Harry Potter RPG
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Leo Bloodworth

Stagiaire au Département de la Justice Magique 25 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Deb
Gryffondor
Conté de Devon, Samedi 26 Août 2124

Il a pas tout suivi Leo. Mais il est content. Genre y a du Quidditch, et c'est cool le Quidditch. Mais surtout y a Summer et Papa. C'est rare quand même. Très rare. Plus encore depuis la mort de maman. Comme si son départ avait causé une onde de choc et les avait envoyer bouler très loin les uns des autres. Sa sœur était toujours occupé, voyez. Si c'était pas par le travail, c'était par de mystérieuses sessions du soir, ou alors par sa copine, ou alors par [insérez ici toute bonne excuse permettant d'esquiver le moindre contact social]. Pis bon. Papa est toujours... papa. Bougon pour un oui, pour un non. Présent pour le café noir du lundi, mais plus pour se noyer dedans entre deux silences que pour avoir une vraie conversation. Les vraies conversations il les a avec Summer. Summer lui parle, lui explique, Summer est patiente, et gentille, vraiment très souriante. Elle rend tout ce qui est grave bien moins grave, Summer. Elle lui manque, Summer. Alors il est content d'être là à regarder des gens voler sur des balais avec Summer et papa, parce que quand Summer est là papa est moins bougon pour un oui ou pour un non.

 

Bref.

 

Y a des oh, y a des ah, y a des hauts débats - vraiment elle veut rien dire cette expression elle est sans queue ni tête. Comme l'expression sans queue ni tête, étant donné que quand même y en a plein des trucs sans queue ni tête qu'ont quand même du sens, voyez ? Ça vole en tous cas. Ça vole dur et ça vole bien, et ça se bastonne dans l'air, et ça marque des buts, et Leo se gave de son jus de fizbizwiz tout bleu - tellement que ça lui a déteint sur les lèvres un peu, et que ça fait rire Summer. C'est facile de faire rire Summer, cela dit. Mais c'est bien. Tout va bien dans le meilleur des mondes. Même si papa se gave à autre chose que du jus de fizbizwiz et que Leo a rien suivi des scores, pis que quand le match se termine il manque de s'étouffer avec sa paille. C'est-à-dire qu'il a voulu applaudir, hurler et boire en même temps, voyez. M'enfin il a survécu. Même que ni Summer ni papa se sont inquiéter. Ils ont l'habitude, ils savent. Ils le laissent faire ses erreur et apprendre. C'est pas grave, c'est juste que c'est un mec léger. Si, il a entendu des gens le dire souvent. Pas à lui directement - ça aurait aucun sens de parler à quelqu'un à la troisième personne, soyez pas cons. M'enfin c'est sûr que cette expression là il l'a compris. C'est vrai qu'il est léger. Pas physiquement, parce que physiquement il est bien construit. Bâti ? Enfin il est plutôt normal quoi. Leo le mec normal. Ça on lui dit pas souvent.

 

Bref.

 

- C'est qui qu'a gagné ? Qu'il demande discrètement à Summer.

- On s'en tape on s'barre avant d'être coincé par la foule, viens ! Papa, viens !

 

Sans doute qu'elle sait pas non plus, il se dit, Leo. Parce que quand elle sait, elle dit. M'enfin on s'en fiche, au final, parce que ce sera certainement pas l'Angleterre. Restaient que les norvégiens et les japonais. Très franchement Leo en avait déjà pas grand chose à faire du Quidditch - à part que c'est cool à regarder ça lui fout des vertiges de monter sur un balai ok -, alors si c'est une coupe du monde sans les anglais, ça a pas grand intérêt. Nan lui est là pour Summer, et papa, et la loge VIP. Tout ça. S'agirait d'en sortir. Non parce que le super plan de Summer ? Vachement trop super. Tellement trop super que tout le monde l'a eu en même temps. Alors évidemment que ça prend un temps fou de descendre toutes les marches et de laisser guider vers la sortie. Un temps incroyablement long. Les neurones de Leo se déconnectent quelque part avant le dégueuli de son petit morceau de foule à travers le vomitoire numéro trois, et il braque un regard abstrait sur la foule de tentes enflammées. Ça met un temps incroyablement long à faire du sens dans son esprit, ce qu'il a sous les yeux. Les tentes enflammées.

 

Il avait dit quoi le patron ? Toujours prêt. C'est la coupe du monde de Quiddtich. T'es un stagiaire et t'es pas en service, mais quand même faut être toujours prêt. Voilà ce qu'il avait dit. Alors Leo est prêt. À quoi il sait pas trop. À rien, visiblement, parce qu'il reste un peu con à mater les tentes enflammées, et les gens qui paniquent, et les tentes enflammées, et les gens qui paniquent, et toujours prêt. Sa baguette l'est peut-être plus que lui. Comme ses jambes. Ses jambes, et sa baguette. Parce qu'il marche, et vite, dans la direction de la première source de chaleur qu'il aperçoit : visualiser le danger c'est la première étape d'un cas d'urgence, il se rappelle bien ok ? Il le visualise super bien. Pis il articule son sort. Un réflexe vraiment, le seul qui lui vient. Parce que vraiment, quoi d'autre pour éteindre le feu qu'un puissant filet d'eau n'est-ce pas ? Il saisit pas, Leo, l'oxymore. Parce que Leo est un oxy-moron qu'a pas capté que les flammes étaient pas tellement naturelles, ni qu'un filet d'eau peut pas vraiment être puissant.

 

- Aguamenti

Un filet d'eau s'échappe de la baguette. Sans le moindre effet. Zut ?

