Harry Potter RPG
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Sam Chadwick

16 ans Sang Inconnu Britannique Notoriété

Deb
Poufsouffle
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Deuxième étage du château, Dimanche 04 Mars 2125

- Bah quoi, t'as tes règles ?
- Putain c'que tu peux être lourd Decker.

- Elle a ses règles ! 


Sam regarde tour à tour Balthazar, Ferguson, Jimmy, Ambrose, d'un air qu'elle veut le plus blasé possible, même si dans le fond elle est blessée. Il se rend pas compte, Fergus, mais Ambrose si, parce qu'il tarde pas à faire fermer sa gueule à leur pote en lui balançant le stock de fizbizwiz jusque là ouvert sur le sol.

 

- Bro !
- J'vais prendre l'air.

- On est déjà dehors t'sais !
- Sam reste c'est bon.

- J'ai des d'voirs à rattraper.
- Woh, les gars, j'crois j'en ai un explosif...

- Sérieux ? Montre !

Ignorant le regard insistant d'Ambrose, Sam récupère son sac pour se tirer, laissant l'ensemble des garçons à leur trouvaille. Sur le sentier qui la ramène au château, elle croise plusieurs groupes d'élèves qui profitent également du soleil. Des rires ponctuent des conversations sans doute légères, comme ils en ont régulièrement avec les gars. Ces groupes cependant, sont plus variés. Des garçons et des filles à part presque égales, ces dernières plus resserrées entre elles, comme si le fait d'être des filles faisait d'elles une entité à part entière. Sam observe, de biais, leurs cils maquillés, leur posture, leur façon de s'habiller, de parler, de rire.

Toujours semble t-il, Sam s'était battu pour ne pas ressembler à une fille, se noyant dans des vêtements bien trop amples, riant fort comme les garçons, et les battant à plates coutures au sport d'école. Elle était fière de faire partie d'un groupe de gars qui lui parlait comme à n'importe quel autre gars. Fière d'être celle qu'ils cherchaient dans les couloirs pour aller échanger des passes de cognard sur le terrain, ou pour s'entrainer aux sorts de duel. Parfois cependant, parfois Sam aurait voulu qu'on la voit différemment. Qu'un certain garçon, au moins, la regarderait différemment. Mais ça n'arrivait jamais, parce qu'elle était l'un des gars.

Aujourd'hui, Sam avait dessiné un trait d'eye-liner sous ses yeux. Un trait discret, presque invisible, que tout le monde semblait voir immédiatement comme le nez au milieu de la figure. Il ne manquait qu'un Ferguson pour lui faire remarquer que c'est chelou t'as un nouveau délire Sam ? T'vas mettre du gloss et tout bientôt ? Dans le fond, peut-être que Sam ne voulait pas être vu comme une fille parce qu'elle était simplement incapable d'être une fille. Ses baskets, usées jusque la semelle mordent la terre avec paresse, l'entrainent jusqu'au château.

Elle ne se dirige pas vers la salle d'études, mais plutôt vers la salle de bain du deuxième étage, dans laquelle elle ne trouve heureusement personne.

Puis, alors que son reflet dans le miroir lui renvoie le visage d'une Chadwick inversée, elle secoue la tête. D'un geste sec, elle ouvre le robinet pour faire couler une eau tiède, dont elle s'asperge abondamment pour enfin effacer chacun des traits. Tant et si bien qu'il ne reste plus rien. Le pire ? Le pire c'est que Gus avait raison. C'est chelou, sur sa tête, des traits d'eye-liner. Ça lui va pas. Elle le savait déjà en le mettant ce matin. Elle soupire avant de quitter l'endroit, quelques mèches encore humides lui gouttant sur un sweat large aux couleurs de sa maison, et marquée du symbole de l'équipe de Quidditch.

Une silhouette familière, devant elle, attire immédiatement son attention.

- Sasha !

Plusieurs fois déjà, Sam a aperçu le slave au loin. Systématiquement seul. Plusieurs fois, elle s'est dit qu'ils pourraient lui proposer de trainer un peu avec eux. Juste pour qu'il ne soit pas tout seul. Chaque fois, elle s'est ravisé à la dernière seconde sans trop savoir pourquoi. Mais sans ses copains autour pour la distraire, Sam prend l'initiative, et accélère pour arriver à sa hauteur :

- Hey Sasha, salut. Ça va bien ?

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Aldebert Wickerson

Professeur d'Astronomie 56 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Deb
Serdaigle
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Infirmerie de Poudlard, Dimanche 10 Septembre 2124

Il avait pas prévu d'y aller. En fait il avait plutôt prévu de pas y aller. Mais y a des injonctions qu'on peut pas vraiment ignorer. Cinq ans qu'il aura trainé quand même, avant d'enfin daigner obéir au fabuleux courrier pour la santé et la sécurité de nos seniors. Senior. Aldebert Tinkerton, senior. Pis quoi ? Il a juste passé cinquante balais en fait. On a connu pire. Il est pimpant comme un jeune homme ok ? Bon. Le fait est que ça reste obligatoire. Il a dépassé la date butoir, certes, mais vu l'endroit où il compte passer son examen ça devrait pas tant poser de problème.

Adaline va pas l'emmerder. C'est pas une emmerdeuse. C'est l'opposé d'une emmerdeuse, si on lui demande. Il a confiance quoi. Plus qu'en de parfaits inconnus qui viendrait en prime lui faire des remontrances pour le temps qu'il a mis à venir se faire examiner. Déjà que la dernière fois qu'il s'est pointé à Sainte Mangouste ça a été pour demander les résultats d'un test de paternité. Nan il a plus vraiment envie d'y aller. Z'ont que des mauvaises nouvelles dans ces endroits.

Adaline elle aura pas d'mauvaises nouvelles.

La démarche est rapide, ses longues jambes l'entrainant au travers des couloirs dans le claquement sec de souliers parfaitement cirés. Il ne salue que brièvement les étudiants sur son passage, peu désireux de s'expliquer sur la raison de sa présence dans ce couloir. Le visage relativement fermé, il n'a pas grand chose de sa légèreté habituel. Les lèvres ne s'étirent d'aucun sourire, les poings sont implantés dans le fond des poches comme deux pierres, et le regard perçant ne semble briller d'aucun éclat. Il déteste tout d'un instant qui n'a pourtant pas commencé.

La porte grande ouverte l'accueille de toute sa hauteur, et il est immédiatement baigné des lumières douchées par les immenses fenêtres. L'infirmerie est un endroit agréable, si on occulte le fait qu'on s'y trouve généralement pour les mauvaises raisons. Les lits sont impeccablement alignés, faits au carré, les draps d'une blancheur immaculé. Aldebert s'avance soudainement prudemment, comme s'il s'attendait à être hameçonné par quelconque piège laissé là par un élève mutin absurdement posté derrière la porte. Il n'en est rien. Seulement du vide et du silence.

- Miss McBride ? Adaline ? Sa voix fait écho contre les murs de pierre, et semble vouloir se perdre au plafond.

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Sam Chadwick

16 ans Sang Inconnu Britannique Notoriété

Deb
Poufsouffle
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Salle de classe de Métamorphose, Samedi 03 Février 2125

Pas le temps de féliciter davantage Alison. La farce de Ferguson a visiblement attiré l'attention du professeur, imposant un brutal silence sur la pièce. Toutes les têtes se tournent vers la paire formée par Gus et Spike alors que Monsieur Pope réclame une démonstration. Sam prédit le désastre dès l'instant où Ryder ouvre la bouche. Gus-Gus. Merde. Elle pousse un cri de protestation alors que d'un seul mouvement Gus s'élance pour abattre son poing sur le visage du poursuiveur. Avancé par instinct, elle n'a cependant pas le temps de saisir son camarade avec Ambrose que le professeur intervient, séparant les deux élèves d'un mur de pierre sur lequel s'abat une fois encore une frappe de Gus. Sam grimace. D'un pas elle s'avance pour le choper par un bras, Ambrose faisant de même de l'autre côté, mais ils se font repousser avec brutalité.

Son regard rivé sur lui, elle pince les lèvres involontairement alors qu'il esquive visiblement la confrontation, avec elle comme avec Ambrose.

Les paroles de Monsieur Pope sont dures. Bien sûr, elle sait qu'il n'a pas tort. Gus doit apprendre à gérer sa colère, ce n'est rien de nouveau. Mais elle aimerait pouvoir hurler combien ce mec est différent quand ils sont qu'entre potes. Qu'il a toute sa place ici. Elle ne dit rien, cependant, plus que jamais consciente que personne ici ne la croirait après ce qui vient de se passer. L'annonce de la perte de cinquante points pour la maison la font secouer la tête, pousser un soupir. Elle enrage de voir Spike avoir l'air aussi satisfait de lui-même. Il savait pertinemment ce qu'il faisait en appelant Gus comme ça. C'est évident. Silencieuse et dévastée, Sam suit Gus du regard alors qu'il quitte la pièce avec violence, suivi quelques minutes après par Ryder.

Elle doit se forcer à ne pas le suivre, la main crispée sur sa baguette. Elle ne parvient pas à bouger, jusque croiser le regard d'Ambrose. Ça l'apaise un peu. Assez pour qu'elle cherche de nouveau son groupe du regard. Groupe qui n'est d'ailleurs plus composé que d'elle et Avery, puisqu'Alison a été envoyé sur l'atelier précision. Agitée, Sam se replace face au bureau de tout à l'heure, déterminée à réussir cette fois. Ils sont là pour ça après tout. Sans prêter attention à sa binôme, qui de toute manière a décider de continuer à s'exercer dans son coin sans prêter attention au reste de la classe, elle sort sa baguette et prononce de nouveau le sortilège :

 

- Asservo Meto !

