Harry Potter RPG
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Alison Carter

16 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Serpentard
Ce titre distingue un donateur d’exception dont la générosité rivalise avec les coffres les plus remplis de Gringotts, faisant de lui un véritable magicien de la fortune solidaire.
Cardiff, centre d'entraînement des Catapultes de Caerphilly, Jeudi 21 Décembre 2124

Alison gonfle légèrement sa bouche en voyant débarquer Spike, le plus jeune joueur des Catapultes. Après avoir jeté un œil aux autres sportifs qui s'éloignent, elle pousse ses lèvres en avant, dévisage le Serpentard de haut en bas et sourit enfin à sa question. Tu crois ? rétorque tranquillement l'adolescente, consciente qu'une tension demeure entre eux depuis l'autre soir. Quand elle y repense, c'est le goût d'inachevé qui domine. Ils auraient pu faire mieux, elle le sent. Elle se demande ce qu'il en a gardé comme souvenir jusqu'à l'entendre lui souhaiter un joyeux anniversaire. Flattée, Alison étire un deuxième sourire sincère. Merci. J'savais pas qu'tu connaissais ma date d'anniversaire par coeur, avoue-t-elle bêtement, un doigt perdu dans ses longues mèches rousses. Ils sont parmi les rares élèves de leur promotion à changer d'âge en début d'année scolaire et personne n'était passé à côté des 16 ans du célèbre Spike Ryder le mois dernier, mais connaît-elle précisément sa date d'anniversaire pour autant ? Non. Charlie, peut-être, avec sa mémoire d'éléphant. 

 

— En vrai c'est un beau cadeau, répond l'étudiante en désignant la silhouette athlétique de son camarade de classe, soudain interrompue par l'arrivée bruyante du capitaine d'équipe, tout aussi décoiffé que Spike. Salut Elliot. Elle voit dans son regard qu'il capte vite la raison de sa présence ici, contrairement au poursuiveur. Yo Alison, s'illumine-t-il, t'porte bien ta culotte aujourd'hui c'est bon ? L'égérie d'Owen Carter Quidditch ricane, et prend la route des vestiaires sans même attendre de voir l'adolescente devenir rouge comme une pivoine à frange qui lui tend un doigt d'honneur bougon. Perv ! lance-t-elle en croisant ses cuisses machinalement alors qu'Elliot riposte déjà avec un doigt levé en arrière juste avant de disparaître. Sérieux il a un problème lui, souffle Alison, vexée de se faire humilier par l'adulte.

 

Elle croise ses bras, un air boudeur toujours sur le visage, les tâches de rousseur flamboyantes lorsqu'elle raccroche les prunelles brunes de Spike. C'est pas une culotte, dit-elle le plus sérieusement du monde, jusqu'à ce que la réaction du Serpentard ne lui arrache un rire désabusé.

 

— Arrête. C'est vrai quoi, c'pas une culotte, déclare la sorcière en haussant ses épaules, ignorant l'excitation palpable qui continue de flotter entre eux- merci les hormones. Elle mordille ses lèvres en envisageant de passer sa fin de journée d'anniversaire avec Spike. C'quoi ton programme ? Si j'reste. On fait quoi ?

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Alison Carter

16 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Serpentard
Ce titre distingue un donateur d’exception dont la générosité rivalise avec les coffres les plus remplis de Gringotts, faisant de lui un véritable magicien de la fortune solidaire.
Salle de classe de Métamorphose, Samedi 03 Février 2125

Au fond, lorsqu'Alison regarde Sam Chadwick, elle voit sa grande sœur, en moins chiante. Poufsouffle comme Freya, hyperactive comme Freya, socialement empotée comme Freya, habillée à l'arrache comme Freya ; la cadette Carter leur trouve souvent des points en commun et imagine parfaitement que leur aînée ait eu une scolarité similaire à celle de Sam Chadwick jusqu'à sa quatrième année.

 

— Merci. Elle échange un sourire rapide avec la blonde qui l'encourage, son attention immédiatement détournée du côté des cages où Ferguson vient de toucher Spike d'un sortilège de la Palme au lieu de le lancer sur les animaux. Putain, murmure l'étudiante, un ricanement au bord des lèvres, rapidement éteint quand le professeur intervient et que les deux adolescents ne comptent pas s'en tenir à l'exercice. Sa main devant la bouche, Alison enregistre mentalement la scène, prête à tout raconter ce midi à sa bande d'amies. Oh my gosh mais il est con, souffle-t-elle encore, choquée de voir Ferguson tomber aussi vite dans le piège du Serpentard. 

 

— Mais monsieur ! s'indigne la cinquième année lorsque Spike se redresse, couvert de sang.

Et qu'il affirme être non-violent.

 

Alison fixe le professeur, impressionnée par son calme en toute situation. Certes, ce n'est ni la première, ni la dernière altercation entre deux élèves de Poudlard, cependant les poings pleuvent rarement au sein de l'école sorcière.

 

Et tandis que Ferguson tourne comme un lion en cage avant de quitter la pièce, elle peine à se retenir sur son passage. J'ai même pas encore enlevé mon pull, lance la rouquine au Poufsouffle, lissant sa jupe par la même occasion.

 

Peu après, Spike disparaît aussi, et Alison se retrouve devant les rongeurs et les batraciens, seule. 

 

— M'sieur vous m'avez pas dit si c'était bien, c'que j'ai fait avant, s'enquiert-elle, un œil sur les animaux et l'autre sur le directeur de Serdaigle. En attendant, elle réfléchit. Transformer la cage entière en un lapin qui avalerait toutes les bestioles, est-ce que ça rentre en compte dans l'exercice ? Alison manque cruellement d'esprit d'initiative quand il s'agit de sa scolarité. Elle mordille sa lèvre et regarde autour d'elle. Bon, autant refaire le sortilège de Ferguson au bon endroit, pour commencer. Pedes Palmipedes !

 

Le rat visé par Alison frémit, mais continue de remuer son museau à la recherche de nourriture. La sorcière réalise qu'elle a lancé le sortilège un peu à côté et tend le bras, prête à recommencer aussitôt.

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Alison Carter

16 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Serpentard
Ce titre distingue un donateur d’exception dont la générosité rivalise avec les coffres les plus remplis de Gringotts, faisant de lui un véritable magicien de la fortune solidaire.
Dans le hall, Mercredi 14 Février 2125

"T'es trop naïve !" avait répondu la cadette Carter à Charlie lorsque cette dernière plaçait leur père au sommet des meilleurs Valentin. Aux yeux de la petite Serdaigle, Owen reste l'homme parfait, peu importe ses défauts et son absence interminable. Pour Alison, c'est différent. Elle en lui en veut terriblement et rejette sur l'ancienne célébrité tous les malheurs de la famille Carter. "Le meilleur Valentin n'existe pas, pas dans notre trou paumé" s'était-elle ensuite insurgé, laissant les filles reprendre leur classement des garçons les plus charmants de l'école. 

 

"Et Spike alors ?"


"Spike a autre chose à foutre que d'organiser un truc de la St Valentin, il pense qu'au Quidditch, j'suis sûre qu'il va s'entraîner jusqu'au soir", avait rétorqué la rouquine bien consciente de tenants et aboutissants de sa relation avec le joueur des Catapultes. Depuis décembre, ils se cherchent, ils se trouvent, ils se choppent, et ça s'arrête là. Puis ça recommence, car y'a toujours un moment où ils se cherchent à nouveau, l'un ou l'autre, en cours, au détour d'un couloir, quand leurs planètes se connectent. Alison décide autant que Spike, et Spike ne la considère plus comme une fille facile, et ça leur convient pour l'instant.

 

- -

 

Aujourd'hui, Alison aurait voulu rêvasser aussi naïvement que sa petite sœur à une lettre signée de la plume d'Owen Carter. À la place, elle a reçu un papillon semblable à ceux qu'elle s'amusait à faire voler en cours de métamorphose ce matin, l'invitant pour une surprise spéciale dans l'intimité d'une arche reliant deux tours du château. 

 

Bêtement amusée, séduite à l'idée d'un rendez-vous avec l'inconnu qui avait une jolie écriture, l'adolescente s'est prêtée au jeu en fouillant toute sa malle à la recherche d'une robe idéale, que voici. Imitation de soie émeraude, qui envelopperait avantageusement sa poitrine retenue par un soutien-gorge noir, ceinturée à la taille et s'arrêtant quelques centimètres sous ses fesses, afin qu'elle puisse enfiler une belle paire de cuissardes. Les cheveux lissés, les paupières fardées, Alison s'est passé de repas pour garder le ventre plat. Elle a vite regretté.

 

Regretté de n'avoir pas jugé utile d'emporter sa baguette magique.

 

Regretté d'être finalement tout aussi naïve que sa sœur,

à croire aux rendez-vous opportuns de la St Valentin.

 

Sur le retour, la sorcière fulmine, une épaisse gelée verte dégoulinant depuis ses mèches rousses jusqu'à l'intérieur de son décolleté. Pitié, qu'elle ne rencontre personne avant d'être aux dortoirs. Mais trop tard. Au milieu des escaliers, elle fixe le Poufsouffle comme s'il était bel et bien le pire élève qu'elle puisse croiser dans cette situation. Ta gueule Gus, s'empresse de rétorquer la Serpentard, n'osant même pas toucher ses propres cheveux pour empêcher la pâte gélatineuse de couler partout. 

 

— C'est toi, c'est ça ?! Tu trouves que c'est drôle ? s'emporte soudain Alison, pointant le cinquième année d'un doigt accusateur avant de désigner son visage au maquillage triste. J't'ai vu faire des blagues toute la journée, tout le monde t'a vu Gus ! T'as l'impression que j'passe une bonne Saint Valentin peut-être là ?! En bas et en haut des marches, plusieurs étudiants observent la scène, confus entre le rire et la stupéfaction. 

 

— Moi j'ai d'la morve sur la tête ouais ou j'sais pas quoi, mais au moins j'ai pas une gueule de con toute l'année putain ! ajoute-t-elle, excédée.