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Aldebert Wickerson

Professeur d'Astronomie 55 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Deb
Serdaigle
Dans les collines non loin de Pré-Au-Lard, Samedi 17 Février 2125

Les groupes s'étaient mis en branle avec énergie, du moins pour la plupart. L'un d'eux n'avait pas tardé à subir les effets d'un premier piège alors qu'ils s'en allaient vers l'ouest. Mercure lui-même les avait pris en grippe. Quant à Aldebert, à l'instar Lysander, il s'était éclipsé dans la nuit. Véritable gamin sous les lueurs pâles d'une lune presque pleine, et d'étoiles scintillantes, il ne manquait pas se ravir de la situation, qui le présentait finalement sous un nouveau jour. D'ennuyeux professeur planqué en haut d'une tour à manœuvrer d'antiques télescopes, il se faisait maître d'un jeu dont lui seul connaissait les règles - bien que Bramblethorn soit, comme de bien entendu, dans la confidence.

Planqué par quelque sortilège illusioniste, il suit présentement le groupe mené par Alison Carter, dont les pas mènent aux plaines, et vers la balise d'Hagalaz. Une balide en évidence finalement, lorsque l'on se juche sur la bonne colline, et qu'ils ne tardent pas à déchiffrer. Au-dessus d'eux, des restes de nuages qui se profilent sans cacher le moindre point lumineux, comme si les astres eux-mêmes s'étaient alignés pour célébrer la course. Aldebert jauge. Juge. Se fait impatient de déboires qui ne semblent pas vouloir tomber sur le trio, et finalement il décide. Alors qu'il entend quelque chose au sujet de la rune reconnue par le groupe, il agite sa baguette pour faire voleter vers la cheffe d'équipe un papier, simple, plié en forme d'oiseau.

À quiconque le lit, il n'indique qu'une phrase simple, déjà précisée par les organisateurs de leur soirée : Tout n'est pas ce qu'il semble être.

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Elliot Blackburn

Joueur de Quidditch Professionnel 25 ans Né·e Moldu·e Britannique Notoriété

Deb
Gryffondor
Highlands écossaises, Lundi 13 Novembre 2124

Jun est un geek. Elliot l'aurait sans doute jamais remarqué s'il s'était contenté de se présenter pour le shooting avant d'se tirer comme s'était prévu. Mais les questions qu'il vient de poser ont l'air d'avoir enclenché le mec. Sévèrement. À peu près autant qu'Elliot quand il se met à causer Quidditch en fait. Ça le dérange pas. Au contraire. Il est plutôt carrément intrigué par les créations révolutionnaires qu'il vient de tester pour la seconde fois seulement. Il est même prêt à parier que d'ici un an ou deux, ces balais seront la norme dans le milieu du sport tellement ça va cartonner. Obligé.

 

- Du cerisier, il répond avant même que Jun ne termine sa question.

Légèrement interloqué d'entendre Freya lui faire écho pratiquement au même moment, il hausse un bref sourcil dans sa direction - parce que merde, d'où elle se rappelle de quel bois est fait sa baguette en fait ?  - avant de retourner toute son attention sur le synthétiste.

 

- Poil de Womatou, il corrige ensuite.

Dingue le nombre d'idées qui semblent surgir du type à la seconde, à croire qu'il a sous le crâne un genre d'encyclopédie des bois. C'est peut-être bien le cas. Elliot a pas la moindre foutue idée des études qu'il faut pour devenir synthétiste - pis d'ailleurs il connaissait même pas le terme synthétiste encore tout récemment -, alors y a fort à parier que l'gars soit juste un gros cerveau. Du genre capable de lister toutes les compatibilités entre les cœurs et les bois selon les phases de la lune, ou un autre délire du genre. Pas que la lune ait le moindre impact sur ces choses là, à sa connaissance. Le problème c'est que les connaissances d'Elliot justement sont plutôt restreintes sur ce sujet comme sur beaucoup d'autres qui ne tournent pas autour du Quidditch spécifiquement.

- Heu, j'l'ai depuis toujours. Enfin. Ma première année à Poudlard quoi, Elliot répond. Quinze ans. À quelques mois près.

Il sait honnêtement pas ce que ça fait, depuis combien de temps il a sa baguette. Encore moins le rapport que ça peut bien avoir avec son futur modèle d'OCQ 500. Mais Elliot est près à répondre à n'importe quelle question pourvu que ça accélère l'obtention dudit modèle. D'ailleurs, il ressent une pointe d'excitation en voyant Jun se diriger vers une lourde malle en vue de lui faire tester des trucs.

- J'fais pas d'manumagie, il balaye d'un revers de main en s'approchant du synthétiste de sa démarche un peu brute.

Il hoche la tête à l'intention de Freya, bien conscient qu'il est pas en train de se chercher une nouvelle baguette, mais bien de tâtonner pour qu'on lui taille le futur manche de son modèle tout à lui.

- Ok, ok.

D'instinct, il se dirige vers le cerisier. C'est le bois dans lequel a été taillée Brimstone après tout, et il bosse avec depuis près de quinze ans. Sa main se referme sans hésitation sur le corps de baguette, et sans grande surprise ça lui procure un genre de chaleur un peu tranquille, familière. C'est comme de porter un gant de cuir qu'on aurait moulé directement sur sa main. Bien sûr, c'est pas précisément la même sensation qu'avec Brimstone, mais ça y ressemble assez pour lui donner l'impression que ça pourrait matcher. Il commente pas pourtant, se concente de valider d'un hochement de tête avant de reposer la baguette et d'en empoigner une autre. Celle d'ébène. Y a tout de suite une sensation de lourdeur qui se propage dans tout son corps.