Le bureau prend effectivement la texture et la consistance d'un mur de pierres, pas aussi réussi que celui du professeur quelques minutes plus tôt, mais passable. Satisfaite, elle ne sourit pourtant pas alors qu'elle cherche ce dernier du regard en vu de changer d'atelier. Sa bonne humeur s'est envolée avec le départ de Gus. Est-ce qu'il est allé rejoindre Jimmy et Balt ? Est-ce qu'il va rester tout seul ? S'il croise Ryder ça craint. Putain elle déteste Ryder. Ça va être long comme cours.

 

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Deb
Message publié Vendredi 14 Février 2025 à 10:27

Yo,

J'poste vraiment au cas où y aurait un succès caché sur le quatrième poste. On sait jamais !

J'suis une vieille d'HP2005 aussi, 2014 represent. On m'aura connu sous le nom de Spencer McKane à l'époque, puis plusieurs années plus tard sous le nom d'Elias Baxter. Maintenant c'est Deb, juste Deb, et mon armée de gens plus ou moins funs et couillons - même si certains intrus se sont glissés dans la fanfare. J'ai pop ici par inadvertance (c'est le deuxième nom d'Aza) et j'ai pas pu m'empêcher de m'agripper à la béta comme une bêta.

J'kiffe le jdr, les mondes rpg, poser des gommettes, écouter d'la musique, balancer des vannes nulles à base de jeux de mots très bancaux. Pas forcément dans cet ordre, pas forcément séparément non plus, et je m'en tape que ce soit pas grammaticalement correct. Parait que j'suis modo aussi, bon. J'aime pas les grosbill mais j'aime bien les épinards. Ah oui et mon grand kiffe en RP c'est de pas avoir de plan. J'aime pas les plans. J'préfère l'impro. Pis j'suis open à impro n'importe quoi avec n'importe qui. 

Hâte de voir cette communauté renaître de ses cendres tel un phénix.

Edit : c'est véritablement une arnaque, aucun succès à l'horizon !

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Basil Banks

14 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Deb
Gryffondor
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Terrain de Quidditch, Samedi 14 Avril 2125

Le marécage se resserre autour de lui, comme si chaque pas déclenchait un grondement sourd sous la surface. Basil serre les dents. Sa cape alourdie d’humidité fouette ses mollets, mais il ne ralentit pas. Ses jambes, toujours étirées par le sort, rebondissent sur le sol mou, mais chaque appui est une lutte. Il doit anticiper, choisir le bon endroit où poser le pied. Il jette un regard bref à Amanda, devinant sa silhouette plus loin. Il pense à leur duo, à cette drôle d’alliance bancale. Il se concentre sur le sortilège, sur le rythme. Un, deux, trois… encore. La boue tente de le happer, mais il continue, avançant, progressant.

Progression depuis le départ : 12 mètres

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Horace Milbourne

Concierge de Poudlard 67 ans Sang-Mêlé·e Française Notoriété

Deb
Poufsouffle
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Hall de Poudlard, près de l'entrée de la salle commune des Poufsouffles, Mardi 05 Septembre 2124

Visiblement, Amanda n'a guère eu le temps de se mettre en quête des armures fugueuses. En fait, elle s'est faite alpaguer par le portrait d'une jeune femme de belle allure, devant lequel elle se tient fièrement.

 

- L'appel du devoir je présume ? Il s'annonce en débarquant à ses côtés.

- Cette demoiselle est très serviable, Monsieur Milbourne.

- Oh je n'en doute pas.

Il adresse un clin d'œil complice à la demoiselle avant de lui indiquer l'entrée de la Grande Salle d'un signe de tête. Deux têtes semblaient y poindre, couvertes de casques, et bientôt deux corps entiers suivirent.

- Je crois qu'on a récupéré nos fuyards, il annonce en se dressant légèrement. Tout va bien, tout est sec !


Dans de grands mouvements rigides, les armures s'en vont définitivement reprendre leur place de part et d'autre de la large porte du château.

- En dehors de mon personnel en révolte, je suppose que tout est rentré dans l'ordre, il observe judicieusement.

Voilà plusieurs minutes qu'il soupçonnait l'ensorcellement de certains de ses chiffons, et même de quelques balais, par des élèves de connivence avec Peeves. L'esprit frappeur pouvait à lui seul créer le chaos, mais il était rare qu'il s'étende à ce point. Comme pour lui donner raison, quelques uns des tissus, encore imprégnés de restes de bombapoudres, se mirent subitement à gesticuler pour répandre de nouveau du blanc sur les tableaux dans de grands mouvements désordonnés.

 

- Finite Incantatem ! Il prononce d'une voix forte en pointant sa baguette sur eux.

Le sort fonctionne parfaitement, et les chiffons s'amassent au sol alors qu'ils tombent un à un. Les portraits, révoltés, se plaignent jusqu'à ce qu'Horace ne dupliquent les victimes en tissus pour en ériger de propres, qui semblent malheureusement  tout aussi farceurs que les précédents. C'est comme s'ils avaient été conçus pour répliquer le comportement des autres. 

- Par Merlin, on est pourtant pas le premier avril ! Calmez-vous ! Calmez-vous. Miss Howcraft, est-ce que vous pouvez aller ouvrir ce placard là-bas pour me sortir d'autres chiffons ?

Pendant ce temps Horace s'occupe de faire disparaitre chiffon après chiffon.

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Basil Banks

14 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Deb
Gryffondor
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Terrain de Quidditch, Samedi 14 Avril 2125

Progression depuis le départ : 10 mètres

Basil sent une décharge bizarre remonter le long de sa jambe droite. Son pied s’allonge, se transforme, mais pas complètement. Des griffes inégales, un orteil allongé, l’autre tordu. Il tente de poser le pied... et bascule. Son corps penche, la boue le happe. Il s’enfonce jusqu’aux genoux, des éclaboussures partout, la sensation poisseuse qui s’infiltre sous ses vêtements. Il grimace, grogne, se débat. Chaque mouvement le fait glisser encore. Six mètres en arrière, il se sent ridicule, lessivé. Mais il relève la tête, essuie son visage d’un revers de manche et se remet en marche. Pas question d’abandonner. Un pied après l’autre, la boue suinte, les branches craquent sous ses pas. Il avance. Encore. Toujours.

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Basil Banks

14 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Deb
Gryffondor
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Terrain de Quidditch, Samedi 14 Avril 2125

Progression depuis le départ : 12 mètres

Basil lève les yeux vers l’horizon flou du marécage. Il aperçoit une silhouette familière : Charlie. Déjà arrivée. Ses bras se lèvent dans une sorte de victoire silencieuse, et son sourire illumine la brume. Plus loin, Flora progresse, visiblement pas loin d’y parvenir elle aussi. Basil serre les dents, se sentant un peu à la traîne. La fatigue pèse sur ses jambes trempées, mais il continue, chaque pas plus lourd que le précédent. La boue l’aspire, le retient, mais il lutte, dégageant ses pieds à chaque mouvement. Il avance, lentement, mais sûrement. Un pas, puis un autre. Un rictus obstiné sur les lèvres.

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Alice Harding

Employé chez Zonko 22 ans Sang-Mêlé·e Américaine Notoriété

Deb
Ilvermorny
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Salle principale, près d'une fenêtre, Samedi 24 Février 2125

L’air est glacé, collant, un souffle humide qui s’accroche aux pavés et aux manteaux. Pré-au-Lard s’endort lentement, sa lumière tamisée par la brume d’hiver, les passants se faisant rares. Quelques silhouettes pressées, des visages enfoncés dans leurs écharpes. Rien de notable. À part lui. Alice le sent avant même de le voir. Une présence insistante, un poids invisible dans son dos, le genre d’ombre qui s’accroche aux coins de rue et aux reflets des vitrines. Le type traîne dans les rayons de Zonko depuis près d’une heure. À croire qu’il hésite entre acheter un truc ou juste respirer l’air du magasin pour passer le temps. Sauf qu’il a fini par sortir au même moment qu’elle, et c’est là que ça devient un problème.
 

Elle aurait pu transplaner. Elle aurait pu faire demi-tour. Mais Alice n’aime pas fuir. Elle préfère trouver une sortie élégante, maîtrisée, où elle garde le contrôle. Alors, elle marche. Le froid mord son visage, son souffle s’éparpille dans l’air, mais elle ne presse pas le pas. Ne pas montrer qu’elle l’a remarqué. Ne pas donner prise. Les Trois-Balais apparaissent comme une évidence. Chaleur, bruits, monde. Une barrière parfaite entre elle et l’intrus qui lui colle aux talons. Alice pousse la porte sans hésitation. L’odeur de cidre chaud et de bois brûlé l’enveloppe immédiatement, en même temps que le grondement diffus des conversations. Ne pas se retourner. Repérer une issue. Une porte, une allée, une distraction.


Son regard accroche une silhouette blonde, assise près de la fenêtre. Seule. Calme. Une présence qui attire l’œil juste assez, sans être trop marquante. Une ancre dans l’instant. Parfait. Alice s’avance, fluide, décidée. Son manteau glisse sur ses épaules en quelques gestes rapides alors qu’elle atteint la table. Pas le temps d’hésiter. Une demi-seconde, un battement de paupières. Elle tire la chaise et s’assoit face à la femme inconnue, sans lui laisser le temps de réagir. Elle sourit. Un sourire assez naturel pour être crédible, mais assez tendu pour être vrai.
 