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Charlie Carter

14 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Serdaigle
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Parc de Poudlard, Samedi 14 Octobre 2124

Imperméable à l'embarras du Gryffondor, Charlie sourit, et puis penche la tête de côté, et déclare en l'observant : t'as eu un coup de soleil Basil, t'es tout rouge ! T'inquiète pas, moi aussi j'attrape des coups de soleil en automne des fois ! Elle lui tapote gentiment l'épaule, et désigne ensuite son carnet d'un doigt à l'ongle colorié en violet. Mon idée est juste ici, j'peux te montrer si tu veux, mais on va à l'ombre alors. Face à l'engouement de son interlocuteur providentiel, Charlie trépigne, et l'entraîne vers un muret isolé derrière les serres.

 

— On a d'la chance y'a personne, souvent y'a les Poufsouffle qui fument ici, commente-t-elle en écartant quelques mégots pour s'asseoir dans l'herbe, appuyée contre la pierre tiède de ce jour encore chaud. Une libellule passe au même moment, perdue entre les flaques de la forêt interdite et le grand lac noir. Elle zigzague et s'éloigne. Alors, s'exclame la rouquine en relevant ses lunettes trop larges sur sa tête et en tirant le carnet à spirales de sa poche. Celui-ci est décoré de stickers à l'effigie des joueurs de Quidditch de l'équipe d'Écosse, la plupart en train d'exécuter une figure sensationnelle au milieu du ciel. T'as vu, c'est la collection Funambule, j'ai collé mes doubles là, et mon chouchou, "Euan MacDougall". Tu connais ? Le poursuiveur enchaîne en boucle plusieurs flips et donne des clins d’œil à l'appareil avant de faire un tour sur lui-même, puis de recommencer. J'vais apprendre à l'faire, ça.

 

Rêveuse, la benjamine Carter se visualise en train d'éblouir les chouettes de Poudlard en tournoyant autour de la volière. Dans son esprit, les rapaces la rejoignent et partagent son vol, cheveux et plumes au vent. Soudain, ses iris bleutés se détachent du vite qu'elle fixait. Hein ? -bon, le costume ! Parmi la dizaine de pages qu'elle feuillette, Basil peut apercevoir beaucoup de croquis, des inventions abandonnées, des cabanes esquissées, des cartes créées de toutes pièces par son imagination fertile, et enfin, une silhouette fière, un peu gommée çà-et-là. Charlie attrape son crayon et se caresse le menton avec la boule de poils fuchsia à son extrémité. Son ébauche porte un chapeau piqué d'une plume ainsi qu'une grosse sacoche d'où dépasse ce qui ressemble à une longue-vue. C'est ma mère, Kate Carter, explique la pré-adolescente à son ami. Aux pieds de la silhouette victorieuse, des bottes de randonnée couvertes de boue, dans lesquelles vient se planter un pantalon cargo similaire à ceux de Freya. 

 

— J'l'ai pas tellement connue mais j'ai plein de photos d'elle. C'était une exploratrice ma mère, elle avait un style de fou et des accessoires trop cool, raconte Charlie en montrant les nombreuses poches de la veste saharienne, chacune encombrée d'un petit objet différent, comme un compas enchanté, une lampe-tempête, un carnet, ou des gants. T'en penses quoi ? Faudrait que j'ajoute un animal, pense-t-elle à haute voix. Lord Ribbit me manque, soupire finalement l'étudiante.

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Charlie Carter

14 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Serdaigle
Ce titre distingue un donateur d’exception dont la générosité rivalise avec les coffres les plus remplis de Gringotts, faisant de lui un véritable magicien de la fortune solidaire.
Salle des trophées, Samedi 23 Septembre 2124

Charlie regrette souvent d'être la benjamine des filles Carter. Un petit frère ou une petite sœur serait capable de partager son monde mieux qu'Alison et Freya, et que son père absent. Ultra-sociable, elle n'hésite jamais à aider les jeunes sorciers à Poudlard, d'autant plus ceux issus de familles moldues, qui se retrouvent toujours dans des situations rocambolesques à cause de leur ignorance du fonctionnement magique.

 

Quand l'élève en face d'elle pince sa main, elle pousse un cri de surprise en reculant légèrement. Hé, ça fait mal ! prévient Charlie, sans quelconque volonté d'avoir l'air autoritaire. Elle observe le "farceur" avec curiosité tandis qu'il rit et lui tapote le bras. Horace Milbourne, le concierge, explique-t-elle ensuite, en époussetant son t-shirt de Quidditch jusqu'à entendre son interlocuteur s'exclamer qu'Euan MacDougall est un con. Elle s'arrête et fronce ses sourcils en fixant le garçon, les poings sur la taille. Toi tu lis trop les magazines, déclare la rousse aux cheveux couverts de poudre blanche. 

 

— Euan MacDougall a été victime d'une conspiration. So Quidditch devrait vérifier ses sources. Charlie défend le sportif, une pointe de férocité au bout de son nez en trompette. Elle défait l'immense chemise nouée autour de sa taille pour la secouer en se ravisant. Bon, t'y peux rien, tu suis l'opinion publique et les rumeurs, et t'es encore petit, d'un coup d’œil, elle semble vérifier ses dires, puis rattache la chemise en ajoutant avec résignation, d'un haussement d'épaules nonchalant : Si Euan avait vraiment trafiqué son balai pendant la coupe, ma sœur l'aurait vu, elle a dû faire les vérifications officielles figure-toi. So Quidditch préfère le drama plutôt que la vérité. Cette dernière phrase vient d'Owen Carter, lui-même indigné par le scandale qui s'est produit il y a déjà une paire d'années.

 

Soudain une silhouette translucide jaillit pile entre les deux étudiants. "QUI FAIT DU GRABUUUUUIS DANS LA SALLE DES TROPHÉES ?!" L'esprit Frappeur flotte, assis en tailleur dans le vide, pointant tour à tour la troisième année et le Gryffondor. 

 

— Peeves ! laisse échapper Charlie en s'éloignant vivement du poltergeist au costume bigarré. 

— Un Charli, DEUX CHARLIS, trois CHARLOTS ?! C'est quoi ce micmac ? Vite, une délégation ! Il s’esclaffe et disparaît à la façon d'une bulle qui explose, ne laissant pas le temps à la benjamine de riposter.

 

— Il va nous dénoncer, rétorque-t-elle sans réelles craintes des représailles. Son regard suit les empreintes blanches qu'ils ont laissées sur le sol en courant, et sa bouche se pince. C'est d'la bombapoudre, ça se nettoie qu'à la main, Horace va vraiment pas être content, répète Charlie en affichant à nouveau son air déçu. Elle fixe ses chaussons couverts de particules blanches, et son pantalon de pyjama dont personne ne pourrait deviner qu'il est bleu à présent, puis elle percute d'un seul coup. Attends, tu t'appelles Charli aussi ?

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Freya Carter

Owen Carter Quidditch 25 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Poufsouffle
Ce titre distingue un donateur d’exception dont la générosité rivalise avec les coffres les plus remplis de Gringotts, faisant de lui un véritable magicien de la fortune solidaire.
Boutique OCQ, Samedi 10 Février 2125

— Elle s'appelle comment ? questionne Charlie, les yeux posés sur le vif d'or, puis vers le visage triste de Sasha dont les paroles semblent la toucher. La suite du récit force les trois filles à imaginer une situation qu'elles ne connaissent pas, mais dont le Gryffondor parle avec tant de franchise qu'il arrive à en dessiner les contours au fond de leurs esprits. Exempté, se contente de rectifier Fenella alors que le silence ponctue chaque phrase du garçon, jusqu'à ce que Charlie comprenne le sens de ses derniers mots. Tu t'es battu à la guerre ?!

 

— Charlie, il veut pas en parler, intervient immédiatement Freya, à la fois consciente que l'image peut heurter la Serdaigle, et que le souvenir risque d'affecter Sasha. "Les Veilleurs de l'Aube" ? Ils ont rendu ça presque poétique pour c'que c'est, commente l'ancienne étudiante, une lueur amère dans le regard tandis que Charlie cogite de manière palpable, ses doigts entortillés entre les dizaines de bracelets de perles qu'elle porte au poignet. T'as été très courageux de t'engager. L'aînée Carter appuie ses propos d'un hochement de tête, ignorant la curiosité dévorante de sa petite sœur qui retient visiblement un millier et demi de questions derrière une moue contrariée. J'suis pas un enfant, j'suis une adolescente. Allez, à ton tour, sers-toi Charlie, répond Freya en désignant le potage.

 

L'insistance de la Poufsouffle avait suffit à contenir les interrogations de la benjamine, mais pas à les anéantir.

 

L'appétit de Sasha contraste avec celui d'Alison cette année - sauf lorsqu'elle se donne comme excuse d'être stressée afin d'engloutir les gâteaux laissés intentionnellement sur la table par Freya pour la faire manger.

 

— Moi j'me rappelle pas d'ma mère, souffle Charlie, une bonne moitié de potage encore dans son bol, ses épaules levées en signe d'embarras. Mais on a des photos et des livres qu'elle a écrit, et Papa m'a raconté toutes ses explorations. Elle accompagne sa déclaration d'un léger sourire, puis continue de repêcher les morceaux de pain imbibés de soupe pour les manger, un à un. Alison ? Mh-

 

Hésitante, Freya prend le temps de terminer sa bouchée en silence. Oulala.

 

— Pas trop bien. C'est un euphémisme, confirmé d'un geste du menton par Fenella qui a grandi auprès des trois sœurs Carter, elle-même originaire de Pré-Au-Lard. Charlie, tu peux aller prendre l'album photo de Maman au bureau ? On va les montrer à Sasha. Et pendant que cette dernière s'exécute promptement, Freya poursuit à l'intention du sixième année, sur un ton plus bas, imposant la discrétion. Alison, elle se rappelle parfaitement du départ de notre mère. Même si elle avait que cinq ans, elle est capable de ressortir des détails hyper précis, comme c'qu'elle avait mis dans sa valise, ou ce qu'on avait mangé la veille ensemble. Et en fait, le problème, c'est que Charlie avait deux ans tu vois, donc moi quand je rentrais le weekend de l'école, je m'occupais en priorité de Charlie parce que notre père il était là, mais dans sa tête, il était ailleurs quoi.

 

— Il partait même des fois, Ali et Cha venaient à la ferme, Ali dormait dans ma chambre, complète Fenella, attentive à la conversation et au sentiment de culpabilité qui se dégage du visage de Freya.

