers l'Ouest de l'Ecosse par rapport à Pré-au-Lard - une ferme isolée, encadrée de montagnes marrons et rudes qui déchiraient le ciel de pointes aussi majestueuses que menaçantes. L'air y semblait éternellement frais, avec un vent qui venait de la côte et balayait sans cesse une végétation basse et fleurie. L'endroit donnait l'impression d'un isolement total - alors même qu'il n'était pas si loin ; mais la ferme semblait perchée sur l'une de ces collines comme une bâtisse seule au bout du monde. Le silence la nuit y était si parfait, si délicat, que même sous sa forme de panthère, Sasha devait faire de gros efforts pour y disparaître. Ici, pas de forêt pour le dissimuler parfaitement, et les veaudelunes pouvaient devenir nerveux s'ils percevaient la présence d'un prédateur. De plus, les nuits d'été étaient particulièrement courtes en Ecosse - mais Sasha s'échappait toujours chaque nuit.

 

S'échapper était pourtant un bien grand mot : les parents de Fenella ne le surveillaient pas du tout. Passés les premiers jours, pendant lesquels on lui avait bien expliqué le travail sur lequel il pouvait contribuer - creuser de nouveaux terriers, réparer ceux qui s'effondraient, ramasser la bouse argentée à l'aube pour la stocker, réparer des clôtures, nettoyer les abreuvoirs et mangeoirs, et enfin s'occuper un peu aussi des quelques moutons qui rendaient la ferme, de loin, non suspicieuse aux yeux des moldus qui randonnaient sur les montagnes - passés ces premiers jours où il avait dû s'acclimater, Alasdair et Fiona avaient approuvé qu'il s'investît aussi facilement dans ces activités manuelles que d'autres élèves de Poudlard auraient certainement détesté. Il avait pu expliquer, avec simplicité, qu'il venait aussi d'une ferme - plus petite, mais avec des animaux plus variés, et ç'avait été le début d'une confiance conviviale entre eux. Sasha mangeait le soir à leur table et le matin, Fiona préparait de gros petits déjeuners dont elle empaquetait les restes pour qu'ils puissent grignoter la journée quand ils le souhaitaient. Puis elle disparaissait - parfois pour aller en ville, parfois pour aller s'occuper des hôtes qui venaient séjourner dans la grande aile rénovée prévue à cet effet : des couples de sorciers étrangers ou simplement de l'autre bout du pays venaient ici se ressourcer au milieu de la campagne en payant certes une somme rondelette pour respirer l'air frais de l'endroit. Quant à Alasdair, il passait le plus clair de ses journées dans l'entrepôt de bouse, où celle-ci était stockée, traitée, transformée en fumier magique d'une part et en d'autres ingrédients dérivés qu'il empaquetait dans des bocaux destinés à la revente - sur le Chemin de Traverse ou ailleurs.

 

A peine dix jours s'étaient donc écoulés depuis la fin des cours, mais Sasha avait déjà le teint couvert de tâches couleur bronze que le soleil avait dessinés sur sa peau, en particulier sous ses yeux - et sa nuque et ses avant-bras avaient méchamment rougi avant de brunir à leur tour.

 

Fenella se montrait de temps à autre - elle s'isolait pour étudier, partait à Pré-au-lard, revenait avec une amie, passait de temps à autre un dîner avec eux en s'étonnant de la facilité avec laquelle Sasha s'était faite à la vie de la ferme.

 

- Il n'est pas très sociable mais c'est un gentil garçon, avait confié Fiona à sa fille à l'occasion, pendant qu'elles préparaient l'un des petits déjeuners - Sasha s'y montrait toujours affamé, comme aux autres repas d'ailleurs.

 

Les cernes sous ses yeux étaient toujours présentes, mais il pouvait s'octroyer l'après-midi un vrai temps de repos qu'il passait généralement étalé dans l'herbe à observer les nuages... et à penser.

 

Tu réfléchis trop.

 

Il se trouvait que réfléchir dans le lit à baldaquin du dortoir des Gryffondor et penser avec les mains fatiguées par le travail et le dos dans l'herbe en plein soleil n'avaient pour lui pas grand chose à voir. La première était une mine où l'on creusait sans jamais rien trouver - ni de joyau ni de fond. La seconde était une montagne à gravir avec la sensation d'acquérir, au moins, un peu plus de force pour porter le sac que l'on emportait avec soi.

 

 

 

 

- Och ! Càit a bheil thu a’ dol mar sin !

 

Quand il était sorti de la petite chambre pour aller signaler à Fiona qu'il ne dînerait pas là ce soir, cette dernière s'était exclamée avec surprise - et peut-être un tout petit peu d'admiration. Sasha n'avait pas compris un mot - le gaélique restait très difficile à apprendre, principalement à cause de l'accent - mais il devina à la tête de la femme au visage plein de bonhommie qu'elle avait remarqué sa tenue bien différente de d'habitude : il avait remis une chemise blanche de Poudlard et un pantalon propre, et avait comme il avait pu discipliné ses cheveux pour qu'ils restassent à peu près aplatis correctement sur son crâne. Il eut un sourire crispé.

 

- J'ai rendez-vous, il dit simplement, et Fiona se mit à rire à gorge déployée avant d'appeler son mari.

- Alas ! Coimhead air ! Regarde-le !

 

Alasdair était un homme massif, avec un cou aussi large que sa tête, et quand celle-ci apparut entre les rideaux de la porte de la cuisine, censés garder les insectes à l'extérieur, sa moustache frémit en une moue dubitative.

 

- Ah ! Sasha, mo ghille, seo far a bheil an trioblaid a’ tòiseachadh. Ca sent le début des ennuis ça !

 

Fiona se mit à râler, les poings sur les hanches, contre son mari, et les deux commencèrent à gentiment se disputer sur ce qu'il fallait ou non encourager chez un garçon de son âge et de son époque - conversation à laquelle Sasha ne comprit rien et parfaite diversion pour qu'il s'éclipsât en direction de Pré-au-Lard sur un balai de la ferme. Rien à voir avec les OCQ, à tel point qu'il prendrait sûrement soin de le cacher plutôt que de laisser voir Alison qu'il était venu sur un engin rudimentaire comme celui-ci, mais il fonctionnait suffisamment bien pour survoler tranquillement les plaines, par un passage à l'ombre d'une falaise - la route indiquée pour ne pas être aperçu des moldus.