- Désolée du retard, balance-t-elle à voix basse, comme si la discussion était déjà entamée.
 

Une illusion. Un mirage social. Jouer avec la perception des autres, elle sait faire. Alice pose son coude sur la table, son regard se verrouille brièvement sur celui de son interlocutrice avant de dévier derrière elle, juste assez pour apercevoir le type qui s’est arrêté près du comptoir. Il hésite. Attend. Elle le sent. Une gorgée. Un silence. Alice se penche légèrement en avant, l’air faussement complice.


- Je vais avoir besoin que tu joues le jeu au moins jusqu'à ce que ce mec se tire.
 

Une lueur d’amusement traverse ses yeux sans effacer la tension dans sa mâchoire. Elle attend. Juste assez sûre d’elle pour que ça paraisse normal. Juste assez tendue pour que ça intrigue.

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Anya Nikitovna

17 ans Sang-Mêlé·e Russe Notoriété

Deb
Serpentard
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Un vieux cachot désaffecté, Vendredi 09 Février 2125

Anya demeure stoïque. Dur, Sasha l'est au moins autant qu'elle. Ça ne fait aucun doute. Paradoxalement elle doute qu'il croit un seul mot de ce qu'il vient de dire. Personne n'aime imaginer le corps de gamins dans des boîtes, pleurés par leurs pères et leurs mères. Étaient-ils réellement conscients de leurs actes ? Certainement pas. Parfois, Anya se remémorait son frère, avant. Avant qu'il ne parle de devenir un soldat, qu'il ne pense plus qu'à ça. Qu'il n'ait plus qu'une idée en tête : honorer leur père. Quitte à mourir pour la nation. Avant, alors qu'il jouait encore innocemment et lui lisait parfois des histoires dans l'intimité de leur chambre commune, sur un ton bas pour ne pas que leurs parents comprennent qu'ils n'étaient pas couchés. Avant, alors qu'il parlait de bâtir une cabane dans les arbres, et de l'ensorceler pour que personne ne puisse jamais y entrer à part eux. Avant, alors qu'il rêvait encore d'être un dresseur de dragons.

 

Anya demeure stoïque, et dure, mais à l'intérieur elle se sent brisée de voir combien ce garçon ressemble à son frère, après. Un frère si dur qu'il en avait oublié toute sa tendresse et tous ses rêves, pour parler de tuer les ukrainiens tous autant qu'ils sont. Hommes, femmes, enfants. Souvent, elle se demandait s'il avait pensé à elle, à la toute fin. S'il avait regretté. S'il avait été si fier, alors, d'avoir décidé de suivre les traces de leur père et de mourir pour la nation. S'il n'aurait pas préféré partir dans l'est quand tout avait explosé, pour apprendre à dresser des dragons, et les chevaucher au-dessus de la toundra. Sans doute, là, il n'y aurait eu aucun doute à sa fierté. Avait-il conscience de ses actes, alors qu'il quittait la maison pour rejoindre le front ? Avait-il conscience de ses actes, lorsque le bras armé il avait tué encore et encore, peut-être des gamins de l'âge de Fridrik ? Avait-il ressenti de la peine lorsqu'il les avait envoyé à la mort ?

 

Parmi ces gosses, certains faisaient des terreurs nocturnes pratiquement chaque nuit. Elle le savait, car elle avait été réveillé une fois ou deux par Fridrik, qui lui avait demandé de l'aide pour insonoriser leurs baldaquins, ne pas réveiller les autres, ne pas montrer leurs faiblesses. Il y avait fort à parier que s'ils commettaient le genre d'actes qu'ils venaient de commettre, c'était par désespoir. L'intime conviction de redresser la balance. Une croyance absurde en une divinité pourtant durement absente, qui viendrait les récompenser d'être de bons soldats de la nation, eux aussi. En leur rendant leur père, ou leur mère, leur frère, ou leur sœur. Elle les trouvait infantiles. Crédules. Stupides. Elle n'en éprouvait certainement pas la moindre fierté. Elle aussi faisait des terreurs nocturnes. Parfois, elle voyait sa mère agonisant sous les décombres du ministère, qui l'avait enterré vivante. Pourtant, elle savait bien que rien ne pourrait jamais la ramener. Ni elle, ni son père, ni Pavel.

- Fière ? Elle crache dans l'air avec un rictus, après de longues secondes de silence à juste le jauger. Fière de voir une bande de gamins s'en prendre à un type qui pourrait les massacrer sans la moindre peine juste parce qu'ils sont persuadés qu'en étant des bons soldats on va finir par leur rendre tout ce qu'ils ont perdus ?

Doit-elle vraiment répondre ? Pour qui la prend-t-il au juste ?

- Non. Je n'éprouve aucune fierté, Shevchen. Pas plus que de pitié.

 

De l'amertume. Voilà tout ce qu'Anya ressentait. Un monde amer n'avait plus la moindre saveur. Un monde amer la dépouillait de tout ce qu'elle aurait pu ressentir d'autre. Ce n'était plus dur de se remémorer que sa famille entière était morte. Ce n'était plus dur de se remémorer qu'elle ne pourrait pas les rejoindre, car on avait choisi de les protéger, de les expatrier. La seule chose qui était dure à présent, c'était de se remémorer avant. Avant l'amertume. Avant, quand il n'y avait pas de guerre, et qu'elle avait encore espoir de vivre, plutôt que d'avancer dans cette amertume qui devenait peu à peu son cercueil. Stoïque encore, blanche comme la craie, la silhouette maigre et les mèches étrangement ternes, elle abaisse sa baguette. Il ne va pas parler. C'est tout ce qui compte, sûrement. Mais alors qu'elle s'apprête à partir d'un claquement de bottine militaire, elle se fige, inspire, et décide.

D'un mouvement instinctif, pratiquement involontaire.

Une lumière vive éclate au bout de sa baguette, trop brutale, mal calibrée. Sasha étouffe un grognement de douleur alors que le sort, mal lancé, ravive brièvement l’une de ses blessures. Anya fait un pas en arrière, figée. Il va croire qu'elle l'a fait exprès. Sans doute devrait-il. Ce serait préférable à la honte, la colère, l’humiliation d'avoir voulu aider, d'avoir fait pire. Sa main tremble. Elle tourne les talons sans se retourner. Dans ses mèches, une nuance de gris sale s’installe, comme si elle absorbait l’échec jusqu’au bout des fibres.

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Elliot Blackburn

Joueur de Quidditch Professionnel 25 ans Né·e Moldu·e Britannique Notoriété

Deb
Gryffondor
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Highlands écossaises, Lundi 13 Novembre 2124

À l'interrogation de Freya, Elliot se contente d'hausser un sourcil.

- Ben quoi ?

 

La réponse arrive pratiquement aussitôt. Son bois de prédilection. Honnêtement il savait même pas qu'on pouvait avoir un bois de prédilection. Ben merde. Pour un peu il va s'retrouver avec un manche à balai identique à celui de son ex, au poil de womatou près. L'idée l'fait un peu marrer.

 

- Rien qu'ça, il commente alors que Jun liste les qualités liées au chêne blanc.

Loyal ? Il l'est. Fidèle ? Vaudrait mieux pas parier dessus. Courage ? Elliot gonfle la poitrine histoire de se la jouer deux secondes - parce qu'il peut, avant de secouer la tête devant le flagrant manque d'organisation de la sorcière.

- Waw. T'es sûr qu'tu vas pas la perdre dedans un de ces quatres ?

La question est directement balancée a Jun tandis que Freya semble se perdre dans le bordel de sa malle, sa voix lointaine. Amusé, le batteur se détourne pourtant rapidement du duo d'artistes. Ce qui n'était jusque là que le murmure de conversations gagne en puissance de seconde en seconde en dehors de la tente, et Elliot s'attend presque à voir entrer un producteur à tout instant. Personne n'entre, pourtant, et lorsqu'il reporte son attention sur Freya, c'est pour la voir ressortir de sa malle magique une baguette en main, la gueule victorieuse et les cheveux en vrac.

C'est Jun qui le récupère et le cède à Elliot, dont le geste vif ne permet pas d'anticiper la sensation poignante qui l'anime aussitôt.

- Oh.

 

La familiarité est inévitable. Elle n'est pas similaire au cerisier, qu'il côtoie pourtant depuis des années. Elle est plus profonde. Plus marquée. Presque brutale. Voilà quinze ans qu'il ne l'a plus ressenti. Depuis la dernière fois qu'on lui a tendu une baguette en chêne blanc. Il ne saurait pas vraiment dire si elle est exactement similaire, mais il est sûr d'une chose très rapidement, presque instantanément. C'est le bois pour lequel il aurait du opter, quinze ans auparavant. Son bois de prédilection, comme l'aura nommé Jun. C'est à peine s'il écoute ce que raconte le synthétiste, ou même Freya, et c'est d'un air absent qu'il finit par hocher la tête - à quoi, nul ne le sait.

- Cool !

La baguette est déposée sur le côté, observé en chien de faïence, les sourcils froncés, une expiration qui lui déborde des lèvres en profond soupir.

- C'est celui-là qu'il m'faut, il s'adresse à Jun directement. C'est lui le concepteur après tout. Puis, le film se refait sous son crâne, et il lâche, avec un air ahuri : y a des créatures qui captent que deux ou trois dimensions vraiment ?