 

— Ouais. Fin en gros, à partir de ses six ans, elle est beaucoup restée dans son coin. Elle nous rejetait, elle faisait l'effort pour Charlie, mais vite-fait. Après la rentrée à Poudlard ça allait un peu mieux, mais maintenant qu'mon Père aussi est reparti longtemps- elle a encore l'impression d'se faire abandonner. Ouais voilà, moi j'pense qu'elle se protège en devenant agressive, juste parce que c'est trop dur. C'est trop dur pour elle de- l'aînée s'interrompt lorsque Charlie revient avec un gros classeur à la couverture en cuir, qu'elle pose juste devant Sasha. TADAA !

 

— Faut surveiller l'heure aussi hein, y'a le couvre-feu. Tu rentres en combien de temps Sasha ? Sur cette remarque, les deux jeunes femmes se lèvent et débarrassent la table. 

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Charlie Carter

14 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Serdaigle
Ce titre distingue un donateur d’exception dont la générosité rivalise avec les coffres les plus remplis de Gringotts, faisant de lui un véritable magicien de la fortune solidaire.
Boutique OCQ, Samedi 10 Février 2125

Charlie connaît chaque photo de l'album par coeur, et les anecdotes derrière l'image aussi. Elle pointe parfois du doigt un détail caché dans la scène, ou tourne les pages pour s'arrêter sur le cliché le plus intéressant. Elle raconte des morceaux d'histoires, entremêlés les uns aux autres, et à son empressement d'arriver aux deux dernières années où elle apparaît entre les bras de sa mère. T'as vu, ils m'avaient mis le chapeau de Maman là ! Ses yeux pétillent d'une tendresse pure, innocente, en parcourant des souvenirs créés grâce à l'album et aux nombreux récits d'Owen ou Freya. Tandis que Sasha quitte la table, Charlie continue de feuilleter le recueil sous l’œil distrait des jeunes filles en plein bavardage à propos d'une rumeur de nouvelle boutique à Pré-Au-Lard. L'odeur de savon remplace peu à peu celui du potage au-dessus de l'évier et quelques bulles s'envolent à travers le salon. 

 

- - -

 

Entre l'escalier rejoignant l'arrière-boutique et celui qui monte aux mezzanines, Sasha peut apercevoir une pièce étriquée, coincée-là sans même une porte. Les murs sentent la cire et le papier. Ils sont couverts d’étagères bancales ployant sous le poids d’ouvrages en tous genres : grimoires de Quidditch, traités de sortilèges commerciaux, manuels de comptabilité sorcière et vieux almanachs cornés annotés par Owen. Dans les coins, des piles branlantes de papiers, de carnets et de catalogues OCQ attendent d’être triées depuis des années. Un cadre de bois fendu trône au-dessus du petit bureau en chêne râpé, montrant Owen et Kate enlacés devant la boutique flambant neuve. Plus haut, hors de portée, les objets parlent : une batte brisée lors d'un premier match officiel, un badge de reporter jauni appartenant à Kate, un médaillon cabossé impossible à ouvrir, quelques lettres nouées d’un ruban dont la couleur a viré. C’est un capharnaüm figé dans le temps, à la fois sanctuaire et salle d’archives, témoin du passé glorieux et du présent chaotique des Carter.

 

À côté, la porte d'une chambre mansardée est entrouverte. Des teintes chaudes écaillées par le temps recouvrent les murs. Le lit, en bois brut aux montants solides, a les draps tirés pour laisser respirer le matelas. Tout ici est simple, fonctionnel, mais empreint d’une sensibilité discrète. Sur le chevet, une tasse vide, un livre à propos des propriétés du bois de sorbier, et une photo animée où Owen fait tournoyer une enfant rieuse accrochée à un balai minuscule. Plus loin, des trophées de Quidditch aux couleurs de Poudlard, un vieux bandana jaune et noir et un petit pot de basilic enchanté, taillé avec une minutie presque maternelle. Quelques vêtements suspendus à des patères évoquent le style sobre de la personne a qui appartient cette chambre : chemises en lin, pantalons de vol usés, pulls douillets. C’est le lieu de repos d'une jeune femme ayant renoncé trop tôt à l’adolescence, mais cultivant malgré tout dans le silence, l’amour des choses simples et solides - comme la terre, les plantes et le vol. Punaisée derrière la porte, une vieille photo de groupe prise à la fin de leur quatrième année montre un adolescent aux cheveux décoiffés tenant sa batte d’un air insolent ; le seul du groupe vers lequel Freya jette un regard, avec un demi-sourire qu’elle ne s’accorde plus depuis longtemps.

 

Après un détour angulaire étrange, trois marches apparaissent, menant à une porte massive et large. L'escalier semble bouché, encombré d'objets inutiles entreposés là pour gagner de la place.

 

Au bout du couloir, deux photographies observent Sasha, collées à une autre porte fermée. La première image montre une petite fille souriante à côté d'une fleur de tournesol, et la deuxième est un cliché plus récent d'Alison maquillée de manière différente. Au-dessus, d'anciennes lettres en bois formant son prénom ont été peintes à l'encre noire. On devine un clown qui tient un ballon à la place du "i". Soudain, la main de Charlie attrape l'avant-bras de Sasha.

 

— T'es perdu ? demande-t-elle en penchant la tête de côté. Son regard va du Gryffondor vers la porte fermée, et revient à l'adolescent qu'elle relâche. Elle a mis un sortilège, on peut pas rentrer. Papa s'est retrouvé avec la tête pleine d'encre pendant une semaine l'année dernière, assure la rouquine.

 

— Tu veux voir ma chambre ? Elle n'attend pas la réponse du Slave pour l'entraîner dans un recoin un peu tordu dissimulant un rideau épais décoré d'étoiles phosphorescentes. Charlie se fraye un passage et invite Sasha à le suivre. Sa chambre est un demi-cercle situé contre la véranda et agrémenté de plusieurs lucarnes. Les murs bleu nuit sont remplis de dessins représentant tantôt des créatures farfelues, tantôt des schémas d’objets magiques improbables. Sur le lit, une couverture patchwork mélange les motifs de l’équipe nationale de Quidditch d’Écosse et des hiboux fluo. Le matelas est envahi de peluches animées qui bâillent en voyant les deux sorciers entrer. Partout, des livres et des carnets codés côtoient d’anciens objets familiaux, et beaucoup de photos. Au sol, une malle en bois déborde de maillots, de prototypes de lunettes enchantées et d'affaires de vol rafistolées. Au plafond, un mobile suspendu représente une mini Coupe du Monde de Quidditch où de minuscules joueurs tournent lentement. Ça-et-là, des traces de bricolages inachevés : un balai raccourci pour "manœuvres de précision", une cabane à rapaces jamais terminée, une carte du monde annotée de "portoloins rêvés". Et sur le bureau, un mot griffonné à l'intention de Freya : “Ne range pas ! C’est un système organisé.

 

Heureuse de faire découvrir sa bulle à son ami, Charlie sourit. Enfin, elle saisit une plume et gratte quelques mots sur un morceau de parchemin avant de retirer l'un de ses bracelets, et de donner les deux à Sasha. Tiens, pour envoyer à ta petite sœur, explique la Serdaigle au regard pétillant. Dans la paume du sixième année, à côté d'un bracelet de perles aux dizaines de couleurs, le papier dit "Pour Kalina, de la part de Charlie, l'amie de Sasha."

 

À cet instant, la silhouette de Freya passe le rideau à son tour. Sasha, tu vas rater l'heure du couvre-feu.

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Alison Carter

16 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Serpentard
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Salle de classe de Métamorphose, Samedi 03 Février 2125

Alison se fichait du Tournoi des Trois Sorcier jusqu'à ce qu'elle entende son père rire de bon coeur au début de l'été. "Alouette, j'veux bien t'encourager à dépasser tes limites, mais j'ai du mal à t'imaginer en train de ramper, les cheveux dans la boue, une Acromantule au c-fesses !" avait-il déclaré joyeusement en plein repas après que Charlie n'ait annoncé l'organisation de cours de soutien dès la rentrée pour l'évènement qui se déroulerait en 2126. "Et tu peux dire cul hein ! J'ai treize ans Papa !" s'était écriée sa petite sœur, ajoutant qu'elle aurait aimé avoir l'âge requis et qu'elle n'aurait pas eu peur d'une Acromentule ou d'avoir les cheveux pleins de boue et qu'elle admirait souvent les noms des vainqueurs exhibés dans la salle des trophées. "Toi j'en ai jamais douté, t'es aventurière comme ta mère" avait répondu Owen Carter sous le regard amer d'Alison. "Et Freya ?

 

— Freya ? Oh, elle-

elle avait d'autres choses à gérer qu'un tournoi d'école à seize ans. L'aînée s'était exprimée froidement, déjà debout et prête à quitter la table, rappelant les lourdes responsabilités engendrées par la disparition de Kate Carter et qu'elle avait affrontées bravement dès ses 14 ans. 

 

- -

 

Alors devant le panneau d'affichage, Alison a pris la décision qui secouera son père, et le fera peut-être revenir à Pré-Au-Lard. Au-delà d'Owen, elle espère marquer les esprits de sa promo en évoluant sur un terrain où les autres ne semblent pas l'attendre.

 

Edwin Pope fait partie des professeurs ayant eu le privilège d'enseigner aux trois sœurs Carter.

Génération 70, il était étudiant à Poudlard quand Owen est devenu capitaine de l'équipe d'Écosse de Quidditch.

 

Dans les années 2111 à 2117,  Edwin Pope était l'un des enseignants favoris de Freya Carter, et c'est vite devenu pareil pour la jeune Charlie lorsqu'elle a rencontré son élégant directeur de maison il y a deux ans. Alison leur accorde ce sentiment, généralement en confiance face aux exercices parfois exubérants de l'homme, et séduite par sa pédagogie, bien qu'elle l'exprime moins que ses sœurs. Le sorcier a su éveiller l'intérêt de la Serpentard dès leur première transformation d'une allumette en aiguille, et encore maintenant à chaque leçon de métamorphose qu'il dispense avec beaucoup d'engagement. Élève disciplinée, elle s'investit à son tour en travaillant les formules apprises jusqu'à obtenir un résultat parfait, même si son côté trop scolaire peut lui jouer des tours quand Monsieur Pope décide de sortir des sentiers battus. 