- C'est super désagréable.

Rigide. Froid. Résistant. Il a la sensation que ça pèse le double de ce que ça devrait. Il la relâche pratiquement aussitôt, saisi celle de laurier. Il a l'impression vive de se prendre un shot d'adrénaline direct. Électrisé, il est pris d'un sursaut et affiche une gueule entre l'amusement et l'excitation.

- Putain c’est comme si ça vibrait ! Plutôt cool.

Même que s'il la garde trop longtemps, il a la sensation qu'il va devoir entamer un sprint pour relâcher l'énergie qu'il vient de se prendre dans la gueule. Il la repose pour secouer la main légèrement, chope la suivante. Cyprès. Une sorte de picotement léger survient dans sa paume, un frisson étrange qui court sur tout son avant-bras. Pas franchement super agréable. Ça pulse un peu, puis ça s’éteint. C'est comme insaisissable, trop subtil pour qu’il le capte complètement. Il a presque la sensation que le manche glisse un peu dans sa main, qu’il est difficile à maintenir.

- C'est heu... volatile, il essaie d'expliquer. Fin c'est bizarre. Fin j'aime pas.

Elliot est pas connu pour ses explications pleines de clarté. Il repose le bordel avec une grimace avant de récupérer la dernière. Celle de noyer. Pis là, rien. Zéro réaction. Un peu comme s’il tenait un simple morceau de bois. C’est pas désagréable, c’est juste vide. Pas de chaleur, pas de résistance, pas d’éclat. C’est une bête sensation d’objet, comme si la baguette se foutait de lui.

- Ben celle-là y a pas de doute elle est neutre. J'me fais même carrément chier. On est sûr c'est taillé dans du bois sorcier ?

Il attend quand même. Parce que bon. On sait jamais. Mais vraiment y a rien à en tirer. Alors il finit par la laisser de côté pour désigner tour à tour les baguettes de cerisier et de laurier :

- Ben c'est celle-là qui matchent le mieux j'crois. Il saurait pas dire s'il a préféré la douceur familière du cerisier, ou l'adrénaline procurée par le laurier. Il sait juste que ça a été plus agréable à vivre que toutes les autres. Il se redresse subitement vers Jun pour lui demander, un peu aléatoirement : t'en as pas d'autre ? Genre du chêne blanc. J'me souviens que j'avais testé une baguette en chêne blanc avant la mienne et que c'était pas si mal.

Tellement pas si mal en fait que la vendeuse avait bien hésité une heure avant de laisser trancher Elliot lui-même. Et entre la sensation d'une baguette qui semblait directement lire à l'intérieur de son âme et le connaitre complètement, et une autre plus confortable qui semblait dédié à faire n'importe quoi pourvu qu'il le demande correctement, il avait choisi la seconde.

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Basil Banks

14 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Deb
Gryffondor
Salle de cours vide, Lundi 05 Mars 2125

Le silence de la chambre noire l'aura happé près d'une demie-heure toute entière, à plonger et replonger les photographies argentiques dans leurs bains. Bientôt, toutes sont accrochées, alignées sur un long filin suspendu au plafond, et Basil reste les observer alors même qu'elles n'ont pas découverts tous leurs secrets. Les couleurs restent encore fades, les ombres relaxées entre des silhouettes qui ne se sont guère mises en mouvement. Coup d'œil vers une montre dorée qu'il conserve dans la poche intérieure de sa veste. Ce n'est pas tout à fait l'heure, mais Basil aime arriver en avance. Pour plusieurs raisons aussi diverses que variées. Principalement pour éviter d'être en retard. Car voyez-vous, il n'était pas déraisonnable d'imaginer qu'on pourrait venir le chahuter dans le long couloir le séparant de la salle de classe, ou qu'une vision viendrait le figer des minutes entières, ou qu'un certain esprit frappeur se déciderait à le prendre à son tour pour cible.

 

Bref.

 

Il n'arrive rien de tout cela. En fait, Basil arrive bien avec trente minutes d'avance dans une salle de classe déserte, et il s'avance comme d'instinct vers la table qu'il occupait plus tôt. Son manuel extirpé de sa sacoche, qu'il laisse glisser au sol, il se décide à réviser en attendant la venue d'Amanda. Pas que le professeur Pope ne les ait mis en binôme tous les deux. Cela arrivait régulièrement : Banks et Howcraft n'étaient certes alphabétiquement pas assez proches pour expliquer le phénomène, mais sans doute le pupitre qu'ils avaient décidé d'occuper dès le début d'année, deux rangs avant le fond de classe. Désireux de ne pas trop attirer l'attention, ni d'un côté ni d'un autre. Ce coup-ci cependant, c'était Amanda qui avait demandé à Basil de s'exercer avec elle après les cours. Tout à fait volontairement. Basil ne connaissait pas très bien Amanda, mais il trouvait qu'elle était une élève extrêmement gentille.

L'an dernier par exemple, elle n'avait pas hésité à lui prêter de l'encre lorsque la sienne s'était malencontreusement métamorphosée en bestiole avant de quitter abruptement la salle de cours. 

C'est joyeusement donc qu'il la salue à son arrivée, d'un sourire large - sans prêter la moindre attention à l'heure, perdu qu'il était dans la relecture du dernier cours. Très vite, il s'agit de se mettre au travail, et Basil se pince les lèvres à la mention du défi. Honeydukes, il n'y a plus remis les pieds depuis l'épisode explosif pour lequel l'avait fait accuser Flynn au beau milieu du magasin.