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Sam Chadwick

16 ans Sang Inconnu Britannique Notoriété

Deb
Poufsouffle
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Deuxième étage du château, Dimanche 04 Mars 2125

- Tranquille.

Réponse automatique au sein du groupe, finalement, avec un check du poing qu'ils ne s'accordent qu'entre eux. Sasha a l'air étonné de la trouver seule, mais Sam se contente de hausser les épaules.

 

- J'avais envie de pisser, j'ai pas besoin d'eux pour me la tenir, elle rit.

Le mensonge passe tout seul, parce qu'il pourrait être vrai. Les rares fois où Sam se détache de l'intégralité de ses amis n'ont pas vraiment d'autres raisons. Ambrose est celui qui l'accompagne le plus souvent pour étudier, tandis que Ferguson reste à jamais partant pour les séances de vol improvisées d'entre-cours. Balthazar est celui qui ne loupe jamais une occasion de prendre l'air. Non, Sam n'a pas pour habitude de se promener seule dans les couloirs de Poudlard, presque depuis le premier jour, sauf pour aller aux toilettes où récupérer en courant un bouquin oublié dans une salle de classe.

C'est la première fois qu'on le lui fait ouvertement remarquer.

 

Attirée comme Sasha par le coup de sifflet qui vient de retentir, Sam détourne le regard pour guetter le terrain au travers de la fenêtre. Aujourd'hui, les Serpentard accaparent le terrain, comme eux l'ont fait le dimanche précédant. Le tournoi a beau avoir été annulé, chacune des équipes continue de suivre un planning méticuleux qui les voit réserver les lieux tour à tour depuis septembre. Tous espèrent la même chose bien sûr : que les professeurs reviennent sur leur décision. Peine perdue, au vu des six derniers mois passés sans le moindre indice d'un tel revirement. En fait, certains parlent d'improviser des matchs en fin d'année, dans un mini-tournoi improvisés par les capitaines.

Sam affiche un air surpris avant d'éclater de rire. Sasha n'est Gryffondor que depuis six mois, mais il a vraisemblablement déjà adopté le côté compétitif de la maison, notamment envers les Serpentard.

 

- Ouais j'suis batteuse, elle affirme en souriant, puis soupire. C'est vraiment naze pour la coupe. Tout ça à cause d'un prank de merde. Sam perçoit rapidement la confusion dans le regard de Sasha. Des débiles ont ensorcelés des cognards pour qu'ils attaquent tout l'monde, y compris l'public. C'est à cause de ça que les profs ont annulé pour cette année.

La sorcière reprend sa marche, poursuivant sur un ton plus emporté soudain :

- J'ai détesté l'discours de Harrison tu sais. Les évènements qui ont entachés la finale ? Sérieux ? C'est un prank qu'a mal tourné, ça arrive ! Personne est mort. Enfin si, mais ça c'était encore une autre histoire. C'est pas une raison pour supprimer la compétition et punir tous les joueurs tu crois pas ?

Les bras de Sam retombent contre ses flancs alors qu'elle croise le regard de Sasha, esquisse une moue gênée.

- Désolée. J'trouve ça tellement débile c'est tout. En prime on aura pas d'coupe l'année prochaine non plus à cause du tournoi. Comme si ça changeait quelque chose d'avoir des matchs le weekend, c'est pas comme si tout le monde allait y participer en vrai.

Sasha, peut-être bien. Malgré le fait qu'ils suivent occasionnellement les cours de cinquième année, le garçon a bien seize ans. Ce n'est sans doute pas pour rien qu'il s'est inscrit à tous les cours de soutien organisés par les professeurs. Ils ont atteint le palier du deuxième étage, et les escaliers peinent à traverser l'immense pièce. Sam s'accoude simplement à la balustrade pour l'observer.

 

- Tu vas t'inscrire toi non ?

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Ferguson Decker

16 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Deb
Poufsouffle
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Dans le hall, Mercredi 14 Février 2125

Elle raconte quoi hein ? Il sait pas bien, Gus. Alors il fronce les sourcils, avec un genre de rictus qui lui tord les lèvres. Nan, ça l'arrange pas qu'on l'prenne pour un branleur. Il voit pas dans quel monde ça pourrait d'ailleurs. Personne a jamais rien attendu d'lui, et c'est pas vraiment quelque chose qu'il a choisi. Il fait avec et pis c'est tout. Ça lui fait rien, parce qu'il a rien a apporter à personne en vérité. Alors fatalement la seule réponse qui lui sort est la plus naturelle du monde, ponctué d'un haussement d'épaules et d'une tête secouée de gauche à droite.

 

- Nah.

Il prend une latte du pétard, laisse la fumée lui imprégner les poumons. Superficielle ? Il est pas bien sûr de savoir c'que ça veut dire. Si ça veut dire d'prendre soin de ce dont elle a l'air, elle l'est. Mais l'truc c'est qu'ça la rend super jolie, alors il voit pas vraiment où est l'mal. Il lui dit pas. Trop occupé à la percer des yeux, la weed formant son petit nuage autour d'eux. Elle porte sa veste. Il a vaguement l'impression d'avoir marqué des points. Peut-être pas, parce qu'il a failli la brûler vive comme une sorcière du Moyen-Âge. Mais elle porte quand même sa veste, pis elle est encore là. Alors. L'est peut-être pas si branleur que ça. 

- Ah ouais ? Il demande, intéressé.

C'est-à-dire qu'l'idée aurait été bonne. Même qu'il l'a déjà fait. L'année dernière, avec Ambrose et Balt. Mais celle d'aller directement piocher dans la réserve d'un des joueurs de Quidditch les plus célèbres de la région ? Ça a d'la gueule. Dommage que la sœur risque d'être là. L'reste de ce qu'il avait à dire se suspend pourtant à ses lèvres alors qu'Alison l'approche définitivement pour se percher sur ses cuisses. Elle est brûlante. Ou alors elle est gelée. Il sait pas. Son cerveau s'est arrêté au moment où l'poids de la meuf s'est incrusté sur lui comme si c'était chez elle. L'regard perdu sur son visage, il se sent ahuri. La laisse lui voler la fin du pétard pour mieux la mater l'siffler, sans tousser.

- Mmf.

D'un geste automatique, il s'écarte, la main d'Alison subitement dans ses cheveux, même un quart de secondes. Les yeux rivés au sol, il se sent rougir comme un con, mais ça le départi pas d'son sourire. 

- Ben nan, il rétorque pratiquement d'instinct alors qu'elle se lève pour faire mine de rentrer. Sa main cherche la hanche d'Alison sans même qu'il le réalise.

Il a envie d'lui dire qu'elle a pas annoncé pour lui. Sa qualité, son défaut. Comme elle lui a demandé de l'faire. Mais ça sonne creux jusque dans sa tête. Alors c'est pas c'qui sort. Nan à la place il sait pas trop pourquoi l'seul truc qu'il arrive à sortir c'est :

- C'est pas vraiment un date si on s'embrasse pas avant la fin t'crois pas ?

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Adam Rosier Sinclair

14 ans Sang-Mêlé·e Française Notoriété

Deb
Gryffondor
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Alentours de Pré-Au-Lard, Samedi 20 Janvier 2125

Il n’avait pas prévu d’aller quelque part. Il était simplement parti. Les autres s’étaient donné rendez-vous à Honeydukes, à Zonko, à la Cabane Hurlante, dans un brouhaha de plans flous et d’excitation collective. Adam, lui, avait quitté le groupe sans un mot, porté par une habitude qu’il ne questionnait plus : prendre une direction différente. Non pas pour fuir, ni par besoin de solitude absolue, mais plutôt par cette envie discrète d’écouter le silence là où les autres ne l’entendaient jamais. À Pré-au-Lard, tout semble bavarder. Même les bâtiments. Même les arbres. Il y a une rumeur sourde dans les pavés, un vieux dialogue entre les cheminées et les nuages, un chuchotement qui court sur les vitres embuées des salons de thé. Adam y prête attention sans le vouloir vraiment. Il capte les détails que les autres effleurent. Il avait suivi les rues en pente, quitté les façades alignées pour des bordures de champs, puis les champs pour un sentier à peine tracé, à l’orée du village. L’endroit n’avait plus de nom, plus de panneaux, plus d’agitation. Seulement des pierres moussues, un ruisseau discret, et une mare cerclée d’herbes hautes, là où l’eau semblait avoir oublié de s’écouler.


Il s’approche. Le sol est détrempé. Chaque pas imprime l’humidité. Il aime cette sensation : la terre qui cède à peine, la sensation d’enfoncement. Comme si le monde était un peu plus souple ici. C’est alors qu’il le voit. Un glissement furtif, presque imperceptible. Une ligne serpentine entre deux touffes d’herbe. Le mouvement s’arrête à quelques centimètres de lui. Un serpent. Petit, mais long. Son corps noirâtre est veiné de reflets olive, sa langue bifide jaillit et rentre à intervalles réguliers, comme s’il goûtait l’air.

Adam s’accroupit lentement. Il n’a pas peur. Il n’a jamais eu peur des animaux. Ils sont lisibles. Prévisibles. Ils ne posent pas de questions inutiles. Il penche légèrement la tête. Le serpent l’observe. Et puis, il parle :
 

- Tu n’as pas froid ici ?
 

Il ne sait pas pourquoi ces mots lui viennent. Il ne s’attend pas à une réponse. Il ne réalise pas qu’il n’a pas parlé en anglais. Le serpent se fige. Puis redresse un peu la tête, ses yeux fendus ancrés dans les siens. Et il répond :
 

- Le soleil chauffe les pierres. C’est assez.
 