 

 

 

 

Il se présenta à l'heure à la boutique OCQ. L'été, celle-ci ne désemplissait pas : en plus des clients habituels, des touristes venus de tout le Royaume-Uni passaient faire des emplettes ou simplement visiter l'un des plus jolis villages sorciers d'Ecosse, et la Grand Rue connaissait beaucoup de passage. En fin de journée, heureusement, les choses se calmaient un peu, les restaurants et pubs connaissaient à leur tour leur pic de fréquentation. Sasha avait caché son balai dans la ruelle qui jouxtait la boutique, derrière une poubelle, et il entra chez OCQ en faisant passer nerveusement d'une main à l'autre un bouquet de fleurs sauvages - des pétales blancs, violettes et jaunes se mélangeaient avec une odeur herbacée et légèrement amère - pas exactement le parfum délicat des Orchidées Explosives, certes. Derrière le comptoir, Fenella et Freya semblaient occupées à recompter quelque chose et quand Fenella releva le nez, il la vit arrondir les yeux.

 

- Oh, ouah, j'ai manqué un épisode. Qu'est-ce qui se passe ?

 

Sasha fit encore passer le bouquet dans son autre main, essuyant celle qu'il venait de libérer contre son pantalon pour en chasser la moiteur désagréable qui avait décidé de s'y insinuer.

 

- J'emmène Alison dîner, il dit un peu abruptement, ne sachant pas si Alison avait partagé cela avec Freya, notamment. Les fleurs, ça fait trop, nan ?

 

Fenella émit un son sceptique du fond de la gorge, peinant à se décider, pinçant les lèvres en un sourire crispé qui semblait trahir une subite envie de rire qu'elle tâchait de réprimer.


Le banc des preuves

Message publié le 12/08/2025 à 10:45

Sasha avait gardé les yeux posés sur Charlie - précautionneux. La petite boule de fille rousse qu'elle formait était mélancolique, et il savait qu'il contribuait à cela. Pourtant, un soulagement faisait tonner son coeur dans sa propre poitrine.

 

- Merci, il s'entendit dire, d'une voix presque absente.

 

Devant eux, un groupe de Serpentards de l'âge de Charlie se pressèrent, probablement pour rejoindre un entraînement de Quidditch ou une autre activité quelconque. Sasha les regarda passer, alerte, mais ceux-ci ne leur prêtèrent aucune attention. Alors, il reporta la sienne sur la petite boule au col Serdaigle.

 

- J't'écrirai, il dit. C'est promis.

 

Il s'engageait à quelque chose de difficile. A ses parents, à Kalina, il aurait dû écrire cent fois plus souvent. Mais rarement ses mains ne trouvaient le chemin du parchemin et de la plume. Rarement il avait l'impression d'avoir le temps. Et quand parfois il s'était fait violence, pris d'une soudaine urgence nocturne, il s'était retrouvé à faire goutter l'encre après avoir écrit six pauvres mots : Дорогі тату й мамо, люба Калина.

 

Chers papa et maman, chère Kalina.

 

Et après quoi ? Rien ne venait jamais. Rien de cohérent. Il écrivait qu'il faisait beau ici même si ce n'était pas vrai. Qu'il allait bien, qu'il reviendrait bientôt. Tissu de mensonges. Il finissait par déchirer la lettre, et envoyer seulement quelques objets et quelques mornilles en guise de preuve qu'il était bien vivant. Sa mère était sûrement furieuse. Son père avait sûrement haussé les épaules, et Kalina sûrement était déçue.

Sasha s'humecta les lèvres, la mine un peu amère, mais il se déplaça un peu sur le banc pour se rapprocher de Charlie, et il lui passa un bras autour des épaules.

 

- Je ferai attention, il dit à voix basse.

 

A ce sujet, il ne pouvait pas promettre de faire beaucoup mieux que cela. Ce qui ne serait pas très rassurant. Il resserra brièvement son étreinte, avec une force un peu bourrue, maladroite.

 

- Les gens peuvent avoir une bonne raison et on peut être triste quand même, ça change rien. Et j'ai beau avoir une bonne raison, j'm'inquiète quand même qu'il y aura plus une panthère pour surveiller la boutique.

 

Il avait dit ça en souriant. Certes, il ne surveillait pas réellement la boutique. Mais il aimait bien s'imaginer qu'il était là un peu pour ça aussi, et pas seulement pour ranger des cartons. Il savait bien qu'il était le seul à penser ça de son rôle, mais ça l'aidait à s'imaginer avoir droit à sa place temporaire en Angleterre. Comme s'il repayait une dette, en quelques sortes, même s'il n'avait jamais demandé à être ici. Peut-être parce que les Carter l'avaient un peu pris dans leur famille, à la manière d'un molosse boiteux adopté par charité, alors il s'y improvisait chien de garde. Défaillant certes, mais loyal.

Sa main frotta l'épaule de Charlie à travers la cape, et il eut un soupir. Après ça va aller. Charlie répétait ce qu'on lui disait, fidèle. Comme une bonne élève qui apprenait par coeur ses leçons, et les restituait scrupuleusement. Sasha secoua la tête. Il n'était pas sûr du tout, lui, que ça irait. Il chuchota.

 

- Même si ça va pas après, Charlie. Sache que t'as été ma meilleure amie ici.

 

Il pinça les lèvres.

 

- Et quand on est loin de chez soi, ça compte beaucoup. Beaucoup beaucoup. Ok ?

 

Il la berça un bref instant, d'un mouvement latéral.

 

- Et j'suis pas encore parti alors j'espère bien qu'on pourra faire quelques escapades pour que tu me montres un peu l'Ecosse en juillet, ok ?!


Le banc des preuves

Message publié le 11/08/2025 à 22:21

Le mois de mai apportait son lot d'éclaircies. Le soleil jouait à cache-cache, plusieurs fois chassé par la pluie dans une même journée, mais il réapparaissait régulièrement, inondant les étendues vertes brillantes de gouttelettes que formait l'herbe du parc de Poudlard. Comme un miroir loyal, le lac s'efforçait de renvoyer toutes ces humeurs changeantes, tour à tour gris puis étincelant, jusqu'à éblouir les élèves qui se promenaient sous les arches. Les matinées en particulier offraient des bouquets de senteur printanières, et les nuits se chargeaient de mille petits animaux que Sasha ne pouvait s'empêcher de traquer lors de ses escapades - mais par respect pour Charlie, il les laissait s'enfuir indemnes après avoir réussi à mettre la patte dessus, dans un mélange de regret et de soumission loyale.