- Dix, c'est bien, il répond avec enthousiasme sans y faire mention pourtant, délaissant ce problème à son lui du futur. Vas-y, montre !

Son manuel est fermé d'un geste alors qu'il se dresse de sa chaise pour sortir sa baguette et la rejoindre. Amanda ensorcèle une plume, qui ne tarde pas à s'élever dans les airs, et à prendre une posture, comme si elle était douée d'une vie propre. Basil lâche un éclat de rire, les sourcils haussés, plutôt impressionné. C'est un sortilège qu'il n'a jamais tenté de lancer encore, mais il a bien envie de s'y mettre, à voir la plume s'agiter comme elle le fait. Amanda perd pourtant visiblement son contrôle, car la plume se met à rédiger des trucs complètement délirants sur les tables. Wickerson mate les constellations pour pas voir sa calvitie ou encore Flynn Ryder fait même bander des chocogrenouilles et autre celui qui lit ça a des morpions magiques. Le plus mémorable étant sans doute le Milbourne nique Lord Beckett dans la bibliothèque qui fait violemment rosir les joues de Basil en le faisant étouffer un rire :

- Finite Incantatem ! 

La plume vacille, tremble, tente une dernière insulte - probablement une variation bancale sur Ryder lèche les balais de son frère - mais elle tombe finalement sur le bois de la table, comme assommée. Un gribouillis tordu continue à clignoter faiblement sur le bureau avant de disparaître, lentement. Basil pousse un petit soupir de soulagement, rangeant sa baguette comme si de rien n’était.
 

- Bon bah… on va dire que j’l’ai calmée, hein ?

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Basil Banks

14 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Deb
Gryffondor
Salle de cours vide, Lundi 05 Mars 2125

Basil sursaute en entendant le bruit sourd. Son cœur fait un bond, et son regard se tourne aussitôt vers sa veste - ou plutôt vers le trou béant qui vient d'y apparaître, pile au milieu du dos. Il reste figé une seconde, bouche entrouverte, avant de lentement se tourner vers Amanda. Elle est blanche comme un drap. Il aurait pu paniquer. Il aurait pu râler, ou s’exclamer, ou pousser une exclamation de drame. Mais… il éclate de rire. Un rire franc, surpris, un peu incrédule.
 

- Bon bah... on saura au moins qu'elle est pas imperméable aux attaques surprises.
 

Il s’approche, prend sa veste entre les mains. Le tissu est fendu net. Amanda bafouille, s’excuse encore, mais Basil secoue la tête.
 

- C’est pas grave ! J’me dis que j’devrais p’têt m’entraîner à ça aussi…
 

Il dégaine sa baguette, déplie le tissu sur la table, et se penche légèrement, concentré. L’ouverture lui paraît bien large pour une si petite erreur. Mais c’est pas grave. Ce genre de truc, c’est aussi ça, apprendre la magie. Il inspire profondément. Pointe sa baguette sur la veste. Et prononce, d’une voix claire :
 

- Reparo.

La couture se fait, presque proprement. Le trou se referme dans un petit bruit sec, et s’il reste une discrète marque au milieu du tissu, c’est rien de dramatique. Juste une couture visible qui ne se démarque pas d'autres usures du vêtement. Basil passe les doigts dessus, teste un peu le tissu, puis hoche la tête.
 

- Pas trop mal. J’crois que j’vais survivre.
 

Il lève un regard amusé vers Amanda.
 

- Et elle aussi, apparemment.

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Ferguson Decker

16 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Deb
Poufsouffle
Dans le hall, Mercredi 14 Février 2125

Ça le fait marrer tellement que c'est un euphémisme. Pas que Gus connaisse le mot euphémisme. Bref. Non, Alison et lui ont pas la même notion du fun. Grande nouvelle. C'est-à-dire que c'est pas lui qu'a réclamé un date au milieu de nulle part. Alors ouais, le sérieux est mort-né, mais c'est probablement parce que Gus a jamais eu l'intention de faire même mine de se prendre pour un de ces types qu'a l'air de faire baver les meufs comme Alison. Les types sérieux. Sa définition a lui d'être sérieux, c'est quand on vient traiter sa mère de pute, ou qu'un des mecs qui la paye se met à s'croire chez lui dans leur appartement miséreux. Sérieux c'est quand un pote est dans la merde, et qu'il pourrait brûler tout l'château. Sérieux c'est quand il fout son poing dans la mâchoire de Ryder après qu'il ait joué au con.

Gus est pas tant fan d'être sérieux.

Mais il est à peu près sûr qu'Alison a besoin de se détendre autrement qu'avec sa notion de fun toute pétée où fumer ça pue. Alors peut-être bien qu'il peut faire genre deux secondes, d'être sérieux. Il sait pas si ça vaut le coup. Il sait juste qu'Alison est une meuf qui va pas se laisser impressionner facilement, mais que si ça venait à arriver, peut-être bien qu'il le sera plus, puceau. Parce que ça craint d'être puceau. Surtout quand on sait que des types aussi sombres que Sasha Shevchen arrivent à se faire des meufs comme Alison Carter dans l'secret des couloirs, bordel. Alors il reste la regarder. Un bon moment, en réalité. Dans la pénombre d'un parc illuminé seulement les sortilèges émanant du terrain de Quidditch, sur lequel s'entrainent probablement quelques joueurs zélés.

- J'ai seize ans, j'suis puceau, et j't'emmerde, il annonce finalement en lui serrant la main sans la lâcher du regard.