 

 

Seule dans les couloirs, Alison regrette d'avoir caché son inscription aux cours de soutien à ses amies les plus proches, ne serait-ce que pour avoir l'une d'entre elles en faire-valoir binôme pendant l'entraînement. Elle s'arrête au détour d'une armoire vitrée et observe son reflet une dernière fois, déplaçant les mèches de sa frange devant un bouton d'acné qui a poussé cette nuit au milieu de son front. Bloody shortcake, maugrée-t-elle, persuadée que l'écart d'hier après-midi a été fatal. C'est difficile d'ignorer les patisseries toujours à leur disposition, surtout lorsqu'elles deviennent particulièrement réconfortantes en période de stress.

 

Owen Carter n'est pas rentré à Noël comme ses filles avaient supposé qu'il le ferait.

Le lancement de l'OCQ500 avait dû se dérouler sans lui, dans une ambiance plutôt chaotique.

Et les trois sœurs accusent le coup, préoccupées chacune à leur manière.

 

Alison se barricade derrière une attitude de facade, incapable d'évoquer la situation en dehors des disputes qui éclatent souvent entre elle et Freya. Elle affiche parfois cet air morne, songeant à ce qui aurait pu retenir son père ailleurs, ce qui pourrait être mieux qu'elles.

 

Un bruit d'armure interrompt sa réflexion et la sorcière reprend son chemin vers la salle de Métamorphose. Vêtue de son uniforme aux détails vert et argent et sa longue robe noire à capuche, la jeune femme se demande s'il aurait fallu emporter un manuel. Trop tard, voici le pallier familier des cours d'Edwin Pope. Bonjour Sir, salut poliment Alison qui a eu une classe avec son professeur pas plus tard que la veille car il enseigne aux cinquième année le vendredi en fin de matinée. Première arrivée, elle balaye les installations d'un regard calculateur, espérant pouvoir anticiper  quelques uns des exercices prévus par le Serdaigle. Ses yeux tombent sur les cages bruyantes au fond de la pièce et la rousse entend d'ici la benjamine Carter hurler à l'exploitation animale ; Charlie déteste que Poudlard utilise encore autant de créatures pour entraîner les élèves à la magie. 

 

Alison se contente d'inspirer, une tension palpable au creux du ventre. 

Est-elle à sa place ici ? Qui seront les autres ? 

 

Elle tâtonne machinalement la poche intérieure de sa robe de sorcier. J'ai pris que ma baguette par contre Monsieur c'est bon ?

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Alison Carter

16 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Serpentard
Ce titre distingue un donateur d’exception dont la générosité rivalise avec les coffres les plus remplis de Gringotts, faisant de lui un véritable magicien de la fortune solidaire.
Dans les couloirs, Mardi 31 Octobre 2124

Alison se rappelle parfaitement du jour où Sasha lui a raconté avoir manipulé Anya, la Serpentard russe de septième année. Elle se souvient des "membres de sa famille", des "gens laids qui sont morts à la guerre" et que c'était "bien fait pour eux" et qu'il ne l'a pas "baisée", et toutes ces expressions qui font de lui le sauvage qu'il redoute d'être. Hantée depuis quinze jours par le changement d'attitude soudain du Gryffondor dans l'intimité de la serre, elle a eu le temps d'alimenter son malaise devenu petit à petit un scénario habité d'un mélange d'angoisse et d'excitation, difficile à cerner.

 

Cette nuit, les paroles de Sasha résonnent étrangement aux oreilles d'Alison. Asphyxiée par le corset défectueux, ses lèvres bleuissent sous le maquillage noir. Les traits de lueurs blanchâtres qui dessinent le visage de l'Ukrainien se floutent à mesure qu'il approche. Elle bat de ses longs cils noirs, concentrée à rester lucide, à ne pas vaciller devant lui.

 

Pourtant une partie de la fille Carter se sent en sécurité à proximité de Sasha, prête à céder et le laisser prendre les choses en main. Il saurait l'aider, il a su se montrer docile. Elle résiste.

 

Qui est-il et que cache-t-il encore ?

 

— Arrête, chuchote-t-elle faiblement, suppliant presque le jeune homme qu'elle n'arrive plus à comprendre. À bout de souffle, Alison se tord lentement de douleur et frôle la bouche de Sasha. Je- ses doigts agrippent le pull du sixième année tandis qu'elle ferme les yeux, au bord de l'évanouissement. Sans réfléchir et guidée par une impulsion de survie, elle se tourne et colle sa joue au mur glacial du couloir abandonné en essayant de désigner le long lacet qui l'étouffe. En vain. 

 

Alison tombe, pendue comme une poupée molle au bras de Sasha qui l'a retenue à la dernière seconde.

 

L'une des filles du groupe surgit au même moment et éclaire la scène d'une chandelle tendue dans leur direction. "OMG, Ali ! Ali ?!" À distance de sécurité, elle s'offusque, une paume devant sa bouche, puis sur son front. Celle-ci porte un costume inspiré des selkies, supposé être une sirène magnifique vêtue en peau de phoque, mais qui lui donne plutôt l'air d'avoir mis un gros pyjama difforme. "Qu'est-ce qu'tu lui as fait ?!" demande-t-elle sur un ton accusateur avant d'enfin remarquer la chandelle brisée au sol, et de jeter un œil derrière elle. 

 

"J'vais chercher les garçons, t'as intérêt d'la lâcher !" menace alors l'adolescente en reculant prudemment. 

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Alison Carter

16 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Serpentard
Ce titre distingue un donateur d’exception dont la générosité rivalise avec les coffres les plus remplis de Gringotts, faisant de lui un véritable magicien de la fortune solidaire.
Dans les couloirs, Mardi 31 Octobre 2124

— T'es folle, ils vont juste nous enlever des points et mettre des retenues pour tout le monde ! résonne soudain la voix d'un garçon au bout du couloir dans lequel se trouvent Alison et Sasha. Le visage du Serpentard apparaît au centre du halo de lumière diffusé par sa baguette. Il s'agit d'un cinquième année grimé de faux sang, le manche d'un outil quelconque dépassant de la poche de son jean troué. Face au Gryffondor, il grimace. Shevchen, ça m'étonne pas d'toi. Pris sur le fait. Il l'a encore plus déshabillée ! surenchérit l'adolescente en combi-phoque. 

 

— Ali, chérie. O.M.G, elle est morte ?! Dis-moi si elle est morte, j'veux pas regarder un cadavre ! pleurniche l'amie d'Alison en cachant ses yeux pendant que le garçon s'avance pour vérifier les contestations de Sasha. Il éclaire la silhouette, inanimée contre le sixième année, diaphane, et remarque les traces écarlates lacérant son dos, jusqu'à ses reins qu'il observe plus longtemps que nécessaire. Mais incapable d'avouer l'innocence présumée de l'Ukrainien, l'étudiant l'éblouit en l’interrogeant froidement. Tu l'as droguée ?! T'allais faire quoi, au juste, si Gwen était pas arrivée, hein Shevchen ? Anh nan, j'vais vomir. Elle est morte ?! La question pousse l'adolescent à chercher un signe de vie sur Alison. Il approche le halo lumineux de sa gorge et détecte un battement sanguin sous le maquillage blanc. Nan, elle plane. Sasha, tu lui as donné quoi ? Elle allait bien jusqu'à ce qu'on vienne ici !

 

— Y'a un sofa là-bas, on va la mettre dessus, on prévient pas l'infirmerie pour le moment. Surveille-le. Obéissant aux directives de son camarade, Gwen tient fébrilement Sasha en joue d'une baguette tremblante. L'autre Serpentard coince sa propre baguette entre ses lèvres et tente alors de saisir le corps d'Alison. Ses bras peinent à récupérer les jambes et soulever les épaules de cette dernière. Il souffle, sans parvenir réellement à la saisir. Elle est lourde putain. Nan mais c'est la robe. Mais oui, elle est pas hyper mince non plus hein, bavasse l'étudiante tandis que le garçon abandonne après une ultime tentative embarrassante. Il désigne le Slave du bout de sa baguette éclairée. Bon bah, toi, amène-là au sofa, souffle-t-il. Faudra lui enlever la robe, elle a des blessures en-dessous.

 

— De quoi ?!

— Faudra bien que quelqu'un la soigne, Gwen.

 

Remarquant la facilité avec laquelle Sasha décolle Alison du sol et se redresse, les deux Serpentard s'écartent pour le guider vers un couloir attenant et totalement silencieux. Ils sont où les autres ? Ils ont eu peur de s'faire prendre, répond l'étudiant qui se trouve particulièrement courageux d'être resté auprès d'Alison malgré la menace d'une retenue.

 

Dans les bras de Sasha, Alison respire à nouveau et geint mollement. Ali !

 

— Pose-la, ordonne le garçon en désignant un sofa entouré de quelques fioles vides et des mégots consumés. 

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Alison Carter

16 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Serpentard
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Dans le hall, Mercredi 14 Février 2125

Les sœurs Carter ont très tôt partagé leur enfance entre la boutique et l'appartement, ce dernier situé au-dessus du magasin installé dans la rue principale de Pré-Au-Lard depuis la naissance de Freya. Être bébé derrière le comptoir force à une sociabilité précoce, acquise au fil des rencontres avec les clients toujours nombreux, et souvent intrusifs. Chacune à sa manière, les filles d'Owen ont développé le goût d'aller vers l'autre, d'apprendre à connaître les gens.

 

Ce soir, Alison se prend à son propre jeu du date de St Valentin, et oublie la gelée verte qui engluait ses cheveux une heure auparavant. Pas qu'elle envisage sérieusement Ferguson, mais elle apprécie curieusement d'en savoir plus sur lui, au-delà des interactions de classe, et de ses nombreuses provocations.

 

La rouquine croise le regard attentif du Poufsouffle et sourit en retour à son expression bête, flattée malgré-elle d'être capable de fumer sans tousser, aussi débile soit la performance. Elle porte encore le joint à ses lèvres en espérant secrètement commencer bientôt à ressentir les premiers effets de l'herbe- autant y aller carrément. Un peu anxieuse d'entendre l'opinion de Ferguson sur elle, Alison le fixe avec insistance en soufflant un nuage moins dense que les siens.