 

Charlie.

 

Trois nuits s'étaient écoulées depuis qu'il l'avait vue le visage enfoui contre Fenella ; et il avait beau se réjouir d'avoir pu enfin obtenir une réponse positive d'Alison, comme le soleil d'Ecosse, cet enthousiasme disparaissait plusieurs fois dans la journée et dans la nuit, éclipsé par la peine de l'avoir peut-être trahie sans le vouloir. En fin d'après-midi, après le dîner, lorsqu'il attendait, étendu sur son lit à baldaquin, que le jour déclinât enfin pour qu'il pût s'enfuir, il faisait parfois glisser ses doigts sur le bracelet, comme s'il en comptait les perles. A la manière d'un chapelet, peut-être - et chaque perle disait la même chose.

 

 

 

 

 

- Charlie.

 

Sur un banc, trois gamins s'ébrouèrent brusquement, comme des niffleurs surpris par un détraqueur. Au pied d'un grand arbre du parc, ces élèves s'échangeaient bruyamment des cartes aux côtés d'une petite rousse qui semblait à peine participer à l'échange. Sasha était arrivé par derrière, les mains dans les poches, mais silencieux comme une ombre. Surpris, les gosses se dépêchèrent de faire disparaître leurs cartes de Chocogrenouilles dans leurs poches, comme si un grand comme lui aurait pu les lui piquer, avant de lui jeter des regards mi-figue mi-raisin.

 

Pof.

 

Quand Sasha s'assit à côté de Charlie en se laissant tomber, le banc trembla si fort que les élèves s'éparpillèrent subitement, les laissant tous les deux. Sasha les regarda déguerpir.

 

- Hum. Désolé, j'ai fait fuir tes amis, constata-t-il, un peu pataud.

 

C'était peut-être la première fois qu'il approchait Charlie quand elle n'était pas seule. Habituellement, leur complicité ne trouvait leur place qu'au magasin, ou alors quand ils se croisaient à Poudlard à l'abri des regards - peut-être un peu à cause du souvenir de ce à quoi Alison avait conclu quand elle les avait trouvés tous les deux. Il était vrai que leur différence d'âge, de maison, de carrure aussi, tout semblait indiquer qu'ils n'étaient pas censés être amis.

Mais ils l'étaient, c'était comme ça. Aujourd'hui, les autres élèves de Poudlard et le personnel penseraient bien ce qu'ils voudraient du fait qu'il parlait à une fille beaucoup plus jeune que lui.

 

- Je suis venu m'excuser, il dit simplement au bout d'un long silence.

 

Sasha laissa glisser ses yeux vers la surface du lac. Un coup de vent y frippa l'image d'une nuage sombre qui se profilait au-dessus de la cime des arbres, de l'autre côté du paysage.

 

- Au mois d'août, je serai majeur. Et il faudra que je retourne en Ukraine. J'aurais dû te le dire avant, mais je voulais pas t'inquiéter.

 

Il baissa le regard et la pointe de ses pieds joua un instant avec la terre en-dessous de lui. Sasha s'humecta les lèvres, pesant le pour et le contre longuement. Freya n'approuverait pas. Tant pis. A elle au moins, il lui devait la stricte vérité : il ne rentrait pas juste pour peindre de la porcelaine avec Kalina cet été.

 

- Mon... Mon village va bientôt être directement menacé.

 

Il fronça les sourcils, serra les dents. Il s'appuya des deux mains, de part et d'autre de ses cuisses, pour s'accrocher au banc.

 

- J'peux pas laisser ma famille faire face à ça tout seuls. C'est juste des fermiers, mes parents. Il faut que j'aille faire ce que j'peux.

 

Et ce qu'il pouvait ne serait peut-être pas très Charlie-approved, mais ça, il la savait bien assez intelligente pour le deviner. Sasha déglutit.

 

- Si personne y va, ils vont... Ils vont juste essayer de se cacher, mais ça sert à rien, ils seront trouvés. Il faut que j'aille les prévenir, ils savent pas ce qui les attendent.

 

Sasha releva le nez, mais pour diriger son regard à ses côtés, vers Charlie : elle lui paraissait si jeune ; et en même temps, il lui semblait qu'elle comprendrait mieux que Freya, qu'Alison, que Fenella, que n'importe quel adulte de Poudlard. Il lui sourit tristement.

 

- Ca va être dur, mais j'ai un porte-bonheur - il leva son poignet pour lui montrer qu'il portait toujours son bracelet, qui ne l'avait pas quitté depuis le week-end - alors il m'arrivera rien. Sauf que j'serai triste à chaque fois que je le regarderai si tu m'as pas pardonné.


Et demain ?

Message publié le 11/08/2025 à 20:30

Sasha avait brièvement froncé les sourcils, un peu confus. Il avait l'impression de passer à côté de quelque chose d'évident sans pouvoir saisir ce dont il s'agissait : comme quand on était sûr d'avoir un mot sur le bout de la langue, mais que plus on réfléchissait, moins le mot semblait avoir jamais existé. Il serra de nouveau les mâchoires, durcissant son visage, mais baissant les yeux comme pour vérifier que la main d'Alison était toujours là. Elle n'essayait pas de s'enfuir, pas encore.

 

Chaque fois qu'il essayait, il pouvait discuter avec elle un peu plus longtemps avant qu'elle fût ennuyée au point de partir. Est-ce que l'on pouvait compter cela comme un progrès ?

 

La main d'Alison lui échappa et il ne la retint pas davantage, laissant son propre bras retomber le long de son corps. Sasha acquiesça pudiquement.

 

Elle avait accepté. Ca n'avait pourtant pas tellement le goût de la victoire, maintenant qu'il avait l'impression de lui avoir arraché ce dîner presque par dépit.