Si on lui demande, même lui saurait pas dire pourquoi il a sorti ça. Pourquoi il a décidé d'être complètement sincère. Gus a toujours été parmi les plus vulgaires, à balancer tellement de répliques imagées à la seconde que c'était dur de s'imaginer qu'il avait pas la moindre expérience dans le domaine. Il laissait les gens le croire, parce que ça l'faisait vachement plus que de démentir en avouant que tout ce qu'il pouvait bien sortir était loin de sortir de son imagination pure. Qu'il avait été témoin de tellement de trucs chelous même en plein milieu de son salon que c'était dur de pas s'faire une idée très claire de la chose même sans l'avoir lui-même vécue. Il se démonte pas pourtant, Gus, relâche la main d'Alison avant d'hausser un sourcil.

 

- T'as déjà fumé un pétard au moins ? Nan parce que c'est pas grave sinon t'as que seize ans.

Le sourire qui lui tord les lèvres est désobligeant. Allez savoir pourquoi, Fergus a pas le moindre doute quant à l'âge d'Alison Carter. Parce qu'Alison Carter est née un vingt-et-un décembre, voyez. Tout le monde sait ça. Non ? Il reprend sa marche l'air de rien, pour les entrainer de l'autre côté des serres complètement. À l'abri des regards. Ça caille toujours autant, mais il ira pas tester de relancer un sortilège. T'façon même s'il réussissait il doute qu'elle en serait très impressionnée. Pis s'il se plantait, sans doute qu'elle hurlerait au scandale une deuxième fois et le planterait là au milieu du parc. Parce que la notion de fun d'Alison implique pas de se prendre un sort foiré. Faut dire il aurait pu la brûler au troisième degré. Il laisse tomber son cul sur un muret froid mainte fois envahis par la troupe de poufsouffle dans les quatre dernières années. Pis il retire sa veste pour la tendre d'un geste à l'adolescente :

- Tiens t'as qu'à mettre ça sur tes genoux. Juste le temps qu'on fume. Après on rentre.

Les doigts s'enfoncent dans les poches de son jean, pour y chercher le pochon dans lequel sont planquées quelques feuilles, et il se met au travail, les bras nus apparemment insensibles à la fraîcheur ambiante. Gus a jamais été très sensible aux températures glaciales. Peut-être bien parce qu'il a passé trop de temps dehors tout gamin, et que son corps a fini par s'habituer au fait qu'il porterait jamais ce qu'il faut pour le protéger des intempéries. Ou alors il a appris à ignorer le sentiment qui vous congèle jusqu'aux couilles, au moins jusqu'à ce que ça devienne assez gênant pour le forcer à se rentrer quelque part.

- Vazy balance tes questions sérieuses, Alison Carter, il annonce dramatiquement en même temps de rouler.

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Basil Banks

14 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Deb
Gryffondor
Salle de cours vide, Lundi 05 Mars 2125

Basil ne saurait dire si c’est l’élégance avec laquelle Amanda porte son chapeau, ou la simplicité de sa phrase - la team fleurie - qui lui décroche un nouveau sourire. Quelque chose de léger flotte dans l’air, une complicité douce et singulière, comme une après-midi de printemps un peu bancale, mais franchement agréable.

 

- Ouais, j'trouve aussi, il répond doucement, presque timidement. Que c'est marrant de s'entrainer avec toi. Cool même.
 

Le genre de cool qu’il ne vit pas si souvent, surtout à l’école. Le genre de moment où personne ne lui jette de regard en coin, où personne ne ricane derrière son dos. Juste Amanda, le soleil, leurs sortilèges et une série d’accidents pas si catastrophiques. Il suit du regard la fiole qu’elle extirpe de son sac, intrigué, et redresse la tête quand elle prononce la formule. Avifors. Le mot claque, et la magie jaillit avec une grâce qu’il n’aurait pas cru possible. Devant eux, un petit phénix magnifique prend vie, embrase l’air d’un mouvement d’ailes flamboyant. Basil en oublie presque de respirer.
 

- Ok… là j’suis jaloux, avoue-t-il avec un rire admiratif. Il est trop classe, sérieux !
 

Il suit l’oiseau des yeux, fasciné, comme s’il venait d’assister à une éclosion. Et c’est vrai que le professeur Pope serait fier. Très fier. Amanda a assuré. Il sent son cœur battre un peu plus vite, à la fois à cause du phénix, mais aussi à cause de la pression : faut assurer derrière ça, maintenant. Il se lève, cherche autour d’eux un nouvel objet. Son regard se pose sur une vieille boîte en métal cabossée, qui traîne près de la fenêtre. Il la ramasse, la pose sur le bureau entre eux.
 

- Bon… j’vais tenter un Lapifors, lance-t-il en jetant un regard complice à Amanda.


Il prend une inspiration, lève sa baguette avec un mélange de concentration et d'appréhension, puis prononce la formule d'une voix distincte.

La boîte vibre une seconde, émet un petit plop, puis un lapin un peu ébouriffé en surgit. Son pelage est tacheté de gris, ses oreilles pendouillent légèrement, et il a un air un peu surpris d’être né. Il bondit maladroitement sur le bureau, évite de justesse le vase aux fleurs, puis se blottit dans un coin.
 

- Hey, il est pas parfait, mais il est marrant, non ?
 

Basil sourit, visiblement content de lui. Ça vaut pas un phénix, mais ça lui suffit.