 

Puis la sentence tombe, et elle acquiesce, même surprise du sérieux dont il fait preuve. Mh-mh, se contente d'abord de commenter la sorcière en lui rendant son cône de papier à moitié consumé. Une fossette s'installe au coin de sa bouche, qui se transforme en un bref rire quand son camarade de classe joue des sourcils. Oui tu m'fais marrer, répète-t-elle sans quitter son sourire, obligée de mordre l'intérieur de ses joues pour retrouver un semblant de réflexion. C'était quoi la question ? L'adolescente inspire un peu d'air frais en tournant la tête, les jambes à nouveau pliées l'une contre l'autre- elle a froid.

 

— J'pense que ça t'arrange qu'on croit que t'es un branleur. Comme ça, on t'en demande pas trop, tu vois ? Ses cils papillonnent en direction du cinquième année. Elle sait que Sam porte sur lui un regard différent des airs qu'il se donne. T'as sûrement peur qu'on te sollicite, tu préfères rester tranquille et déconner plutôt que d'affronter le côté sérieux des choses. Du coup, ouais, t'es drôle. Mais ça va deux secondes d'être le con-drôle, t'auras bien envie qu'on change d'avis un jour, nan ? Alison rassemble ses lèvres du bout des doigts pour les essuyer et ôter son gloss à moitié enlevé par le joint. Elle sent vaguement sa langue pâteuse. Elle a soif, et continue d'observer les réactions de Gus en ressassant ses derniers mots. C'est marrant, j'pensais qu't'allais dire que j'suis superficielle. Les gens pensent que j'suis superficielle- qu'elle manque de valeurs, qu'elle ne s'intéresse qu'aux apparences.

 

Peu importe, la rousse se lève et retire sa cape pour mieux enfiler la veste de Ferguson.

 

— On fait quoi après ? Ah ouais, on vole de l'alcool aux cuisines ? Occupée à retirer ses cheveux pris sous le col de la veste d'un geste familier, la jeune femme jette un œil au cinquième année. On aurait pu en avoir chez moi, au village, signale-t-elle en fermant quelques boutons. Ma sœur doit être toute seule ce soir, ça m'étonnerait qu'on l'ait invitée pour la Saint Valentin. Comme chaque joueur de Quidditch à Poudlard, Gus connaît OCQ, et s'est déjà trouvé plusieurs fois face à Freya, ne serait-ce qu'à l'école où elle passe entretenir le matériel régulièrement.

 

Alison recouvre la veste avec sa cape chaude avant d'approcher du brun et de s'asseoir de profil sur ses cuisses en ignorant son air ahuri. On lui aurait fait croire qu'on sort ensemble, elle aurait rien compris. Elle rit et saisit la fin du joint sans quitter les genoux du Poufsouffle. 

 

— T'es confortable, remarque-t-elle avant d'aspirer lentement le cône devenu si minuscule qu'elle craint de le lâcher. Un simple regard à la taille des mégots abandonnés au sol lui indique que c'est la fin. La cadette Carter laisse tomber le bout de papier avec les autres et tourne son visage vers celui de Ferguson. Elle touche ses cheveux en souriant. T'as mis du gel, c'est mignon. Mais le froid continue de la faire frissonner et l'étudiante se redresse, impatiente de rentrer à l'abri des brises hivernales. Debout, elle sent un léger vertige l'envahir. On rentre au château ?

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Owen Carter

63 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Gryffondor
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Allée des Embrumes, Mercredi 02 Mai 2125

Le silence les frappe d’un coup après le brouhaha de l’intérieur du Chaudron Baveur. Dehors, une pluie fine a laissé des perles sur les pierres du mur rouge. Le ciel est blanc, londonien jusqu’à l’os. Marley frissonne. Owen sort sa baguette - longue, en bois sombre, usée - et tapote trois fois contre la brique du milieu devant eux. Un cliquetis discret se fait entendre. Le mur frémit, puis s’ouvre, béant, dévoilant l’entrée du Chemin de Traverse.

 

Le gosse reste figé.

Son père tire la capuche de son sweat vert pour la remettre sur sa tête et protéger l'enfant. Reste près de moi, ordonne-t-il au rouquin qui observe un Monde Nouveau, plein de bruit, de couleurs, de cris. Une gargouille en fer retient la porte d’une herboristerie. Des enfants s’extasient contre la vitrine de Fleury & Bott où un livre s’agite derrière le verre - on dirait un chien. Une plume géante griffonne seule sur un rouleau de parchemin suspendu. Des chouettes hululent dans une cage dorée. Partout, ça vit, ça bouge, ça donne le vertige au jeune Carter. 

 

Marley s’approche si près d'Owen qu’il sent le parfum de cuir, de sueur et de lessive sorcière sur la veste de son père. Ensemble, ils foulent le pavé encore humide. Les odeurs sont différentes ici : papier neuf, réglisse brûlée, poudre de feu, pelages d'animaux. Les voix chantent, marchent, s’échappent des fenêtres. Une boutique de balais expose un modèle rutilant tournant lentement sur lui-même ; Marley lève la tête, fasciné, mais Owen ne ralentit pas.

 

Ils bifurquent sur une placette, puis empruntent une ruelle plus étroite.

Là, les vitrines changent.

 

Moins d’enfants. Moins de lumière. Les enseignes sont poussiéreuses, griffées, parfois à moitié effacées. Une boutique vend des doigts en argent articulés, un miroir noirci crachote une brume inquiétante. Le sol devient irrégulier. Quelque chose ici semble les regarder - pas des gens, non, mais les façades, les objets derrière les vitres, les ombres. Marley ralentit. Il n’aime pas cet endroit. Il sent ses petits poils se dresser sous son sweat. Owen le guider d'une paume posée entre ses deux omoplates comme il le fait depuis ce matin. 

 

Le numéro 13b est là, tout au fond. Une vitrine ancestrale, un bois vermoulu, un heurtoir en forme de poing crispé. L'enfant jette un regard incertain à son père. Il n’y a pas de peur dans les yeux de l'homme, seulement une résolution lasse. Il pousse la porte.

 

Un tintement strident - trop aigu pour être agréable - leur souhaite la bienvenue.

Ils ne s'attarderont pas.

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Alison Carter

16 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Serpentard
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Dans le hall, Mercredi 14 Février 2125

Contrairement aux faux baisers de Sasha et aux baisers séducteurs de Spike, l'adolescente Carter se laisse surprendre par l'intention de Ferguson- et en même temps, à quoi d'autre devait-elle s'attendre de lui ? Écrasée contre ses lèvres dévorantes, Alison ferme les yeux, abandonne sa nuque à l'intérieur de la paume du garçon, retient son épaule pour rester debout malgré le vertige, et soupire d'excitation quand il lui donne quelques secondes de répit. Car elle aime étrangement ça, dans l'instant, de flirter avec la brutalité du batteur. De sentir qu'il la désire à ce point là. Un instant, la rouquine s'imagine aller plus loin. Elle n'aurait qu'à écarter les jambes, ils sont déjà prêts, il est déjà prêt. Elle pourrait se hisser légèrement entre l'étudiant et la paroi, et lui offrir sa première fois. L'alcool trace des raccourcis au fond de son esprit. 

 

Au milieu du vitrail, la sirène exécute un looping d'emballement.

 

Le genou d'Alison remonte à l'extérieur de la cuisse de Gus, et son ventre se contracte, jusqu'à ce qu'il décide d'interrompre le jeu et s'éloigner. Elle ouvre subitement les yeux et le fixe avec un peu d'étonnement, les cils collés en branches comme celles d'une étoile à cause de l'eau. Bah... c'était bien, dit-elle bêtement avant de rire, et de remettre ses cheveux en arrière, puis d'essuyer sa bouche encore marquée par les lèvres du sorcier. L'idée qu'elle a failli en vouloir plus que Ferguson Decker lui arrache un autre ricanement, et une expiration pour tenter d'éteindre le feu. Elle s'évente d'une main. C'était, mh..., volontaire ! ajoute la cadette Carter, mordillant son sourire. La mousse dessine désormais des îles éparses et Alison aperçoit le corps entier du Poufsouffle qu'elle vient juste de sentir contre elle.

 

— Cap d'aller me chercher un peignoir ? demande-t-elle en feignant un énième défi, alors qu'une rangée de patères au mur soutient des peignoirs propres pour les visiteurs de la luxueuse salle de bain. Bien-sûr, son Valentin s’exécute, moins pudique qu'elle. Alison rejoint l'échelle et sort du bassin, nue, le temps qu'il lui donne le peignoir dans lequel elle s'enroule confortablement. Et toi, t'as bien aimé ? Ses prunelles dévisagent le cinquième année avec qui elle a passé un bien meilleur 14 février qu'elle ne l'aurait pensé. Peut-être qu'elle devra refaire le point sur son classement après ça. 

 

Elle s'approche machinalement d'un miroir couvert de buée, et l'essuie d'une manche afin d'apercevoir son reflet quasiment dépourvu de maquillage. Ah ouais, tu sais, le truc que j'gardais pour tout à l'heure, rappelle-t-elle, en jetant un œil au brun. Alison écarte le col du peignoir et dégage l'une de ses épaules constellées de tâches rousses. Elle se fixe en parlant. J'voulais un suçon. Comme ça, comme un p'tit souvenir quoi. Comme un moyen d'attirer les regards, les interrogations, et de faire languir les autres filles du groupe. 

 

— Tu sais les faire au moins ?

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Alison Carter

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Cardiff, centre d'entraînement des Catapultes de Caerphilly, Jeudi 21 Décembre 2124

Elle aura 16 ans dans trois heures. Appuyée contre le mur intérieur du hall d'entrée, Alison observe mollement les portraits des sportifs qui sont passés par le centre d’entraînement des Catapultes de Caerphilly. Entre les vieilles toiles peintes et les affiches plus récentes, le club de ligue peut se vanter d'un passé solide et d'un futur triomphant. L'adolescente s'en fiche et soupire, bien loin d'avoir imaginé qu'elle passerait sa journée d'anniversaire à 10 miles de Cardiff.