Ils restèrent quelques instants plantés là, en silence, au milieu du chemin humide et des clapotis des quelques gouttes épaisses qui s'écrasaient autour d'eux, parfois sur la capuche d'Alison - lui paraissait faire peu cas de l'eau qui mouillait ses cheveux et sa nuque.

 

Tu prends ça trop au sérieux, c'était un peu comme tu réfléchis trop. Il comprenait et il ne comprenait pas à la fois. Peut-être qu'il était juste comme ça, et qu'il n'y pouvait rien.

Sasha haussa les épaules, un peu pris au dépourvu.

 

- J'te raccompagne, il décida en reprenant la route de Poudlard.

 

Il leur restait un bout de chemin à parcourir, qui lui donnerait un bref sursis. L'esprit du Gryffondor ne cessait de retourner à Charlie, qu'il avait l'impression d'avoir trahie malgré lui. Il enfonça ses mains dans ses poches en marchant, non sans repenser de temps à autre à la feuille qu'Alison avait retiré de sa chemise. Il avait l'impression qu'il sentait encore, à travers le tissu, la pression légère de ses doigts, à l'endroit où elle avait effectué l'opération.

C'était plus simple de ne penser qu'à des sensations fugaces comme celles-ci.

 

Ils marchèrent un moment en silence, seuls les gravillons crissant sous leurs pas leur rappelant qu'ils n'étaient pas seuls. Sasha s'écartait parfois, le pas léger, les mains dans les poches, pour éviter une flaque, mais il revenait marcher à la hauteur d'Alison ensuite, les yeux rivés à quelques centimètres devant le bout de ses chaussures. Dans son champ de vision les pointes humides des cheveux roux de la jeune fille s'entortillaient légèrement, fuyant de temps à autre la capuche à cause d'une bourrasque légère.

 

- Ta soeur m'a fait ça, regarde, il dit subitement, sortant une main de ses poches pour lui montrer son poignet - les perles jaunes et bleues luisaient, fières, et quand il les regardait il ne voyait plus les cicatrices en-dessous - un peu comme si alors les autres ne les verraient plus non plus. J'serai content de l'avoir là-bas.

 

Pour se souvenir de l'Angleterre d'une manière positive. Se rappeler qu'il avait, ici, au moins une amie qui était de son côté, quand il aurait le vague à l'âme.

 

Comme il n'avait pas de réponse d'Alison, il lui jeta un regard en biais, avant de lui donner un petit coup de coude - mais il la rattrapa quand elle dériva pour l'attirer contre lui, un bras autour des épaules, dans un geste peut-être plus fraternel que romantique.

 

- Allez, boude pas va. J'te promets que j'essaierai de manger de façon civilisée pour pas t'faire honte, plaisanta-t-il.


Et demain ?

Message publié le 11/08/2025 à 08:55

Ecoute, elle lui avait dit, quelques semaines plus tôt. Il avait écouté une autre Serpentard. Avait fait de son mieux. Pour des résultats plutôt pitoyables, mais il avait essayé d'entendre. Ce qu'il faisait maintenant aussi, mais décidément, les filles - celles de la maison verte et argent particulièrement, peut-être - restaient difficile à comprendre. Un jour Alison lui reprochait de s'approcher, un autre jour elle lui reprochait de partir. Un jour elle lui demandait de tenter des choses, et quand il le faisait il n'obtenait pas de réponse.

 

Et là, sous l'arche de branches et de feuilles qui assombrissaient le chemin, elle parlait de qui ? De Charlie ou d'elle-même ? De lui ou de son père ? Sasha secoua la tête, comme s'il voulait s'ébrouer, presque, faisant danser des mèches humides autour de ses tempes.

 

- Tous les jours, j'y pense, martela-t-il d'une voix dure à son tour. Tous les jours je pense à ceux qui sont restés derrière quand j'suis parti de chez moi. J'y pense d'autant plus quand je vois Charlie, qu'avait rien demandé, comme ma p'tite soeur. Ma responsabilité est là-bas, et je sais que Charlie pourra comprendre ça.

 

Ses poings s'étaient serrés et sa mâchoire durcie. Des gouttes s'écrasaient sur eux, chargeaient l'air d'une odeur de végétation humide, qui provoquait habituellement en Sasha un apaisement ineffable - mais pour cette fois, il entendait surtout l'orage gronder au loin, menaçant de reprendre ses déversements rageurs. Un silence pesant s'installa un bref instant, comme si la colère des deux adolescents se mesurait l'une à l'autre, invisibles mais tenaces, et Sasha sentit qu'Alison allait repartir. Il attrapa la main de la jeune fille sur son torse juste avant qu'elle ne s'écartât. Les doigts d'Alison lui semblèrent minuscules et doux dans sa paume aussi rêche, presque, que le cuir des coussinets de la panthère.

Sa voix s'adoucit, mais rauque.

 

- Sauf que ton père et moi c'est pas pareil, il dit calmement. Ton père vous a faites. Il avait un devoir d'être là. Moi j'ai jamais été qu'un...

 

Sasha s'interrompit, le temps de s'humecter les lèvres, de trouver ses mots. Animal de compagnie était la première idée qui lui était venue à l'esprit, mais il savait qu'il exagérait. Il serra les dents.

 

- Oublie pas que t'avais juste besoin d'un... D'un accessoire, pour que les autres mecs te voient, au départ.

 

Une amertume plissa ses traits tandis que des souvenirs confus lui revenaient en mémoire - les Serpentards qui lui demandaient pourquoi il se comportait comme un toutou, les regards perplexes de la Brochette, les pleurs d'Alison après leur mésaventure en cours de potions. Les garçons qui s'étaient effectivement intéressés à elle, attirés comme des mouches par la perspective de pouvoir mettre leurs mains sur une fille qui voulait bien.

 

- J'ai pas été parfait je sais, mais on dirait qu'ça a bien marché dans l'ensemble, maugréa-t-il, refusant pourtant de lâcher la main d'Alison, l'empêchant de s'éloigner.

 

Si elle forçait, elle pourrait se dégager, bien sûr. Mais tant qu'elle n'essayait pas, il tenait bon. Son regard vert soutenait les prunelles marrons d'Alison - il avait toujours trouvé qu'ils avaient la couleur de la terre fraîche, celle dans laquelle il aimait se rouler sous sa forme animale, aussi primitive, et donc inavouable, que cette pensée pouvait être. Une terre douce, apaisante, mais inaccessible.