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Ferguson Decker

16 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Deb
Poufsouffle
Bureau du professeur de métamorphose, Mercredi 07 Février 2125

C'est exactement ça. Dingue comme une phrase aussi con peut tout faire basculer. C'est l'genre que Gus a jamais entendu adressé à lui. Certainement pas d'la part d'un prof. Alors il reste le fixer, comme s'il attendait l'retour de manivelle. Dommage qu'elle ne remplisse pas les critères, elle a doublé de volume Decker. Ce genre là. Sauf que Pope a rien à y redire, à sa plume. Au contraire. Il a beau souligner que c'est ni spectaculaire, ni glorieux, tout c'que Gus entend c'est qu'le type lui balance qu'il est un bon sorcier. C'est ce qu'il vient d'dire non ? Gus reste le mater un peu en chien d'faïence, pas bien sûr de savoir comment réagir à ça.

 

Il esquisse pas l'ombre d'une protestation. Ni quand Pope affirme qu'il en a pas rien à foutre, ni quand il lui demande de revenir le mercredi suivant à la même heure. Il suit du regard les gestes du professeur, qui saisit la plume pour la ranger dans une boîte. Comme s'il comptait la garder. Ancré dans sa chaise, Gus reste parfaitement immobile et silencieux, jusqu'à ce que le type lui donne congé. Leçon terminée. Ou pas, vu qu'apparemment il est convié à une revanche dès la semaine prochaine. Est-ce qu'il a l'choix ? Si c'est pas une retenue, sans doute que oui, pas vrai ? Il est pas sûr. Il demande pas. Il se lève avec sa brutalité naturelle, prend la direction de la porte.

 

- À d'main M'sieur.

 

La porte est claquée derrière lui, sans véritable fracas. Certains iraient souligner un manque de respect évident dans les manières de Gus. La vérité c'est qu'il aurait pu s'tirer sans rien dire. Refuser d'revenir le mercredi suivant. Gueuler qu'il avait rien d'mandé, et que Pope pouvait s'carrer ses cours particuliers au cul, comme il avait prévu d'le faire initialement. Il avait rien fait d'tout ça. Une fierté l'anime. Différente de celle qu'il éprouve quand il fait d'la merde pour faire marrer les copains. Différente aussi de quand il réussi ses sortilèges. Différente encore de celle qui l'fait avancer sans s'arrêter, jamais.

Il rentre pas de suite à sa salle commune. Se sent pas d'affronter Sam ou Ambrose, d'leur donner raison d'une quelconque manière. Il préfère prendre la tangente dans le parc, s'griller une clope en solitaire. Ça lui prend un temps d'réaliser qu'il est même plus énervé. Tout à l'heure, il avait eu envie d'renverser tout le bureau de Pope et de lui cracher à la gueule juste parce qu'elle lui revenait pas, avec sa façon d'le décrire, et d'lui ordonner de faire ci ou ça. Maintenant ? Il voyait juste le gars lui dire c'est exactement ça Decker. Pas spectaculaire. Pas glorieux. Mais bien.

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Ferguson Decker

16 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Deb
Poufsouffle
Bureau du professeur de métamorphose, Mercredi 07 Février 2125

La répartie de Pope a toujours un côté spectaculaire. À lui faire bouillir le sang dans les veines, voyez. Il se fout de sa gueule. Purement et simplement. C'est évidemment comme un museau au milieu de la gueule, ou comme une queue en tire-bouchon dans le cul d'une belette. Bref. Ça l'emmerde, Gus, et il croise les bras en détournant le regard. Relève même pas que l'type l'appelle Decker au lieu de Monsieur Decker, alors que tous les profs ont l'air de croire que c'est impoli quand c'est lui qui l'fait. C'est presque facile de prétendre que le mec est même plus dans la même pièce que lui, alors qu'il laisse son attention dériver sur sa création. C'est pas tant mal ok ? C'est pas tant mal. Le problème c'est qu'il a beau faire genre, il entend quand même Pope bavasser, encore et encore.

De billet mental et d'autres délires que Gus pige pas. Pis finalement.

- À moins que tu sois tellement persuadé que tu rates tout, que même en essayant, ton cerveau choisit l’échec ?

 

Ses sourcils se froncent. Sa posture se rigidifie complètement. Ce mec sait pas d'quoi il parle. C'est évident. L'truc c'est qu'il a beau se répéter ça encore et encore, Gus peut pas vraiment se mentir à lui-même. S'persuadé que le type vient pas de lui foutre une balle entre les deux yeux. D'verbaliser précisément ce qu'il se dit depuis la nuit des temps environs. Combien il foire tout, tout le temps. Combien il fait tâche au milieu du décor. Combien il est voué à échouer encore et encore, même s'il arrêtera jamais d'essayer de prouver qu'en vrai il peut, qu'en vrai il veut. Ça l'frappe en pleine gueule et ça l'emmerde tellement profondément qu'il fait claquer la langue contre son palais. Il déteste ce qui l'entend. Il se focalise sur la belette, essaie d'ignorer Pope, mais c'est impossible. Ils sont à moins d'un mètre. Tout seul dans cette foutue pièce fermée.

C'est pas une retenue. C'est une putain de prise d'otage.

Les yeux de Gus suivent le geste de la baguette de Pope. Observent la queue de la belette qui s'allonge, prend la forme qu'elle aurait du prendre s'il avait réussi son sortilège pour de vrai. L'entend lui dire une grande phrase, du même genre que lui balançait Ali quand il le croisait encore à l'épicerie d'en bas de son appartement. Le genre qui fait bien, mais qui veut pas dire grand chose. Parce que y a pas grande différence pour Gus entre avoir envie d'être bon, et dire qu'on est pas si mauvais. C'est jouer sur les mots, c'est tout. Pope joue sur les mots. Faudrait pas s'attendre à autre chose de la part d'un Serdaigle, sans doute. Ça l'agace. Ça le fume un peu à l'intérieur. Il s'enterre encore dans ce silence presque enfantin alors que ses yeux continuent de suivre la belette. Elle finit par reprendre sa forme initiale bien sûr. Comme toute métamorphose qui se respecte. Dans l'fond cette matière, c'est du vent. D'la poussière aux yeux. L'illusion d'un truc qui peut s'changer en un autre.