 

Sauf que voilà, Owen Carter Quidditch sponsorise désormais l'escouade du Pays de Galles avec en prime le déploiement d'un nouveau modèle de balai volant prévu d'ici quelques semaines. Une flotte d'OCQ500 équipera bientôt les vert et rouge, apportant son lot d'innovations dont la principale : un coeur organique similaire aux baguettes magiques ; une révolution permettant aux joueurs de créer un véritable lien énergétique entre eux et le balai afin d'exploiter tout le potentiel de chacun. Pensé par Owen et développé sous l'impulsion de Freya, la mise sur le marché de cet équipement devrait donner un nouveau souffle à la marque et sortir de l'eau les finances des Carter. Seule ombre au tableau : la disparition non pas d'un seul, mais des deux parents des rouquines n'ayant plus vu leur père depuis le milieu de l'été.

 

Pour mener de front les ventes de Noël et les derniers préparatifs du partenariat, l'aînée a donc réquisitionné ses sœurs pendant leurs vacances, la benjamine en renfort au magasin et la cadette avec elle en déplacement.

 

— Reste ici, j'dois juste récupérer des dossiers et signer les autorisations de diffusion, après on y va, avait prévenu Freya quelques minutes auparavant, tandis que les deux sœurs venaient de décharger une grosse malle enchantée qui avait pu voyager sur le même portoloin qu'elles jusqu'ici, remplie de protections flambant neuves brodées OCQ500. J'suis pas ton chien,  s'était contentée de souffler désagréablement Alison, lassée de recevoir des ordres comme une gosse de dix ans.

 

Faisant rouler distraitement une pièce d'argent entre ses doigts, les yeux marron de la cinquième année tombent sur le poster de Spike Ryder, la dernière recrue des Catapultes. Il l'a dépucelée sans le savoir le soir du bal de Noël, pas plus tard que la veille des vacances. C'était loin de l'extase promise par les magazines. À l'instar de la masturbation qu'elle lui a faite en salle d'Étude des Moldus, le Serpentard s'est focalisé maladroitement sur son propre plaisir, oubliant de considérer les désirs d'Alison. Au moins elle n'est plus vierge pour de vrai maintenant.

 

Soudain les premiers joueurs reviennent de l'extérieur en tenue d'entraînement et brisent le silence du couloir, encore essoufflés. Alison rajuste sa frange chahutée par le courant d'air, peu impressionnée d'être en présence de sportifs célèbres. Derrière son expression indolente, elle remarque certains de leurs regards curieux, d'abord dans sa direction, puis entre eux tandis qu'ils s'éloignent déjà, sûrement vers les vestiaires. 

 

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Freya Carter

Owen Carter Quidditch 25 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Poufsouffle
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Boutique OCQ, Samedi 10 Février 2125

L'appartement du foyer Carter surplombe la boutique comme un empilement d'étages, sans plan d’architecte ni souci de symétrie. Chaque extension semble avoir été créée sous le coup de l'impulsion, et pour cause. Dès l'installation d'Owen et Kate, il avait fallu s'adapter quand le colosse d'un mètre cinquante s’est cogné partout dans la salle de bain minuscule. Une baignoire démesurée a été installée au centre d'une petite pièce annexe ouverte à la va-vite, suspendue au-dessus de l'arrière-boutique comme un nid d’aigle. En 2100, la naissance de Freya a imposé l’ajout d’une première chambre mansardée. Puis, à chaque grossesse de Kate, les murs ont été repoussés à coup de charmes d’agrandissement, les plafonds rehaussés, les planchers rétrécis par endroits, jusqu'à ce que l’appartement ressemble à une étrange accumulation de souvenirs et de compromis. Ici, un palier penché donne sur un bureau minuscule, là, un couloir en zigzag débouche sur une verrière qui regarde le jardin. Quelques mezzanines accrochées entre les poutres cachent d'autres secrets. Rien n’est droit, rien n’est logique, mais tout raconte l’évolution chaotique de la famille. 

 

Il flotte dans l’air une nostalgie persistante qu’aucun sort de nettoyage ne parvient à faire disparaître. Au mur du premier couloir, les cadres désaxés témoignent de jours meilleurs : un article encadré de La Gazette du Sorcier titrant "La dynastie Carter, balais et boussoles", une photo animée de Kate saluant depuis les dunes de Gobi, un trophée du championnat d’Europe de Quidditch signé d’Owen en lettres flamboyantes.

 

Les promesses d'un avenir légendaire ont pris la poussière, les couleurs ont pâli, la pendule familiale tourne parfois à vide, et certaines pièces restent fermées des mois entiers.

 

La cuisine ressemble à une vieille dame côtoyant un vieux monsieur, le salon. Ils s'embrassent maladroitement et forment une scène de casseroles cabossées suspendues au plafond, tasses ébréchées alignées sur une étagère qui penche légèrement, large table de bois rayée par les années, entourée de chaises dépareillées. L’odeur du feu, du café, du cuir mouillé et d'un potage cuit la veille flotte dans l’air. Au mur, la pendule s'essouffle, amputée de deux aiguilles ; celle de Kate, au métal terni, pointe inlassablement vers "En voyage", une mention unique que Freya a elle-même gravée à la baguette quand l'aiguille refusait de se positionner ailleurs. Celle d’Owen a glissé de "En déplacement" à "Inconnu", tremblant comme si elle tentait de retrouver un signal.

 

Au fond du salon, une grande cheminée en pierre trône, accompagnée d’un vieux tapis râpé où s’entassent coussins fatigués et manuels de Quidditch. Au-dessus du manteau, trois rangées de livres se disputent l’espace avec des trophées rouillés et des cartes du monde annotées à la plume. Le fauteuil d’Owen est usé aux accoudoirs, toujours tourné vers l'âtre, tandis que celui de Kate reste vide, une couverture américaine soigneusement posée dessus.

 

Sur les meubles bousculés, on peut voir des photos animées d'Owen plus jeune, brandissant un Souafle sous les acclamations du public. D’autres révèlent Kate, casquée, en pleine ascension d’un glacier ou accrochée à un balai survolant une infinie étendue de sable, le sourire fendu jusqu’aux oreilles. Des babioles rapportées d’Amérique ou d’ailleurs - attrape-rêves, pierres gravées, statuettes ou carnets mystérieux, attestent d’un quotidien d'aventures brutalement interrompu.

 

Pourtant en regardant bien, la vie existe toujours ici. Dans le désordre d'une cape jetée à la va-vite, dans les miettes traînant au sol, Freya et ses sœurs empêchent l'appartement de se figer totalement. Derrière le grand canapé, un trait de rouge à lèvres mal essuyé rappelle les expérimentations audacieuses d’Alison. Sur le rebord d'une chaise, un manuel de sortilèges trahit la manie qu'a Charlie de lire n'importe où. Le plan de travail de la cuisine, lui, n’échappe pas à la routine de Freya : tasses empilées, parchemins annotés, et une boîte à recettes qu’elle consulte rarement. L'aînée est partout sans jamais s'imposer, à l'image des outils proprement alignés contre le mur de l'entrée, d'une boîte à courrier qu'elle seule contrôle, ou du kit de couture en plein raccommodage d'une paire de gants en cuir, ensorcelé pour travailler en autonomie.

 

 

— ... -l'idée, c'est la place que tu donnes à la personne au milieu de ta tête, même si tu penses déjà à beaucoup de choses, explique Freya à Charlie qui continue de cogiter sur la signification de la citation choisie par Sasha. Ce faisant, l'aînée lave ses mains et la plus jeune s'empresse de donner des caresses à une petite chouette aux grands yeux ronds perchée en haut d'une maisonnette miniature collée à l'une des fenêtres de l'appartement. Mh-mh, coucou MicMac, ça va ? demande-t-elle affectueuse au rapace gris cendré, strié de plumes crème. Quelques piaillements retentissent alors, et l'animal ébouriffé semble confus, entre raconter sa semaine à la Serdaigle et tendre le cou pour observer curieusement les deux invités. C'est Fanfan et Sasha ! Tu connais Fanfan, et Sasha est cool, commente Charlie en souriant.

 

— Attends, je t'aide à mettre la table, propose Fenella en voyant Freya qui se lance dans la confection d'un garlic bread improvisé à base de sortilèges lancés sur de la farine et des épices. Les ingrédients s'assemblent, l'eau jaillissant du robinet vers la pâte gonflée et déjà odorante. Sasha, bienvenue chez nous au fait, dit-elle en jetant un œil au Gryffondor. Reste pas planté là, assieds-toi si tu veux, ajoute la rouquine, amusée par l'embarras de l'adolescent. Du bout des doigts, elle allume la gazinière pour y mettre à réchauffer du potage, tandis que les assiettes et les couverts traversent la pièce, guidés à la baguette de Fen'. 

 

Depuis son nid, la chouette continue d'observer l'animagus. Ça se passe comment en Ukraine, pour ta famille restée là-bas ? questionne l'ancienne étudiante. 

 

— Il vit dans un village moldu ! s'écrie Charlie, attirant l'attention de Freya qui vient de mettre le pain en cuisson à l'intérieur d'un petit four surmontant la cheminée. T'as d'autres sorciers dans ta famille ? demande-t-elle en se tournant vers eux, les mains encore blanches de farine. 

 

— Pourquoi ils peuvent pas venir ici ? 

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Alison Carter

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Ce titre distingue un donateur d’exception dont la générosité rivalise avec les coffres les plus remplis de Gringotts, faisant de lui un véritable magicien de la fortune solidaire.
Dans le hall, Mercredi 14 Février 2125

Attentive au coup de langue qu'il porte sur le papier, Alison regarde Ferguson porter à ses lèvres la clope qu'il allume immédiatement. Le cône brûle aussitôt et dégage l'odeur caractéristique de l'herbe qui suit les fumeurs dans chaque couloir de Poudlard, à tel point qu'elle pense que l'école applique une politique de tolérance vis-à-vis du joint, c'est pas possible autrement. Hein ? questionne distraitement la rouquine en louchant lorsqu'il lui tend soudain son oeuvre qu'elle se contente de saisir entre deux doigts pour l'écouter finalement parler.