Adam ne bouge pas. Il cligne une fois des yeux. Ce qu’il entend n’est pas une voix, pas un langage construit, mais une compréhension absolue, instinctive. Ancienne. Comme si les mots ne passaient pas par ses oreilles, mais directement par une zone enfouie dans sa conscience.
 

- Tu vis ici ?

- Je passe. L’eau est calme. Le vent ne me porte pas ailleurs pour l’instant.
 

Adam sent un frisson dans sa nuque, mais pas de peur. Plutôt une sorte de vertige doux, comme si son esprit venait de changer de fréquence sans le prévenir.
 

- Tu parles souvent aux humains ?
 

Le serpent ondule légèrement. Une pause. Puis :
 

- Ils ne m’écoutent pas. Ils sifflent sans comprendre. Tu… toi, tu entends vrai.
 

Il baisse les yeux un instant. Entendre vrai. Est-ce que ça veut dire qu’il comprend ? Ou est-ce que ça veut dire qu’il est… différent ? Adam ne répond pas tout de suite. Il observe le serpent qui glisse lentement sur une pierre plate, s’y enroule partiellement, les écailles réchauffées par les rares rayons du jour. Il parle encore.
 

- Je ne savais pas que je savais.
 

Le serpent incline la tête.
 

- La langue est ancienne. Elle ne se sait pas, elle se sent.
 

Un silence. Un souffle. Adam regarde les nuages reflétés dans la mare, déformés, élastiques.
 

- Est-ce que d’autres entendent ?

- Parfois. Rarement. Trop rarement. Ils craignent.
 

Adam reste là, accroupi, les coudes sur les genoux, immobile. Il ne sait pas combien de temps s’est écoulé. Le temps semble avoir ralenti ici. Comme s’il se pliait à un autre rythme, plus souterrain. Le serpent le regarde. Un long regard sans clignement, sans clarté, sans mystère non plus. Juste là. Présent.

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Leo Bloodworth

Stagiaire au Département de la Justice Magique 25 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Deb
Gryffondor
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Bistrot du Niffleur Doré, Mercredi 28 Juin 2124

- Ouais ! Vingt heures c'est parfait Miss Bergame ! J'serais là !

 

Il sait pas bien pourquoi Leo, mais il est partit très rapidement dans les minutes qu'ont suivies. Comme si qu'un sentiment d'urgence l'avait pris pour Merlin sait quoi. Emporté par les répliques graveleuses qu'avaient pu sortir les clients du bar, il s'était éclipsé en agitant une main vers la tenancière, à reculons ou presque, à s'en prendre une chaise, une table, la porte d'entrée même. Rouge comme une pivoine, il s'était alors retrouvé à la rue. C'est là et seulement là qu'il avait compris le sentiment d'urgence. 

D'abord, il fallait qu'il trouve le fameux bistrot, dont le nom seul lui était venu sans qu'il ne se rappelle où l'endroit pouvait bien se trouver, où la raison pour laquelle cette enseigne l'avait marqué plus qu'une autre. Ensuite, il fallait qu'il s'assure qu'ils servent bel et bien les pâtes fantômes promises, sans quoi il aurait sans doute l'air d'un crétin. Enfin, il fallait qu'il se change pour avoir l'air d'un type cool. Un type cool qui sortait avec une fille. Un type cool qui sortait avec Miss Bergame.

 

Fichtre, quel stress.

Alors pressé, Leo se décide à héler le Magicobus pour un retour vers Londres spectaculairement rapide, pendant lequel il échange longuement avec son conducteur : Patrick. Leo connait bien Patrick. Il faut dire que Patrick est son successeur, et que Leo est l'homme connu pour avoir coincé le Magicobus en mode aplati. Mais surtout, Patrick est une mine d'or en terme d'informations, car il sait aussitôt de quel bistrot Leo veut parler lorsqu'il lui demande. 

 

- Ah ! Mais c'est à côté ça ! Enfin à côté. J'me comprends. En Magicobus y a tout qu'est à côté t'vois. C'est à Black Hollow, dans le nord tu sais ?

Leo connait effectivement Black Hollow. Autrefois, il avait travaillé sur son port. Il faut dire qu'enchanter des navires de cette envergure en partance pour des routes commerciales on-ne-peut-plus secrètes avait son charme, voyez. Un charme qui s'était rompu dès lors qu'il s'était avéré qu'il n'avait pas vraiment les compétences nécessaires même aux tâches les plus simples, et qui lui avait valu se faire licencier pratiquement dans la même semaine que son embauche. Bref. C'était là, sans doute, qu'il avait mis les pieds pour la première fois au Bistrot du Niffleur Doré.

D'ailleurs, il se souvenait à présent de ce qui l'avait grandement marqué au sujet de ce bistrot. Sa forme, d'abord, fièrement sculptée à l'image d'un village majoritairement composé de pêcheurs, héritiers de quelques pirates de renom dont on contait encore les histoires ce jour. Il prenait la forme d'un navire, ou plutôt de l'avant d'un navire, sa coque sertie de richesses - probablement fausses, néanmoins brillantes - qui ne manquaient guère attirer l'œil de ses visiteurs. En fait, il avait l'aspect d'une épave de pirate qui aurait dérobé des montagnes de pièces quelque part sur une île lointaine, peut-être gardé par un dragon.

C'est l'image que s'en faisait Leo du moins, et qu'il se prenait à se remémorer alors que le Magicobus faisait halte à Londres.

- Merci Patrick ! T'crois que tu pourras m'ramener tout à l'heure ? Dans... deux heures !

- Ouais ouais ouais, t'inquiète même pas. Pis j'peux même t'conduire avec ta d'moiselle jusqu'au bistrot tu vois.

- Trop bien.

 

Il était fier, Leo, de voir que finalement tout s'emboitait si bien. À son appartement, il récupère les vêtements les plus classes qu'il détient. Une chemise blanche qu'il ne porte que pour les grandes occasions, une veste de costume que son père lui a acheté lorsqu'il a reçu son diplôme de Poudlard - inespéré -,  un jean parfaitement ajusté qu'il est persuadé de lui porter chance. Il verni ses chaussures, se recoiffe, se parfume, se recoiffe encore avant de se décider à guetter le temps qui passe. Le temps passe diablement lentement quand on est impatient, voyez. Il s'écoule à la manière d'un robinet qu'on aurait mal fermé. Un compte-goutte abominable qui vous fait croiser et décroiser les jambes tellement de fois qu'on ne sait plus dans quel sens on est tourné.

 

Bref.

Leo n'en peut bientôt plus d'attendre. Il repasse devant la glace pour se recoiffer encore, se parfumer encore, avant de quitter l'étroit appartement pour aller faire un tour. Faire un tour accélère toujours le temps qui passe. Puis, alors qu'il s'est trouvé en chemin un fleuriste, il hèle de nouveau le Magicobus, et venir se reposter non loin des Trois-Balais. Il est dix-neuf heures trente, et Patrick lui a assuré qu'il se pointerait dès qu'il lèverait de nouveau sa baguette tout à l'heure. Alors Leo hésite. Entrer en avance et attendre Miss Bergame alors même qu'elle travaille encore ? Attendre dans le froid pour ne se montrer qu'à la dernière minute et l'embarquer avant que quiconque n'ait eu le temps de le charrier ? Il guette le temps qui passe, encore, à la montre magique que lui a offert son père quelques mois plus tôt, et il décide d'attendre.

D'attendre encore.

Jusque dix-neuf heures cinquante deux, où l'homme se met en branle sans parvenir à démontrer de plus de patience, pour entrer de nouveau aux Trois-Balais d'un pas qu'il espère déterminé. Aussitôt, il est enveloppé d'une vague de chaleur lui rappelant combien il faisait froid, là dehors, et il manque rentrer dans une serveuse qui lui passe sous le nez, s'attirant quelques regards ainsi que quelques rires. Il se pince les lèvres. Rajuste inutilement ses cheveux tandis que d'une main il resserre sa poigne sur le bouquet de fleurs qui semble flancher sous la température ambiante. Il se racle la gorge. Cherche du regard Miss Bergame. Se sent suer terriblement, et se demande s'il a mis assez de parfum. C'est éreintant, de sortir avec une fille.

C'est là qu'il réalise qu'il a oublié de demander à Patrick si au bistrot, on pourrait lui servir des pâtes fantômes. Merde.

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Ferguson Decker

16 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Deb
Poufsouffle
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Dans le hall, Mercredi 14 Février 2125

Sa réponse est la dernière à laquelle il pouvait s'attendre. Au mieux il imaginait qu'elle allait s'foutre de sa gueule un bon coup pis s'tirer en lâchant quelque chose du genre parce que t'as cru que c'était un vrai date, Ferguson ? Au pire la gifle. Toujours une possibilité, la gifle. Mais Alison se tire pas, le gifle pas non plus. Bien sûr, qu'elle balance à la place. Bien sûr, mais c'est pas la fin. Alors peut-être bien qu'il a des yeux ronds comme des billes, et la gueule béante et agitée d'un rire silencieux.

 

- Han han.

 

Son regard coulisse malgré lui, des yeux d'Alison a ses lèvres. Comme s'il réalisait qu'il pouvait réellement les envisager

 

- Yes ma'am.


Il hoche la tête, la récupère alors qu'elle passe un bras à l'intérieur du sien, se met à marcher sans vraiment checker où il fout les pieds. Ses yeux balaient le parc, le ciel un peu chargé, le château, le stade de Quidditch. Ou le pétard est vachement plus monté que prévu, ou il est en date avec Alison Carter. Les deux paraissent improbables. Pourtant, Gus a pas souvenir d'avoir déjà ressenti ce qu'il ressent dans la seconde.