- C'était pas un échec, il balance finalement, même s'il sait pertinemment que c'était pas non plus une réussite. Il en démordera pas pour autant.

Parce qu'au final c'est sans doute ça qui l'emmerde le plus. L'fait que Pope s'arrête au fait qu'il l'avait presque. Comme s'il essayait pas assez. Comme s'il était pas capable d'aller au bout des choses. Il va au bout des choses Gus. Trop, parfois. Il fonce comme un putain de bulldozer à en passer à travers les murs. Il lui manque une case quelque part. Un truc qui serait capable de l'arrêter quand il merde. Parce que quand il merde, il merde pour de vrai. Ça c'est pas un échec. Un échec il sait c'que c'est. C'est de niquer la gueule d'un type avec tellement de force qu'on doit envoyer le gars à l'hosto. L'truc, c'est que Gus il gère tellement bien l'échec que quand c'est pas si foireux, ça a tout l'air d'une réussite. Mais ça personne le voit. Même pas Pope.

- C'est un délire de conte M'sieur, il poursuit, hargneux, en plantant cette fois son regard sur Pope. Pouvez croire tout c'que vous voulez aussi fort que vous l'voulez ça change jamais rien à c'que vous vivez hein.

L'important c'est d'y croire. Pis quoi. L'aurait du dire ça à sa daronne quand elle se faisait ceinturer par cet enculé de Gregory. L'important c'est d'y croire maman ! Bordel. Il détourne le regard de nouveau. Inspire lourdement. Il a envie de sortir de la pièce, qu'il trouve subitement trop étroite. L'truc c'est qu'il est à peu près sûr que Pope le laissera pas. Parce que c'est une retenue, pas un cours de soutien, quoi qu'en dise Ambrose. L'prof a aucune raison de le forcer à s'exercer sur un sortilège qu'il a parfaitement réussi la première fois. Quand il l'a balancé sur Jenkins pour faire rire ses potes. Aucune sinon pour lui prouver qu'encore une fois, il a réussi parce que c'était un coup de chance. Il a réussi mais en fait il est pas assez bon pour le faire plusieurs fois. Il esquisse pas un geste vers sa baguette magique. Hors de question d'lui donner raison.

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Basil Banks

14 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Deb
Gryffondor
Salle de cours vide, Lundi 05 Mars 2125

Les pommettes rougissent sous l'effet du compliment tandis qu'un sourire perce, croque une joue encore enrobée par l'enfance qu'ils n'ont qu'à peine quitté l'un et l'autre. L'image d'Amanda guettant les mouvements de la plume plusieurs longues secondes lui donnerait presque envie de tirer son Mekapteur de sa sacoche pour immortaliser l'instant. Il passe, cependant, comme ils ont l'habitude de le faire, sous une pluie de poussière nimbée par les rayons du soleil que filtrent les larges fenêtres.

 

- Ça viendra ! Il l'encourage. Rit, un peu, car il n'irait jamais imaginer Amanda écrire ça de toute façon.

Puis, Basil triture sa baguette. Sur quoi veut-il s'entrainer ? Pas mal de sortilèges en réalité. Il a beaucoup de mal à s'exercer en cours, car il a toujours peur qu'un camarade ne vienne dévier ses essais pour en faire des bêtises que les professeurs lui octroient ensuite. Mais dans la sécurité d'une salle de classe désertée à l'exception de lui et d'Amanda, il sait que tout est possible.

 

- Vas-y, montre, il s'enthousiasme en observant sa camarade se mettre en place.

 

Basil n'a jamais entendu la formule qu'elle prononce, et il écarquille le regard devant l'amas de bulles qui se met à rédiger des mots. Des mots qui s'adressent visiblement à lui. Il se sent rougir, encore, mais il balaie la gêne d'un rire parce qu'Amanda parle de nouveaux des phrases rédigées par sa plume folle, et il préfère encore se focaliser là-dessus que sur le fait qu'elle puisse penser qu'il est le meilleur.

 

- C'est trop cool. Attends moi j'essaie de maîtriser celui-là en ce moment, il annonce en se redressant, baguette en main.

Ce serait moins spectaculaire, mais Basil se penchait souvent sur les sorts plus pratiques. Il prononce distinctement, le geste à l'appui précisément comme le leur a enseigné le professeur, l'instrument pointé dans la direction d'une feuille de parchemin ramenée plus tôt par Amanda : 

 

- Impervius !

Le sort claque dans l’air avec un son trop sec, et un petit éclair jaillit - pas sur le parchemin, mais droit vers la plume d’Amanda restée sur la table. Elle se redresse brusquement, vibre dans tous les sens… puis commence à suinter de l’encre comme une fontaine, éclaboussant la table, les mains de Basil, et un coin de la robe d’Amanda.
 

- Aaaaah non non non non c’était pas ça !

Il tente d’essuyer en catastrophe, l’air totalement paniqué.

- Oh la la j'suis désolé !

Un éclat de rire nerveux lui échappe.

- Tu crois que Pope va nous demander un devoir sur l’interaction catastrophique et accidentelle entre sortilèges inoffensifs ?