 

— Ça sort de moi, rétorque l'adolescente, loin de se douter que jamais Fergus n'a entendu ces termes si largement utilisés dans les magasines qu'elle lit. Devant elle, le joint s'éteint tandis que le Poufsouffle énonce ses préférences et ses aversions en la visant personnellement, du moins, il en donne l'impression. Derrière le col de sa cape, elle pince sa bouche en une moue contrariée- ah-ah, très drôle, lâche-t-elle platement en l'assassinant d'un regard boudeur. Et comme ça continue de le faire rire, et qu'il explique à quel point c'est de la connerie tout ça, elle hausse les épaules à son tour. Bien sûr faut tester, mais y'a forcément des trucs qui font pencher la balance, et là on cause pas d'un plan cul en fait Gus, c'est des questions de date, pour voir si t'es compatible à long terme quoi. Clairement, eux deux sont aux antipodes de la compatibilité.

 

L'attention d'Alison retourne vers le cône froid.

 

Quand Ferguson lui tend son briquet, elle décline. J'sais pas démarrer ça, avoue-t-elle, sorcière jusqu'au bout des ongles, et apprentie moldue seulement en option. Il étire le même sourire insolent qu'habituellement en disant qu'elle a qu'à aspirer sur le papier, et qu'il fera la flamme. Bonne élève, elle obéit docilement. 

 

Très vite, la cadette Carter tousse, envahie de fumée jaunâtre, la gorge irritée. Putain ça arrache, déclare-t-elle entre deux quintes sous le regard amusé du brun. Cependant, elle tire une deuxième fois sur le cône sans attendre et se lève brusquement, prise d'une autre toux. Par Merlin, comment tu fais pour rien sentir ?! Ça pique ! confesse Alison, le visage rouge, la frange dérangée. Elle rend son joint à Gus, toujours debout devant lui. J'vais mourir quoi, ajoute-t-elle en massant sa gorge. 

 

— J't'ai pas donné mes green flags avec tout ça. La Serpentard lèche le rebord de ses lèvres qui ont le goût du gloss à la framboise qu'elle porte, et que la cigarette porte aussi sûrement un peu désormais. Elle inspire profondément et se demande si c'est normal de déjà sentir sa tête tourner. Bon, se reprend-elle, l'air de rien. Green flag absolu : les mecs qui dansent bien. Ça m'fait trop craquer. Genre, ceux en soirées, capables de venir chercher une fille et l'entraîner dans un collé-serré hyper hot là, elle fond. Elle n'a jamais été invitée à danser comme ça. Elle rêvasse deux secondes en mordillant sa bouche, puis réalise- Ah, et un autre, les gars cultivés. Pas cultivés chiants, mais avec des trucs à raconter, avec une vie quoi. J'aime bien qu'on m'apprenne des trucs, lâche-t-elle simplement avant de se rasseoir aux côtés du cinquième année et de lui reprendre le joint. 

 

— Quoi ? Faut qu'j'essaye encore, sinon ça sert à rien, justifie-t-elle en coinçant le cône contre son demi-sourire pour en aspirer une troisième bouffée, plus lente et moins chaotique. Finalement, cette Saint Valentin a son utilité, pense-t-elle en silence, l’œil sur la pénombre qui les entoure. Elle fixe ensuite son voisin. Donne-moi ton principal défaut et ta principale qualité, et donne-moi mon principal défaut selon toi, et ma principale qualité.

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Alison Carter

16 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Serpentard
Ce titre distingue un donateur d’exception dont la générosité rivalise avec les coffres les plus remplis de Gringotts, faisant de lui un véritable magicien de la fortune solidaire.
Hall de Poudlard, Mardi 06 Mars 2125

— De son "espèce" ? répète la rouquine avec un certain dégoût à cause des mots employés par Sasha. Elle le dévisage sans cacher une profonde désapprobation jusqu'à ce que l'un des adultes n'intervienne. Alison acquiesce froidement, le visage fermé, des images en tête provenant des aveux de Freya concernant le Gryffondor, et de ce qu'elle savait déjà sur lui. Si à Noël, elle hésitait, depuis quelques semaines, la balance penche aujourd'hui du mauvais côté. J'suis pas sa copine, rectifie promptement la cadette Carter, figée dans un genre de réprobation silencieuse, les pommettes rouges et la bouche pincée. Elle n'a jamais supporté de se faire sermonner par des enseignants, encore moins comme ça, face à l'Ukrainien et aux oreilles des plus curieux. Si c'était un enseignant, elle aurait sûrement eu les larmes aux yeux d'ailleurs. Heureusement, ces sorciers venus pour le stage de transplanage n'ont pas la même implication, et finissent par leur donner une porte de sortie qu'Alison saisit. On va sortir prendre l'air, vous avez raison, rétorque-t-elle en insistant d'un regard persuasif auprès de Sasha. Il la suivra, qu'il le veuille ou non. Il la suivra car il craint qu'elle retourne auprès d'Anya. 

 

À l'extérieur, elle se précipite en direction du parc, où Anya passe justement une majorité de son temps lorsqu'elle sort, dixit ses propres détracteurs. De son "espèce" Sasha, mais qu'est-ce c'qu'i' t'prend ?!! s'insurge-t-elle, son accent écossais plus appuyé que d'habitude. Elle couche les herbes sous le passage de ses Martens vernies, la frange écartée par une brise fraîche. Certains détails que lui ont raconté Gwen et Lucian, comme le sang sur la chemise de la Serpentard, tambourinent à son esprit. T'sais quoi ? On va lui demander directement c'que vous faisiez ensemble ! Sa voix tremble, la respiration courte, le pas emporté. Bientôt, la silhouette d'Anya apparaît, minuscule et nerveuse, au bout du parc.

 

J'suis pas ta copine, j'suis pas la copine d'un gars qui s'en prend aux gens, aux filles, et tu veux traîner avec ma sœur en plus putain, t'as pas clair Sasha, t'es vraiment pas clair, lâche-t-elle tandis que la Russe se tourne, interpellée par le bruit derrière elle. En réponse à son animosité, Alison sort sa baguette, bien qu'elle n'a pas l'intention de s'en servir. Entre plusieurs arbres et l'orée de gros buissons, ils sont assez seuls pour pouvoir parler. La cinquième année s'empresse de prendre la parole. Anya, si t'as rien à voir avec Sasha, vous avez fait quoi- IL t'a fait quoi, l'autre jour ?! Arrêtez de mentir, j'veux savoir ! J'sais déjà des trucs ! J'peux pas avoir la moitié des infos, vous pensez que j'suis conne p't'être, mais j'ai déjà compris des trucs. Vous continuez votre guerre à l'école, c'est ça ?! Heurtée malgré tout d'avoir été déçue par Sasha, la rouquine lui déverse un élan de colère en le repoussant avec rage, ses mains sur son torse. 

 

Qu'est-ce que tu lui as fait ?! Dis-moi !

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Charlie Carter

14 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Serdaigle
Ce titre distingue un donateur d’exception dont la générosité rivalise avec les coffres les plus remplis de Gringotts, faisant de lui un véritable magicien de la fortune solidaire.
Terrain de Quidditch, Samedi 14 Avril 2125

Charlie lève la jambe avec des airs de funambule distrait. Elle fait un pas. Sous son pied, la boue cède dans un sploutch tiède, moelleux, étonnamment accueillant. La texture de flan mal cuit, gluant sans être collant, se referme autour de sa cheville avec un bruit de baiser mouillé. Oh, souffle-t-elle encore, frissonnante. L'Enfant Carter aime ce moment suspendu entre l’inconfort absolu et la promesse d’aventure. Le marais semble l’engloutir un peu mais loin de s'imaginer qu'il veut l'avaler, elle se dit qu'il veut l'adopter.

 

La deuxième enjambée confirme l'expérience. L’aspiration de la boue qui ventouse son mollet, le craquement d’une bulle d'air cachée sous la vase, la résistance souple de la végétation aquatique, tout l'émerveille. Quand une libellule aux ailes brillantes se pose aux abords de sa ligne, elle s'arrête quelques secondes pour la contempler.

 

 

 

Progression de Charlie : 2/50

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Charlie Carter

14 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Serdaigle
Ce titre distingue un donateur d’exception dont la générosité rivalise avec les coffres les plus remplis de Gringotts, faisant de lui un véritable magicien de la fortune solidaire.
Terrain de Quidditch, Samedi 14 Avril 2125

Confortée dans sa progression, Charlie avance, le souffle maîtrisé et les bras tendus comme des balanciers maladroits. Ses jambes élastiques ploient sous elle à chaque pas, s'enfoncent dans la tourbe et lui arrachent des réactions inédites. Elle grimace, tire, pousse, s’extirpe - un peu comme si elle dansait une chorégraphie inventée par une limace en colère. À chaque enjambée, la vase tente de lui voler son pied, et elle rit à moitié, mi-nerveuse mi-déterminée. À mesure qu'elle s'éloigne de la berge, l'air s'épaissit, chargé d'effluves, mais ses yeux brillent, concentrés. Elle se sent comme une aventurière miniature dans un monde mou, gluant, où chaque pas est une petite victoire.

 

Progression de Charlie : 7/50 + 6 = 13/50

Message publié Lundi 10 Février 2025 à 17:32

Mh, à mon avis, on va bientôt avoir le dénouement, mais j'crois que c'est en rapport avec la classe de soutien en métamorphose qui vient juste de commencer. À coup sûr que Sasha va finir par prendre cette histoire trop à coeur et se transformer en panthère pour bouffer les pauvres souris coincées dans leur cage. Ça va foutre une pagaille pas possible, et si ça se trouve, Edwin sera obligé de devenir un ours à lunettes afin de réussir à le calmer. Quel bordel. Tu m'étonnes qu'après il va lui en vouloir. 

 

Wah, Aingeal Aisling a besoin d'une réponse.. mais qu'est-ce qu'elle traficote ? 

 

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Charlie Carter

14 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Serdaigle
Ce titre distingue un donateur d’exception dont la générosité rivalise avec les coffres les plus remplis de Gringotts, faisant de lui un véritable magicien de la fortune solidaire.
Boutique OCQ, Samedi 10 Février 2125

Suspendue aux paroles de Sasha, la jeune Serdaigle passe par plusieurs émotions, déformant ses sourcils en courbes extérieures ou intérieures en fonction du morceau d'histoire. Pas trop, tous les combien de temps ? questionne-t-elle, réactives aux approximations du Gryffondor. Dehors, une nuit noire enveloppe Pré-Au-Lard, et le vent hivernal siffle entre les volets toujours ouverts. Silencieuse, MicMac observe la discussion. L'odeur du pain à l'ail envahit progressivement le foyer, et Freya ravive le feu dans l'âtre avant de servir du thé chaud à sa petite sœur et ses invités. 