- Mais t'as quoi contre l'Quidditch ? Il s'insurge d'une manière beaucoup trop dramatique pour être honnête.

 

Quand même, c'est cool le Quidditch. Il refuse de croire qu'Alison est l'genre de meuf a préféré les types qui s'trainent en librairie plutôt que sur un terrain les jours de matchs. Pire, il sait qu'c'est pas du tout l'cas. Pis il l'a bien trainer avec Ryder, et Ryder aussi joue du Quidditch. Alors au final il se marre juste en secouant la tête.

 

- Nah j'te crois pas. T'fais genre t'aimes pas c'tout.

La question suivante le fait hausser un sourcil, et il la relâche pour mieux la regarder directement en marchant.

 

- Ah ouais t'veux mon CV entier en fait. Il s'humecte les lèvres, inspire, secoue la tête de nouveau. Définis des trucs, c'est vague.

Aussi vague que ça pourrait se présenter en réalité. Gus cherche plus à gagner du temps qu'autre chose. Parce qu'il se demande encore si y a une bonne ou une mauvaise réponse. C'est un date. Un vrai. Avec Alison Carter qui prévoit de l'embrasser parce que ça se fait, dans un date. Alors putain il a pas envie d'merder. Ça prend des proportions, l'délire.

- Ouais. Quelques trucs. Vite fait, il finit par admettre en haussant les épaules.

 

Embrasser. Toucher des seins. Une culotte. C'est à peu près tout. Pas qu'il irait faire la liste. Il en a pas besoin d'ailleurs, parce qu'ils arrivent au château. Gus en profite pour foutre un doigt sur les lèvres d'Alison pour l'inciter à se taire. Y a personne, et c'est plutôt idéal pour ce qu'ils ont prévu. Alors il a un sourire en coin plutôt fier de lui quand il l'entraine à sa suite dans un chuchotement.

 

- Cht. Mission ninja là.

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Anya Nikitovna

17 ans Sang-Mêlé·e Russe Notoriété

Deb
Serpentard
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Hall de Poudlard, Mardi 06 Mars 2125

Anya le voit pas venir. Sent juste une main la choper par l'épaule pour la balancer violemment. Par réflexe, elle garde l'équilibre, et braque un regard assassin sur l'ukrainien qui l'invective en slave. Plus pâle que jamais, les mèches noircies par une haine sourde, Anya voudrait avoir la force de le clouer au mur comme elle vient de le faire pour Alison. Mais elle se retrouve incapable de bouger sous le regard impérieux du garçon qui, quelques semaines plus tôt, la maintenait enfoncé dans le sol avec ses griffes enfoncées sous sa peau. La lèvre tremblante, elle trouve la situation particulièrement injuste. Voudrait hurler qu'il n'a rien à faire là. Parce qu'il n'a rien à faire là, en réalité. Elle n'a fait que se défendre d'attaques verbales qui semblent ne jamais vouloir s'arrêter.

Comme tous les garçons de son pays, il s'est senti forcé d'intervenir, parce que deux filles n'ont pas le droit de régler leurs comptes comme le font les garçons.

Les yeux vissés au sol, Anya tente de retrouver son calme, en vain. Les paroles qu'ajoute Alison la font d'autant plus bouillir de l'intérieur. Il ne fait aucun doute qu'elle fait référence à ce qu'ont cru voir Lucian et Gven. Répété, déformé, jusqu'étirer de fausses rumeurs qui lui pourrissent l'existence. Comme si la présence de Shevchen ne lui suffisait pas. Les poings serrés, Anya demeure à bonne distance, précisément à l'endroit où l'a jeté Shevchen, bien que tout en elle lui hurle de sauter à la gorge de l'adolescente une seconde fois. Car quoi qu'en dise Alison, elle ne saurait pas se défendre elle-même. Pauvre bourge trop préoccupée par son maquillage et sa frange pour regarder autour d'elle. Les yeux noirs d'Anya affrontent ceux de la britannique, et elle se retient d'effectivement lui cracher à la figure, comme elle le mérite.

Mais la présence imposante de Shevchen l'empêche encore de bouger. De même que la foule tout autour, et les professeurs qu'elle perçoit dans sa périphérie. Ce serait stupide. Et stupide, Anya se félicite souvent de ne pas l'être, contrairement à toutes ces adolescentes anglaises obnubilées par les potins, les apparences, les garçons. Elle n'aurait pas du perdre son calme. Alison lui tourne déjà le dos. S'enfonce dans les escaliers qui descendent aux cachots. Anya inspire profondément, se détourne pour guetter l'ukrainien. Tu sais que j'aurais aucun mal à la venger, fillette. Elle le sait. Pertinemment. Il n'hésiterait pas une seconde. Elle l'a vu à l'œuvre. Bien qu'elle refusera à jamais de l'admettre, Sasha Shevchen la terrifie.

Il a tué, et il pourrait le refaire de nouveau. Aisément. Alors qu'est-ce qui lui prends quand soudainement lui sort des lèvres :

- Чего ты ждешь ? Беги за ним, если ты действительно хочешь стать его питомцем ! T'attends quoi ? Cours-lui après, si t'as tellement envie d'être son animal compagnie !

Anya n'attend pas de connaître la réaction de l'ukrainien pour s'en aller en direction du parc, comme elle l'avait initialement prévu. Le pas rigide, les yeux sévères, elle refuse de croiser le regard des élèves sur son passage.

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Basil Banks

14 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Deb
Gryffondor
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Terrain de Quidditch, Samedi 14 Avril 2125

Progression depuis le départ : 13 mètres

Un mètre. Un foutu mètre de plus. Basil enrage intérieurement, mais il garde le cap. La boue l’agrippe, lui colle aux chevilles, glisse entre ses doigts quand il s’aide de ses mains pour avancer, comme si elle voulait le retenir à tout prix. Mais il ne lâche rien. Il avance, têtu comme une mule, déterminé à finir ce maudit parcours. Il jette un regard rapide en arrière, puis vers la ligne d’arrivée qui se profile au loin. Il inspire, force sur ses jambes, et continue de s’enfoncer dans ce terrain mouvant, comme un galérien au milieu d’une mer épaisse.

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Sam Chadwick

16 ans Sang Inconnu Britannique Notoriété

Deb
Poufsouffle
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Lisière de la forêt, Samedi 16 Juin 2125

Arrivée de Sam et de Gus dans un seul poste pour faire plus simple !

- Mais il fout quoi ? C'est dingue.

Agacée, Sam secoue la tête en quittant le fauteuil dans lequel elle s'était enfoncée peu après le petit-déjeuner. C'est l'impatience qui enfle sa frustration ce matin, pas forcément parce qu'ils sont en retard - ils ne le sont pas - mais parce que Sam déteste être statique. Ambrose est tout aussi prêt qu'elle, accueille ses regards blasés avec un amusement non feint.

 

- J'jure s'il est pas là dans la minute on s'barre sans lui hein !

Le vacarme de pas lourd dans les escaliers du dortoir des garçons tandis que parait la gueule débile de Ferguson Decker, son uniforme froissée sur les épaules, la cravate lâche sous un col encore relevé.

 

- T'as pas fini d'te plaindre Chadwick ?
- Mais t'es même pas prêt j'rêve !
- Si si j'suis prêt là.
- Ta cravate, elle désigne tandis qu'Ambrose se lève sans faire cas de l'apparence de Gus. T'vas encore te faire virer Fergus.
- Mais nan, là.

Le type balance le bout du vêtement dans une boucle improvisée d'un geste auguste, et la remonte pathétiquement vers le haut tandis que Sam lève les yeux au ciel. Théâtralement, il rabat le col de ses deux mains.
 

- T'as ta baguette au moins ?

- Sir, yes sir. C'est quoi déjà ?

- SACM. Bouge. Tu m'épuises.

La bretelle de son sac jeté sur son épaule, Sam décide de laisser tomber toute l'affaire en emboitant le pas d'Ambrose. Les rires ne tardent pas à ponctuer le petit groupe qu'ils forment alors qu'ils gagnent le hall, et bientôt les larges portes du château les expulsent au dehors. La pelouse, soigneusement entretenue, est baignée d'un soleil tranquille, presque paresseux, et des arbres s'élèvent le piaillement de plusieurs oiseaux éveillés depuis bien avant eux. Les théories vont bon train quant à ce que le professeur Bowers a prévu de leur faire voir - Ferguson espère contempler des dragons, pendant qu'une Sam plus réaliste se fait l'idée d'une course à dos d'abraxans.

- Bonjour professeur, énonce-t-elle joyeusement à leur arrivée tandis qu'à ses côtés, Gus se contente d'un b'jour agrémenté d'un bref signe de tête. 

Leurs yeux se posent immédiatement sur les enclos, et si Sam reste plutôt contempler l'hippogriffe majestueux qui les observe en biais, Ferguson semble intrigué par une cabane de bois sombre sous laquelle on ne perçoit pas grand chose. 

- Y a quoi là-dedans professeur ?
- Pas un dragon c'est sûr, balance Sam en chuchotant à l'intention d'Ambrose, hilare. Ou alors c'en est un tout p'tit.