 

- Mais on saura jamais si j'pouvais être mieux qu'un souvenir parce que tu m'as pas donné ma chance. J'sais que j'suis un rustre par rapport à toi, mais j'voulais apprendre, et j'ai fait des progrès.

 

Il haussa les épaules, à bout d'arguments de toute façon, loin de se rendre compte que son allure présente ne jouait pas en sa faveur sur ce point-là. Son nez souffla un rire empêché, un peu amer.

 

- Sauf pour la cravate. La cravate je faisais exprès, parce que j'aimais bien que tu m'l'arranges.


Et demain ?

Message publié le 10/08/2025 à 18:33

Sasha était resté un moment figé, comme s'il avait été pris en flagrant délit d'il-ne-savait-quoi-au-juste, quand Alison l'avait questionné sur le projet. Il haussa les épaules en tâchant de garder un ton dégagé.

 

- Ben... Je vais peut-être habiter un peu chez elle cet été... expliqua-t-il d'une voix vaguement mal assurée, ne sachant s'il aggravait ou non son cas devant la moue boudeuse d'Alison.

 

Il avait gardé des yeux ronds et alertes, suivant des yeux les gestes de la jeune fille et subissant un courroux qu'il ne comprenait pas tout à fait. Comme un tourbillon, au milieu d'échanges improbables avec les deux autres soeurs attirées depuis la pièce d'à côté, la jeune fille quitta de toute façon l'arrière boutique avec brusquerie. Le regard de Sasha allait de la cadette à Freya, interdit tandis qu'il avait gardé entre ses mains le torchon devenu inutile. Un moment, il n'avait plus rien compris : Alison parlait-elle de lui ou de son père ? Tout s'était mélangé brusquement et ce ne fut que lorsqu'il entendit la porte de la boutique claquer qu'il réalisa à peu près ce qui venait d'être dit. Un flot de mots pas très ordonnés quittèrent sa bouche, pas très compréhensibles, à l'attention de Freya.

 

- J'l'ai-traitée-rien-du-tout-hein-j'lui-d'mandais-juste-si-elle-révisait-toute-seule-ou...

 

Sa voix s'éteignit et sa bouche se referma sur une moue subitement mortifiée.

 

- Charlie ?!

 

Sasha passa en coup de vent devant Freya pour rejoindre la boutique. La petite s'était réfugiée dans les bras de Fenella qui lui adressa un petit sourire contrit. Le visage de Charlie ne lui était pas visible et Sasha jeta un regard vers la porte vitrée - Alison avait déjà disparu. Sasha s'humecta les lèvres, le souffle court, mais décida de se baisser près du comptoir pour s'accroupir. Charlie n'était plus si petite, en réalité, et dans cette position il se retrouvait plus bas qu'elle, mais ça n'avait pas beaucoup d'importance. Il posa sa main sur l'un de ses bras - se fit l'effet d'avoir un patte énorme alors même qu'il était bien sous sa forme humaine.

 

- Charlie, j'voulais... J'sais pas encore comment ça va se passer mais c'est vrai, j'vais devoir rentrer chez moi un jour, tu comprends ? J'peux pas...

 

Il pouvait pas quoi, au juste ? Lui-même ne le savait pas, mais ça se précisait quand il en parlait, un peu naturellement, un peu maladroitement.

 

- J'peux pas juste les abandonner là-bas pendant que moi j'suis ici à me gaver aux buffets de Poudlard. C'serait pas juste, Charlie. J'comptais vraiment te le dire mais heu... Pas tout de suite, quoi.

 

Il savait bien que c'était insatisfaisant. Il fit la moue en se relevant, adressant à Fenella un regard qu'elle lui rendît avec une petite grimace : pas terrible, effectivement. Sasha soupira et acquiesça en direction de Freya. Il se souvint des propos d'avertissement qu'elle lui avait fournis concernant sa petite soeur mais il ne put qu'écarter les bras en un geste d'excuse - ou d'impuissance, il ne savait pas trop.

Sasha attrapa son sac pour le jeter sur son épaule et décida de quitter la boutique d'un pas pressé.

 

- A samedi prochain, balbutia-t-il après un dernier regard d'excuse pour Charlie.

 

 

 

 

 

 

Il avait couru pour remonter la Grand Rue. Le temps d'être dérobé aux regards potentiels qui, de jour maintenant que le soleil tardait les fins d'après-midi, auraient pu remarquer la forme d'un animal peu ordinaire. Et puis, dès qu'il le put, il s'enfonça dans les herbes hautes, entre les troncs, pour se transformer.

 

Sasha ne s'aventurait jamais sous sa forme de panthère en plein jour - c'était beaucoup trop risqué en Angleterre, où il supposait que l'on ne connaissait pas ses aptitudes particulières - sinon, l'aurait-on vraiment mis à Poudlard ? Il en doutait. Mais une fois n'était pas coutume. Ses pattes martelèrent le sol, des touffes de poils s'accrochèrent aux ronces tandis qu'il s'efforçait de remonter le chemin ventre à terre pour intercepter Alison avant qu'elle n'arrivât à destination. Une flaque boueuse lui éclaboussa la gueule, des petits animaux s'écartaient à la dernière minute sur son passage.

 

Il réapparut au détour du chemin, sous une voûte faite de branches sinueuses aux feuilles chargées des nouvelles feuilles de printemps, qui jetaient sur l'endroit une ombre fraîche rappelant que les températures nocturnes bientôt allaient s'abattre - mais Sasha était hors d'haleine quand ses griffèrent dérapèrent sur les graviers - volte-face, pour se retrouver nez à nez avec la silhouette à l'odeur caractéristique.

 

Il reprit aussitôt sa forme humaine : un Gryffondor essoufflé apparut, les cheveux cuivrés en bataille chargés de brindilles et la chemise, les baskets et les mains tâchés de boue. Le temps de reprendre son souffle, il jeta un regard derrière lui pour vérifier qu'ils étaient seuls - la plupart des élèves de Poudlard rentraient bien avant le couvre-feu, heureusement pour lui. Il s'essuya maladroitement les mains sur son jean en reportant ses prunelles sur celles encore orageuses de la jeune fille.

 

- Alison !