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Basil Banks

14 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Deb
Gryffondor
Parc de Poudlard, Mercredi 06 Septembre 2124

Bien entendu, l'entrée en matière est aussi rude que l'instructeur, l'ordre fouetté dans l'air en guise de seule conversation. Pris de court, Basil reste un peu bête alors que Nikolaï part déjà, mais il s'élance à sa suite sans poser de question, conscient qu'il aurait finalement du s'attendre à ce que les choses se passent ainsi. Le silence qui s'installe est ponctué par leurs pas réguliers, et leur souffle court. La course n'est, à l'instar de tous les autres sports, n'est guère le fort de Basil, qui ne tarde pas à regretter toute l'affaire. Où Nikolaï semblait complètement dans son élément, le visage sévère et le rythme plus régulier qu'une horloge, sa posture assurée, Basil se trainait avec la sensation vive que son sang le brûlait de l'intérieur, que ses poumons se mourraient, que ses muscles se tendaient à chaque enjambée.

C'était horrible.

L'apparence stoïque de son camarade cependant, l'empêche d'émettre la moindre plainte, et il se force à poursuivre sans relâche. La distance se creuse dès le premier tour du lac, et au second, Nikolaï doit faire demi-tour pour l'entrainer à sa suite, l'enjoignant d'accélérer. Le troisième n'a pas eu lieu, car Basil s'affaisse les mains sur les genoux, toussant bruyamment et cherchant désespérément à reprendre son souffle. Pour toute réponse, Nikolaï se contente de le punir en lui ordonnant de faire des pompes, et Basil  le regarde se mettre en place pour les faire avec lui, crachant ses poumons, complètement mort. Nan. C'est pas possible. Il pourra pas en fait. Il va se mettre à gerber, ou quelque chose du genre.

- N... Nan m... mais j'en peux plus Nik... Nikolaï, il articule malgré lui.

Le regard de Nikolaï coupe court à ses gémissements. La sueur sur les tempes, les pupilles noires et les lèvres serrées, il ne semble pas secoué le moins du monde par l'effort qu'ils viennent de réaliser, déjà en train de s'affaisser et de remonter dans un mouvement sec et agile. C'est rien moins qu'impressionnant, et après avoir inspiré profondément et expiré une dernière fois, Basil se laisse tomber au sol pour se mettre à son tour en position, pas même certain de calculer ce qu'il est en train de faire. Basil n'a jamais fait de pompe de sa vie, mais il fait de son mieux pour imiter le russe, sentant immédiatement la difficulté lui remontant le long des bras, et au creux du ventre. Il pousse un grognement, et même un juron, mais continue encore et encore.

C'est fondamentalement plutôt pathétique, et il est forcé de faire des pauses, mais il parvient à quinze, puis à vingt, et à vingt-cinq même, à trente, et trente-cinq, pense s'arrêter à quarante avant de trouver l'énergie de continuer encore et encore. Nikolaï a depuis longtemps terminé de son côté, et lui ordonne de continuer, alimentant une volontée qu'il ne se connaissait même pas. Puis il arrive à cinquante, et s'effondre sur le sol comme une marionnette à laquelle on aurait coupé les fils. Lorsque Nikolaï lui beugle de repartir faire trois tours du lac, Basil se roule sur le dos et écarte les bras et les jambes en étoile, le visage écarlate et les mèches éparpillées dans tous les sens. Il a même pas la salive pour parler, et encore moins l'énergie de même regarder le russe, mais faiblement il secoue la tête de gauche à droite.

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Basil Banks

14 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Deb
Gryffondor
Salle de cours vide, Lundi 05 Mars 2125

Basil est soulagé. Pas seulement parce que son lapin a une tête vaguement normale, mais parce qu’Amanda a l’air de le trouver mignon, et qu’elle ne se moque pas une seule seconde. Il se prend même à rire doucement en voyant le lapin redresser la tête comme pour protester à l’évocation de son ancienne vie d'inertie. C’est un peu bizarre, cette façon qu’ont leurs sorts de leur donner l’impression d’avoir créé quelque chose de presque vivant. Peut-être même un peu de magie en plus dans l’air.


- Il a trop d'personnalité pour une ancienne boîte cabossée, commente-t-il avec un sourire, les yeux encore tournés vers le lapin qui a visiblement décidé que son coin de table était maintenant sa propriété.
 

Il hoche la tête quand Amanda lui propose de rester dans le thème animalier, visiblement aussi motivée que lui à continuer. Il l’observe avec une attention complice quand elle tente un Rongifors sur la plume récalcitrante. La métamorphose échoue à mi-chemin, la plume arborant une queue ridicule qui le fait pouffer.
 

- C’est elle, c’est sûr, elle nous déteste de l'avoir coupé dans son élan tout à l'heure.
 

Il se penche vers la plume, comme pour l’intimider.
 

- T’es fichue, ma vieille. On va t’avoir.
 

Puis il se redresse, l’œil un peu pétillant de malice, sa baguette entre les doigts.
 

- À mon tour. On reste dans les trucs poilus. Tu connais Mustelifors ? Paraît que tu peux avoir une belette, un furet… ou même une fouine.
 

Le sortilège n'était vraiment pas de leur niveau, mais Basil se sentait galvanisé par l'entrainement. Il vise la plume à son tour, prend une inspiration et articule :
 

- Mustelifors !

L’objet se plie, se distord, se redresse. Un petit furet beige et blanc apparaît sur la table, encore un peu tremblant sur ses pattes. Il éternue une fois, puis fixe Amanda avec de grands yeux ronds.
 

- J’pensais pas que c’était aussi mignon.
 

Il le pousse doucement du doigt, fasciné, puis lui tend une vieille gomme à sentir. Le furet la renifle… et la gobe.


- Ok. Faut pas le laisser sans surveillance j'crois.