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Charli Blackburn

12 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Deb
Gryffondor
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Salle des trophées, Samedi 23 Septembre 2124

Tu lèves les yeux au ciel. Comme si c'était possible de lire trop les magasines. Ça se lit bien autant qu'on veut d'abord. T'es bien placé pour l'savoir. Même que tu sais pas c'est quoi, une conspiration, mais t'as bien compris que la fille croyait pas à tout ce qui se racontait sur MacDougall. Sûr qu'elle en lit pas assez, elle, des magasines.

 

- J'suis pas p'tit ! Tu déclares avec férocité en te mettant presque sur la pointe de tes chaussures par réflexe. Pis c'est qui ta sœur d'abord, pourquoi elle vérifierais l'balai de MacDougall ?

Si y en a une qui raconte des salades ici, c'est sûr que c'est elle. Parce que même Elliot t'a confirmé pour MacDougall. Et Elliot connait MacDougall. Mieux même que n'importe quel magasine sans doute. Pas que t'aies l'occasion de lui expliquer, d'ailleurs, parce qu'une voix nasillarde vient résonner dans toute la pièce. T'as un mouvement de sursaut alors que ton regard coulisse vers la forme spectrale de l'esprit frappeur de l'école. T'as déjà eu l'occasion de le croiser une ou deux fois. Bien assez pour savoir qu'il peut très facilement vous attirer des ennuis.

 

- Eh !

Pas l'temps de négocier que Peeves a déjà disparu dans un PLOP sonore, et t'inspire profondément en constatant que la fille à côté de toi a raison. Il est parti dénoncer l'carnage au premier professeur qu'il va croiser. Faut se tirer. C'est tout ce qui te vient en tête, et avec urgence.

 

- Quoi ? Bah oui !

T'as pas vraiment capté pourquoi Peeves en avait compté trois, des Charli, parce que t'es à peu près sûr que y a que toi. Mais au regard de la sorcière, et avec la question qui te percute à retardement, tu saisis qu'elle a l'même nom que toi. Un nom d'garçon. Tu grimaces.

 

- T'as un nom d'garçon ?

 

Ouais. Ça te choque assez pour pas avoir pris tes jambes à ton cou dans la seconde. Même que t'as du mal à l'croire. Mais très vite, l'urgence reprend l'dessus, et t'attends pas sa réponse pour te mettre en branle.

 

- ON S'EN FOUT Y A DES PROFS QUI VONT RAPPLIQUER FAUT S'TIRER !

En vrai, surtout toi. Parce qu'au final pour autant qu'tu saches elle va les attendre pour leur expliquer que c'est lui, la bombapoudre. Vu comme elle parle du concierge de l'école et d'Euan MacDougall, c'est l'genre qui pourrait complètement le griller. Pis de toutes façons c'est une fille. On peut pas faire confiance aux filles. Alors tu l'attends pas pour te précipiter dans le premier couloir qui vient, en priant pour que ça te ramène dans la direction de ta salle commune ou d'un endroit tranquille ou te planquer.

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Charli Blackburn

12 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Deb
Gryffondor
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Dans les couloirs du château, Samedi 09 Novembre 2024

Tu fais la moue. Parce qu'il a raison, mais tu détestes un peu qu'il ait raison. Même que le type est bien trop détendu pour ce qu'on leur demande de faire. Comme si ça lui faisait rien d'être là, à des mètres et des mètres du sol. Sol que tu te gardes bien de regarder.

 

- Mh, mh.

Tu vois. Nan vraiment. T'as bien capté qu'être courageux ça voulait dire affronter ses peurs. T'avais juste pas imaginé que tu devrais affronter une peur pareille. Une vraie de vraie, du genre à t'planter dans tes chaussures et à te retourner l'estomac sans avoir bougé d'un millimètre. Nan t'avais imaginé qu'on allait vous balancer des insectes dégueulasses du genre qui font crier les filles, ou alors vous faire courir dans l'lac dans la nuit parce que ça pèle les couilles - et que t'as pas peur d'avoir froid aux couilles. Ce genre de truc. Pas ce genre de truc. Alors tu vois, mais t'as pas envie d'voir, et tu grimaces encore quand il te demande si tu connais Ascensio.

La rentrée est passé que depuis quelques jours, et tout c'que t'as appris c'est à faire de la lumière avec ta baguette, et à la faire tourner vers le nord. Quand elle a l'temps quoi. Alors non, tu connais pas Ascensio. Pis t'es pas persuadé que se projeter encore plus haut par rapport au sol soit une solution que t'as envie d'envisager. En fait, le principe même t'as fait reculer d'un pas instinctivement. L'gars est parti, pourtant. D'un seul bond vers l'avant. T'as a peine eu l'temps de regarder ce qu'il faisait avec sa baguette. Un vague geste de poignet que tu saurais sans doute pas imiter.

 

C'est impressionnant.

 

L'mec vole, ou presque. L'problème c'est l'atterrissage. À peu près aussi brutal qu'une baffe de ton père quand tu l'as trop emmerdé. Même que tu déglutis, les yeux ronds comme des billes, la main serrée sur ta baguette. T'as pas d'autre idée que ce qu'il vient de faire. C'est ça l'problème. Parce que tu sais juste lancer un Lumos et une boussole, et qu'aucun de ces trucs là te permettra de traverser la pièce. Hors de question de reculer pourtant. Parce que ça serait la honte. Charli Blackburn, faux-gryffondor. Si Elliot apprend qu'il a échoué aux épreuves en plus de pas savoir grimper sur un balai, c'est carrément la fin.

 

- R'montre moi, t'ordonne d'une voix forte, pour te donner l'air de gérer alors que tu trembles décidément deux fois plus. L'geste.

Tu l'fais dans l'vide, sans prononcer un mot. Hyper concentré. T'as pas envie, mais tu t'répètes qu'il faut l'faire, et tu continues. Pis finalement t'inspires très fort et tu regardes droit devant toi.

 

- Tu m'rattrapes si j'me plante hein ?

 

T'as pas l'air sûr. T'aurais presque envie d'le menacer s'il le fait pas. Mais tu sais pas d'quoi. Il fait deux têtes de plus que toi quand même. T'avances. Pis tu te stoppe au-dessus du vide et tu fais l'erreur de baisser la tête. Tu te figes comme un crétin et tu sais que t'y arriveras pas. C'est impossible.

 

- J'peux pas, tu déclares. J'peux pas ok ? T'as pas un autre sort ? Pour transformer l'câble en truc plus gros tu vois, j'sais pas, autre chose ! J'vais pas sauter au-dessus de ça !

T'as reculé en beuglant de plus en plus fort, désespéré.

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Anya Nikitovna

17 ans Sang-Mêlé·e Russe Notoriété

Deb
Serpentard
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Un vieux cachot désaffecté, Vendredi 09 Février 2125

Le type fait le fier. Rien d'étonnant. Anya a pas souvenir d'un seul gars qu'ait pas ce genre de réflexe idiot. Même le cul sur une pierre glacée, même la gueule en sang. Pas un merci, juste un va te faire foutre à moitié craché dans l'air, des yeux noirs assassins. Ça lui suffit pour savoir qu'elle a tapé dans le mille. Elle bronche pas quand il s'énerve, quand il crache, elle bouge même pas d'un millimètre et reste à le braquer d'un regard sec.

- Ça me fait pas pitié, en tous cas, elle se contente de répondre à sa dernière question.

De là à lui faire plaisir ? Certainement pas. Que s'imaginait-il ? Anya n'avait jamais vu les horreurs de la guerre qu'au travers des photographies de presse, et ça avait amplement suffit à lui faire comprendre que la vue de corps entassés et dégoulinant d'un sang presque noir ne lui procurait aucun plaisir. Ça ne faisait que lui rappeler comme son frère avait pu subir précisément ce genre de chose, entre les mains des ukrainiens.

- Ils sont trop jeunes pour comprendre les conséquences de leurs actes. Elle marque un silence. Je ne parle pas de toi, Sasha, comme je t'ai dis tu me fais pas pitié. Je m'en tape des coups que tu peux prendre. C'est le sort réservé aux menteurs, et aux traitres. Elle crache. Je parle d'eux. Ce sont des gosses. Si on les prend à jouer à être des hommes comme ça ? On les renverra en Russie, sur le front, se battre contre d'autres gars comme toi. Ils finiront dans des boîtes, et ils auront plus que leurs mères et leurs sœurs pour les pleurer, si elles sont encore en vie.

Anya avait énoncé ça d'un ton détaché, comme ils discuteraient d'un sujet trivial comme la dernière révolution des gobelins, ou la guerre des géants du quatrième siècle.

- Alors tu diras rien, elle termine d'un ton ferme, sa poigne sur sa baguette raffermie, cette dernière un peu rehaussée comme pour lui rappeler qui était en position de force. Parce que t'es un menteur et un manipulateur, mais t'es pas un cafard, pas vrai Sasha Shevchen ?

L'ukrainien cumulait toutes les tares à ses yeux. Il avait été l'une des premières personnes à laquelle Anya s'était confié depuis son arrivée à Poudlard, la première réellement qui provienne de son pays. Tout ça pour découvrir qu'il ne provenait non seulement pas de son pays, mais qu'en prime il provenait du camp adverse. Tout ça pour qu'il lui vole ce qu'elle avait de plus précieux, et ne les lui rende pour une raison qui lui échappe encore à ce jour. De la pitié, peut-être. Elle détestait l'idée d'avoir pu faire pitié à Sasha Shevchen plus que tout autre chose. Menton dressé, elle le balaie du regard avec une haine fougueuse.