 

Il garda la bouche entrouverte mais rien d'autre ne sortit. Le vent joua dans les cheveux de Sasha, qui s'humecta les lèvres, le souffle court.

 

Voilà. Il avait fait tout ce chemin hors d'haleine, et en prenant ces risques, pour ne pas savoir quoi dire. Il souffla brusquement par le nez, énervé contre lui-même, subitement.

Improvise, lui souffla la petite voix intérieure, et il savait qu'il faisait toujours un mauvais partenariat avec elle. Alors il dit ce qui lui passait par la tête.

 

- J'sais qu't'as besoin de personne ! Mais moi je...

 

Je quoi ?

C'est pas mal, t'arrêtes pas, il faut pas qu'elle parte, continue ! l'encouragea la petite voix. Sasha secoua la tête, s'humecta les lèvres de nouveau, haussa les sourcils parce qu'aucun mot dans sa tête ne s'alignait correctement.

 

- Moi j'voudrais me souvenir de quelqu'un, et alors, j'aimerais bien p'tet que ce soit de toi, pour pas dev'nir fou là-bas, tu vois ?

 

Si la petite voix avait une main, elle se tapa certainement la paume sur le front, dépitée. C'est pas pour ça que t'es venu, Durak! Sasha haussa les épaules pour lui dire d'aller se faire foutre. Il mit les poings sur ses hanches, maintenant que sa respiration se calmait un peu.

 

- Et Charlie elle voudrait juste avoir quelques souvenirs avec votre père elle aussi, c'est pour ça qu'elle espère. Parce que des fois on peut avoir rien d'mieux à emporter avec soi, et même ses souvenirs sont fake et basés sur des photos. 

 

Sasha soupira, secoua la tête de nouveau. Il avait à peine conscience qu'il lui barrait le chemin du retour vers Poudlard. 


La bataille de fin d'année [Cours DCFM]

Message publié le 02/08/2025 à 16:35

Sasha progressait par a-coups. Il courut jusqu'à une caisse derrière laquelle se dissimuler, avant de jeter un coup d'oeil alentours : Basil avait bien compris la tactique et fonçait de son côté, progressant à bonne allure. Ferguson empruntait aussi la trajectoire annoncée, tandis qu'Alison mettait à profit sa position un peu plus lointaine pour leur transmettre des informations. Une bonne équipe. C'était seulement là-dessus qu'on pouvait compter pour avoir une chance de survivre.

 

De gagner.

Ce n'était qu'un jeu. Sasha acquiesça pour toute réponse reconnaissante vers Alison, d'un mouvement de tête entendu, avant de sauter par-dessus la caisse qui le protégeait et avancer rapidement de nouveau, sans prendre garde aux flaques boueuses qui salissaient ses baskets.

 

 

[Sasha avance en C2]


Et demain ?

Message publié le 02/08/2025 à 16:32

- A-h-aon ? A-da, a-tri, a-seï... Seïtir ? Seït-hir ?

 

Sasha s'appliquait mais butait sur certaines lettres. L'anglais qu'il avait appris était un anglais international, où se mêlait son accent mais sans problème de prononciation particulier. Depuis qu'il était arrivé à Poudlard, il avait pourtant bien noté que certains accents locaux étaient si étranges qu'ils utilisaient des sons que sa bouche et sa gorge n'étaient pas capable de former : et le gaélique écossais, donc, était plein de ceux-ci.

Fenella interrompit le moment d'apprentissage, mais sur le passage de Charlie, Sasha chuchota, avec un clin d'oeil complice, pour ne pas que Fenella l'entendît :

 

- Tu m'feras répéter !

 

Le sourire de Charlie et son enthousiasme à partager ses connaissances faisaient chaud au coeur. La pluie avait beau s'abattre avec une certaine détermination sur le toit, comme si autant de dieux gaéliques tapotaient de leurs doigts impatients la demeure des Carter, il régnait à l'intérieur une chaleur et une bonne humeur qui seraient probablement, pour Sasha, l'une des choses les plus difficiles à quitter quelques mois plus tard, loin devant les dortoirs des Gryffondor ou les salles de classe où les heures s'allongeaient tant qu'elles en devenaient des tunnels aux contours déformés aux yeux de l'ukrainien. Le samedi était devenu, plus encore aujourd'hui, un cocon soyeux où l'on pouvait avoir un peu de répit, et où les intrusions d'Alison, peut-être, lui faisaient moins d'effet dramatique qu'ailleurs.

 

Sasha observa un moment la mûre pressée entre les lèvres d'Alison, qui disparut soudain, puis il releva le regard vers les yeux boudeurs de la jeune fille. Le garçon s'humecta les lèvres à son tour, puis se détourna en avalant lui-même la mûre qu'elle avait laissé dans sa main - just aon blackbelly, murmura-t-il pour lui-même, dans un mélange d'écossais et d'anglais aux r roulés comme dans sa langue, pour toute réponse à la provocation de la jeune fille. Il tourna le dos à Alison pour aller finir de ranger l'endroit que Charlie avait commencé, s'accroupissant, prenant pendant ce temps quelques instants pour choisir ses mots.

 

- Et pourquoi pas ? Fenella est super gentille et toujours de bonne humeur. Elle m'a vraiment bien accueilli ici, dit-il finalement. Elle m'aide même parfois avec certains sortilèges que j'connais pas en anglais.

 

Sasha leva à hauteur d'yeux une gourde à l'effigie de la marque OCQ, vérifiant que les animations magiques sur le métal ne soient pas coincées, comme cela arrivait parfois avec ce modèle. Il suffisait alors de la secouer pour les remettre en ordre de marche, mais c'était toujours mieux quand on n'avait pas à faire ça devant le client.

 

- En plus, je voudrais faire bonne impression auprès de ses parents, je vais les rencontrer bientôt, ajouta Sasha sur le ton de la conversation, comme si c'était une formalité évidente.

 

La petite voix à l'intérieur de lui lui fit les gros yeux. Il lui répondit tout aussi intérieurement d'un regard vindicatif. Pendant ce temps, comme pour appuyer ses précédents propos, la voix de Fenella se fit entendre depuis la boutique, rieuse, se mêlant au rire de Charlie. Sasha reposa la dernière gourde dans son carton, avant de se lever pour attraper un chiffon avec lequel il s'essuya les mains, son regard se reportant vers Alison, attentif, peut-être. Les tâches de mûre avaient déjà séché, toutefois, et le bout de ses doigts restèrent roses.