 

Le récit de la vache arrache quelques ricanements aux filles, bien vite éteints quand le réfugié aborde le sujet des frontières. Tandis qu'elle coupe le pain en larges tranches, Freya s'inquiète. À part tes parents, tu as des frères ou des sœurs là-bas ? Elle poursuit en faisant venir la casserole de potage au milieu de la table. 

 

— Vous avez été touchés directement par la guerre dans ta famille ? demande Fenella, les mains autour de sa tasse, la tête penchée en signe de compassion. Servez-vous, invite brièvement l'aînée Carter, comme si elle ne voulait pas interrompre Sasha. Il faut peu de temps pour que le potage et les tranches de garlic bread soient réparties d'un côté et de l'autre, Freya ayant incité l'adolescent à se servir généreusement sous prétexte qu'il avait travaillé l'après-midi entière sans collation. Ça lui avait aussi permis de retarder sa réponse à la question du garçon. 

 

La chouette s'est finalement détendue, maintenant semblable à une grosse boule de plumes assoupie. Je raconte ? interroge Charlie, les yeux en direction de sa grande sœur, une boule de mie de pain entre les doigts.

 

— Oui, mais Sasha, il faut que tu restes discret là-dessus, on s'étale pas trop à l'école et c'est volontaire. Enfin, je pense qu'on peut te faire confiance. Freya fixe avec insistance l'étudiant, puis donne l'autorisation silencieuse à Charlie tandis qu'elle commence à manger. La benjamine termine sa bouchée, essuie ses lèvres, et donne ses explications. En fait mon père est parti chercher ma mère. Parce que ma mère était reporter-exploratrice, et elle a disparu dans une expédition depuis 2113, quand j'avais deux ans. Si Sasha connaît Owen Carter à  travers son palmarès d'ancienne star du Quidditch, capitaine d'équipe nationale d'Écosse, peu sont ceux qui l'envisagent en tant que père de famille dépassé, ou encore mari désœuvré. Y'a eu des recherches menées par des agents de plusieurs ministères, mais ils ont fermé le dossier à l'été 14, en disant juste qu'elle était déclarée disparue, sauf qu'on a jamais retrouvé de corps, ni rien. Donc mon père veut pas y croire, et là il est parti depuis le mois de juillet, complète Charlie.

 

— Si tu préfères, avant qu'Alison et Charlie naissent, quand moi j'étais petite, mes parents se sont séparés plusieurs fois, et ma mère partait longtemps, alors mon père pense qu'elle vit ailleurs, et qu'il peut la trouver. Freya reprend une cuillère de potage.

 

Le calme avec lequel les faits sont prononcés est teinté de fatalisme. La jeune Serdaigle finit par manger sa boulette de mie de pain et déchire d'autres morceaux qu'elle disperse dans la soupe de légumes encore fumante. Si tu regardes sur le toit de la maison, y'a souvent MacDuff qui surveille mon père, c'est son hibou. Il fait que de repartir et de revenir, donc en gros, il cherche mon père, qui cherche ma mère. Un grand-duc européen à l’allure presque royale, au plumage brun-noir parsemé de reflets roux et aux yeux d'ambre, veille sur le ciel de Pré-Au-Lard, sûrement déjà bien au fait des visites de Sasha au magasin. On peut pas le dire à l'école parce que ça revient à dire qu'Alison et Charlie n'ont plus de tuteur légal, tu comprends ? Même si moi je m'occupe d'elles, le Ministère voudra en savoir plus, et personne ici a besoin de ça maintenant.

 

— Après tu gères, ils peuvent rien dire, affirme Fen'. 

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Alison Carter

16 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Serpentard
Ce titre distingue un donateur d’exception dont la générosité rivalise avec les coffres les plus remplis de Gringotts, faisant de lui un véritable magicien de la fortune solidaire.
Dans le hall, Mercredi 14 Février 2125

Selon Alison, les garçons comme Ferguson se fichent complètement d'avoir bonne ou mauvaise réputation auprès des filles. Le Poufsouffle la siffle sans aucun filtre, juste car ça lui chante, et pas du tout pour rappeler qu'il existe. Les garçons comme Ferguson se foutent d'exister auprès des filles comme Alison. Probablement qu'il cherche à impressionner ses potes. Elle lève un sourcil, dubitative, et finit par rouler des yeux face à son attitude mariole.

 

La Serpentard remonte le col de sa veste alors que le joueur de Quidditch s'éloigne du balcon, assis sur un balai dont la queue de paille s'effiloche dans les airs. Las des cabrioles de sportifs, elle avale une gorgée d'alcool, un œil distrait en direction du spectacle qu'il propose, jusqu'à ce qu'il ait l'air de tomber. Gus ?! s'exclame la rousse, penchée au-dessus du vide en scrutant la perte de contrôle de l'étudiant. Elle aurait dû s'y attendre avec un balai aussi vieux ! Quelle idée de merde. Elle n'a pas le temps de sortir sa baguette, qu'il récupère déjà l'équilibre et rigole fièrement. T'es trop con putain, s'insurge la cadette Carter en reculant d'un pas, le sang frappant ses tempes. Elle pose la bouteille et tousse à cause du whisky. 

 

— T'es débile ma parole, et en même temps, l'adrénaline libérée dans son corps arrache un sourire sincère à ses lèvres encore un peu humides, qu'elle essuie rapidement. La dernière pitrerie de Gus termine de la rassurer ; elle rit tandis qu'il ronchonne. Mais soudain, le briquet décide. Quoi ? Tu veux ma mort là ! réagit Alison sans envisager une seconde à chevaucher le balai. Elle commence à se diriger vers la balustrade pour lancer un sortilège à la baguette, retenue par le cinquième année. J'vais pas monter là-dessus j'te jure !

 

Une énième provocation suffit à titiller son égo mal placé d'adolescente qui veut prouver. 

 

Avec un air de défiance au fond de ses prunelles marron, l'Écossaise écarte les doigts vers ses mollets et récite la formule destinée à fendre ses cuissardes sur toute la longueur. Elle en sort deux jambes couvertes d'une paire de bas épais en tricot blanc, et descent d'une dizaine de centimètres par la même occasion. 

 

— Ok, j'vais l'faire. Mais t'auras ma mort sur la conscience, Ferguson Decker. Et comme il rigole, elle attrape le balai, un mauvais pressentiment au ventre. Elle n'est pas Owen, pas Freya, pas Charlie. Elle n'a jamais été piquée sous le fuseau du Quidditch, bien au contraire. Les substances lui chuchotent qu'elle est invincible ce soir, alors Alison tire un peu sa jupe pour enfourcher le manche de bois inconfortable et frappe du talon au sol. Woh. Ça tangue plus qu'un OCQ400. Elle s'élève, les deux mains empoignant fermement l'objet de décoration, et se concentre sur la voûte. Déjà, les étriers donnent l'impression de cisailler ses pieds.

 

Alison Harriet Carter, tu veux participer au tournoi l'année prochaine, te démonte pas, s'encourage-t-elle intérieurement quand elle arrive au-dessus du vide. Des touffes de pailles s'envolent autour d'elle. Elle déglutit, les jambes pleines de frissons à cause du froid et de l’appréhension. Fuck, murmure l'apprentie sorcière avant de fermer les yeux et de plonger vers la pelouse. Sa silhouette s'enfonce dans la pénombre et disparaît. Au bout de quelques longues secondes, le balai surgit à nouveau, Alison toujours accrochée à son manche. Concentrée, elle tente de maîtriser les à-coups désordonnés qui manquent de la faire tomber. L'un de ses bas a glissé sous son genou. L'engin dessine des arabesques et frôle la tour à plusieurs reprises. Digne au possible, l'adolescente résiste et mène une bataille pour ne pas chuter. Petit à petit, elle rejoint la hauteur de la balustrade, mais au dernier lacet serré imposé par le balai, sa queue de paille embrasse une lanterne accrochée sur un rebord de fenêtre et prend feu. Transformé en torche, l'engin déraille totalement et Alison atterrit en catastrophe au milieu du balcon, se jetant à côté des flammes qui commencent à dévorer le manche tranquillement. Au sol, elle récupère sa respiration. 

 

— Putain, répète-t-elle tandis que le brasier diminue déjà d'intensité à cause de la qualité médiocre du bois. Sur le dos, elle extirpe la baguette des poches de la veste, et la laisse rouler vers Ferguson. J'te jure par contre, si t'as le défi, tu m'fais un massage des pieds, j'en ai rien à foutre là, maugrée-t-elle, encore secouée. 

 

1 : Gus
2 : Alison

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Charlie Carter

14 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Serdaigle
Ce titre distingue un donateur d’exception dont la générosité rivalise avec les coffres les plus remplis de Gringotts, faisant de lui un véritable magicien de la fortune solidaire.
Terrain de Quidditch, Samedi 14 Avril 2125

Éclaboussée d'eau par Mabel à plusieurs reprises, la jeune Carter se tient au bord du bassin, la baguette dirigée vers la ligne de sa partenaire. Les gouttes prises dans ses cheveux ressemblent à des perles brillantes qui l'auraient sans doute émerveillée si elle avait eu le temps de les voir. Un minuscule soleil d'avril semble enfermé à l'intérieur de chacune d'entre elle, saisissant d'éclat. Les secondes passent, interminables, et Charlie sent une pointe d'impatience à terminer l'exercice pour relâcher son attention qui devient de plus en plus difficile à canaliser vers la Gryffondor. Elle fixe les remous, concentrée sur l'image qu'elle se fait de Mabel et ses jolies branchies. Si au début la rouquine voyait sa binôme à travers la surface du bassin, sa silhouette a disparu maintenant. Charlie hésite à se déplacer mais décide de garder toute sa tête au sortilège et se hisse alors sur la pointe des pieds.

Message publié Mardi 22 Avril 2025 à 14:24

Ça faisait longtemps par ici, j'ai la cartouche qui me démange : 

 

"Le seul truc plus long que la préparation du Polynectar, c’est le temps que j’passe à penser à toi sous la douche."

 

Prochain mot : Lutin de Cornouailles