Il a l'air en peine. Il a l'air fatigué. Il a l'air triste et seul. Mais elle n'a pas pitié. La pitié est pour les faibles. La pitié est pour ceux qui mentent, qui volent. La pitié est pour les garçons comme Sasha qui ne savent pas même se défendre au milieu d'une école, et qui se retrouvent à rendre ceux qu'ils volent par crainte, ou par intérêt.

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Leslie Harrison

Ollivander’s - Fabriquant de Baguettes Magiques 30 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Deb
Serdaigle
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Ollivander's, Mardi 22 Février 2124

Leslie observe la jeune femme quelques secondes après sa demande, avant d’acquiescer d’un mouvement de tête.
 

- L’entretien d’une baguette est assez simple, mais essentiel si vous voulez qu’elle conserve sa réactivité, elle affirme avec un sourire, sortant un petit flacon d’huile ambrée de ses étagères pour le poser sur le comptoir. Pour le bois de sycomore, il faut éviter l’humidité excessive. C’est un bois vivant, qui aime l’énergie et le mouvement. Une baguette qui reste trop longtemps inactive peut devenir capricieuse. Je vous conseille d’appliquer une fine couche de cette huile une fois par mois avec un chiffon doux, surtout sur les parties que vous manipulez le plus. Elle marque une pause, puis ajoute d’un ton un peu plus léger : Cela dit, avec un propriétaire actif, une sycomore s’ennuie rarement.


Leslie s’éloigne brièvement vers une étagère et revient avec trois étuis en cuir, qu’elle dépose devant sa jeune cliente.
 

- Pour le transport, tout dépend de vos habitudes. Celui-ci est renforcé avec une doublure en peau de dragon, parfait si vous vous déplacez souvent ou si vous craignez les chocs. Celui-là est plus souple, discret, mais protège moins contre les agressions extérieures. Et le dernier est ensorcelé pour empêcher toute tentative d’extraction non autorisée.

Elle tapote légèrement le dernier étui du bout des doigts, avant d’enchaîner sur le sujet plus délicat. 

- Quant à empêcher quelqu’un d’utiliser votre baguette… Elle observe un instant la façon dont l'adolescente tient la sienne, avant de reprendre. La plupart des baguettes ne se laissent pas facilement manier par un autre sorcier. C’est une relation instinctive. Mais certaines, comme vous l’avez dit, peuvent effectivement changer d’allégeance. La vôtre a-t-elle déjà réagi à une autre main ?
 

Les baguettes de sycomore étaient rarement fidèles si leur propriétaire les ennuyait, mais elles étaient aussi profondément liées à l’esprit d’aventure et de découverte.
 

- Il existe plusieurs moyens de compliquer l’usage de votre baguette par quelqu’un d’autre. Elle sort sa propre baguette et esquisse un mouvement précis dans l’air, laissant une série de runes éthérées flotter devant elle. On peut y apposer un enchantement de reconnaissance. En clair, elle ne répondra qu’à vous. Mais ce genre de protection peut être contourné par quelqu’un de suffisamment compétent.

Elle efface les runes d’un geste rapide, avant de croiser les bras.

- L’autre option est plus radicale : créer une réaction de défense. Un enchantement qui la rend inconfortable, voire dangereuse, pour un utilisateur étranger. Mais honnêtement… ce n’est pas toujours recommandé. Une baguette trop défensive peut finir par mal réagir, même avec sa propriétaire. Son regard se fait un peu plus perçant, jaugeant la jeune femme. Si vous craignez qu’elle tombe entre de mauvaises mains, il y a peut-être une autre question à se poser : êtes-vous prête à devoir la récupérer par la force, si nécessaire ?


Leslie n’est pas du genre à tourner autour du pot. La protection d’une baguette ne dépend pas seulement d’un enchantement, mais aussi de la volonté de son propriétaire à la défendre. Elle laisse la jeune cliente digérer ces informations avant d’ajouter, plus légèrement :

- On peut essayer un enchantement mineur, un premier niveau de protection. Rien d’irréversible, et vous pourrez voir comment elle réagit. Ça vous tenterait ?

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Horace Milbourne

Concierge de Poudlard 67 ans Sang-Mêlé·e Française Notoriété

Deb
Poufsouffle
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Hall de Poudlard, près de l'entrée de la salle commune des Poufsouffles, Mardi 05 Septembre 2124

Sitôt le dernier chiffon disparu dans le néant, Horace se met à guetter les alentours, convaincu que l'auteur de la farce ne peut pas se trouver loin. Après tout, quel intérêt de se lancer dans ce genre d'opération si l'on n'était pas là pour profiter des résultats ? Son regard ne trouve cependant que les silhouettes entassées d'étudiants de première et seconde année à l'opposé du hall, dévorant la scène avec curiosité. Il était certain qu'ils n'avaient pas le niveau pour enchanter des objets d'une telle manière. Plus haut, derrière la balustrade du premier étage, deux sixième années font un passage rapide, mais leurs visages trop sérieux ne présage rien qui permette de les accuser. L'attention d'Horace est rapidement détournée de son enquête alors que survient de nouveau Amanda.

Enthousiaste, elle se lance d'ailleurs elle-même dans l'ensorcellement des nouveaux chiffons, et Horace lève un sourcil.

 

- Oh, mais c'est parce que vous n'avez pas fait le bon geste, Miss Howcraft, il annonce en voyant ses épaules s'affaisser devant son échec.

Sa propre main répète le mouvement au ralenti pour la jeune élève, et il délaisse volontairement la moitié des chiffons pour qu'elle retente l'opération :

 

- Entrainez-vous si vous voulez, pendant que je m'occupe de calmer la galerie.

S'il est une chose qu'il a remarqué avec pas mal d'élèves, c'est qu'ils avaient tendance à mieux réussir lorsqu'ils n'étaient pas observés. Comme si la pression d'un regard adulte pouvait les saisir d'effroi, d'une certaine manière. À l'exception de certains enfants particulièrement demandeurs d'attention, mais ces derniers étaient rares. C'était normal, après tout. Tout adolescent qui se doit se veut de se révolter contre la hiérarchie pour mieux prôner son indépendance. Horace se détourne donc de Miss Howcraft, récupérant sa part du butin pour l'animer d'un geste précis, faisant par ailleurs attention de prononcer la formule à haute voix.

- Anima Onmat !

Les chiffons s'élèvent les uns après les autres pour se mettre au travail. Ça prend un certain temps bien sûr, et les portraits ne manquent pas de se plaindre tout le long du processus, mais le sortilège a le mérite d'avoir été assez efficace pour que chacun soit nettoyé avec suffisamment d'efficacité pour se taire. Horace déplore quelques traces persistantes de Bombapoudre ça et là, mais il sait que ce n'est qu'une question de temps avant qu'il ne vienne à bout du désastre dans son intégralité. Alors, laissant les chiffons œuvrer, il se tourne vers Miss Howcraft :

- Et voilà !

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Basil Banks

14 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Deb
Gryffondor
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Salle de cours vide, Lundi 05 Mars 2125

Un certain soulagement le saisit tandis que le sortilège d'Amanda fait son effet. Dans ce genre de moment, Basil ne peut qu'admirer la magie, qui semble dédiée à ne vouloir laisser aucune trace de leur forfait. Aucune ? Oh, peut-être cette légère marque effacée sur l'avant du bureau. En se penchant bien dans le bon angle, sans doute pourra t-on deviner la phrase gravée là par la plume quelques instants plus tôt. Avec un peu de chance, le professeur Pope ne la verra jamais, car comme le souligne si bien Amanda, elle n'est vraiment visible que pour élève posté au premier rang. Basil hausse les épaules, adressant un sourire à sa camarade :

 

- Ça l'fait ! Y a que nous qui saurons que c'est là et ce que ça y fait.

 

Ça a des allures de secret. Basil n'a jamais eu de secret avec personne, si ce n'est avec lui-même. Le secret, parfois lourd, de visions qu'il ne comprend pas tout à fait, lorsque des mots ne lui débordaient des lèvres sans avoir le moindre sens pour quiconque les entendait. Ce genre de secret semble absurde à côté. Dérisoire. Léger. Il échappe un éclat de rire, détendu à l'idée que l'ordre avait été ramené à la salle de classe. Bien sûr, ils ne sont pas à l'abri que tout dérape de nouveau, mais savoir qu'ils ont une solution à portée de baguette rend la chose plus simple.

 

- Ouais, j'vais retenter. J'vais bien finir par y arriver à force ! Basil fronce les yeux un instant, avant de soudainement retirer sa veste d'uniforme. Si j'arrive à le maîtriser, j'voudrais qu'il puisse protéger mieux qu'une feuille de parchemin, il explique à Amanda en déposant le vêtement sur le dossier d'une chaise qu'il positionne face à lui.

 

Et puis, au pire, s'il l'abîme, ça ne regardera que lui et ses compétences à la réparer. Basil se poste, baguette en main, pratique le geste rapidement dans l'air une ou deux fois avant de prononcer la formule en réitérant :

- Impervius !

Le jet de sort frappe la veste avec un bruit sec. Pas aussi propre que décrit dans le manuel, mais assez pour qu’un frémissement magique parcoure brièvement le tissu. Basil plisse les yeux, fait couler un peu d’eau sur la manche à l'aide de sa baguette. L’eau perle, puis glisse doucement. Pas parfait, mais clairement imperméabilisé.
 

- Pas mal, hein ?

Il se tourne vers Amanda avec un sourire mi-fier mi-surpris.

- Bon, c’est pas à l’épreuve d’un orage… mais j’dirais qu’il peut encaisser une bonne averse déjà.