 

Le souvenir de leur dernière conversation était encore frais dans l'esprit de Sasha. Ils tentent des trucs, eux. Il se demandait bien ce que lui n'avait pas tenté : la danse, le rapprochement dans la serre et les cachots, le dîner, les deals. Quel genre de choses tentaient Ferguson et Spike qu'il n'avait pas osé ? Des propositions salaces, des sifflements suggestifs devant tout le monde dans les cachots et des mains baladeuses ? Certes. Alison voulait de drôles de choses, lui semblait-il. Ses prunelles percutaient toujours celles de la jeune fille, frontales.

 

- Et toi, y'a quelqu'un qui t'aide à réviser, pour les BUSES ?

 

Il s'imagina un bref instant Alison penchée au-dessus d'un livre, ses cheveux roux tombant devant son profil, et la superposition troublante d'un garçon brun qui lui passait un bras par-dessus les épaules et une main sur la cuisse sous la table. Ce tableau involontairement dessiné dans son esprit lui fit détourner le regard sans sourire pour jeter le chiffon sur la table avec nonchalance.


Et demain ?

Message publié le 29/07/2025 à 19:13

La conversation à propos du père de famille s'était éteinte dans un drôle de silence, que Sasha ne brisa pas. Il trouvait Charlie très forte, à s'obstiner à imaginer le retour d'Owen sans désespérer, mais il ne voulait pas vraiment alimenter ces espoirs-là. Que se passerait-il pour lui, si Owen débarquait ? Il ne savait pourquoi il nourrissait ce pressentiment négatif, que cela déséquilibrerait les Carter, qu'il n'aurait plus sa place à la boutique.

 

Sasha sursauta à l'apparition de Freya - et quand il tourna la tête vers Charlie de nouveau, c'était pour la découvrir avec traces toutes roses sur le visage, façon rouge à lèvres fichu au milieu de la figure. Il se mit à rire en se levant.

 

  • - Ok j'm'en occupe ! il lança à l'aînée des Carter.

 

Sasha se hâta de se baisser pour ramasser des balais miniatures qui s'étaient enfuis de leurs cartons, les entassant contre sa poitrine, progressant à demi-accroupi à travers la pièce. Lorsqu'il se redressa, ce fut pour se retrouver nez à nez avec une Alison qui avait croisé les bras sur sa poitrine. Il eut un mouvement de recul.

 

  • - Ah tiens, salut Alison.

 

Parfaitement détaché, comme s'il ne s'attendait pas du tout à la voir là, ok ?

Sasha alla verser les balais fuyards dans leur boîte qu'il se dépêcha de refermer, coinçant les pans du carton les uns dans les autres avant de se redresser pour ranger des badges renversés, aux couleurs d'équipes célèbres. Il en profita pour les recompter - odin, dva, try, chotyry, p'yat - murmura-t-il un bref instant avant de jeter un coup d'oeil en direction de Charlie.

 

  • - Dis, tu sais parler en Ecossais plus que ça ? Ca m'intéresse d'apprendre, tu saurais me dire les chiffres ? Ca impressionnera Fen' la prochaine fois si j'les connais par coeur ! s'enthousiasma-t-il avant de reprendre ses comptes.

 

Des bruits d'animation venaient de la boutique - les clients devaient parfois être gentiment mis dehors et le succès d'OCQ était alors rassurant pour tout le monde, ces jours-là : sans en parler, Fenella et Sasha s'en trouvaient rassérénés et plus joyeux - peut-être parce qu'ils savaient, au fond, qu'ils étaient les premières ressources dont OCQ devrait se séparer en cas de coup dur d'un point de vue financier, mais aussi et certainement parce qu'ils voyaient Freya travailler dur chaque jour et qu'il y aurait eu une forme d'injustice à ce que ça ne fonctionnât pas comme prévu.

Une fois les badges rangés et recomptés - Sasha inscrivit rapidement avec une plume presque sèche qu'il ne restait plus que 24 badges à l'effigie des Baroudeurs de Ballymena, une petite équipe irlandaise de troisième division qui avait joui d'une petite renommée cette année à cause d'une mascotte-spectre qui avait hanté les tribunes des grands matchs - Sasha alla ensuite débarrasser ce qui faisait office de petite table pour le ramener près des escaliers, car les vivres repartaient toujours à l'étage quand il y en avait, pour éviter que les petits rongeurs fussent attirés la nuit et le dimanche par des vivres laissées dans l'arrière-boutique. Sasha passa devant Alison et s'arrêta à sa hauteur. Il coinça une boîte sous son bras pour se libérer une main. Il put ainsi récupérer l'un des fruits dans le bol que tenait son main pour l'élever à hauteur de leur visage.

 

  • - Une mûre, Princesse, ou tu veux un délai de réflexion ?

 

La remarque avait beau être sarcastique, les yeux de Sasha étaient joueurs et ses fossettes étaient restées visibles depuis que Charlie l'avait fait rire - une bonne humeur si rare qui avait probablement à voir avec le soulagement d'avoir obtenu le soutien de Freya et le bracelet de Charlie : celui-ci d'ailleurs cernait le poignet avec lequel il tenait toujours la mûre, la tête inclinée en attendant la réponse d'Alison.


La bataille de fin d'année [Cours DCFM]

Message publié le 29/07/2025 à 10:09

Sasha avait contemplé le terrain avec une certaine appréhension quand il avait entendu être capitaine de l'une des deux équipes - et pas des moindres, puisque ce serait celle où serait aussi Alison.

 

C'était logique, au fond : il avait une forme d'expérience que les autres n'avaient pas. Mais si l'exercice pouvait sembler aux yeux des élèves semblable à ce qui se passait sur un champ de bataille, pour Sasha l'expérience était radicalement différente. D'une part par ce qui était interdit alors qu'aucune règle n'était respectée, là-bas. D'autre part parce que lui s'était toujours contenté d'obéir aux ordres, certainement pas d'élaborer une stratégie.

Son coeur s'était mis à tambouriner dans sa poitrine, et il préféra éviter les regards des soldats qu'on lui avait affectés pour l'occasion, se contenta d'acquiescer pour montrer à la professeure qu'il avait bien compris l'exercice.

 

Après quoi, l'équipe Orange s'éloigna vers sa base, Sasha la mine préoccupée, son foulard orange froissé dans une main striée de cicatrices.

 

- On va faire simple, répondit-il à Alison, mais il s'adressait bien sûr à l'équipe entière, au final. Il nous faut attaquer et défendre. Pour la défense, Gus, je propose que tu restes à l'arrière. Tu ne t'éloignes pas de la base, et tu attaques tout ce qui s'en approche, ok ?

 

Sasha avait accéléré le pas. Dans son esprit, la stratégie se dessinait, et tout en marchant il sortit sa baguette, avant de se retourner vers Alison et Basil qui marchaient côte à côte.

 

- Pour nous le but va être d'occuper le plus vite possible le centre du terrain. Basil, tu vas rester à ma droite : tu longes le bord du terrain [progresser le long de la ligne 1] et ton but sera d'essayer de passer la ligne adverse vers le camp opposé : tu es jeune, ils vont pas trop se méfier de toi, donc tu as le plus de chances de transpercer la ligne et d'aller cher le drapeau. T'inquiète pas, si quelqu'un s'approche de toi, je l'attaquerai avant. Alison, tu vas couvrir le flanc gauche du terrain [avancer et combattre sur les lignes 4 et 5], indiqua-t-il en pointant la zone. Tu avances en parallèle de Basil et moi. Toi et moi, on va harceler tout ce qui s'approche pour donner le plus de chances à Basil.

 

Le petit groupe parvint enfin à leur base. Le drapeau orange flottait au vent, et Sasha enroula son foulard autour de son cou en un noeud lâche, tandis qu'il observa, cette fois, tour à tour, les visages de ses coéquipiers.

 

- Si jamais, reprit-il d'une voix plus lente, l'un d'entre nous arrive à passer leur ligne vers la base parce qu'il y a une opportunité, cette personne doit foncer attraper le drapeau. Et alors dans ce cas, les autres, notre mission devient à tous de faire en sorte de soutenir notre attaquant principal. Ca veut dire ; par exemple, si Alison se retrouve sans opposant au milieu du terrain, elle fonce vers la base, et toi et moi Basil, on fait en sorte que personne puisse la rattraper dans le camp adverse. Compris ?

 

Il s'était adressé plus spécifiquement à Basil, partant du principe que ce serait probablement lui le plus égaré dans cet exercice particulier, mais il se tourna ensuite vers Ferguson et Alison.

 

- Si ça vous va, on fait comme ça. Gus et Alison, si vous voulez échanger vos places d'attaquant et de gardien, ça me va aussi. Mais ne perdons pas de temps. Viens Basil. Tu vas vers le bord du terrain et tu progresses par là, ok ?

 

Sasha resserra sa prise sur sa baguette, et après un dernier coup d'oeil pour vérifier que tout le monde avait choisi sa place, il s'élança vers le centre du terrain.

 

Ne pas réfléchir et se lancer. L'adrénaline pulsait déjà un sang dangereux à ses temps. Ce n'était pas pareil. Pas pareil. Garder le contrôle.

 

 

Déplacement de Sasha en B2


La bataille de fin d'année [Cours DCFM]

Message publié le 27/07/2025 à 14:16

Sasha ne s'était pourtant pas levé en retard : les samedis, il était toujours debout tôt en raison de son travail chez OCQ ; mais exceptionnellement, il avait demandé à Freya s'il pouvait s'absenter, promettant de remplacer ces heures par d'autres, pour pouvoir assister au dernier cours de madame Aisling. Il attendait toujours, nerveusement, la réponse du Ministère suite à la lettre qu'il avait rédigée, et qui tardait à venir. Est-ce que les employés du Ministère hésitaient quant à sa situation ? Avaient-ils même lu sa lettre ? Il ne restait plus que quelques jours avant que la fin de l'année fût là, et qu'il fût obligé de monter dans un transport vers il ne savait où, en compagnie des Russes.

Ces inquiétudes s'ajoutaient à des nuits déjà courtes, où il ne trouvait le sommeil qu'après des heures d'errance.

 

Et ce matin-là, il avait ouvert les yeux beaucoup trop tard : le soleil illuminait déjà le dortoir des sixième années des Gryffondor - ses camarades faisant la grasse matinée tous les samedis matins, tout était silencieux. Sasha avait bondi hors du lit, persuadé d'être en retard à la boutique, avant de réaliser que c'était le cours de Défense contre les Forces du Mal qu'il devait rejoindre. Il avait sauté dans un jean, enfilé sa chemise et passé sa cravate mal nouée autour du cou, avant de dévaler les marches vers la salle commune - tant pis pour la douche, aujourd'hui, se dit-il avant de foncer vers la sortie. Mais à deux pas du portrait, il fit demi-tour en catastrophe direction la salle de bain : vingt secondes de perdues pour arranger le noeud de sa cravate - parce qu'il y avait des filles (une fille ?) que ça agaçait qu'il ne fît pas cela correctement.

 

 

 

 

Les élèves étaient déjà presque tous rassemblés sur le terrain de Quidditch quand Sasha fit son apparition, au pas de course, les joues un peu rouges et les cheveux en bataille.

 

- Bonjour, Professeur Aisling, se hâta-t-il de déclarer, le souffle court, en s'arrêtant près du groupe.

 

Il posa les poings sur ses hanches pour prendre le temps de respirer, constatant que le cours n'avait pas commencé : il n'était donc pas en retard. Sasha décocha un regard circulaire, pour observer les élèves qui étaient ici - à peu près les mêmes qui avaient fréquenté les cours de préparation au Tournoi depuis le début de l'année, à quelques variantes près. Il eut un mouvement de tête silencieux pour saluer ceux qu'ils connaissaient, avant que ses yeux ne tombassent sur une fille plus jeune que toutes les autres : avec son uniforme des Poufsouffles, elle ne semblait pas dépasser les douze ou treize ans, et Sasha se demanda si, dans la bataille qui semblait se profiler, elle ne risquait pas d'être la première à être mangée toute crue. Comme leurs regards se croisaient, toutefois, il lui adressa un bref sourire encourageant.

Liste des messages de Sasha Shevchen